Un truc infaillible pour sommedéquer...

[JacquesL]

Alain H. écrit :

>
> ... J'ai aussi pensé qu'une
> correspondance amicale en privé aurait pu t'apporter un peu d'humanité,
> puisque je t'ai cru sincère. Je l'ai tentée, que m'as-tu répondu?...Tu
> le sais bien, en tout cas rien d'amical.

Dupont et Dupond : "Et le squelette ? Est-ce que c'était vous ? Wolff ? Répondez, Wolff !"
Haddock : "Mille sabords ! Ceci est un interrogatoire sérieux ! Autrement dit, ne vous en mêlez pas !"
(Schritte auf der Mond).

Hors humour sarcastique, le truc infaillible employé là par Alain pour sommdéquer dur (Si vous ne connaissiez pas encore ce verbe, conjuguez le donc au présent, il vous semblera alors familier) consiste à ne jamais réétalonner ses préjugés.

Entre le diplôme et le début réel de ma carrière d'ingénieur, le psychologue Jean-Paul Garnier n'avait eu besoin que d'un séminaire de l'après midi, pour nous faire assimiler les bases de l'écoute active à la Rogers. Je confesse que je n'ai jamais cessé d'en apprendre sur sa pratique aussi incassable que possible. Ce qui rajoute 36 ans d'apprentissage continu. Auprès de vendeurs, pendant longtemps.

Remarquez, le dessinateur Jacques Faizant, avait parfaitement assimilé le truc, quand il délaissait l'encre de Chine pour la saynette politique sarcastique :
" ...
- Et on mettrait Untel à la défense. Mais Chirac est contre.
- Et qui il verrait, lui Chirac, à la défense ?
- Chirac.
...
- Et on mettrait Telautre à l'Intérieur. Mais Chirac est contre.
- Et qui il verrait, lui Chirac, à l'Intérieur ?
- Chirac.
...
- Et on mettrait Lautre aux finances. Mais Chirac est contre.
- Et qui il verrait, lui Chirac, aux finances ?
- Chirac.
... "

Parmi les psychothérapeutes systémiques historiques, Bill O'Hanlon donne un proverbe étrange de premier abord : "Tirez avant de viser". Oui, la première phrase... Mais ensuite apprendre à chaque réponse, comment viser beaucoup plus juste. Autrement dit, aussi bien le vendeur exercé que le psychothérapeute exercé recadrent constamment leurs premières hypothèses, réétalonnent leurs premières impressions, leurs premières convictions, et surtout invitent le partenaire à les corriger.

Dès lors qu'on néglige de réétalonner ses convictions premières, on est certain de bien vite déconner. Oups ! de sommedéquer !

Et quand on a tout faux, de la sorte ? Comment faire pour se persuader qu'on aura raison quand même, qu'on gagnera la bataille contre son prochain ? Ah oui, augmenter la propagande et la rhétorique : Toujours plus de la même chose !

> "... J'ai aussi pensé..."

Il ne suffit pas de penser, il faut se démerder pour penser juste. Le premier moyen pour se réétalonner consiste à demander si on pense juste, et si on a compris correctement, et se faire ainsi recadrer. C'est élémentaire.

La discipline de demander quel est au juste le projet, le souhait ou la demande de l'autre, présente un avantage inattendu : elle discrimine nettement entre les normo-névrosés, les gens raisonnablement honnêtes et sincères, et les pervers. Le pervers tient à ce que tous ses plans de parasitisme demeurent masqués, et réagit avec une violente rage quand on l'invite à préciser sa demande.

Je l'avais déjà observé durant les années 2003-2004 sur le forum paternet.net, mais sans encore le formaliser en loi. En l'absence du ouebmestre, ce déserteur permanent, nous assurions la modération à quatre ou cinq, par la seule justesse de notre parole, sans aucun pouvoir. J'étais pratiquement seul à faire face aux raids des féminazies venues des .hyènesdeGuerre, qui cherchaient invariablement à étendre leur despotisme à notre site. Pleines de mépris et de suffisance, elles commençaient par "Vous confondez tout ! Vous généralisez à tort et à travers ! Ralliez-vous plutôt à nous qui sommes le bon sens et le progrès ! Il me revient de vous dicter comment penser". A la première contrariété, elles nous accusaient d'être des disciples de Dutroux, et se disaient persécutées "parce qu'elles ont un utérus". Enfin il suffisait de poser la question : "Et à ton avis, qui devrait faire quoi au lieu de quoi ?", pour faire enfuir l'assaillante, qui abandonnait ce fil de discussion pour chercher un autre point d'attaque. Quand elle était bordée sur trois ou quatre côtés, elle réclamait la tête de Jochanaan sur un plateau d'argent, et s'enfuyait définitivement...

Le cas caractéristique, qui m'a fait percevoir une généralité, fut sur quebec-politique.com. Un site étrange, le plus souvent maladif, où les racistes et les xénophobes ont le champ libre, où de nombreux abus sont encouragés pourvu qu'ils viennent soit du plus agressif des enculés, soit des plus agressives féminazies. En titre, le chef est Paul-André.
En vrai, si Laura fronce le sourcil, Paul-André obtempère dans les 39 minutes.

Il a suffi de poser à Laura (ou à son sosie sur politiquebec.com ?) la question basique "Et tu voudrais quoi, toi, plutôt ?" pour la voir éclater en imprécations, criant qu'on voulait la manipuler, et qu'on étaient tous des méchants pervers et des crevures de masculinistes...

Le pervers tient à ce que tous ses plans demeurent masqués, et son despotisme fonctionne masqué. Les normo-névrosés demandent au contraire qu'on veuille bien tenir compte d'eux.