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Le naufrage de Roger Penrose, et de J.-P. Baquiast en incompétence...

Démarré par JacquesL, 27 Juin 2014, 07:00:36 AM

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JacquesL

Le naufrage de Roger Penrose, et de J.-P. Baquiast en incompétence cognitivo-quantique...

Cela m'a été rappelé par les deux articles consternants de Jean-Paul Baquiast sur Agoravox :
Raisonnement bayésien et physique quantique à
http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/raisonnement-bayesien-et-physique-151736
et Biophysique quantique à http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/biophysique-quantique-146636

Rappelons quand même que Roger Penrose avait fait oeuvre historique, en 1971 (il avait alors trente neuf ou quarante ans) :
Roger Penrose. Angular Momentum : an Approach to Combinatorial Space-Time. pp 151 - 180, in Quantum Theory and Beyond. Edited by T. Bastin. Cambridge University Press, 1971.

Mes compliments seront beaucoup plus réservés pour ses articles de 1972 et 1975 :
Roger Penrose. On the nature of Quantum Geometry. pp 333 - 354, in Magic without Magic : J. A. Wheeler, edited by J. R. Klander, Freeman 1972.
Roger Penrose. Twistor theory, its aims and achievements. pp 268 - 407, in Quantum gravity, an Oxford Symposium. ed . by  C.J. Isham, R. Penrose, D.W. Sciama. Clarendon Press, Oxford 1975.

Très séduisant par quelques jolis dessins, le programme twistors n'a abouti à rien d'utilisable, il reste donc à analyser quelles fautes conceptuelles l'ont grevé à jamais. Ou peut-être juste des fautes de pédagogie et de communication ?
Et malgré mon enthousiasme, je n'ai jamais rien pu faire d'utile de sa Quantum geometry, ce qui n'est du reste pas une preuve, juste un indice.

Voici ce que ça donne, diffusé par JP Baquiast :
Citer Les théories proposées sont très complexes et ne peuvent être présentées et moins encore discutées ici. On se bornera à retenir la conclusion générale qui s'en dégage : les organismes biologiques trouvent leurs origines dans la physique quantique. Ceci pourrait contribuer à l'idée que la vie serait universelle dans l'univers, car cette physique n'est pas associée nécessairement aux conditions observées sur la Terre par des organismes comme les nôtres, qui se sont développées en exploitant les propriétés déterministes de la physique macroscopique. Elle pourrait dominer dans d'autres planètes.

Résumé de l'article publié par Nature Communications

Advancing the debate on quantum effects in light-initiated reactions in biology requires clear identification of non-classical features that these processes can exhibit and utilize. Here we show that in prototype dimers present in a variety of photosynthetic antennae, efficient vibration-assisted energy transfer in the sub-picosecond timescale and at room temperature can manifest and benefit from non-classical fluctuations of collective pigment motions. Non-classicality of initially thermalized vibrations is induced via coherent exciton–vibration interactions and is unambiguously indicated by negativities in the phase–space quasi-probability distribution of the effective collective mode coupled to the electronic dynamics. These quantum effects can be prompted upon incoherent input of excitation. Our results therefore suggest that investigation of the non-classical properties of vibrational motions assisting excitation and charge transport, photoreception and chemical sensing processes could be a touchstone for revealing a role for non-trivial quantum phenomena in biology.

Reference :
Edward J. O'Reilly, Alexandra Olaya-Castro, Non-classicality of the molecular vibrations assisting exciton energy transfer at room temperature, Nature Communications, 2014, DOI : 10.1038/ncomms4012 (open access)

Le rôle dans la production de la conscience des phénomènes quantiques supposés s'exercer au niveau des microtubules neuronales


Stuart Hameroff et (Sir) Roger Penrose avaient présenté il y a une vingtaine d'années l'hypothèse selon laquelle la production des faits de conscience, dont la nature et l'origine demeurent largement encore inconnues, dérivaient d'activités se produisant aux niveaux profonds des neurones cervicaux. Seraient impliqués les microtubules. Celles-ci sont des fibres constitutives du cytosquelette ou « squelette des cellules » au même titre que d'autres filaments.

Or, dans la ligne de la découverte des vibrations quantiques dans les chromophores (dont sont évidemment dépourvus les neurones), des chercheurs japonais suivis par d'autres ont conclu que des phénomènes voisins se produisaient au niveau des microtubules neuronales. Ainsi se trouverait confortée l'hypothèse initiale de Hameroff et Penrose. Celle-ci était demeurée très contestée – d'autant plus que l'anesthésiologiste Stuart Hameroff s'était engagé ensuite dans des considérations considérées comme douteuses sur la vie après la mort.

Les auteurs de l'article référencé ci-dessous suggèrent que les ondes du cerveau identifiées depuis longtemps par les technique d'électro-encéphalographie dérivent de vibrations profondes au niveau des microtubules. L'origine de ces ondes était restée jusqu'ici non élucidée. Hameroff et Penrose avaient à l'époque suggérée que des phénomènes vibratoires au sein des tubulines modifiaient les réactions du neurone ainsi que celles des synapses. Ils participaient de ce fait à un grand nombre d'activités neurologiques, dont celles relatives à ce que l'on nomme la conscience chez l'homme et les animaux supérieurs. Mais Hameroff et Penrose n'avaient pu le prouver.

Roger Penrose vient, avec d'autres collègues, de reprendre ses hypothèses initiales à la lumière des phénomènes vibratoires quantiques mentionnés dans la première partie de cet article et se produisant dans diverses cellules, végétales et animales. D'autres chercheurs, dans le même esprit, suggèrent que l'anesthésie, qui fait disparaître la conscience, sans paralyser le reste des activité cérébrales, modifie également l'activité des microtubules.
Nul ne consteste que les microtubules sont des structures fascinantes, et que leur efficacité dans l'acheminement des protéines synthétisées dans le noyau a de quoi exciter tout chercheur en neurosciences et/ou en biochimie. De là à bondir à "conscience", il y a là un coq-à-l'âne digne des Marx Brothers.

Désolé, la neurologie ça s'apprend aux écoles, et ni Roger Penrose ni JP Baquiast ne l'ont étudiée.
Il n'y a pas de bon guieu, pas de voie royale, il faut étudier tous les cas de lésions particulières par lesquels les neurosciences cognitives ont fait leurs classes ; les cas de prosopagnosies par exemple, héminégligences, autotopoagnosies, etc. Il faut étudier les fonctions des différents noyaux du tronc cérébral, que Roger Penrose et JP Baquiast ignorent souverainement.

Que les réactions biochimiques soient quantiques est une platitude ; toutes les réactions de la chimie et de l'électrochimie le sont aussi. L'ennui est qu'elles sont incalculables à l'échelle quantique, et qu'il a bien fallu élaborer des raccourcis pour les besoins macroscopiques usuels. De toute évidence, jamais JP Baquiast n'a calculé un hamitonien ni n'en a rien tiré. R. Penrose si, mais il y a très longtemps, au temps où il restait dans son domaine de compétence, années soixante à septante.

Enfin sauf chez les éditeurs qui flairent le bon filon dans l'ignorance crasse du grand public, jamais la quantique n'a été les délires égocentriques d'Eugen Wigner. Hélas, c'est justement ce caractère délirant qui fait tout l'attrait du folklore de Wigner pour le malheureux Baquiast.

Un naufrage, et c'est bien triste.


JacquesL

Pourquoi ce présomptueux ne comprend-il pas un mot de ce qu'il raconte, que ce soit en neurosciences ou en physique quantique ?
Voyons sa biographie par lui-même : http://www.jean-paul-baquiast.fr/qui.html

Citation de: Jean-Paul Baquiast
Institut d'Etudes  Politiques de Paris, DES de Droit Public et d'Economie Politique.

Ecole Nationale d'Administration 1960-1962

A consacré sa carrière administrative aux technologies de l'information, au Ministère de l'Economie et des Finances, à la Délégation Générale à la recherche Scientifique et Technique, ainsi qu'au niveau interministériel (Délégation à l'informatique 1967-1973, Comité Interministériel de l'informatique (CIIBA), 1984-1995.
...
Septuagénaire, il est juriste, économique et énarque. Point.

A cet âge, non, il n'apprendra pas des sciences qui lui sont totalement étrangères. Roger Penrose aussi, âgé de 83 ans, peut tout au plus poursuivre ce qu'il faisait déjà très bien ; l'ennui est que depuis quelques trente ans, il se consacrait à ce qu'il ne comprend pas, et ne comprendra plus jamais : la psychologie cognitive.

NON, le système nerveux n'a pas été inventé par nos très lointains ancêtres des temps édiacariens pour "prendre conscience", mais pour agir. Dès les tous débuts de la course aux armements entre proies et prédateurs multicellulaires, les cellules nerveuses ont servi à mieux coordonner les mouvements : reptation, fouissage, et ultérieurement natation. Essentiellement pour faire plus rapide. La sensorialité est venue après, par ses avantages pour mieux repérer les proies, mieux fuir ou repousser les prédateurs.

"Prendre conscience" est bien le dernier des soucis des phylla de l'évolution, survivre est le premier, presque toujours le seul.
Structures fort anciennes, les microtubules n'en ont rien à secouer, des particularités ultraminoritaires de quelques espèces de mammifères survenues plusieurs centaines de millions d'années plus tard. Même chez nous, les phénomènes qui relèvent de la conscience demeurent ultra-minoritaires. Nous ne recevons pas de comptes du travail du foie, de la rate, des reins, de la thyroïde, ni de notre intestin grêle. Pourtant celui-ci, à chaque digestion inflige à son contenu des accélérations jusqu'à 2,5 g en temps normal, jusqu'à 4 g lorsqu'il est en alerte et souffrance digestive. Et même parmi les phénomènes sensoriels cognitifs, nombreux et majoritaires sont ceux qui échappent à toute introspection.

En anesthésie générale, ou en coma accidentel, nous demeurons vivants tant que nous sommes protégés des prédateurs et des charognards (et que la fonction respiratoire demeure assurée, sinon début de décès en trois minutes, que la température centrale est préservée, sinon décès en trois heures, que l'hydratation est préservée, sinon décès en trois jours), et pourtant, de la conscience il n'y en a plus, ou très très peu. Penrose et Baquiast se sont-ils documentés sur l'anesthésie ? Evidemment non. Pas de danger qu'ils nous parlent des récepteurs GABA, ni de leur géographie dans le SNC. Pourtant ça se trouve quand on ouvre les manuels de neurosciences, et qu'on se maintient à jour en lisant les publications.

Mais ils ne les ouvrent pas. Comme Spaghetti et Prosciutto, ils nous font le coup du "Whashawhashawhashawhash" pour nous faire croire qu'ils parlent une langue étrangère qu'ils ne connaissent pas, présumant que nous non plus. Légèrement présomptueux...

JacquesL

Rectification : si, il y a quelqu'un dans la fine équipe, qui a une pratique de l'anesthésie en milieu hospitalier : Stuart Hameroff.
Liens :
http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/conscience-et-physique-quantique-147238
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1571064513001188
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0378427498001623
http://journals.lww.com/anesthesiology/Fulltext/2006/08000/The_Entwined_Mysteries_of_Anesthesia_and.24.aspx
...
De là à ce que sa théorisation tienne la route, il y a fort loin, un gouffre infranchissable.
Le clinicien demeure intrigué, il doit renoncer à apprendre grand chose du côté des biographies, de la demande individuelle en fautes de raisonnement préfabriquées : il s'agit d'un délire de groupuscule, où c'est l'offre de groupe en fautes de raisonnement préfabriquées qui tient le rôle dominant.

De tout le corpus disponible, un premier symptôme se dégage : le mot "consciousness" revient constamment, à tout propos et hors de propos, c'est un présupposé indiscutable, mais il n'a nulle part de définition : son usage est fluctuant, une polysémie à géométrie variable.
Sous la plume de Hameroff, son antonyme est presque défini : "unconsciousness" c'est quand le neurone est paralysé, par exemple quand la fonction trophique des microtubules est interrompue par un toxique, certains anesthésiants par exemple.

Suivre les détails de la structure moléculaire des microtubules me dépasse : il me manque au moins une année de biologie.
Toutefois, une faute saute vite aux yeux : Hameroff spécule dans le vide sur le prétendu transport d'informations par les microtubules. Elles transportent des matériaux. Point. Il n'existe en sortie aucun mécanisme de décodage de la séquence d'arrivée des dits matériaux. Or c'est toujours le récepteur qui qualifie ce qui est pour lui "information".

Prenons une usine de synthèse de molécules médicamenteuses. Chaque processus, séquenciel et assez long, est commandé par un automate programmable, un modèle courant du commerce. Pour ces automates, une panne de courant est-elle une information ? En rien : ils redémarreront là où en était la séquence, et le processus reprendra. Les réactions sont assez lentes, et les pannes d'EDF (ERDF à présent) ont été jusqu'à présent rares et plutôt courtes.
En revanche, pour le terroriste dont un complice a dynamité un pylone, et qui doit commencer telle autre action à ce moment là, voir les lumières s'éteindre est une information, puisqu'il en fera quelque chose.

Prenons une usine qui n'existe plus : l'Usine de Carrosserie et Montage de Billancourt, sur l'île Seguin. Edifiée sur trois étages, trop ambitieuse pour la place réellement disponible... Le transport des sous-ensembles achevés vers la zone de montage des carrosseries était assuré par un transporteur à chaîne : un atelier accrochait au transporteur des portières, des hayons, des ailes avant, des ailes arrière, et c'étaient des R4 ou des R6. Des stocks intermédiaires assuraient la régularité des apports dans chaque sorte, en décrochant des pièces en excès, raccrochant des pièces en manque. Et à l'assemblage de toute la tôlerie avant bain phosphatant et peinture, on décrochait les pièces à mesure des besoins. Le transporteur sinuait ainsi sur 8 km, et il fallait 4 à 5 h pour une rotation complète.
C'était une solution peu satisfaisante, qui n'a été reproduite dans aucune usine plus récente, largement étalée sur des terres plates prises à l'agriculture, avec des allées spacieuses et un éclairage généreux.
Hameroff aurait-il tenté de trouver un code secret dans les séquences de pièces sur le transporteur de l'UCMB ? Voilà le ridicule où il se trouve.

Comme dans les usines, la pénurie en telle molécule ou la surabondance de telle autre ont des conséquences sur la vie de la cellule, et sur sa fonctionnalité. Certes, mais cela ne constitue pas une "information", au sens de la théorie de l'information.
En trois minutes d'anoxie, des cellules du système nerveux central commencent à mourir. Sont-elles "informées" ? Mourir n'est pas une information, c'est mourir. Des molécules utilisées en anesthésie se lient aux microtubules, et les paralysent ? Je veux bien, ce doit être exact. La paralysie des fonctions du neurone n'est pas une information, c'est une paralysie, un blocage fonctionnel.

C'est là que le délire reprend Hameroff : "Anesthetics (lower right) appear to disperse dipoles necessary for consciousness, resulting in anesthesia". Puis il reprend le discours hypnotique "spin, quantum, qbit"...

Là dessus, Roger Penrose prend le relais par un autre faisceau de sottises : "Théorème de Gödel, la compréhension n'est pas calculable, la mécanique quantique est incomplète, 'measurement problem', Diósi–Penrose proposal, 'proto-conscious experience', Eugen Wigner,   l'opposition rhétorique "classique-quantique" qui sert de support publicitaire à la clique Göttingen-København, the change in 'knowledge' that the result of the measurement has on the observer... before the intervention of the observer's consciousness... Everett... ...". Soit un catalogue complet des inepties standard.
Puis Penrose développe sa propre idée d'une gravitation quantique, où toutefois "quantique" demeure le catalogue d'inepties mentionnées ci-dessus. Puis il corrèle ses spéculations gravifiques avec les potentiels EEG, et prétend non seulement qu'il y aurait là des résonances fréquentielles, mais en plus que cela serait dû aux microtubules dans les dendrites.

Son argumentation est exquisement contradictoire : les processus biologiques sont hautement hors-équilibre, donc on peut trouver deux états quantiques mais résonants stationnaires, tels que leurs battements donnent une fréquence en gros dans le domaine audible, 40 Hz dans son exemple, que Penrose recrute alors dans les ondulations EEG. N'ayant jamais de physique atomique, ni de physico-chimie des colorants, Penrose n'a aucune idée des ordres de grandeurs qu'on peut attendre dans les assemblages protéiques dans les cellules, ni n'a aucune idée des mouvements browniens dans les plasmas d'un être vivant, animal de préférence.

Un folklore qui leur est spécial : "moments of consciousness" désigne le basculement du neurone, qui envoie une onde de dépolarisation dans son axone.
...

C'est à pleurer : Roger Penrose a-t-il appris la psychologie cognitive dans les bandes dessinées confessionnelles, genre Fripounet et Marysette ? Au final il n'a rien, rien, rien compris. Il n'a rien assimilé ni des marqueurs somatiques, ni du rôle spécifique joué par le cortex frontal. Il ne fait jamais référence aux chercheurs qui ont marqué la psychologie cognitive insérée dans les neurosciences.

J'ai ici, oublié dans un coin, son livre de 1994 : en français "Les ombres de l'esprit ; à la recherche d'une théorie de la conscience". En vingt ans très très peu a changé dans sa théorisation. Pages 253-258, on peut admirer son interprétation 100 % corpusculariste et kakarakamouchem des interféromètres Mach-Zender, et son interprétation magique du problème d'Elitzur et Vaidman, qui ne fera jamais l'objet d'une vérification expérimentale. Un aveuglement fort sélectif...

Un exercice particulièrement cruel est d'ouvrir côte à côte un des articles Hameroff-Penrose cités plus haut, et un manuel de neuroanatomie fonctionnelle, dans la même langue, puis d'interroger Hameroff sur sa connaissance et son usage des notions de neurologie qu'il aurait dû acquérir durant ses études. On y va ?
Amygdala, amygdaloid body : Inconnu.
Midbrain, pons : Inconnus.
Locus coeruleus : Inconnu.
Hypothalamus :  Inconnu.
Reticular : Inconnu.
"Nucleus" n'intervient que pour le noyau d'un atome, ou pour l'anatomie externe d'un microtubule, jamais au sens du neuro-anatomiste.
Raphé, "raphe" en anglais : Inconnu.
Et on aurait pu continuer ainsi, détaillant tous les faisceaux du système sensitif et proprioceptif, qui sont tous impliqués dans la perception et éventuellement la "conscience" de tas de choses : tout cela est étranger au couple Penrose-Hameroff.

JacquesL

#3
A quelque chose malheur est bon : les délires de Penrose, d'Elitzur et Vaidman pourraient donner le test expérimental discriminant la Transactionnelle de la magie corpusculariste, hégémonique depuis la victoire de la clique Göttingen-København au congrès Solvay de 1927.
En ligne voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Contrafactualit%C3%A9_%28physique%29
Cet article WP renvoie à l'article payant :
http://www.newscientist.com/article/mg20627596.400-quantum-wonders-the-elitzurvaidman-bombtester.html



Sur papier, voir "Les ombres de l'esprit ; à la recherche d'une science de la conscience", InterEditions, § 5.2 et 5.7 à 5.9, du dit Penrose.  Ce schéma basé sur un interféromètre Mach-Zehnder figure en bonne place dans la magie "quantique" invoquée par Roger Penrose, dans un de ses livres où depuis une trentaine d'années, il s'est enfermé en pleine incompétence.
Ça aussi c'est payant, mais n'achetez jamais une pareille bouse.

Un interféromètre Mach-Zehnder, réglé en déphasage demi-onde, pour qu'une seule des sorties soit possible :


Modification pour un effet "Zénon d'Elée" :


Autre modification, que Penrose et Jean-Christophe Benoist croient équivalente, où le miroir accuse l'impact de la pression de radiation du photon, prétendu corpusculaire :


Wp :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Contrafactualit%C3%A9_%28physique%29
On nous dit que la version en anglais serait meilleure :
http://en.wikipedia.org/wiki/Elitzur%E2%80%93Vaidman_bomb_tester

En réalité les deux dispositifs sont physiquement très différents selon la langue du wiki, le dispositif en anglais est celui publié par The Scientific American dans le numéro de novembre 1996, sous le titre "Quantum Seeing in the Dark" (et il est testable, publication par l'équipe d'Innsbrück). Ce fut son adaptation en français dans "Pour la science" qui parut en juillet 1997, sous le titre "Zeno Effect", qui me fit réagir. Tandis que le dispositif décrit dans la WP en langue française est celui invoqué par Penrose. Nous allons voir qu'il n'est pas testable.

Les rédacteurs français n'ont juste pas compris le problème. Ils assurent que l'expérience a été testée, mais sans pouvoir donner une référence d'expérience. Chez eux, le détecteur est à la place du miroir C. Seul Penrose envisage un dispositif physique : rendre le miroir "tremblant" pour accuser qu'il aurait reçu "le choc du corpuscule". Ce qui lui ferait modifier par le bas la fréquence du photon transmis. Canular : ce dispositif-là n'a jamais été testé, et il ne fonctionnera jamais comme ces copenhaguistes l'ont prédit.

Plus grave encore : ce dispositif est impossible à construire, un miroir optique assez léger pour reculer de façon testable juste quand il renvoie un seul photon. On rappelle l'incapacité de l'équipe "Michel Brune and colleagues at the Ecole Normal Supériore in Paris" à percevoir qu'ils ne font pas une "mesure faible" sur seulement un photon thermique infrarouge dans leur cavité interférométrique, mais sur un couplage résonant phonon-photon, où le phonon circule à travers le bâti métallique d'un miroir à l'autre, et réalimente le photon après chaque transfert d'un quantum d'action à un atome de rubidium.

Il s'agit juste d'une expérience de pensée, qui ne repose que sur la mythologie du corpuscule magique et des statistiques magiques qui y sont associées. De plus, ni Penrose ni les rédacteurs de la WP française n'ont abordé la question du déphasage nécessaire à cet interféromètre Mach-Zehnder pour qu'il rende effectivement impossible la transmission vers un des deux détecteurs de sortie. La formation académique et pratique en optique leur a semblé superflue, pour obtenir un effet Kakarakamouchem sur les badauds ébaubis.

Cet effet médiatique d'Elitzur-Vaidman (où la contrafactualité aurait un effet testable) est un des cas où semble testable expérimentalement la profonde différence physique entre d'une part la mythologie standard enseignée partout, depuis la victoire au congrès Solvay 1927 de la clique Göttingen-København, et d'autre part la TIQM.
On est donc bien loin de "juste une différence philosophique". Ce n'est fondamentalement pas du tout la même physique, même si elles partagent la même équation d'évolution.

En transactionnelle (TIQM), où les corpuscules n'ont pas cours, il est clair que le schéma contrafactuel d'Elitzur et Vaidman ne donnera jamais aucun résultat. Le défi est posé : aux tenants du corpuscularisme de monter l'expérience qui aurait la bonne grâce de prouver leurs affirmations extraordinaires, de la magie contrafactuelle selon Elitzur et Vaidman.

JacquesL

#4
Tentons le calcul du miroir.

Première étape : élargissement du fuseau de Fermat sur cette distance :
rayon z = [tex]\sqr{(3 . a . \lambda)}[/tex] / 4
où on va compter 50 cm d'émetteur à absorbeur, optique refocalisante comprise. Soit a = 0,25 m.
On prend du visible : [tex]\lambda[/tex] = 0,5 µm.
3 . a . [tex]\lambda[/tex] = 375 nm²
[tex]\sqr{(3 . a . \lambda)[/tex] = 612 µm
rayon z = 153 µm = 0,153 mm. Diamètre 0,306 mm.
A quoi il faut ajouter la moyenne des rayons physiques d'émetteur et d'absorbeur, plus l'allongement uni-axe du diamètre du fuseau par le miroir semi-réfléchissant. Posons l'influence du semi-réfléchissant à 4[tex]\lambda[/tex], soit 2 µm, ce qui est négligeable devant le ventre du fuseau de Fermat.
Soit un fuseau de Fermat large au niveau du miroir d'environ 0,4 à 0,6 mm.

La réflexion totale par un miroir sans diffraction impose un miroir nettement plus large que le photon, tel que le déplacement d'électrons de conduction sous l'influence électromagnétique soit toujours loin des bords. On aboutit à un miroir elliptique  de 1 mm sur 1,4 mm, minimum.

Quelle épaisseur pour le miroir ? 4 [tex]\lambda[/tex] minimum, soit 2 µm, voire le double ou le triple.
Ce qui fait quel volume d'aluminium ? 0,0028 mm3.
1 cm3 d'alu pèse 2,7 g, soit exactement une décimole.
1 mm3 d'alu : 100 µmole.
0,0028 mm3  d'alu vaut 0,28 µmole, soit 1,7 . 1017 atomes.
Soit en grammes : 7,6 µg.
Non ? Sérieux ? Vous vouliez obtenir un recul appréciable avec l'impulsion d'un seul photon du visible ?

On va calculer cette impulsion.

[tex]\frac{h\nu}c[/tex] = [tex]\frac h \lambda[/tex]
Soit pour 0,5 µm, 1,32 . 10-27 kg.m/s, à multiplier par racine de deux pour le recul perpendiculaire du miroir, et à diviser par deux, car ce miroir ne renvoie que la moitié du photon : 0,95 . 10-27 kg.m/s.

D'où une vitesse de recul : 1,25 . 10-20 m/s
Ahem ! Traduit en Ångströms, cela donne  1,25 . 10-10 Å/s... Soit 92600 jours ou 252 ans pour reculer d'un Ångström. Voire le triple, selon l'épaisseur du miroir.
Ça va être dur à mesurer en laboratoire ! Il s'en faut de sept ou huit ordres de grandeur. C'est ainsi que se passent les choses en Copenhaguie...

Les choses seraient moins pires dans le proche UV : en divisant la longueur d'onde par 4, l'impulsion serait multipliée par 4, et le ventre du fuseau de Fermat divisé par 2, d'où un miroir plus petit, sous réserve que la taille de la source et de la zone efficace de l'absorbeur aussi puissent être réduits. Mais même ainsi, on demeure fort loin de ce qui pourrait être mis en évidence.