"Mon colonel" : devenir fou et assassin, en endossant une mission folle.

[JacquesL]

Jeudi soir, Arte a diffusé le film "Mon colonel", de 2006, par Costa-Gavras.
Les "complets vestons" mentionnés ne sont que rarement nommés : François Mitterand comme garde des Sceaux, Bourgès-Maunoury comme ministre de l'Intérieur. L'action est censée se dérouler en 1957.

Plus précisément:
Première vague d'attentats en Algérie, et début d'insurrection dans les Aurès le 1er novembre 1954.
6 février 1955, chute du gouvernement Pierre Mendès-France, gouvernement Edgar Faure le 24 février 1955.
Etat d'urgence en Algérie le 2 mai 1955. Des élus algériens réclament l'indépendance.
Edgar Faure mis en minorité, dissout l'Assemblée nationale le 30 novembre 1955.
2 janvier 1956, élections législatives : succès des poujadistes et des partis de Gauche. Guy Mollet président du Conseil le 29 janvier. 6 février 1956 : les pieds noirs d'Alger font une conduite aux tomates à Guy Mollet, qui effondré renonce à nommer le général Catroux comme Résident Général à Alger, et nomme Robert Lacoste à la place.
12 mars 1956 : loi sur les pouvoirs spéciaux en Algérie. Robert Lacoste légalise la torture en Algérie.
Dissolution de l'Assemblée Algérienne : 12 avril.
Création du FLN le 20 juillet.
22 octobre, capture des chefs du FLN par détournement de leur avion Air Atlas.
1957 : Massu chargé du maintien de l'ordre à Alger.
Chute de Guy Mollet le 21 mai 1957.
Gouvernement Bourgès-Maunoury  le 12 juin.
Echec de la loi-cadre pour l'Algérie.
Chute de Bourgès-Maunoury le 30 septembre.
Gouvernement Félix Gaillard le 6 novembre. Loi-cadre Algérie le 29 novembre.
Bombardement de Sakiet Sidi-Youssef en Tunisie, le 11 janvier 1958.
Chute de Félix Gaillard le 12 avril. Gouvernement Pierre Pfimlin le 12 mai.
Insurrection à Alger le 13 mai 1958.
...


La loi du 13 mars 1956 sur laquelle s'appuie le colonel du film pour entrer dans la dictature militaire locale, est bien une loi Guy Mollet et Robert Lacoste.
J'ai trouvé les acteurs et la direction d'acteurs bons. L'entrée progressive dans la folie de ce colonel qui au départ, avait un sens de l'honneur et du respect des indigènes certain, mais progressivement gangrené par ses contradictions internes, et encore plus par les contradictions du gouvernement, de la société coloniale et de la société métropolitaine, je la trouve vraisemblable et bien rendue.



Voir la suite de l'analyse à http://deonto-famille.org/citoyens/debattre/index.php?topic=1004.0
Emeutes et répression sanglante en mai 1945 dans le Constantinois.