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Jefferson Morley : «Dans les derniers dossiers Kennedy déclassifiés, les secrets

Démarré par JacquesL, 29 Février 2024, 11:37:57 AM

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JacquesL

Jefferson Morley : «Dans les derniers dossiers Kennedy déclassifiés, les secrets nucléaires d'Israël sont en sécurité»



Introduction de Laurent Guyénot 

Jefferson Morley est un investigateur de longue date sur l'assassinat de John Kennedy. Il appartient à l'école dominante, quasi-mainstream, qui incrimine la CIA. Cependant, avec sa biographie de James Jesus Angleton, un des principaux suspects au sein de la CIA, Morley a apporté un éclairage important sur les liens étroits entre Angleton et le Mossad. Angleton était à la CIA la liaison exclusive avec le Mossad. Dans le livre de Morley («The Ghost», 2017)on découvre un Angleton plus loyal envers ses amis du Mossad qu'envers sa propre hiérarchie, qui ignorait largement la nature de ses activités. D'autres livres cités ci-dessous par Morley démontrent le rôle important de Angleton dans le programme nucléaire israélien, impliquant la contrebande de matériaux américains. Angleton est donc à la fois impliqué dans l'aide à Israël pour acquérir la bombe atomique, et dans l'assassinat de Kennedy. J'ai repris ces éléments dans le chapitre sur Angleton de mon livre «Qui a maudit les Kennedy ?»

Dans l'article traduit ci-dessous, Morley s'approche de plus en plus de la piste israélienne dans l'assassinat de Kennedy, ouverte par Michael Collins Piper dans les années 90, et aujourd'hui très fortement étayée (voir aussi le film ERTV : «Israël et le double assassinat des frères Kennedy»). Ce qui en tout cas n'est plus contestable, c'est que sans le coup d'État qui élimina Kennedy pour le remplacer par Johnson («le meilleur ami d'Israël» selon Haaretz), Israël ne disposerait pas de ses 90 têtes nucléaires, dont l'existence est toujours officiellement niée mais qui jouent un rôle majeur dans l'impunité et l'arrogance d'Israël aujourd'hui. D'où l'importance très actuelle de la vérité sur l'assassinat de Kennedy.

*
par Jefferson Morley

Le dernier dossier déclassifié sur l'assassinat de JFK n'a pas seulement jeté un nouvel éclairage sur la surveillance de Lee Harvey Oswald par la CIA et sur l'approbation par le Pentagone d'opérations sous fausse bannière contre la volonté du président John F. Kennedy au milieu de l'année 1963. Ils mettent également en lumière une proposition provocatrice sur la politique américaine au Moyen-Orient faite la semaine dernière par le journaliste d'investigation Seymour Hersh. Même si les secrets contenus dans les fichiers JFK sont anciens, ils sont toujours d'actualité.

Dans sa dernière dépêche, «C'est la guerre de Bibi», Hersh observe que le siège de Gaza a relancé l'avenir du Premier ministre Benjamin «Bibi» Netanyahou, que l'on pensait auparavant fini politiquement, et a enhardi les ambitions sionistes d'annexer la Cisjordanie et éliminer la possibilité d'un État indépendant pour les Arabes palestiniens.

Puis Hersh ajoute ceci :

«J'ai eu par des contacts à Washington et en Israël des informations de première main sur l'arsenal nucléaire israélien. Il est peut-être temps pour les hauts responsables américains de briser le tabou et de commencer à parler de la capacité de cet arsenal et des implications du fait qu'il soit entre les mains de Netanyahou».

Mais le problème ne vient pas seulement de Netanyahou, largement considéré par les Israéliens (et par de nombreux responsables américains) comme autoritaire et indigne de confiance.

Trois analystes chevronnés de la sécurité nationale ont présenté un argument plus général dans le Washington Post la semaine dernière. Sous le titre «Pourquoi les États-Unis devraient commencer à dire toute la vérité sur les armes nucléaires israéliennes», William Burr, Richard Lawless et Henry Sokolski ont déclaré :

«Avec la guerre entre Israël et le Hamas, une sorte de Rubicon nucléaire a été franchi : deux responsables israéliens élus – un ministre du gouvernement et un membre du Parlement – ont non seulement fait publiquement référence à la possession d'armes nucléaires par Israël, mais ont également suggéré qu'elles soient explosées au-dessus de Gaza. C'était une première inquiétante. Pendant ce temps, à Washington, un décret secret de longue date interdit aux responsables américains de même reconnaître qu'Israël possède des armes nucléaires

Je connais Burr comme étant l'un des principaux spécialistes du programme nucléaire israélien et de la crise des missiles cubains de 1962 ; je fais donc confiance à son jugement. Lawless, un ancien officier de la CIA, a travaillé à freiner le programme nucléaire de la Corée du Nord sous l'administration de George W. Bush. Sokolski est un vétéran de la campagne visant à limiter la prolifération nucléaire. Leur point de vue est judicieux et non partisan.

Le fait qu'Israël possède 90 têtes nucléaires stockées (selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm) est peu contesté. Mais voici ce que disent Hersh et les auteurs du Washington Post : personne à Washington n'est autorisé à évoquer l'arsenal nucléaire israélien ; ou la manière dont cela affecte la région ; ou si cela sert les intérêts américains, alors même que le Moyen-Orient est au bord d'une guerre régionale.

Le bruit que l'on entend à Washington à propos de l'arsenal nucléaire israélien et des menaces nucléaires est le silence. Il est impossible de savoir ce qui n'est pas dit. Vous ne pouvez pas entendre ce qui ne peut pas être dit.

Mais vous pouvez constater les effets de la règle du bâillon israélien dans le témoignage longtemps classifié de James Angleton, chef du contre-espionnage de la CIA, devant les enquêteurs du Sénat en juin 1975. Les expurgations rendent visible ce que les gouvernements américain et israélien cherchent à dissimuler en 2024 : comment Israël a obtenu des armes nucléaires sous la surveillance de Angleton.



Ce que nous savons aujourd'hui

Homme ingénieux et inquiétant, Angleton a expliqué aux enquêteurs comment il en est arrivé à servir à la fois comme chef du contre-espionnage et comme chef du «bureau israélien» (Israeli desk ou Israeli account) dans les années 1950. Avec à la fois franchise et tromperie, il a parlé de détails sensibles de ses relations avec de hauts responsables israéliens dans les années 1960, alors que les Israéliens s'efforçaient secrètement d'obtenir la matière fissile nécessaire à la fabrication d'armes nucléaires.

Les commentaires de Angleton à huis clos sont devenus partie intégrante de la collection des Archives nationales sur JFK dans les années 1990, lorsque le Congrès a ordonné la publication des dossiers de la Commission Church, qui a entendu le témoignage de Angleton alors qu'il enquêtait sur la CIA.

Quarante-neuf ans après les paroles du maître-espion décharné, ses paroles sont toujours sensibles.

En décembre 2022, la CIA – avec l'autorisation écrite expresse de la Maison-Blanche du président Joe Biden – a publié le témoignage de Angleton masqué par des expurgations, dont beaucoup concernent Israël.
L'effet de la censure est de nier publiquement ce que l'un des adjoints de Angleton a déclaré en privé : que Angleton, par sympathie sioniste, a aidé les Israéliens à obtenir des armes nucléaires.



*
James Angleton, à droite, avec Meir Amit, chef du Mossad, en vacances
dans l'Ouest américain dans les années 1960.

J'ai raconté l'histoire de manière assez détaillée dans ma biographie de Angleton de 2017, «The Ghost». À la retraite, l'officier de la CIA John Hadden, qui était chef de la station de Tel-Aviv sous Angleton dans les années 1960, est devenu lanceur d'alerte. Hadden a compilé une liste de vingt-neuf données et documents étayant sa conviction que son patron a activement aidé les ambitions nucléaires israéliennes au mépris de la politique américaine, et peut-être de la loi américaine. Hadden a partagé l'histoire avec le Congrès et le FBI au milieu des années 1970, en vain.

L'histoire du programme nucléaire israélien a été racontée de manière très complète par l'ingénieur Roger Mattson dans son livre «Stealing the Atom Bomb» et par l'universitaire Avner Cohen dans son livre «The Worst-Kept Secret».

Pourtant, sept ans plus tard, à Washington vers 2024, aucun employé du gouvernement américain n'est autorisé à parler de la réalité sur laquelle Mattson, Cohen et moi-même avons écrit – du moins pas sans risque juridique.

La règle du bâillon israélien

Burr, Lawless et Sokolski expliquent que sous l'administration Clinton,

«La Maison-Blanche a également promulgué un règlement – décrit dans un bulletin de classification du ministère de l'Énergie – qui menace les employés du gouvernement, actuels et passés, de mesures disciplinaires, y compris le licenciement, s'ils reconnaissent publiquement qu'Israël possède des armes nucléaires. Jusqu'à présent, le règlement n'a pas été rendu public».

Les auteurs du Washington Post affirment que ce décret secret gêne les décideurs politiques américains, qui ne peuvent pas parler entre eux, ni avec les gouvernements alliés, ni avec le Congrès, ni avec le peuple américain, sur les réalités nucléaires du Moyen-Orient. Ils continuent en demandant :

«Que protège le Pentagone ? Pensent-ils vraiment que garder le programme nucléaire israélien secret est dans l'intérêt de notre sécurité nationale ? Si nous prétendons ne pas connaître le statut nucléaire d'Israël, cela ne rendra-t-il pas plus facile pour l'Iran, l'Arabie saoudite, l'Égypte, la Turquie, la Corée du Sud, le Japon et d'autres de poursuivre leurs propres programmes d'armes nucléaires ?»

Bonnes questions. Le secret extrême étouffe le discours à Washington, mais il n'empêche pas nos alliés et adversaires de percevoir l'hypocrisie américaine en matière de prolifération nucléaire.

La règle du bâillon israélien étouffe l'histoire et la compréhension, mais elle ne peut pas entièrement cacher ce que le Pentagone (et la CIA) «protègent» de la divulgation publique : les origines de l'arsenal nucléaire israélien. Le témoignage de Angleton est encore largement expurgé, en raison de la même politique qui bâillonne aujourd'hui les responsables américains.

Mais le secret n'est pas anodin. Selon un «Plan de transparence» rédigé par la CIA et approuvé par Biden en juin dernier, le témoignage de Angleton sur le programme nucléaire israélien ne devra pas être entièrement divulgué avant 2042, et peut-être même pas à cette date. Ce que Seymour Hersh appelle un «tabou» est renforcé par des politiques et des lois qui soutiennent les politiques secrètes américaines et israéliennes qui façonnent aujourd'hui la région.

source : JFK Facts

https://reseauinternational.net/jefferson-morley-dans-les-derniers-dossiers-kennedy-declassifies-les-secrets-nucleaires-disrael-sont-en-securite/