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Le casse du siècle : Un méga-scandale du Crédit Carbone.

Démarré par JacquesL, 19 Avril 2010, 01:00:33 PM

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JacquesL

http://www.performancebourse.com/actualites/lakshmi-mittal-fait-sauter-la-bourse-europeenne-du-co2,1520.html
Zonebourse.com, le 08/12/2009

CiterLakshmi Mittal fait sauter la Bourse européenne du CO2

(Zonebourse.com) - À lui seul, Lakshmi Mittal pourrait bien faire déraper le système européen d'échange des droits d'émission de CO2. Le milliardaire indien, 8ème fortune du monde avec 19,3 milliards de dollars, se trouve au cœur d'une tempête « écolo-financière » au Royaume-Uni, alors que s'ouvrent à peine les discussions de Copenhague. On lui reproche son cynisme, mais l'Europe n'a-t-elle pas surtout péché par naïveté ?

Une enquête diligentée par l'organisme en charge de la Bourse européenne des échanges de droits d'émission a montré que Lakshmi Mittal allait probablement pouvoir gagner la somme faramineuse d'un milliard de livres sterlings avec les droits d'émission détenus par ArcelorMittal.

Pour ses usines sidérurgiques européennes, le milliardaire indien a obtenu un droit d'émission total de 90 millions de tonnes de CO2 par an sur la période 2008-2012. Or, grâce à la crise économique qui a réduit sa production - et peut-être aussi grâce à une estimation très approximative de ses besoins par les autorités européennes - le groupe n'a émis en 2008 que 68 millions de tonnes. Et cette année, les effluves indésirables d'ArcelorMittal devraient se limiter à 43 millions de tonnes.

Jackpot !
Vous l'avez compris, l'ami Lakshmi peut vendre sur le marché son excès de droits d'émission. Last but not least, souhaitant durcir la législation environnementale, la Commission de Bruxelles se prépare à faire passer le prix des droits d'émission de 12,70 à 30 livres sterlings l'unité...

Mais l'enquête est encore riche de révélations assez savoureuses. Lakshmi Mittal, épaulé par le syndicat professionnel des industries sidérurgiques européennes, Eurofer, a exercé un intense travail de lobbying auprès des fonctionnaires bruxellois. L'enquête présente deux lettres de Lakshmi Mittal, datées de 2006 et 2007, où il demande à rencontrer instamment le commissaire à l'Industrie, Günter Verheugen.

Anna Pearson, qui a réalisé cette enquête, est obligée d'admettre, sur le site du Business Times (07/12), que la Bourse des droits d'émission à failli : les niveaux d'émissions accordés aux entreprises ont été surévalués et trop de permis ont été distribués.

En définitive, déplore-t-elle, ArcelorMittal « a transformé le système des droits d'émission en une technique pour obtenir des subventions gratuites ». De quoi donner de l'eau au moulin de ceux qui estiment que la Bourse du CO2 a surtout été un joli cadeau aux entreprises...

Revendus pour un milliard, achetés pour rien !
Mittal assure de son côté qu'il n'y avait aucun plan. Le ralentissement économique explique la baisse de production et le surplus de droit d'émission. D'ailleurs, le groupe affirme que les droits surnuméraires ne seront pas vendus sur le marché mais conservés et utilisés ultérieurement, quand les marchés sidérurgiques auront retrouvé de la vigueur.

Un dernier fait donne peut-être encore un peu plus de sel à l'affaire. Certains des droits détenus par Mittal ont été obtenus. En février 2008, ArcelorMittal obtenait du gouvernement belge qu'il lui paie ses droits d'émission pour l'usine que le groupe allait implanter près de Liège. (Cf. le journal belge Le Soir février 2008).

Que dit l'Europe ? Anna Pearson invite Lakshmi Mittal à réaliser un acte « exemplaire » et « philanthropique » en détruisant ses droits d'émission en surplus. La planète s'épargnera quelques millions de tonnes de fumées noires et personne n'aura dévoyé le système.

L'Europe peut bien émettre quelques vœux pieux...

Bin wi quoi à la fin ! C'est bien ce qui prouve que le dioxyde de carbone est responsable du dérèglement climatique !
Payez, ô misérables assujettis ! Et ne posez pas de questions !

JacquesL

Le casse du siècle : Un méga-scandale du Crédit Carbone

http://www.lepost.fr/article/2010/08/25/2194702_le-casse-du-siecle-un-mega-scandale-du-credit-carbone.html

CiterLe casse du siècle : Un méga-scandale du Crédit Carbone

Par PapyJako
le 04/09/2010 à 04:07, vu 4110 fois,

Une ONG nommée, CDM Watch, vient de mettre au jour un nouveau scandale impliquant à la fois, d'une manière particulièrement perverse, le mécanisme du CDM (Clean Development Mechanism) - mis en place par l'Union Européenne pour satisfaire les engagements pris à Kyoto - et celui du MLF (Multi Lateral Fund), mis en place par l'ONU pour protéger la couche d'ozone (protocole de Montréal).

CDM Watch avait, dès le 2 juillet dernier, soulevé un coin du voile dans un communiqué de presse : "CDM Panel Calls for Investigation over Carbon Market Scandal" ("Le groupement CDM demande une enquête sur un scandale du marché carbone").

CDM Watch a, le 14 juillet dernier, publié une note de synthèse
"HFC-23 Offsets in the context of the EU Emissions Trading Scheme" ("Les compensations HFC-23 dans le contexte du marché Européen des droits d'émission"). Cet article est parfaitement clair, lisible et complet. Si vous lisez l'Anglais, lisez-le absolument. Il est trop long pour être traduit ici, mais il contient absolument tous les renseignements.

Il y a plusieurs blogs qui se sont saisi de l'affaire, WattsUpWithThat bien sûr, mais à mon avis, le plus percutant est celui de Joanne Nova dont je vais traduire ici une grande partie :




- Pardonnez-moi, père, car j'ai pêché. Je n'arrive pas à contrôler mes émissions.
- Cela ira, fils, faites juste un chèque à un aspirant pollueur.


Dans le monde entier, des milliers d'économistes verts recommandent une "solution de libre marché" pour ce que nous appelons un problème de pollution. Mais, je ne cesse de le dire, ce "marché libre" n'est pas gratuit (ndt : jeu de mots intraduisible sur le fait qu'en Anglais, "free" veut à la fois dire "libre" et "gratuit"). C'est une pâle et pathétique imitation d'un « marché organisé ».

En Europe, si une entreprise produit du CO2, (quelle entreprise ne le fait pas ?), elle peut payer des gens, en Chine et en Inde, pour ne pas produire une-quantité-équivalente-de-CO2. Cela paraît bien à première vue, sauf que payer quelqu'un pour ne pas faire quelque chose qu'il-allait-faire demande de connaître le futur (et nous rappelle un procédé qu'on appelle l'extorsion). Cela est la première brèche. Officiellement, cela s'appelle "l'additionalité", ce qui est une façon sophistiquée de dire que des gens n'auraient pas fait quelque-chose-en-particulier pour réduire les émissions, à moins d'être payés en crédits carbone.

Les Chinois et Indiens (ndt : il semble que les Mexicains aussi), qui ne sont pas stupides, ont immédiatement détourné le système. Pourquoi ne l'auraient-ils pas fait ?

L'ironie des conséquences involontaires. Voici comment cela marche :

1) Le HFC-23 est le grand-père des gaz à effet de serre (ndt : référence à « La mère de toutes les batailles » de Saddam). Il est 11 000 fois plus réchauffant que le CO2.

2) Les industriels de la chimie sont payés, en crédits carbone, 100 000 Dollars pour chaque tonne (de HFC-23) détruite.

3) Tout à coup, fabriquer-pour-détruire le HFC-23 devient une activité très rentable, donc les gens se précipitent pour satisfaire cette "demande".

4) Le HFC-23 est un sous-produit de la production du HCFC-22  (gaz réfrigérant qui est fabriqué, comme par hasard, pour satisfaire le traité ONU de réduction de l'ozone). Puisque le HC-23 est maintenant beaucoup plus rémunérateur, c'est le HCFC-22 qui devient le sous-produit, et qui est maintenant en surproduction.

5) Et voici la meilleure : le HCFC-22 est lui-même un gaz à effet de serre ...  L'effet réchauffant global de la production de HCFC-22 ... est cinq fois plus élevé que celui du HFC-23 du fait des grands volumes de HCFC-22.

NDT : ce que JoNova ne dit pas explicitement, mais qui est parfaitement clair dans l'article de WattsUpWithThat, c'est que ceux qui sont ainsi payés par l'Union Européenne (mécanisme CDM) pour détruire le HFC-23 – pour sauver la planète du réchauffement -  sont également payés par l'ONU pour produire le HCFC-22 – afin de sauver la planète de la destruction de sa couche d'ozone !...

ls mangent donc aux deux râteliers avec une - seule - machine à faire des dollars particulièrement efficace, machine qui, au mieux, ne fait RIEN. Elle est pas belle ma subvention ?

Reprise la traduction de JoNova :

Pour mettre les choses en perspective : en 2009, les industriels Européens ont acheté 46 millions de crédits HFC-23, pour une valeur estimée à  550 Millions d'Euros (ndt : « estimée », car les « certificats » sont cotés en bourse, leur prix varie). Ces crédits (HFC-23) représentent la majorité des crédits carbone achetés par les industries Européennes (59% en 2009).

Sur la base des prix actuels du marché Européen (autour de 12 €), les quantités de HFC-23 qui seront produites en 2012 vaudront approximativement 6 Millards d'Euros.

Donc, lorsque les classes dirigeantes "inventent" un marché à partir de rien, il est possible que les honnêtes travailleurs Européens payent plus pour l'avantage d'aider une industrie de banquiers-avocats-auditeurs-comptables à faire empirer le problème qu'ils étaient supposés régler.



Histoire d'ajouter un grain de sel personnel :

Le lecteur aura pu admirer la simplicité conceptuelle de cette industrie particulièrement inventive : une activité dont le produit (rien) n'a pas besoin d'être transporté, qui n'a pas besoin de marketing car c'est le client qui frappe à la porte, et vous supplie de prendre son argent, sans montrer aucun intérêt pour ce que vous lui donnez en échange (Il est obligé, par la loi, de le donner, contre rien, alors, vous ou un autre ...) ... C'est beau, c'est grand ! ... et c'est parfaitement légal. Aucun de ceux qui se sont enrichis - par centaines de millions de dollars tiré de vos poches - ne sera poursuivi !

Cette faille sera bien entendu  – plus ou moins – corrigée (les organismes officiels sont sur le coup), comme l'ont – peut-être - été les multitudes de brèches déjà mises à jour (dont j'ai rapporté quelques unes : "De l'électricité solaire ... la nuit !...", "Un réveil à essence certifié «Energy Star» !...", "La fraude aux crédits carbone, un business juteux !..."), mais il reste  les autres magouilles, celles qui n'ont pas encore été repérées.

Les failles identifiées seront corrigées par une complexification de la législation, et par la mise en place de contrôles supplémentaires - à coûts croissants pour le contribuable et les entreprises – le grand perdant sera toujours vous, moi.

Car cela n'empêchera pas la mise en place de mécanismes plus "inventifs" destinés à contourner légalement l'obstacle. Lorsque la baignoire est trouée, l'eau trouve toujours le trou. Et cette baignoire là - le crédit carbone - est trouée par construction.

Le "marché" du Carbone n'a aucun sens, on l'a créé artificiellement à partir du néant, on y manipule des choses qui n'ont aucune valeur intrinsèque, et les sommes engagées sont pharaoniques, à la hauteur de cet "enjeu" qui manifeste un orgueil grotesque tellement il est démesuré : "sauver la planète"

Je ne peux m'empêcher d'observer que les grands gagnants de cette extraordinaire escroquerie seront certainement de chauds supporters de la poursuite, sous une forme ou une autre, du Protocole de Kyoto qui leur va, cela va sans dire, droit au cœur ... du même coté que le portefeuille.

Les débats planétaires qui vont avoir lieu à Cancun (Mexique) en Décembre prochain – qui commenceront par une gigantesque procession aéroportée et se poursuivront par de gargantuesques banquets sous le ciel tropical – vont donc sans nul doute être passionnants.