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Le Pilat par nuages puis grésil.

Démarré par JacquesL, 01 Mars 2015, 07:57:35 AM

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JacquesL

La route est faite dans la soirée de mercredi 25 février. Difficile de trouver sa direction dans Pélussin : je n'ai pas réussi à programmer le Tomtom au delà, et les indications routières me sont cryptiques. C'est la direction du Bessat qu'il fallait suivre.

Excepté le camping-car d'un musher avec ses traîneaux et ses six chiens - mais je ne les identifierai que le lendemain au jour -, je suis la seule voiture au collet de l'Oeillon, entre crêt de l'Oeillon et le crêt de Botte. Je commets l'erreur de me tasser tout près du muret du chasse-neige, comme si on était un dimanche d'affluence, et je le paierai cher deux jours plus tard.
L'équipement de bivouac dans la voiture est au point : matelas de mousse double épaisseur, environ 13 mm, sdc D4 0°C ultralight, avec un sac de coton de l'armée par dessus (hydrofugé à la cire liquide). Ils sont délicats à ajuster ensemble pour l'ouverture du visage. Je crois qu'à l'avenir je remplacerai cet ensemble par le seul Lafuma Mountain, dont les tissus sont plus robustes, et il pèse moins que la réunion des deux items.

La bouteille à pipi n'est pas à portée de main, je sortirai donc dans la nuit. Particularité : la portière arrière ne se manoeuvre pas du tout de l'intérieur, il faut passer par l'avant et se chausser à l'avant.

Dans la nuit, vers 5 h, les chiens hurleront ensemble. C'est un peu trop grave pour être du loup, ça évoque aussi les amours des chats...

J'ai bien les grandes raquettes dans la voiture, mais je m'obstine à partir à skis : j'ai trop investi dans la préparation des skis, qui avaient accumulé du retard depuis 2011.

Ma cheville droite a morflé, s'échappant plusieurs fois par l'extérieur ; ça ne serait pas arrivé en raquettes.

Les Hagan de 160 cm vont bien avec des peluches étroites, mais les raquettes auraient bien mieux fait l'affaire.
A 140 cm mes cannes sont gravement trop longues, ce qui a lourdement compromis les redressements après chutes. Il y a eu confusion : en 2011 j'avais utilisé le même modèle, mais en 125 cm, et elles ont échappé à ma vue.
Ma préparation matérielle est donc très inégale, lacunaire.
Sans parler de la préparation physique, nulle : ma musculature est inadaptée, mon endurance réduite, mes articulations grognonnes.

Le givre sur un épicéa :





Après ces deux photos, le bon appareil usuel, le Fuji HS 20 EXR refuse de se rallumer, sans doute le froid. Un poids mort, qui de plus sera exposé à se couvrir de glace par la suite. Le relai sera pris par le petit baroudeur étanche, celui qui me sert en kayak, ou quand j'encadre une régate, et à mon bord.

Au premier collet après le crêt de Botte, les panneaux sont givrés :



La neige sur un sapin :




Le givre sur les bourgeons d'un fayard :



Pin mugho ou pin sylvestre ?





Je croise le musher qui s'en retourne :





Une éclaircie laisse apparaître des altostratus en rides :





Autre éclaircie fugace en montant au crêt de la Perdrix :



Les skis posés sur la table d'orientation :


Au loin le Vercors, les Moucherolles, le Grand Veymont :



Zoom sur le Grand Veymont et Glandasse :






J'ai commis l'erreur de dépeauter au Crêt de la Perdrix. Dû improviser un itinéraire de descente. Voici la vue du versant Nord du massif, dans une éclaircie :



Des congères sont impossibles à ski. Contournement, au terme duquel je suis des traces fallacieuses, hors de ma route normale. Je n'avais pas encore sorti la boussole. De traces en traces (dont celles du musher qui a fait demi-tour, s'apercevant de son erreur), je me retrouve dans le flanc sud, bien trop bas.
La nuit tombe, bivouac.
Combien faut-il de palmes d'épicéa pour t'isoler correctement du froid de la neige ? Quand tu penses que tu as déjà beaucoup trop prélevé sur la nature, tu peux encore doubler, au moins. Better to be sued by twelve, than carried by six.

Une paracorde de 30 m c'est beaucoup, beaucoup trop long, 6 à 8 m auraient suffi. Ça améliore nettement la tenue du coin poussé par la réunion des cannes. Au bout de beaucoup de sorties pipi, mon gant gauche devient très dur à renfiler : plein de glace.




Le jour est revenu, il faut remonter vers la crête et les collets. Le mode survie, s'enfonçant à pieds, les skis sur le sac. Un arbre m'abrite juste assez de la neige pour que je réussisse à repeauter. Les semelles ne sont que presque sèches, mais ça collera quand même. Longs zig-zags pour remonter. En haut ça souffle à décorner les cocus, et chasser mon capuchon. Plus aucune route n'est plus lisible : le vent et la neige ont tout brouillé, il n'y a plus que des congères. Tout mon sort repose sur la boussole.

Besoin de pauser pour réarranger mon équipement, mes capuchons surtout. Impossible dans ce vent. Comme anticipé sur mon avis d'acheteur sur Amazon, le vent m'arrache l'abri des mains. Un arbuste providentiel l'arrête trente mètres plus loin.

Tentation de descendre dans la zone boisée début de face Nord, pour souffrir moins du vent. Les passages deviennent très délicats. Vingt minutes pour faire dix mètres, sur une congère exposée.
Voilà, je suis certain d'être sur la bonne voie. C'est alors que ma boussole me certifie que je fais de l'Ouest, au lieu de l'Est. Ai-je contourné à mon insu un pic qui m'aurait fait faire demi-tour ?
Non, une trouée de nuages m'a bien permis d'apercevoir tout à l'heure des clôtures de pâtures et des routes qui sont bien celles sous le Crêt de la Perdrix. Je décide que c'est ma boussole qui déconne, et que je suis le moins mauvais orienteur du moment. 

La petite pelle pliante en inox, à ensevelir les cacas, me rend un second service imprévisible, et cette fois vital : me dégager la rondelle de ma canne, que la neige a piégé et ne veut plus me rendre. Dans ces conditions, un skieur à qui manquerait une canne serait fort mal loti.

Un quart d'heure plus tard, une déchirure de nuages me laisse apparaître le pylône, puis j'arrive au col du Rachat, avec panneaux indicateurs. Les routes normales sont recouvertes, laquelle est la mienne ? Celle-ci va trop haut sous le crêt de Botte, et après deux gadins douloureux à la transition de poudreuse à glace noire, je déchausse et termine la descente à pieds. Arrivée à 18 h 35, nuit tombante.

Est-ce tout ?
Non, influencé par l'affluence des dimanches, je me suis garé bien trop près du muret poussé par le chasse-neige, je n'ai pas l'espace nécessaire pour chaîner la roue droite, et je suis bloqué. Ce n'est que ce samedi matin que je me suis fait aider en traction, et décoincer de mon piège de glace.

A présent tout est à peu près sec, sauf le sac à dos. Doigts douloureux, cuisses et cheville aussi.

Rendus à la maison, à présent ma boussole indique à nouveau un Nord normal. A qui se fier ?

La fermeture des capuchons est affaire vraiment délicate, dans le mauvais temps. Les gants ne doivent pas être trop ajustés.
Cette veste blanche militaro-camouflée a passé son baptême du feu avec succès : pas eu froid au tronc au bivouac, juste aux jambes,  car mon surpantalon n'est pas assez thermique. http://www.toe-concept.com/veste-impermeable-fourree.html, bonne sauf le capuchon, délicat à manipuler et serrer.

Un vieux, qui n'est plus de niveau, mais qui a encore de l'expérience.

JacquesL

#1
Critique du matériel emporté.

Le sac à dos est l'item qui a mis le plus longtemps à sécher après le retour. Si on l'examine de près, ce Bionassay 55 Ultralight de chez D4 n'est conçu que pour la belle saison, et n'a rien à faire en raid hivernal : il accumule énormément de neige et de glace sous les précipitations et le blizzard. Certes à sec il ne pèse que 1,1 kg, contre le double à un militaire pour commandos, mais il ne tarde pas à en peser autant dans le mauvais temps.



J'ai ajouté des poches en ventral, sous forme de housses à raquettes de tennis ou de badmington (120 g en plus). Forme adéquate, mais mauvaise intégration mécanique avec la bretelle et la ceinture, il faudra encore travailler cela.
L'alternative était un petit sac d'environ 12 litres, à porter en ventral, indépendant. En hivernale, il faut avoir des rangements accessibles en ventral.



La bretelle est largement ouverte sur le dessus, pour évacuer la transpiration d'été, le haut du dos aussi :



La ceinture aussi est largement ouverte :


Ainsi que l'appui lombaire :




Les boucles de ceinture et de poitrine sont arachnéennes, impossibles à manoeuvrer en gants, et difficiles avec les doigts gourds.





Avec ces poches ventrales de 120 g, et apparemment séché, il pèse environ 1340 g.

La veste de labeur, portée tout le temps jusqu'au bivouac, après quoi elle a été recouverte par la veste blanche, est une combat jacket standard de l'armée britannique, en camouflage DPM, avec six poches, ce qui est fort appréciable. Acquise en occasion chez un surplus. Pas de capuchon à l'origine, celui que vous voyez est taillé et cousu par mes soins ; il n'a pas de réglage.



D'origine elle n'est pas imperméable, mais avec trois couches de siliconage sur tout l'extérieur, voire quatre couches sur les épaules, plus du mastic silicone directement sur les ouvertures des boutons dans le col, il n'y a plus rien à lui reprocher. Poids dans cet état : 1140 g.
Le réglage des bas de manche permet d'escamoter provisoirement les gants dans les manches.
Les boutons "canadiens" sont costauds, le zip est du module maximal, et à double curseur, et de plus il est dégagé du bas de veste sur plusieurs centimètres, ce qui retire une des causes de casse. Il y a comme cela des concepteurs en confection qui méritent fort bien leur salaire.

La veste blanche était amplement soldée chez Arcadis-TOE, ce qui m'incita à tenter l'expérience. Sous les rabats de poitrine, on attendrait des poches, qui seraient fort utiles, il n'y en a pas. Elle pèse dans les 1040 g après séchage complet.

Son tissu est costaud et glissant, et elle n'a souffert en rien du bivouac sur lit de branchages d'épicéa ; même l'ample volet dorsal de ventilation n'a souffert en rien. Les bas de manches ne sont pas encore secs au moment où j'écris, dimanche soir : je n'avais pas songé à retourner les manches. L'intérieur est une fourrure d'acrylique.
Le défaut de conception majeur, c'est un col présentable, puis un capuchon escamotable, très insuffisant dans le mauvais temps, impossible à maîtriser dans le blizzard, pas protecteur devant. Ses cordons échappent aux gants, mais pas aux velcros du rabat qui en font un carnage. Il faudra remanier cela à fond.

Présentation des travaux et résultats terminés à http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,1106.msg5039.html#msg5039

Voici deux contre-exemples, un Nässeschutz en Gore-Tex de la Bundeswehr, avec boutons pressions pour le rabat, et non velcros, et des tonkas pour maîtriser le cordon de fermeture de capuchon, mais qui n'a pas de propriétés thermiques particulières (mais si on en superpose deux de tailles étagées, la thermicité de l'ensemble devient non négligeable, et le prix en surplus permet cela) :



Et un anorak hivernal Diosaz 345 que D4 (ou Des Caquelons si vous préférez) soldait vers 1998 ou 1999, qui est d'une conception excellente pour le vrai mauvais temps, et qui me servit en bivouacs hivernaux sans duvet, en mars 2011 :


Son cordon de capuchon est dissimulé sous le rabat.
Il aurait donné satisfaction ici : extérieur siliconé par mes soins, je n'avais plus aucune inquiétude sur son étanche. Tissu un peu moins fort et moins glissant, il aurait peut-être risqué sur les branches.
Là aussi il y a un rabat de poitrine, mais c'est seulement pour la ventilation. L'intérieur est en pôlaire, même dans le capuchon, attention à la façon dont vous exposez ce capuchon dans le blizzard !
Il pèse 1050 g. Ce fut un cas unique de parfaite culture du mauvais temps chez Des Caquelons, sans lendemain : ils bradaient cette fin de série à 150 F.

Sous la veste de labeur, on aurait pu croire que je portais une pôlaire lourde, comme celle que je porte devant ce clavier, dans mon appartement peu chauffé. Non, j'ai davantage tenu compte du vent et de la neige.
En première couche, le sous-vêtement quatre saisons, 50 % polyamide, 50 % coton, qui fait partie de la dotation des sportifs de la Bundeswehr. C'est chez les revendeurs de surplus, d'occasion, increvable, à moins d'un euro pièce, j'en ai pour jusqu'à la fin de mes jours, et ça ne prend pas d'odeur, contrairement aux sous-vêtement techniques en polyester, qui empestent dès le soir. Seuls inconvénients : la couleur bleu ciel n'est pas discrète, et la marque du ranch s'étale sur la poitrine. En seconde couche, une pôlaire fine, ici une simulation de chemise réglementaire F1, mais en tissu plus chaud. Grâce à la première couche, elle ne se salit qu'au col.
En 3e couche, le petit blouson de nylon Mossant, en service depuis l'été 1968, remanié au retour de Norvège, déjà décrit à https://deontolog.org/jacques.lavau/mission_parricide/Norge_69.html#4.6.2.

capuchon remanié


Blouson Mossant, bas remanié


Son capuchon englobe et complète utilement la casquette (elle aussi fort ancienne : aux puces de Saint-Ouen vers 1966). Avantage : de vrais poches de poitrine, qui contiennent tous les papiers. Inconvénient : ces poches vont trop bas, et en 2011 mes cuisses étaient couvertes de bleus, par le poids des dits papiers, porte-feuille, porte-monnaie, papiers du véhicule quand je conduisais vers le Vercors. Il pèse 210 g, et là je le portais poches vides.

Sur ce blouson léger, une coquille souple, ou softshell en franglais commercial, au tissu fortement texturé, 10 € en solde à la filiale de Des Caquelons, à qui j'ai confectionné un capuchon semi-imper respirant, et que j'ai siliconée en deux couches. Le capuchon est plutôt trop généreux, peut gêner la vision. Décrit à http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,1104.msg4153.html#msg4153. Ainsi aménagée, la coquille souple pèse 740 g environ. Une seule poche de stockage en poitrine, mais des ouvertures sous les aisselles permettent une régulation thermique sans entraver la marche du groupe, si groupe il y a.


Elle aurait pu être la coquille extérieure, est assez robuste pour résister à des gadins, mais il faisait trop froid le matin du départ, j'ai donc gardé la veste de labeur (combat jacket) avec laquelle j'avais conduit. Ces trois capuchons minces, tous dûs à mes petites mains, coopèrent bien, et font d'un ensemble bon marché une très bonne protection thermique de tête.


A suivre : chaussures, bas de corps, GPS, peluches, etc.


Les chaussures sont des Garmont Touring, tout cuir sauf l'arrière du haut de tige. Aucun reproche à leur faire ; la neige n'est entrée que par le haut, lors des enfoncements profonds à pieds.
Les socquettes sont des socquettes de ville sans rien de spécial. Les chaussettes sont à 30 % polyamide, 70 % laine, en surplus de la Bundeswehr. Rien à leur reprocher sinon la difficulté à les tenir au dessus du mollet : si elles descendent, elles serrent le mollet.
Le collant est un Craft, fabriqué en Lithuanie, tricoté en côtes, en polyester texturé, à fibres à canaux. Sinon l'absence de braguette, rien à lui reprocher.

Le pantalon est un modèle du rayon chasse, pour lequel Des Caquelons est incapable d'avoir une politique constante : il n'est plus au catalogue. Il est à lui-même son propre cuissard, en ce sens que le tissu polyester vert olive, fin, est doublé extérieurement d'un tissu imper fin, gris sombre sur les jambes, le bas des cuisses, et le fond. Dépourvu de poches de cuisses, c'est un pantalon long indécelable en ville, une fois mis à longueur. Avec lui, s'agenouiller dans la neige n'est plus un problème. Comparé à un pantalon doublé intérieurement de polaire, sa thermicité est modeste, mais hors d'atteinte, incassable tant qu'il n'est pas déchiré. Je ne l'ai pas muni de guêtres intégrées, et les limites n'en seront atteintes que lors des marches dans la profonde (40 à 70 cm).

Le surpantalon est un TeX, soldé par Carrouf en mars 1998. Il a été choisi là pour sa légèreté : 280 g. Thermicité modeste mais non nulle grâce à la doublure en filet. Très petit zip en bas de jambes, donc obligation d'être déjà bien à l'abri au bivouac pour l'enfiler après s'être déchaussé. Pas de braguette. Certes en surplus, on trouve des pantalons en Gore-Tex de l'armée française, à zips latéraux intégraux, qu'on peut enfiler ou retirer en restant sur ses skis, mais ça pèse un kilogramme. Enfilé le soir au bivouac, il est resté en place toute la journée de vendredi.

Malgré le prix monstrueux du fond de carte IGN France, le GPS s'est montré aussi utile qu'une pierre, au long du voyage. Le secret ? La carte microSD est vulnérable quand vous changez les piles ou accus, vous l'effleurez, et hop ! poussée par son ressort, elle ressort de ses contacts. Et voilà ! Votre GPS est aussi précis et utile qu'une pierre.


Voir à http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,2344.0.html la mise à niveau du sac-abri de Lifesystems.

JacquesL

#2
Le Pilat par brouillard puis grésil fondant, 25-26 mars 2018.

Un bon mois trop tard, question enneigement, aussi les raquettes apportent peu, le reste du temps c'est un encombrement de deux kilogrammes et demi.
A voir les traces de skieurs très nettes, depuis au moins quatre jours, voire une semaine il n'était pas tombé un flocon.

Parti en fin d'après midi, puis bivouaqué. Dans la nuit pluie ou grésil fondu. Tout est trop mouillé, je décide de rentrer. Sur les brindilles ou les passages caillouteux, il est tombé environ 2 cm de neige mouillée dans la matinée.

L'abri ID 2 monté trop haut, trop ventilé :





La visibilité est réduite à 50 m dans le nuage.



A l'exception des chaussettes, du maillot de corps et de la chemise type F1 en micropolaire, aucune autre pièce d'équipement n'est la même, trois ans plus tard.
Repris de la sortie dans le Vercors de 2011 : une "chemise de mer", qui n'est ni en laine ni en toile, mais en coquille souple. Bon coupe-vent.
La question des poches abondantes contenant les papiers a été résolue en prenant un gilet de chasse en tissu enduit, qui me sert tous les jours depuis que j'y ai ajouté une seconde poche intérieure, qui ferme. Du coup la couche thermique en dessous est un ouatiné mince d'origine Lidl, marque Livergy, avec capuchon, de 420 g. En raquettes, pas de crainte d'un dur gadin qui déchire tous les vêtements fragiles.
Par dessus au choix : couche thermique avec encore un ouatiné synthétique, d'origine D4, modèle Inuit 150.
Ou couche presque imper, un coupe-vent soldé D4 comme camouflage de chasse en hiver. L'ordre des deux n'importe pas.
Ce ouatiné n'a servi qu'au bivouac, rentré dans le sac lors de la reprise de la route pour rentrer.
Là dessus il faut un vrai imper. J'ai laissé dans la voiture le grand anorak vert Wannabee, dont j'ai élargi le col et prolongé le capuchon. J'ai pris la cape à bosse Ferrino, qui s'est révélée de largeur insuffisante quand j'accroche les raquettes derrière le sac. Sinon bonne au bivouac : réflectorisée.

Question couverture jambes, c'était encore insuffisant dans la fin de nuit froide. Un collant trop étroit, avec lequel un pipi était une longue épreuve, un pantalon de chasse molletonné polaire, et le cuissard rendu ouvrant par mes soins. Il aurait fallu au minimum un second cuissard, qui aurait pu être fin et léger.

Les bottines fourrées d'origine Lidl sont validées, elles donnent satisfaction en raquettes.

Les cannes sont des Comperdell de longueur réglable. Validées.
La pièce d'isolant faite maison n'était pas maîtrisable, elle glisse trop ; sur prairie je peux la fixer avec de petites sardine en fil titane, hélas c'est exclu sur neige. Le sous-tapis de sol n'est prévu qu'avec sardines pour le fixer, ce qui était impossible sur neige. N'ayant pas emporté la pelle, il était exclu que je fasse du terrassement pour obtenir l'assiette parfaite. 2 ou 4 sardines de 23 cm pesant 16 g chacune auraient probablement réglé ce problème de l'esquive du matelas et du tapis, qui m'a valu plus de deux jours de douleurs de hanche.

Hauteur excessive de l'ID2. Régler la hauteur des cannes est long, avec tournevis erreur, il suffisait d'ouvrir et refermer les verrous, mais à l'époque je n'avais pas compris, il aurait fallu réduire de 10 cm, vers 105 à 110 cm. Les attaches de l'ID2 (Depuis le rachat d'Integral Designs par RAB, cet abri s'appelle désormais RAB Element 2), prévues pour piqueter au sol, sont trop petites pour y glisser des sardines à neige en alu, larges de 35 mm. Du coup j'ai utilisé les estropes, qui sont pour l'usage avec tente intérieure (le prototype suédois no name de 1970). ==> ventilation largement excessive. Il aurait fallu deux sardines de plus soit huit, pour piqueter les milieux des côtés. Les deux sardines de becs sont en polypropylène, elle rentrent dans ces boucles. Pesant 36 g chacune, elles ont un profil en croix bien moins ancré à la traction. A l'avenir, pour un autre bivouac sur neige, en prendre huit pour coller au sol tout le pourtour de la toile, garder deux sardines d'alu pour les deux haubans; cela fera 368 g d'ancrages ; j'avais 233 g avec 6 sardines à neige.

L'arme secrète était un abri pour vélo réflectorisé, muni par mes soins d'une ventelle. Thermiquement excellent la première moitié de la nuit, avec températures positives, insuffisant la fin de la nuit, bien refroidie. Condensation énorme, c'était prévu, mais cela interdit d'enchaîner deux bivouac de ce style, tant qu'on n'a aucun moyen de sécher tout cela.
Si les choses s'étaient gâtées davantage, j'avais un Blizzard Bag Reflexcell, qui est resté scellé.

A l'exception d'une orange le soir, aucune nourriture n'a été absorbée.

Réussir à garder sa frontale sur la tête lors du bivouac : mission impossible.

Comparé à la tente pyramidale Asta, l'abri ID2 offre plus de place au sol, mais une hauteur franchement réduite. Le secret de sa légèreté étonnante est qu'il est très petit : les murailles ne font 112 cm.
On n'y entre qu'à quatre pattes. L'étanche des genoux de pantalon est très sollicité.

Le transport de l'eau était très mal réglé.
Le partage du chargement entre un sac ventral chinois 20 litres très léger (mais siliconé) contenant les jumelles, la boussole, le GPS, la frontale, le canif et l'outil multiple, la pèlerine à bosse et le cuissard ouvrant, et le sac dorsal de 70 litres mais chiche en poches, est validé. C'est impossible à abriter ensemble sous une pèlerine quand il y a en plus un matelas de mousse ou des raquettes à l'extérieur du sac. Peut-être si les raquettes avaient été suspendues sous le sac ? Mais aucun dispositif du portage ne facilite cette disposition. A l'avenir ce sera pourtant la seule position acceptable pour un matelas de mousse que mes vieilles articulations exigent.

JacquesL

#3
Trois ans plus tard, hé bien j'ai trois ans de plus !
Je certifie qu'il y a au moins un mâle hulotte dans les bois au collet de l' Œillon, et que plus bas les geais sont actifs.
La couverture neigeuse était mince, et la route forestière assez tassée pour que les raquettes soient inutiles. Marches donc uniquement à pieds bottés.
Le col de Bote :




Après en montant à travers bois autour du crêt du Rachat :


Le col du Rachat :


Si vous voulez monter plus haut pour plus de vue, à l'Etançon :


La roche est peut-être un granite, peut-être Hercynien, aux cassures ocre rougeâtre, avec de grands phénocristaux de feldspaths.





Illusion d'observation : la couleur ocre rouge est due à des circulations micro-filoniennes de fluide ferrugineux, qui sont à présent oxydées à l'air. En masse, la roche est bien moins colorée. Dans un chaos plus loin au col du rachat, justement ces micro-diaclases filoniennes forment les surfaces selon lesquelles se sont disloqués des masses autrefois compactes, leur couleur rougeâtre n'est pas celle intrinsèque de la roche. Il eût fallu un marteau de géologue pour tirer l'affaire au clair. Un marteau en pur YAKA...