Des héros ordinaires, par Eva Joly et Maria Malagardis.

[JacquesL]

Des héros ordinaires, par Eva Joly et Maria Malagardis, Editions Les Arènes (2009) :

La puissance des multinationales, notamment celles de l'armement, et la cupidité des élites.

Contrats d'armes de BAE avec l'Arabie Saoudite : en plus de la caisse noire, 1 milliard de livres ont été versés sur un compte en Suisse, aux intermédiaires Wafic Saïd, Mohammed Safadi, et le prince bandar Bin Sultan.
Le ministère britannique bloque l'enquête du SFO (Serious Fraud Office) et du comité de lutte anticorruption de l'OCDE. Les saoudiens ont menacé de ne plus acheter les 72 chasseurs Eurofighter, et comme cela ne suffisait pas, ont menacé de ne plus coopérer à la lutte antiterrorisme.

En Bulgarie, les gouvernement est détenu par la mafia, malgré les apparences de démocratisation du régime. Les journalistes risquent très très gros.

La Campanie est envahie de décharges industrielles toxiques, provenant des industries du Nord de l'Italie, qui fraudent le fisc et les lois de retraitement des déchets : c'est la Camorra qui se charge de cet enlèvement et de ces dépôts illégaux, et les voisins meurent prématurément. De l'amiante, par exemple.

A Jersey, paradis fiscal offshore, les banques ont envahi l'immobilier et le pouvoir. Elles ont détruit le tourisme, et l'agriculture locale. Elles détruisent les pays du Tiers Monde.

En Slovénie, la résistance à la corruption est faible, et la corruption est au sommet...

Le livre s'attarde sur les héros locaux de la résistance à la grande corruption.
Là où je doute des rédactrices, c'est leur optimisme. Elles se disent convaincues qu'une résistance populaire gagnerait peu à peu de l'ampleur. Si oui, alors ce n'est que le tout début, et j'ai des doutes sur l'avenir.