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Quoi de neuf sur Kennedy ?

Démarré par JacquesL, 13 Avril 2025, 06:17:28 PM

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JacquesL

Quoi de neuf sur Kennedy ?



par Laurent Guyénot

Un point sur les déclassifications récentes.

À ce jour, et à ma connaissance, aucune révélation bouleversante, aucune preuve accablante, n'est sortie des 64 000 documents rendus publics depuis le 18 mars sur l'assassinat de John Kennedy. Néanmoins, la piste israélienne se trouve plutôt renforcée, notamment par une clarification de la proximité de James Jesus Angleton avec le Mossad. Le mot Israel qui était caviardé sur un document préalablement déclassifié, apparaît maintenant en clair sur la nouvelle version. Cela indique, d'une part, que, si la CIA estimait que les liens entre Angleton et Israël devaient être occultés il y a quelques années encore, ces liens sont si connus aujourd'hui que le caviardage du mot Israel était devenu ridiculement contreproductif.




Sur un autre document, mentionnant qu'Angleton gérait «plusieurs services de renseignement, beaucoup d'entre eux avec [le Service du Renseignement israélien]», les mots entre crochets ont également été décaviardés. Le compte X de Wikileaks, suivi par 5,8 millions d'abonnés, fait remarquer :

«La CIA a censuré les liens entre l'officier supérieur James Jesus Angleton et les services de renseignement israéliens, comme le montre ce nouveau dossier non expurgé sur l'assassinat de JFK. Angleton avait détourné la politique de JFK visant à empêcher Israël de se doter d'armes nucléaires et avait été salué par le chef du Mossad, Meir Amit, comme «le plus grand sioniste d'entre tous»».



Une page nouvellement déclassifiée rapporte les propos de John McCone, le directeur de la CIA nommé par Kennedy, au sujet de la crise diplomatique secrète entre la Maison-Blanche et l'État juif sur l'armement nucléaire. Notant que les Israéliens «refusent de se soumettre aux garanties internationales prescrites par l'Agence internationale de l'énergie atomique», McCone craint que le projet israélien ne «déclenche de graves troubles dans le Moyen-Orient», et recommande au président Kennedy, comme il l'avait fait à son prédécesseur Eisenhower, de prendre des sanctions économiques contre Israël. McCone, rappelons-le, avait été placé à la tête de la CIA par Kennedy précisément en raison de sa bonne connaissance et de son opposition au projet Dimona.



Cet aspect de l'histoire nous rappelle qu'incriminer «la CIA» dans l'assassinat de Kennedy n'a guère de sens, puisque le directeur de la CIA est totalement hors de cause. Ce qu'il faut faire, c'est identifier les agents de la CIA qui ont pu être impliqués, à l'insu de leur directeur. Le nom sur lequel se sont concentrés tous les soupçons, depuis les années 70, est celui de James Jesus Angleton, chef du Contre-espionnage. La piste de la CIA mène tout droit au seuil de son bureau. Or depuis la parution en 2017 de sa biographie par Jefferson Morley (The Ghost), on sait que son bureau menait au Mossad par une porte de service. Ainsi, à travers Angleton, la piste de la CIA mène tout droit au Mossad, de la même manière qu'à travers Jack Ruby, la piste de la mafia mène tout droit à l'Irgoun. Sam Parker, ancien candidat au Sénat, résume bien ici les principaux actes de trahison d'Angleton en faveur d'Israël.

Comme le précise un article du Washington Post sur les hommages reçus par Angleton en Israël à sa mort, «Angleton est réputé avoir aidé Israël à obtenir des données techniques nucléaires». C'est un euphémisme : Angleton a en fait couvert le vol et la contrebande de matériaux destinés au réacteur nucléaire Dimona. Angleton sabotait ainsi la politique de Kennedy, dans un dossier hyper-sensible de sécurité nationale et même mondiale.

Jefferson Morley, qui dans The Ghost a documenté la proximité d'Angleton avec le Mossad mais se gardait de faire le lien avec l'assassinat de Kennedy – et, dans les années 90, traitait Michael Piper de nazi – se risque maintenant à évoquer l'implication possible d'Israël dans l'assassinat, dans cette interview avec Tucker Carlson :

x Tucker Carlson & Jefferson Morley

Ailleurs, on l'entend expliquer qu'Angleton avait des relations proches avec le Mossad, et avait des choses à cacher sur la manière dont la CIA avait aidé Israël à voler des matériaux nucléaires. Il explique aussi qu'Angleton, selon son propre témoignage devant la Commission Church en 1975, avait recruté des Israéliens, dont le profil correspond à celui de Rubin Efron (Efron était un espion israélien, et un document déclassifié en 2023 a révélé qu'il avait charge d'espionner le courrier d'Oswald pour la CIA. Mais après avoir souligné ces points importants, Morley résume ce qu'il peut «affirmer avec assurance» («my bottom line») : «Le contre-espionnage de la CIA est responsable de l'assassinat de Kennedy».

X Jeff Morley

Étant donné que le chef du contre-espionnage était aussi la liaison exclusive avec le Mossad, et qu'il avait introduit dans la CIA des espions israéliens, y compris pour espionner Oswald, et étant donné que c'est Morley qui a documenté tout cela, sa conclusion sonne, soit comme de l'hypocrisie, soit comme une ruse, une façon implicite de dire qu'Israël est impliqué. Par générosité, je penche pour la seconde hypothèse. Morley se protège, et protège sa position, c'est-à-dire sa capacité à faire sortir l'information. Il a documenté en détail la façon dont Angleton a conspiré avec le Mossad dans le dos de son patron, mais lorsque Karl Golovin lui demande de se prononcer sur la question de l'implication d'Israël dans l'assassinat de Kennedy, il répond : «je n'en vois aucune preuve».

X Great questions by Karl Golovin

Cette petite séance de questions faisait suite à l'intervention d'Oliver Stone à l'invitation d'Anna Paulina Luna, nommée en février à la tête de la House Oversight and Government Reform Committee, en charge de la déclassification. Pour l'anecdote, Karl Golovin, assis deux rangées derrière Stone, a tenu mon livre bien en vue durant la conférence :

X Oliver Stone's conference

J'en profite pour signaler un détail évoqué par Morley dans son livre, dont l'importance m'avait échappé. Angleton a rendu visite à Ben Gourion, peu après sa résignation en juin 1963. The Ghost, p. 171 :

«Angleton n'a pas manqué ses voyages réguliers en Israël. «Il avait l'habitude de venir de temps en temps pour rencontrer le chef du Mossad et obtenir des informations», se souvient Efraim Halevy, qui était l'agent de liaison du Mossad auprès de la station de la CIA à Tel-Aviv au début des années 1960. Halevy escortait Angleton lors de ses tournées et enregistrait ses rencontres avec des responsables israéliens. «Il avait l'habitude de rencontrer David Ben-Gurion, qu'il connaissait depuis de nombreuses années», se souvient Halevy. «Ben-Gourion a fini par quitter le pouvoir [en 1963] et Angleton s'est rendu à Sde Boker [la maison de Ben-Gourion dans le Néguev] pour le rencontrer. Je n'ai pas assisté à ces réunions. Ils n'étaient que tous les deux. Il avait des affaires à régler»».

De quoi Angleton et Ben Gourion ont-ils bien pu discuter secrètement ce jour-là ? Je rappelle que Ben Gourion démissionna (officiellement «pour raisons personnelles») le jour où il devait recevoir l'ultime lettre de Kennedy menaçant Israël de sanctions en cas de refus d'une inspection de Dimona. L'hypothèse la plus raisonnable est que, ayant échoué à faire fléchir Kennedy, Ben Gourion a décidé de s'occuper de lui d'une autre manière. Il est probable qu'il fit appel aux anciens de l'Irgoun et du Lehi, spécialistes des assassinats politiques et opérations sous fausse bannière, en particulier Menahem Begin et Yitzhak Shamir, qui allaient par la suite devenir premiers ministres.

De grands progrès ont été faits depuis une dizaine d'années dans la recherche sur l'assassinat de JFK. La piste d'Israël, ouverte par Michael Collins Piper dans les années 1990, est aujourd'hui évoquée par des personnalités influentes comme l'historien Martin Sandler, éditeur en 2013 d'un recueil de lettres de Kennedy, incluant son échange avec Ben Gourion en juin 1963. Ici, toutefois, le début de sa phrase est coupé, de sorte qu'il semble affirmer une conviction, alors qu'il ne fait que résumer la théorie de Piper, sans la valider explicitement. Néanmoins, c'est bien joué.

X Martin W. Sander : Mossad killed Kennedy

Depuis que Johnson est ouvertement reconnu comme le président américain le plus pro-Israël depuis Truman, les investigateurs qui ciblaient Lyndon Johnson comme le cerveau de l'assassinat ne peuvent plus faire l'impasse sur l'implication d'Israël. Exemple avec Roger Stone, auteur de The Man Who Killed Kennedy : The Case Against LBJ :

X Roger Stone

Israël ayant montré son vrai visage avec le génocide de Gaza, les inhibitions cognitives qui empêchaient de concevoir sa culpabilité dans l'assassinat de Kennedy se brisent. Des journalistes très influents comme Candace Owens ou Tucker Carlson ont brisé le tabou. Jackson Hinkle, suivi par presque 3 millions d'abonnés sur X, relaie le discours de Mouammar Kadhafi à l'Assemblée générale de l'ONU, presqu'introuvable sur le net il y a encore un an.

Je suis fier d'avoir, avec le soutien d'E&R, contribué à cette évolution. Le film magnifiquement réalisé par ERTV sur la base de mon script, est souvent relayé, en entier ou par morceaux.

Dans son dernier article paru ce lundi, «How Israel killed the Kennedys» (cliquez dans la fenêtre Translate en haut à droite pour le lire en français), Ron Unz met notre travail à l'honneur :

«Laurent Guyénot, éminent conspirationniste français, fait partie de la petite poignée d'auteurs récents à avoir adopté et promu l'hypothèse Piper. Bien que je ne puisse pas nécessairement approuver chaque élément en particulier, je recommande vivement son livre de 2019, The Unspoken Kennedy Truth, qui constitue le meilleur exposé de l'accusation d'Israël et du Mossad concernant l'assassinat de JFK. Ce livre de poche résume toutes les informations importantes et est suffisamment court pour être lu en un ou deux jours seulement. Son article de 2018 sur le même sujet reprend les mêmes informations sous une forme beaucoup plus concise : «Did Israel Kill the Kennedys ?». Guyénot a également présenté ce même sujet controversé sous la forme d'un documentaire de 2022 disponible sur YouTube. Bien que peut-être trop hagiographique, «Israël et les assassinats des frères Kennedy», constitue également la meilleure introduction vidéo à ce sujet».

Pour approfondir, je vous conseille ma conférence à Marseille, magnifiquement filmée et illustrée par l'équipe régionale d'E&R :



Laurent Guyénot

source : Kosmotheos

https://reseauinternational.net/quoi-de-neuf-sur-kennedy/