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Les progrès de l’armée syrienne provoquent une nouvelle dispute entre la Turquie

Démarré par JacquesL, 05 Février 2020, 08:24:26 PM

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JacquesL

Les progrès de l'armée syrienne provoquent une nouvelle dispute entre la Turquie et la Russie
https://lesakerfrancophone.fr/les-progres-de-larmee-syrienne-provoquent-une-nouvelle-dispute-entre-la-turquie-et-la-russie

Par Moon of Alabama – Le 3 février 2020

La poursuite de l'opération de l'armée syrienne pour libérer le gouvernorat d'Idleb conduit à un nouvel affrontement entre la Turquie et la Russie.

Le gouvernorat d'Idleb est toujours largement occupé par des « rebelles » sous contrôle turc et des groupes djihadistes alignés sur Al-Qaïda comme Hayat Tahrir al-Sham (HTS). L'accord d'Astana entre la Turquie et la Russie, signé en septembre 2018, prévoyait un cessez-le-feu dans le gouvernorat, des zones tampons et la réouverture de l'autoroute M4 entre la côte et la ville d'Alep et de l'autoroute M5 entre Damas et Alep. Les cessez-le-feu et l'accord entre la Turquie et la Russie excluaient explicitement les djihadistes.



Les routes n'ont jamais été rouvertes au trafic civil syrien et les nombreux cessez-le-feu n'ont pas été respectés. Le soutien aérien mené par la Russie et la Syrie a empêché les djihadistes de lancer des attaques plus importantes. Malgré tout, les tirs de harcèlement des djihadistes et les attaques de tous ordres continuent de tuer des civils et des soldats dans la ville d'Alep et dans d'autres régions. Les postes d'observation turcs qui devaient surveiller le cessez-le-feu fournissent au contraire des renseignements et des fournitures aux « rebelles ».

Il y a six jours, après la libération par l'armée arabe syrienne de la ville de Maarat al-Numan, au sud-est de la ville d'Idleb, nous écrivions :


Sud-est d'Idleb. Le 28 janvier 2020 – Agrandir

CiterVenant de l'est, l'armée syrienne a traversé l'autoroute M5 au nord et au sud de la ville en un mouvement de pince. Les djihadistes qui tenaient la ville ont fui vers l'ouest en direction de Kafranabel et Al Barah sur les seules routes qui restaient pour sortir. La ville elle-même a été prise sans combat. La carte ci-dessus ne reflète pas encore cette dernière évolution. ...
Ce mouvement a traversé la zone d'un poste d'observation turc situé au sud de Maarat al Nunman. C'est le troisième poste de ce type à avoir été encerclé par les forces gouvernementales syriennes. Plus tôt dans la journée, un convoi d'une trentaine de véhicules turcs avait pénétré dans le gouvernorat d'Idleb, en provenance de Turquie, dans le but d'installer un nouveau poste d'observation près de Saraqib où les autoroutes M4 et M5 se rejoignent. Saraqib sera la prochaine cible de la campagne de l'armée syrienne.
C'est effectivement ce qui s'est passé. La Turquie a construit un nouveau « poste d'observation » lourdement armé au sud de Saraqib avec l'intention de bloquer les mouvements syriens vers la ville. Pendant ce temps, l'armée syrienne s'est rapprochée de Saraqib mais a également pris le temps de sécuriser son flanc est.

Le président turc n'apprécie pas les progrès de l'armée syrienne contre ses mercenaires :

CiterDans une discussion avec des journalistes, le 29 janvier, Erdogan s'en est pris pour la première fois directement à la Russie, en disant : "La Russie n'a malheureusement pas été fidèle aux accords d'Astana et de Sotchi. ... Soit [la Russie] arrête les bombardements à Idlib, soit notre patience s'épuise et nous ferons ce qui est nécessaire à partir de maintenant".  ...
Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a rejeté les accusations d'Erdogan, insistant sur le fait que la Russie "respecte pleinement toutes les obligations des accords de Sotchi concernant la zone d'Idlib".
Après avoir sécurisé son flanc droit, l'armée syrienne s'est déplacée le long de la route M5 en direction de Saraqib. Mais le « poste d'observation » turc bloquait la route. Hier, l'armée syrienne a fait quelque chose d'inattendu. Elle a quitté la M5 en direction du nord-ouest pour encercler la ville.


Sud est d'Idleb. Le 2 février 2020 – Agrandir
Cette initiative a alarmé la Turquie. Elle ne veut pas que le gouvernement syrien libère Saraqib et reprenne le contrôle des autoroutes M4 et M5 vers Alep.

La Turquie a soudainement déclaré l'autoroute M4 « zone militaire turque » et a envoyé de grands convois avec des armes lourdes pour construire plus de « postes d'observation » autour de Saraqib. Au cours de la nuit dernière, les premiers affrontements entre les premières lignes turques et syriennes ont eu lieu. L'artillerie syrienne a frappé l'un des nouveaux « postes d'observation » turcs, tuant 8 soldats turcs et en blessant une trentaine. L'artillerie turque a riposté mais semble avoir raté ses cibles.

Ce matin, Erdogan était livide. Pour sauver la face, il a affirmé que l'armée et l'aviation turques avaient riposté contre les troupes syriennes. Les Russes, qui contrôlent l'espace aérien au-dessus d'Idleb, ont rétorqué qu'il n'y avait pas eu de frappes aériennes turques :

CiterLes avions turcs n'ont pas pénétré dans l'espace aérien syrien pour effectuer des frappes aériennes sur les positions des forces gouvernementales syriennes, a déclaré lundi le Centre russe pour la réconciliation des camps opposés en Syrie (qui fait partie du ministère russe de la défense). ...
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait déclaré plus tôt, lors d'une conférence de presse à Ankara, que des chasseurs F-16 de l'armée de l'air turque avaient effectué des frappes sur 40 cibles à Idlib en réponse à une attaque sur les positions turques qui a tué quatre soldats. Selon Erdogan, l'attaque de représailles a tué 30-35 Syriens. Cependant, le président turc n'a pas précisé s'il s'agissait de militaires.
Aujourd'hui, l'armée syrienne a poursuivi son plan d'encerclement. Elle a traversé la route M4 Alep-Latakia à l'ouest de Saraqib et se déplace actuellement plus au nord pour couper la route entre Saraqib et la ville d'Idleb.


Sud est d'Idleb. Le 3 février 2020 – Agrandir
Si elle parvient à bloquer les deux routes, les troupes turques basées à Saraqib seront coupées de leurs lignes d'approvisionnement direct avec la Turquie.
Cette carte de source turque montre les « postes d'observation » désormais menacés :


Sud-est d'Idleb. Le 3 février 2020 – Agrandir

La Turquie continue d'introduire armes et hommes en Syrie :

CiterLes sources fiables de l'Observatoire syrien ont confirmé qu'un nouveau convoi militaire turc est entré sur le territoire syrien via le point de passage de Kafr Lusin à la frontière avec Iskenderun. Les sources ont informé l'Observatoire que le convoi se dirigeait vers le sud en étant escorté par un véhicule blindé avec des personnes non identifiées à l'intérieur.

Hier, cinq colonnes militaires turques de véhicules blindés, de véhicules de transport de troupes et de camions sont entrées en Syrie via le point de passage de Kafr Lusin en direction d'Alep et de la campagne d'Idlib. Une de ces colonnes s'est dirigée vers la région d'Areha via l'autoroute M4, tandis qu'une autre s'est arrêtée dans la ville de Saraqeb.

En conséquence, le nombre de camions et de véhicules militaires entrés sur le territoire syrien depuis le matin est presque de 320. Pendant ce temps, les colonnes turques se sont dirigées vers Idlib et Alep, sur fond d'informations concernant l'annonce que l'autoroute Alep-Latakie, connue sous le nom de M4, soit déclarée une zone militaire par les forces turques, ce qui constitue une escalade turque importante contre les Russes.
On peut se demander si les États-Unis ont convaincu la Turquie d'agir à Idleb même sans l'accord de la Russie :

CiterLe général Tod Wolters, commandant du Commandement américain en Europe et commandant suprême des forces alliées de l'OTAN en Europe, s'est rendu à Ankara le 30 janvier pour des entretiens qui ont porté sur la Syrie. Des sources à Ankara notent que les entretiens de Wolters avec le ministre de la défense Hulusi Akar et le chef d'état-major général Yasar Guler ont couvert l'ouest de l'Euphrate autant que l'est de l'Euphrate, où la présence militaire américaine est concentrée.
Il semble évident que l'armée russe n'est pas d'accord avec les plans d'Erdogan et que la Russie agira pour le dissuader de commettre d'autres actions néfastes. Il est maintenant temps pour un autre appel téléphonique entre Poutine et Erdogan. Le président russe rappellera à son collègue turc que l'économie turque est à la traîne et qu'il y a beaucoup d'argent en jeu :

CiterRagıp Soylu @ragipsoylu - 10:17 UTC - 3 février 2020

La Turquie dépend de la Russie :

- Tourisme : 7 millions de Russes ont visité la Turquie, en tête du classement
- La coopération nucléaire : Le réacteur nucléaire d'Akkuyu est construit par les Russes
- Le pipeline turc
- Les exportations turques atteignent 3 milliards de dollars
- La Turquie importe 40 % de son gaz de Russie
L'opération syrienne visant à libérer les autoroutes économiquement importantes vers Alep va donc se poursuivre.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par jj pour le Saker Francophone

JacquesL

Syrie : la Turquie envahit Idleb, c'est du bluff, mais son défi sera relevé

https://lesakerfrancophone.fr/syrie-la-turquie-envahit-idleb-cest-du-bluff-mais-son-defi-sera-releve

Par Moon of Alabama − Le 10 février 2020

Depuis notre publication de la semaine dernière sur la campagne syrienne à Idleb, l'armée syrienne a fait des progrès importants.



Gouvernorat d'Idleb le 3 février 2020 Agrandir
Saraqib, Al Eis et des dizaines d'autres villes et villages ont été libérés. De grandes parties de l'autoroute M5 à Idleb sont désormais sous le contrôle du gouvernement syrien.


Gouvernorat d'Idleb le 10 février 2020 Agrandir
L'objectif de la campagne actuelle est de reprendre le contrôle de l'autoroute M5 entre Damas et la ville d'Alep et l'autoroute M4 entre Lattaquié et Alep. Ces autoroutes sont importantes pour la relance de l'économie syrienne.

C'était à l'origine la tâche de la Turquie de garantir la libre circulation civile sur les deux autoroutes. Le protocole d'accord de Sotchi entre la Turquie et la Russie, signé le 17 septembre 2018, prévoit :

3. Une zone démilitarisée d'une profondeur de 15 à 20 km sera créée dans la zone de désescalade.

4. Le passage spécifique des lignes délimitant la zone démilitarisée sera convenu lors de nouvelles consultations.

5. Tous les groupes terroristes radicaux seront retirés de la zone démilitarisée d'ici le 15 octobre 2018.

6. Tous les chars, artillerie, lance-roquettes multiples, et mortiers des parties au conflit seront retirés de la zone démilitarisée d'ici le 10 octobre 2018.

7. Les forces armées de la République de Turquie et la police militaire des forces armées de la Fédération de Russie effectueront des patrouilles et des contrôles coordonnés à l'aide de véhicules aériens sans pilote dans la zone démilitarisée.

8. Afin d'assurer la libre circulation des habitants et des marchandises, ainsi que le rétablissement des liens commerciaux et économiques, le trafic de transit le long des routes M4 (Alep-Lattaquié) et M5 (Alep-Hama) sera rétabli avant la fin de 2018.

Aucun de ces points n'a jamais été rempli par la Turquie.

Idleb est toujours sous le contrôle de Hayat Tahrir al Shams (HTS), aligné sur Al-Qaïda, qui a continué d'attaquer les positions du gouvernement syrien ainsi que des cibles civiles. HTS est internationalement reconnue comme une organisation terroriste, y compris par la Turquie. Mais la Turquie n'a rien fait pour l'éradiquer. Elle fournit plutôt à l'organisation des armes et d'autres fournitures.

La réaction du soi-disant Sultan turc Erdogan à la campagne de l'armée syrienne a été hystérique. Il a menacé à plusieurs reprises d'intervenir militairement si l'opération de l'armée syrienne ne s'arrêtait pas. Au cours des derniers jours, plus de 1 450 véhicules militaires turcs, dont des chars, de l'artillerie lourde et des véhicules blindés d'infanterie, ont envahi la zone d'Idleb détenue par les terroristes.

La Turquie dit que ce ne sont que des renforts pour ses «postes d'observateurs». Mais en réalité, ces forces sont configurées pour attaquer l'armée syrienne. Un groupe d'artillerie turc a tenté de prendre position sur l'ancienne base aérienne militaire syrienne Taftanaz, au nord de Saraqib. Plus tôt dans la journée, il a subi des tirs d'artillerie syrienne. Au moins six soldats turcs ont été tués et plusieurs blessés. Un hélicoptère turc a été autorisé à entrer pour évacuer les victimes.


Source : ISWnewsAgrandir – «Points d'observation» turcs et russes
L'armée turque a affirmé avoir riposté à l'attaque :

CiterL'armée turque a répondu aux cibles fixées dans la région, selon le communiqué.

«La réponse nécessaire a été donnée, les cibles ont été détruites et le sang de nos martyrs n'a pas été laissé sur le terrain. Les développements sont suivis de près et les mesures nécessaires sont prises», a indiqué le communiqué.
Rien ne prouve que de telles représailles aient eu lieu.

La Turquie exige que l'armée syrienne se replie sur les lignes où sa campagne actuelle a commencé il y a des mois.

Ça n'arrivera pas.

Aujourd'hui, alors que l'armée turque s'est installée parmi les terroristes, HTS a envoyé deux véhicules suicides contre les lignes syriennes. On ne sait pas encore s'ils ont fait des victimes. Si l'armée turque veut être garde du corps de tels terroristes, elle sera traitée de manière appropriée.

Les forces aériennes russes et syriennes contrôlent l'espace aérien au-dessus d'Idleb. Des navires de guerre russes sont déployés près des côtes de la Syrie et sont prêts à lancer leurs missiles de croisière. La Russie peut renforcer sa force aérienne en Syrie dans les 24 heures. L'armée de l'air turque n'est pas en mesure de modifier cette situation.

Après la tentative de coup d'État de 2016 contre Erdogan, près des trois quarts des pilotes de l'armée de l'air turque ont été licenciés. L'état de maintenance des 240 avions de combat turcs F-16 est douteux. On estime que moins d'un quart d'entre eux sont prêts à voler. Les F-16 ne sont pas à la hauteur des avions Su-34 russes qui couvrent la Syrie. Ils n'ont pas non plus les capacités nécessaires pour surmonter les défenses aériennes russes. Ensuite, il y a aussi l'influence économique de la Russie sur la Turquie.

Au cours des derniers jours, des discussions intenses ont eu lieu entre la partie russe et la partie turque. Les Russes ne bougent pas. La Syrie libérera les deux autoroutes que la Turquie a promis d'ouvrir dans le cadre du protocole d'accord de Sotchi. Si l'armée turque essaie d'empêcher cela, elle sera bombardée jusqu'au paradis.

Erdogan ne peut pas risquer une guerre avec la Russie en Syrie. Il bluffe et son défi sera relevé.

Moon of Alabama

Traduit par jj, relu par Wayan pour le Saker Francophone

JacquesL

#2
Ébullition à Idlib
http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2020/02/ebullition-a-idlib.html

Ca chauffe... Alors que les loyalistes n'en reviennent peut-être pas encore tout à fait de pouvoir enfin reprendre leur dû et que les Russes ont enfin haussé le ton vis-à-vis des Turcs, le sultan doit se demander dans quelle galère il s'est embarqué. Comme le résume un bon observateur, la journée fut "trépidante" en Syrie :


  • prise de possession totale de la M5 jusqu'à Alep

  • hélicoptère syrien abattu par les Turco-barbus

  • position turque à nouveau bombardée, près de Qaminas

  • attaque barbue sur Nayrab qui se termine en fiasco

  • bombardements russes sur Idlib
N'en jetez plus !

La M5 est donc dans la poche, même s'il reste à la sécuriser et à créer une zone tampon autour d'elle. L'imMonde en fait une jaunisse...





Cette autoroute, qui échappait aux loyalistes depuis huit longues années, a une histoire très spéciale. On se rappelle que c'est dans cette zone que, en août 2016, une mêlée acharnée avait eu lieu :

CiterCombats absolument féroces à Alep ! Les loyalistes avancent lentement, sûrement, lentement encore, tandis que les djihadistes, qui à défaut d'être modérés ont un talent militaire certain, se défendent avec l'énergie du désespoir.

Depuis que la seule voie de communication, la fameuse route Al Castello, passant par le nord-ouest est bloquée, les "rebelles" se lancent vague après vague contre les positions assez fines de l'armée au sud de la ville :


Et c'est sanglant... Des centaines de djihadistes ont été tués, près d'un millier selon le ministère russe de la Défense, dont une trentaine de commandants. Côté gouvernemental, les pertes sont moins importantes mais tout de même conséquentes, sans que l'on puisse établir un chiffre précis. On se bat rue par rue, bâtiment par bâtiment tandis que l'aviation russe bombarde sans répit. Au prix de combats acharnés, l'armée syrienne a repris les quelques positions perdues ces derniers jours au sud de la ville, ce qui semble porter un coup au moral des takfiris, condamnés à tout recommencer.

Car s'ils n'arrivent pas à percer l'encerclement au sud, c'en est fini de leur présence à Alep. Au nord, la poigne loyaliste se referme inexorablement et l'armée avance même dans le camp d'Handarat. La route Castello est maintenant occupée sur des kilomètres et les incessantes attaques djihadistes fin juillet s'y sont toutes cassé les dents (avec des centaines de morts laissés sur le terrain). C'est désormais le sud ou la défaite.

Que de chemin parcouru depuis...

Après avoir établi un périmètre autour de cette route stratégique, dans quelle direction les loyalistes iront-ils pousser la chansonnette ? Du côté de la plaine d'Anadan (1) afin de sécuriser Alep de manière définitive ? En direction de la M4, autre autoroute stratégique (2) qui relie Alep à Lattaquié, comme le suggère une source au sein de l'armée ? Certains parlent même de couper la voie d'approvisionnement entre Idlib et la Turquie (3).


C'est là qu'entre en compte le jeu des puissances. Erdogan passe son temps à chouiner depuis le début de l'opération, mais ce qui fonctionne habituellement avec les euronouilles semble tomber dans l'oreille d'un sourd du côté russe. Plusieurs fois embobiné par l'évidente mauvaise foi turque qui n'a respecté aucun des engagements pris lors des cessez-le-feu précédents, l'ours a dû se dire que cette fois, il y en avait plus qu'assez. Quant aux Syriens, ils viennent une nouvelle fois de bombarder un poste turc !

A peine le sultan, qui prononcera demain un discours annoncé important sur la Syrie, a-t-il le temps d'avertir Damas que ses soldats sont à nouveau matraqués. Deux, et peut-être même trois fois en deux jours, qui dit mieux ? Ankara ne sait plus comment prendre la chose et alterne menaces et demandes éperdues (s'il vous plaît, dites à vos alliés syriens d'arrêter de bombarder nos postes). Le Kremlin répond placidement : "Faites en sorte que toute attaque contre les forces russes ou syriennes cessent". Dialogue de sourd pendant que les Sukhois vaporisent les barbus...

Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=JN1MowUzRNY

JacquesL

Syrie. Alep est entièrement libérée mais la guerre va continuer
https://lesakerfrancophone.fr/syrie-alep-est-entierement-liberee-mais-la-guerre-va-continuer

Par Moon of Alabama – Le 17 février 2020

Depuis mon article de la semaine dernière sur la campagne d'Idlib en Syrie, l'armée syrienne a encore fait des progrès extraordinaires.


Gouvernorat d'Idlib. 10 février 2020 – Agrandir

L'autoroute M5 est sous le contrôle total de l'armée syrienne. Les djihadistes, par peur d'être encerclé, ont fui la zone située à l'ouest de la ville d'Alep. Les banlieues et les villages à l'ouest d'Alep ont tous été libérés. La nuit dernière, les habitants d'Alep ont célébré l'évènement. Près de huit ans après l'invasion des quartiers Est d'Alep par les djihadistes, en 2012, ils n'auront plus à subir des attaques aléatoires au mortier et aux missiles. L'aéroport international d'Alep va maintenant être réouvert. Les premiers vols sont prévus pour mercredi.


Gouvernorat d'Idlib. 17 février 2020 – Agrandir
A l'ouest d'Alep, l'armée syrienne n'est qu'à 10 kilomètres de Darat Izzah. Cette ville se trouve sur la principale route nord-sud entre le gouvernorat d'Idlib et les zones kurdes du nord, occupées par les Turcs. C'est une ligne de ravitaillement pour les djihadistes ainsi que pour les 5 000 soldats turcs qui ont envahi Idlib. Aujourd'hui, certaines cibles de la ville ont été bombardées par l'armée de l'air russe. Elle sera probablement bientôt attaquée. Cela va donner un sérieux mal de tête à l'armée turque qui évite de combattre contre l'armée syrienne.

Le fait qu'Alep ait été libérée et soit maintenant entièrement reconnectée à sa ville sœur, Damas, est un énorme succès. Voici un rappel de la gravité de la situation dans la ville d'Alep, en 2013.


Agrandir
Dans un discours télévisé (vidéo), le président Bachar al Assad a souligné ce succès mais a également averti que la guerre n'était pas terminée :

CiterNous sommes pleinement conscients que cette libération ne signifie pas la fin de la guerre, ou la disparition du terrorisme, ou la reddition des ennemis, mais elle signifie certainement qu'ils sont en train de manger la poussière, en prélude à une défaite complète, tôt ou tard, a affirmé le président.

Voici le résultat de la campagne de libération de l'autoroute M5 depuis le 19 décembre 2019.


Agrandir
Une deuxième campagne pour libérer l'autoroute M4 entre Lattaquié et Alep, ainsi que toutes les zones au sud de celle-ci, est en préparation. Son lancement dépendra de l'issue des négociations en cours.

Les tentatives américaines pour retourner le président turc Erdogan contre la Russie ont échoué. Des pourparlers ont de nouveau eu lieu aujourd'hui entre la Turquie et la Russie. La menace d'Erdogan selon laquelle l'armée syrienne doit se replier sur les lignes de l'accord de Sotchi d'ici la fin du mois ou sera attaquée par l'armée turque n'est prise au sérieux que par ceux qui ne comprennent pas la pensée syrienne ou russe.

Le président syrien y a donné une réponse appropriée.

CiterEHSANI2 @EHSANI22 5:39 PM - 17 fev. 2020

#Le syrien Assad sur son adversaire au nord, Erdogan :

La bataille pour libérer les environs d'Alep et d'Idlib se poursuivra malgré quelques bulles sonores vides de sens venant du nord.
Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Jj pour le Saker Francophone

JacquesL

#4
Syrie : la Russie relève le défi du bluff turc ...
... Les sources de l'opposition médiatique en Syrie sont dirigées, et payées, par les services de renseignement britanniques

https://lesakerfrancophone.fr/syrie-la-russie-releve-le-defi-du-bluff-turc

Par Moon of Alabama − Le 19 février 2020

La Russie a relevé le bluff de la Turquie menaçant d'une attaque de grande envergure contre les forces gouvernementales syriennes. Le président turc Recep Tayyip Erdogan devra maintenant trouver un moyen de sortir du piège d'Idleb dans lequel il s'est enferré. Son excellente aventure en Syrie touche à sa fin.

Entre-temps, nous apprenons que les renseignements militaires britanniques ont lancé une autre grande campagne de désinformation qui a fait entendre des «voix syriennes» dans la presse «occidentale».

Erdogan poursuit sa rhétorique sauvage sur la Syrie :

Citer#ERDOGAN: "#La Turquie ne peut pas être confinée à l'intérieur de sa frontière de 780 000 km2. #Misrata, #Alep, #Homs & #Hasaka sont en dehors de nos frontières actuelles, mais elles sont dans nos limites émotionnelles et physiques, nous affronterons ceux qui limitent notre histoire à seulement 90 ans."
Les pourparlers turcs avec la Russie ne se sont pas bien déroulés. La Russie avait proposé les points suivants :

Citer1- Bande frontalière de 16 km à Idlib sous contrôle turc

2- La Russie contrôle le passage entre la bande d'Idlib et Afrin

3- Ouverture des autoroutes M4 et M5 sous supervision conjointe russo-turque

4- Retraite des points d'observation vers la bande frontalière
Une dizaine de points d'observation de la Turquie sont actuellement encerclés par l'armée syrienne. Si la Turquie commence à intensifier la querelle, elle sera dans une situation désastreuse.


Agrandir


La Turquie a rejeté la proposition russe :

CiterLe président Recep Tayyip Erdoğan a déclaré le 19 février que les pourparlers avec la Russie sur la région nord-ouest de la Syrie d'Idlib étaient loin de répondre aux demandes de la Turquie et a averti qu'une opération militaire n'était qu'une "question de temps".

"Comme pour toutes les opérations [précédentes], nous disons que nous pourrions surgir tout à coup en une nuit. En d'autres termes, une opération à Idlib est une question de temps", a déclaré Erdoğan. Il faisait référence aux trois précédentes opérations turques dans le nord de la Syrie depuis 2016.

"Nous entrons dans les derniers jours pour que le régime [syrien] cesse ses hostilité à Idlib. Nous faisons nos derniers avertissements", a-t-il ajouté. "La Turquie a fait tous les préparatifs pour exécuter ses propres plans d'opérations à Idlib."
La Russie a qualifié l'attaque turque de scénario du pire :

CiterLe porte-parole du Kremlin a ajouté que "s'il s'agit d'une opération contre les autorités et les forces armées légitimes de la Syrie, ce sera certainement le pire des scénarios".

Selon Peskov, la Russie poursuivra ses contacts avec la Turquie afin d'empêcher que la situation à Idlib ne s'aggrave encore.

"Nous sommes déterminés à continuer d'utiliser nos contacts de travail avec nos homologues turcs pour empêcher que la situation à Idlib ne dégénère davantage", a-t-il déclaré.
Deux heures après avoir publié ce qui précède, l'agence russe TASS a également publié ceci :

CiterDeux bombardiers stratégiques russes Tupolev Tu-22M3 ont effectué un vol régulier au-dessus des eaux neutres de la mer Noire, a annoncé mercredi le ministère russe de la Défense.

"Pendant le vol, les équipages ont parcouru une distance d'environ 4 500 km et sont restés en l'air pendant plus de cinq heures", indique le communiqué.

Des avions de chasse du district militaire sud de la Russie ont escorté les bombardiers pendant le vol.
Le Tu-22M3 peut tirer des missiles de croisière à longue portée. L'armée turque comprendra cet avertissement.

Les Russes aiguillonnent également Erdogan avec des informations sur des livraisons d'armes américaines aux Kurdes  du PKK dans l'est de la Syrie :

Citer«Le commandement américain dans la région sature intensivement le territoire à l'est de l'Euphrate avec des armes et des munitions. Depuis le début de 2020, 13 convois militaires sont arrivés d'Irak en Syrie, qui incluaient plus de 80 véhicules blindés et plus de 300 camions chargés de divers types d'armes, de munitions et de matériel», a déclaré le contre-amiral Oleg Zhuravlev dans un briefing quotidien.
Les rapports parlent maintenant de plus d'un million de réfugiés à Idleb, même si la population d'avant-guerre du gouvernorat d'Idleb n'a jamais dépassé 1,5 million. Beaucoup ont déjà fui au début de la guerre, soit vers des zones détenues par le gouvernement, soit vers la Turquie et au-delà. D'où sont censés provenir les millions de personnes évoquées ?

Les médias «occidentaux» cherchent à provoquer de nouveau des épanchements lacrymaux à propos de ces réfugiés à Idleb. Mais ses rapports oublient de mentionner qu'Al-Qaïda gouverne Idleb et empêche les gens de franchir la ligne vers les zones tenues par le gouvernement syrien :

CiterDans une nouvelle et longue histoire, étendue et richement illustrée sur Idlib, le New York Times n'a une fois de plus fait aucune mention de la politique qui se déroule dans cette enclave du nord-ouest de la Syrie - à savoir, le fait que des combattants djihadistes / takfiris bien armés, provenant de partout dans le monde, la contrôlent depuis plusieurs années, tandis que les forces gouvernementales syriennes se battent pour reprendre le contrôle de leur territoire.

Dans ce dernier article, comme dans tous les longs plaidoyers larmoyants unilatéraux qu'il a publiés sur Idlib au cours de la dernière année, le New York Times n'a aucun journaliste ni photographe sur le terrain qui rapporte l'histoire. Au lieu de cela, il dépend entièrement des «récits» et des images qu'il recueille à partir de sources invérifiables à l'intérieur de l'enclave - sources qui, notamment, ne mentionnent jamais les groupes armés djihadistes qui contrôlent tous les aspects de la vie là-bas.
Aujourd'hui, nous apprenons que beaucoup de ces sources invérifiables émargent sur la liste de paie du gouvernement britannique depuis au moins 2012 :

CiterUn certain nombre de documents fuités, consultés par Middle East Eye montrent comment le récit de propagande a commencé en 2012 et s'est accélérée l'année suivante, peu de temps après que le parlement britannique a refusé d'autoriser une action militaire britannique en Syrie.

S'appuyant sur des fonds britanniques, américains et canadiens, des entrepreneurs du gouvernement britannique ont établi des bureaux à Istanbul et à Amman, où ils ont embauché des membres de la diaspora syrienne, qui à leur tour ont recruté des journalistes citoyens syriens.
...

En 2015, Free Syria, Syrian Identity et Undermine ont été financés en livres sterling et en dollars canadiens, l'équivalent d'environ 410 000 £ (540 000 $) étant dépensé chaque mois
.
Ces «sources» qui ont été embauchées et instruites par le gouvernement britannique sont celles citées dans les journaux «occidentaux». Tout le programme, comme les «Casques blancs» organisés par les Britanniques, était géré par des officiers du renseignement militaire :

CiterDes personnes familières avec le projet [de propagande] disent qu'environ neuf entreprises ont été invitées à soumissionner pour les contrats. Ils comprenaient un certain nombre d'entreprises créées par d'anciens diplomates britanniques, des officiers du renseignement et des officiers de l'armée.

Bien que les contrats aient été attribués par le ministère britannique des Affaires étrangères, ils étaient gérés par le ministère de la Défense du pays, et parfois par des officiers du renseignement militaire.

Ces sociétés ont établi des bureaux à Amman, Istanbul et, pendant un certain temps, à Reyhanli dans le sud-est de la Turquie. À partir de là, ils employaient des Syriens qui recruteraient à leur tour des journalistes citoyens syriens, qui avaient l'impression de travailler pour les bureaux des médias des groupes d'opposition syriens.
Les services de renseignement britanniques ont également engagé des journalistes pour écrire des articles de propagande sur les «rebelles syriens». La Grande-Bretagne a également organisé et dirigé les porte-parole de l'opposition :

CiterPendant ce temps, d'autres documents fuités, consultés par Middle East Eye montrent que le gouvernement britannique a attribué des contrats à des sociétés de communication, qui ont sélectionné et formé des porte-parole de l'opposition, géré des bureaux de presse qui fonctionnaient 24 / 24 et créé des comptes d'opposition sur les réseaux sociaux.

Le personnel britannique qui dirige ces bureaux a été informé que leurs employés syriens étaient autorisés à parler à des journalistes britanniques - en tant que porte-parole de l'opposition syrienne - mais seulement après avoir reçu l'autorisation des responsables du consulat britannique à Istanbul.

L'une des responsabilités des bureaux de presse mis en place secrètement par le gouvernement britannique en vertu de ces contrats était de «maintenir un réseau efficace de correspondants / pigistes en Syrie pour rendre compte des activités de la MAO [opposition armée modérée]».

De cette façon, le gouvernement britannique a pu exercer une influence en coulisse sur les conversations que les médias britanniques avaient avec des individus qui se présentaient comme des représentants de l'opposition syrienne.
Ce ne sont pas seulement les médias britanniques qui ont cité ces personnes. Tout le «mouvement d'opposition civile» était, comme les «Casques blancs», un front du gouvernement britannique bien organisé et rémunéré. Mais lorsque la Turquie a accru son rôle en Syrie, l'opération britannique de désinformation a commencé à cesser :

CiterL'enthousiasme du gouvernement britannique pour une grande partie du travail semble avoir commencé à décliner, car il est devenu de plus en plus clair que le gouvernement Assad et ses alliés russes et iraniens gagnaient la guerre civile, et le financement des contrats a commencé à se tarir.

Au début de 2019, la Police syrienne libre, une organisation soutenue par les Britanniques, a finalement cessé ses opérations après une prise de contrôle par al-Qaida de la province d'Idlib, au grand dam des civils et des militants de la société civile.

Le gouvernement turc serait également devenu moins tolérant envers les initiatives de propagande coordonnées à partir de son territoire.

Un entrepreneur britannique aurait été expulsé après que les autorités turques ont découvert qu'il était entrée dans le pays avec un visa de touriste.
Le fait que le gouvernement turc soit devenu moins tolérant à l'égard de l'opération britannique peut également expliquer la mort de l'officier de renseignement militaire britannique qui dirigeait le groupe de propagande des « Casques blancs » depuis son appartement à Istanbul.

Moon of Alabama

Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone

JacquesL

#5
La Russie rejette la déclaration turque sur la Syrie
https://lesakerfrancophone.fr/la-russie-rejette-la-declaration-turque-sur-la-syrie
Par M. K. Bhadrakumar − Le 7 Février 2020 − Source The Indian Punchline


Un convoi militaire turc entre dans la ville de Sarmada, dans la province d'Idlib, au nord-ouest de la Syrie. Les chars photographiés sont des Leopard, de fabrication allemande.

La réaction russe aux derniers mouvements militaires de la Turquie dans la province d'Idlib, au nord-ouest de la Syrie, a pris la forme d'une longue interview du ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov au quotidien gouvernemental Rossiyskaïa Gazeta, le 4 février, suivie depuis d'une déclaration officielle du ministère des affaires étrangères, jeudi.


Moscou a souligné que l'opération syrienne actuelle à Idlib vise à vaincre les affiliés d'Al-Qaïda soutenus par la Turquie et les pays occidentaux.

M. Lavrov s'est attardé sur la toile de fond de ce que l'on appelle le format Astana, qui résulte de l'effondrement du projet de changement de régime de « nos partenaires occidentaux et autres partenaires étrangers » en Syrie suite à l'intervention russe en 2015.

Il a expliqué comment le processus d'Astana a conduit à la « zone de désescalade » à Idlib où « les groupes terroristes se sont rassemblés ». La Russie et la Turquie ont conclu des accords écrits spécifiques précisant leurs engagements à superviser Idlib. Cependant, pour citer Lavrov,

CiterMalheureusement, jusqu'à présent, la Turquie n'a pas respecté certains de ses engagements clés qui étaient destinés à résoudre le cœur du problème Idlib. Il était nécessaire de distinguer l'opposition armée qui coopère avec la Turquie et qui est prête à dialoguer avec le gouvernement dans le cadre du processus politique des terroristes de Jabhat al-Nusra, devenu Hayat Tahrir al-Sham. Tous deux sont inscrits sur la liste noire des groupes terroristes par le Conseil de sécurité des Nations unies, de sorte que ni Jabhat al-Nusra ni son dernier clone Hayat Tahrir al-Sham n'ont quelque chose à voir avec Idlib.

Même après des rappels répétés de la Russie, la Turquie n'a pas agi. De même, Lavrov a répété que les récents déploiements militaires turcs à Idlib ont été entrepris sans que la Russie en soit informée à l'avance. Il a déclaré : « Nous les exhortons (la Turquie) à se conformer strictement aux accords de Sotchi de 2018 et 2019 sur Idlib ».

La déclaration du ministère russe des Affaires étrangères du 6 février, telle que rapportée par l'agence de presse Tass, a révélé qu'il y a eu des victimes russes en raison de « l'augmentation des activités terroristes ». Elle justifiait les opérations des forces gouvernementales syriennes comme une réaction à « l'accroissement inacceptable des activités terroristes ».

Au cours du mois de décembre, « plus de 1 400 attaques de militants impliquant des chars, des mitrailleuses, des véhicules de combat d'infanterie, des mortiers et de l'artillerie ont eu lieu ». Rien qu'au cours de la dernière quinzaine, « plus de 1 000 attaques ont été enregistrées », des centaines de soldats et de civils syriens ont été tués et blessés et la base russe de Hmeymim a été attaquée à plusieurs reprises.

La déclaration du ministère des affaires étrangères indique que « tout cela indique un accroissement inacceptable de la force terroriste à Idlib, où les militants jouissent d'une totale impunité et ont les mains libres », ce qui ne laisse au gouvernement syrien aucune autre alternative que de « réagir à ces développements ».

Dans un rejet de la demande du président turc Recep Erdogan, qui souhaitait que le gouvernement syrien mette fin aux opérations militaires à Idlib et se retire, la déclaration russe a déclaré : « Une chose à noter est que l'armée syrienne combat sur son propre sol contre ceux qui sont désignés comme terroristes par le Conseil de sécurité des Nations unies. Il ne peut y avoir aucune ambigüité. C'est le droit et la responsabilité du gouvernement syrien de combattre les terroristes dans le pays ».

Curieusement, tant l'interview de M. Lavrov que la déclaration du ministère des Affaires étrangères ont attiré l'attention sur le transfert de groupes terroristes d'Idlib vers le nord-est de la Syrie et de là vers la Libye au cours des dernières semaines. L'implication est claire – Ankara continue de déployer des groupes terroristes comme outils de stratégies régionales en Syrie (et en Libye).

La Russie a des contacts avec toutes les parties en Libye, y compris Khalifa Haftar. L'avertissement implicite ici est qu'Erdogan aura un prix élevé à payer en Libye où il ne peut pas compter sur l'empathie russe. La Turquie fait déjà l'objet de critiques sévères de la part de l'UE, de la France, de l'Italie, de la Grèce, de Chypre, d'Israël, des Émirats arabes unis et de l'Arabie saoudite pour son intervention militaire en Libye, notamment en déployant ses groupes d'affiliés depuis la Syrie. L'isolement régional de la Turquie sur la Libye est désormais complet.

La déclaration du ministère russe des affaires étrangères a conclu en disant : « Nous réaffirmons notre engagement envers les accords conclus lors des pourparlers d'Astana, qui prévoient de lutter contre les groupes terroristes en Syrie à condition de respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale du pays. Nous maintiendrons une coordination étroite avec nos partenaires turcs et iraniens afin de parvenir à une stabilité et une sécurité durables sur le terrain ».

Il est très significatif que la déclaration du ministère des affaires étrangères ait choisi de faire référence aux « partenaires iraniens ». Le 5 février, alors qu'il recevait le nouvel ambassadeur iranien à Moscou, le président Poutine a également déclaré que la Russie et l'Iran étaient des « acteurs clés puissants » dans la lutte contre le terrorisme mondial et qu'ils poursuivraient leur coopération. Poutine a ajouté : « La coopération de la Russie avec l'Iran dans le cadre d'Astana a joué un rôle efficace dans le règlement du conflit syrien ».

Ce qui ressort, c'est que Moscou sent que derrière le comportement mercuriel du président turc Erdogan, il y a le vieux schéma de la Turquie qui utilise des groupes terroristes comme mandataires, avec le soutien caché des puissances occidentales. Moscou ne peut qu'être conscient que les États-Unis font des ouvertures à Erdogan en vue de modifier l'équilibre militaire contre la Russie et l'Iran sur l'échiquier syro-irakien en aval de l'assassinat du général Qassem Soleimani.

Curieusement, lundi, une cour d'appel américaine a accepté de « mettre en pause » une affaire alléguant que la banque publique turque HalkBank a échappé aux sanctions américaines sur l'Iran. Le membre démocrate de la commission des finances du Sénat américain, Ron Wyden, a depuis adressé une lettre au procureur général américain William Barr, lui demandant si le président Trump avait tenté d'intervenir en faveur de Halkbank !

Selon un rapport de Reuters, le sénateur Wyden a demandé à Barr de détailler ses interactions avec Trump, le président Erdogan et le ministre turc des finances Berat Albayrak (qui est également le gendre d'Erdogan).

Le scandale HalkBank implique Erdogan et des membres de sa famille et un verdict défavorable du tribunal peut être très dommageable politiquement pour le président et son gendre qui est préparé comme successeur potentiel. (d'après un commentaire sur le scandale présenté dans la Foundation for Defense of Democracies, rédigé par un ancien membre du parlement turc). L'affaire HalkBank plane comme l'épée de Damoclès au-dessus d'Erdogan. Washington est habile à utiliser de tels moyens de pression contre des interlocuteurs récalcitrants à l'étranger.

D'autre part, si Trump a rendu service à Erdogan (ou à qui que ce soit d'ailleurs), il s'attend à une contrepartie. Et il faut s'attendre à ce que l'administration Trump visualise que la coopération d'Erdogan peut changer la donne dans la géopolitique de la Syrie et de l'Irak. Cependant, Moscou a gardé la ligne ouverte vers Ankara.

Bien sûr, c'est avec délibération que Moscou a mis en évidence l'importance de l'alliance russo-iranienne en Syrie, où Washington intensifie les tensions ces derniers temps dans le cadre de son approche de « pression maximale », menaçant Téhéran d'une guerre à l'échelle de la région.

M. K. Bhadrakumar

Traduit par Michel pour le Saker Francophone

JacquesL

Syrie : l'armée s'apprête à libérer l'autoroute M4
L'affrontement entre la Turquie et la Russie se poursuit

https://lesakerfrancophone.fr/syrie-larmee-sapprete-a-liberer-lautoroute-m4

Par Moon of Alabama – Le 25 février 2020


L'armée arabe syrienne poursuit sa campagne pour libérer le gouvernorat d'Idleb. La principale zone d'opération actuelle se situe au sud-est de la zone tenue par les terroristes que l'armée syrienne attaque en poussant vers le nord et l'ouest. L'objectif de l'opération est de placer l'autoroute M4, allant de Lattaquié à Alep, sous le contrôle du gouvernement.


Gouvernorat d'Idleb. 17 févr. 2020 – Agrandir

Au cours des deux derniers jours, plus de 20 villes et villages du sud-est ont été libérés. Les lignes ennemies dans la région se sont effondrées et ce qu'il reste de résistance n'est pas vaillante.


Gouvernorat d'Idleb. 25 févr. 2020 – Agrandir
Un combattant et « correspondant de guerre » du côté des « rebelles » explique pourquoi l'armée syrienne peut progresser si rapidement :

CiterLes Russes utilisent très bien leurs drones de reconnaissance, ce qui vous empêche de déplacer vos forces sur les lignes de front et d'utiliser vos voies de ravitaillement comme vous le souhaitez. Tout ce que le drone voit en mouvement est touché au bout de 2-3 minutes maximum par les avions de guerre russes. Je pense et j'espère que maintenant que les lignes de front sont des zones plus vallonnées et montagneuses, les militants d'Assad, soutenus par les Russes et les Iraniens, auront plus de difficultés et devront faire face à une résistance beaucoup plus forte de la part des factions combattantes.

Les montagnes ne sont pas un problème pour les avions et les drones.

D'autres combats se déroulent à l'ouest de Saraqib, dans la ville de Nayarb, au bord de l'autoroute M4. Des forces terroristes soutenues par la Turquie y ont contre-attaqué et, la semaine dernière, Nayarb a changé de mains à quatre reprises. Elle est actuellement considérée comme un no man's land.


Nayrab-Saraqib 25 févr. 2020 – Agrandir
Le plan turc est visiblement de reconquérir Saraqib et d'interrompre ainsi le trafic sur l'autoroute M5 que l'armée syrienne vient juste de libérer et de rouvrir au trafic civil. Mais toutes les attaques se sont enlisées à Nayarb et une grande partie du nouveau matériel turc utilisé a été détruit.

Depuis son invasion d'Idleb, la Turquie a équipé ses mercenaires et les terroristes de Hayat Tahrir al Sham (HTS) de véhicules de transport d'infanterie M-113 de fabrication américaine et de blindés d'infanterie légers. Ils ont également reçu d'autres missiles antichars. L'armée turque les soutient avec de l'artillerie. L'armée turque a également tiré avec des armes portables de défense aérienne (MANPAD) contre des hélicoptères syriens et des avions de guerre russes. Dans la journée, un drone turc qui avait pénétré dans l'espace aérien syrien a été abattu.

Plusieurs convois turcs qui tentaient de se déplacer vers le sud ont été attaqués par l'aviation russe. La Russie a affirmé qu'au moins 13 soldats turcs sont morts ou ont été blessées hier mais la Turquie n'a pas donné d'information à ce sujet.

Aujourd'hui, l'aéroport militaire près de Taftanaz, au nord de Saraqib, a été bombardé par des avions syriens et russes. L'aéroport n'est pas utilisé mais l'armée turque s'en servait de position d'artillerie et centre de logistique.

Les Russes semblent avoir rendu au contingent syrien les avions qui avaient été retirés auparavant [probablement pour maintenance, NdSF]. Ils sont actuellement de retour et effectuent plus de 200 missions par jour.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan est toujours en conflit avec la Russie au sujet de la campagne de l'armée syrienne. Il ne parviendra à aucun nouvel accord s'il ne s'engage pas sur les points proposés par la Russie :


  • Bande frontalière de 16 km à Idlib sous contrôle turc.

  • La Russie contrôle le passage entre la bande d'Idlib et Afrin.

  • M4 et M5 ouvertes sous la supervision conjointe russo-turque.

  • Retrait des postes d'observation vers la bande frontalière.
Une tentative d'organiser une réunion le 5 mars avec la France, l'Allemagne, la Turquie et la Russie n'a pas encore été acceptée par la partie russe. Elle serait probablement inutile car la Russie n'a rien à gagner à changer sa position.

Aujourd'hui, le ministre russe des affaires étrangères, Sergey Lavrov, a de nouveau défendu le point de vue russe dans un discours au Conseil des droits de l'homme des Nations unies :

CiterSelon lui, la communauté internationale et le Conseil des droits de l'homme doivent créer une barrière contre les extrémistes car certaines forces tendent à justifier les atrocités des groupes radicaux et terroristes. « Sinon, il est difficile d'expliquer leurs déclarations sur une éventuelle trêve avec les bandits, qui sont faites lors des discussions sur la situation à Idleb », a souligné M. Lavrov. « Cela n'a rien à voir avec les préoccupations relatives aux droits de l'homme, c'est une capitulation devant les terroristes, ce qui les encouragerait à continuer à violer de manière flagrante les conventions universelles et les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies », a ajouté le Ministre russe des Affaires étrangères.

Les États-Unis ont clairement fait savoir qu'ils ne soutiendraient pas l'aventure syrienne d'Erdogan, sauf avec des mots. Cela a été évident la semaine dernière lorsque le porte-parole de la campagne américaine anti-ISIS a déclaré que le gouvernorat d'Idleb est un « aimant » pour les groupes terroristes qui sont une « nuisance, une menace et un danger » pour des centaines de milliers de civils en Syrie.

La menace d'Erdogan d'attaquer avec toute son armée si la Syrie ne se retire pas sur les lignes antérieures d'ici le 1er mars est évidemment creuse. L'armée de l'air russe pulvériserait les forces turques avant qu'elles n'atteignent les lignes de front.

Erdogan est dans une position difficile. S'il ordonne à son armée d'attaquer en force, il devra justifier les très lourdes pertes probables dans une guerre qu'il ne pourra pas gagner. S'il change sa rhétorique agressive et accepte les points de vue russes, les nationalistes qui le soutiennent encore auront de nouveaux doutes sur ses qualités de dirigeant.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Jj pour le Saker Francophone

JacquesL

#7
http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2020/02/je-te-tiens-tu-me-tiens.html


Vases communicants à Idlib. Le sultan sauve légèrement la face en reprenant, par l'intermédiaire de ses proxies barbus, Saraqib, coupant de nouveau la M5. Ce succès de prestige, très certainement temporaire, cache mal la débandade par ailleurs. Si Saraqib a été reperdue par les loyalistes, c'est que le gros de leurs forces est parti plus au sud reconquérir les plaines d'Al Ghab.



En terme de surface, l'opération est bonne :



Mais c'est surtout sur le plan stratégique que la chose est d'importance. La réduction de ce saillant djihadiste (2), épine dans le pied loyaliste depuis longtemps, fait plus que compenser la perte de Saraqib (1). Elle permet de :


  • sécuriser la ligne Lattaquié-Hama

  • réduire grandement la ligne de front qui immobilisait de gros effectifs

  • créer une plateforme pour avancer sur la M4.



De fait, plusieurs positions barbues le long de cette autre artère vitale ont commencé à être bombardées, ainsi que les environs de Jisr al-Chougour, ville symbole de la rébellion. L'ouverture de ce nouveau front est tout sauf une bonne nouvelle pour les Turcs, qui ont encore perdu trois soldats, tués dans un bombardement syrien ou russe.

Il semble d'ailleurs que, malgré le Turk Stream, il y ait, cette fois, réellement de l'eau dans le gaz entre l'ours et le sultan. Le changement de ton ne trompe pas. L'ambassadeur russe à l'ONU, soutenu fortement par la Chine, martèle que les terroristes doivent être éradiqués, la télévision publique accuse directement les militaires ottomans de tirer sur les avions russes et Poutine n'est pas du tout intéressé par une rencontre avec Erdogan le 5 mars. Ce qui n'empêche pas les Turcs de demander sans rire aux à Moscou d'ouvrir l'espace aérien syrien à leur drones (armés). A défaut de résultats sur le terrain, Ankara bat tous les records d'humour...

Aux toutes dernières nouvelles, les loyalistes tentent de reprendre Saraqib. A suivre.

*** MAJ ***

Ca doit être la première fois que nous faisons une mise à jour aussi rapide mais les événements se précipitent.

Plusieurs sources, dont des sites pro-barbus, indiquent qu'un monumental bombardement russe sur un convoi turc a fait des dizaines de morts et blessés (l'armée turque semble indiquer 32 morts). Les hôpitaux du coté turc de la frontière reçoivent les blessés. Erdogan préside à une réunion d'urgence de son conseil de sécurité ainsi que les principaux partis politiques.

Il se murmure, mais c'est à confirmer, que les troupes ottomanes se sont retirées de Saraqib, où les djihadistes laissés à eux-mêmes se font vaporiser par l'aviation russo-syrienne.

JacquesL

Erdogan a perdu la bataille, mais la guerre est loin d'être terminée
https://reseauinternational.net/erdogan-a-perdu-la-bataille-mais-la-guerre-est-loin-detre-terminee/


7 mars 2020/Réseau International
Sous le titre : « Erdogan a perdu la bataille, mais la guerre est loin d'être terminée », l'auteur nous livre les détails de l'accord et nous explique très clairement en quoi il représente une victoire pour la coalition Syrie-Russie-Iran et ce qu'il faut en attendre.

Je pense, pour ma part que cet accord, très favorable à la Syrie légale, a permis à Erdogan de sauver la face, mais qu'il ne tiendra pas longtemps.

Il insiste sur l'intégrité du territoire Syrien qui, tôt ou tard, reviendra aux autorités légales du pays.

On ne peut que s'en réjouir, même si, quelque part, il s'agit d'une défaite humiliante pour l'OTAN, dont le but initial consistait à renverser Bachar El Assad, et à redessiner ensuite la carte du Moyen Orient au profit d'Israël et au détriment de l'Iran.

La France aura beaucoup de mal à rétablir une quelconque influence dans cette partie du Moyen-Orient. Sa politique étrangère, totalement inféodée aux USA et à Israël, s'y est avérée désastreuse....

Bonne lecture

Dominique Delawarde


*
par The Saker.

Jeudi 5 mars, après 6 heures d'éreintantes négociations, dont des négociations directes entre Poutine et Erdogan, les parties ont finalement convenu de ce qui suit :

  • Un cessez-le-feu débutera à minuit.

  • La Russie et la Turquie patrouilleront conjointement sur l'autoroute M4 (la M5 appartient désormais à Damas). Une zone tampon de 6 km devra être créée et appliquée de chaque côté de la M4 d'ici le 15 mars (voir carte ci-dessus)

  • Les deux parties ont réaffirmé leur engagement en faveur de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Syrie.

  • Les deux parties ont réaffirmé leur engagement à créer les conditions nécessaires au retour des réfugiés.

  • Les deux parties ont réaffirmé que ce conflit ne constitue pas une solution militaire.
En outre, il y a beaucoup de choses qui n'ont pas été dites, mais qui ont été comprises par tous :


  • Les récents gains militaires de l'Armée Syrienne ne seront pas contestés ni remis en question. La nouvelle ligne de contact est maintenant devenue officielle.

  • La Russie et la Syrie continueront de lutter contre toutes les organisations que le Conseil de Sécurité des Nations Unies a déclarées « terroristes » (Al-Nusra, Al-Qaida et toutes leurs filiales, indépendamment de toute « modification de statut »).

  • Moscou reste plus que jamais attaché à la protection du gouvernement syrien légitime.
De ce qui précède, nous pouvons également déduire ce qui suit :


  • La Blitzkrieg d'Erdogan a échoué. Au départ, les drones turcs ont infligé des dommages importants aux forces syriennes, mais ces dernières se sont adaptées extrêmement rapidement, ce qui a donné lieu à ce que les Russes ont appelé en plaisantant « dronopad », que l'on peut traduire grosso modo par « pluie de drones ».

  • Les Turcs ont été clairement choqués par la décision russe de bombarder un bataillon turc. Voici ce qui s'est apparemment passé : deux Su-22 syriens (anciens avions soviétiques) ont bombardé le convoi pour le forcer à s'arrêter, puis une paire de Su-34 russes (le plus moderne des chasseurs-bombardiers supersoniques tout temps russes) ont largué des munitions lourdes sur le convoi et les bâtiments environnants, tuant des dizaines de membres des forces spéciales turques). Les deux parties ont décidé de « blâmer » les Syriens, mais ils ne volent pas en Su-34, et tout le monde le sait.

  • Erdogan a compris qu'il devait soit doubler la mise, soit déclarer la victoire et partir. Il a sagement choisi cette dernière solution, du moins comme une mesure temporaire.

  • Ni l'OTAN ni l'UE n'ont montré le moindre signe de volonté de se joindre à la guerre de la Turquie contre la Syrie (parce que c'est bien de cela qu'il s'agit ici), et les États-Unis non plus. Comme je ne peux pas qualifier cette décision de « sage » (il n'y a plus de sagesse d'aucune sorte dans les régimes occidentaux), je la qualifierai simplement de « prudente » car la Russie n'est pas disposée à laisser la Turquie envahir la Syrie.

  • L'Iran, le Hezbollah et la Libye ont tous déclaré leur volonté de combattre les Turcs aussi longtemps que nécessaire et partout où il le faut.
En dépit de ces développements, il est assez clair que la politique intérieure turque continuera de forcer Erdogan à s'engager dans ce qu'on appelle poliment des politiques « néo-ottomanes », c'est-à-dire des douleurs fantômes pour un empire perdu. La solution évidente pour la Russie est de continuer à armer les Syriens, en particulier avec des versions modernisées des SAM Pantsir qui se sont révélées très efficaces contre les drones, les roquettes MLRS et même les mortiers.

Le principal problème des Syriens est le manque d'effectifs. Jusqu'à ce que davantage de forces soient équipées, entraînées, déployées et engagées, les Russes doivent fournir à la Syrie des capacités de défense aérienne beaucoup plus importantes. Les Syriens ont fait des miracles avec du vieux matériel soviétique franchement dépassé (qui, compte tenu de son âge et du manque d'entretien approprié, a donné d'excellents résultats), mais ils ont maintenant besoin d'un bien meilleur matériel russe pour se défendre non seulement contre la Turquie, mais aussi contre l'Axe de la Bonté (États-Unis+Israël+Arabie Saoudite).

En outre, je pense que le groupe de travail russe à Khmeimim et Tartus est trop important et mal équilibré. Khmeimin a besoin de beaucoup plus de Su-25SM3 et de quelques Su-35S/Su-30SM supplémentaires pour protéger les forces syriennes. La base navale de Tartus manque de capacités anti-sous-marine (ASM), tout comme une grande partie de la force navale russe en Méditerranée orientale. Et bien que la Marine Russe ait un certain nombre de navires équipés de missiles de croisière « Kalibr » à bord, leur nombre est, une fois de plus, insuffisant, ce qui signifie que les forces aérospatiales russes doivent déployer autant d'avions équipés de missiles Kalibr que possible dans le sud de la Russie. Tartus et Khmeimim sont toutes deux assez proches de la province d'Idlib (c'est aussi là que les « bons terroristes » ont tenté de frapper les forces russes, ce qu'elles ne peuvent plus faire maintenant, grâce à l'offensive syrienne réussie). Cela me laisse à penser que la Russie devrait déclarer une zone de contrôle aérien exclusif plus étendue au-dessus de ces deux endroits, et augmenter le nombre de missiles et de lanceurs dont les défenses aériennes russes auront besoin pour la faire respecter.

Enfin, je pense qu'Erdogan a survécu à son utilité pour la Russie (et pour la Turquie, par la même occasion !). Il est clairement un élément imprévisible dont, selon certaines rumeurs, même l'opinion publique turque se lasse. La Russie ne devrait pas négliger cette opinion publique. Et puis il y a les Libyens, le Maréchal Khalifa Belqasim Haftar, dont les forces semblent avoir extrêmement bien réussi contre les Forces Turques en Libye. Les Russes soutiennent discrètement Haftar qui, bien qu'il ne soit pas exactement un allié idéal pour la Russie, peut se révéler utile. Ce que les Russes doivent faire ensuite, c'est expliquer deux choses à Erdogan et à ses ministres :


  • Si vous attaquez à nouveau en Syrie, vous serez vaincus, peut-être pire que la première fois

  • Si vous touchez à nos intérêts géostratégiques, nous toucherons aux vôtres
Le seul parti que les Russes ne devraient jamais armer sont les Kurdes, qui sont encore moins fiables qu'Erdogan et qui sont essentiellement un atout israélien pour déstabiliser la Turquie, l'Irak, la Syrie et l'Iran. La Russie devrait cependant parler aux Kurdes (toutes factions confondues) et les convaincre d'accepter une large autonomie culturelle à l'intérieur de la Syrie, de l'Irak et de l'Iran. La Turquie pourrait être ajoutée à cette liste, mais seulement une fois qu'un gouvernement digne de confiance sera au pouvoir à Ankara. En aucun cas, la Russie ne doit armer les Kurdes.

Actuellement, le meilleur allié de la Russie dans la région est la Syrie. C'est ce pays que la Russie doit sécuriser en créant un réseau de défense aérienne réellement moderne. Les Russes ont déjà fait beaucoup pour atteindre cet objectif, notamment en intégrant leurs systèmes de gestion des combats et de guerre électronique, mais ce n'est pas suffisant. Alors que l'aide russe et les compétences syriennes ont forcé les Israéliens à mener des frappes aériennes essentiellement symboliques et inefficaces, souvent avec des missiles tirés depuis l'extérieur de l'espace aérien syrien, et alors que de nombreux missiles israéliens (la plupart) ont été détruits par les défenses aériennes syriennes, il est assez clair que les Turcs et les Israéliens estiment que s'ils lancent des missiles à longue distance, ils restent relativement en sécurité. Cette perception doit être changée, non seulement pour forcer les Turcs et les Israéliens à tirer de plus loin et à accepter des pertes encore plus importantes, mais aussi pour montrer aux États-Unis, à l'OTAN et à l'Europe que les défenses aériennes syriennes sont capables de rendre inutile (et coûteuse) toute attaque autre qu'une attaque massive.

Nous devons également noter que la machine de propagande turque a été très efficace. Oui, une grande partie de ce que les médias ont déclaré était de toute évidence des absurdités « rassurantes » (des milliers de Syriens morts, des centaines de chars, etc.), mais leurs images d'un drone turc frappant un Pantsir en Libye ont, du moins au début, impressionné ceux qui ne comprennent pas la guerre de défense aérienne (détruire un seul Pantsir isolé de première génération n'est pas si difficile, surtout de juste au-dessus, mais détruire une position de Pantsir dans laquelle des lanceurs se protègent les uns des autres est tout à fait différent. Et si cette position de Pantsir est protégée « en dessous » (AA+MANPADS) et « au-dessus » (SAM à moyenne et longue portée), alors cela devient extrêmement difficile).

Cette guerre n'est pas terminée et elle ne le sera pas tant qu'Erdogan ne sera pas destitué de ses fonctions. Franchement, la Russie a besoin d'un partenaire stable et digne de confiance à sa frontière sud, et cela n'arrivera pas tant que les Turcs n'auront pas abandonné Erdogan. Le problème ici est que Dieu seul sait qui pourrait lui succéder, si les Gülenistes prennent le pouvoir, cela ne sera pas bon pour la Russie non plus.

Revenons sur le meurtre du Général Soleimani. Franchement, les Iraniens ont raison : les deux facteurs qui ont fait du Moyen-Orient le foutoir sanglant dans lequel il se trouve depuis des décennies sont 1) Israël et 2) les États-Unis. L'objectif final pour le premier est une solution à un seul État, qu'elle soit acceptée ou imposée. L'objectif intermédiaire devrait être de sortir les États-Unis de l'Afghanistan, de l'Irak, de la Syrie et, éventuellement, de la Turquie. Erdogan est assez fou et désespéré (pour ne pas dire vengeur) pour se rapprocher au moins un peu plus de cet objectif intermédiaire en s'aliénant les États-Unis et l'OTAN. Le plan de match russe devrait donc être évident : d'abord, utiliser des moyens militaires pour « contenir Erdogan à l'intérieur de la Turquie » et, ensuite, s'engager dans des efforts à long terme pour préparer une Turquie post-Erdogan. Ensuite, laisser le SOB (fils de pute) se détruire lui-même.

Je ne crois pas que la paix soit possible entre une Syrie laïque et une Turquie soutenue par des Takfiri. Et je ne crois pas non plus que les Takfiris puissent être transformés en une quelconque « opposition démocratique ». Ainsi, le véritable objectif final pour la Russie et la Syrie sera toujours la victoire militaire, et non la « paix » (en supposant que le concept de « paix avec les Takfiri » ait un sens, ce qui n'est pas le cas). Les Russes le savent, même s'ils ne l'admettent pas.

Pour l'instant, ce que nous voyons est la première phase de la guerre Turquie-Syrie qui se termine et pour les deux prochaines semaines, nous assisterons à une transition vers une autre phase qui sera probablement celle où, par surprise, les Turcs ne parviendront pas à retirer tous les Takfiri d'Idlib, ce qui donnera alors à la Syrie et à la Russie une raison légale de prendre à nouveau des mesures directes. En théorie, du moins, Erdogan pourrait décider de faire passer la frontière aux forces armées turques, mais plus elles se rapprocheront de Khmeimim et/ou de Tartus, plus les enjeux seront dangereux pour la Turquie et pour Erdogan personnellement.

La clé du succès pour l'Axe de la Résistance est de rendre la Syrie trop dure à briser. J'espère que la Russie, l'Iran, la Syrie et l'Irak continueront de travailler ensemble, avec l'aide chinoise, espérons-le, pour créer cette Syrie.

source : Erdogan loses the battle, but the war is far from over

traduit par Réseau International

envoyé par Dominique Delawarde

JacquesL

#9
La bataille d'Idlib est loin d'être terminée



Guerre en Syrie/15 mars 2020/Réseau International /4 Commentaires/1892 vues
par Elijah J. Magnier.

L'ouverture de l'autoroute Saraqeb-Lattaquié, connue sous le nom de M4, est prévue ce dimanche 15 mars comme établi lors du protocole d'accord signé à Moscou entre les deux présidents Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan suite à la bataille de Saraqeb. Les patrouilles turco-russes sont censées sécuriser la M4 après une réunion de trois jours à Ankara entre les militaires russes et turcs pour coordonner les patrouilles conjointes et empêcher toute attaque de la part des djihadistes. De nombreux groupes djihadistes rejettent l'accord russo-turc et vont probablement bombarder la route, ou tenter d'enlever des conducteurs. Tout dépend de la détermination de l'armée turque et de ses alliés dans la région d'Idlib à adhérer au cessez-le-feu et de la conviction de la réponse russe si le cessez-le-feu est violé.

L'autoroute Alep-Damas, connue sous le nom de M5, a été libérée par la force militaire (la Russie, l'armée syrienne et ses alliés), elle est désormais ouverte aux civils. Cependant, l'armée syrienne et ses alliés utilisent toujours la route plus sûre Alep-Ithriya-Khanaser. La bataille de Saraqeb a forcé l'accord de Moscou et a relancé l'accord d'Astana de 2018 qui a été ignoré par la Turquie pendant un an et demi.

Des groupes djihadistes, dont Ansar al-Tawheed wal-Jihad, Ansar al-Islam, Ansar al-Deen et Hurras al-Deen (al-Qaïda à Bilad al-Sham) ont décidé de s'opposer à l'accord russo-turc et d'attaquer la patrouille conjointe le long de la M4. Ces groupes, avec Abu Imara, Tansiqiyat a-Jihad et la brigade Muhajereen ont juré de s'opposer à la Turquie et à la Russie dans les zones rurales d'Idlib. Le nord-ouest de la Syrie est divisé en deux camps : un camp sous contrôle turc, reconnaissant l'accord Moscou-Astana, et un autre le rejetant.

Cette semaine, une délégation militaire russe s'est rendue à Ankara pour discuter avec les dirigeants de l'armée turque des procédures de contrôle de la M4. Les drones armés et l'armée de l'air russe seront prêts à intervenir, aux côtés des forces spéciales, pour frapper toute tentative de s'opposer au contrôle russo-turc commun de la M4 et pour faire face à toute présence de djihadistes le long de la route.


Al-Qaïda en Syrie (Hurras al-Deen) a diffusé l'audio de son émir Hammam al-Suri (Samir Hijazi), l'un des émirs notoires d'Al-Qaïda qui ont combattu en Tchétchénie, en Afghanistan, en Irak et en Syrie, demandant à des syriens et à d'autres djihadistes de « persister » dans leur position, rejetant ainsi le retrait de la M4.

Abu Mohamad al-Joulani – l'ancien émir de État islamique qui a dirigé al-Qaïda en Syrie et l'a quitté plus tard pour diriger son groupe djihadiste « Hayat Tahrir al-Sham » (anciennement al-Nusra) – « a remercié le gouvernement turc pour son soutien dans la dernière bataille ». Joulani était ambigu quant à ses intentions dans les prochains jours, lorsque les patrouilles russo-turques devraient prendre le contrôle de la M4, même si Joulani a conclu que « seul le langage des armes prévaudra », indiquant sa volonté de continuer les combats.

L'accord de Moscou (et avant celui d'Astana) libère la M4 du contrôle des djihadistes qui sont principalement des combattants étrangers. Ils contrôlent les villes d'al-Nerab, Ariha, Jisr al-Shughur et Bdama. Ces combattants étrangers seraient retranchés dans ces villes. Ils rejettent tout retrait. Il appartiendra à la Turquie de convaincre ces djihadistes par la force ou le dialogue avant dimanche 15 mars. Les djihadistes ont réussi à survivre et à obtenir leur nourriture et leurs munitions uniquement par la Turquie. Ce sera un choix difficile pour eux : faire la guerre à la Turquie et tout perdre, ou espérer qu'Ankara continuera à manœuvrer et prolongera sa présence pour une année de plus.

D'un autre côté, la délégation militaire russe en visite en Turquie ces derniers jours a déclaré que la partie turque avait réalisé la détermination de la Russie à mettre en œuvre l'accord de Moscou par tous les moyens. Selon la délégation russe, les Turcs ont réalisé que la M5 avait été ouverte de force et que la M4 suivra si les djihadistes ne se retirent pas. Il est dans l'intérêt d'Ankara de déloger les djihadistes de la M4 et de les retrancher dans la ville d'Idlib. Le président Erdogan n'a pas l'intention de restituer Idlib au gouvernement syrien.



Des sources proches du président Bachar al-Assad ont déclaré que le problème n'était pas avec la Turquie mais avec le président Erdogan lui-même. « Tant qu'Erdogan sera au pouvoir, les problèmes entre les deux pays persisteront. Le président turc veut diviser la Syrie et garder le contrôle du nord, Idlib en particulier, car il représente la première ligne de défense devant Afrin. Si Idlib est libéré, l'armée syrienne ira frapper à la porte du nord ».

Ni la Russie ni l'Iran ne sont prêts à déclencher une guerre avec la Turquie ou à répéter le scénario de Saraqeb. Lors de la dernière bataille pour le contrôle de la M5 et de Saraqeb, la présence de l'armée turque et des djihadistes sur le champ de bataille a fait 59 morts turcs, soldats et officiers, comme l'a annoncé Erdogan. L'armée turque était sur le point d'élargir le conflit en bombardant aveuglément l'armée syrienne et ses alliés. Le commandement turc a été irrité suite à la destruction d'un blindé de transport de troupes par un missile à guidage laser (9M133 Kornet) tiré par des alliés syriens tuant tous les militaires turcs qui s'y trouvaient. La Turquie prévoyait de briser la ligne de défense de la ville de Talhiyah mais a échoué, malgré le nombre important de djihadistes impliqués dans l'attaque. Vingt-quatre heures auparavant, le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a ordonné l'envoi d'un grand nombre de forces spéciales de Ridwan pour consolider la ligne de front, malgré la contestation de ses commandants sur le terrain. La décision de Sayyed Nasrallah a sauvé le front, qui subissait une importante attaque de la part des djihadistes et de la Turquie.

L'Iran et ses alliés ont envoyé un message fort à la Turquie, avertissant qu'ils n'avaient pas l'intention de s'engager dans une guerre contre les troupes d'Ankara, mais qu'ils le feraient si la Turquie continuait de bombarder leurs positions. La Turquie a conclu que la Syrie et ses alliés sont déterminés à conserver l'ensemble de la zone libérée et qu'une guerre entre la Turquie et l'Iran et ses partenaires ne profiterait à aucune des parties impliquées.

La Syrie considère qu'Erdogan n'abandonnera pas les djihadistes qui obéissent à ses instructions. Ils occupent une zone tampon et représentent un atout important qu'il peut utiliser pour combattre dans différentes parties du monde, à savoir l'Égypte, la Libye, la Syrie, l'Irak ou partout où il veut être présent. Les djihadistes aident Erdogan à faire entendre sa voix dans la négociation constitutionnelle pour limiter l'autorité du président syrien et d'autres réformes.



La présence des forces américaines dans le nord-est de la Syrie est un problème pour la Russie et le gouvernement syrien, car leur objectif est de «rendre très difficile» la défaite des djihadistes et « d'interdire toute aide [à la reconstruction] pour remettre le pays sur pied ». Contrairement à l'armée syrienne, la Turquie est capable de négocier la présence américaine dans le nord-est de la Syrie occupée par les États-Unis. C'est pourquoi Erdogan a proposé à Poutine la gestion conjointe des champs pétroliers dans l'est de la Syrie sous contrôle américain. Poutine a laissé la porte ouverte sans accepter la proposition de Erdogan. La présence turque en Syrie est devenue plus problématique que l'occupation américaine tant que ce président turc est au pouvoir.

En effet, même si Erdogan a affirmé à Moscou sa volonté de préserver l'unité de la Syrie, il peut toujours se cacher derrière plus d'une excuse pour rester en Syrie. La présence de millions de réfugiés syriens déplacés à l'intérieur de la Turquie ou la demande de certains éléments de la population syrienne (ceux qui sont fidèles à la Turquie) pour qu'Ankara intervienne, comme Erdogan l'a déclaré lors d'occasions précédentes, sont des raisons suffisantes pour qu'il maintienne ses forces en Syrie. C'est la raison pour laquelle la Russie a imposé l'ouverture des autoroutes M5 et M4 pour avancer lentement vers la ville d'Idlib et limiter l'expansion des djihadistes sur un territoire vaste et hostile.

Dans les prochains mois, la Russie et le gouvernement syrien insisteront sur le rejet des djihadistes, stipulé dans l'accord russo-turc. Si les djihadistes refusent de se retirer et continuent de violer le cessez-le-feu (trente violations enregistrées en quatre jours), il y aura suffisamment de raisons pour une intervention militaire lorsque toutes les options seront épuisées. Cette fois, la Turquie ne pourra pas faire grand-chose pour protéger les djihadistes. Quelle que soit la direction que prendra ce cessez-le-feu, la bataille d'Idlib est loin d'être terminée. Elle a seulement été reportée.

Traduction: JJ

source : https://ejmagnier.com

JacquesL

Les ministres de la défense du Royaume-Uni et de la Turquie ont pénétré clandestinement à Idlib pour superviser les moyens militaires mis en place par les deux pays pour défendre les rebelles syriens
https://reseauinternational.net/les-ministres-de-la-defense-du-royaume-uni-et-de-la-turquie-ont-penetre-clandestinement-a-idlib-pour-superviser-les-moyens-militaires-mis-en-place-par-les-deux-pays-pour-defendre-les-rebelles-syriens/


Guerre en SyrieGuerres/18 mars 2020/Réseau International /4 Commentaires/1201 vues


Le Secrétaire britannique à la défense Ben Wallace en compagnie de son homologue turc Hulusi Akar dans un poste militaire avancé turc dans la province syrienne rebelle d'Idlib.



Akar (à gauche) et Wallace à la frontière turco-syrienne, 12 et 13 mars 2020








Hulusi Akar a réitéré qu'il était totalement hors de question de retirer les forces turques d'Idlib.



source : https://strategika51.org/2020/03/17/les-ministres-de-la-defense-du-royaume-uni-et-de-la-turquie-ont-penetre-clandestinement-a-idlib-pour-superviser-les-moyens-militaires-mis-en-place-par-les-deux-pays-pour-defendre-les-rebelles-syriens/