Le show politique occidental ne doit pas être source d’intérêt pour la majorité

[JacquesL]

Le show politique occidental ne doit pas être source d'intérêt pour la majorité mondiale



par Mikhail Gamandiy-Egorov

Les processus politiques dans nombre de pays occidentaux ne doivent certainement pas représenter un intérêt majeur pour les partisans de l'ordre multipolaire international. Ne serait-ce que pour la raison que le monde ne tourne résolument pas autour de l'Occident. Au contraire, les puissances et les nations de la multipolarité doivent augmenter l'interaction conjointe indépendamment de ce qui se déroule dans le petit monde occidental.

Alors que l'establishment occidental ne cesse d'accuser ses adversaires géopolitiques et géoéconomiques, de même qu'un certain nombre d'autres nations de la majorité mondiale, «d'interférence» dans les processus politiques internes occidentaux, le tout afin de mieux justifier ses propres échecs sur la scène mondiale, pour la majorité de l'humanité justement l'heure est certainement venue de faire preuve de désintérêt pour les processus politiques internes en Occident.

Par la même occasion, il n'y a aujourd'hui absolument aucune illusion à se faire dans le cadre des élections en cours ou à venir dans les pays de l'espace bruxellois ou étasunien. Et ce pour une raison très claire, aucune force politique dans le petit monde des régimes occidentaux, ne se revendique du monde multipolaire et des règles auxquelles l'axe occidental devra se conformer. Les échecs subis par nombre de régimes occidentaux ne sont en réalité liés qu'aux problèmes économiques et sociétaux que les dits régimes ont subi de plein fouet en raison de l'arrogance et de la conviction primitive quant à leur prétendue «supériorité».

Dans la réalité mondiale contemporaine, il est évident que la minorité planétaire ne pourra plus jouir des avantages infinis dont elle pouvait profiter lors du diktat de l'ère unipolaire. L'incapacité à faire plier les principales puissances du monde multipolaire, la résistance de plus en plus efficace également des nations aux quatre coins du monde, en Eurasie, Afrique et Amérique latine face aux actions des forces néocoloniales et des nostalgiques de l'unipolarité, de même qu'une interaction de plus en plus puissante entre justement les principales puissances de l'ère multipolaire avec les nations du Sud global, en représentent quelques-unes des raisons.

Aucune illusion à avoir non plus quant au discours occidental dans un cadre pseudo-souverainiste ou pseudo-progressiste, au final tous servent la même cause, celle de tenter à sauver leur petit monde, désormais incapable à pouvoir dicter et imposer ses règles au reste de l'humanité. Tous d'entre eux restent attachés au maître étasunien et à son bras armé otanesque, tous souhaiteraient à pouvoir réimposer une domination occidentale partout où cela pourrait, selon eux, être possible. De la droite jusqu'à la gauche, la «couleur» politique ne pourra pas cacher les véritables intentions.

D'ailleurs et sur le continent africain, qui devient en effet une force indéniable et un acteur majeur du véritable monde libre et de l'ordre multipolaire mondial, les actions d'éléments y compris qui prétendent appartenir au camp «progressiste» ne laissent aucun doute. Ces éléments cherchent à instrumentaliser la notion du véritable panafricanisme afin de tenter à donner une nouvelle vie au néocolonialisme occidental. Il n'est aucunement nécessaire à nommer ces éléments, qui se reconnaîtront sans le moindre souci, quant à leur faire de la publicité, serait pour le moins déplacé.

Ceci étant dit, dans le petit monde occidental n'y a-t-il aujourd'hui aucune force alliée des partisans et des défenseurs de la multipolarité ? Résolument qu'il y en a. Pour autant, aucune d'entre elle ne peut prétendre aujourd'hui à prendre le pouvoir afin de pouvoir mettre un terme définitif aux vestiges du passé comme le bloc otanesque et la politique d'arrogance extrême qui caractérise le petit espace planétaire en question. Et du moment qu'il n'en y a pas, aucune raison particulière à y attacher de l'importance.

Les principales puissances qui défendent l'ordre mondial multipolaire contemporain ont déjà leur priorité, le Sud global, ensemble représentant la majorité évidente de l'humanité. Et si bien même que des voix en Occident tentent à chaque fois de faire du chantage économique, prétextant avoir des relations économico-commerciales parfois poussées avec certaines de ces grandes puissances de la multipolarité, il faudrait surtout rappeler que le petit espace occidental sera le premier impacté, comme il l'est d'ailleurs déjà, au cas où il choisirait de poursuivre sur la voie des sanctions et autres limitations unilatérales.

Le tout au moment où les grandes puissances de la multipolarité ne sont plus seulement les acteurs majeurs sur le plan géopolitique, sécuritaire et stratégique, mais aussi et précisément sur le front géoéconomique. Renforçant la thèse que porter un quelconque intérêt à ceux qui ne le méritent pas, n'a aucun sens pour la majorité mondiale. Sera-t-il possible d'arriver prochainement à une sorte de coexistence dans le cadre de la ligne de démarcation entre les partisans de l'ordre multipolaire contemporain et les nostalgiques de l'unipolarité, reste une question encore ouverte. Et si bien même que cela deviendrait le cas, il n'y a aucune raison pour que les grandes puissances du monde multipolaire et les nations du Sud global consacrent néanmoins un intérêt digne de ce nom aux représentants d'une minorité planétaire. 

Mikhail Gamandiy-Egorov

source : Observateur Continental

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