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Karadzic : comment être psychiatre, et fou dangereux.

Démarré par JacquesL, 11 Août 2008, 02:20:36 PM

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JacquesL

CiterKaradzic, l'un des bourreaux serbes de Bosnie, arrêté.

Poursuivi pour génocide, il sera déféré au Tribunal pénal international de La Haye

Radovan Karadzic, ancien président de la République serbe de Bosnie, a été arrêté à Belgrade le 21 juillet par les autorités serbes après une cavale de onze ans. Poursuivi par le Tribunal pénal interna­tional pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), il doit y répondre de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.
De tous les jeux, c'est le poker que Radovan Karadzic, également pas­sionné d'échecs et adepte des tapis verts, a longtemps préféré. Car cet homme est avant tout un maître du bluff, qui défia le monde depuis son fief montagnard de Pale, son village-présidence surplombant Sarajevo. Pendant la guerre de Bosnie-Herzégovine (1992-1995), le « président » de la « République serbe », crinière grison­nante toujours en bataille, jouait au poker jusqu'au bout de la nuit, dans son chalet, avec ses ministres et conseillers, en vidant des bouteilles d'alcool de prune.
En littérature, sa préférence va à la poé­sie épique, populaire et serbe : trois adjec­tifs que Karadzic aurait aimé voir entrer dans l'Histoire accolés à son nom. Avant la guerre, à Sarajevo, l'homme tente l'aventu­re artistique, mais l'élite intellectuelle de la capitale bosniaque ricane. Ce n'est qu'avec la guerre que ses écrits trouvent des lec­teurs, qui cherchent à cerner la personnali­té de l'homme qui, sous la direction du maî­tre de la Serbie, Slobodan Milosevic, et en compagnie du général Ratko Mladic, assiège Sarajevo, détruit la Bosnie et entraîne le peuple serbe dans une spirale meurtrière. Les vers ne manquent pas d'intérêt :
«Je suis né pour vivre sans tombeau
ce corps humain ne mourra jamais
il n'est pas né seu­lement pour sentir les fleurs
mais aussi pour incendier, tuer et réduire en poussière... »

Né le 19 juin 1945 dans un village du Monténégro, Radovan Karadzic grandit dans la haine de la Yougoslavie. Son père, « tchetnik » (royaliste et nationaliste ser­be) durant la seconde guerre mondiale, a été blessé puis emprisonné par les « parti­sans » de Tito, et sa famille, pauvre et natio­naliste, n'a jamais accepté la Fédération yougoslave multiethnique, ni le communisme. Exilé à Sarajevo, étudiant puis psy­chiatre, Radovan Karadzic s'engouffre dans la brèche du nationalisme serbe dans les années 1980. Après le congrès fonda­teur du Parti démocratique serbe (SDS), il proclame que « les Serbes sont une race de guerriers ». Lorsque la Yougoslavie éclate et que la Bosnie-Herzégovine se lance, après la Slovénie et la Croatie, sur la voie de l'indépendance, devenu parlementaire, il prévient : « Si les Musulmans ne font pas attention, ils pourraient leur arriver de dispa­raître. » Les Sarajéviens qui suivent son intervention à la télévision sont interlo­qués. Qui est ce fou qui parle de séparer les populations et d'extermination ?

RÉMY OURDAN

Source : Le Monde, 23 juillet 2008.