Notre mission est de former les citoyens de référence de l'avenir, les aider à coévoluer et créer.
CiterEn 1947, un été pluvieux avait fait suite à un hiver rigoureux, et la Grande-Bretagne connaissait les affres de la récession et peinait à relancer son économie après la seconde guerre mondiale. Durant le week-end prolongé du mois d'août, la météo de Manchester se fit chaude et étouffante. Les commerces tournaient mal, le rationnement battait son plein, et de nombreux travailleurs avaient décidé de rester en ville pour le week-end prolongé.
CiterDans les files d'attente des cinémas et aux coins de rues, un seul sujet dominait les conversations : le meurtre de deux sergents de l'armée britannique par des paramilitaires d'Irgun, en Palestine sous mandat britannique. L'Irgun était l'un des groupes sionistes qui menait une guérilla pour faire partir l'armée britannique du territoire et établir l'État d'Israël. Ce groupe avait enlevé les deux sergents en représailles des peines de mort prononcées contre trois de ses membres. Les trois hommes avaient été exécutés par l'armée britannique le 29 juillet, et deux jours plus tard, on découvrit le corps des deux soldats au milieu d'un verger d'eucalyptus, près de Netanya. Ils avaient été pendus, et une mine avait été posée dans le sol tout près de la scène.
CiterCe n'était qu'un incident de plus marquant un conflit difficile. L'année précédente, les militants avaient posé une bombe à l'hôtel King David de Jérusalem, et avaient même posé de petites bombes à Londres. Mais ce qu'on désigna sous le nom d'"affaire des sergents" provoqua l'indignation générale sur le sol du Royaume-Uni.
Le 1er août, un vendredi, le Daily Express rapporta les faits en première page, affichant en grand la photographie des corps, non sans promettre au lecteur que celle-ci allait être une "image qui va choquer le monde". Les dirigeants de la communauté juive britannique condamnèrent les assassinats, mais des détails plus terribles encore suivirent dans les journaux des jours suivants. Ce week-end-là, comme s'en souvient Walter Lever, un travailleur juif résidant à Manchester, "On n'avait rien d'autre à faire qu'arpenter les rues... discuter des journaux," et l'affaire des sergents pendus "prenait l'ascendant sur les meurtres et les viols de la semaine."
Les signes d'hostilité étaient déjà visibles. À Birkenhead, tout près de Liverpool, les ouvriers d'un abattoir avaient refusé d'honorer les commandes à destination des Juifs tant que les attaques contre des soldats britanniques en Palestine se prolongeraient. Aux abords de Merseyside, la colère commençait à monter dans les rues, et des groupes d'hommes jeunes se rassemblaient dans les quartiers juifs.
Le dimanche après-midi, l'agitation gagna Manchester. Des petits groupes d'hommes se mirent à briser les vitrines des magasins à Cheetham Hill, berceau d'une communauté juive depuis le début du XIXème siècle situé juste au nord du centre ville. Les pubs avaient fermé tôt ce jour-là, pour cause de pénuries de bière et, durant la soirée, les groupements se dénombrèrent en centaines de personnes. La plupart des gens étaient à pied, mais certains étaient à bord de véhicules, et lançaient des briques en roulant.
Les rues se retrouvèrent bientôt jonchées de débris de verre et de cailloux, et les hommes passèrent à des cibles plus importantes : ils brisèrent la verrière de la grande synagogue de Cheetham Hill Road, et encerclèrent une fête de mariage à l'Assembly Hall. Ils proférèrent des insanités aux invités terrifiés jusqu'à une heure du matin.
Le lendemain, raconte Lever, "Cheetham Hill avait repris l'apparence qu'elle avait eu sept années auparavant, après que les bombardiers allemands avaient pilonné la ville durant 12 heures. Tous les bâtiments appartenant à des Juifs, sur une distance de presque 2 kilomètres, avaient les fenêtres brisées, et le sol était recouvert de bris de verre."
À la fin du week-end prolongé, des émeutes anti-juives s'étaient également déroulé à Glasgow et à Liverpool. On avait également assisté à des incidents mineurs à Bristol, Hull, Londres et Warrington, et de nombreuses attaques contre des propriétés juives dans tout le pays. Un avocat de Liverpool et un commerçant de Glasgow avaient été battus. Personne n'avait été tué, mais il s'agissait de la vague de violence contre des Juifs la plus importante jamais observée au Royaume-Uni. À Salford, le lendemain du jour où une foule de plusieurs milliers de personnes avait lancé des cailloux dans des vitrines, des pancartes étaient apparues, où l'on pouvait lire : "Ne tirez pas. Ces bâtiments sont britanniques."
À West Derby, des pyromanes mirent le feu à une synagogue en bois ; à Liverpool les ouvriers de Canada Dock découvrirent en reprenant le travail qu'on avait peint "Mort à tous les Juifs" sur le fronton du bâtiment. Et à Eccles, un ancien sergent-major du nom de John Regan reçut une amende de 15£ pour avoir déclaré face à une foule de 700 personnes : "Hitler avait raison. Exterminez les Juifs — chaque homme, femme ou enfant. De quoi avez-vous peur ? Les policiers ne sont pas nombreux."
Citerréputation comme personnalité médiatique et comme professeur de philosophie éthique. Mais en 1947, il fut membre du groupe Irgun qui posa une bombe au Colonies Club. On ne l'a jamais même interrogé sur sa participation à cet attentat.
CiterKarim Khan révèle qu'un "haut dirigeant" lui a confié que la Cour Pénale Internationale (CPI) "est destinée à l'Afrique et à des criminels comme Poutine", et non aux pays occidentaux et à leurs alliés..https://x.com/TribunePop23/status/1792515191680172291
CiterLe procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a annoncé qu'il a soumis des demandes de mandats d'arrêt contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant, dans le cadre de l'enquête sur la situation en Palestine..
CiterTrouvez qui il est interdit de critiquer, et vous saurez qui règne sur vous
CiterLa destruction catastrophique du nord de Gaza en une période de moins de sept semaines approche le niveau de dégâts provoqué par les bombardements systématiques des villes allemandes durant la seconde guerre mondiale.
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— Financial Times (@FT) — 7 décembre 2023
CiterAvec des images très parlantes de quartiers de Gaza dévastés et d'enfants palestiniens morts répandues sur Twitter et sur les autres réseaux sociaux, les sondages ont révélé qu'une majorité de jeunes Étasuniens sont désormais favorables au Hamas et aux Palestiniens dans leur lutte actuelle contre Israël. Il s'agit d'un renversement choquant par rapport à la vision entretenue par leurs parents, dont la pensée a été façonnée par des générations de messages très majoritairement pro-israéliens dans les émissions de télévision, les films et les publications papier, et cette tendance au renversement promet de s'amplifier, à présent qu'Israël se voit poursuivi par l'Afrique du Sud et par 22 autres nations devant la Cour Internationale de Justice, accusé de commettre un génocide à Gaza.
En conséquence de ces forts sentiments au sein de la jeunesse, des manifestations opposées à Israël ont éclaté dans nombre de nos universités, provoquant l'indignation de nombreux milliardaires donateurs favorables à Israël. Presque sur-le-champ, certains d'entre eux ont lancé une rude campagne de représailles, de nombreux dirigeants d'entreprises déclarant qu'ils allaient s'interdire de recruter le moindre étudiant soutenant publiquement la cause palestinienne, et soulignant ces menaces par une vaste campagne de divulgation d'identités à Harvard et au sein d'autres universités réputées.
Il y a quelques semaines, nos dirigeants élus, uniformément favorables à Israël, ont appelé les présidents de plusieurs de nos universités d'élite — Harvard, Penn et le MIT — à témoigner au sujet d'un supposé "antisémitisme" sur leurs campus. Les membres du Congrès leur ont jeté l'opprobre pour avoir autorisé des activités opposées à Israël, allant même jusqu'à les accuser aveuglément d'avoir permis des appels publics à un "génocide juif" sur les campus.
La réponse de ces dirigeants d'universités a souligné leur soutien à la liberté d'expression politique, mais a été jugée insatisfaisante par les donateurs pro-israéliens et leurs alliés médiatiques, si bien que des pressions énormes ont été exercées pour qu'ils soient destitués. Dans les jours qui ont suivi, le président de Penn et le président du Conseil de l'établissement, qui le soutenait, ont été contraints à la démission, et peu après, la première présidente noire de Harvard a subi le même sort, des groupes pro-israéliens divulguant des preuves de plagias pour la contraindre à quitter son poste.
Je n'ai pas connaissance du moindre précédent ayant vu le président d'une université d'élite étasunienne aussi rapidement déboulonné de son poste pour des raisons idéologiques, et deux instances successives de cet événement en l'espace de quelques semaines à peine m'apparaît comme un développement absolument inédit, qui présente des implications colossales au sujet de la liberté académique.
CiterIl s'agit d'une situation des plus étranges, qui demande une analyse et des explications soignées. Le mot "antisémitisme" signifie la critique ou le mépris envers les Juifs, et au cours des dernières années, des partisans d'Israël ont demandé, et ont à peu près réussi à obtenir que le terme soit étendu pour comprendre également l'anti-sionisme, à savoir l'hostilité envers l'État juif.
Mais supposons que nous cédions sur ce dernier point, et acceptions avec ces activistes pro-israéliens que l'"anti-sionisme" serait bien une forme d'"antisémitisme". Au cours des derniers mois, le gouvernement israélien a brutalement massacré des dizaines de milliers de civils sans défense à Gaza, s'adonnant au plus grand massacre télévisé de l'histoire du monde, et les hauts dirigeants israéliens ont explicitement fait usage de termes génocidaires pour décrire leurs projets vis-à-vis des Palestiniens. De fait, le gouvernement sud-africain a produit un document légal de 91 pages, déposé à la Cour Internationale de Justice, cataloguant ces déclarations israéliennes, et les juristes de cette institution ont été quasiment unanimes à juger que des millions de Palestiniens étaient confrontés à la perspective d'un génocide mené par les Israéliens.
Actuellement, la plupart des Occidentaux affirment considérer le génocide d'une manière absolument négative. Alors, par pur syllogisme, est-ce qu'il ne s'ensuit pas qu'ils devraient adopter et approuver l'"antisémitisme" ? Un visiteur provenant de la planète Mars serait certainement très troublé de constater cet étrange dilemme ainsi que les contorsions philosophiques et psychologiques qu'il semble induire.
Il est plutôt surprenant de voir les élites au pouvoir extrêmement policées et "politiquement correctes" des États-Unis et du reste du monde occidental s'employer à faire les éloges soutenus de l'État d'Israël racialement exclusiviste au moment même où celui-ci tue en grand nombre femmes et enfants, et s'emploie avec moult efforts à affamer jusqu'à la mort quelque deux millions de civils dans le cadre du massacre sans précédent qu'il met en œuvre. Après tout, le régime d'Apartheid que connu l'Afrique du Sud était nettement plus modéré et circonspect, et il fut universellement condamné, boycotté et sanctionné alors même qu'il ne commettait qu'une petite fraction de ces écarts.
Citer🤯🤯@ScottAdamsSays vient d'énoncer tout ce que @NickJFuentes affirme depuis des années, et s'aligne désormais avec tous les complotistes d'extrême droite sur ce sujet. pic.twitter.com/m4XAgvrsl4␒
— 🩺The Pharmacopiean💊 (@FarAwayAndCozy) 4 mai 2024
CiterPrenons par exemple les personnalités de haut niveau de notre administration Biden en cours, qui jouent un rôle central pour déterminer l'avenir de notre pays et du reste du monde. La liste des départements du Cabinet s'est fortement étendue depuis les jours où Washington était président, mais disons que nous centrons notre attention sur les quelques départements les plus importants, dirigés par les personnalités qui contrôle la sécurité et l'économie du pays, et ajoutons-y les noms du Président, du Vice-Président, du directeur de cabinet, et du Conseiller de la Sécurité nationale. Bien que la "Diversité" soit devenue le mantra sacré du parti Démocrate, les antécédents de la poignées de personnalités qui dirigent notre pays frappe par sa non-diversité, surtout si l'on met de côté les deux personnages les plus haut placés.
- Président Joe Biden (belle-famille juive)
- Vice présidente Kamala Harris (mariée à un Juif)
- Chef de cabinet de la Maison-Blanche, Jeff Zients (Juif), qui remplace Ron Klain (Juif, Harvard)
- Secrétaire d'État Antony Blinken (Juif, Harvard)
- Secrétaire au Trésor Janet Yellen (Juive, Yale)
- Secrétaire à la Défense Lloyd Austin III (Noir)
- Procureur général Merrick Garland (Juif, Harvard)
- Conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan (Blanc, non-Juif, Yale)
- Directrice des Renseignements nationaux Avril Haines (Juive)
- Secrétaire à la Sécurité Intérieure Alejandro Mayorkas (Juif)
Citer
Bendersky a passé dix années de recherche pour préparer ce livre, en creusant de manière exhaustive dans les archives des Renseignements militaires des États-Unis et dans les documents et correspondances personnels de plus de 100 hautes personnalités militaires et agents de renseignements. La "Menace Juive" s'étale sur 500 pages, comprend quelque 1350 notes de bas de page, et la liste des sources d'archives s'étend à elle seule sur sept pages. Son sous-titre est "Politiques antisémites de l'armée des États-Unis" et il soutient de manière très convaincante la thèse selon laquelle, durant la première moitié du XXème siècle, et même après cela, les hauts grades de l'armée étasunienne, et surtout les Renseignements Militaires, ont lourdement embrassé des notions qui seraient aujourd'hui universellement condamnées comme relevant de "théories du complot antisémites".
Pour faire simple, les dirigeants de l'armée étasunienne, à cette période, pensaient pour la plupart que le monde était confronté à une menace directe de la part de la communauté juive organisée, qui avait pris le contrôle de la Russie et essayé également de subvertir et de s'emparer des rênes des États-Unis et du reste de la civilisation occidentale.
Au sein de ces cercles militaires, on pensait de manière écrasante que des éléments Juifs puissants avaient financé la Révolution bolchevique en Russie, et s'employaient à organiser des mouvements communistes semblables dans les autres pays, visant à détruire toutes les élites non-juives et à imposer une suprématie juive sur les États-Unis et le reste du monde occidental. Si certains de ces dirigeants communistes étaient des "idéalistes", nombre des participants juifs étaient des opportunistes cyniques, qui essayaient d'exploiter leurs disciples crédules pour détruire leurs rivaux ethniques et ainsi s'attirer richesses et pouvoir suprême. Bien que les officiers de renseignements en soient venus à douter que les Protocoles des Sages de Sion constituât un document authentique, la plupart d'entre eux estimaient que ce document célèbre constituait une description raisonnablement juste des projets stratégiques des dirigeants juifs, dans le but de subvertir les États-Unis et le reste du monde, et d'établir un joug juif.
Bien que les affirmations produites par Bendersky soient sans aucun doute extraordinaires, il apporte une masse écrasante d'éléments pour les étayer, citant ou résumant des milliers de documents déclassifiés par les Renseignements, et il soutient également sa thèse sur la base de correspondances personnelles de nombres agents impliqués. Il démontre de manière convaincante que durant les mêmes années où Henry Ford publiait sa suite controversée Le Juif International, des idées semblables, mais bien plus affûtées, étaient omniprésentes au sein de notre communauté des Renseignements. De fait, alors que Ford se concentrait principalement sur la malhonnêteté, la malfaisance et la corruption juives, nos professionnels des Renseignements Militaires considéraient la Communauté juive organisée comme une menace mortelle pour la société étasunienne et la civilisation occidentale dans son ensemble. D'où le titre du livre de Bendersky.
CiterFaisons un pas un arrière et remettons les découvertes de Bendersky dans leur contexte. Nous devons reconnaître qu'au cours de l'ère couverte par ses recherches, les Renseignements Militaires des États-Unis constituaient presque l'ensemble de l'appareil de sécurité nationale des États-Unis — l'équivalent des actuels CIA, NSA et FBI — et était responsable aussi bien de la sécurité internationale qu'intérieure, même si la sécurité intérieure a été peu à peu transmise à l'organisation en expansion de J. Edgar Hoover à partir de la fin des années 1920.
Les années de recherches diligentes menées par Bendersky ont démontré que durant des décennies, ces professionnels d'expérience — et nombre des hauts généraux qui les dirigeaient — étaient fermement convaincus que des éléments majeurs de la communauté juive organisée complotaient implacablement pour s'emparer du pouvoir aux États-Unis, détruire nos libertés constitutionnelles traditionnelles, et en fin de compte prendre le contrôle du monde entier.
Je n'ai jamais cru que les OVNIs étaient des vaisseaux extra-terrestres, et ai toujours considéré ce type de notion comme absurde. Mais supposons que des documents déclassifiés du gouvernement révèlent que depuis des décennies, presque l'ensemble des hauts gradés de notre Air Force aient été absolument convaincus de la réalité des OVNIs. Pourrais-je maintenir mon refus insouciant de même envisager une telle possibilité ? À tout le moins, ces révélations me contraindraient à pratiquer une nouvelle évaluation de la crédibilité probable des autres personnalités qui ont produit des affirmations semblables durant la même période.
CiterLorsque l'on examine aujourd'hui les principaux pays du monde, on constate qu'en de nombreuses instances, les dirigeants officiels sont également les dirigeants de fait : Vladimir Poutine est aux commandes en Russie, Xi Jinping et ses collègues du Politburo dirigeant bien la Chine, et ainsi de suite. Cependant, aux États-Unis ainsi que dans d'autres pays occidentaux, cela semble de moins en moins le cas, et les hauts-dirigeants ne sont guère que des hommes de paille séduisants choisis pour leurs attraits populaires et leur malléabilité politique, un développement qui peut présenter des conséquences tragiques pour les pays concernés. Comme exemple extrême, c'est un Boris Eltsine saoul qui avait librement permis le pillage de l'ensemble de la richesse nationale de la Russie par une poignée d'oligarques qui tiraient les ficelles, et le résultat en avait été l'appauvrissement absolu du peuple russe, ainsi qu'un effondrement démographique presque sans précédent dans l'histoire moderne, hors périodes de guerre.
Un problème évident d'instituer au pouvoir des marionnettes est le risque qu'ils essayent de couper leurs ficelles, à l'instar de Poutine qui a débordé puis exilé son parrain oligarque, Boris Berezovsky. Une méthode permettant de minimiser ce type de risque est de choisir des marionnettes tellement compromises qu'elles ne pourront jamais se libérer, sachant que des accusations destructrices bien enfouies dans leur passé pourraient facilement être étalées au grand jour si elles essayaient de devenir indépendantes. J'ai parfois blagué avec des amis sur l'idée que possiblement, pour un jeune homme politique, la meilleure manière de parvenir à une belle carrière serait de commettre en secret un crime monstrueux, et de s'assurer que les preuves de sa culpabilité seront détenues par certaines personnes très puissantes, afin de s'assurer une montée politique rapide.
CiterLa plupart des américains ayant contribué à l'élection de Barack Obama en 2008 voulaient que leur vote constitue une répudiation totale des politiques et du personnel de l'administration jusqu'alors en place, celle de George W. Bush. Pourtant, une fois investi, le choix central d'Obama — Robert Gates à la Défense, Timothy Geither au Trésor, et Ben Bernanke à la Federal Reserve — ne comportait que des hommes déjà en poste à haute responsabilité sous l'ère Bush, et ils ont poursuivi sans faillir leurs plans de renflouement financiers et leurs guerres à l'étranger lancés par son prédécesseur : le résultat en a été le même qu'aurait donné un troisième mandat Bush.
Considérons cette fascinante perspective en la personne du récemment décédé Boris Berezovsky, qui fut l'un des oligarques russes les plus puissants, et qui tint les ficelles derrière le président Boris Eltsine à la fin des années 1990. Après avoir pillé des milliards sur les deniers publics, et élevé Vladimir Poutine à la présidence, il s'est brûlé les ailes et a été contraint à l'exil. Selon le New York Times, il avait pour projet de transformer la Russie en faux État bipartite — avec un parti démocrate et un parti néoconservateur —, qui aurait vu des batailles acharnées sur des sujets clivants et symboliques, pendant que dans les coulisses chacun de ces deux partis serait en réalité contrôlé par les mêmes élites dominantes. En divisant ainsi artificiellement de manière permanente les citoyens, et en canalisant ainsi le mécontentement perpétuel dans des voies sans issues, les vrais dirigeants de la Russie espéraient pouvoir se garder richesse et puissance à des niveaux sans égal, régnant dans l'ombre et sans prendre de risques. Au vu de l'histoire des États-Unis au cours des quelques dernières décennies en date, peut-être pouvons-nous imaginer quel modèle Berezovsky a pris pour élaborer son ingénieux dessein politique.
CiterPour des raisons semblables, je pense que les dizaines de milliers de morts à Gaza n'ont pas perdu la vie pour rien. Au lieu de cela, leur martyr a dominé les médias mondiaux au cours des cinq derniers mois, ce qui révèle de manière décisive face au monde entier la banqueroute morale du système mondial ayant amené à leur perte.
Ce sont sans doute des centaines de millions de personnes, dans le monde entier, qui ont commencé à s'interroger sur des sujets qu'ils n'auraient auparavant pas remis en question. Je soupçonne que les responsables de la destruction de Gaza finissent un jour par se repentir d'avoir ouvert des portes qu'ils auraient en fin de compte préféré garder étroitement fermées.