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Démocratie à l'asiatique, version Singapour :

Démarré par JacquesL, 21 Août 2013, 02:45:38 PM

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JacquesL

Démocratie à l'asiatique, version Singapour :
http://asiesudest.wordpress.com/2008/06/29/singapour-dictature-ou-democratie-1ere-partie/

Citer
Singapour : Dictature ou démocratie ? (1ère partie)

juin 29, 2008 par Admin

Par Samuel Barbas

Singapour s'impose comme un modèle de prospérité. Toutefois, même si officiellement il s'agit d'une démocratie (par la tenue d'élections législatives et présidentielles), il faut admettre que l'encadrement gouvernemental a des airs despotiques. La majorité des critiques à l'endroit de ce régime proviennent de l'Occident parce que les libertés individuelles et les droits de la personne priment dans nos sociétés. En Asie, Singapour est de plus en plus vue comme LE modèle à suivre [1] (Juan 2003).

Depuis son accession au pouvoir en 1959 le People's Action Party (PAP) est indélogeable. Cependant, cette longévité n'est pas entièrement due à la qualité de sa gouverne. Au fil du temps, ce gouvernement contrôlé par Lee Kuan Yew a développé une panoplie de moyens lui permettant de se maintenir au pouvoir élection après élection. Comme la plupart des pays d'Asie du Sud-Est, le PAP a tôt fait d'adopter une Loi de sécurité intérieure (ISA) « autorisant l'internement sans procès de toute personne soupçonnée de subversion ou d'activités communistes » (Koninck 2006, 149). Ceci a permis, entre autres, peu avant les élections de 1968, d'éliminer la menace que représentaient deux membres du principal parti d'opposition (Front socialiste). Toutefois, les adversaires politiques ne sont pas les seuls à être touchés par cette loi : des commerçants, des journalistes et des opposants de toute sorte en ont aussi été victimes (Juan 2003). D'ailleurs, dans cette catégorie, le record est détenu par M. Chia Thye Poh qui a passé 23 ans en prison sans jamais faire face à un tribunal.

Compte tenu de la domination de la scène politique par le PAP, il est surprenant de voir qu'une quarantaine de partis politiques ont existé ou existe toujours à Singapour. Toutefois, il est rare que d'autres partis puissent régulièrement présenter des candidats aux élections générales, bien qu'ils y parviennent épisodiquement comme le démontre ce tableau. Malgré cette présence d'une « opposition », les résultats des années passées révèlent que dans les faits, ces adversaires n'ont jamais, depuis la formation d'un État singapourien, réussi à élire suffisamment de représentants pour avoir un contrepoids politique. Voici un tableau représentant cette réalité entre les années 1963 et 1997.

Les dirigeants singapouriens utilisent une série de procédés afin d'assurer leur prééminence.

    En plus d'intimider ses rivaux avec la ISA, le PAP impose des campagnes électorales d'une durée de seulement neuf ou dix jours, ce qui empêche les autres partis de se faire connaître. Comme les rassemblements de foules sont illégaux, ils n'ont pas le temps de le faire entre chaque élection.
    L'incessante surveillance à laquelle sont soumis les membres de l'opposition les empêche de parler ouvertement, car toute critique envers le gouvernement finit en poursuite pour diffamation.
    Les circonscriptions sont souvent délimitées la journée précédent le vote et la carte électorale est organisée de manière à favoriser le gouvernement.
    Tout rassemblement de plus de cinq personnes à des fins politiques est considéré illégal (Houseman 2000). Les citoyens ne sont donc pas particulièrement friands des discussions politiques.
    « Tout commentaire négatif de la politique du gouvernement du PAP rendu public par son auteur lui vaut d'être sommé par ledit gouvernement de se déclarer membre officiel de l'opposition. » (Koninck 2006, 150)

Singapour ne possède pas d'entité indépendante régulant les élections. C'est le gouvernement qui s'en charge. Fait intéressant, la participation au vote est obligatoire, mais dans la réalité comme il n'y a pas d'opposants dans la plupart des cas, le taux réel de participation se situe aux alentours de 30-35%. Le gouvernement achète, par ailleurs, les électeurs. En 2001 par exemple, on a offert aux électeurs des actions en bourses. Le hic c'est que ces actions étaient encaissables le jour avant l'élection. Ce n'est pas sans rappeler les ruses cambodgiennes, thaïlandaises et philippines où l'on procède de la même manière en offrant des sandales, du riz, etc. (Juan 2003). D'autre part, en 1997 le gouvernement a menacé les électeurs qui ne voteraient pas pour ses candidats, de laisser dépérir leurs propriétés, maisons et appartements (qui appartiennent tous au gouvernement) et que ces dernières finiraient en taudis.

Finalement, il est intéressant de remarquer les allures monarchiques derrière ce gouvernement « élu ». Car, il ne faut pas oublier que si Lee Kuan Yew tire les ficelles du gouvernement, son fils Lee Hsien Loong, est Premier ministre, président de la Monetary Authority of Singapore et aussi ministre des Finances. La femme de ce dernier contrôle l'une des plus puissantes compagnies du gouvernement. Le deuxième fils de Lee Kuan Yew pour sa part est en charge de la plus grosse compagnie gouvernementale : Singapore Telecom (Juan 2003).



Références

[1] Suite aux succès (économiques) sur la scène internationale de Singapour Xiaoping de Chine, Tung Chee Hwa, et récemment Shinawatra Thaksin de Thaïlande ont tous indiqué vouloir émuler les méthodes dictatoriales du PAP.

[2]

Voir aussi : http://singaporeelection.blogspot.fr/

http://asiesudest.wordpress.com/2008/07/04/singapour-la-cite-etat-du-21e-siecle-aux-airs-barbares/
Citer
Singapour, la Cité-État du 21e siècle aux airs barbares

juillet 4, 2008 par Admin

Par Samuel Barbas

Le Code pénal singapourien identifie plusieurs crimes susceptibles d'être punis par la peine de mort ou par des châtiments corporels. La peine capitale est systématiquement appliquée dans les cas de meurtre, trafic de drogues et certaines formes de kidnapping tandis que les châtiments corporels sont la punition pour une trentaine d'offenses violentes et non violentes, comme le viol, le vol, le vandalisme et la transgression des lois sur l'immigration. Plusieurs organismes de protection des droits de l'Homme considèrent ces méthodes inhumaines. Face aux pressions internationales, le gouvernement a promis d'adopter une attitude d'ouverture face à une modification éventuelle de sa législation sur la peine de mort. Toutefois, ce même gouvernement n'a jamais accepté que les représentants du respect des droits humains visitent les prisons du pays [1].

Sur la question de la peine de mort, Amnistie Internationale classe les pays du monde en quatre catégories : les pays qui la permettent légalement et appliquent la peine de mort, ceux qui l'ont encore dans leur Code pénal, mais qui ont accepté de ne pas l'appliquer pendant 10 ans, ceux l'ayant complètement abolie et finalement les pays « rétentionnistes », c'est-à-dire ceux qui maintiennent cette peine dans des cas bien précis comme le meurtre, ou les crimes de guerre par exemple. Singapour appartient à cette dernière catégorie. L'unique méthode utilisée par les autorités locales est la pendaison. Si cette méthode peut paraître cruelle, elle est fréquente dans les pays d'Orient comme l'Inde, le Japon, la Malaysia, l'Iraq, etc.

Singapour n'applique cette peine que dans des cas bien précis. Toutefois, cela ne l'empêche pas de faire parties des meneurs du palmarès des pays avec les plus hauts taux d'exécutions par rapport à sa population (4,5 millions). Entre 1991 et 2001, 340 personnes ont été exécutées (Soltani 2003). Selon l'ONU, entre 1994 et 1999, Singapour a maintenu une moyenne de 13,57 exécutions par 1 000 000 d'habitants, la norme internationale se situe plutôt autour de trois ou quatre exécutions par million d'habitants. Toutefois, les condamnations à mort diminuent tranquillement, dans son rapport 2007, Amnistie Internationale rapporte que :

    « Cinq personnes au moins ont été exécutées: deux en juin pour trafic de drogue et trois en novembre pour meurtre. Cinq condamnations à mort, peut-être davantage, ont été prononcées au cours de l'année. »

Selon, Think Centre, un groupe d'activistes singapourien, 70% de ces exécutions auraient été pour des crimes liés au trafic de drogues. La baisse du taux de criminalité serait partiellement responsable (AFP 2000).

Châtiments corporels

La souffrance physique fait aussi partie des outils disciplinaires de l'État; dans son code pénal, la cité-État permet la bastonnade. Cette méthode est appliquée pour punir une trentaine d'offenses violentes et non violentes, comme le viol, le vol, le vandalisme et la transgression des lois sur l'immigration.

Le Dr. Chee Soon Juan, ancien leader de l'opposition, a passé cinq semaines en prison en 2002. Bien qu'il n'ait pas subi lui-même de torture, autre que d'être enchainé à son lit la nuit, il a relaté le fonctionnement de ce châtiment dans une lettre ouverte:

    « La bastonnade à Singapour est un acte barbare lors duquel du personnel entraîné, à l'aide d'un morceau de bambou de six pieds de long et un pouce d'épaisseur, flagelle le malheureux fessier de leur victime. Les chevilles de ce dernier sont attachées à une structure de métal, il doit se pencher vers l'avant afin que ses poignets subissent le même sort. Il ne reste alors que leur postérieur nu exposé à la merci de leur bourreau. » [Vidéo]

Le nombre de coups de bâton varie en fonction de la gravité du crime commis. Elle peut aller de quatre coups, comme ce fut le cas pour l'Américain Mickael P. Fay aux 48 coups auxquels fut soumis Qwek Kee Chong, soit deux fois la limite légale pour un adulte.

Certaines personnes sont exemptées de ce châtiment : le Country Reports on Human Rights Practices 2003 nous apprend que les femmes, les hommes âgés de plus de 50 ans et ceux possédant une contrindication médicale ainsi que les jeunes de moins de 16 ans ne sont pas soumis à ce châtiment. Ceux qui sont condamnés à mort en sont aussi déchargés.

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=n9d1ulYdjXI


Références

Kuntz, Tom. 1994. « Ideas & Trends; Beyond Singapore: Corporal Punishment, A to Z », The New York Times, (New York), June 26

En ligne
Soltani, Pam. 2003. « Crime and Punishment in Singapore », Pacific Rim Magazine, Online Publication

Singapore – Country Reports on Human Rights Practices – 2003 Released by the Bureau of Democracy, Human Rights, and Labor February 25, 2004. En ligne http://www.state.gov/g/drl/rls/hrrpt/2003/27788.htm

Amnistie International, Singapour Rapport annuel 2007. En ligne http://report2007.amnesty.org/fra/Regions/Asia-Pacific/Singapore

Man caned 48 strokes – twice the legal limit – sues govt, in Asiaone. 21 juillet 2007. En ligne http://news.asiaone.com/a1news/20070701_story5_1.html