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La Russie a déjoué le piège américain en Syrie ? ? ?

Démarré par JacquesL, 12 Décembre 2024, 12:19:34 PM

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JacquesL

La Russie a déjoué le piège américain en Syrie ? ? ?



par Ben Fofana

Avant tout propos, le film de la chute de Bachar al-Assad ne s'est pas déroulé selon un scénario idéal de la Russie. Car même si la Syrie était un boulet plus qu'autre chose, la Russie a perdu la face aux yeux du Monde et sera perçue comme un des perdants de l'affaire. Elle aurait aimé stabiliser ce front jusqu'à ce qu'elle en finisse en Ukraine. Et éviter le merdier qu'un État islamique à cheval sur la Syrie et l'Irak (qui suivra forcément) ne manquera d'entrainer. Ensuite, il ne faut jamais perdre de vue que tout ce que fait Washington (et ses relais locaux, Israël et Turquie notamment) a pour but in fine de contrarier, embêter voire détruire la Russie, au-delà des avantages immédiats que ces actions peuvent lui procurer.

Les Russes et les Iraniens savaient qu'une offensive se préparait depuis Idlib. Des bombardements préventifs avaient été menés deux à trois mois auparavant. Les Syriens, bien qu'informés n'ont pris aucune disposition pratique pour y faire face. L'armée s'est retirée des grandes villes sans combattre. Qui a donné cet ordre de retrait n'est pas encore très clair (initiative des généraux de leur propre chef ou ordre de Bachar al-Assad lui-même). Ce qu'on peut déjà entrevoir aujourd'hui, c'est que Bachar al-Assad n'était plus trop chaud pour assumer la présidence de la Syrie.

La patate chaude refilée aux Occidentaux et à la Turquie

Il faut savoir que même si le gouvernement syrien a été sauvé par l'action énergique et déterminante de la Russie, le pays a été dévasté par la guerre, avec des millions de personnes de sa force vive qui a quitté le pays. Les zones les plus riches (contenant les réserves de pétrole, de gaz et de blé de la Syrie sont restées occupés par les USA via leur proxy kurde. De plus, ce pays du Levant a été soumis à un embargo atroce qui a non seulement empêché la reconstruction du pays mais l'a ruiné davantage. C'est un pays avec une économie détruite, une armée en lambeaux et une population découragée et épuisée par les nombreuses privations que la Russie et l'Iran maintenaient sous respiration artificielle. C'est ce pays que la Russie, lasse, vient de refourguer aux occidentaux. Un pays divisé en zones rivales voire ennemies, qui s'affronteront inévitablement pour les ressources que chaque camp voudra contrôler afin de rendre viable économiquement sa zone.

Erdogan voulait contrôler la province d'Alep afin de rapatrier les quelques 3 millions et demi de réfugiés que sa population ne supporte plus. Il n'était pas question d'un changement de régime, encore moins de devoir assumer la charge d'un pays ruiné qui s'il est laissé à l'abandon, ne manquera pas d'entrainer encore plus de réfugié. Sans parler des nombreuses armes à feu qui ont été pillées, distribuées aux civils. Les kurdes se retrouveront renforcés et pourraient vouloir une jonction avec leur frère de Turquie. Surtout si les Israélo-américains décident d'appliquer leur plan de démembrement de la Turquie (cf. Le Moyen-Orient élargi). Erdogan aura tout le loisir de réfléchir aux conséquences de sa violation des accords d'Astana.

Quant aux occidentaux, notamment les européens, la précédente vague de migration qu'ils ont connue sera une plaisanterie devant ce qui les attend. La Turquie pourra au passage leur soutirer quelques milliards. La délinquance, les viols et autres problèmes de sécurité vont accroitre de manière exponentielle. Israël a pris soin de détruire l'Office syrien de l'identification. Mais qui a dit que les candidats à l'immigration demanderont une carte d'invitation ? Sans oublier l'infiltration de terroristes qui ne manqueront pas de commettre des attentats et accomplir leur vision de la destruction de l'occident infidèle.

Israël est présenté comme le grand vainqueur du chaos en Syrie. Mais rien n'est moins sûr. Son armée de terre est à bout de souffle, un mélange de troupes restées correctes et d'autres, ayant sombré dans les massacres. Mais cette deuxième catégorie, celle des tueurs de civils, la plus grande du reste, ça n'a jamais rien valu militairement. Si on enlève l'aviation à Israël, le reste de l'armée, est visiblement totalement incapable au sol. Et même en supposant que le vide laissé par la destruction de ses voisins lui permet de faire un grand pas vers le Grand Israël, le pays ne compte que 10 millions d'habitants. Si on enlève les Palestiniens d'origine, il ne resterait plus que 8 millions de colons. Sachant qu'ils ont déjà du mal avec les seuls palestiniens, comment pourront-ils assujettir d'autres populations farouches ? En outre, l'économie israélienne est détruite. Ses ports sont à l'arrêt, frappés de plein fouet par un blocus des Houthis qui tiennent en respect toute les marines occidentales. Tous ces faits mis ensemble n'offrent pas de perspectives réjouissantes.

Le piège pour la Russie et le calcul russe

L'objectif évident de Washington en lançant cette offensive était d'ouvrir un autre front pour la Russie et l'obliger à prélever dans ses ressources sur le front ukrainien. Il s'agissait tout simplement d'obliger la Russie à geler le conflit en Ukraine pour se concentrer sur le front syrien, ce qu'elle a fait en 2014. Visiblement, les dirigeants russes ont fait leur choix et le conflit en Ukraine ne sera pas gelé. En vérité, la Russie n'a plus besoin de bases en méditerranée pour vaincre l'OTAN. Ses missiles hypervéloces lui permettent de frapper et couler les flottes occidentales n'importe où dans le monde. Ce qu'elle pourrait d'ailleurs faire à l'aide d'un proxy (les Houthis sont de bons candidats). Elle a surtout besoin de son point d'attache à Tartous pour assurer la chaîne logistique vers les pays africains. Alors un point logistique civil ou du moins très peu militarisé peut être conservé en Syrie. Sinon, au pire des cas, il reste encore l'Algérie ou l'Égypte qui pourraient lui fournir ce point de transit.

Le calcul iranien

L'Iran a probablement abandonné sa projection vers l'ouest et la Méditerranée pour se recontinentaliser en priorité et s'intégrer au maillage sino-russe eurasiatique. Il est probable que l'élimination des têtes clés de «l'axe de la résistance» ces derniers mois ait soulagé des factions de l'exécutif iranien qui veulent sortir l'Iran de l'œil du cyclone d'une prochaine coalition occidentale initiée par Israël après l'arrivée de Trump à la Maison-Blanche. L'Iran n'a plus d'espoir de lever les blocages européens compte tenu de l'influence israélienne directe et de sa main mise sur les réseaux politiques européens. Il a donc logiquement renoncé à ses proxys pour se mettre sous parapluies militaire russe et économique chinois.

De plus, des mandataires ne sont plus vraiment nécessaires dans sa confrontation avec l'axe israélo-américain, les missiles (y compris hypersoniques) et les drones assurent des capacités de frappe à la fois de longue portée et rapide dans tout le Moyen-Orient à l'Iran, donc une dissuasion efficace. En ce qui concerne la sanctuarisation de son territoire, je pense que le pays annoncera dans quelques mois qu'il est devenu une puissance nucléaire.

source : Africa Politics

https://reseauinternational.net/la-russie-a-dejoue-le-piege-americain-en-syrie/

JacquesL

La Russie a évité une balle en choisissant sagement de ne pas s'allier à l'Axe de la Résistance, aujourd'hui vaincu



par Andrew Korybko

Poutine a fait le bon choix, qui a toujours été motivé par son calcul rationnel de ce qui était dans l'intérêt objectif de la Russie en tant qu'État, et non en raison de «l'influence sioniste» comme certains dans la communauté des médias alternatifs prétendent maintenant ridiculement le diffamer après avoir été furieux qu'il n'ait pas levé le petit doigt pour sauver la Résistance.

L'Axe de la Résistance dirigé par l'Iran a été vaincu par Israël. L'attaque terroriste du Hamas le 7 octobre 2023 a déclenché la punition collective d'Israël contre les Palestiniens de Gaza, ce qui a déclenché une série de conflits qui se sont étendus au Liban et à la Syrie. Israël a également bombardé le Yémen et l'Iran. Les dirigeants du Hamas et du Hezbollah ont été détruits, ce qui a conduit à un cessez-le-feu au Liban, tandis que le gouvernement Assad vient d'être renversé par une offensive terroriste soutenue par la Turquie, qui a interrompu la logistique militaire de l'Iran pour le Hezbollah.

Ces résultats étaient déjà assez surprenants pour ceux qui croyaient le défunt Nasrallah qui affirmait qu'«Israël est plus faible qu'une toile d'araignée», mais beaucoup ont été choqués qu'ils se soient produits sans que la Russie ne lève le petit doigt pour sauver la Résistance, avec laquelle ils pensaient qu'elle s'était alliée contre Israël il y a longtemps. Cette seconde fausse idée restera dans les annales comme l'une des opérations psychologiques les plus réussies jamais menées contre la communauté des médias alternatifs (CMA), et, assez ironiquement, par ses propres influenceurs.

Nous avons expliqué début octobre «Pourquoi les fausses perceptions sur la politique russe à l'égard d'Israël continuent de proliférer», que les lecteurs devraient consulter pour plus de détails, mais qui peut se résumer comme suit : les principaux influenceurs de la CMA ont dit à leur public ce qu'ils pensaient qu'il voulait entendre pour des raisons d'intérêt personnel. Il s'agit notamment de générer de l'influence, de promouvoir leur idéologie et/ou de solliciter des dons de la part de membres bien intentionnés mais naïfs de leur public, en fonction de la personnalité impliquée.

L'analyse précédente en énumère également cinq connexes sur la politique russe à l'égard d'Israël depuis le début des guerres d'Asie occidentale, notamment celle-ci «Clarification de la comparaison par Lavrov de la dernière guerre entre Israël et le Hamas avec l'opération spéciale de la Russie», qui renvoie elle-même à plusieurs dizaines d'autres. Tous font également référence à ce rapport de mai 2018 sur «Le président Poutine sur Israël : Citations du site du Kremlin (2000-2018)». Tous ces documents s'appuient sur des sources russes officielles et faisant autorité pour parvenir à leurs conclusions.

Ils prouvent que Poutine est un fier philosémite de toujours qui n'a jamais partagé l'idéologie antisioniste unificatrice de la Résistance, exprimant au contraire toujours un très profond respect pour les juifs et l'État d'Israël. En conséquence, en tant que décideur final de la politique étrangère russe, il a chargé ses diplomates de trouver un équilibre entre Israël et la Résistance. À cette fin, la Russie n'a jamais pris parti pour l'un ou l'autre et est toujours restée neutre dans leurs différends, notamment lors des guerres du Moyen-Orient.

Tout au plus a-t-il personnellement condamné les punitions collectives infligées par Israël aux Palestiniens, mais toujours dans le même souffle que la condamnation de l'infâme attentat terroriste du Hamas du 7 octobre 2023. Quant à la Russie, elle s'est contentée de répéter la même rhétorique et de condamner occasionnellement les frappes israéliennes contre le CGRI et le Hezbollah en Syrie, dans lesquelles elle n'est jamais intervenue. Pas une seule fois elle n'a essayé de les dissuader ou de les intercepter, de riposter par la suite ou de donner à la Syrie les capacités et l'autorisation de le faire.

Cela était dû au mécanisme de déconfliction sur lequel Poutine et Bibi s'étaient mis d'accord fin septembre 2015, peu avant l'opération syrienne. Cela n'a jamais été confirmé pour des raisons diplomatiques évidentes, mais ces actions (ou plutôt leur absence) suggéraient que Poutine pensait que les activités anti-israéliennes de l'Iran en Syrie représentaient une menace légitime pour Israël. C'est pourquoi la Russie s'est toujours tenue à l'écart lorsqu'Israël a bombardé l'Iran dans ce pays, mais il lui est arrivé de se plaindre parce que les attaques d'Israël violaient formellement le droit international.

C'est un fait objectivement existant et facilement vérifiable que l'opposition de la Russie aux activités régionales d'Israël, que ce soit à Gaza, au Liban, en Syrie, au Yémen ou en Iran, est toujours restée strictement confinée au domaine politique des déclarations officielles. Pas une seule fois la Russie n'a menacé de sanctionner unilatéralement Israël, et encore moins fait la moindre allusion à une action militaire à son encontre en guise de punition. La Russie ne désigne même pas symboliquement Israël comme un «État inamical», même si c'est parce qu'elle ne respecte pas les sanctions américaines et qu'elle n'arme pas l'Ukraine.

C'est là que réside un autre fait que la plupart des membres de la CMA ignoraient ou niaient, à savoir qu'Israël n'est pas la marionnette des États-Unis, sinon il aurait déjà fait ces deux choses il y a longtemps. Il n'entre pas dans le cadre du présent article d'expliquer cela, ainsi que les raisons pour lesquelles l'administration Biden a tenté de déstabiliser et de renverser Bibi, mais cette analyse entre dans les détails et cite des articles sur le sujet. Le fait est que les relations russo-israéliennes restent cordiales et que ces deux pays sont loin d'être les ennemis que certains pensaient.

Il n'a donc jamais été logique d'imaginer que Poutine, qui se considère comme un pragmatique accompli, brûlerait le pont qu'il a personnellement investi près d'un quart de siècle de son temps à construire avec Bibi entre leurs deux pays. Après tout, Poutine s'est vanté en 2019 que «les Russes et les Israéliens ont des liens de famille et d'amitié. Il s'agit d'une véritable famille commune, je peux le dire sans exagération. Près de 2 millions de russophones vivent en Israël. Nous considérons Israël comme un pays russophone».

Il s'exprimait devant la fondation Keren Heyesod, l'une des plus anciennes organisations de lobbying sioniste au monde, lors de sa conférence annuelle à Moscou cette année-là. Chaque fois que les membres de la CMA ont été confrontés à ces faits «politiquement gênants» provenant de sources officielles et faisant autorité, telles que le site web du Kremlin, ils ont élaboré une théorie du complot fondée sur un «plan d'échecs en 5 dimensions», alléguant qu'il s'agissait simplement d'un «opération psychologique contre les sionistes». Les principaux influenceurs ont également «annulé» de manière agressive toute personne ayant évoqué ce sujet.

Au final, ces fausses perceptions des relations russo-israéliennes ainsi que les opinions de Poutine à ce sujet ont continué à proliférer sans être remises en cause par la CMA, donnant ainsi l'impression qu'ils étaient secrètement alliés à l'Iran en raison de leurs idéaux antisionistes prétendument partagés. Cette notion est devenue un dogme pour de nombreux membres de la CMA et, par conséquent, un axiome des relations internationales. Quiconque prétendait le contraire était taxé de «sioniste».

On sait aujourd'hui, depuis que la Russie n'a pas levé le petit doigt pour sauver la Résistance, qu'ils n'ont jamais été de véritables alliés. Certains de ceux qui ne peuvent toujours pas accepter qu'ils ont été trompés par des personnes de confiance de la CMA qui les ont dupés pour des raisons intéressées (influence, idéologie et/ou sollicitation de dons) spéculent maintenant que la Russie a «trahi» la Résistance et s'est «vendue aux sionistes», même si la Russie n'a jamais été du côté de l'un ou de l'autre. S'ils ne se débarrassent pas rapidement de leur dissonance cognitive, ils se détacheront encore plus de la réalité.

Rétrospectivement, la Russie a évité une balle en choisissant sagement de ne pas s'allier à l'Axe Résistance, aujourd'hui vaincu, car cela aurait inutilement ruiné ses relations avec Israël, le vainqueur incontestable des guerres du Moyen-Orient. Poutine a fait le bon choix, qui a toujours été motivé par son calcul rationnel de ce qui était dans l'intérêt objectif de la Russie en tant qu'État, et non en raison d'une «influence sioniste» comme certains au sein de la CMA prétendent maintenant ridiculement le diffamer après avoir été furieux qu'il n'ait pas levé le petit doigt pour sauver la Résistance.

Il y a plusieurs leçons à tirer de tout cela :

1) Poutine et ses représentants ne jouent pas aux «échecs en 5D», ils disent toujours ce qu'ils pensent vraiment ;

2) la Russie n'est ni anti-israélienne ni antisioniste, mais elle n'est pas non plus anti-iranienne ni anti-Résistance ; 

3) la CMA est rempli de charlatans qui, pour des raisons intéressées, disent à leur public tout ce qu'ils pensent qu'il veut entendre ; 

4) leur public devrait donc leur demander des comptes pour avoir menti sur les relations russo-israéliennes et russo-résistantes ; 

5) et la CMA doit être réformée de toute urgence.

Andrew Korybko

source : Andrew Korybko

https://reseauinternational.net/la-russie-a-evite-une-balle-en-choisissant-sagement-de-ne-pas-sallier-a-laxe-de-la-resistance-aujourdhui-vaincu/