Proche et Moyen-Orient : Bilan au 26 janvier 2025

JacquesL · 29 Janvier 2025, 02:48:42 PM

Proche et Moyen-Orient : Bilan au 26 janvier 2025

par Dominique Delawarde

Le cessez le feu ne produit toujours pas les effets attendus. Le compteur des pertes palestiniennes continue de tourner inexorablement sans même ralentir.

Palestine occupée

Bilan des pertes : Depuis le 7 octobre 2023, le bilan des pertes palestiniennes directes, liées aux opérations des forces israéliennes, largement soutenues par l'Occident otanien, s'est encore alourdi malgré le cessez le feu, toujours dans l'indifférence passive et coupable des gouvernances occidentales et d'une trop grande partie de l'opinion publique, anesthésiée par les médias grand public US-UE, contrôlés par les lobbies pro-Israël, qui tentent de faire diversion en oubliant de s'étendre sur des réalités criminelles en Palestine et en insistant sur d'autres événements d'actualité que l'on monte en épingle.

Voici le bilan des pertes palestiniennes au 26 janvier 2025 :

Pour Gaza : 47 306 tués dont + de 17 492 enfants, plus de 111 483 blessés, dont + de 25 000 enfants, plus de 11 200 disparus

Cisjordanie : 879 tués dont plus de 180 enfants, plus de 6700 blessés

Total Palestine : 48 185 tués dont plus de 17 672 enfants, plus de 118 172 blessés.¹,²

Si l'on rajoute les pertes indirectes (famines, épidémies, défauts de soin, en appliquant le facteur 4 du Lancet), le montant total des pertes palestiniennes serait aujourd'hui de près de 241 000 morts.

Une nouvelle étude publiée dans le Lancet, prestigieuse revue médicale britannique, estime que le nombre de décès direct publié par le ministère de la Santé palestinien au cours des neufs premiers mois de guerre était sous-estimé de 41%.

Ce nombre pour la zone de Gaza serait donc aujourd'hui de 64 000 décès direct, et non 47 306. Il ne compterait ni les disparus encore sous les décombres, ni les pertes indirectes (défaut de soin, malnutrition, épidémies). Ceci veut dire que le chiffre de 241 000 décès incluant les pertes indirectes est probablement lui aussi largement sous-estimé.³

«Les femmes et les enfants représentaient «près de 70%» des morts dans la bande de Gaza sur la période novembre 2023 à avril 2024, affirme l'ONU après une minutieuse vérification d'un décompte partiel des victimes de la guerre menée par Israël contre le Hamas.⁴

S'agissant de l'extermination des civils : femmes, enfants, vieillards, les forces armées israéliennes se comportent comme une armée de voyous meurtriers de la pire espèce. On est très très loin de la manière de faire la guerre des forces armées russes en Ukraine : beaucoup plus professionnelles, épargnant les populations civiles autant que faire se peut. Le simple examen comparatif des bilans humains des pertes civiles est effarant. Un petit commentaire de nos sayanim favoris serait le bienvenu.⁵

Tsahal a toujours été et reste l'armée la plus immorale du monde. (1057 docteurs et personnels médicaux ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre 2023). L'énormité de ce chiffre montre qu'ils étaient volontairement visés pour accroître les pertes indirectes.⁶

Nous reviendrons inlassablement, preuves à l'appui sur ces crimes innommables, que ça plaise ou non aux sayanim qui tiennent encore le haut du pavé en France dans leur domaine respectif...

Selon Al-Jazeera, 220 journalistes ont été tués en Palestine depuis le 7 octobre 2023. Cette guerre est, de loin, la plus meurtrière de notre siècle pour les journalistes qui sont abattus délibérément.⁷

Cela prouve, s'il en était besoin, que la gouvernance israélienne ne souhaite pas que le monde sache ce qui s'est vraiment passé à Gaza. Il est tellement commode aujourd'hui de mettre l'accent sur de prétendus crimes passés du régime syrien, sur des tueries de masse ou des incendies géants qui se passent aux USA, sur l'imminente investiture de Trump ou sur une météo déréglée, pour faire diversion et mieux occulter les crimes quotidiens contre l'humanité qui se sont poursuivis sous nos yeux, en Palestine occupée, dans un silence assourdissant de nos médias grand public.

*

Un épisode très édifiant de la couverture médiatique française mérite une attention particulière.

Un journaliste de France Info a été suspendu après la diffusion d'un titre à l'écran qualifiant «d'otages» les 200 détenus palestiniens libérés par Israël, a appris l'AFP dimanche auprès du groupe France Télévisions et de la chaîne qui a présenté ses excuses.⁸

Pour avoir connu sur place, les méthodes israéliennes de prise d'otages qui s'exercent sur la population palestinienne depuis 75 ans, voilà mon témoignage et mon interprétation des choses. Regardez avant tout cette vidéo de 8 minutes pour vous mettre dans l'ambiance. C'est l'intervention de Nadav Weiman, ancien soldat israélien et directeur exécutif de l'ONG Breaking the Silence, mercredi 24 juillet 2024 devant des membres du Congrès des États-Unis, leur personnel et des médias.

Lorsque les colons israéliens soutenus par l'armée veulent s'approprier un terrain palestinien, ils harcèlent la famille qui en est propriétaire et, à la moindre protestation, arrêtent le chef de famille et le jette en prison où il va pourrir sans jugement pendant des années. Pendant son absence forcée, le vol de sa terre par les colons israéliens peut se dérouler sans grande opposition.

La gouvernance israélienne peut également optimiser la gestion du stock d'«animaux humains» maintenus sans jugement dans les prisons israéliennes dans deux domaines :

1. Le trafic d'organes dans lequel l'État d'Israël occupe incontestablement la première place au monde avec le stock inépuisable d'organes frais dont il dispose, avec le «cheptel» qu'il s'est constitué.⁹

2. Une monnaie d'échange tout aussi inépuisable qui ne lui coûte rien, en cas d'échange lors d'une prise d'otage israélien.

Je rappelle aux lecteurs que l'opération de prise d'otages organisée par les Palestiniens le 7 octobre 2023 avait pour but de capturer vivants autant d'otages israéliens que possible pour les échanger contre 7000 prisonniers palestiniens pourrissant, sans jugement et depuis des années pour certains, dans des centres de détention israéliens.

Je n'ai pas le moindre doute sur le fait que le «cheptel» des 200 «animaux humains» libérés en échange de quelques «otages» israéliens sera reconstitué dans les jours qui viennent par prélèvement de 200 à 400 autres «animaux humains» en Cisjordanie et à Gaza.

J'ajoute pour finir que l'état de santé des «animaux» palestiniens libérés par Israël et celui des «otages» israéliens libérés par le Hamas témoigne de la manière dont ils ont été traités par leurs ravisseurs et se passe de commentaires.

L'indignation de la député franco-israélienne et sayan(e) Caroline Yadan devant le bandeau, selon elle indécent, de l'émission de France info est-elle bien légitime ?¹⁰

Le journaliste de France Info a-t-il fauté en employant la même appellation d'«otages» pour de très respectables citoyens israéliens et des ignobles «animaux humains palestiniens» parqués dans des centres de détention dans le seul but de servir, à l'occasion, de réserve d'organes ou de monnaie d'échange...?

La député sayane Caroline Yadan peut abuser notre personnel politique et médiatique corrompu par le lobby pro-Israël et son pouvoir de nuisance si bien perçu et rapporté par le président Mitterand lui-même.¹¹

Mais elle aura plus de mal à me convaincre du bien-fondé de sa protestation. Pour moi, les détenus palestiniens sont bien des «otages», n'en déplaise à notre député sayane Caroline Yadan et le «lapsus» probablement involontaire du journaliste de France Info était révélateur d'une réalité ignorée du grand public français.

Mais à chacun de se forger son opinion, bien sûr.

Général Dominique Delawarde

https://reseauinternational.net/proche-et-moyen-orient-bilan-au-26-janvier-2025/

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