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Évènements en Syrie et perspectives d’avenir

Démarré par JacquesL, 12 Décembre 2024, 10:02:45 PM

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JacquesL

Évènements en Syrie et perspectives d'avenir



par Mikhail Gamandiy-Egorov

La tragédie des événements en Syrie a clairement démontré que la trahison interne constitue l'un des principaux défis auxquels est confronté tout État souverain. D'autant plus lorsque cette trahison profite à ceux qui cherchent à détruite justement tout pays souverain.

Des groupes terroristes ont pris la capitale de la Syrie, la ville de Damas. C'est le résultat d'une brève offensive dans plusieurs directions et lors de laquelle l'armée gouvernementale syrienne a de-facto refusé de combattre. Si au début des dits événements il pouvait sembler qu'il ne s'agissait que d'une confusion temporaire due à de nombreuses années de relâchement, par la suite il était devenu évident qu'il y avait eu une trahison à grande échelle de la part de l'appareil politique et militaire syrien – en faveur des forces qui s'efforçaient depuis longtemps de détruire le pays en tant qu'État uni.

Les événements en Syrie comme leçon

Ce qui est arrivé il y a quelques jours en Syrie, en l'occurrence la prise du pouvoir par des terroristes purement salafistes – représente bien entendu une tragédie pour la Syrie elle-même et pour tous les partisans du monde multipolaire. Il est d'ailleurs fort probable que de nombreux représentants en Syrie et dans d'autres pays arabes ne réalisent pas pleinement toutes les conséquences de ce qui est arrivé. Des conséquences fort tragiques, tant pour la Syrie elle-même que pour la région.

Le fait est qu'un véritable terroriste issu de Daech et d'Al-Qaïda – peu importe d'ailleurs comment ses véritables maîtres tentent désormais de l'embellir – a pris le pouvoir dans l'un des pays les plus anciens du monde. Naturellement, non sans l'implication de nombre de régimes et de services de renseignement – allant des États-Unis et du Royaume-Uni jusqu'à Israël et la Turquie. Sachant que des cellules dormantes d'Al-Qaïda* et de Daech* sont présentes dans pratiquement tous les États du monde arabe – les conséquences à venir pour les pays arabes pourraient être tout simplement catastrophiques. Bien que beaucoup, probablement, ne s'en rendent pas compte. Ou simplement, à l'instar des terroristes, ne font qu'exécuter les ordres de leurs maîtres occidentaux et israéliens.

Néanmoins – et peu importe la façon dont certaines forces ennemies, de manière totalement attendue, tentent à créer une image négative de la Russie et de l'Iran – prétendument pour n'avoir pas aidé un allié – la seule réalité étant que lorsque des traîtres internes d'un pays donné prennent le dessus avec une certaine approbation d'une partie de la population – toute aide devient absolument inutile.

Cela était finalement devenu clair pour la Russie – lorsque nos Forces aérospatiales continuaient à frapper les positions des terroristes qui progressaient dans leur offensive, de même que pour l'Iran – qui, vraisemblablement, était prêt à envoyer un important contingent militaire en Syrie, ainsi que pour le Hezbollah libanais – dont les combattants ont résisté plus que dignement dans les affrontements avec les terroristes, notamment dans les combats près de la ville syrienne de Homs – au moment où les troupes syriennes avaient pratiquement tout abandonné et s'étaient enfuies. Parlant du Hezbollah – cela sachant que la Résistance libanaise se remet tout juste d'intenses combats contre le régime israélien, qui pourraient d'ailleurs reprendre à tout moment. Et dans une telle situation, il était naturellement devenu évident qu'il serait absolument illogique pour la Russie, l'Iran et le Hezbollah de lutter contre les forces terroristes – du moment que les Syriens eux-mêmes n'en avaient plus besoin.

Conclusions nécessaires et les perspectives

Bien entendu, des erreurs évidentes avaient été commises au niveau du leadership syrien. Des erreurs qui avaient été évoquées à de nombreuses reprises lors de conversations privées, tant par Moscou que Téhéran. Les réformes nécessaires n'ont pas été mises en œuvre ces dernières années – même si l'opportunité était certainement là – compte tenu de la paix relative et de l'accalmie qui étaient en vigueur – comme résultat précisément des efforts et du soutien de la part de la Russie, de l'Iran et du Hezbollah libanais. Ces réformes étaient nécessaires dans la sphère militaire et dans bien d'autres. Cela ne s'est pas produit.

Même si, malgré de nombreux problèmes irrésolus, la situation actuelle n'aurait pas pu se produire sans une trahison à grande échelle. Cela est d'ailleurs clairement visible sur les images prises par les militaires russes se trouvant en Syrie. Confirmant encore plus la thèse non seulement du manque de préparation adéquate de l'armée syrienne au début de l'offensive terroriste, mais précisément de la trahison venant de la part de nombre de représentants de l'élite politique et militaire syrienne.

Quels étaient les acteurs externes impliqués ? Très certainement les mêmes Anglo-Etasuniens, ainsi que le régime israélien, la Turquie d'Erdogan, bien que l'implication d'un certain nombre d'États arabes est fort probable aussi. Quoi qu'il en soit, cela est désormais une question secondaire. L'essentiel étant que les partisans du monde multipolaire doivent activement surveiller toute tentative de trahison à l'intérieur de leurs pays – et les éradiquer dès le tout premier stade des tentatives de déstabilisation. De la manière la plus dure qui soit. En plus de devoir réaliser toutes les réformes nécessaires – dans tous les domaines clés.

Quant aux ennemis et adversaires de l'ordre mondial multipolaire, les grands problèmes pour eux ne font que commencer. Menant une guerre sur plusieurs fronts contre la Russie et ce dans différentes parties du monde, les représentants de la minorité planétaire occidentale et leurs agents voulaient provoquer un nouveau front chaud pour notre pays. Cela n'a pas fonctionné – leurs plans ont été parfaitement compris par le leadership russe. Cela signifie que tous les nouveaux problèmes syriens tomberont désormais sur les ennemis du monde multipolaire. Y compris l'activation des terroristes d'Al-Qaïda* et de Daech*, un nouveau flux massif potentiel de réfugiés, et aussi tout simplement des menaces pour leur propre sécurité – puisque les Occidentaux et consorts n'ont toujours pas réalisé que contrôler indéfiniment des terroristes est impossible. Tôt ou tard, ils deviennent incontrôlables, avec toutes les conséquences qui en découlent.

Donc à tous les initiateurs de cette campagne, il faudrait souhaiter du «succès» ultérieur, d'autant plus que les alliés d'hier commencent déjà à se dévorer les uns les autres. Les pro-turcs contre les Kurdes pro-étasuniens des soi-disant FDS, le tout avec l'implication directe des terroristes d'Al-Qaïda, de Daech, ainsi que des régimes étasunien et israélien. De notre côté, il est désormais possible d'observer sereinement. D'autant plus que le leader syrien Bachar al-Assad est désormais en Russie et a évité le sort de Saddam Hussein et de Mouammar Kadhafi. Quant aux Syriens qui se réjouissent des changements pour le «meilleur» – ils pourront s'immerger au maximum dans le monde du chaos total et de l'arbitraire – pardon – de démocratie, de liberté et de progrès. Et enfin en ce qui concerne les traîtres internes – ils finissent toujours mal.

* organisations interdites en Russie

Mikhail Gamandiy-Egorov

source : New Eastern Outlook

https://reseauinternational.net/evenements-en-syrie-et-perspectives-davenir/