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Repercer un tube pour un porte-oculaire plus ventru ?

Démarré par JacquesL, 11 Juillet 2010, 12:01:46 AM

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JacquesL

Bon, ce tube Bresser était la meilleure partie de l'ensemble Meade, DS 2130. Miroir sphérique 130 mm, tube en tôle. Focale 1020 mm.

La monture GOTO a été réaffectée à une toute petite lunette 60 x 500...
Le tube a été remonté sur une EQ3, puis sur l'imitation EQ5 par Seben. Cette fois le ballant est à peu près maîtrisé (trop de jeu d'origine sur les axes de déclinaison et d'ascension droite. Cela n'a été corrigé qu'en 2011...).

Il restait deux gros défauts et un petit à corriger :
Petit défaut : pas de pastille annulaire au centre du miroir pour aider à la collimation laser. Je vais sans doute la faire au feutre marqueur à transparents.
Plus gros défaut : le chercheur x6, 24 mm.
J'ai repercé le tube pour y fixer une autre embase pour un autre chercheur, un x 10, 50 mm. Vraie lunette astronomique, il renverse.

Et maintenant voilà le vrai problème : le porte-oculaire.

D'origine, c'est en principe un deux pouces, mais tout plastique. Il a toujours eu un jeu et un balançant affreux. Et j'ai cassé deux dents en bout de course...

Chez le soldeur de l'Arizona que vous connaissez peut-être, j'ai acheté voici environ deux ans un porte-oculaire 2' encore à crémaillère, mais mécaniquement bien plus sérieux, et métallique.

Problèmes mécaniques visibles immédiatement : 4 trous contre 3 chez Bresser, et un diamètre de tube Newton nettement plus gros, donc courbure d'embase insuffisante, à rattraper.

Mais c'est moi qui suis passé alors en chirurgie, pas le télescope...

Et voici le vrai gros problème :
Le tube mobile du PO de remplacement ne passe pas dans le trou découpé à la presse dans la tôle du tube Bresser. Il s'en faut de quelques 5 à 6 mm. Diamètre sur le PO Bresser : 55 mm, et sur le nouveau, 65 mm.

Découragement passé, j'imagine quand même un chantier, au moins cinq fois plus dur que prévu :
- Déposer le miroir primaire et le secondaire avec toute son étoile.
- Eventuellement usiner deux disques de bois pour maintenir quand même le tube en forme de tube en l'absence des dits miroirs et de leurs fixations. Les poser à chaque extrémité, avec déjà des pontet pour les extraire après.
- Tracer et percer les 4 nouveaux trous de de fixation.
- Tracer précisément le nouveau trou autour du précédent, encoche à crémaillère inclusivement. Pas évident sur du noir... Peut-être commencer par une fine couche locale de laque blanche ? Hop ! Encore 24 h de retard de plus ! Ou 4 h à la bombe acrylique ?
- pointiller serré selon le tracé, à la miniperceuse sur batterie, disons tous les 3 mm pour un perçage de 1,5 mm. A peu près comme du PQ ...
- Puis à la pince coupante de côté, découper selon le pointillé.
- Encoche à crémaillère inclusivement...
- Finitions à la lime.
- aspiration minutieuse du tout.
- Remontage général. Réalignement laser.

Variante :
couper radialement vers chaque petit trou, puis plier à 90° vers l'intérieur, sans autre découpe.
Le débord intérieur ne serait pas pire que celui du porte-oculaire, fréquemment. Et on perd un peu moins en rigidité.


Qu'en pensez-vous ? Vous le feriez ? Ou vous jetteriez ?
J'estime deux jours de travail complets. En réalité au moins cinq jours, en raison des contraintes de température diurne, travail le matin exclusivement.
La manip est irréversible, sans retour. Les pièces de rechange d'origine sont désormais introuvables, épuisées. Et il y aura interférence entre le nouveau diamètre de pseudo-alésage et les 3 anciens trous de fixation Bresser.

Qu'en pensez-vous ?

Citer... j'ai bien l'impression que toi seul peut la trouver. Personnellement, je le ferais sans hésiter, si tu as du temps, ce sera amusant. Et puis si tu te plantes, tu t'en fous puisque tu l'aurais jeté sinon.
Pour la courbure, pourquoi ne pas essayer de rattrapper avec un produit genre "aramétal" ,

Citer> Bonsoir,
>
> Mon expérience en bricolage :
> J'avais un 114/900 sur EQ3-2 que j'ai revendu, j'ai acheté une DS2070
> (lunette MEADE 70mm sur monture GOTO), j'ai revendu la lunette, j'ai
> acheté un tube newton PARALUX 130/750, un peu de bricolage et je
> l'ai monté sur la monture DS2000, il y a 2 ans j'ai trouvé un porte-oculaire
> type CRAYFORD 2" pour une misère, j'ai revendu le PO à crémaillaire
> d'origine et j'ai mis à la place mon CRAYFORD.
>
> Voilà, tout çà pour dire qu'il faut que tu te lance, rien n'est irréversible si
> tu fait attention et que tu ne bricoles pas comme un sagouin !
>
> Je me suis vraiment fais plaisir à monter mon instrument, franchement !
>
> Pour le porte-oculaire, le plus dur est d'être bien perpendiculaire au tube.
> Quelques vis et écrous et çà va bien (prévoir un peu de temps pour les
> réglages...). Cà à dû me prendre au total la journée complète, peut-être
> un peu plus.

Dans ce type de manip, tout est irréversible.

Finalement le tracé a été fait en prenant un balustre à pointes sèches, comme trusquin.
Je n'ai déposé que les deux miroirs. L'étoile du secondaire est restée.

Photos du chantier en cours :



Mon tracé a été mesquin, seulement 4 mm, alors qu'en principe je dois augmenter le rayon de 5 mm. J'étais terrifié par l'interférence avec les trois trois de fixation du PO Meade.
Les coûts principaux sont un foret de 1 mm émoussé, une micro-scie qui a perdu ses dents, et deux micro-disques à tronçonner, consommés.

Détail du préperçage :




Et amours dangereuses avec le trou de fixation d'origine :




Les replis sont faits :



Et ça ne passe pas !
L'étape suivante, demain matin à l'heure plus fraîche, sera avec la lime demi-ronde. Je n'ai pas de meule de la taille adéquate.

Les porte-oculaires, les voici :




Crémaillère métal et guides téflon sur le nouveau, à droite.



JacquesL

Réalésage terminé à la lime :




Trous de fixation du P.O. aussi :



Donc le pire est passé.
Il reste le rattrapage de courbure.

JacquesL

CiterMéthode simple pour le rattrappage de courbure :

Découper un carré dans une plaque de néoprène (tout bêtement, sacrifier un
tapis de souris), et le prendre en sandwich entre le tube optique et
l'embase de la crémaillère.

Le néopère se compressera au centre et restera plus expansé sur les côtés,
ce qui comblera le vide tout en masquant la découpe, et en formant en prime
un joint d'étanchéïté (à l'humidité comme à la lumière, en fait).

Erreur. On a besoin de serrer vraiment les 4 boulons, ce qui va immanquablement écraser la courbure du tube, si on se contente d'un rattrapage souple. Il faut un rattrapage dur.
Sur les 90 mm de longueur de l'embase du P.O., il y a entre 8,5 et 9 mm de flèche. Ce qui donne un diamètre de l'ordre de 236 mm pour le tube qui devait le recevoir à l'origine.
Or le diamètre du tube Bresser est de 160 mm, ce qui donne une flèche de 13,86 mm sur une corde de 90 mm. Soit 5 mm de différence de flèche totale. On peut approximer ce rattrapage de flèche par rapport à la distance à l'axe longitudinal par une fonction carré :
y = x²/405
où y et x représentent des mm.

En effet, le point où il est vital d'avoir le rattrapage juste, est au droit des trous de boulons.

JacquesL

#3
Voilà, chantier terminé.
Beaucoup de montages, démontages, re-limages, et itérations.

Fait les rattrapages de courbures avec des empilements d'écrous et de rondelles sur les boulons.
Jointoyé au mastic silicone pigmenté gris.
Remonté les miroirs. Cerclé le centre du miroir principal. Alignements des miroirs à l'oeil.
Le Justierlaser n'était pas sur place...

Monté le chercheur, et ça n'était pas si facile, mais piégé.
Fait le premier essai en plein air en visant des cimes d'arbres, ne serait-ce que pour aligner le chercheur.
Gros souci : le nouveau P.O. a moins de tirage que le Meade !
Astuces pendables pour augmenter le tirage et faire une MAP sur la cime d'un cèdre ou le clips du capot d'un lampadaire.
C'est moins difficile avec les oculaires 1'1/4. Au grandissement 100, le détail des aiguilles du cèdre au brin sommital est très tendre, à croquer.
Reculé le miroir de 4 mm. C'est sensiblement le maximum faisable.

J'espère que la MAP à l'infini sera accessible normalement, même avec les oculaires de 2 pouces...
Mais le ciel est trop couvert pour qu'il soit raisonnable d'espérer une étoile.

Sinon, ça en valait la peine, le télescope est quand même transformé. Le nouveau chercheur 10x50 est réticulé avec une bonne précision. Le nouveau P.O. semble énorme comparé au diamètre du tube.

Il faudra diminuer le jeu de la vis de commande de l'axe de déclinaison : c'est trop souple, et les oscillations s'en ressentent.

Les photos :







Prêt à servir, aussi bien chercheur que porte-oculaire sont gros comparés au tube :


Et l'équilibrage est sensiblement modifié.

Le chercheur est bon, on y distingue très nettement les deux satellites de Jupiter les plus éloignés de la planète.
En revanche au moins les réglages de secondaire sont à revoir : le système présente de la coma et de l'astigmatisme.
Sur M31, la grande Nébuleuse d'Andromède, le tube montre ses limites : insuffisamment lumineux.
La M.A.P. à l'infini se révèle possible sur tous les oculaires en 1 pouce 1/4, possible aussi en 2 pouces sur le Rini 32 mm, et impossible sans ajouter du tirage sur le Rini de 10 mm.

Impossible de séparer la double de la Pôlaire : juste une mosaïque fluctuante, trop de turbulence.
Mais bon, grand spectacle sur la Lune au premier quartier.

JacquesL

#4
Excellent ciel dans la nuit de samedi 7 à dimanche 8 août.

Vite saisi Vénus au 10 mm avant qu'elle plonge dans l'immeuble à l'W.
Demi-disque très correct.
Vite saisi Saturne au 8 mm (grandissement 127) avant qu'elle plonge dans l'épicéa bleu du voisin. L'une des meilleures visions de Saturne que j'ai pu avoir, basse mais pas de turbulence pour tout brouiller.
Trouvé facilement la double de Mizar, et pu la stabiliser au centre du 10 mm. Donc le moteur de poursuite est correct, et la MES rapide l'était aussi. M'Amie était un peu incrédule que Mizar soit une double.

Passé beaucoup de temps à réussir à pointer M13. Dû en passer par la petite lunette en alt-azimuthal, pour ensuite recopier le pointage sur la monture équatoriale. Là encore, le diamètre de 123 mm de miroir montre ses limites : c'est bien peu lumineux, comme contraste sur le ciel urbain. Pu pousser jusqu'à l'oculaire de 5,2 mm, mais épuisée, m'Amie était déjà partie se coucher. De toutes façons passer du 8 mm au 5,2 mm n'apporte que peu sur ciel profond avec ce diamètre et en ville : ce qu'on gagne en résolution, on le perd en luminosité.

JacquesL

#5
Distance focale du miroir : 1020 mm
Diamètre 130 mm nominal, environ 122 ou 123 mm en réalité.
F/D = 8,36.

Donc un 8 mm, soit le plus court d'un zoom Seben ou Bresser (ce sont rigoureusement les mêmes) donne bien le grandissement résolvant :
x 127,5,
avec une pupille de sortie de 0,96 mm.

Un 7,5 mm ED donne en gros la même image, un peu moins de champ, et l'inconvénient qu'on n'a pas la ressource de retrouver l'objet perdu en dézoomant.

Le grandissement "moyen" est pour un 3 x F/D = 25 mm.
Soit une pupille de sortie de 3 mm, grandissement de 41.

Le 32 mm RINI est considéré comme donnant un faible grandissement, x 32, pour une pupille de 3,8 mm.

Le 40 mm Plössl n'apporte que de la pupille en mieux, 4,8 mm pour un
grandissement de x 25,5. Cette grande pupille n'est utile qu'en milieu
campagnard noir. Il n'apporte pas de champ supplémentaire.
Il convient aussi bien pour une observation ornitho éventuelle en plein
jour, si la fauvette à tête noire a justement la bonne idée de se
percher au sommet du cèdre.

Le 5,2 mm ED donne un grandissement de x 196, une pupille de 0,62 mm.
Les petits Plössl sont bons pour les poules.

Il reste à résoudre les jeux excessifs de la bague de réduction 2' vers
1'1/4, d'où des pertes d'alignement évidentes. Selon Simone Weill, les
machines de l'usine Renault en 1938 n'usinaient correctement que dans
la mesure où les ouvriers et les régleurs savaient ajouter au bon
endroit un petit bout de clinquant, pour rattraper le jeu.
A suivre !


JacquesL

#6
En 2010, les oculaires RINI en 32 mm et en 10 mm étaient mes deux seuls oculaires au coulant de 2 pouces. Le 10 mm est de loin le plus décevant, avec des aberrations chromatiques au delà du supportable, et un champ ridicule.
Fin des déceptions avec deux achats en Chine :
Svbony 2" F15mm UW80, au prix alors défavorable de 51,27 € (ça a baissé depuis, fluctuation monétaire...)
puis un Angeleyes 2 inch 40mm au prix de 32,86 €.

Le champ apparent du 40 mm Angeleyes n'est guère inférieur à celui du RINI 32 mm, s'il l'est. Evidemment le champ réel est environ 15 à 20 % supérieur. Perte de résolution ? Impossible à évaluer aux heures chaudes, où la turbulence de convection est énorme. Comparé à des jumelles du même grandissement 25, la correction chromatique est bien meilleure, en raison du miroir primaire en lieu de doublet réfracteur primaire.

Sur Saturne par temps correct (peu de turbulence), le 15 mm de Svbony ne perd aucune résolution comparé au 10 mm RINI, mais le champ est largement meilleur, et on n'est pas gêné d'aberrations chromatiques.
Enfin du matériel réellement utilisable !
Caveat ? Positionner son oeil juste à la bonne pupille de sortie est peu évident. Il n'y a que 122 mm de miroir primaire, et la pupille de sortie en est l'image. D'ordinaire les larges oculaires de 2 pouces sont utiles sur des Dobson au miroir nettement plus grand. Sur un si petit miroir, le coulant de 2 pouces n'apporte aucun avantage notable, et à qualités égales, les oculaires 2 " sont nettement plus chers (et lourds).

JacquesL

#7
Avec des filtres solaires.

Ces filtres Baader ne sont pas absorbants mais métallisés et réfléchissants, sur une base mylar très mince et vulnérable. Ils n'absorbent pas, ce qui les ferait chauffer fort comme des objets noirs, mais réfléchissent au moins 99 999 photons pour un seul qu'ils transmettent. Avec les défauts de planéité que vous allez voir, énormes, ces films ne sont certes pas de "bons" miroirs optiques : on ne leur en demande pas tant.

Ici devant le télescope :


Et là devant le chercheur.


Ce qu'on leur demande, c'est que ceux des photons qui ont traversé vers le capteur (un CCD ou une opsine de notre rétine) ne soient déviés en rien ou presque rien, que ce filtre n'altère pas la qualité optique du système [espace - objectif - capteur]. Qu'ils n'aient pas "vu" qu'il y a un filtre, heureusement très mince, et à parois heureusement très proches.