Corruption et instrumentalisation des enfants, sous couleur de "liberté"...

[JacquesL]

Sylvain a écrit :

> Il y a quelques jours j'étais à Castorama, j'attendais mon tour dans la file
> d'une caisse, la caisse voisine était fermée par une chaîne aimantée avec un
> panonceau interdit. Il y avait une gamine de d'environ 5 ans qui jouait avec
> cette chaîne, la désaimantait, la réaimantait n'importe où....etc.
>
> Je me disais mais où est la mère ou le père ? Je ne vois aucun adulte qui
> semble être la mère. Ensuite la gamine monte sur le siège de caissière et
> commence taper sur tous les boutons a jouer avec tous ce quelle trouve,
> aucun adulte ne réagit.
>
> En fait la mère, elle était devant moi avec des copines, elle discutait en
> n'ayant même pas tourné un regard en direction de sa fille.
>
> Je me demande si le fait d'avoir été élevé comme ça, cela donne plutôt un
> avantage dans la vie ou plutôt un inconvénient ?
>
> Moi-même je n'aurais pas pu faire le dixième de ce que cette gamine faisant
> sans que ma mère me reprenne.
>

Dans l'exemple donné ci-dessus, Sylvain n'a envisagé que la négligence maternelle, comme mobile de la mère pour abandonner la gamine à ses pulsions.

Dans "La liberté, pas l'anarchie", Alexander Neill avait décrit l'instrumentalisation d'une Zoé-petit-monstre : pendant que la mère parlait, la gamine montait sur le piano à queue de Neill, avec ses grosses galoches à clous, se mettait debout, et sautait à terre. La mère exulte :
"Regardez comme elle est naturelle ! Une vraie enfant neillienne !"
Je crois bien que j'ai rougi, ajoute Neill.

Ici l'instrumentalisation de la Zoé-petit-monstre est encore limitée : elle ne sert encore qu'à démontrer que la mère est moderne, pas comme ses parents à elle... enfin moderne, quoi, à la mode...

Le pas suivant est vite franchi, quand l'enfant ainsi corrompu devient instrument dans un conflit familial. Il suffit de désigner l'autre, le grand-parent, ou le père, comme celui qui veut s'opposer à l'approvisionnement en drogue, et/ou s'opposer à la prostitution de l'enfant, ou le désigner comme l'affreux opposant à la mise à mort de "ces saletés de profs" qui s'obstinent à mettre des limites à l'insolence des adolescents...
Ainsi fut détourné le slogan soixante-huitard "Il est interdit d'interdire".

Sous couleur de "L'autre veut brider ta liberté ! A mort l'autre !", l'enfant est instrumentalisé dans un brigandage familial. Ma mère encourageait ainsi sa petite-fille à la vénalité aux cris de "Il faut bien qu'elle en profite ! Elle est si jolie ! Et puis les garçons, c'est comme cela qu'il faut les traiter !". Remarquez, c'était la même Reine-Mère corruptrice, qui en 1969 protestait : "Je regrette que ma fille n'ait pas eu d'éducation religieuse. Si F. avait eu une éducation religieuse, elle m'obéirait maintenant, et me respecterait !".
Les principes moraux du jour, sont ainsi quotidiennement remaniés pour rester au service de la vanité, de la gloriole, et de la haine de son prochain.

Dans ce contexte, on peut comprendre le coup de bambou que j'ai pris, quand j'ai pris connaissance de l'oeuvre d'Yvan Boszormenyi-Nagy. Lien : http://deonto-famille.info/index.php?topic=72.0
Mon apport personnel est de constater que c'est une spécificité humaine, que d'être neurologiquement équipés pour la tenue tout au long de notre vie, d'un Grand-livre des loyautés et devoirs, notamment intergénérationnels.

Dans pratiquement tous mes écrits, le sentiment directeur est bien fondé sur cette question de la loyauté et de la déloyauté. Exemple parmi des dizaines, le titre de l'article : "« Vecteurs ? » 151 ans de déloyaux services". En autonome ou en réponse aux problèmes posés sur les forum paternet et SOS papa, je traite constamment de loyauté envers nos clients de connaissances, nos lecteurs ou nos élèves, loyauté dans la famille, loyauté dans le ménage. Pas de variations, c'est très répétitif. Bin wi... Si la Rene-Mère s'était faite professeure de sadisme auprès de sa bru et de sa petite-fille, c'était certainement fort déloyal envers son fils, et envers ses autres  petits-enfants. La déloyauté en ménage, la déloyauté intergénérationnelle, je ne connais que trop, je suis né dans un champ de tir, on ne choisit pas ses parents.


Pour en revenir à l'exemple cité par Sylvain : oui cette mère négligente est là déloyale envers sa fille, et elle en fait une infirme psychique sur un point précis : elle ne développe pas en elle le sentiment des loyautés que nous devons, ni de celles qui nous sont dues. Elle lui enseigne la désinvolture envers son prochain. Elle la prive d'une dimension essentielle de notre humanité.