La tradition d'utiliser l'autorité psyKa à des fins méprisantes et délinquantes.

[JacquesL]

Re: POUR EN FINIR AVEC LES THÉORIES FARFELUES DU 11 SEPTEMBRE !!

Message de Ficounet le 13 Fév 2009, 12:51
Un de ces jours, quand on aura assez de recul, des psychanalystes nous expliqueront comment ça se fait que depuis les années internet, les complots fleurissent comme les petites fleurs des champs et qu'il y a aura toujours assez d'abrutis comme autant d'abeilles pour aller les butiner et croire ainsi aux allégations de sites créés par des particuliers plutôt que ceux fait par des professionnels.

Voilà un exemple net de cette tradition bourgeoise d'utiliser l'autorité psyKa à des fins méprisantes et délinquantes : "des psychanalystes nous expliqueront...

Si j'étais psyKa, j'aurais honte d'être ainsi récupéré pour toutes les sales besognes.
Heureusement, je ne le suis pas.

[JacquesL]

Sous Charles X, l'offre hégémonique était calottine. Il ne faisait pas bon penser hors des directives de la puissante Eglise.

De nos jours, l'offre hégémonique en France est psyK. Tu ne parviens pas à penser aucune science psychologique, ni psychiatrique, ni neurologique, ni cognitive, qui ne soit psyK. C'est grave ! La France est du reste un pays fortement retardataire et étouffé, dans ce domaine, couplé surtout à l'Argentine. Ce tragique retard scientifique de la France est regardé ailleurs comme une curiosité insolite, et fait pitié...

Madame Soeur ne s'est du reste pas privée de m'asséner comme argument :
"Et puis d'abord, tu n'as pas le droit d'ouvrir la bouche, car tu n'as même pas été psychanalysé !
Et puis d'abord, tu n'as pas le droit d'oser parler de paranoïa, car tu n'as pas fait d'études de psychiatrie !
Et puis d'abord, ...".

Si, je les ai faites depuis, les études de psychopathologie... Mais les volées d'insultes et de menaces n'ont pas changé de nature. Je suis toujours coupable d'inquiéter l'omniscience infuse de Madame Soeur, et donc à abattre.


Bien entendu, étudier le rôle socio-culturel de la psyK dans la stratégie de la bourgeoisie française, entre dans un cadre ethnographique et ethnopsychiatrique.
Lecture utile :

Catherine Clément et Tobie Nathan : le divan et le grigri. Editions
Odile Jacob, 2002.
Il explique que pour être admis dans le cercle des psychanalystes
"bien", il faut avoir sa maison en Provence (Jean-Francis Held a
précisé dans quel coin du Vaucluse avec précision), aller à l'Opéra,
collectionner les statuettes anciennes, ne faire que des articles
mythologico-amphigouriques où l'on change de sujet et de contexte
trois fois par phrase (longue). Bref, il faut exhiber et prouver qu'on
ne fait cela rien que pour se placer au sommet de l'échelle sociale.
Pour soi, rien que pour soi, avec un mépris total des autres.

Harold Searles avait étudié, notamment dans son fameux article de 1959 "L'effort pour rendre l'autre fou", combien le psyK dispose de ressources malhonnêtes pour forcer autrui, y compris son client, à résider sous le commentaire qu'on fait sur lui. La psyK a été adoptée par la bourgeoisie pour les immenses possibilités qu'elle lui offre pour dire du mal de son prochain, en y mettant des formes qui semblent expertes, savantes. Elle se prête à merveille à une stratégie sociale perverse.

[JacquesL]

Le marché du "discours d'expert" est surprenant. Pour ne pas employer de termes plus vigoureux.

L'université française n'est pas beaucoup plus au clair avec l'épistémologie en sciences humaines. Pendant septante ans ans, elle a délivré un diplôme de 3e cycle, de tenez-vous bien, de phrénologie !
Qui passait ce diplôme ? De futurs "experts judiciaires"...

Au 18e siècle, le truc qui marchait encore bien, pour disqualifier des pauvres gens, était de demander au curé d'en dire du mal. Le curé prenait sa plume et certifiait : "Ce sont des impies !", et le tour était joué.
Mais après la chute de Charles X, la réaction calottine ayant manifestement perdu de son pouvoir politique et de sa crédibilité, le ministre de la justice de Louis-Philippe a ressenti le besoin de trouver une autre source de "paroles d'experts" pour disqualifier les malheureux. C'était justement la perche que lui tendaient les aliénistes débutants, notamment lors de l'affaire Pierre Rivière, 1835. De là date leur fortune politique : depuis 1838 les "experts" psychiatres couchent dans le lit de la justice, et en ont contracté force véroles, en échange de beaucoup de pognon. Ça rapporte beaucoup de pognon, de disqualifier son prochain selon la demande du pouvoir des puissants et du politique : "Ce sont tous des dégénérés ! C'est un monomane ! ..."

La bourgeoisie baratineuse a depuis longtemps remarqué que le discours "C'est un impie", ça ne marche plus très fort, pour briller dans les salons, et vaincre son prochain. Heureusement, le vernis psyK est désormais disponible, pour faire à nouveau illusion. Et Hop! Allons-y dans les lacamiteux lacambours calaniens : Lacan a ri aux Canaries, car le canard disait à sa cane "Ris cane ! Ris cane !", et la cane a ri ! Tsoin tsoin !
Avez-vous reçu un coup sur l'omoplate, et le psyk vous pressera d'avouer que vous éprouvez de l'homosexualité latente. Ou alors c'est c'est l'articulation du genou gauche qui se rappelle douloureusement à vous, et le psyK prendra son air le plus finaud et le plus mystérieux, pour vous faire avouer qu'il s'agit d'un problème relationnel "Je-nous"...

Tous jeux dont la bourgeoisie baratineuse à la française raffole...
Je scie des petits vélos ?
C'est sciant, hein ?