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Questions mondiales. / La revue de presse du 3 juin 2...
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La revue de presse du 3 juin 2024

Publié le juin 3, 2024 par Wayan


Par Wayan – Le 3 juin 2024 – Le Saker Francophone



Pendant que les médias grand public orientent l'attention de la population européenne vers « le risque d'une victoire de l'extrême droite aux prochaines élections européennes » et celle de la population étasunienne sur les procès contre Trump, les dirigeants occidentaux préparent la prochaine escalade contre la Russie pour « se protéger de la menace russe ». Ce qui revient à dire que nous allons aiguillonner, ou plus exactement faire aiguillonner par l'Ukraine, l'ours russe pour mieux s'en protéger. La seule explication à cette attitude aberrante est qu'ils confondent toujours, malgré 2 ans d'échecs, l'ours russe et Winny l'ourson :

« Les secrétaires généraux de l'OTAN n'attaquent généralement pas la politique du pays membre le plus grand et le plus important de l'alliance. Mais c'est exactement ce qu'a fait Jens Stoltenberg, dont les dix années à la tête du groupe touchent à leur fin. Dans une interview accordée à The Economist le 24 mai, il a appelé les alliés de l'OTAN qui fournissent des armes à l'Ukraine à mettre fin à leur interdiction de les utiliser pour frapper des cibles militaires en Russie. La cible claire, bien qu'anonyme, de M. Stoltenberg était la politique maintenue par Joe Biden, le président américain, consistant à contrôler ce que l'Ukraine peut et ne peut pas attaquer avec des systèmes fournis par les États-Unis. »

Et dans la foulée, pour augmenter la pression sur Biden :

« L'Assemblée parlementaire de l'OTAN a récemment défendu le droit de l'Ukraine d'utiliser des armes fournies par l'Occident pour cibler des objectifs militaires sur le territoire russe, une décision soutenue par la majorité des législateurs de l'Assemblée et renforcée par le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg. Cette déclaration intervient dans un contexte de pression accrue de la part des alliés occidentaux de l'Ukraine pour qu'ils augmentent leur soutien alors que la Russie intensifie ses actions offensives. »

Les dirigeants européens sont entrés dans la danse :

« GRANDE-BRETAGNE

Lors d'une visite à Kiev le 3 mai, le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron a déclaré à Reuters que l'Ukraine pourrait utiliser les armes fournies par Londres pour frapper des cibles en Russie et qu'il appartenait à Kiev de décider de le faire.

"L'Ukraine a ce droit", a-t-il déclaré. "Tout comme la Russie frappe à l'intérieur de l'Ukraine, vous pouvez tout à fait comprendre pourquoi l'Ukraine ressent le besoin de s'assurer qu'elle se défend."

FRANCE ET ALLEMAGNE

Le président français Emmanuel Macron a déclaré mardi que l'Ukraine devrait être autorisée à frapper des sites militaires en Russie que Moscou utilisait pour attaquer l'Ukraine.

"Nous pensons que nous devrions leur permettre de neutraliser les sites militaires à partir desquels des missiles sont tirés, les sites militaires à partir desquels l'Ukraine est attaquée", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse conjointe avec le chancelier allemand Olaf Scholz.

"(Mais) nous ne devrions pas leur permettre de frapper d'autres cibles en Russie et des sites civils ou militaires en Russie..."

Interrogé à ce sujet, Scholz a déclaré : "Je trouve étrange que certains affirment que (l'Ukraine) ne devrait pas être autorisée à se défendre et à prendre des mesures appropriées".

Cette mémoire de poisson rouge de ces mêmes dirigeants qui, il y a à peine quelque mois, disaient :

« Le chancelier allemand Olaf Scholz a clairement indiqué lundi qu'il restait réticent à envoyer des missiles de croisière à longue portée Taurus en Ukraine, soulignant le risque que son pays soit directement impliqué dans la guerre. »

Sa réticence a disparu et la crainte d'une guerre européenne aussi. Quelle pression fut assez forte pour que lui, tout comme Macron, retournent leur veste et prennent un si grand risque pour la sécurité de leur pays ?

Mais la pression est aussi forte à l'intérieur des Etats-Unis :

« Cher secrétaire Austin,

Nous vous écrivons en notre qualité de membres de la Chambre des représentants des États-Unis pour vous faire part de notre soutien fort à plusieurs demandes urgentes de la part de nos collègues ukrainiens :

(1) Autoriser l'utilisation d'armes fournies par les États-Unis pour frapper des cibles stratégiques du Territoire russe dans certaines circonstances : nos alliés ukrainiens demandent l'autorisation d'utiliser certaines armes fournies par les États-Unis pour mener des opérations sur des cibles stratégiques à l'intérieur du territoire russe et sous contrôle russe. Selon rapport de Politico du 14 mai, la politique actuelle de l'administration Biden menotte l'Ukraine. »

Il est révélateur que des membres du Congrès étasunien soit obligés de se référer à un article de Politico pour évaluer la « politique de l'administration Biden ».

Finalement c'est l'entourage proche de Biden qui va augmenter la pression, dans la même semaine, telle une attaque coordonnée contre le relent de sagesse d'un vieil homme de 80 ans. Il va forcément céder :

« Le secrétaire d'État américain Antony Blinken fait pression sur l'administration du président Joe Biden pour qu'elle autorise l'Ukraine à attaquer des cibles situées au plus profond de la Russie avec des armes américaines, a rapporté jeudi le New York Times, faisant référence à des responsables américains anonymes.

L'interdiction, selon la Maison Blanche, a été imposée par crainte que si des armes américaines étaient utilisées à l'intérieur de ce que Washington reconnaît comme territoire russe, cela déclencherait une escalade et potentiellement une Troisième Guerre mondiale. Blinken a plaidé en faveur de la suppression des restrictions après avoir effectué une visite « qui donne à réfléchir » à Kiev au début du mois, a indiqué le journal, citant des sources internes. »

Pour mieux faire avaler la pilule et les peurs de la réaction russe :

« L'Ukraine a utilisé à plusieurs reprises des armes occidentales contre des cibles situées à l'intérieur de ce qu'elle reconnaît comme territoire russe, a affirmé l'Agence France Presse (AFP).

Certains hauts responsables occidentaux ont exhorté les pays qui font don de munitions à longue portée à l'Ukraine à ne pas interdire leur utilisation au plus profond de la Russie, tandis que d'autres se sont publiquement opposés à cette idée. Des restrictions contre de telles frappes ont notamment été imposées par les États-Unis, principal fournisseur d'armes de Kiev. Washington a déclaré que l'interdiction visait à empêcher une escalade du conflit, et n'a donné aucune indication quant à sa levée.

Mardi, l'agence de presse a cité plusieurs experts, qui estiment que les donateurs ne devraient pas s'inquiéter, car plusieurs autres lignes rouges russes auraient déjà été franchies sans conséquence.

"Des armes occidentales ont déjà été utilisées à plusieurs reprises contre le territoire russe, plus récemment contre la ville méridionale de Krasnodar, ont indiqué plusieurs sources occidentales", affirme le rapport.

L'AFP n'a fourni aucun détail sur ces incidents ni sur les armes impliquées. »

Exemple typique de manipulation des consciences par les agences de presse. « Plusieurs sources occidentales » non nommées. « Aucun détail sur ces incidents ». Et, surtout, le sous-entendu d'un tel article est que la Russie n'a jamais réagi, alors pourquoi réagirait-elle aujourd'hui ? Aucun risque, allons-y. Si c'est l'AFP qui le dit alors c'est que c'est vrai pense le lecteur non averti.

Figue de barbarie sur le gâteau cramé, dans la même semaine, l'OTAN et l'Allemagne déclare qu'ils veulent bien que l'Ukraine tire sur la Russie mais pas qu'elle se protège des inévitables tirs russes de riposte :

« L'OTAN n'a pas l'intention d'utiliser ses défenses aériennes pour protéger l'Ukraine, a insisté le secrétaire général du bloc militaire, Jens Stoltenberg. Son commentaire intervient quelques jours après que l'Ukrainien Vladimir Zelensky a exhorté les États-Unis et leurs alliés à abattre les missiles russes. »

« Berlin considère que la demande de Vladimir Zelensky d'un « bouclier antimissile » de l'OTAN sur l'Ukraine va trop loin, a déclaré lundi le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit.

S'adressant au New York Times la semaine dernière, le dirigeant ukrainien a affirmé que l'OTAN devrait abattre les missiles russes depuis son propre territoire, comme les États-Unis et le Royaume-Uni l'ont fait avec les missiles et drones iraniens pointés vers Israël.

« De notre point de vue, cela signifierait une implication directe dans ce conflit. Et ce n'est pas un objectif que nous visons », a déclaré Hebestreit aux journalistes à Berlin. »

L'occident explique donc au gladiateur Zelensky, « tiens, voilà une épée. Mais pas de bouclier, cela pourrait fâcher tes adversaires. Allez, rentre dans l'arène ».

Voyant cela, Poutine a encore averti :

« Le président russe Vladimir Poutine a mis en garde mardi contre de « graves conséquences » si les pays occidentaux laissaient l'Ukraine utiliser leurs armes pour frapper le sol russe.

« Cette escalade constante peut avoir de graves conséquences », a déclaré Poutine aux journalistes mardi en Ouzbékistan, selon plusieurs agences de presse.

« Si ces graves conséquences se produisent en Europe, comment les États-Unis se comporteront-ils, compte tenu de notre parité dans le domaine des armes stratégiques ? Poutine a ajouté dans ses remarques aux journalistes. « C'est difficile à dire : veulent-ils un conflit mondial ?

L'utilisation d'armes à longue portée pour frapper la Russie s'appuierait sur les données des services de renseignement occidentaux, a déclaré Poutine, et suggérerait que le personnel militaire de l'OTAN serait impliqué dans les attaques. Poutine a lancé un avertissement sévère contre une telle démarche.

"Les représentants des pays membres de l'OTAN, en particulier en Europe, devraient être conscients de ce avec quoi ils jouent", a déclaré Poutine. « Les pays dotés d'un petit territoire et d'une population dense » doivent être particulièrement prudents, a prévenu Poutine. »

En particulier ce petit territoire qu'est l'Angleterre :

« La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré jeudi que Moscou riposterait en frappant des cibles britanniques si des armes britanniques étaient utilisées par l'Ukraine pour frapper le territoire russe.

Zakharova a déclaré aux journalistes que des cibles britanniques « sur le territoire ukrainien et au-delà de ses frontières » pourraient être touchées dans un tel scénario. »

Mais, certain de la supériorité occidentale contre la Russie, Stoltenberg balaye ces avertissements d'un revers de la manche :

« Le chef de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a rejeté vendredi les avertissements du président russe Vladimir Poutine selon lesquels autoriser l'Ukraine à utiliser des armes occidentales pour frapper à l'intérieur du territoire russe pourrait conduire à une escalade.

S'exprimant en marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN à Prague, Stoltenberg a déclaré que l'alliance avait déjà entendu de tels avertissements à plusieurs reprises et que la légitime défense n'était pas une escalade.

"Cela n'a rien de nouveau. Depuis longtemps, chaque fois que les alliés de l'OTAN apportent un soutien à l'Ukraine, le président Poutine essaie de nous menacer de ne pas le faire", a-t-il déclaré aux journalistes. "Quant à l'escalade – eh bien, c'est la Russie qui a escaladé en envahissant un autre pays." »

Finalement Biden a rapidement cédé aux pressions, mais « en secret » nous annonce Politico :

« Biden a secrètement donné à l'Ukraine la permission de frapper en Russie avec des armes américaines. Il s'agit d'un revirement majeur qui aidera l'Ukraine à mieux défendre sa deuxième plus grande ville. »

Quand le président des Etats-Unis est obligé de prendre « en secret », de polichinelle, une décision qui peut avoir des conséquences catastrophiques pour la sécurité des populations européennes on se demande vraiment quelle tangente est en train de prendre la politique du bloc occidental.

Quant aux dirigeants européens, les premiers concernés en cas de dérapage dans ce rapport de force avec la Russie, ils semblent prêts à risquer la sécurité de leurs populations pour suivre des diktats venus, non pas de Biden comme on a pu le voir, mais de puissances qui cherchent vraiment à ce que la situation dégénère totalement en Europe. Le complexe militaro-industriel étasunien ? Il en est le premier bénéficiaire, en augmentant ses ventes à l'Europe, mais aussi en tentant de détruire un pays qui est en train de devenir un concurrent de taille par la puissance des armes qu'il fabrique, la Russie. Qui d'autre serait prêt à pousser le monde vers une troisième guerre mondiale ?

Poutine ! répondront mécaniquement ceux qui s'abreuvent à la propagande des médias grand public. Mais si Poutine voulait vraiment détruire l'Europe, pourquoi ne le fait-il pas immédiatement. Un fou ne retient pas sa folie. Il en a largement les moyens avec les bombes, nucléaires ou pas, dans son arsenal. Et pourtant, même Kiev n'est toujours pas détruite. Ce qui montre bien sa retenue. Non, Poutine ne veut pas de dérapage vers une guerre européenne, comme veut le faire croire la propagande médiatique mais, si on touche à la Russie, alors... « graves conséquences ».

Parmi les dirigeants européens fiers de mener le continent à la catastrophe, Macron aura l'honneur d'avoir été le premier à jeter des troupes dans le chaudron ukrainien :

« Le premier groupe d'instructeurs militaires français arrive en Ukraine, a déclaré vendredi un homme politique ukrainien de premier plan, Alexeï Gontcharenko.

Sa déclaration intervient quelques jours seulement après que le commandant en chef ukrainien Alexandre Syrsky a annoncé qu'il avait autorisé la présence de personnel français dans le pays.

« Mes sources m'ont informé que le premier groupe d'instructeurs français est déjà en route pour l'Ukraine », a écrit Goncharenko, député ukrainien et délégué à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, sur X (anciennement Twitter). »

Evidemment, pas un mot sur ce sujet dans la presse française. La population risquerait de protester.

Et pas un mot de paix non plus, si ce n'est cette nouvelle parodie de pourparlers en suisse, prise à l'initiative du vaincu et à laquelle le vainqueur n'est même pas invité. Même Biden n'est plus emballé par un tel cirque :

« Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté Joe Biden à assister à un prochain sommet de paix en Ukraine, en Suisse, affirmant que seul Vladimir Poutine l'« applaudirait » s'il ne se présentait pas.

Bien que l'administration Biden ait été un fervent partisan de Kiev, des rapports suggèrent que le président Biden et la vice-présidente Kamala Harris devraient rater le sommet, ce qui serait un coup dur pour M. Zelensky – même si une certaine forme de présence de Washington est attendue. »

Pour finir sur ce chapitre, voici une analyse en français écrite par Caroline Galacteros :

« Nous ne pratiquons plus seulement le somnambulisme. Nous sommes désormais des funambules. Nous nous hasardons en tutu sur une corde raide, sans barre d'équilibre ni filet. Le gouffre se creuse entre deux parties du monde de plus en plus antagonistes dans leurs intérêts, leurs postures et leurs ambitions. En Europe, la sécurité est en lambeaux mais, à quelques semaines du scrutin européen, en France du moins, on fait comme si de rien était. Pourtant, la situation en Ukraine se détériore de jour en jour. Les tendances identifiées voici plus d'un an se confirment chaque jour d'avantage. Les forces ukrainiennes sont en mal criant d'hommes et de matériels, et le différentiel de puissance avec la Russie parait désormais irrattrapable. Tous les observateurs civils et militaires sérieux le savent. Les Anglo-saxons ont commencé à l'avouer à mi-mots dès le printemps 2023. Mais cela n'a pas l'air de les conduire à la raison, et les Européens moins encore.

Tout au contraire, nous doublons, triplons la mise, comme investis d'une mission impossible mais sacrée. On nourrit l'escalade verbale, on verse des chaudrons d'huile bouillante sur le feu. « La Russie ne doit pas gagner, sinon c'est l'Europe qui est en danger ». Voilà une pétition de principe parfaitement fausse, et en plus moralement indéfendable pour les « valeurs » européennes, car cela revient à envoyer sans finalement de scrupules à la mort et en pure perte une jeunesse perdue pour une négociation inévitable que chaque jour perdu rendra in fine plus défavorable à leur pays. Mais on n'en a cure. La suite de l'analyse... »
***

La Géorgie continue de subir de fortes pressions de l'Occident pour empêcher qu'elle se protège de ces mêmes pressions. On se souvient que le parlement élu démocratiquement de Géorgie a voté une loi imposant aux ONG et médias géorgiens financé à plus de 20% par de l'argent étranger de le déclarer officiellement. Une loi prise dans le but déclaré d'empêcher que ce pays voisin de la Russie ne subisse le même sort que l'Ukraine. Les gouvernements occidentaux, dont la France, dénoncent cette loi comme « contraire aux valeurs démocratiques européennes ». Mais alors comment se fait-il que le gouvernement français soit en train de faire voter exactement le même genre de loi :

« Ingérences étrangères en France

Proposition de loi visant à prévenir les ingérences étrangères en France

Procédure accélérée engagée par le Gouvernement le 20 mars 2024

Texte n° 2150 de M. Sacha HOULIÉ, Mme Constance LE GRIP et M. Thomas GASSILLOUD, déposé à l'Assemblée Nationale le 6 février 2024 »

Là encore, pas un média grand public français n'a relevé cette évidente contradiction. Loi contre les influences étrangères en France « bon pour la démocratie européenne » mais en Géorgie, « contraire à la démocratie européenne » ?

Immédiatement, la présidente géorgienne a mis son véto contre cette loi, comme l'en autorise la loi géorgienne :

« La présidente géorgienne Salomé Zourabichvili a annoncé qu'elle avait opposé son veto à un projet de loi sur les agents étrangers, a rapporté samedi l'agence de presse officielle russe TASS.
Zourabichvili avait déclaré précédemment qu'elle opposerait son veto au projet de loi, ce qui a déclenché des manifestations de rue, mais sa décision peut être annulée par un autre vote au Parlement, contrôlé par le parti au pouvoir en Géorgie et ses alliés

"Aujourd'hui, j'ai opposé mon veto à une loi russe. Cette loi est russe dans son essence et son esprit", a-t-elle déclaré lors d'un point de presse. "Cela est contraire à notre Constitution et à toutes les normes européennes, et représente donc un obstacle à notre voie européenne.". »

Mais qui Salomé Zourabichvili ?

« Zourabichvili est né à Paris, en France, dans une famille de réfugiés politiques géorgiens. Elle a rejoint le service diplomatique français dans les années 1970 et, pendant trois décennies, a occupé divers postes diplomatiques de plus en plus élevés. De 2003 à 2004, elle a été ambassadrice de France en Géorgie. En 2004, d'un commun accord entre les présidents français et géorgien,[3] elle accepte la nationalité géorgienne et devient ministre des Affaires étrangères de la Géorgie. Au cours de son mandat au ministère géorgien des Affaires étrangères (MAE), elle a négocié un traité qui a conduit au retrait des forces russes des parties incontestées du continent géorgien. »

Précision qui ne sera, là non plus, donnée par aucun média grand public, tant cela met aussi en question la narrative officielle occidentale car elle permet de comprendre pourquoi la présidente géorgienne a immédiatement opposé son véto à une loi permettant de protéger le pays des influences occidentales.

Il est évident que Zourabichvili, ancienne diplomate française, sait très bien que son pays de naissance est en train de voter la même loi au même moment. Mais elle joue visiblement un double jeu, en faveur de l'UE et à l'encontre de la sécurité de la Géorgie.

C'est un exemple typique de « psyop », opérations psychologiques, dans laquelle les médias collaborent avec les gouvernements pour manipuler l'opinion publique et atteindre des objectifs géopolitiques cachés au public. Dans ce cas précis, déstabiliser la Géorgie grâce à un agent étranger implanté au plus haut niveau de l'Etat géorgien pour planter une autre aiguillon dans le dos de l'ours russe.

Pour ceux qui rétorqueraient « mais qu'en est-il des manifestants contre cette loi, elle a bien une opposition populaire ? ». Et bien en France aussi mais évidemment les médias ne relaient pas cette information donc la population ne le sait pas, seule la presse alternative en parle :

« La proposition de loi « Prévenir les ingérences étrangères en France» , présentée par le député Sacha Houlié avec le soutien du camp présidentiel, a été adoptée par l'Assemblée Nationale (27 mars) et le Sénat (22 mai) avec le soutien des partis Les Républicains et Rassemblement national – alliés naturels du gouvernement pour les lois sécuritaires, mais ici, avec également le soutien du PS et d'EELV.

L'objectif affiché de cette loi est de limiter les intrusions d'autres Etats via l'espionnage et les manipulations pour contraindre les intérêts géopolitiques de la France. Mais, alors que le gouvernement dispose déjà de nombreux outils pour éviter ces intrusions, ce texte fraîchement adopté ne peut qu'inquiéter. En effet, ces dispositions pourraient avoir pour conséquence de soumettre des associations d'intérêt public œuvrant pour l'intérêt collectif à des obligations de déclaration des subventions de fondations étrangères, renforçant ainsi les possibilités de contrôle gouvernemental.

Par ailleurs, dans une logique constante de solutionnisme technologique, le texte promeut l'extension d'une technique de renseignement dite de l'algorithme de détection ou « boîte noire de renseignement ».

Cette technique a été instaurée par la loi renseignement de 2015 et nos organisations s'y étaient alors fermement opposées. Elle implique, en effet, la nécessaire surveillance de l'intégralité des éléments techniques de toutes les communications de la population (qui contacte qui ? quand ? comment ? voire pourquoi ?), qu'elles soient téléphoniques ou sur internet, tout cela pour poursuivre l'objectif de détecter automatiquement des profils effectuant un certain nombre d'actions déterminées comme étant « suspectes ». Ces profils seront ensuite ciblés et plus spécifiquement suivis par des agents du renseignement. Cette technique agit donc à la manière d'un énorme « filet de pêche », jeté sur l'ensemble des personnes résidant en France, la largeur de maille étant déterminée par le gouvernement.

En raison de son caractère hautement liberticide, cette mesure avait été limitée à la stricte lutte contre le risque terroriste et instaurée de façon expérimentale pour quelques années avec des obligations d'évaluation. Malgré des résultats qui semblent peu convaincants et des rapports d'évaluation manquants, cette technique a, depuis, été pérennisée et explicitement élargie à l'analyse des adresses web des sites Internet.

Les boîtes noires comme les autres techniques d'intrusion du renseignement offrent des possibilités terrifiantes, qu'elles soient prévues par la loi ou utilisées abusivement. Cette démultiplication des capacités de surveillance participe à l'actuelle dérive autoritaire d'un pouvoir qui se crispe face aux contestations pourtant légitimes de sa politique antisociale et climaticide et devrait toutes et tous nous inquiéter alors que les idées les plus réactionnaires et de contrôle des populations s'intensifient chaque jour un peu plus. »

Pour confirmer, s'il le fallait encore, que le bloc occidental est prêt à tout pour atteindre ses objectifs en Géorgie :

« Selon Blinken, la législation qui a déclenché des protestations massives, « étoufferait l'exercice des libertés d'association et d'expression », stigmatiserait de nombreuses organisations et entraverait le travail des médias. Il a également déclaré que le projet de loi « va à l'encontre de l'objectif déclaré de longue date de la Géorgie... d'intégration euro-atlantique et de partenariat stratégique avec les États-Unis ».

« En réponse à ces actions, le Département d'État met en œuvre une nouvelle politique de restriction des visas pour la Géorgie qui s'appliquera aux personnes responsables ou complices de l'atteinte à la démocratie en Géorgie, ainsi qu'aux membres de leur famille », a déclaré Blinken.

Il a ajouté que ceux qui sont considérés comme portant atteinte à la démocratie en Géorgie [C'est-à-dire les députées du parlement géorgien élus démocratiquement, NdT] « pourraient ne pas être éligibles aux visas américains » et se voir interdire de voyager aux États-Unis, notant que les mêmes restrictions pourraient s'appliquer aux membres de la famille immédiate de ces personnes.

Le secrétaire d'État a également annoncé « un examen complet de la coopération bilatérale entre les États-Unis et la Géorgie », tout en exprimant l'espoir que les responsables de Tbilissi finiront par abandonner le projet de loi.

L'UE s'est également prononcée contre la proposition, le Financial Times rapportant que certains membres du bloc ont insisté pour suspendre les voyages sans visa avec la Géorgie en raison de la controverse. Par ailleurs, Foreign Policy a rapporté mardi que l'UE pourrait refuser la confirmation du statut de candidat de la Géorgie en octobre si le projet de loi n'est pas retiré. »

La réponse du gouvernement géorgien :

« Le parti au pouvoir en Géorgie a accusé vendredi les Etats-Unis de mener une politique de "menaces et de chantage" après que Washington a annoncé de nouvelles restrictions de visa concernant un projet de loi sur les "agents étrangers".

Le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, a déclaré sur Facebook que les restrictions en matière de visa n'étaient "rien d'autre qu'une tentative grossière de restreindre l'indépendance et la souveraineté de la Géorgie". "Aucun chantage, quel qu'il soit, ne peut nous contraindre à aller à l'encontre de notre pays", a-t-il déclaré.

Le chef de la faction parlementaire du bloc au pouvoir a déclaré que la décision américaine était "une farce" et qu'elle menaçait de restreindre l'indépendance de la Géorgie. "L'indépendance du pays ne se vend pas contre des visas", a écrit Mamuka Mdinaradze sur Facebook. »

Dans la foulée le parlement a repoussé le véto de la présidente est définitivement adopté cette loi :

« Le parlement géorgien a annulé mardi le veto présidentiel sur la législation sur les « agents étrangers » qui a alimenté les inquiétudes occidentales et déclenché des protestations massives depuis des semaines.

Le Parlement, contrôlé par le parti au pouvoir Rêve géorgien, a rejeté le veto de la présidente Salomé Zurabichvili sur la législation qui, selon elle et d'autres critiques, restreindrait la liberté des médias et entraverait les chances de la Géorgie d'adhérer à l'Union européenne. »

Les pressions vont-elles s'arrêter là ? Elles risquent au contraire de s'accentuer sur ce pays qui résiste pour que la propagande étrangère ne le divise pas entre « pro-russes » et « pro-occidentaux » et que cela finisse en guerre civile, comme cela fut le cas à partir de 2014 en Ukraine, poussant finalement la Russie à intervenir pour protéger la population « pro-russe ». La Géorgie a déjà connu ce genre de problèmes dans les années 90, après la dissolution de l'Union Soviétique, et ne veut pas que cela recommence.
***

Il devient de plus en plus évident que l'objectif israélien est de détruire totalement Gaza d'une part et d'empêcher toute possibilité de création d'un état palestinien d'autre part. Il n'y a que les dirigeants et les médias grand-publics pour faire semblant de ne pas voir l'évidence. 70% des infrastructures et habitation de Gaza avaient déjà été détruites. Les 30% restant étant la ville de Rafah qui est en train d'être détruite à son tour, ce qui fera que l'enclave de Gaza sera complètement ravagée :

« Les bombardements israéliens sont incessants sur Rafah. Cette ville du sud de la bande de Gaza est devenue l'épicentre de la guerre, un million de personnes l'ont fuie depuis début mai et le lancement de l'offensive terrestre israélienne. C'est un désastre humanitaire dans cette région qualifiée d'« enfer sur terre » par l'ONU. Tous les hôpitaux de Rafah ont fermé, assurent les Gazaouis. »

La frontière avec l'Egypte est tombée aux mains de l'armée israélienne isolant totalement Gaza du monde extérieur :

« Les autorités égyptiennes ont protesté à plusieurs reprises depuis l'incursion des blindés israéliens dans le corridor de Philadelphie, dont l'armée de l'État hébreu a annoncé avoir pris le contrôle mercredi 29 mai. Une zone tampon de 14 kilomètres de long à l'intérieur de la bande de Gaza, qui borde la frontière égyptienne, mais qui est démilitarisée conformément au traité de paix. L'Égypte accuse Israël de jouer avec le feu en procédant à cette violation des accords et a déclaré se réserver « le droit de prendre toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder la sécurité de son territoire ». »

Première conséquence de ce blocus total de Gaza :

« Les Nations Unies, qui ont mis en garde contre la famine à Gaza, ont déclaré mercredi que le montant de l'aide humanitaire entrant dans l'enclave a diminué des deux tiers depuis qu'Israël a commencé ce mois-ci son opération militaire dans la région de Rafah, au sud de l'enclave.

"La quantité de nourriture et d'autres aides entrant à Gaza, déjà insuffisante pour répondre aux besoins croissants, a encore diminué depuis le 7 mai", a déclaré le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). »

Deuxième conséquence, il n'a y a plus de possibilité de soins médicaux importants dans l'enclave alors que les bombes pleuvent :

« Les enfants blessés de Gaza se voient refuser toute aide médicale alors que le terminal de Rafah est fermé.

La tante d'Ahmed Abu Athab sanglote alors qu'elle implore le monde de faire sortir le garçon de Gaza pour des soins médicaux après qu'il ait été blessé par des tirs israéliens cette semaine et qu'il ait rejoint la liste croissante des blessés coincés dans le territoire assiégé sans aide médicale.

Le garçon était allé à la plage mardi pour se laver avec un groupe d'enfants et un missile est tombé alors qu'ils sortaient de l'eau, le touchant avec des éclats d'obus, a-t-elle expliqué. »

Le gouvernement israélien prévient que ce n'est pas fini :

« "Les combats à Gaza se poursuivront pendant au moins sept mois supplémentaires", a déclaré le conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre, Tzachi Hanegbi, à la radio publique israélienne Kan.

Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont déclaré mardi que leurs troupes opéraient de manière « très ciblée » contre les derniers bataillons du Hamas à Rafah, d'où plus d'un million de Palestiniens ont fui au cours des trois dernières semaines.

Le gouvernement américain a également déclaré qu'il ne pensait pas qu'« une opération terrestre majeure » était en cours, susceptible de déclencher un changement dans sa politique en matière d'aide militaire à Israël.

Hanegbi – considéré comme un proche confident du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu – a déclaré à Kan qu'il s'attendait à sept mois supplémentaires de conflit "afin de consolider nos acquis et ce que nous définissons comme la destruction des capacités gouvernementales et militaires du Hamas et [Palestinien] Jihad islamique". »

Tout cela grâce à la complicité active des dirigeants étasuniens :

« Des munitions fabriquées aux États-Unis ont été utilisées dimanche lors de la frappe meurtrière israélienne contre un camp de personnes déplacées à Rafah, selon une analyse de CNN d'une vidéo de la scène et un examen par des experts en armes explosives. »

« Nikki Haley, ancienne candidate républicaine à la présidentielle, a écrit « Achevez-les ! » sur un obus d'artillerie israélien lors d'une récente visite en Israël, en pleine attaque sur Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts au cours des huit derniers mois.

Une image de Haley accroupie devant des palettes d'obus, écrivant avec un marqueur sur l'une d'elles, a été partagée sur les réseaux sociaux par Danny Danon, homme politique israélien et ancien ambassadeur aux Nations Unies. Une deuxième image qu'il a partagée montrait le message signé de Haley : "Achevez-les – America EST DE TOUT CŒUR avec Israël, toujours." »
Le message est on ne peut plus clair.

Et pour bien montrer que, malgré l'unanime condamnation du « Sud Global » et des instances juridiques internationales, le Bloc Occidental est « de tout cœur » prêt à accompagner Netanyahou dans son horrible projet, il est invité à venir le défendre auprès du public occidental. D'abord en France :

« Le chef du gouvernement israélien a martelé ses arguments, ce jeudi soir sur la chaîne de télévision française LCI, dépendant du groupe TF1. Aux yeux de Benyamin Netanyahu, côté palestinien à Gaza, « le nombre de pertes civiles relatives aux pertes de combattants » constitue « le taux le plus bas qu'on a vu dans une guerre urbaine ». Selon lui, accuser l'armée israélienne de cibler des civils, ou de les affamer, relève de « calomnies antisémites ».

Netanyahu était interrogé depuis Israël par le journaliste Darius Rochebin. Un entretien enregistré au préalable et diffusé à 20h30, heure de Paris. Mais dès avant 19 heures, aux abords du siège du groupe, après l'annonce dans l'après-midi de la diffusion de l'intervention du Premier ministre israélien, de premiers protestataires se sont mis à manifester leur indignation. Le rassemblement se poursuivait encore à 22 heures.»

Et bientôt aux Etats-Unis :

« Les dirigeants du Sénat et de la Chambre des représentants américains ont invité vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à s'adresser à une réunion conjointe du Congrès, une démonstration de soutien au milieu des divisions partisanes concernant la campagne israélienne à Gaza.

La lettre invitant Netanyahu a été signée par le président républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson, le chef de la majorité démocrate au Sénat Chuck Schumer, le chef républicain du Sénat Mitch McConnell et le leader démocrate de la Chambre des représentants Hakeem Jeffries.

"Pour bâtir sur notre relation durable et souligner la solidarité de l'Amérique avec Israël, nous vous invitons à partager la vision du gouvernement israélien pour défendre la démocratie, combattre le terrorisme et établir une paix juste et durable dans la région", indique la lettre. »

Pendant ce temps, les nouvelles montrant l'attitude mafieuse et génocidaire de l'Etat israélien continue de pleuvoir :

« Quatre sources ont confirmé que Bensouda [une procureure de la Cour Pénale Internationale chargée d'enquêter sur Israël. NdT] avait informé un petit groupe de hauts responsables de la CPI des tentatives de Cohen [un fonctionnaire israélien, NdT] pour l'influencer, au milieu d'inquiétudes quant à la nature de plus en plus persistante et menaçante de son comportement.

Trois de ces sources étaient au courant des révélations formelles de Bensouda à la CPI sur cette affaire. Ils ont déclaré qu'elle avait révélé que Cohen avait fait pression sur elle à plusieurs reprises pour qu'elle ne procède pas à une enquête criminelle dans l'affaire Palestine de la CPI.

Selon des témoignages partagés avec des responsables de la CPI, il lui aurait dit : « Vous devriez nous aider et nous laisser prendre soin de vous. Vous ne voulez pas vous lancer dans des activités qui pourraient compromettre votre sécurité ou celle de votre famille. »

Une personne informée des activités de Cohen a déclaré qu'il avait utilisé des « tactiques méprisables » contre Bensouda dans le cadre d'une tentative finalement infructueuse de l'intimider et de l'influencer. Ils ont comparé son comportement à du « harcèlement ».

Le Mossad s'est également vivement intéressé aux membres de la famille de Bensouda et a obtenu des transcriptions d'enregistrements secrets de son mari, selon deux sources ayant une connaissance directe de la situation. Les responsables israéliens ont ensuite tenté d'utiliser ces informations pour discréditer le procureur.

Les révélations sur l'opération de Cohen font partie d'une enquête à venir menée par le Guardian, la publication israélo-palestinienne +972 Magazine et le journal en hébreu Local Call, révélant comment plusieurs agences de renseignement israéliennes ont mené une « guerre » secrète contre la CPI pendant près d'une décennie. »

« RSF appelle le procureur de la Cour pénale internationale « à enquêter sur des crimes commis contre au moins neuf reporters palestiniens entre le 15 décembre 2023 et le 20 mai 2024 ». Selon elle, plus de 100 journalistes de Gaza ont été tués par l'armée israélienne. Elle précise qu'il s'agit de sa troisième plainte sur la mort de journalistes à Gaza devant la CPI de La Haye, depuis celles des 31 octobre et du 22 décembre.

Sa plainte spécifique de ce lundi fait état de « huit cas supplémentaires de journalistes palestiniens et d'un reporter blessé », tous « dans l'exercice de leurs fonctions ». L'ONG affirme avoir « des motifs raisonnables de croire que certains de ces journalistes ont été victimes d'homicides intentionnels, les autres d'attaques intentionnelles contre des civils par l'armée israélienne ». »

"Depuis le début de la guerre à Gaza, ces images reviennent sans cesse : des Gazaouis arrêtés par l'armée israélienne, dénudés, les yeux bandés, agenouillés et les mains liées dans le dos. Accusés d'appartenance au Hamas, ils sont notamment emprisonnés à Sdé Teiman, une base de l'armée israélienne dans le désert. Un médecin israélien, un lanceur d'alerte qui y a travaillé, dénonce des traitements inhumains infligés aux détenus gazaouis."

« DÈS LE MOIS DE NOVEMBRE, des informations ont fait état de médecins arrêtés et portés disparus dans le nord de Gaza. Selon l'Organisation mondiale de la santé, au moins 214 membres du personnel médical de Gaza ont été arrêtés par l'armée israélienne. Début mai, la détention et les allégations de torture du personnel médical de Gaza ont fait la une des journaux lorsque les autorités israéliennes ont annoncé la mort d'Adnan Al-Bursh, un chirurgien bien connu et chef du service orthopédique de l'hôpital Al-Shifa. Après avoir été placé en détention en décembre, les responsables ont déclaré qu'Al-Bursh était décédé en avril alors qu'il se trouvait dans la prison d'Ofer, un centre de détention israélien en Cisjordanie occupée.

« Le cas du Dr Adnan suscite de sérieuses inquiétudes quant à sa mort suite à la torture infligée par les autorités israéliennes. Sa mort exige une enquête internationale indépendante », a déclaré la semaine dernière Tlaleng Mofokeng, rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à la santé. « Le meurtre et la détention de professionnels de santé ne constituent pas une méthode de guerre légitime. Ils ont un rôle légitime et essentiel dans la prise en charge des malades et des blessés en période de conflit.

Al-Bursh est l'un des au moins 493 travailleurs médicaux palestiniens tués à Gaza depuis le 7 octobre, selon le ministère de la Santé. »

Qui peut encore croire de qu'Israël soit à Gaza pour « se battre contre le Hamas » ? A part les analystes de plateaux TV et les dirigeants politiques en place.
***

Pendant que le monde occidental se débat dans des problèmes qu'il créé lui-même à cause de son incapacité à s'adapter à un monde en pleine évolution, l'Asie se prépare, même entre pays antagonistes depuis longtemps :

« Le sommet annuel entre la Corée du Sud, le Japon et la Chine a eu lieu à Séoul ce 27 mai. Les Premiers ministres chinois et japonais et le président sud-coréen se sont entretenus, une première depuis 2019. De fortes tensions ont perturbé les relations entre les trois pays ces dernières années, notamment du fait du rapprochement de la Corée du Sud et du Japon avec les États-Unis. Mais cette reprise du dialogue a tout de même pu déboucher sur une déclaration commune.

Le fait que ce sommet se soit déroulé, est déjà une information clé pour les trois voisins dont les relations se sont nettement dégradées ces dernières années, même une poignée de mains entre les leaders semblait être une avancée. « Ce sommet est un nouveau départ », a promis le Premier ministre chinois Li Qiang, lors de la conférence de presse faisant suite à la rencontre.

Avec Fumio Kishida, le Premier ministre japonais et Yoon Suk-yeol, le président sud-coréen, ils se sont concentrés sur les sujets où des coopérations semblaient possibles : l'économie, les échanges culturels, les nouvelles technologies, le développement durable, la santé ou encore le vieillissement de la population. L'idée principale était de relancer les discussions trilatérales, notamment sur un possible accord de libre-échange, et faire de nouveau de cette rencontre un rendez-vous régulier. Ce qui ressort de la déclaration commune, c'est une recherche de consensus sans avancée majeure sur les dossiers importants. »

Le compte rendu chinois :

« La Chine, le Japon et la Corée du Sud, en tant que pays voisins inchangeables, sont interdépendants en termes de paix et de stabilité régionales, ainsi que de développement économique et de prospérité. Malgré les actions et les bruits continus menés par les États-Unis, tels que le « découplage » de la Chine, la construction de « petites cours et de hautes clôtures » et la « réduction de la dépendance à l'égard de la Chine pour assurer la sécurité économique », la Chine est le plus grand partenaire commercial du Japon et de la Corée du Sud, et le Japon et la Corée du Sud sont d'importants partenaires commerciaux de la Chine. Ce modèle de base restera stable. La Chine, le Japon et la Corée du Sud ont revitalisé l'importante coopération existante dans le cadre de l'accord de libre-échange Chine-Japon-Corée du Sud, tout en introduisant de nouvelles initiatives telles que le « Centre de coopération en matière d'innovation Chine-Japon-Corée du Sud » et le Centre de coopération en matière d'innovation Chine-Japon-Corée du Sud. La capacité à activer la coopération existante et à générer de nouvelles initiatives découle de la logique inhérente à la demande interne. Cela reflète des besoins de coopération traditionnels qui ont été validés depuis de nombreuses années et qui font preuve d'une forte résilience. Dans le même temps, les nouvelles initiatives démontrent des tendances émergentes qui s'alignent et s'adaptent aux exigences futures de la coopération trilatérale. »

Les autres pays asiatiques accueillent positivement l'initiative. Voici le rapport du Jakarta Post :

« Un sommet pour la paix

Le sommet tripartite entre la Corée du Sud, le Japon et la Chine mardi a été une grande victoire pour l'Asie du Nord-Est ainsi que pour ses voisins du Sud-Est, même si les trois dirigeants ont progressé dans divers secteurs sans aborder les questions majeures. »

Pas du tout pour la paix dans la région, au même moment les Etats-Unis aiguillonnaient le dragon chinois :

« Une délégation de législateurs américains dirigée par Michael McCaul, président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, se rend à Taiwan cette semaine, a annoncé dimanche l'ambassade américaine de facto.

La délégation est à Taiwan de dimanche à jeudi, a indiqué l'Institut américain de Taiwan dans un communiqué, un voyage qui intervient peu de temps après que la Chine a mis fin à deux jours d'exercices militaires autour de l'île. »

Et, comme pour la Russie, il faut d'abord dénigrer l'ennemi auprès des populations occidentales pour justifier l'attitude agressive de leurs gouvernements. C'est le rôle des médias :

« Il s'agit d'une étude très intéressante du King's College de Londres sur la couverture médiatique de la Chine dans les médias britanniques : https://t.co/t29Jz9gZVo

Sans surprise, l'étude révèle que la couverture de la Chine est systématiquement négative dans tous les grands médias, avec une « absence presque totale de couverture positive de la Chine dans les médias britanniques ».

Et, chose intéressante, alors que l'on entend souvent les médias se défendre en disant qu'ils critiquent « le gouvernement, pas le peuple », l'étude révèle que ce n'est pas du tout le cas : « c'est la Chine, pas (seulement) le Parti communiste chinois, qui est présentée négativement dans les médias britanniques".

Ils ont également examiné si le fait d'avoir des journalistes basés en Chine rendait la couverture médiatique plus équilibrée et ont constaté qu'ils mettaient autant l'accent sur les aspects négatifs que leurs collègues britanniques. Un exemple est celui des colonnes de Chaguan dans The Economist, écrites par David Rennie, basé à Pékin : leur analyse « a identifié une couverture négative dans 84 % des colonnes de Chaguan, avec seulement quatre rapports (1,5 %) étant codés de neutre à positif, aucun n'étant clairement codé positif."

Même le Financial Times, souvent considéré comme le média le plus nuancé, s'est révélé incroyablement biaisé. L'étude a examiné 133 « grandes lectures » sur la Chine rédigées sur une période de 4 ans (2019-2022) et a révélé que seulement 2 (1,5 %) avaient été positives contre 115 (86 %) négatives, et le reste neutre.

Comme le note l'étude, cela « a des implications importantes pour la politique britannique à l'égard de la Chine » car « si la couverture médiatique est majoritairement négative, l'opinion publique est vouée à être influencée de la même manière. Cela permet ainsi au gouvernement britannique d'adopter une politique plus critique envers la Chine ».

En d'autres termes, ce que nous examinons ici est ce que Chomsky appelle le « la fabrication du consentement ». Pensez-y la prochaine fois que vous serez tenté de penser que l'Occident a une « presse libre »... »

« La fabrication du consentement », un essai du linguiste étasunien Noam Chomsky datant de 1988, est un des premiers travaux d'analyses de la façon dont la presse occidentale façonne les esprits des populations afin qu'elles consentent à des décisions qu'elles n'auraient pas acceptées si elles avaient été objectivement informées. En d'autres mots un des premiers livres analysant la propagande médiatique occidentale moderne.

Et une des plus grandes réussites de la propagande occidentale est que, malgré des études comme celles de Chomsky ou celle du King's College de Londres, la majorité de la population occidentale pense toujours qu'il y a une propagande russe, une propagande chinoise, mais pas de propagande occidentale. D'où, comme le dit Bertrand, sa foi aveugle en « la presse libre ».

A lundi prochain


https://lesakerfrancophone.fr/la-revue-de-presse-du-3-juin-2024
#2
Europe / La Russie est sur le point de ...
Last post by JacquesL - Aujourd'hui à 04:55:12 PM
La Russie est sur le point de déborder les défenses de l'Ukraine – Pourquoi n'y a-t-il pas de négociations de paix ?

Par Brandon Smith – Le 14 mai 2024 – Source Alt-Market



Les gouvernements ont recours à deux récits de propagande classiques lorsqu'il s'agit de maintenir l'opinion publique investie dans une campagne de guerre qui ne sert en rien leurs intérêts nationaux :

Premièrement, il y a le mensonge de l'"engagement", qui dit qu'une fois que l'on soutient un effort de guerre, on doit rester engagé de manière exponentielle, même si cet effort de guerre s'avère inutile. Chaque fois que le public se retire de cette guerre pour reconsidérer son objectif, il est ridiculisé pour avoir potentiellement "risqué des vies" et préparé le terrain pour la défaite. En d'autres termes, vous devez soutenir l'effort aveuglément. Vous n'êtes pas autorisé à examiner le conflit de manière rationnelle, car qui veut être blâmé pour avoir perdu une guerre ?

Deuxièmement, il y a le mensonge de "l'effet domino", qui dit que si vous permettez à un "ennemi" particulier de gagner dans un conflit, il sera automatiquement encouragé à envahir d'autres pays jusqu'à ce qu'il possède la planète entière. Il s'agit de la même affirmation que celle utilisée pour inciter la population américaine à soutenir la guerre au Viêt Nam, et elle s'avère rarement vraie. En fait, les nations qui s'engagent dans des guerres régionales ont tendance à être tellement affaiblies par les combats qu'elles n'ont pas les moyens de passer à un autre pays, même si elles le voulaient.

Aux États-Unis, nous avons entendu ces deux récits avant le récent vote du Congrès en faveur d'une aide financière et logistique supplémentaire de plusieurs milliards à l'Ukraine. Les néoconservateurs et les Démocrates ont travaillé ensemble pour faire passer le projet de loi, tandis qu'un certain nombre de vrais conservateurs se sont battus pour l'empêcher. Ces conservateurs ont été attaqués sans relâche par les médias pour avoir "aidé les Russes", mais la réalité dont personne ne veut parler, c'est que l'Ukraine a déjà perdu la guerre.

Aucun financement supplémentaire ni aucune livraison d'armes ne les aideront, et cela n'a rien à voir avec le fait que les conservateurs remettent en question le bien-fondé des dépenses de guerre. Toute personne ayant une compréhension de base de la stratégie militaire sait que la clé de la victoire est TOUJOURS la main-d'œuvre d'abord, la logistique ensuite. Il ne s'agit pas d'une technologie ou d'un armement supérieur, ni d'une trésorerie supérieure, et encore moins d'un soutien populaire de la part d'intérêts étrangers.

C'est particulièrement vrai dans une guerre d'usure, et l'usure est en fait la méthode utilisée par la Russie pour réduire systématiquement les forces ukrainiennes. Cependant, les médias occidentaux refusent de parler de ce qui se passe réellement et se contentent de faire du battage médiatique pour l'Ukraine.

En septembre 2022, j'ai noté que le retrait russe dans le Donbass n'était pas la "retraite" que les médias occidentaux ont fait croire. De nombreuses têtes parlantes de l'establishment ont affirmé que c'était le début de la fin pour Vladimir Poutine et que les forces ukrainiennes allaient s'emparer de la Crimée dans un avenir proche.

J'ai soutenu que la Russie essayait probablement de consolider sa position alors que l'artillerie et les chars occidentaux déferlaient sur l'Ukraine. J'ai également suggéré que la Russie voulait éviter les combats urbains dans les grandes villes alors que des dizaines de milliers de mercenaires chevronnés se précipitaient sur le front depuis les États-Unis et l'Europe. J'ai prédit que le retrait russe préparait des frappes chirurgicales sur les ressources et l'infrastructure du réseau de l'Ukraine occidentale.

Le réseau ukrainien étant fortement endommagé, une grande partie de la population quitterait les villes et se dirigerait vers l'Europe jusqu'à ce que la guerre se termine. Ce n'est pas pour rien que Poutine a évité les combats majeurs dans les grands centres urbains. En chassant les civils des zones métropolitaines, la Russie pourrait plus facilement frapper l'Ukraine dans le cadre d'une offensive secondaire sans risquer d'importants dommages collatéraux sous la forme de victimes civiles. C'est exactement ce qui s'est passé.

Près de 7 millions d'Ukrainiens ont quitté le pays au cours des deux dernières années, et 6 millions d'autres ont été déplacés (principalement des grandes villes). Actuellement, la Russie s'efforce d'expulser les civils de Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, et elle y parviendra probablement compte tenu de son élan et de la destruction des ressources en eau et en électricité. Une fois les civils évacués, une attaque plus agressive pourra être lancée.

La Russie utilise une "bulle d'artillerie" pour protéger les forces terrestres lorsqu'elles avancent. En d'autres termes, les troupes n'attaquent que dans la mesure où l'artillerie peut les protéger. L'artillerie est vitale pour une offensive de grande envergure. Par coïncidence, la Russie a doublé ses importations de matériaux explosifs couramment utilisés pour l'artillerie au cours des derniers mois. Elle produirait aujourd'hui trois fois plus d'obus d'artillerie que l'OTAN n'en fournit à l'Ukraine.

Les principaux analystes affirment que la poussée vers Kharkiv pourrait être une feinte, permettant à la Russie d'augmenter la taille de sa zone tampon. Ils continuent d'affirmer que la Russie ne dispose pas des forces nécessaires pour une offensive majeure. Je dirais que cela dépend de la faiblesse réelle des lignes de défense de l'Ukraine. La Russie utilise régulièrement des mouvements de pince à grande échelle pour envelopper les positions défensives et les détruire.

Rien qu'au cours des deux dernières semaines, la Russie a gagné un terrain considérable. Les troupes russes ont récemment réalisé des avancées confirmées au nord-ouest de Svatove (Oblast de Louhansk), près d'Avdiivka (Oblast de Donetsk), à Robotyne (Oblast de Zaporizhzhya) et sur la rive est (gauche) de l'Oblast de Kherson, a rapporté le 6 mai le groupe de réflexion américain Institute for the Study of War (Institut pour l'étude de la guerre). La raison en est relativement simple : l'Ukraine manque de main-d'œuvre pour mettre en place une défense efficace en profondeur. Tous les rapports provenant du front confirment cette théorie.

En d'autres termes, les lignes défensives de l'Ukraine ne sont qu'une façade, sans positions secondaires ni tranchées pour bloquer les percées russes. Une fois que les Russes ont coupé la ligne principale, plus rien ne les empêche de gagner de grandes étendues de terrain. Certains analystes ont attribué cette évolution au manque de prévoyance ou de préparation stratégique des Ukrainiens, mais je dirais qu'ils n'ont tout simplement pas assez de personnel pour défendre plus qu'une seule ligne avancée.

Ma position est étayée par de nombreux rapports sur les luttes désespérées du gouvernement avec la conscription. Au cours des six derniers mois, l'âge moyen des recrues ukrainiennes était de 43 ans. Cela signifie que le recrutement des jeunes diminue, soit parce que les jeunes ne veulent pas se battre et évitent la conscription en quittant le pays, soit parce qu'ils sont trop nombreux à être décédés.

Le problème de la conscription a été occulté par les médias occidentaux pendant de nombreux mois, mais même les plateformes d'information institutionnelles commencent à admettre qu'il y a un grave manque de nouvelles recrues. Les combattants de la ligne de front se plaignent depuis des mois qu'ils ont besoin d'être éloignés des tranchées et de se reposer.

Un autre mauvais signe est le fait que l'Ukraine a utilisé des soldats des forces spéciales pour le travail dans les tranchées. Ces unités sont entraînées spécifiquement pour la guerre asymétrique de frappe et de fuite, et non pour rester assises dans des trous de boue en attendant que les frappes d'artillerie pleuvent sur leurs positions fixes et exposées. Cela semble être de la pure stupidité, mais c'est logique si l'Ukraine est réellement à court de personnel pour tenir sa seule ligne de défense.

La dissimulation des pertes massives est un point que j'ai mentionné dans des articles précédents sur la guerre et je pense qu'il mérite d'être répété : Les faucons de guerre occidentaux continuent de prétendre qu'il sera "moins coûteux" d'utiliser les soldats ukrainiens pour combattre la Russie que de mener une guerre plus vaste en mettant en jeu des vies américaines et européennes.

La sociopathie qui sous-tend ce raisonnement est inquiétante. Le manque de main-d'œuvre en Ukraine ne peut être résolu. C'est le produit d'une mort sans fin payée avec l'argent de nos impôts. L'OTAN a prolongé les combats avec des fonds et des armes, mais pas pour gagner, seulement pour sacrifier davantage de personnes dans un conflit sanglant que l'Ukraine est destinée à perdre.

Leur argument suppose également que les Américains et les Européens vont se lancer aveuglément dans une guerre contre la Russie en relançant le service militaire. Je ne sais pas ce qu'il en est des Européens, mais je sais pertinemment que la plupart des Américains n'adhéreront pas à cette idée et qu'ils refuseront l'appel sous les drapeaux. La majorité du public américain ne veut même pas envoyer d'aide supplémentaire à l'Ukraine ; ils ne vont certainement pas aller mourir pour l'Ukraine. L'arrogance des faucons de guerre est stupéfiante.

La conclusion est la suivante : l'Ukraine est sur le point d'être envahie. Elle n'avait pas les effectifs nécessaires pour lancer une contre-offensive efficace. Elle n'a pas les moyens d'établir une défense en profondeur. Et elle utilise ses soldats les plus aguerris comme chair à canon dans les tranchées.

Cette dynamique exige que des solutions diplomatiques soient envisagées, mais personne ne semble en parler. Pourquoi ?

Comme je l'ai théorisé dans mon article intitulé "La troisième guerre mondiale est désormais inévitable – voici pourquoi elle ne peut être évitée", le plan sous-jacent pourrait bien être d'essayer de forcer les Américains et les Européens à accepter une guerre de plus en plus étendue avec la Russie. Le public occidental a été bombardé de mensonges sur la capacité de l'Ukraine à gagner ; lorsqu'elle perdra, les gens seront choqués et révoltés par le résultat.

Peut-être les élites espèrent-elles que la population sera tellement furieuse de cette défaite qu'elle se ralliera à un effort de guerre plus important de la part de l'OTAN ? Le gouvernement français a déjà affirmé qu'il était prêt à envoyer des troupes en Ukraine dans le cadre d'une confrontation directe avec la Russie, tandis que la Lituanie et la Pologne ont déclaré qu'elles n'excluaient pas cette possibilité.

L'heure est aux négociations de paix, AVANT que l'Ukraine ne soit envahie. Cela se produira-t-il ? Probablement pas. Mais lorsque la diplomatie est complètement écartée de la table, la seule conclusion à laquelle nous pouvons aboutir est qu'une guerre plus importante est souhaitée. Et lorsqu'une guerre plus importante est souhaitée, nous devons également conclure que nos dirigeants ont quelque chose de substantiel à gagner en mettant le monde en danger.

Vous pouvez être du côté de l'Ukraine, vous pouvez être du côté de la Russie, vous pouvez ne pas vous soucier de l'un ou l'autre camp, mais il est indéniable que cette guerre est intensifiée par des intérêts particuliers et nous devons nous demander pourquoi.

Brandon Smith

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

https://lesakerfrancophone.fr/la-russie-est-sur-le-point-de-deborder-les-defenses-de-lukraine-pourquoi-ny-a-t-il-pas-de-negociations-de-paix


#3
Asie, Pacifique / Pourquoi c’est au tour de la C...
Last post by JacquesL - Aujourd'hui à 04:14:04 PM
Pourquoi c'est au tour de la Chine maintenant



Nous devons prendre l'habitude d'être regardés avec les yeux (catégories conceptuelles et de l'expérience) d'autres peuples et continents. C'est même une des vocations de ce blog de nous confronter avec ces différences. Ici le conflit entre la Chine et les USA est considéré d'un double point de vue. 1) la plupart des grandes interprétations géopolitiques occidentales n'avaient pas envisagé le rôle de la Chine. 2) parce qu'ils ont ignoré des «concepts» en particulier la vision indienne et asiatique qui oppose le marchand et l'ouvrier producteur. La Chine communiste est restée l'ouvrier et a refusé la libéralisation politique, mais aussi «la bête sauvage» des intérêts individuels. Par parenthèse hier je discutais avec une amie italienne et je lui faisais part de mon étonnement : en Italie, il n'y a plus de parti communiste et pourtant toute la culture, la mentalité reste imprégnée du communisme alors que la France avec son PCF est devenue culturellement et politiquement le royaume des «bobos» libéraux. L'amie italienne m'a répondu c'est parce qu'en Italie on est fier d'être de la classe ouvrière, cela reste une référence disparue en France... Donc cette vision asiatique peut comme l'avait prévu Marx se passer de Hegel pour retrouver la dimension de classe des nations et des cultures.

Danielle Bleitrach

*
par Jan Krikke

L'essor de la Chine et le déclin de l'Amérique sont moins surprenants lorsqu'ils sont considérés dans un contexte historique plus large.

Dans la seconde moitié du XXe siècle, des chercheurs et des macrohistoriens comme Alvin Toffler, Francis Fukuyama et Paul Kennedy ont développé ce que l'on appelle les grands récits pour prédire les tendances futures. Ils couvraient différents aspects de la société, notamment l'idéologie, la technologie, la religion et la culture.

Les macrohistoriens ont utilisé ces modèles pour prédire les changements historiques majeurs dans l'économie, les relations de pouvoir et la géopolitique. Curieusement, aucun d'entre eux n'avait prédit que la Chine émergerait comme un challenger à la prééminence mondiale des États-Unis.

À la fin du XXe siècle, les grands récits sont tombés en disgrâce. Les postmodernistes ont fait valoir que les grandes théories ou méta-théories négligeaient les différences entre les civilisations. En ne reconnaissant pas les différentes perspectives culturelles, les micro-histoires ont eu tendance à articuler une vision eurocentrique du monde.

L'émergence de la Chine en tant que puissance mondiale est moins surprenante lorsqu'elle est considérée dans un contexte historique. Pendant une grande partie de l'histoire, y compris la période coloniale, la Chine était la plus grande économie du monde, rivalisée seulement par l'Inde. Ce n'est qu'à la fin du 19e siècle que les États-Unis ont pris la première place.


En 2030, la Chine devrait reprendre la première place en tant que plus grande économie du monde https://www.youtube.com/watch?v=4-2nqd6-ZXg.

Mais peu d'experts auraient pu prédire la vitesse à laquelle la Chine s'est modernisée. L'Occident a mis deux siècles à s'industrialiser, la Chine l'a fait en moins de 50 ans. Ce faisant, la Chine est devenue l'usine du monde et une araignée dans la toile de la chaîne d'approvisionnement mondiale. Si la Chine était fermée, une grande partie du monde s'arrêterait.


Ces dernières années, la Chine est passée d'un fabricant à bas prix d'articles ménagers bon marché à un producteur avancé de produits électroniques et de technologies vertes. La main-d'œuvre bon marché a été remplacée par les robots et l'IA. Une nouvelle usine pour Xiaomi, à l'origine un fabricant de smartphones, produit une nouvelle voiture électrique toutes les 76 secondes, soit 40 par heure, sans être touchée par la main de l'homme.

L'auteur britannique Martin Jacques a fait la chronique de la modernisation de la Chine dans son best-seller international «Quand la Chine gouverne le monde : la fin du monde occidental et la naissance d'un nouvel ordre mondial». Jacques a prédit que la future puissance économique de la Chine modifierait radicalement le paysage politique et culturel mondial, le premier changement de ce type en 500 ans.

Jacques a fait valoir que la réémergence de la Chine en tant que puissance économique, politique et culturelle majeure est une fatalité historique, nécessitant un réajustement de la vision occidentale du monde. Voici ce qu'il écrit :

«Le courant dominant occidental a supposé qu'il n'y avait qu'une seule façon d'être moderne, à savoir en adoptant des institutions, des valeurs, des coutumes et des croyances de style occidental, telles que la primauté du droit, le marché libre et les normes démocratiques.

C'est là une attitude typique des peuples et des cultures qui se considèrent comme plus développés et plus «civilisés» que les autres : le progrès de ceux qui sont plus bas sur l'échelle du développement implique qu'ils deviennent plus semblables à ceux qui sont plus haut».

Jaques a mentionné Fukuyama, qui a prédit que le monde de l'après-guerre froide serait basé sur un nouvel universalisme incarnant les principes occidentaux du marché libre et de la démocratie.

Fukuyama, dans son article de 1992 «La fin de l'histoire», a fait valoir que la démocratie libérale occidentale avait gagné et que tous les pays du monde, y compris la Chine, finiraient par adopter la démocratie libérale occidentale.

Écrivant en 1992, Fukuyama n'avait pas prévu la crise naissante dans les démocraties occidentales, la désindustrialisation partielle de l'Occident, la concentration croissante des richesses ou l'élection de l'antilibéral Donald Trump et de son programme «America First».

Trump a lancé une guerre commerciale avec la Chine qui a été intensifiée par son successeur Joe Biden. Les produits chinois bon marché ont été une aubaine pour les consommateurs américains, mais ont eu un coût : la perte de millions d'emplois et la désindustrialisation des grandes villes du cœur des États-Unis.

Le conflit commercial entre l'Occident et la Chine est une répétition à plus grande échelle du conflit commercial avec le Japon. Dans les années 1980, le Japon a décimé l'industrie occidentale de l'automobile et de l'électronique grand public. Quand il fut trop tard, l'Occident réalisa que le Japon avait mangé son déjeuner. Les Chinois sont maintenant prêts à manger leur dîner.

Ouvriers et marchands

En 2001, le président américain Bill Clinton a donné le feu vert à l'adhésion de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'organisme dirigé par les États-Unis qui réglemente le commerce mondial.

En échange de son adhésion, la Chine a accepté de réduire les droits de douane sur les produits non agricoles et de prendre plusieurs mesures pour ouvrir le marché financier chinois, notamment le secteur de l'assurance-vie et des valeurs mobilières.

Le gouvernement américain a estimé que la Chine deviendrait politiquement plus libérale si son économie était libéralisée. La «Fin de l'histoire» de Fukuyama semble donner du crédit à cette théorie. Il s'est avéré que la Chine s'est libéralisée économiquement, mais pas politiquement. Le gouvernement chinois voulait maintenir un pare-feu entre les entreprises et le gouvernement.

Le futurologue américain Larry Taub, auteur de «L'impératif spirituel», a présenté la lutte entre la Chine et l'Occident en termes d'ouvrier et de marchand, archétypes qu'il a empruntés à la philosophie indienne. Le travailleur et le marchand, ainsi que le savant et le protecteur, sont quatre catégories génériques qui forment la base des sociétés.

Les archétypes «socio-psychologiques» indiens ont émergé après que les humains soient passés d'une vie nomade de chasseurs-cueilleurs à la formation de communautés et de villes. Chaque archétype joue un rôle vital dans une communauté : enseigner, produire, commercer et protéger.

Les quatre archétypes ont des profils psychologiques différents et des visions du monde différentes. Les travailleurs, dans le modèle de Taub, tous ceux qui travaillent pour un salaire ou un traitement, valorisent la sécurité, la stabilité et la solidarité. Ce sont des suiveurs, pas des leaders. Les commerçants apprécient les opportunités, l'innovation et la liberté. Générer de la richesse est leur principale préoccupation.


Les quatre archétypes que Taub a empruntés à la philosophie indienne

Dans la philosophie indienne, les quatre archétypes sont dans une lutte cyclique, l'un essayant de surmonter l'autre. Les Indiens utilisaient des périodes astronomiques d'une durée de plusieurs millions d'années, mais Taub soutient que les quatre archétypes peuvent expliquer l'histoire actuelle ainsi que le présent et le futur.


Dans le modèle de Taub, le conflit actuel entre l'Occident et la Chine est une bataille entre la vision du monde des travailleurs et celle des marchands. Le profil psychologique de la Chine ressemble le plus à l'archétype du travailleur, et l'Occident, en particulier les États-Unis, est le plus étroitement corrélé à l'archétype du marchand.

Néolibéralisme

Taub a fait valoir que la bataille entre l'ouvrier et le marchand a commencé au XIVe siècle, en réponse à la révolution industrielle. Les travailleurs réclament de meilleures conditions de travail de la part des marchands. Le communisme et le socialisme ont émergé et ont uni les travailleurs pour lutter pour leurs droits.

Dans les années 1960, les travailleurs avaient fait des gains massifs, parmi lesquels une semaine de travail de cinq jours et un filet de sécurité sociale, y compris les soins de santé et les retraites. Les syndicats de travailleurs étaient devenus des institutions puissantes qui pouvaient influencer la politique gouvernementale.

Un retour de bâton est survenu dans les années 1970, avec l'émergence du néolibéralisme. Cette idéologie hybride réactionnaire prônait des réformes axées sur le marché, telles que la déréglementation des marchés de capitaux et la privatisation des industries d'État. Il s'agissait d'un appel anachronique à un retour partiel aux conditions de mêlée générale qui prévalaient au XIXe siècle.

Avec le soutien des marchands, l'agenda néolibéral s'est progressivement étendu à la politique. Dans les années 1980, les néoconservateurs Ronald Reagan et Margaret Thatcher ont adopté l'agenda néolibéral, suivis dans les années 1990 par les politiciens «de gauche» Bill Clinton et Tony Blair. Ils ont vendu le néolibéralisme à leurs partisans mal informés comme «la troisième voie».

Il est rapidement apparu que le néolibéralisme ne profitait pas aux États-Unis en tant que pays. La concentration des richesses est revenue aux niveaux du XIXe siècle et des millions d'Américains ont quitté la classe moyenne. En 1970, les États-Unis étaient le premier pays créancier du monde. Aujourd'hui, ils sont le premier pays débiteur, tandis que la Chine est devenue le premier pays créancier.


L'héritage du néolibéralisme

L'inversion des rôles des États-Unis et de la Chine suggère que les idéologies occidentales conventionnelles ne sont plus un guide utile pour comprendre les changements mondiaux.


Les idéologies se sont développées en réponse aux changements sociaux et économiques. Le communisme (comme le fascisme) était une réponse ouvrière à l'ère coloniale impérialiste dominée par les marchands. C'était l'équivalent laïc d'une théologie de la libération.

Ironiquement, le communisme orthodoxe est devenu intenable parce qu'il a mis les marchands à l'écart. Le néolibéralisme est en train d'échouer parce qu'il met à l'écart le travailleur. Comme les sages indiens l'ont noté des millénaires plus tôt, les quatre archétypes sont nécessaires pour une société pleinement fonctionnelle.

Réciprocité

Avec les réformes initiées par le dirigeant chinois Deng Xiaoping dans les années 1970, la Chine a réintégré les marchands dans la société, sans leur permettre de détourner le système politique. Lorsque le célèbre milliardaire Jack Ma, fondateur d'Alibaba, est devenu trop grand pour ses bottes, le gouvernement l'a remis à sa place.

Les dirigeants chinois continuent de faire semblant de soutenir l'idéologie communiste, mais le pays est entré dans l'ère post-idéologique. Le pragmatisme est revenu comme principe directeur. Comme Deng l'a fait remarquer, peu importe qu'un chat soit noir ou blanc, tant qu'il attrape la souris.

Aujourd'hui, la Chine se penche sur sa riche histoire culturelle et sociale pour trouver un moyen d'aller au-delà de l'idéologie politique.

Cela ne veut pas dire que la Chine a jamais cessé d'être chinoise. Tout au long de la phase révolutionnaire du communisme et même pendant le vandalisme idéologique de la Révolution culturelle, la Chine est restée un pays confucéen dans l'âme.

Le confucianisme est fondamental pour la conscience chinoise. C'est ce qui distingue le pays de l'Inde. Le confucianisme, quant à lui, s'est basé sur la notion de Tao et a inspiré le développement d'une caractéristique clé de la société chinoise : la notion de réciprocité.

Confucius a basé sa construction sociale sur le Yi King, la «bible» du système yin-yang. Le Yi King est basé sur les Huit Trigrammes, des symboles composés yin-yang dénotant huit phénomènes naturels. Dans la cosmologie chinoise, l'interaction des huit trigrammes a façonné le monde naturel.


Confucius s'est «approprié les Huit Trigrammes pour sa construction sociale.

Confucius a élargi les attributs donnés aux huit trigrammes en ajoutant les huit membres d'une famille nucléaire. Cela reliait la structure sociale de la Chine au principe yin-yang de la nature. Le père est yang, la mère est yin, et les enfants une combinaison de yin et de yang.


Le système yin-yang a une dimension hiérarchique, mais dans le contexte social, cette hiérarchie est situationnelle. Un homme est yang pour sa femme, mais yin pour son patron, même si le patron est une femme. Une femme est yin pour son mari mais yang pour ses enfants, garçons et filles. Dans un contexte social, et encore moins dans un contexte international, déterminer ce qui est le yin et le yang dans une situation donnée est un art, pas une science.

La réciprocité est le principe de fonctionnement du système yin-yang. Cela implique l'adhésion mutuelle d'un objectif et de valeurs partagés. Contrairement à l'altruisme, qui est basé sur des relations inégales, la réciprocité est basée sur des dépendances mutuelles.

La réciprocité est ancrée dans le tissu social et les relations interpersonnelles de la Chine et joue un rôle à la fois dans la vie familiale et sociale. Il maintient l'harmonie au sein des familles, des communautés et de la vie professionnelle et favorise un sentiment de solidarité, de coopération et de travail d'équipe.

La culture traditionnelle de la Chine, principalement collectiviste, explique en partie sa modernisation rapide. Les ingénieurs civils chinois ont été les pionniers des méthodes industrielles telles que la préfabrication, la normalisation et la modularisation. La ville de Daxing, une métropole de 84 kilomètres carrés construite au 6ème siècle, a été achevée en un an.


Une nouvelle histoire

La Chine est devenue la première nation industrielle du monde en apprenant de l'Occident. Comme le Japon auparavant, il a pris à l'Occident ce qu'il trouvait précieux et a évité ce qui ne correspondait pas à sa vision du monde et à ses valeurs.

En à peine une génération, la Chine est devenue une superpuissance industrielle. Aujourd'hui, elle domine à l'échelle mondiale dans 75% des technologies considérées comme essentielles à la quatrième révolution industrielle.

Les États-Unis n'ont pas été sûrs de leur réponse au défi chinois. Pour surpasser la Chine sur le plan économique, il faudrait une refonte majeure des priorités du gouvernement, une tâche difficile compte tenu de l'influence du néolibéralisme et de la polarisation de la politique américaine.

Bill Kelly, spécialiste de la communication culturelle et auteur de «A New World Rising», souligne le dilemme auquel l'Occident est confronté. «Le néolibéralisme», selon Kelly, «a conduit à l'effondrement de la communauté, à l'aliénation de l'individu et à la perte d'une aspiration primordiale qu'une majorité peut embrasser. Cela place l'Occident dans une position considérablement désavantageuse en termes de mobilisation sociale de son peuple derrière le leadership du gouvernement».

Le néolibéralisme est l'expression hideuse de l'état d'esprit des marchands et un vestige de l'époque coloniale. Sachant qu'il ne peut pas rivaliser avec les géants industriels chinois, il tente de prolonger à tout prix l'hégémonie militaire et financière occidentale. Il mène des guerres à l'étranger sous prétexte de protéger la liberté et la démocratie à l'intérieur, une ruse destinée à distraire les travailleurs.

Au lieu de s'inspirer de Francis Fukuyama, les néolibéraux auraient dû tenir compte de l'avertissement de l'historien Paul Kennedy. Dans son livre «L'ascension et la chute des grandes puissances», Kennedy a expliqué que le déclin relatif des grandes puissances découle souvent d'un dépassement de pouvoir. Les puissances en déclin étendent leurs engagements militaires au-delà de ce que leurs ressources économiques peuvent soutenir.

Les États-Unis ne sont pas seulement endettés, ils sont lourdement surendettés, ils ont une base industrielle étroite et leur plus grand rival économique se trouve également être leur plus grand créancier et l'un de leurs plus grands partenaires commerciaux. Quelque chose devra céder, et quand ce sera le cas, les États-Unis et leurs alliés occidentaux auront besoin d'une nouvelle histoire qui soit en phase avec le XXIe siècle.

source : Asia Times via Histoire et Société


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#4
Asie, Pacifique / Le Yémen mène des opérations d...
Last post by JacquesL - Aujourd'hui à 02:06:57 PM
Le Yémen mène des opérations d'attaques en mer rouge



par Faouzi Oki

Nous n'abandonnerons jamais Gaza jusqu'à la victoire

Le porte-parole des forces armées yéménites, le général de brigade Yahya Saree, a fait part le début de juin 2024 dans l'après-midi d'une attaque par les forces yéménites contre le porte-avions américain USS Dwight D. Eisenhower en mer Rouge. Dans son communiqué, l'on signale que des avions de combat américains et britanniques ont bombardé vendredi matin la capitale yéménite ainsi que quelques coins de la province de Hodeïda.

Selon des sources yéménites, ces attaques ont visé le bâtiment de la Radio de la province de Hodeïda. «Lors de ces raids, 16 yéménites sont tombés en martyr et 41 autres ont été blessés», ajoute le communiqué. «Ils ont également pris pour cible des sites civils comme le bâtiment de la Radio de la province de Hodeïda et la garde côtière du port Salif causant des dégâts à des bateaux civils», a précisé le général Saree, rappelant que les attaques contre les zones civiles constituent une violation flagrante de la loi internationale et un crime de guerre.

«Les opérations ont été menées en réponse à l'attaque dans la matinée des avions de combat de la coalition américano-britannique sur le sol yéménite et en soutien à la population de Gaza», a indiqué le général Saree. «Des missiles de croisière et balistiques ont été utilisés pour nos opérations. Les missiles ont atteint avec succès leur cible», est-il écrit dans son communiqué.

Nous n'abandonnerons jamais Gaza

Ali al-Qahoum, membre du bureau politique du mouvement de résistance Ansarullah au Yémen, dit à la chaîne d'information libanaise Al-Mayadeen. «Les États-Unis, en tant que principal allié d'Israël et partisan de l'expansion de l'invasion de la bande de Gaza par l'entité sioniste, n'avaient aucun intérêt à une désescalade dans la région. Si les États-Unis ne cherchent pas à étendre la portée de la guerre, ils devraient alors mettre fin à leur soutien à l'invasion de Gaza et à son siège. Sinon, les attaques yéménites se poursuivront et leur portée s'étendra également».

Nasruddin Amer, un autre membre du bureau politique du mouvement Ansarullah, a également souligné que les nations yéménite et palestinienne s'en sortiraient haut la main et remporteraient la victoire. «C'est une promesse divine et elle se réalisera certainement. Même si le monde entier attaque Sanaa, nous n'abandonnerons jamais Gaza», a-t-il assuré. Les forces armées yéménites ont publié un clip vidéo de l'opération contre un drone américain MQ-9 alors qu'il effectuait une mission hostile dans l'espace aérien du gouvernorat de Maarib dans le nord-est du Yémen. Informe-t-on.  Le porte-parole des forces armées yéménites, le général de brigade Yahya Saree, a déclaré que ses combattants avaient abattu un drone américain MQ-9 Reaper au-dessus de Maarib alors qu'il menait une mission hostile.

«Le drone a été abattu avec un missile sol-air de fabrication locale alors qu'il effectuait une mission hostile à Maarib. Ce drone est le sixième du genre à être abattu lors de l'opération de la Conquête Promise et du Jihad Sacré en soutien au peuple palestinien», a-t-il indiqué dans un communiqué. Les forces armées yéménites se sont engagées à renforcer leurs capacités de défense militaire pour contrer l'agression de la coalition américano-britannique et toutes les puissances hostiles. «Nous continuerons également à soutenir le peuple opprimé de la Palestine contre le régime israélien jusqu'à ce que la guerre et le blocus de la bande de Gaza cessent», a souligné le général Saree.

Il est à rappeler que les défenses aériennes yéménites ont abattu, mardi 21 mai, un MQ-9 Reaper américain alors qu'il opérait dans l'espace aérien du gouvernorat d'al-Bayda. Par ailleurs, les forces armées yéménites ont confirmé avoir pris pour cible six navires dans les eaux proches du pays ainsi qu'en mer Méditerranée, dans le cadre de leurs opérations de représailles contre Israël, les États-Unis et le Royaume-Uni. Le général de brigade Yahya Saree a déclaré dans un communiqué publié mercredi 29 mai, que les forces armées yéménites ont tiré des torpilles, des missiles balistiques et des drones contre trois navires en mer Rouge, le LAAX, le MOREA et le Sealady, et les navires américains ALBA et Maersk Hartford dans la mer d'Oman. La sixième opération a visé le navire Minerva Antonia en mer Méditerranée.

«Tous ces navires été visés pour avoir violé l'interdiction d'accoster aux ports de la Palestine occupée», a-t-il précisé.

Depuis novembre 2023, les forces armées yéménites se sont engagées à attaquer tous les navires liés à Israël ou à destination des ports des territoires occupés par Israël en mer Rouge ou d'Oman, en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza assiégée. Au début de mai 2024, le Yémen a étendu ses activités dans le cadre de la quatrième phase de ses opérations anti-israéliennes, imposant ainsi un blocus naval total à Israël.

Le mouvement palestinien de résistance Hamas juge positive la nouvelle feuille de route en vue d'un cessez-le-feu et de la libération d'otages dans la bande de Gaza dévoilée par le président américain Joe Biden et saluée samedi dernier comme une lueur d'espoir après des mois de guerre. Dans une allocution depuis la Maison-Blanche, Joe Biden a appelé le mouvement palestinien à accepter ce plan, soumis selon lui au Hamas via le médiateur qatari.

«Nous ne pouvons pas laisser passer cette occasion d'un accord à Gaza» a lancé Joe Biden au huitième mois d'une offensive dévastatrice dans le territoire palestinien assiégé et menacé de famine selon l'ONU. «Il est temps que cette guerre se termine», a-t-il affirmé.

La première phase, a dit Biden, serait un cessez-le-feu total, avec un retrait des troupes israéliennes des zones habitées de Gaza pour une durée de six semaines. L'arrêt des combats, serait accompagné de la libération de certains prisonniers israéliens détenus chez le Hamas depuis le 7 octobre contre, notamment les femmes et les malades et de la remise en liberté de prisonniers palestiniens détenus par Israël Puis la libération de tous les détenus.

«Le Hamas considère positivement ce qui a été inclus dans le discours du président américain Joe Biden quant à un cessez-le-feu permanent, le retrait des forces israéliennes de Gaza, la reconstruction et l'échange de prisonniers», a indiqué le mouvement palestinien dans un communiqué. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres appelant Israël et le Hamas à saisir l'occasion afin d'en arriver à une paix durable au Moyen-Orient.

«La proposition offre une lueur d'espoir et éventuellement une issue pour débloquer le conflit», a commenté la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock. Le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, avait indiqué vendredi que son mouvement avait informé les médiateurs que ses exigences, surtout un cessez-le-feu permanent et un retrait total d'Israël de la bande de Gaza, n'étaient pas négociables.

Faouzi Oki

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#5
Questions mondiales. / Un coup de folie poutinien est...
Last post by JacquesL - Aujourd'hui à 12:37:12 PM
Un coup de folie poutinien est requis, de toute urgence



par Mike Whitney

La conférence de presse du président Poutine le mercredi 29 mai 2024 en Ouzbékistan pourrait bien être l'événement le plus inhabituel et extraordinaire de ses 24 ans de carrière politique. Après avoir abordé les questions constitutionnelles entourant la décision du président ukrainien Zelensky de rester au pouvoir au-delà de son mandat de quatre ans, Poutine a fait une déclaration brève mais inquiétante sur le projet de l'OTAN de viser avec des armes à longue portée certaines cibles en Russie. Poutine a clairement indiqué que la Russie répondrait à ces attaques et que les pays qui auront fourni les systèmes d'armes en question en seraient tenus pour responsables. Il a également donné une description très détaillée du fonctionnement des systèmes et de la manière dont ils nécessitent que les entreprises du pays d'origine soient directement impliquées dans leur fonctionnement. Ce qui est si remarquable dans les commentaires de Poutine, ce n'est pas le fait qu'ils rapprochent le monde d'une confrontation directe entre adversaires dotés de l'arme nucléaire, mais le fait qu'il a dû rappeler aux dirigeants politiques occidentaux que la Russie ne va pas rester les bras croisés et rendra les coups. Voici un extrait de ce que Poutine a dit :

«En ce qui concerne les frappes, franchement, je ne suis pas sûr de savoir de quoi parle le secrétaire général de l'OTAN. Lorsqu'il était Premier ministre de Norvège (nous avions de bonnes relations) je suis sûr qu'il ne souffrait pas de démence à l'époque. S'il parle de la possibilité d'attaquer le territoire russe avec des armes de précision à longue portée, lui, en tant que dirigeant d'une organisation militaro-politique, même si c'est un civil comme moi, il devrait être conscient du fait que les armes de précision à longue portée ne peuvent être utilisées sans reconnaissance spatiale. C'est mon premier point.

Mon deuxième point est que la sélection finale de la cible et ce que l'on appelle la mission de lancement ne peuvent être effectuées que par des spécialistes hautement qualifiés qui s'appuient sur ces données de reconnaissance, ces données techniques de reconnaissance. Pour certains systèmes d'attaque, comme Storm Shadow, ces missions de lancement peuvent être lancées automatiquement, sans qu'il soit nécessaire de recourir à l'armée ukrainienne. Qui s'en chargera ? Ceux qui fabriquent ces systèmes d'attaque et ceux qui les fourniront à l'Ukraine sont partie prenante. Cela peut se produire et se produit effectivement sans la participation de l'armée ukrainienne. Le lancement d'autres systèmes, comme ATACMS, par exemple, s'appuie également sur des données de reconnaissance spatiale, les cibles sont identifiées et automatiquement communiquées aux équipages concernés qui ne réalisent peut-être même pas exactement ce qu'ils sont en train de mettre en place. Un équipage, peut-être même un équipage ukrainien, effectue alors la mission de lancement correspondante. Cependant, la mission est organisée par des représentants des pays de l'OTAN et non par l'armée ukrainienne».

Résumons :
  • Les armes de précision à longue portée (missiles) sont fournies par les pays de l'OTAN
  • Les armes de précision à longue portée sont utilisées par des experts ou des sous-traitants du pays d'origine.
  • Les armes de précision à longue portée doivent être liées aux données de reconnaissance spatiale fournies par les États-Unis ou l'OTAN.
  • Les cibles en Russie sont également fournies par les données de reconnaissance spatiale fournies par les États-Unis ou l'OTAN.

Ce que Poutine tente de faire valoir, c'est que les missiles à longue portée sont fabriqués par l'OTAN, fournis par l'OTAN, exploités et lancés par des sous-traitants de l'OTAN, dont les cibles sont sélectionnées par des experts de l'OTAN à l'aide des données de reconnaissance spatiale fournies par l'OTAN. À tous égards, le tir potentiel d'armes de précision à longue portée sur des cibles en Russie est une opération OTAN-États-Unis. Il ne devrait donc y avoir aucune confusion quant à savoir qui est responsable. L'OTAN est responsable, ce qui signifie qu'elle déclare effectivement la guerre à la Russie. Les longs commentaires de Poutine ne font que souligner ce point critique. Voici davantage de choses dites par Poutine :

«Ainsi, ces responsables des pays de l'OTAN, notamment ceux basés en Europe, notamment dans les petits pays européens, devraient être pleinement conscients des enjeux. Ils doivent garder à l'esprit que leurs pays sont petits et densément peuplés, ce qui est un facteur dont il faut tenir compte avant de commencer à envisager d'attaquer le territoire russe en profondeur. C'est une affaire sérieuse et, qui en douterait, nous suivons cela de très près». (Putin Presser in Uzbekistan, Kremlin)

Naturellement, les médias occidentaux ont concentré toute leur attention sur le paragraphe ci-dessus, et pour cause ; Poutine énonce une évidence : «Si vous attaquez la Russie, nous riposterons». C'est le message sous-jacent. Voici quelques titres (hystériques) de ce vendredi :
  • Vladimir Poutine menace de «guerre totale» si l'Ukraine utilise des armes occidentales pour frapper la Russie – alors que Volodymyr Zelensky demande la permission à ses alliés, com
  • Pourquoi Poutine menace-t-il à nouveau d'une guerre nucléaire ? L'Interprète
  • Poutine met en garde l'Occident : la Russie est prête à une guerre nucléaire, Reuters
  • MENACE DU TYRAN : Vladimir Poutine menace de guerre totale si l'Ukraine utilise les armes occidentales pour frapper la Russie, The Sun
  • (et le meilleur de tous) Il est temps d'appeler tout ça «le bluff de Poutine, CNN

Est-ce de cela qu'il s'agit ? De tester Poutine pour voir s'il bluffe ?

Si tel est le cas, il s'agit d'une stratégie particulièrement risquée. Mais il y a une part de vérité dans ce qu'ils disent. Après tout, Poutine prévient que toute attaque contre la Russie déclencherait des représailles immédiates et féroces. Et il conseille aux dirigeants des «petits pays de l'OTAN densément peuplés» de réfléchir à l'impact qu'une attaque nucléaire de la Russie pourrait avoir sur leurs perspectives d'avenir. Voudraient-ils vraiment mettre leur civilisation entière en danger pour découvrir si Poutine bluffe ou non ? Citons à nouveau Poutine :

«Regardez ce que rapportent vos collègues occidentaux. Personne ne parle de bombarder Belgorod (en Russie) ou d'autres territoires adjacents. La seule chose dont ils parlent c'est que la Russie ouvre un nouveau front et attaque Kharkov. Pas un mot de plus. Pourquoi donc ? C'est leur choix à eux. Eh bien, laissez-les récolter les fruits de leur ingéniosité. La même chose peut se produire si les armes de précision à longue portée dont vous avez parlé sont utilisées.

Plus largement, cette escalade sans fin peut avoir de graves conséquences. Si l'Europe devait faire face à ces graves conséquences, que feraient les États-Unis, compte tenu de notre parité en matière d'armements stratégiques ? Difficile à dire». (Putin Presser in Uzbekistan, Kremlin)

Poutine semble véritablement intrigué par le comportement de l'Occident. Les dirigeants des États-Unis et de l'OTAN pensent-ils vraiment qu'ils peuvent attaquer la Russie avec des missiles à longue portée sans que la Russie ne réponde ? Pensent-ils vraiment que leur propagande ridicule peut avoir un impact sur l'issue d'un affrontement entre deux superpuissances dotées de l'arme nucléaire ? À quoi pensent-ils ou est-ce qu'ils pensent vraiment ? Nous ne le savons pas. Il semble que nous soyons entrés dans une «stupidité inexplorée» où le désespoir et l'ignorance convergent pour créer une politique étrangère qui est démence pure. Ceci est extrait d'un article de Tass News Service :

Les pays de l'OTAN qui ont approuvé des frappes armées sur le territoire russe doivent être conscients que leurs équipements et leurs spécialistes seront détruits non seulement en Ukraine, mais également en tout point d'où le territoire russe sera attaqué, a déclaré le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev sur sa chaîne Telegram, notant que la participation de spécialistes de l'OTAN pourrait être considérée comme un casus belli.

«sous leurs équipements militaires et leurs spécialistes combattant contre nous seront détruits tant sur le territoire de l'ex-Ukraine que sur le territoire d'autres pays, si des frappes étaient menées à partir de là contre le territoire russe», a prévenu Medvedev.

Il a ajouté que Moscou partait du fait que toutes les armes à longue portée fournies à l'Ukraine étaient déjà «directement utilisées par des militaires des pays de l'OTAN», ce qui équivaut à une participation à la guerre contre la Russie et à une raison pour lancer des opérations militaires. Les armes de l'OTAN seront frappées dans tous les pays d'où la Russie pourrait être attaquée (Medvedev et Tass)

Voilà, noir sur blanc. Là où Poutine a choisi l'approche diplomatique, Medvedev a opté pour le coup de marteau. «Si vous attaquez la Russie, nous vous bombarderons jusqu'à vous ramener à l'âge de pierre». Pas beaucoup de marge de manœuvre là-dedans. Mais peut-être que la clarté est ce dont ont besoin les personnes qui ne comprennent pas les conséquences potentielles de leurs actes. Quoi qu'il en soit, personne à Washington ou à Bruxelles ne peut dire qu'il n'a pas été prévenu.

Nous ne pouvons pas exclure la possibilité que Washington veuille réellement étendre la guerre, même si des villes d'Europe de l'Est pourraient être incinérées au cours de ce processus. Il se pourrait que les faucons de la périphérie considèrent un conflit élargi comme le seul moyen de réaliser leurs ambitions géopolitiques. Poutine sait que c'est une possibilité réelle, tout comme il sait qu'il existe à Washington une base importante qui soutient l'utilisation des armes nucléaires. Cela pourrait expliquer pourquoi il agit avec autant de prudence, car il sait qu'il y a des cinglés au sein de l'establishment américain qui attendent avec impatience un affrontement avec leur vieux rival, la Russie, afin de pouvoir mettre en œuvre leurs théories favorites sur les armes nucléaires «utilisables» pour obtenir un avantage tactique. Voici Poutine :

«Les États-Unis ont une théorie de «frappe préventive» ... Ils développent désormais un système de «frappe désarmante». Qu'est-ce que cela signifie ? Cela signifie frapper les centres de contrôle avec des armes modernes de haute technologie pour détruire la capacité de contre-attaque de l'adversaire».

Poutine a consacré un temps considérable à étudier la doctrine nucléaire américaine, ce qui le préoccupe profondément. Après tout, l'administration Biden n'a-t-elle pas lancé la semaine dernière une attaque sans précédent contre «un élément clé du parapluie nucléaire russe» ?

En effet, ils l'ont fait.

Et les États-Unis (via leur Nuclear Posture Review) n'ont-ils pas requalifié l'utilisation offensive des armes nucléaires en acte de défense justifiable ?

Oui, ils l'ont fait.

Et cette révision ne fournit-elle pas aux faucons américains le cadre institutionnel nécessaire pour lancer une attaque nucléaire sans craindre de poursuites judiciaires ?

C'est fait.

Et ces mêmes faucons de guerre n'ont-ils pas développé leurs théories respectives sur la «première frappe», la «préemption» et la «frappe désarmante» afin de préparer le terrain pour une attaque nucléaire de première frappe contre un rival géopolitique de Washington ?

Effectivement.

Et la doctrine nucléaire américaine ne stipule-t-elle pas que les armes nucléaires peuvent être utilisées «dans des circonstances extrêmes pour défendre les intérêts vitaux des États-Unis ou de leurs alliés et partenaires» ?

Certes.

Et cette définition inclut-elle des rivaux économiques comme la Chine ?

Oui.

Et s'agit-il de défendre l'idée d'attaque nucléaire de «première frappe» ?

C'est clair.

Et cela signifie-t-il que les États-Unis ne considèrent plus leur arsenal nucléaire comme purement défensif mais comme un instrument essentiel pour préserver «l'ordre fondé sur des règles» ?

Exactement.

Et Poutine sait-il qu'il existe des acteurs puissants au sein de l'establishment politique et de l'État profond qui aimeraient voir le tabou sur les armes nucléaires levé afin qu'elles puissent être utilisées dans davantage de situations et avec une plus grande fréquence ?

Il le sait.

Et sait-il que Washington considère la Russie et la Chine comme les principales menaces pour l'hégémonie mondiale des États-Unis et contre «l'ordre fondé sur des règles» ?

Oui.

Et se rend-il compte que si les États-Unis mettent en œuvre leur politique de première frappe, la Russie n'aura peut-être pas le temps de riposter ?

Absolument.

Et Poutine se rend-il compte que les analystes de la politique étrangère le considèrent comme un homme modéré et raisonnable, susceptible de ne pas appuyer sur la gâchette ou de réagir rapidement lorsque la Russie ferait face à une attaque préventive qui infligerait à Moscou la défaite stratégique recherchée par l'Occident ?

Non, il ne se rend pas compte. Il continue à penser que posséder une importante réserve d'armes nucléaires dissuadera l'agression américaine. Mais une vaste réserve d'armes nucléaires n'a aucun effet dissuasif lorsque votre adversaire est convaincu que vous ne les utiliserez pas.

Parfois, être raisonnable n'est pas la meilleure façon de repousser un adversaire. Parfois, il faut être un peu fou.

C'est une leçon que Poutine va devoir apprendre à toute vitesse.


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#6
Questions mondiales. / L’Ukraine : Le terrain de jeu ...
Last post by JacquesL - 02 Juin 2024, 11:38:23 PM
L'Ukraine : Le terrain de jeu des néo-conservateurs américains




Propos recueillis par Valérie Bérenger

[Rédaction Rusreinfo : remarquable interview d'un avocat international de haut niveau qui a participé à la défense de l'ancien président Saddam Hussein aux côtés de l'ancien procureur général des États-Unis, Ramsey Clark. À la suite de la loi César, il a documenté le régime de sanctions illégal imposé à la Syrie alors qu'il vivait à Damas.]

Juriste international franco-américain, anciennement inscrit au barreau de Paris et de Washington, Arnaud Develay vit désormais à Moscou. Il est l'auteur de l'ouvrage «Foreign Entanglements : Ukraine, Biden & the Fractured American Political Consensus». Une enquête saisissante sur la corruption familiale Biden en Ukraine, et la façon dont le gouvernement américain du Parti démocrate s'est accaparé la souveraineté de l'Ukraine.

Vous étiez avocat, vous n'êtes pas inscrit au barreau de Moscou, que faites-vous aujourd'hui en Russie ?

Pour l'instant je suis dans la phase de promotion de mon livre qui est sorti en avril dernier. Je collabore aussi avec la commission électorale russe dans le cadre des missions d'observation des élections. J'écris, je publie. On ne s'en rend pas compte mais il y a beaucoup de travail. Nous vivons une époque bouleversée par des changements séismiques en matière de géopolitique internationale. Pourvu que vous ne soyez pas indolent, vous avez vite de quoi vous occuper.

En tant qu'avocat international, qu'elle est votre analyse sur le conflit ukrainien actuel ?

Lorsque je regarde le conflit ukrainien j'ai une sensation de déjà vue. Il existe un fossé entre les discours officiels convenus et la réalité et lorsqu'on examine ce conflit on a une impression d'une sorte de copier-coller de la guerre en Irak. Avant la période précédant l'agression de l'Irak par les États-Unis et leurs complices je n'avais d'ailleurs jamais vu une opération marketing aussi coordonnée. Cette campagne mensongère coordonnée à grande échelle par les gestionnaires de l'Empire, je l'ai vue répliquée en Ukraine suite au déclenchement de l'opération militaire spéciale.

Bien qu'ils aient exercé une certaine influence sur la politique étrangère des USA depuis les années 70, les néoconservateurs étaient à l'époque contenus par les réalistes qui avaient l'oreille des présidents Reagan et de Bush Père. Cependant, c'est un collectif extrêmement discipliné. Ils savent exactement où ils vont et comment l'obtenir. Ils sont très tenaces et appliquent les méthodes du trotskisme au pied de la lettre. Après avoir tissé un maillage de réseaux inter-pénétrant composés de centres de réflexion et d'organes de presse, ils ont véritablement pris le pouvoir aux États-Unis au lendemain du 11 septembre 2001. Ces 25 dernières années, leur pouvoir n'a eu de cesse de se renforcer avec leur infiltration au département d'État et au sein des agences de renseignements. À ce jour, il n'existe pas d'opposition institutionnelle à cette cabale qui soit susceptible de contrecarrer leurs desseins. En outre, les néo-conservateurs sont des gens qui n'ont jamais intégré la notion de marche arrière. Plus ils échouent comme en Irak, plus ils persévèrent dans leurs erreurs. Ces gens sont donc tout sauf rationnels, ce qui les rend extrêmement dangereux.

Comment définiriez-vous Vladimir Poutine ?

C'est un être complexe, très nuancé, avec une grande expérience accumulée depuis son arrivée au pouvoir à la fin du siècle dernier. Le Vladimir Poutine d'aujourd'hui n'a rien à voir avec celui de 2000. L'exercice du pouvoir l'a progressivement forgé jusqu'à ce qu'il devienne l'homme d'état révéré aujourd'hui dans le monde entier. Poutine est un enfant de la guerre. Il a donc connu dans sa chair le dénuement et les privations. Cela explique pourquoi le président russe privilégie systématiquement les solutions pacifiques à l'escalade en temps de crises. Ce n'est pas ce que j'appellerais le comportement d'un dictateur ! Poutine possède non seulement une très grande compréhension des motivations profondes des acteurs politiques internationaux, mais il sait se montrer très patient. Il a en effet toujours tenu à donner des gages à ses partenaires en plus d'être très légaliste dans sa démarche.

Vladimir Poutine est une sorte de samouraï. Comme tous les anciens du KGB et nonobstant l'aspect idéologique d'antan, il appartient à une élite qui partage une certaine idée de l'État en plus d'avoir certains principes chevillés au corps. Nous avions des gens comme ça en France lors de la parenthèse gaulliste. Ces derniers, comme Chaban-Delmas ont pour la plupart été purgés par l'avènement des centristes comme Giscard et Lecanuet. Le dernier vestige de ce courant, Philippe Seguin, a capitulé en 1992 lors du référendum de Maastrich. Aujourd'hui, la France est aux mains des financiers. L'homme politique au sens premier du terme n'existe plus depuis le départ de Jacques Chirac de l'Élysée.

Comment voyez-vous l'avenir des relations avec l'Occident ?

Si les choses continuent comme à l'heure actuelle d'être empreintes d'antagonisme, de petitesse d'esprit, de méchanceté gratuite et de malhonnêteté intellectuelle ; bref, tout ce qui caractérise une approche caractérisée par un racisme culturel qui perçoit la Russie comme étant un pays arriéré, l'Occident risque d'avoir des surprises. Ce sont exactement ces préjugés qui voient les occidentaux se retrouver dans une situation catastrophique du fait des sanctions qu'ils ont eux-mêmes mis en place.

Depuis 2014, lorsque la Russie a subi le premier train de sanctions suite au rattachement de la Crimée, les Russes ont largement prouvé qu'ils étaient capables de remplacer et de produire tout ce dont on essayait de les priver.

Ces sanctions ont été profitables à la Russie car elles ont forcé le pays à s'industrialiser en sus de privilégier la Recherche et le Développement, ainsi que l'auto-suffisance en matière d'agro-alimentaire. Tout a été géré de main de maître. Les occidentaux se retrouvent maintenant au pied du mur avec pour résultat net une absence de légitimité qui n'est que la résultante d'un modèle économique ne produisant que de la pauvreté et un modèle social (certains diraient sociétal) qui dénigre les fondations nécessaires à une société saine.

Vous pensez que l'Occident peut faire marche arrière en reprenant conscience de ses erreurs accumulées ?

L'Histoire se répète inlassablement. D'ici la fin de la décennie il y a aura encore des moments difficiles, mais on peut espérer une prise de conscience. En tout état de cause, nous sommes en droit de penser que l'Occident doit passer par un effondrement total avant de renaître. Si le système ne s'effondre pas complètement, il essaiera toujours de convaincre qu'il peut se réformer alors qu'il a trahi ses propres principes.

Il est évident que la France est instrumentalisée par les USA pour mener une guerre par procuration. Qu'est-ce qui permet aux USA d'obtenir une telle obéissance de l'UE et plus particulièrement de la France ?

Pour comprendre la situation de vassalisation complète de l'Europe aux États-Unis, il faut remonter à mai 68 qui a constitué la première révolution colorée de l'ère moderne. Ce qui s'en suit avec le départ du général de Gaulle, c'est une longue descente aux enfers. Lorsque vous confiez la dette de votre pays à des intérêts financiers supra nationaux tout en favorisant l'infiltration de votre classe politique par des groupes d'intérêts étrangers, on en arrive à ce que cette même classe politique soit sélectionnée (en l'occurrence) par Washington. Ne serait-ce que récemment, les USA ont ouvertement recruté et formé des agents d'influence en invitant à des colloques et autres conférences des gens comme Assa Traoré ou Rokhaya Diallo afin qu'elles reproduisent en France les revendications victimaires partagées par les minorités d'Outre-Atlantique. En cela, elles jouent un rôle néfaste et nuisent à la cohésion française.

Vous venez de publier un ouvrage Foreign Entanglements : Ukraine, Biden & the Fractured American Political Consensus, qui fait le lien entre la famille Biden et la guerre en Ukraine. Qu'est-ce qui vous a amené à écrire ce livre ?

C'est le résultat de mes déplacements dans les nouvelles régions russes et de rencontres avec des personnes en Ukraine qui m'ont donné envie d'en savoir plus.

Ainsi, si l'on prend la période qui précède le début du SVO ponctuée par les visites incessantes des responsables occidentaux à Moscou, on s'aperçoit que malgré tout, le narratif est déjà en place : «les Russes s'apprêtent à faire quelque chose de répréhensible». Or, l'implication de la famille Biden dans la corruption a été avant tout une série de crimes d'opportunité. L'administration Obama avait confié à son vice-président le portfolio ukrainien. On ne soulignera jamais assez que la carrière de Joe Biden est caractérisée par ses accointances avec l'État profond. Biden est le golem des agences de sécurité et du renseignement ainsi que du complexe militaro-industriel qui se cache derrière. Biden est quelqu'un qui n'a pas de convictions profondes. Seul compte à ses yeux l'enrichissement personnel.

Le coup d'État en Ukraine a vu s'opérer un réalignement des forces en présence avec la mise en place d'un gouvernement sorti des tiroirs des néo conservateurs. Avant 2014, le président de Burisma, Mykola Ziotchvsky, un ancien ministre de l'Écologie sous la présidence de Victor Yanoukovich, faisait déjà du business de manière assez opaque. Il faut comprendre que l'Ukraine a toujours souffert d'une corruption endémique, quasi institutionnelle. Dans ce contexte, le patron de Burisma sait que le nouveau régime va bientôt frapper à sa porte et il prend conscience qu'il est d'une vitale importance pour lui de se rapprocher des nouveaux maîtres de l'Ukraine. En 2014, Hunter Biden, fils du vice-président américain, devient membre du conseil d'administration de Burisma. Le conseil d'administration compte également l'ancien président polonais Alexander Kwasniewski, lequel entretient des liens solides avec les Américains et sur lequel va s'appuyer Zlochestky, ainsi que le banquier d'investissement Alan Apter. À eux viendront s'ajouter Devon Archer, le partenaire de Hunter Biden ainsi que Cofer Black, un ancien responsable des opérations de contre-terrorisme de la CIA.

C'est donc une couverture parfaite pour financer des opérations secrètes de déstabilisation et de terrorisme au travers du blanchiment d'argent et de la corruption. L'attaque du 22 mars dernier au Crocus City Hall a été financée en partie grâce des fonds saisis (6 millions de dollars en espèce) sur la personne de Andriy Kicha, l'avocat de Burisma. L'argent devait servir à obtenir la clôture d'enquêtes portant justement sur le trafic d'influence exercé par Burisma.

La famille Biden n'avait aucun intérêt à ce que l'Ukraine entre en guerre. Ne croyez-vous pas qu'ils tuaient ainsi la poule aux œufs d'or ?

Mike Benz a donné une interview à Tucker Carlson au cours de laquelle il explique qu'à travers la prise de contrôle de l'Ukraine, le but est de débrancher l'accès de la Russie aux marchés occidentaux dans le cadre de l'approvisionnement en gaz. Les USA voulant s'accaparer l'intégralité du marché de l'UE. Burisma a été choisi inter alia pour servir de couverture à la poursuite de cet objectif.

Tout le processus de corruption qui a eu lieu en Ukraine est le résultat de la politique des USA menée au plus haut niveau jusqu'en 2016 lorsque Donald Trump arrive à la Maison-Blanche contre toute attente et alors que Hillary Clinton était la candidate du système. Cette élection a rebattu les cartes dans la mesure ou Trump est quelqu'un sur lequel ils n'avaient aucun moyen de pression. Afin de court-circuiter l'action de Trump, il a donc été décidé de monter une manipulation afin de faire croire que Donald Trump était un «agent russe».

A posteriori, on pourrait donc être tenté de penser que le déclenchement de la guerre en Ukraine allait faire capoter tous leurs plans. C'est ignorer le degré d'auto-intoxication des élites occidentales, lesquelles s'étaient convaincus qu'après huit ans de formation d'une armée ukrainienne d'environ 800 000 hommes, que cette dernière serait en mesure de défaire l'armée russe.

On en revient toujours aux préjugés des occidentaux concernant leur perception de la Russie comme étant un État arriéré. Washington et Bruxelles n'ont visiblement pas tenu compte des prouesses Russes en Syrie et ils se sont dit que Moscou n'aurait pas les moyens de faire face à une armée bien équipée opérant dans le cadre d'une guerre de haute intensité. D'autant qu'à la base l'idée n'est pas tant de battre la Russie mais de l'affaiblir. Les Américains prévoyaient de longue date l'ouverture de plusieurs fronts à la périphérie de la Russie afin d'épuiser ses ressources et ses hommes. L'objectif ultime était de créer les conditions propices à une remise en cause du pouvoir par la population et donc à un changement de régime. Ce en quoi ils se sont totalement fourvoyés.

Mais il existe aussi un aspect idéologique qui nie aux Russes toute forme de capacité propre à déjouer les plans de l'Occident Collectif. Les néo conservateurs fonctionnent comme une chambre d'écho qui ne souffre d'aucune opinion divergente tant dans la façon de projeter le message auprès de l'opinion que dans le cadre de leurs échanges en interne. N'oublions jamais les déclarations de feu le sénateur John McCain pour qui la Russie n'était jamais rien d'autre «qu'une station-service avec des armes nucléaires».

L'objectif des néo conservateurs consistait à entretenir une guerre d'usure à l'issue incertaine. Cette guerre d'épuisement permettrait de saigner la Russie et d'enrichir le complexe militaro-industriel, tout en agitant auprès du public le spectre d'une menace omniprésente pour continuer à mobiliser les esprits. Tout ça est parfaitement cohérent et si par le plus grand des hasards ils parvenaient à éliminer Poutine, ils pourraient alors mettre en place le démembrement de la Russie. Il existe des organisations financées par la NED (National Endowment for Democracy) qui s'occupent de mettre en avant le concept du «colonialisme russe» en prétendant que la guerre en Ukraine révèle à quel point il existe un impérialisme et un colonialisme russes. Il s'agirait donc de libérer les peuples qui vivent sous le joug russe ! Or, les Russes du quotidien ont aujourd'hui parfaitement intégré les objectifs des Occidentaux les concernant. C'est ce qui explique sans doute en partie le rassemblement massif de la population autour de la candidature de Vladimir Poutine lors des dernières élections.

Selon vous, que va devenir l'occident lorsque la Russie aura gagné sa guerre ?

Du point de vue des Russes, ces derniers ont fini par comprendre que 25 ans d'engagements non tenus entérinaient la prise de conscience qu'il n'y a rien à attendre des occidentaux. Moscou attendra donc l'émergence d'une nouvelle génération de dirigeants, sachant qu'il n'y a rien à tirer de cette classe actuelle. Partant de là, Moscou va probablement chercher à ériger une sorte de cordon sanitaire et laisser les choses se décanter. Il est clair que pour sa part, l'occident se dirige vers des moments très difficiles. Nous en aurons un aperçu avec les élections européennes du 9 juin prochain. Tous les partis de gouvernements s'apprêtent à subir une défaite cuisante. Est-ce que ça suffira pour faire basculer le parlement européen vers le réalisme ? Sans doute pas, mais on peut espérer que cette recomposition mettra un frein aux bellicisme actuel.

De toute évidence, le réel commence à prendre le pas sur la propagande. On doit donc s'attendre à une répression accrue de la part de la classe dirigeante occidentale. Tous les problèmes seront naturellement imputés à l'influence russe. Il est par exemple fort probable que l'AFD allemande soit déclaré illégal parce que «dangereux pour la démocratie». En France, on a vu poindre à l'assemblée nationale et au sénat des commissions bidons afin de «recenser» l'influence russe dans la politique française. Ca va donc être la chasse aux «agents russes» tout azimut !!! Quant à savoir si cette nouvelle chasse aux sorcières va se caractériser par l'incarcération, rien n'est moins sûr. Plus l'effondrement de l'économie va s'accentuer, plus le système va perdre pied. La répression sera de plus en plus violente. On voit déjà ce phénomène en action en Ukraine : tous ceux qui pointent les contradictions internes du régime sont automatiquement inculpés de haute trahison. Tout le système est vérolé. On fait les fonds de tiroirs et on consolide autour des collabos. On neutralise tous les éléments récalcitrants tout en mettant en place une censure de guerre. On fait marcher la planche à billet afin de financer un dernier grand raout et envoyer tous les «inutiles» à l'Est.

Nous étions dans le discours «jusqu'au dernier Ukrainien», vous pensez qu'ils peuvent aller plus loin ?

Le «jusqu'au dernier Ukrainien» sert effectivement à préparer les esprits avant l'inéluctable entrée effective de l'OTAN dans le conflit. Avant d'entrer en guerre, Macron et ses complices doivent soigneusement et progressivement travailler la population. Les discours prononcés ces derniers mois ressemblent furieusement au préambule d'une escalade. Il leur faut militariser une jeunesse dont beaucoup sont ou seront au chômage dans l'espace de l'UE. La Grande Bretagne a d'ailleurs annoncé le retour du service militaire obligatoire. Pour conjurer le spectre du chômage de masse, le système en faillite leur fait miroiter l'aventure tout en oubliant de leur dire que la guerre est tout sauf un jeu vidéo.

Officiellement la France compte à ce jour 3500 militaires déployés en Roumanie qui participent à la construction de ce qui sera la plus grande base de l'OTAN en Europe. Le choix de cet emplacement géographique (à proximité d'Odessa) est tout, sauf une coïncidence. Les intérêts qui se cachent derrière l'OTAN ne sauraient tolérer que Kiev soit amputé de tout accès à la Mer Noire.

Vous pensez qu'une négociation de paix est actuellement envisageable ?

Les gros fonds d'investissement américains ont acheté environ les deux tiers des terres arables de l'Ukraine. Certaines de ces terres sont passées sous contrôle russe. Ces mastodontes financiers ont payé d'avance et il est hors de question que la Russie les prive de dessert. Je pense donc qu'ils iront jusqu'à contaminer la région en bombardant la centrale nucléaire de Zaporijia. S'ils ne peuvent pas mettre la main sur ces terres, personne d'autre ne le pourra. Ils préfèreront rendre des zones entières inhabitables plutôt que de concéder ce qu'ils considèrent comme étant leur chasse gardée. On a affaire à des fous furieux.

Lorsque l'on entend aujourd'hui Emmanuel Macron dire que la France n'a pas d'Histoire, pas de culture, c'est le même discours néo-conservateur ?

On a surtout affaire à des personnages fait d'argile à l'instar des Golems. Ils répètent tous le narratif qu'on leur a inculqué et ne sortent pas du cadre. Cependant, l'orgueil précède la chute et ces gens-là sont dévorés par l'hubris. C'est ce qui caractérise toute cette folie guerrière ambiante. L'hubris au cœur du système prédatorial néolibéral, à défaut de pouvoir investir de nouveaux marchés dans le cadre des politiques économiques menées depuis 30 ans, finit par cannibaliser les forces vives au sein de ses propres zones d'influence. En toute logique, le corps humain est devenu le nouvel horizon indépassable convoité par les grandes firmes pharmaceutiques et l'objet d'expérimentations toujours plus invasives en matière de surveillance et de traçage. C'est surtout ça le Grand Reset. Les populations sont devenues des produits. Le but n'est ni plus ni moins l'accaparement du vivant. Dans la province France, Il y a toujours un représentant de BlackRock présent au Conseil des Ministres. En cela, Macron n'est qu'un prurit dont nombre de Français aimeraient se débarrasser, à l'instar d'un Zelensky qui n'a désormais de légitimité que celle que lui accordent ses maîtres. La fin du conflit sonnera l'arrêt de mort de Zelensky, ne serait-ce que parce qu'il en sait trop et que ses maîtres ne courront pas le risque de le voir s'épancher auprès des Russes.

source : RusRéinfo

https://reseauinternational.net/lukraine-le-terrain-de-jeu-des-neo-conservateurs-americains/
#7
Europe / Les armées fantômes de l’OTAN
Last post by JacquesL - 02 Juin 2024, 10:22:36 PM
Les armées fantômes de l'OTAN



par Régis de Castelnau

Depuis février 2022 se déroule en Europe centrale une guerre de haute intensité entre pairs. Ce qui ne s'était pas produite depuis 1945. Ce conflit est dominé par la Russie.

Le psychopathe incompétent qui nous sert de président continue ses rodomontades. Sans peur du ridicule, il annonce qu'il déclare la guerre à la Russie en brandissant des cartes sur papier A4. Continuant à se déconsidérer dans le monde entier, voilà que maintenant il paraît qu'il veut annoncer une «coalition la volonté» contre les Moujiks lors des cérémonies de commémoration du 6 juin. Les bredouillis de Biden sur l'autorisation de frapper la Russie dans la profondeur, les jappements des chihuahuas baltes, les piqûres d'épingle contre certaines installations de la triade nucléaire russe inquiètent. C'est compréhensible, et cela provoque chez nous quelques cris d'orfraie.

Le problème, c'est que les dirigeants occidentaux sont incompétents. Heureusement, quoi qu'en dise David Pujadas, les Russes sont rationnels et sensés.

Nous publions une analyse de l'état des forces, qui nous explique pourquoi l'implication de l'OTAN n'est pas réalisable.

Aurelien est le pseudonyme d'un spécialiste qui intervient sur Substack. On peut retrouver ici l'original de l'article.

*



Alors que la phase militaire de la crise en Ukraine entre dans sa longue phase finale, dont les conséquences sont désormais indubitables pour tous ceux qui ont des yeux pour voir, on pourrait espérer que les experts, quelles que soient leurs opinions personnelles sur l'équipe de football qu'ils aimeraient voir gagner, acceptent la réalité et commencent à critiquer l'Europe et le monde pour la victoire russe. Pourtant, l'emprise de la pensée conventionnelle et la peur d'abandonner les croyances sacrées sur le monde sont telles que cela se produit rarement. En effet, de tous les points de vue idéologiques, nous entendons parler d'une nouvelle étape menaçante dans l'évolution de la crise, celle de l'intervention de l'OTAN, ou, comme je suppose que nous devrions l'écrire, de l'INTERVENTION de l'OTAN. Pour certains, la seule façon de «vaincre» la Russie et «d'arrêter Poutine» est que l'OTAN «s'implique», tandis que pour d'autres, une telle intervention est un expédient impérialiste américain désespéré qui ne fera que provoquer une Troisième Guerre mondiale et la fin du monde.

Si vous avez lu certains de mes précédents articles, vous vous rendrez compte que ces deux arguments sont complètement faux. Mais même si moi-même et d'autres écrivains beaucoup plus éminents et largement lus, le disons depuis un certain temps, cela ne semble guère avoir été pris en compte. C'est donc un texte que je pensais ne jamais avoir besoin d'écrire, mais qui semble maintenant nécessaire. Cela entre dans ce que l'on pourrait appeler des détails atroces, mais dans ce genre de sujet, le diable est dans le détail, ou même dans le détail du détail. Cela dit, il y a beaucoup plus de niveaux qu'il ne couvre pas, sur lesquels des personnes qui sont de bien plus grands experts militaires que moi peuvent commenter, mais s'en tiennent plutôt à une vue d'ensemble. Donc....

Alors que je réfléchissais à la manière d'aborder cet essai, je suis tombé sur le fantôme du grand penseur militaire prussien Carl von Clausewitz et, un peu contre mes attentes, il a volontiers accepté de me livrer quelques réflexions d'ouverture. J'ai ensuite noté notre conversation, et elle s'est déroulée à peu près comme ceci :

Aurélien : Merci beaucoup d'avoir accepté de parler sur mon site, d'autant plus que je vous ai déjà fait appel à plusieurs reprises.

Clausewitz : Ah, pas du tout. Vous voyez, les gens me comprennent complètement et me citent mal depuis deux cents ans maintenant, et ça ne s'améliore pas. Ceci en dépit du fait que je ne pense pas que le tome I de De la guerre – le seul que je n'aie jamais vraiment terminé – pourrait être beaucoup plus clair, et que vous pouvez le lire et l'absorber en un après-midi.

Aurélien : Et quel est le message essentiel que, selon vous, les gens ne comprennent pas actuellement ?

Clausewitz : Écoutez, c'est très simple. L'action militaire est elle-même une affaire technique qui peut bien ou mal se passer, mais ce résultat n'a d'importance que dans la mesure où il est lié à un objectif politique que vous souhaitez atteindre. Par «politique» – puisque nous parlons en anglais – je n'entends pas la politique des partis, j'entends la politique de l'État lui-même : en d'autres termes, ce que le gouvernement essaie de réaliser. (En allemand, c'est le même mot.) Mais la condition préalable absolue est que le gouvernement ait une idée de ce qu'il veut réaliser et une idée de la manière dont cela pourrait se produire. En particulier, il doit identifier ce que j'appelle le centre de gravité, c'est-à-dire la cible la plus importante contre laquelle vous dirigez vos efforts, et qui permettra d'atteindre cet objectif pour vous. A mon époque, il s'agissait souvent de l'armée ennemie, mais cela pouvait aussi être la capitale, la force d'une coalition ou encore le moral de la population. En fin de compte, ce que vous visez réellement, c'est le processus décisionnel de l'ennemi. Comme je l'ai dit dans mon livre, la guerre consiste à forcer notre ennemi à faire ce que nous voulons, pas seulement une destruction inconsidérée. De nos jours, nous ne parlons pas de guerre à la légère et nous n'avons pas toujours de simples ennemis. Je dirais donc que «toute opération militaire doit avoir un objectif ultime, non militaire, sinon c'est une perte de temps».

Aurélien : Alors, où allons-nous à partir de là ?

Clausewitz : Eh bien, bien sûr, il ne suffit pas d'avoir un plan stratégique, aussi bien défini et sensé soit-il. Vous avez besoin de capacités militaires, tant en termes d'équipements et d'unités que de formation et de compétences professionnelles, pour mettre en œuvre ce plan. Nous disons donc qu'au-dessous du niveau stratégique et de la planification stratégique, vient le niveau opérationnel, où vous essayez de rassembler toutes les activités plus détaillées de niveau tactique de vos forces individuelles, dans un plan cohérent, pour obtenir un résultat. qui rend l'objectif stratégique possible. Et historiquement, depuis l'époque d'Alexandre, c'est toujours la partie la plus difficile.

Aurélien : Et dans la guerre actuelle ?

Clausewitz : Eh bien, la façon la plus simple de le dire est que, même si les deux parties ont eu des objectifs stratégiques, seuls les Russes ont réellement eu des plans stratégiques et opérationnels appropriés. L'Occident souhaite depuis longtemps renverser le système actuel en Russie et, plus récemment, ses dirigeants ont également craint la puissance militaire croissante de la Russie. Mais tout cela est très incohérent et semble désespérément et paradoxalement mêlé à des croyances de supériorité raciale et culturelle sur les Russes. Le résultat est qu'il n'y a jamais eu de véritable plan stratégique, au-delà de l'espoir que le renforcement de l'Ukraine, par exemple, affaiblirait d'une manière ou d'une autre le système russe. Et quant à l'Ukraine elle-même, eh bien, l'Occident n'a jamais vraiment eu de plan stratégique, encore moins opérationnel : juste beaucoup de postures et d'initiatives déconnectées. Si l'on veut, cela revenait simplement à maintenir la guerre dans l'espoir que la Russie s'effondre. Ce n'est pas une façon de mener une guerre à mon avis : les éléments ne sont tout simplement pas connectés entre eux, et dans ce cas, vous ne pouvez pas gagner. Et maintenant, je dois aller discuter avec Tchoukhatchevski et Patton, qui sont toujours obsédés par la guerre de manœuvre en Ukraine.

Et c'est là que la conversation s'est terminée. Mais cela m'a fait penser que l'obstacle le plus fondamental à toute «implication» de l'OTAN en Ukraine est conceptuel. Personne ne sait vraiment à quoi cela sert ni, à quoi cela ressemblerait. Personne ne sait ce que cela serait censé accomplir, ni quel serait «l'état final», en langage technique.

C'est à peu près le cas depuis le début. À tout moment, au moins depuis la fin 2021, l'Occident a été surpris par les actions russes et a dû se démener pour suivre le rythme. Les projets de traités de décembre 2021 n'étaient pas anticipés et n'ont suscité aucune réponse occidentale cohérente. La constitution ultérieure des forces russes a été mal comprise : certains pensaient qu'aucune invasion n'était planifiée, d'autres ont mal compris la nature de l'invasion elle-même et quels en étaient les objectifs. Depuis lors, l'Occident a pris au moins un pas de retard, se surprenant continuellement et réagissant aux actions russes. En outre, bon nombre de ses propres actions ont été basées sur ce qui était réellement possible (attaquer la Crimée, envoyer certains types d'équipement) plutôt que sur des actions susceptibles d'aider l'Occident et l'Ukraine à rattraper les Russes, et encore moins à prendre l'initiative. Tout cela contrevient à l'un des principes éternels de la guerre, qui est la sélection et le maintien du but. L'Occident n'a pu identifier aucun objectif à son implication, sauf celui qui est par définition impossible sur le plan militaire (restauration des frontières de l'Ukraine de 1991) ou celui qui n'est qu'un fantasme politique (le retrait de Poutine du pouvoir). disent que l'Occident n'a pas d'objectifs en tant que tels, mais plutôt une série d' aspirations vaguement définies.

Il existe un exemple légèrement technique mais intéressant qui a beaucoup contribué à clarifier ce genre de situation, alors permettez-moi de faire un bref détour. Pendant la guerre de Corée, de nombreux combats ont eu lieu entre des chasseurs américains F-86 et des MiG-15 pilotés souvent par des pilotes chinois et parfois russes. Les caractéristiques techniques de l'avion étaient très similaires et la différence dans les compétences des pilotes n'était pas grande. Pourtant, le F-86 est sorti vainqueur la plupart du temps. John Boyd, alors officier de l'US Air Force, a étudié le problème et s'est rendu compte que, dans une situation où les victimes ne pouvaient être obtenues de manière fiable qu'en se plaçant derrière l'ennemi, cela nécessitait de se tourner plus étroitement que votre adversaire. Il est apparu que le F-86 disposait d'un avantage modeste, mais en réalité vital, et qu'après plusieurs séries de manœuvres, il était généralement capable de se positionner derrière les avions ennemis. L'importance de ceci était que le pilote américain conservait l'initiative, tandis que le pilote ennemi essayait toujours de secouer le F-86 de sa queue.

Boyd a ensuite systématisé ce processus en le divisant en quatre étapes. Le premier est l'Observation («que puis-je voir ?»), le deuxième est l'Orientation («qu'est-ce que cela signifie ?»), le troisième est la Décision («qu'est-ce que je vais faire ?») et le dernier, bien sûr. , c'est l'Action. Et puis tu recommences. Collectivement, ces étapes sont connues sous le nom de cycle Boyd, ou plus familièrement la «boucle OODA». Mais ce que Boyd a réalisé, c'est que celui qui réagit le plus rapidement peut en fait pénétrer dans la boucle de l'ennemi, de sorte qu'au moment où l'ennemi est prêt à agir, la situation a changé et le processus de décision doit tout recommencer. Cela s'applique de manière omniprésente, depuis le combat original entre avions jusqu'au niveau stratégique.

C'est en effet la situation dans laquelle se trouve l'Occident depuis le début de la crise : courir pour rattraper son retard. Les Russes ont prouvé (sans surprise s'ils étudient l'histoire) qu'ils étaient prompts à adapter leurs tactiques, à modifier et à introduire de nouvelles armes. Ce n'est pas le cas de l'Occident. Ainsi, nous voyons maintenant les Ukrainiens transférer frénétiquement leurs forces d'une manière ou d'une autre pour faire face à la dernière attaque, et ni eux ni leurs sponsors occidentaux ne savent avec certitude quelles attaques sont réelles et lesquelles ne sont que des feintes. En effet, il est peu probable que l'Ukraine et l'Occident aient jamais pris l'initiative de cette guerre : même la célèbre offensive de 2023, je dirais, a été essentiellement imposée à l'Ukraine par les Russes dans le but d'épuiser davantage leur propre armée, et les forces occidentales l'aide qu'ils avaient reçue.

Or, une explication de cette disparité nous ramène en réalité aux caractéristiques techniques : non pas des avions, cette fois, mais des organisations. Le groupe dispersé du Grand Ouest qui soutient l'Ukraine est divisé entre lui-même, et son acteur le plus influent, les États-Unis, est divisé en lui-même. La Russie est une puissance unique, dotée d'un degré manifestement élevé de cohérence. (L'unité de commandement est d'ailleurs un principe militaire dans certaines traditions.) Même dans des circonstances idéales, l'Occident sera donc plus lent à réagir que les Russes, et les circonstances sont loin d'être idéales. Les Russes ont donc, et auront dans un avenir proche, l'initiative et les avantages d'une boucle OODA plus rapide.

Parce que l'Occident n'avait pas de plan stratégique au départ, et seulement des objectifs stratégiques très vagues, et parce qu'il n'a jamais eu l'initiative et ne peut pas réagir aussi vite que les Russes, parler d'une «implication» de l'OTAN est fondamentalement vide de sens. Il est vrai, à un certain niveau, que l'OTAN pourrait se désarmer encore plus rapidement en envoyant quelques unités en Ukraine, pour y être anéanties par des bombes planantes et des missiles à longue portée sans voir l'ennemi, mais cela ne répond pas à la question de savoir ce que sera l'ennemi. Et ne répond pas non plus à la question de savoir à quoi servirait réellement le déploiement de telles forces.

Comme souvent, face à ce genre de problème, les dirigeants politiques se replient sur un brouillard de généralités. On nous dira que tel ou tel déploiement vise à «montrer à Poutine qu'il ne peut pas gagner» ou à «démontrer la détermination de l'OTAN à résister à l'agression». Le problème, bien entendu, consiste à traduire ce genre d'aspiration trouble (puisqu'il ne s'agit même pas à proprement parler d'un objectif stratégique) pour le type de plans opérationnels et tactiques dont parlait Clausewitz. En pratique, cela revient généralement à faire quelque chose pour le plaisir de faire quelque chose, ce qui est une mauvaise idée infaillible, et conduit souvent à des décisions prises à travers le pseudo-syllogisme tripartite que j'ai souvent cité : il faut faire quelque chose, c'est quelque chose. Alors faisons-le.

Imaginez, si vous voulez, les trente-deux membres actuels de l'OTAN autour de la table, discutant de ce qui «peut être fait». Même le principe de «faire quelque chose» serait controversé, et les États-Unis eux-mêmes risquent de toute façon d'être amèrement divisés sur la question et auront du mal à prendre position. Les pays qui ne peuvent pas ou ne veulent pas envoyer de troupes seront plus enthousiastes que ceux qui le peuvent. Les États-Unis voudront commander l'opération, même s'ils ne déploient aucune troupe. L'opération devra être commandée depuis Mons car il n'existe pas de QG dotés de capacités similaires ailleurs en Europe. Il y aura d'interminables débats sur qui commandera la force elle-même, qui contribuera à son QG, quelles seront les lignes hiérarchiques politiques et même quelles seront ses règles d'engagement, puisque les pays de l'OTAN ont des lois différentes sur l'usage de la force à l'extérieur. Pour un conflit armé général ? Oh, et que va réellement faire cette force ? Quel est son objectif et comment saurons-nous s'il a été atteint ? Il faudra probablement des jours de discussions pour déterminer quelles sont les décisions qui doivent réellement être prises.

De plus, la décision devra être unanime : toute velléité de désaccord interne «fera le jeu des Russes». Un temps et des efforts énormes seront donc consacrés à des plans et des objectifs terriblement complexes et contradictoires, avec quelque chose pour tout le monde, et rien qui puisse prêter à de sérieuses objections. Nous sommes déjà venus ici : l'exemple classique est le déploiement de la FORPRONU en Bosnie de 1992 à 1995, qui souffrait du problème fondamental suivant :
(1) de nombreuses nations voulaient que quelque chose «soit fait», mais pas par elles-mêmes, et
(2), il n'y avait rien de valable qu'une force militaire puisse réellement faire. Cela a produit un mandat chaotique et fréquemment changeant, variant selon l'équilibre des forces au sein du Conseil de sécurité, qui était impossible à mettre en œuvre (les forces n'étaient tout simplement pas disponibles) et était inutile pour les commandants sur le terrain. Toute «implication» de l'OTAN serait bien plus compliquée que cela.

Mais supposons simplement que l'état-major militaire international soit envoyé pour préparer des options et qu'il découvre qu'il n'y en a que deux. Il s'agit (1) d'une force expéditionnaire destinée à combattre les Ukrainiens et de tenter de conserver, et si possible de récupérer, un territoire, et (2) d'être une présence purement démonstrative, quelque part dans une zone relativement sûre, dans l'espoir de «décourager» les Russes d'attaquer, ou du moins de faire valoir un argument politique, quel qu'il soit. Nous aborderons les aspects pratiques spécifiques des différentes options dans un instant, mais nous devons d'abord comprendre que, dans les deux cas, il existe un certain nombre de questions préalables courantes auxquelles il faut répondre.

Combien de temps est-ce que cela prendrait ?
Non seulement il faut tenir compte du temps nécessaire à la formation et au déploiement, mais même dans ce cas, on ne peut pas laisser indéfiniment les forces sur le terrain en opération. Les nations effectuent généralement une rotation des forces après un déploiement de 4 à 6 mois. Cela signifie que quelle que soit la taille de la force envoyée, il doit y en avoir une autre derrière, qui s'entraîne et se prépare. Et derrière ça, un autre. Si vous n'y parvenez pas, les Russes n'auront qu'à attendre et vos forces rentreront chez elles. En fonction de la taille de la force qu'elle souhaite envoyer, l'OTAN constaterait probablement que, pour des raisons politiques et de ressources, elle pourrait soutenir un maximum de deux déploiements.

Quelle est la posture de force ?
La situation juridique serait compliquée, c'est le moins qu'on puisse dire. Peu de pays de l'OTAN seraient heureux d'être explicitement parties au conflit, car cela exposerait leurs propres territoires nationaux à des attaques contre lesquelles ils n'auraient aucune défense, sans pouvoir frapper utilement la Russie. Il faudrait trouver une formule compliquée qui leur permettrait de répondre aux attaques russes, mais sans déclencher un conflit (ce qui serait de toute façon suicidaire). L'aéroport dont ils dépendent pour leur réapprovisionnement ? Que se passe-t-il lorsque des avions russes patrouillent continuellement juste en dehors de la portée d'engagement mais ne manifestent aucune activité hostile ? Que se passe-t-il lorsqu'un missile survole la force de l'OTAN et frappe une cible à cinq kilomètres ? Que se passe-t-il lorsque les troupes russes passent fréquemment, prennent des photos et exigent finalement que les troupes occidentales quittent la zone avant une certaine date sous peine de subir des conséquences non précisées ? Que se passera-t-il si les Russes coupent l'eau douce et empêchent l'approvisionnement en nourriture ?

Individuellement, ce type d'éventualités peut être géré par une seule nation avec des instructions claires. Le problème réside dans la recherche d'une sorte de consensus sur ce qu'il faut dire au commandant avant le début de la mission, et d'une manière de réagir aux développements inattendus. Le risque est d'envoyer des troupes armées d'une sorte de salade de mots qui dit tout et rien au commandant, et que lorsque quelque chose de véritablement inattendu se produit, le système se bloque, incapable de prendre une décision. Et nous pouvons supposer que les Ukrainiens tenteront d'impliquer l'OTAN dans les combats, par un subterfuge ou un autre, y compris, par exemple, en lançant des attaques depuis les territoires où les troupes de l'OTAN sont déployées, avec des armes occidentales.

Que se passerait-il si les choses tournaient mal ?
La crédibilité d'un déploiement militaire dépend dans une certaine mesure de sa capacité à réagir aux événements et à faire face à des problèmes inattendus. Il est hautement improbable qu'une force de l'OTAN envoyée en Ukraine, quelle que soit sa taille, dispose de réserves facilement disponibles et ne puisse donc pas s'intensifier. Durant la guerre froide, il existait une unité militaire multinationale de l'OTAN portant le titre accrocheur de Force mobile (terrestre) du Commandement allié en Europe, familièrement connue sous le nom d'AMF(L). Il s'agissait d'une force facilement disponible, capable d'un déploiement rapide en cas de crise. Mais l'essentiel était qu'il ne s'agissait que de la pointe de la lance, et qu'elle pourrait être rapidement renforcée si la crise s'aggravait. Cela pourrait donc (selon l'OTAN) remplir une fonction de dissuasion. La même chose n'est pas possible en Ukraine, même en principe. Et si une force de l'OTAN était réellement attaquée ? Se retirerait-il ? Essayerait-il de se battre ? Jusqu'à quel niveau de victimes ? Que se passe-t-il s'il subit un bombardement d'armes telles que des missiles ou des bombes planantes, ou une attaque massive de drones, auxquels il est incapable de répondre ? Que se passe-t-il si, après quelques tirs démonstratifs, la force est menacée de destruction si elle ne se retire ? Non seulement cela provoquerait une crise politique au sein de l'alliance, mais il est tout à fait possible que des nations individuelles retirent leurs forces du commandement de l'OTAN et les ramènent chez elles.

Comment allons-nous fonctionner ?
Alors que Clausewitz s'éloignait, il tourna la tête et cria «n'oubliez pas la doctrine !» Il avait bien sûr raison. La doctrine est ce qui indique aux militaires comment combattre, et elle doit être pratiquée régulièrement afin que les commandants à tous les niveaux la connaissent et n'aient pas besoin de se faire dire quoi faire. Durant la guerre froide, l'OTAN avait un concept de défense qui impliquait de se défendre le plus près possible de la frontière pour des raisons politiques et de se rabattre sur ses lignes d'approvisionnement et ses réserves. Pendant ce temps, les forces aériennes tenteraient de détruire les forces soviétiques de deuxième et troisième échelons, d'attaquer les centres logistiques et les aérodromes, tout en maintenant la supériorité aérienne sur l'Europe occidentale. Il existait des plans opérationnels très détaillés : par exemple, le 1er corps (britannique), renforcé à son effectif de guerre d'environ 90 000 hommes, était chargé d'arrêter la troisième armée de choc soviétique. L'espoir était qu'à mesure que l'Armée rouge avançait vers un territoire inconnu, plus éloigné des approvisionnements, elle pourrait éventuellement être stoppée à l'est de ce qu'on appelait la ligne Omega, où l'armée de l'OTAN aurait le droit de demander la libération d'armes nucléaires tactiques. Le point important à ce sujet est que toutes sortes de conséquences doctrinales en découlaient à différents niveaux, et que cette doctrine pouvait être écrite, enseignée, mise en pratique et révisée.

Rien de tout cela n'existe aujourd'hui. L'OTAN, en tant qu'alliance, ne dispose pas vraiment de doctrine militaire, et certainement pas adaptée à la situation actuelle. Le déploiement en Bosnie en 1995 n'était pour l'essentiel qu'une simple tentative, et le déploiement en Afghanistan représentait un type de guerre totalement différent. Il n'existe aujourd'hui dans aucune armée de l'OTAN aucun officier supérieur ayant l'expérience du commandement de grandes opérations et, comme la durée moyenne de service d'un soldat est généralement de 7 à 8 ans, la plupart des armées de l'OTAN n'ont aucun soldat ayant participé au combat, et probablement pas beaucoup. les officiers non plus. Les Russes ont certes retenu la doctrine militaire de l'ère soviétique pour les combats à grande échelle et de haute intensité, mais nous avons vu avec quelle rapidité ils ont dû la modifier en Ukraine. L'OTAN ne pourrait jamais s'attendre à une supériorité aérienne sur un champ de bataille en Ukraine, et elle n'a aucune doctrine (ni aucun équipement) pour combattre dans des conditions de supériorité aérienne ennemie. Il n'a pas de doctrine pour faire face aux bombes planantes lancées à partir de distances où l'avion lanceur ne peut pas être détecté ou du moins sa cible est inconnue, ni de doctrine pour faire face aux attaques par missiles balistiques et essaims de drones. (Oui, il dispose d'un équipement capable de détruire théoriquement des drones, mais d'aucune doctrine pour faire face à une attaque sophistiquée par essaim de drones à l'aide de leurres. Ses troupes ne sauraient tout simplement pas quoi faire.)

De plus, nous nous dirigeons vers une conception de guerre où les unités ennemies sont faciles à trouver et à détruire, et où l'un des principes de guerre – la concentration des forces – ne s'applique plus comme autrefois. D'après les vidéos disponibles, la plupart des attaques sont désormais à petite échelle, mais coordonnées sur une zone très vaste. Ainsi, la guerre ressemble aujourd'hui à un jeu d'échecs joué sur un échiquier de deux cents cases de côté, avec peut-être une centaine de pièces par joueur. Il s'agit d'un type de guerre qui confie d'immenses responsabilités aux officiers subalternes et aux sous-officiers, qui doivent tous être soigneusement formés à la même doctrine et disposer d'équipements de communication totalement interopérables et très sophistiqués. Et même alors, nous avons vu que les nouvelles unités employées par les Russes dans la direction de Kharkov commettent toutes sortes d'erreurs lors de leurs premiers affrontements avec l'ennemi.

L'OTAN n'a rien de tout cela : ses contingents nationaux ne peuvent même pas nécessairement se parler, ses troupes n'ont pas de doctrine commune et elle n'a absolument aucune idée institutionnelle de la manière de mener une guerre de ce type, même si, par miracle, un un objectif opérationnel pourrait être convenu. En fait, l'OTAN n'a jamais eu de doctrine opérationnelle offensive, ni de doctrine pour la défense des positions fortifiées statiques, comme l'a fait l'Ukraine. Sa seule doctrine consistait en une retraite combattante le long de ses propres lignes de communication. Il n'y a donc pas non plus de précédent historique à utiliser.

Jusqu'ici tout va mal, pensez-vous peut-être, mais ce n'est que l'aspect cérébral du problème, bien que sans doute le plus important. (Aucun équipement sophistiqué ne vous sera d'aucune utilité si vous ne savez pas quoi en faire.) Il y a au moins deux autres obstacles majeurs à surmonter, et le premier consiste en fait à rassembler une force : ce que les professionnels appellent la génération de force. À son tour, cela comporte une composante à la fois politique et militaire. Si l'OTAN devait un jour «s'impliquer», alors la force devrait ressembler à une force internationale, avec au moins des contingents symboliques provenant de la grande majorité des 32 pays de l'OTAN, et toutes les nations devraient apporter publiquement leur soutien politique. Dans le passé, cela a constitué un problème majeur : le déploiement international en Afghanistan en 2002 a été retardé pendant des semaines tandis que les députés allemands étaient rappelés des plages de Croatie pour donner l'approbation nécessaire à la participation des forces de leur pays. La plupart des pays doivent surmonter des obstacles juridiques ou parlementaires avant de pouvoir déployer des troupes en dehors du territoire national. Les chances qu'un obstacle politique majeur se dessine à un moment donné sont probablement de l'ordre de 100 %, même avec un petit déploiement.

Deuxièmement, la force doit avoir une structure crédible. Ce n'est pas une bonne chose que 25 des 32 nations se portent volontaires pour fournir un soutien logistique dans la zone arrière depuis la Pologne. L'état-major militaire international devra adopter le concept finalement convenu et développer une structure de force pour y répondre. Ensuite, ils devront demander aux nations de fournir les unités. Bien entendu, la politique, tant nationale qu'internationale, est également impliquée ici. Les nations pourraient très bien offrir, ou refuser d'offrir, des forces pour des raisons qui n'ont rien à voir avec la mission ostensible. Certains types d'unités peuvent être rares : les communications stratégiques en sont un bon exemple. De nos jours, peu de pays ont l'expérience d'opérer en dehors de leur territoire national, et si vous disposez d'un seul régiment de transmissions opérationnel, risquez-vous de le perdre ? Il y aura également les habituelles disputes vicieuses sur le commandement. Dans la plupart des opérations internationales, il existe ce qu'on appelle une «nation-cadre», qui fournit le commandant et environ 70 % de l'état-major du quartier général, garantissant le bon fonctionnement des choses. Il est courant de changer de nation tous les six mois environ lors des missions internationales, mais cela pourrait poser un problème en Ukraine. À partir de tout cela, il faut construire une force correctement équilibrée, capable, du moins en théorie, de mener à bien une mission.

Et quelle serait cette mission ? Eh bien, nous arrivons ici au cœur du problème. Je pense qu'il est clair que l'OTAN ne peut rien faire d'utile sur le plan militaire pour influencer l'issue des combats. Par conséquent, tout déploiement sera essentiellement théâtral, visant autant l'opinion publique nationale que celle des Russes. Cette dernière affirmation peut paraître surprenante à certains, malgré ce que j'ai déjà dit, mais considérez simplement quelques éléments. Il est notoire que les armées occidentales ont laissé leur capacité à mener des guerres conventionnelles de haute intensité s'évaporer presque à néant. Comme je l'ai souvent souligné, c'est très bien tant que vous ne cherchez pas à contrarier un grand État qui ne l'a pas fait. Comme vous l'aurez compris au cours des discussions jusqu'à présent, l'OTAN serait confrontée à d'énormes problèmes de coordination, de doctrine et de génération de forces, même si elle parvenait à se mettre d'accord sur un objectif. Ses troupes ne sont pas entraînées pour ce genre de guerre et n'ont jamais opéré ensemble. Mais les unités sont là, n'est-ce pas ? Et le matériel ?

Pas vraiment. Il faudrait un essai séparé pour entrer dans les détails, mais vous pouvez vérifier par vous-même la taille et la composition des armées occidentales, et avec quelques calculs, vous pouvez voir que l'Occident aurait du mal à déployer une force. plus puissante que les neuf brigades entraînées et équipées par l'Occident pour la Grande Offensive de 2023, qui ont juste rebondi sur les forces russes sans rien réaliser de notable. Et ces brigades comprenaient un certain nombre d'unités et de commandants expérimentés. Une force de l'OTAN devrait couvrir de longues distances, sans couverture aérienne ni protection contre les attaques à longue portée, simplement pour être en mesure de combattre. Et une grande partie de son équipement ne serait pas meilleur, voire inférieur, à celui des unités participant aux attentats de 2023.

Mais qu'en est-il des Américains, me demanderez-vous ? Eh bien, on dit souvent que les États-Unis ont «cent mille soldats en Europe». Mais si vous visitez le site Web du Commandement américain en Europe, vous verrez de nombreuses photos et vidéos astucieuses, des histoires réconfortantes d'activités de coopération et de formation, ainsi que des articles sur les rotations des troupes, les exercices et les plans visant à baser davantage de troupes américaines en Europe. Bientôt maintenant. Mais il n'y a presque rien sur la force de combat réelle, et de nombreux liens vers des niveaux inférieurs renvoient à des vidéos et à des articles de presse. En fait, si vous consultez des sites extérieurs, notamment Wikipedia , il est assez clair qu'il n'y a que trois unités de combat de l'armée américaine en Europe : un régiment de cavalerie Stryker en Allemagne, une unité aéroportée de la taille d'une brigade en Italie et une unité d'hélicoptères, également en Allemagne. Allemagne. Le tableau est confus par les rotations, les exercices, les structures d'entraînement et de commandement et les annonces de déploiements prévus (il existe désormais un QG de corps, mais pas de corps), mais le message est suffisamment clair. Les États-Unis ne disposent pas d'unités de combat terrestre en Europe adaptées à une guerre terrestre de haute intensité. Il existe bien sûr de nombreux avions, mais il serait impossible pour les unités aériennes européennes ou américaines d'opérer avec succès depuis des bases situées en Ukraine, et si elles étaient basées à l'extérieur, elles constitueraient en grande partie un symbole politique.

Avec suffisamment de temps, d'argent, de volonté politique et d'organisation, la plupart des choses sont possibles. Mais il n'y a aucune chance, répétons-le, que l'OTAN rassemble une force qui constituerait autre chose qu'une nuisance pour les Russes, tout en mettant de nombreuses vies en danger. Tout ce que je peux imaginer, c'est un déploiement purement politique, de forces non destinées à combattre. Les planificateurs proposeraient probablement deux options : une option «légère» qui pourrait être appelée quelque chose comme une «force de liaison» ou une «équipe de surveillance», et une «option moyenne» d'une force d'unités de combat, même s'ils ne s'attendaient pas à lutte. (Il n'y a pas d'option «lourde».)

Même l'option «légère» nécessiterait une équipe multinationale, des interprètes, des agents de sécurité, des véhicules spécialisés en communication, des hélicoptères, une unité de soutien logistique et un approvisionnement garanti en carburant, nourriture et autres produits de première nécessité. A titre indicatif, la mission de vérification au Kosovo de 1998-99, sous les auspices de l'OSCE, comptait près de 1 500 observateurs, plus du personnel de soutien, avec des véhicules, des hélicoptères et des avions, pour un pays comparable en taille peut-être à la Crimée. Même alors, ils n'avaient aucune capacité de se protéger et ont été retirés pour leur sécurité avant le début des bombardements de l'OTAN. Le simple fait de tenter de couvrir les principales agglomérations de l'Ukraine représenterait un engagement massif, et la force devrait rester à l'écart des combats. Oh, et les Ukrainiens feraient tout ce qu'ils peuvent pour amener les Russes à cibler la mission, ou à donner l'impression qu'ils l'avaient fait.

Une force purement cérémonielle composée de quelques unités de la taille d'un bataillon, déployées autour de Kiev, pourrait être une option «moyenne» typique. Mais attendez : une telle force devrait être insérée, probablement par chemin de fer, sur des ponts qui pourraient ou non être intacts. Une grande partie du personnel devrait être transportée par avion vers des aéroports ou des aérodromes sous un risque permanent d'attaque. On ne pouvait pas compter sur les Ukrainiens pour un soutien logistique (ou quoi que ce soit d'autre) et cela devrait arriver par les mêmes chemins de fer et par les mêmes ponts. Et vous ne pouvez pas simplement envoyer quelques bataillons : vous auriez besoin d'un quartier général doté de communications stratégiques, d'une unité logistique, d'une unité de transport, d'une unité du génie, d'interprètes, de cuisiniers, probablement d'hélicoptères et d'une équipe de mouvements aériens. Et tout ce que vous obtiendriez serait une force incapable d'activités sérieuses, servant de cible pour les Russes et d'otages pour les Ukrainiens. Je pourrais continuer, mais je pense que cela suffit.

Ce qui nous amène au dernier point. L'Occident continue de se nourrir des investissements technologiques de la guerre froide. Ce n'est pas un hasard si même les chars et autres systèmes de combat les plus modernes envoyés en Ukraine sont des modèles des années 1970 et 1980 (bien que modifiés), ou bien développés pour être utilisés dans des pays comme l'Afghanistan. Il n'est pas évident que l'Occident dispose encore de la base technologique et du personnel qualifié pour concevoir, concevoir, développer, fabriquer, déployer, exploiter et entretenir des équipements nouveaux et sophistiqués pour les guerres de haute technologie. Il existe des types entiers de technologies, comme les missiles de précision à longue portée, pour lesquels l'Occident ne dispose pas actuellement de capacités et, en termes pratiques, il semble peu probable qu'ils les développent. (Il y a trop d'histoires de récents désastres technologiques militaires occidentaux pour même les énumérer ici.) Il n'est pas non plus évident que les États occidentaux soient en mesure d'attirer le nombre et la quantité de recrues dont ils ont besoin, et rares sont ceux qui se joindront avec enthousiasme pour se faire exploser en morceaux par les missiles russes...

En ce sens, l'Occident aurait intérêt à gérer les ressources dont il dispose, car elles sont en déclin et leur remplacement prendrait beaucoup de temps, si tant est qu'il puisse y parvenir.

C'est peut-être l'argument le plus fort contre une «implication» de l'OTAN.

source : Vu du Droit

https://reseauinternational.net/les-armees-fantomes-de-lotan/ Alors faisons-le.
#8
Asie, Pacifique / Gaza : Le massacre des civils ...
Last post by JacquesL - 02 Juin 2024, 03:58:44 PM
Gaza : Le massacre des civils palestiniens se poursuit



par Dominique Delawarde

Le massacre des civils palestiniens se poursuit avec le soutien toujours quasi inconditionnel de l'occident otanien et surtout celui de son hégémon US qui fournit les bombes. Le bilan humain s'alourdit de jour en jour. A ce jour: 36 100 morts, plus de 11 000 disparus (non extraits des décombres, donc présumés morts) et 81 150 blessés.

On note désormais des divergences dans l'attitude des pays européens. L'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont reconnu l'État de Palestine à l'ONU le 28 mai 2024, la Belgique, le Portugal, le Luxembourg et la Slovénie seraient sur le point de le faire. Lorsque cela adviendra, 13 pays membres de l'UE (sur 27) auront reconnu la Palestine à l'ONU et 150 pays (sur 193) à l'échelle planétaire.https://tass.com/world/1794837

Question : Le président US est-il un sioniste jusqu'au-boutiste ? 

Réponse : Oui, selon son propre aveu, et cela depuis 1973 https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=Il+n%27y+a+pas+besoin+d %27%C3%AAtre+juif+pour+%C3%AAtre+sioniste+Biden#ip=1

Question : Pourquoi Biden est-il sioniste ?

Réponse : Catholique pratiquant d'ascendance irlandaise, Biden n'a aucune raison de nature confessionnelle pour être sioniste. Il n'est pas évangéliste.
Mais il a fait toute sa carrière politique «néoconservatrice» avec le soutien financier et médiatique de milliardaires de la diaspora pro-Israël, néoconservateurs et sionistes. Comme beaucoup de ses collègues politiciens US et UE qui se vendent au plus offrant (Marco Rubio, Ted Cruz, Lindsay Graham, feu John McCain par exemple), il ne tient pas à perdre ses soutiens. C'est incontestablement par intérêt personnel et pour privilégier sa carrière que Biden est devenu sioniste et soutient aujourd'hui l'insoutenable : le génocide des gazaouis.


Thomas Friedman, un des plus influents journalistes US, membre de la diaspora, éditorialiste au NewYork Times et triple lauréat du Prix Pulitzer, ardent partisan d'Israël, écrivait le 13 décembre 2011, dans le NewYork Times: «J'espère que le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, comprend que, s'il a été gratifié de l'ovation reçue au Congrès cette année, ce n'était pas pour sa politique.  Son  ovation a été achetée et payée par le lobby israélien   . À chaque visite aux États-Unis d'un Premier

Ministre israélien, le Congrès l'accueille avec plus de ferveur que le président américain lui-même.»https://www.nytimes.com/2011/12/14/opinion/friedman-newt-mitt-bibi-and-vladimir.html?_r=1&ref=opinion

En clair, selon Thomas Friedman, ce sont l'argent de la diaspora et le contrôle des médias qui peuvent «acheter» et/ou promouvoir ou détruire les carrières des hommes politiques US et des «peoples influenceurs». Ces derniers le savent et l'énorme majorité d'entre eux, soumise, se lève pour applaudir à tout rompre dès que paraît le Premier ministre d'Israël, Dieu sur terre pour les politiciens US corrompus C'est éclairant ... C'est fou, le pouvoir de l'argent ...et c'est ce pouvoir qui permet à Israël de conduire ses opérations sans jamais être condamné par les politiciens corrompus de l'occident otanien.

Dominique Delawarde

#9
Europe / Europe : nous la subissons ou ...
Last post by JacquesL - 02 Juin 2024, 03:45:42 PM
Europe : nous la subissons ou nous la quittons



par Seph

L'Union Européenne est présentée comme nécessaire à notre économie et au maintien de notre pouvoir d'achat, on a l'impression qu'il est impossible d'en sortir au risque d'un cataclysme financier. Et pourtant c'est une machine à fabriquer de l'inégalité et de l'appauvrissement qui a été d'ores et déjà sciemment mise en place. Où est la vérité ?

Partie 1 : Les pères fondateurs de l'U.E.

I – Les «pères» sulfureux de l'union européenne :

1  – Joseph Retinger



Ex-fasciste polonais devenu agent britannique. Il est une figure majeure de l'histoire du fédéralisme européen. Il est le cofondateur, au lendemain de Seconde Guerre mondiale, de la Ligue européenne de coopération économique (LECE). En décembre 1947, il est secrétaire général du Comité international de coordination des mouvements pour l'unité européenne.

Partisan du fédéralisme comme solution à la guerre en Europe dès la fin de la Première Guerre mondiale, Jozef Retinger est parfois considéré comme le père d'ombre de l'Europe contemporaine.

Il a joué un rôle phare dans l'organisation du Congrès de La Haye de 1948 et dans la fondation du Mouvement européen, et a été l'initiateur de l'idée de congrès annuel euro-américain devenu, à partir de 1954, le Club de Bilderberg .

On peut affirmer que l'OTAN et le mouvement Européen ( aujourd'hui l'Union Européenne ) sont les «enfants» de Joseph Retinger

sources : https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Retingerhttp://www.bvoltaire.fr/pierrehillard/qui-connait-jozef-retinger,28785

2  –   Walter Hallstein



Haut fonctionnaire allemand, rédigea le projet hitlérien d'Europe fédérale supra nationale . Il s'agissait de détruire les États européens et de fédérer les populations par ethnies autour du Reich aryen.



Hallstein avait convenu avec Hitler et Mussolini un projet appelé "Das neue Europa" (la nouvelle Europe)... une nouvelle dictature européenne sous leur contrôle.

Le plan ayant raté, ce juriste nazi a été recyclé après la guerre par les Américains pour la création de cette même nouvelle Europe, celle que nous connaissons aujourd'hui.

L'ensemble aurait été soumis à la dictature d'une bureaucratie non-élue, contrôlée par Berlin.

À la Libération, il mit en œuvre son projet avec l'aide des Anglo-Saxons et devint, en 1958, le premier président de la Commission européenne [efn_note]http://fawkes-news.blogspot.fr/2014/03/a-lorigine-de-lue-walter-hallstein.html[/efn_note]

Walter Hallstein, en 1958, est  le premier président de la Commission européenne (*)

Partisan de la dictature d'une bureaucratie non-élue L'Europe était née sous une bonne «étoile» !!!

3  –  Les autres pères  fondateurs de l'U.E. :  Jean Monnet et  Robert Schuman

L'Union Européenne est une invention américaine. C'est Washington qui a conduit l'intégration européenne à la fin des années 1940 et elle l'a financée secrètement sous les administrations des présidents Truman, Eisenhower, Kennedy, Johnson et Nixon.

En effet, La préoccupation principale de la CIA était le soutien  au Comité Américain pour une Europe Unie, présidé par Donovan. Un autre document met en évidence que ce comité a fourni 53,5% des fonds à destination des mouvements européens en 1958. La direction incluait Walter Bedell Smith et Allen Dulles, les chefs de la CIA des années cinquante :





Extraits des documents déclassifiés du gouvernement US publiés par le Daily Télégraph

– Robert Schuman (qui fut ministre de Pétain après lui avoir voté les pleins pouvoirs)


C'est la Déclaration Schuman qui a donné le ton de la réconciliation franco-allemande, et qui devait mener par étapes à la Communauté Européenne, a été concoctée par le Secrétaire d'État américain Dean Acheson à un meeting à Foggy Bottom. «Tout a commencé à Washington» a déclaré le chef de cabinet de Robert Schuman.

– Jean Monnet qui ne comptait que des amis à la CIA et à Washington, cette Europe ne s'est jamais libérée de sa curatelle américaine

Jean Monnet apparaît largement dans le panthéon fédéraliste en étant l'éminence grise de l'infamie supranationale. Peu nombreux sont les individus qui savent qu'il a passé la plupart de sa vie aux États-Unis et qu'il a servi comme étant les yeux et les oreilles de Franklin Roosevelt en temps de guerre. 

–  Robert Schuman,était un agent des services secrets US et Jean Monnet était en fait un agent de la CIA envoyé en Europe pour servir les intérêts des États-Unis.[efn_note]https://www.les-crises.fr/lunion-europeenne-a-toujours-ete-un-projet-de-la-cia-comme-les-pro-brexit-le-decouvrent-ambrose-evans-pritchard[/efn_note]

Pour en savoir plus, cette vidéo d'une conférence de François Asselineau approfondit le sujet [efn_note]https://www.dailymotion.com/video/x1hipio[/efn_note] 

De plus, les sceptiques pourront se convaincre en lisant « Aux origines du carcan européen » de l'historienne Annie Lacroix-Riz (Editions Delga)

Partie 2 : Les apports de l'U.E.

I  –  L'U.E. et la PAIX ? Une promesse non tenue !!!

«L'Union européenne a apporté la paix» . C'est une phrase que l'on entend souvent ; rassurant les populations quant à la pacification du territoire continental. Mais c'est faux : depuis 1945 l'Europe a connu et connaît encore de nombreuses guerres sur son sol. Certes, il n'y a pas eu de nouveau conflit entre la France et l'Allemagne après les trois guerres subies entre 1870 et 1945.

Mais les pays les plus importants de l'U.E. ont mené des guerres d'agression contre des pays souverains en Europe où ailleurs sans que l'U.E. n'y trouve à redire.

Que l'on se souvienne du soutien sans faille de l'Union européenne à toutes les aventures du Pentagone qui ont suivi en Bosnie Herzégovine, au Kosovo, en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Syrie, au Yémen, ...... Dans tous les cas sans exception, elle s'est alignée derrière les USA et son bras armé : l'Otan.

Qu'ils le veuillent ou non, les pays membres de l'U.E. se trouvent aujourd'hui co-responsables des guerres de Washington, y compris par exemple de la famine au Yémen, consécutive aux opérations militaires de la Coalition saoudienne et aux sanctions US.

Les pays de L'U.E.  doivent donc choisir maintenant entre endosser ces crimes et rester dans l'U.E., ou se retirer.

1  –  L'exemple de la Yougoslavie :

Yougoslavie : dix ans de dépeçage

 La fin de la Guerre froide aurait pu laisser croire à un retour de la paix en Europe, il n'en fut rien. Le continent a connu la terrible guerre de Yougoslavie qui a duré près de vingt ans.


Sous la pression des USA et de l'Allemagne, il y eut d'abord l'éclatement de l'ancienne fédération entre 1991 et 1995 (accords de Dayton). Puis la guerre au Kosovo entre 1998 et 1999 . :
  • En 1998, c'est encore l'OTAN qui a attaqué la Serbie, à la demande de Bill Clinton pour la faire plier.
  • Début 1999, les images d'un charnier dans le village kosovar de Racak ont ému l'opinion internationale et furent décisives dans l'intervention de l'OTAN. Or le rapport des experts finlandais ne prouve pas la thèse de l'exécution massive de civils albanais par des unités serbes. Ce charnier était un montage pour faire accuser les Serbes et légitimer ainsi une agression criminelle de l'OTAN.

Actuellement au Kosovo, le conflit dure encore de façon larvée. Les Albanais opèrent une véritable purification ethnique pour éliminer les Serbes de la province afin de la rattacher définitivement à leur pays. Albanie et Kosovo sont deux États mafieux, vivant du trafic de drogue, d'armes et de migrants.

En résumé,  l'Europe en Yougoslavie, a donc été un facteur de guerre associé aux USA.

L'intervention de l'OTAN a mis à genoux la Serbie et entériné la déchirure yougoslave. Notons que l'utilisation des bombes à uranium appauvri par l'OTAN a fait d'énorme dégâts dans la population civile : développement de très nombreux cancers, ...

Le continent européen a bien connu les horreurs de la guerre du fait de certains membres de l'U.E.

2  –  Les Promesses de Paix !

De fait l'U.E. n'a jamais véritablement lutté pour la paix, mais uniquement pour ses maîtres anglo-saxons. Elle a soutenu toutes les guerres US, y compris la guerre contre l'Irak que la France et le chancelier Schröder avaient pourtant dénoncée en son temps.

Auquel il convient d'ajouter une autre épine dans le pied de l'UE. Ses  liens très étroits avec Israël  qui sont concrétisés dans de nombreux accords dans tous les domaines :

l 'U.E. est le premier partenaire commercial d'Israël : 33% des exportations israéliennes vers l'UE et 40 % de ses importations vient de lU.E.

L'U.E. Ne prendra jamais de sanction contre Israël pour qu'il arrête ses massacres en Palestine.

Notons aussi que l'U.E. ne dénonce même pas le génocide rampant des palestiniens en Palestine, pas plus que l'apartheid qui sévit en Israël vis à vis des arabes israéliens. !!!!!

Ainsi l'U.E. par le biais de l'OTAN est le supplétif des USA et se trouve donc entraînée dans les guerres d'agression étasunienne, la liste est longue et les victimes civiles très nombreuses : rien que pour la Libye plus de 100 000 morts.

Aujourd'hui, l'U.E. participe activement par l'envoi d'armes et de budgets ( plus de 50 Milliards d'aide)  à alimenter la guerre en Ukraine. DE plus, certains chefs européens envisage d'envoyer leurs soldats sur le sol ukrainien.

II  –  L'étrange démocratie de L'U.E. Plutôt une oligarchie !



1  –  Une institution européenne particulière

Depuis sa formation, l'U. E. connaît un problème prépondérant : il s'agit  du déficit démocratique à l'intérieur de ses institutions. Par « déficit démocratique », on entend une faute de légitimité démocratique causée par la complexité du fonctionnement du système qui le rend presque inaccessible au citoyen.

Dans l'U.E. Il y a deux pouvoirs exécutifs : le Conseil de l'Union européenne (réunion des ministres des États membres) et la Commission, et, un seul pouvoir législatif le Parlement Européen qui ne peut légiférer que pour des domaines limités.

Ainsi les domaines qui échappent au Parlement sont adoptés selon deux procédures distinctes :
  • la procédure de consultation par laquelle le Parlement ne dispose que d'un rôle consultatif (cas de la politique de la concurrence) .
  • la procédure d'approbation qui requiert du Parlement un simple avis conforme. Cette procédure est appliquée pour l'adhésion d'un nouvel État à l'UE ou pour les modalités de retrait de l'UE ou en cas de violation grave des droits fondamentaux au sens de l'article 7 du traité sur l'Union européenne,....

Le parlement européen est une tour de Babel avec un pouvoir législatif très limité : tout le pouvoir est à la Commission.  Ce n'est pas un État de droit, car il n'y a pas séparation des pouvoirs

2  – L'union européenne est-elle démocratique ?



Dans la pratique, le Conseil de l'U.E.  qui est non élu, est à l'initiative de l'adoption d'une grande partie des directives européennes.
Ainsi, le système institutionnel communautaire est donc dominé essentiellement par deux organes dépourvus de légitimité démocratique directe :


D'une part, un organe qui cumule les pouvoirs législatifs et exécutifs : le Conseil européen qui est juge et partie !!!!!

D'autre part, une institution technocratique sans aucune légitimité représentative réelle : la Commission composée de 27 membres, un par pays, désignés par les gouvernements.

La Commission est l'organe exécutif permanent de l'U.E. qui exerce sa souveraineté entourée de lobbies très influents.

En effet, l'U.E. est sous l'influence de lobbies très puissants qui à travers des conseillers et des consultants influents, construisent une Europe a leur façon loin des préoccupations des peuples européens.

Ainsi, "dans le vaste quartier européen de Bruxelles, la puissance des lobbies saute aux yeux. Les grands noms du monde des affaires occupent chaque immeuble de bureau dans un rayon de 1 kilomètre autour des sièges de la Commission, du Conseil et du Parlement européens" : journal Le MONDE du 07.05.2014 .

Les lobbies, plusieurs milliers, à travers des conseillers et des consultants influents qui connaissent de très près les instances européennes chargées de rédiger les propositions de loi, construisent une Europe a leur façon loin des préoccupations des peuples européens.Les pays membres ont perdu une part essentielle de leur souveraineté : «battre monnaie» –  liberté budgétaire – aliénation juridique à la Cour européenne.

3  –  Des Présidents de l'U.E. loin d'être au-dessus de tout soupçon !!!

A   –   L'actuel Président  de la Commission de l'U.E. Ursula von der Leyen a été nommé à ce poste grâce  à sa participation à la Conférence Bilderberg et à Merkel [efn_note]https://www.kla.tv/_files/video.kla.tv/2019/08/14715/DirectionDeLaCommissionDeLrueL_480p.webm[/efn_note] . En effet elle était son ministre des armées dans son gouvernement.

Or, il était temps qu'elle quitte son poste, car  Ursula von der Leyen était soupçonnée de trafic et d'abus de bien sociaux. L'affaire  a été étouffée après son départ.

Il est important de connaître la famille d'Ursula:

Son père Ernst Albrecht était l'un des premiers fonctionnaires européens, travaillant à ce titre dès la création de la Commission européenne en 1958, d'abord au sein de la commission du nazi Walter Hallstein, comme chef de cabinet auprès du commissaire européen à la Concurrence Hans von der Groeben, puis de 1967 à 1970 comme directeur de la direction générale de la Concurrence .

En 1986, elle se marie avec le médecin Heiko von der Leyen, issu de la famille von der Leyen, de Krefeld, qui a fait fortune dans le commerce de la soie. Heiko von der Leyen deviendra professeur de médecine et PDG d'une entreprise d'ingénierie médicale. Il est depuis décembre 2020 «Medical Director» de la société de biotechnologies Orgenesis (thérapies cellulaires et géniques)

L'affaire dite des SMS a été révélée par le New York Times en avril 2021. Mme von der Leyen et M. Bourla sont soupçonnés d'avoir négocié directement et  secrètement un contrat de 1,8 milliard de doses de vaccin contre le Covid directement par SMS, pour un montant total de 35 milliards d'euros. CF [efn_note]https://www.euractiv.fr/section/pharma/news/contrats-covid-avec-pfizer-ursula-von-der-leyen-visee-par-une-nouvelle-plainte/[/efn_note]

Elle ne veux pas fournir ses e-mails échangés  avec Burlat. C'est un abus de pouvoir caractérisé dans la plus grande opacité digne de la Maffia.

Ursula von der Leyen fait l'objet de plaintes pour corruption.[efn_note]  https://francesoir.fr/politique-monde/ursulagate-omerta-et-censure-influences-et-pressions-subies-par-les-medias-suite [/efn_note]

De façon générale la Commission européenne reste silencieuse sur la façon dont les contrats de vaccins Covid-19 ont été négociés, au risque de jouer avec le feu – ou, dans ce cas, avec Pfizer(*)

(*)Pfizer est l'entreprise la plus condamnée au monde dans le domaine de la santé.

La base de données «Violation Tracker» de l'organisation américaine Good Jobs First recense un total de pénalités supérieur à 10 milliards de dollars de 2000 à 2019 pour le groupe Pfizer et l'ensemble de ses filiales. (Ulrich Baumgarten/Getty Images).

Les amendes de Pfizer concernaient  des faits de pratiques commerciales frauduleuses, de non respect de l'environnement et des droits humains, publicité mensongère relative à plusieurs médicaments . Rien que ç'a !!!

Ref : https://investir.lesechos.fr/actu-des-valeurs/la-vie-des-actions/usa-pfizer-debourse-23-mds-pour-publicite-mensongere-1601699
https://www.liberation.fr/checknews/le-groupe-pfizer-a-t-il-ete-condamne-par-le-passe-a-des-milliards-de-dollars-damendes-20220106_RP6Q4O5BKBFUBAGN2DI3SCYN3I

B  –  Le Guardian révèle que  l'ancien président de la Commission européenne,  déjà impliqué dans le scandale des LuxLeaks , aurait bloqué les réformes visant à lutter contre l'évasion fiscale des multinationales alors qu'il était Premier ministre du Luxembourg.
Thomas Coutrot, économiste et coprésident de l'association ATTAC considère que :


« Les raisons pour lesquelles M. Juncker aurait bloqué les initiatives contre l'évasion fiscale, peuvent s'expliquer par le fait que le Luxembourg était le recordman absolu des accords avec les multinationales qui permettaient à ces dernières d'exercer leurs activités dans le Grand-Duché avec un taux d'imposition dérisoire.

C  –  Notons que son prédécesseur José Manuel Barroso, président de la Commission européenne entre le 22 novembre 2004 et le 3 novembre 2014, est aujourd'hui le président non exécutif du conseil d'administration d'une des toutes premières banques d'affaires du monde : la célèbre banque Goldman Sach !!!!!

N'est-il pas curieux de voir Barroso qui a supervisé aux côtés du FMI l'austérité en Grèce, finir dans la banque qui avait aidé Athènes à maquiller ses comptes pour « respecter » les règles de l'Union monétaire.

Le comportement de Barroso ne serait-il pas la preuve ultime que les « élites » bruxelloises sont vendues aux lobbys ? La réaction tardive et modérée de Jean-Claude Juncker, qui lui a succédé, n'arrange rien. Le Luxembourgeois hésitera deux mois avant de �saisir le comité d'éthique maison, qui �finira par blanchir M. Barroso à l'automne 2016. Étonnant non !!!!!

Tout ceci montre à quel point l'U.E. est gangrenée et est devenue une sorte de Mafia supranationale .

III  –  L'ÉCONOMIE DE L'U.E.  Une machine à paupériser les peuples !

Sur le plan économique l'Allemagne a non seulement désindustrialisé le reste de l'Europe a son profit, mais c'est elle qui est la faiseuse de rois à Bruxelles.

L' U.E. est aujourd'hui un ogre financier destiné à l'accumulation de richesses par les banques et àles entreprises transnationales (entre autres les GAFA). L'U.E. est un véritable banc d'essai pour la création d'une souveraineté mondiale aux mains d'intérêts privés.

L'U.E. est loin d'avoir profité à tout le monde, elle a créé des disparités entre pays et creusé des inégalités. Le dogme de la concurrence « libre et non faussé » a laminé juridiquement les services publics et les mécanismes de solidarité au sein des pays.

Par ailleurs, l'impact de 1999 à 2017 du passage à l'euro en France a coûté 55 996 euros en moyenne pour chaque français. (voir vidéo https://youtu.be/1MC7tYU4NQY)

1  –  Les paradis fiscaux sont au cœur de l'Union européenne.

Selon ATTAC, l'évasion fiscale et le dumping fiscal sont des problèmes européens faits maison :

En effet, Luxembourg, Pays-Bas, Irlande, Malte, Chypre – des États membres de l'UE figurent parmi les paradis fiscaux les plus actifs. L'Allemagne est également l'une des destinations les plus populaires pour les flux financiers non transparents, en particulier en provenance des pays du Sud, avec l'aide desquels le blanchiment d'argent et la fraude fiscale sont pratiqués à une échelle gigantesque . N'oublions pas non plus, aujourd'hui hors de l'U.E., la City de Londres qui est la plus grande place financière mondiale largement ouverte à des transactions opaques échappant à la fiscalité.

En outre, on trouve parmi les paradis fiscaux une douzaine d'autres territoires d'outre-mer principalement britanniques et néerlandais, tels que Jersey, Curaçao et les îles Vierges britanniques.

2  –  La fraude fiscale organisée.

En effet, la politique de concurrence a fait de l'UE l'un des piliers de la concurrence fiscale mondiale.

Le pionnier a été l'Irlande, qui applique un taux d'imposition de 12,5 % sur les bénéfices des sociétés depuis 2004. Chypre, l'Estonie et la Bulgarie offrent désormais des taux d'imposition aussi bas et les taux d'imposition des principaux pays industrialisés ont également été progressivement réduits.

La France n'est pas en reste : le taux de l'impôt sur les bénéfices des sociétés a baissé de moitié depuis les années 1980 passant de 50% à 28 % pour les bénéfices inférieurs à 500 000 € et 33,3% (ou 1/3) au -delà en 2019 et atteindra 25% pour l'ensemble des bénéfices en 2022. » [efn_note] https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F23575[/efn_note]

Cf : https://france.attac.org/se-mobiliser/europeennes-2019/article/fiche-l-europe-et-l-evasion-fiscale

Selon les estimations du Parlement européen, les États membres de l'UE perdent environ 1000 milliards d'euros par an à cause de l'évasion fiscale au profit d'une minorité de riches et des multinationale.

L'U.E. c'est effectivement la fraude fiscale organisée pour les transnationales et les banques et c'est une de ses raisons d'être.

Les 10 FAITS QUI MONTRENT COMMENT LES MULTINATIONALES INFLUENCENT LA POLITIQUE EUROPÉENNE
YouTube · Osons Causer  https://www.youtube.com/watch?v=3gv7jxCtnpk&t=103s

Conclusion

L'Union Européenne est sortie d'un accord entre les maîtres de forge Français et allemands pour créer la Communauté européenne du charbon et de l'acier (C.E.C.A.).

La C.E.C.A. fut au niveau européen la première organisation basée sur des principes résolument supranationaux. Cette organisation fondée sur le traité de Paris (1951), est entrée en vigueur le 23 juillet 1952 pour une durée de 50 ans. Elle n'existe plus depuis le 22 juillet 2002.
Or déjà en 1957, un des plus grands hommes politiques français, Pierre Mendes-France avait déjà mis en garde les députés français, le traité de Rome allait, disait-il, entraîner une abdication de la démocratie. C'est exactement ce qui s'est passé au plus grand bénéfice des transnationales et des banques.


A cette époque Pierre Mendes-France qui représentait alors la conscience morale de la gauche, s'opposait aux visionnaires beaucoup moins sociaux. Eux applaudissaient des deux mains à la création de la CEE. Jacques Rueff par exemple s'en réjouissait, il voyait là «  l'aboutissement et le couronnement de l'effort de rénovation de la pensée libérale »

Ce qui est en train de se produire est un désastre industriel majeur, à l'échelle du continent européen, piloté, voulu, assumé par des élites totalement déconnectées et corrompues.

Nous avons financé à grands frais des institutions européennes totalement dysfonctionnelles. Bien entendu, ce désastre se retrouve sur d'autres sujets, tels que la viabilité de la monnaie Euro, un engagement géopolitique délirant dans la guerre en Ukraine, une politique sanitaire plus que dommageable... En vérité, on peinerait à trouver un seul domaine dans lequel ces institutions apportent quelque chose de significativement bon pour le citoyen européen.

On va continuer de nous expliquer qu'il faut plus d'Europe pour résoudre ces problèmes. Ainsi Macron et les europhiles veulent passer a un stade supérieur : une U.E  qui sera un seul État supranational avec la disparition des États  de l'U.E.

L'U.E. correspond simplement à plus de déconnexion vis-à-vis du réel, et donc encore plus de désastre : cette Europe supranationale c'est l'Europe de la guerre.

Elle est donc un carcan inamovible pour les peuples européens inféodés à l'empire des USA, elle en est devenue une colonie. C'est une institution verrouillée qui n'est pas un État de droit du fait qu'il n'y a pas de séparation des pouvoirs. Elle ne peut être changée fondamentalement que par l'unanimité des pays membres. Autant dire que ceux qui veulent une « autre Europe » pourront attendre longtemps. !!!

Il faut donc la quitter pour notre liberté.

Inutile de rêver. La « belle idée » Europe n'existe qu'au moment de l'exécution de son hymne, « à la joie ». La ligne générale, historique et continue de Bruxelles est claire aller une Europe supranationale :  perte de souveraineté des États – suppression progressive du secteur public – économie ultra libérale – tout le pouvoir à l'argent – progression des inégalités  –  régression sociale (nivellement par le bas)  – suppression de libertés.

Le réveil risque d'être cauchemardesque, car  le prochain chef de la commission sera sans doute Mario Draghi qui est un banquier et ancien haut fonctionnaire italien. Il a été le Vice-président pour l'europe de Goldman Sachs entre 2002 et 2005, puis gouverneur de la Banque d'Italie entre 2006 et 2011, il  est président de la Banque centrale européenne (B.C.E.) depuis le 1ᵉʳ novembre 2011. Ainsi, la continuité sera assurée  pour aller vers le totalitarisme d'une Europe devenue fédérale supranationale.



https://reseauinternational.net/europe-nous-la-subissons-ou-nous-la-quittons/
#10
Politique française / C’est inexorable, Macron nous ...
Last post by JacquesL - 02 Juin 2024, 03:01:01 PM
C'est inexorable, Macron nous envoie en guerre sans la moindre opposition



La France, à la tête d'une petite coalition de pays, en annonçant l'envoi prochain de formateurs militaires en Ukraine et en finançant directement des brigades sur le front selon des diplomates, a donc choisi la guerre, pourquoi Macron se gênerait-il quand il n'a devant lui aucune opposition crédible ? Quand les têtes de liste de cette dérisoire élection européenne parlent de tout sauf de cette volonté de guerre qui de Hollande à Macron a fait de l'Ukraine un tombeau à ciel ouvert... Quand les immigrés qui arrivent chez nous sont plein de haine pour ceux qui créent les conditions de leur exode et les traitent comme des parias ? Nous devons faire un constat, histoire et société et tous ceux qui ont tenté de vous alerter sont totalement impuissants devant cette lâcheté collective et ce meurtre en bande organisé qu'est la politicaille française et son spectacle de pitres... Donc aujourd'hui il n'y aura en matière de texte que ce simple refus d'être complices de ce que la France accepte au nom du plus corrompu des régimes dont tout le monde agite les drapeaux et porte la cocarde bleu et jaune depuis tant d'années en bénissant la manière dont grâce à Hollande cette ordure massacre dans le Donbass tandis que les Ukrainiens fuient ce lieu de mort dont nous Français derrière ces mégalomanes et ces comiques troupiers nous entretenons le foyer ici comme ailleurs. L'humanité vomira notre nom si elle survit.

Danielle Bleitrach
*
par John Irish

La France pourrait bientôt envoyer des formateurs militaires en Ukraine malgré les inquiétudes de certains alliés et les critiques de la Russie, et pourrait annoncer sa décision la semaine prochaine lors d'une visite du président ukrainien, ont déclaré trois sources diplomatiques.

Les diplomates ont déclaré que Paris espérait forger et diriger une coalition de pays offrant une telle aide à l'effort de guerre de Kiev, même si certains de ses partenaires de l'Union européenne craignent que cela ne rende un conflit direct avec la Russie plus probable. ·

La France enverrait dans un premier temps un nombre limité de personnel pour évaluer les modalités d'une mission avant d'envoyer plusieurs centaines de formateurs, ont déclaré deux des diplomates. La formation serait centrée sur le déminage, le maintien de l'équipement opérationnel et l'expertise technique pour les avions de guerre à fournir par l'Occident, ont-ils déclaré. Paris financerait, armerait et entraînerait également une brigade motorisée ukrainienne.

«Les arrangements sont très avancés et nous pouvons nous attendre à quelque chose la semaine prochaine», a déclaré l'une des sources.

Le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy est attendu en France le 6 juin, à l'occasion du 80ème anniversaire du jour J, lorsque les soldats alliés ont débarqué en Normandie pour chasser les forces allemandes nazies pendant la Seconde Guerre mondiale. Il s'entretiendra avec le président français Emmanuel Macron à Paris le lendemain. Le commandant en chef de l'Ukraine a déclaré lundi qu'il avait signé des documents permettant aux instructeurs militaires français de visiter bientôt les centres d'entraînement ukrainiens.

source : Histoire et Société

https://reseauinternational.net/cest-inexorable-macron-nous-envoie-en-guerre-sans-la-moindre-opposition/