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Retraites : Sarkozy débloque pour de bon (Marianne).

Démarré par JacquesL, 26 Octobre 2010, 03:46:30 PM

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JacquesL

Retraites : Sarkozy débloque pour de bon (Marianne).

http://www.marianne2.fr/Retraites-Sarkozy-debloque-pour-de-bon_a198786.html
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Retraites : Sarkozy débloque pour de bon
L'intervention policière contre les piquets de grève n'est pas une bavure mais l'aboutissement logique d'une politique folle depuis le début de la réforme sur les retraites.

Ils « débloquent ». Ils ont « débloqué» ! Ils « débloqueront.... » A pleins gaz. Ca ne date pas d'hier, et ça ne s'arrêtera pas demain, ce « déblocage » généralisé . On aura compris qu'il s'agit du pouvoir avant tout, et pas seulement de l'approvisionnement en essence qui déterminerait  l'existence future du sarkozysme.

Le coup de police contre les piquets de grève  des dépôts de carburant n'aura pas été une bavure, un instant d'égarement dans une démarche empreinte de sagesse, mais un moment logique d'une politique folle, non pas un incident de parcours mais l'inévitable aboutissement de faiblesses successives qu'on veut faire passer pour démonstration de force. Résultat littéralement abherrant après trois années d'exercice des plus hautes responsabilités : alors que Nicolas Sarkozy aspirait à réhabiliter les travail et le dialogue social, voilà que tout échange est rompu depuis belle lurette et que sont brutalisés des syndicalistes hier honorés. Des représentants de ce monde du labeur au milieu desquels Nicolas Sarkozy aime à se faire filmer comme s'il en était proches : « je sais leur parler moi », faraudait-il, flatté par leur écoute, attentive, et un temps séduite...
Il est vrai que la gauche, elle, s'était souciée comme d'une guigne du populo. L'élection présidentielle pour les socialistes devait se gagner aux classes moyennes, qui elles votaient.  Le peuple s'est vengé, mais n'a pas longtemps savouré cette revanche par Sarkozy interposé. Les yeux se sont vîtes ouverts de la France qui se lève tôt quand elle a croisé celle du Fouqet's qui se couche tard. Le président célébrait son élection avec les riches, cela ne pouvait être la victoire des pauvres. D'entrée, ça « débloquait... »
Et ça ne mollissait guère par la suite !
Pourtant il y eut...l'aubaine de la crise. Ou disons, l'opportunité ! L'écroulement de l'économie financiarisée, l'échec radical de l'ultra-libéralisme et la fin de l'illusion de l'enrichissement sans fin de quelques uns qui aurait conduit à la prospérité de tous les autres. Le président retrouvait les mots du volontarisme, de l'autorité et même de la justice sociale.  Le « salut par l'Etat », disait-il. Mais en ajoutant « l'Etat, c'est moi ! ». Le tout à l'Ego qui portait la tourmente sociale qu'on connaît comme les nuages la pluie.
Plutôt que de convier autour d'une table les forces vives de la nation  et d'asseoir sa majesté par la démocratie, plutôt que de faire partager un cap, la sortie de crise, et de voir avec ces forces les efforts, équitables, qui pouvaient être consentis, le monarque républicain a décidé selon son seul bon vouloir. Sans vision ni volonté de faire partager ses convictions.. le peuple, ce peuple qu'on dit gaulois, rebelle et batailleur, n'avait plus qu'à s'exécuter.
Personne ne l'avait mandaté pourtant pour cette réforme des retraites et personne n'a été réellement consulté. Aucune négociation n'a été ouverte. Sarkozy a foncé à bloc...dans le mur et en accélérant. En ridiculisant un parlement qu'il avait prétendu initialement réformé et à qui il aura dicté les rares amendements consentis. Assemblées fantômes qui postulaient pourtant à la co-production législative. Quelle triste rigolade. Il fallait forcer le passage, prendre l'adversaire de vitesse, lui imposer l'autorité de la loi votée, fut-elle massivement rejetée par une opinion inébranlable. Nous étions, nous sommes en plein délire post-bonapartiste, dans ce mythe de la grandeur du pouvoir solitaire.
Les rois fainéants eux seraient populaires et donc si Sarkozy est impopulaire, c'est qu'il agit....mais l'Histoire et d'abord les élections à venir rendraient grâce au « capitaine Courage » qui n'aura même pas eu celui de la concertation ni du rassemblement. Nicolas Sarkozy n'aura eu qu'une obsession, débilitante pour le pays, cliver, opposer, mobiliser son camp pour écraser l'autre. En prétendant qu'une société bloquée se débloquait ainsi, alors que cela revenait à la crisper, à la tétaniser, puis à l'hérisser d'hostilité, de colère, de rage.
C'est ce qui s'appelle en fait vraiment débloquer, péter ses boulons. Et qui pourrait les ressérer quand le   monarque DRH de la classe politique  a plongé son royaume dans la division et le malaise, mais aussi son gouvernement dans la paralysie et les dysfonctionnements. Sait-on que cela fait des semaines maintenant que l'administration ne répond plus aux commandes de ministres en sursis et qui ne songent qu'à sauver leur poste ou en conquérir un meilleur. Nous sommes devenus un modèle de mal-gouvernance politique. Avec un Prince qui s'agite et une chaine de commandement désorganisée. Avec un prétendu chef de gouvernement qui, lorsqu'il ne se planque pas, joue les recours, comme s'il attendait une défaillance du patron, ce qui est une manière de la précipiter.  Ca débloque à tous les étages. Car il n'y a rien de plus contagieux que le « déblocage »...

Samedi 23 Octobre 2010
Nicolas Domenach - Marianne


Source :
http://www.marianne2.fr