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Le virage de Trump est une mauvaise nouvelle pour le Moyen-Orient

Démarré par JacquesL, 04 Février 2025, 03:24:33 PM

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JacquesL

Le virage de Trump est une mauvaise nouvelle pour le Moyen-Orient

Publié le février 4, 2025 par Wayan

Par M.K. Bhadrakumar – Le 3 février 2025 – Source Indian Punchline



Le 4 février, la communauté internationale verra le président Donald Trump s'immiscer dans la crise au Moyen-Orient, quand le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, entrera dans le bureau ovale en espérant avoir l'occasion de façonner la politique régionale des États-Unis.

Avez-vous un sentiment de déjà-vu ? Oh ! Un air de déjà-vu ? En effet, ce qui me vient à l'esprit, c'est la magnifique chanson d'Olivia Rodrigo, auteur-compositeur-interprète américaine de 21 ans, lauréate de trois Grammy Awards et porte-drapeau d'une nouvelle vague d'artistes pop qui s'orientent vers des ballades puissantes qui intériorisent les émotions.

Mais Trump n'est plus dans l'orbite de feu Sheldon Adelson, l'homme d'affaires milliardaire juif américain et donateur politique. Et le Moyen-Orient s'est transformé de façon phénoménale depuis son premier mandat présidentiel. En outre, l'intervention n'est apparemment pas dans la boîte à outils de Trump. Les conditions sont donc favorables à un passage à la diplomatie.

Pour commencer, Trump devrait s'attaquer à la « question iranienne ». L'Iran se rend compte qu'il ne peut pas atteindre un niveau optimal de développement économique tant que les sanctions occidentales subsistent. Et Téhéran est ouvert aux négociations avec Trump.

Quelque chose doit céder avant le mois d'octobre, date limite à laquelle le Conseil de sécurité des Nations unies peut exercer le mécanisme de rappel prévu dans le plan d'action global conjoint (JCPOA) de 2015, qui permet de réimposer les sanctions des Nations unies contre l'Iran du jour au lendemain s'il est jugé qu'il viole ses engagements en matière nucléaire.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a laissé entendre dans une interview la semaine dernière que même si le cessez-le-feu à Gaza est important, « le véritable défi ici sera de savoir ce qui se passera à l'expiration de la période de cessez-le-feu. Qui va gouverner Gaza ? Qui va reconstruire Gaza ? Qui sera responsable de Gaza ? ». De bonnes questions.

Rubio estime que « si les responsables de Gaza sont les mêmes que ceux qui ont créé le 7 octobre, alors nous aurons toujours le même problème là-bas ». Pourquoi ne pas laisser aux électeurs de Gaza le soin d'élire leurs dirigeants ?

Rubio s'est montré optimiste au sujet du Liban, où le nouveau gouvernement « deviendra, espérons-le, plus puissant que le Hezbollah... et le cessez-le-feu qui a été prolongé dans ce pays y conduira en fin de compte ». En ce qui concerne la Syrie, Rubio a déclaré que même si les dirigeants de Damas « ne sont pas des gens qui passeraient nécessairement une vérification des antécédents du FBI, [...] s'il y a une opportunité en Syrie de créer un endroit plus stable que ce que nous avons eu historiquement, en particulier sous Assad, [...] nous devons poursuivre cette opportunité et voir où cela nous mène ».

Rubio fait preuve d'un optimisme prudent. Selon lui, « si vous avez une région dans laquelle vous avez une Syrie plus stable, un Liban plus stable, où le Hezbollah n'est pas en mesure de faire les choses qu'il fait au nom de l'Iran, un Iran affaibli qui a maintenant perdu tous ces mandataires, cela ouvre maintenant la porte à des choses comme un accord entre l'Arabie saoudite et Israël, qui changerait la dynamique de la région, et qui finalement rendrait plus facile la résolution de certains des défis auxquels nous sommes confrontés avec la question palestinienne et en particulier avec la question de Gaza. Il y a donc beaucoup de travail à faire dans ce domaine.  Rien n'est certain.  Tout cela est difficile.  Mais il y a de réelles opportunités que nous n'aurions même pas pu imaginer il y a 90 jours ».

Un tel optimisme est-il justifié ? Dans la vision de Rubio, tous les chemins mènent au processus des accords d'Abraham. Pourtant, Rubio a gardé un silence de plomb sur Israël. Considérons ce qui suit.

Les médias israéliens, en particulier la presse hébraïque, admettent ouvertement que tout ce qu'Israël a obtenu par les horribles tueries et la destruction gratuite de Gaza, c'est que Yahya Sinwar a été remplacé par son frère Mohammed Sinwar. Alors que des centaines de milliers de Palestiniens affluent à nouveau dans le nord de Gaza à la suite du cessez-le-feu, des drapeaux du Hamas sont visibles partout ; les cadres du Hamas sont en charge et exhibent des armes.

Les femmes soldats israéliennes qui ont été libérées félicitent leurs ravisseurs du Hamas pour leur hospitalité et leur culture musulmane qui traite une femme "comme une reine. » En résumé, tout le récit israélien a été réduit en miettes.

Netanyahu n'en tirera aucune leçon. Sa fixation est de savoir comment conserver le soutien des partisans de la ligne dure dans son gouvernement de peur que sa coalition ne se désagrège, qu'il perde l'immunité et finisse en prison. D'où son pacte faustien avec les deux ministres fascistes de son cabinet, Smotrich et Ben-Gvir, qui saboteront le plan de cessez-le-feu et reprendront le génocide à Gaza à la première occasion. Il se concentre sur l'opportunité à court terme, mais suivra sa propre voie dans l'exécution à long terme du plan du Grand Israël.

C'est pourquoi Israël a complètement détruit la capacité de légitime défense de la Syrie. Si la Syrie sombre dans le chaos, les retombées déstabiliseront toute la région, à commencer par l'Égypte.

La Turquie voudrait nous faire croire qu'elle contrôle les groupes djihadistes au pouvoir en Syrie. Mais en réalité, il n'y a personne aux commandes en Syrie et il y a beaucoup de violence là-bas, y compris une insurrection naissante d'anciens cadres baasistes.

Un mémoire récent du RUSI estime que "plus l'instabilité émergera en Syrie à la suite de la reprise des conflits, moins la Turquie sera capable de façonner les développements en fonction de ses priorités et de ses intérêts... Les États-Unis détiennent des éléments de négociation efficaces vis-à-vis de HTS, car cela pourrait atténuer l'isolement de la Syrie et lever les sanctions. » Mais les États-Unis ont-ils le pouvoir de persuasion nécessaire pour amener des islamistes à se réconcilier avec l'occupation israélienne ?

D'après ce qui précède, est-ce que les conditions semblent favorables à la reconnaissance d'Israël par l'Arabie saoudite ? Il faudra au moins une décennie pour remettre Humpty Dumpty sur le mur à Gaza. D'un autre côté, la "cité balnéaire de Gaza" de Trump semble prendre le dessus sur lui. Il s'agit très probablement d'un plan élaboré en Israël, qui a attiré l'imagination de Trump et Witkoff en tant que grands promoteurs immobiliers.

En effet, le commentaire explosif de Trump sur la réinstallation des réfugiés palestiniens en Jordanie et en Égypte suggère qu'il a des projets immobiliers pour Gaza. Non seulement il est peu probable que les Palestiniens de Gaza partent, mais les pays arabes ont adopté une position unie selon laquelle ils n'accepteraient pas un tel plan. Les investisseurs/colons juifs pourraient ne jamais être en mesure d'explorer le potentiel de l'emplacement balnéaire de Gaza et de son climat clément.

Trump n'exerce aucune pression sur Israël pour qu'il abandonne son occupation du Liban, un autre beau pays avec de superbes plages et des pistes de ski – bien que la date limite de retrait soit passée. Désarmer le Hezbollah deviendra de plus en plus difficile au fur et à mesure que les forces militaires israéliennes resteront sur le sol libanais. Pourtant, l'administration Trump a prolongé l'accord de cessez-le-feu de 22 jours supplémentaires sans garantie qu'Israël soit prêt à quitter le Liban la prochaine fois non plus, sans confiance des deux côtés et sans pression apparente des États-Unis.

Les discours américains sont saturés de l'idée prétendant que l'Iran est un pays "affaibli" après le changement de régime en Syrie et le moment est opportun pour en faire une puissance obéissante. Rien n'est plus horriblement faux que de se vautrer dans de telles notions stupides. Les Américains ont eu une expérience directe des ressorts de la Révolution islamique de 1979, lorsque l'Iran était plus ou moins dans la même position que la Syrie d'aujourd'hui. Mais l'Iran a atteint des sommets sans précédent dans son pouvoir national global ces dernières années, de sorte que sa détermination à préserver son autonomie stratégique ne peut être mise en doute par aucun adversaire, si ce n'est à ses risques et périls. En termes simples, l'Iran ne peut être engagé que dans une relation d'égalité.

En fait, l'Iran "exporte » également sa révolution vers des voisins tels que l'Arabie saoudite, l'Égypte ou les Émirats arabes unis, qui, bien qu'alliés des États-Unis, diversifient de plus en plus leurs relations extérieures pour créer un espace pour leur autonomie stratégique.

M.K. Bhadrakumar

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone

https://lesakerfrancophone.fr/le-virage-de-trump-est-une-mauvaise-nouvelle-pour-le-moyen-orient