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Magie et propagande sexiste sur Arte

Démarré par JacquesL, 15 Février 2008, 02:55:21 PM

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JacquesL

Magie et propagande sexiste sur Arte.

Même quand elle ne fait pas campagne pour l'Intelligent Design d'Anne d'Ambricourt, ou pour les neutrinos gonfleurs de planète, ou pour la guerre sexiste d'Hélène Palma et Martin Dufresne, Arte continue de produire des Juif Süss pour la guerre sexiste de ces dames.
Oh, j'étais prévenu que la sucrerie d'hier soir, était nulle à chier, mais à ce point, j'ai quand même été surpris.

CiterLe Chocolat
Film américain de Lasse Hallström

RÉSUMÉ
Lansquenet est un petit village au cœur de la France où la vie s'écoule, paisible et immuable. L'arrivée d'une mystérieuse jeune femme, Vianne Rocher, et de sa fille, va tout bouleverser. Dans sa confiserie, Vianne propose d'irrésistibles friandises. Beaucoup s'abandonnent à son charme et succombent à ses délices sucrés... Les chocolats de Vianne soignent les espoirs perdus et réveillent des sentiments inattendus. Tout ceci n'est pas du goût du comte de Reynaud, convaincu que les chocolats de Vianne menacent l'ordre et la moralité et sèment la révolution en ville.

Chocolat, le retour : après les senteurs amères de l'excellent breuvage suisse concocté par l'ami Chabrol, voici une nouvelle recette beaucoup moins corsée et à réserver formellement aux seuls amateurs de sucreries. Imaginez un coquet petit village français, dans les années 50, tel que peuvent l'imaginer les Américains. Apparaissent deux silhouettes, encapuchonnées de rouge comme dans un conte de fées. C'est Vianne, jolie maman célibataire, et sa petite fille, Anouk, toujours en grande conversation avec Pantoufle, son kangourou imaginaire. Vianne retape une vieille boutique et ouvre une chocolaterie. Scandale au village, où tout le monde vit replié sur lui même, sous la coupe d'un maire prude et intolérant qui voit dans l'établissement une succursale de l'enfer. Mais la belle chocolatière a plus d'une recette pour venir à bout de tous ces préjugés... Rien à redire sur le message (« non à l'intolérance, oui aux plaisirs de la vie »), mais la façon dont il est délivré est désarmante de naïveté. Pas un personnage qui ne semble sorti d'un vieux livre d'images, du curé au maire ­ un comte pudibond qui lorgne sur Vianne, avec le regard fou de Frollo sur Esmeralda ; de la mémé diabétique qui se suicide aux douceurs au gitan marinier gratteur de guitare (Johnny Depp, de passage en souvenir de Gilbert Grape, du même réalisateur). Vive et souriante, Juliette Binoche impose une présence qui tranche sur la nunucherie ambiante. Sa composition lui vaut une nouvelle nomination à l'Oscar. Merci pour elle - Bernard Génin

Bernard Génin

Le scénario est une resucée de Mary Poppins : l'héroïne arrive par le vent du Nord.
Dans ses bagages à main, elle apporte des quintaux d'outillage de confiserie, et des quintaux de fournitures de luxe, tous surgis par magie. Pas une livraison, pas une négociation avec la banque, pas une ligne de comptabilité, même pas un tiroir-caisse dans le magain. La magicienne délivre des cadeaux de luxe à chacun.

Dans ce village de conte de fées, il est évident qu'aucun artisan ni aucun paysan ne travaille comme une bête, ce serait bien trop concret... Personne ne travaille la terre. Seuls les deux commerces, chocolaterie et bistrot, existent et travaillent tant soit peu - et encore ! A condition que ce soit pour manifester le triomphe narcissique "Nous les femmes, nous sommes les raffinées !". Ah si quand même, le jeune curé jardine son potager, au presbytère.
A Clochemerle au moins, les deux camps étaient représentés, les calottins et les républicains. Ici non, seule la magicienne arrivée par le vent du Nord, est athée et apporte la lumière chez les calottins tous confits et cagots. Bin oui quoi à la fin, les mecs sont tous des lourdauds, des ivrognes, des pas-fins, des hypocrites, des bigots...

La magie économique aussi fait vivre le séduisant guitariste marinier en apesanteur, la magie lui fournit les fonds pour ravoir un nouveau bateau après l'incendie criminel qui a ravagé sa péniche...

M'enfin ? Kévzattendez pour vous rallier à la magie et à la jolie magicienne ?
Kévzattendez pour vous identifier au triomphe de l'héroïne, tout dans le rêve ?

JacquesL

#1
Je précise que j'ai bien aimé le livre Mary Poppins, et détesté le film qu'en a fait Walt Disney. A cause notamment du ballet des ramoneurs, qui jaillissent joyeusement des cheminées... mais sans cancer au scrotum, dont ils mouraient presque tous, en vrai.

En fait, c'est la totalité des triomphalismes égocentriques et mensongers qui me hérissent le poil du dos. Pas la peine de ramener son spy-K de salon : il est public que ma mère pratiquait ces triomphalismes égocentriques et mensongers, de ma naissance à sa mort. Son sens artistique ? Ça vaut son pesant de guano frais. L'orchestre du conservatoire de Grenoble donnait ce soir là au théâtre Le chant de la terre, de Gustav Mahler. Autrichien, le chef Erik-Paul Stekel avait beaucoup d'inclination pour Mahler. On me pressait de clamer mon admiration pour l'oeuvre, ou pour l'interprétation. Adolescent, j'étais réservé, goûtant peu les parties vocales en général (une contralto en soliste). Ma mère indignée riposte : "Mais pourtant, tu as entendu comme elle les a tous blousés !". Hé oui, c'était ça le sens artistique de feue la Reine-Mère : coller en groupie aux gens prestigieux pour être enrobée dans l'aura de leur prestige, mépriser la populace, et crier plus fort que l'orchestre, ce qui est un triomphe féministe.

Trop de romanciers pour enfants aussi - sans parler de Serguiéï Prokofiev, avec sa burlesque marche triomphale de Pierre, en conclusion de Pierre et le loup -, abusent de fantasmes de triomphes. Enid Blyton n'a jamais prétendu à la profondeur, mais fait faire beaucoup de blé à son éditeur, avec ses nombreux "Club des Cinq". Variante pour adolescentes avec son "Les cinq de l'Aréthuse". Sa conclusion ? Ne cherchez plus : "Triomphe ! Triomphe ! Triomphe ! Triomphe ! "

Je déteste aussi la structure de "Max et les maximonstres", que ma soeur adore. Fait pour flagorner les mères, et leur donner le triomphe final sur leurs enfants. Nous avions eu à analyser le scénario, sans les dessins de Jiri Trnka, en examen de DEUG de psycho, partie clinique. Ma soeur était alors, et demeure éventuellement, intimement persuadée que le fin du fin d'une éducation des enfants, consiste à triompher d'eux. Moi pas... Ce "triomphe" extorque un prix monstrueux, il piétine la co-dépendance intergénérationnelle, il piétine les besoins finaux de la génération qui nous succède, et ses capacités à devenir à son tour les séniors avisés dont les générations suivantes auront besoin.

Voilà, les triomphateurs sentencieux et mensongers qui tentent de nous recruter comme instruments de leur clivage à tendance psychotique ("Nous le Bien, contre eux le Mal"), me font gerber, définitivement.