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#51
Technologie et travail / L’industrie permettant la cons...
Last post by JacquesL - 26 Avril 2025, 11:23:18 AM
L'industrie permettant la construction de l'armement français licencie



par Philippe Rosenthal

La France et l'Union européenne n'ont pas de réelles possibilités pour procéder à un réarmement à grande échelle. Le leader mondial de la sidérurgie, ArcelorMittal, annonce la suppression de 600 emplois en France. La porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, s'inquiète car «l'acier ça fait les canons Caesar».

Déjà en mars dernier, Observateur Continental notait que «le projet de financement du réarmement de l'armée UE était déjà mis en échec». «À peine l'idée lancée, le plan de réarmement de l'UE, devant être financé à hauteur de 800 milliards d'euros, se heurte à la réalité politique et économique. D'abord, l'UE n'a pas encore cette somme et un premier pays de l'UE et de l'OTAN refuse ce projet», stipulait encore Observateur Continental.  

Cette fois, c'est acté. «Le groupe sidérurgique ArcelorMittal envisage de supprimer environ 600 postes dans sept sites en France», fait savoir France Bleu.  Le site Armées lance une alerte pour l'industrie de la Défense et avertit que «la France peine à aligner ses politiques industrielles et ses ambitions de défense» et pose la question qui percute: «Peut-on parler de réarmement stratégique tout en laissant filer l'acier vers l'Asie?» 

Les sept sites français concernés d' ArcelorMittal sont: Dunkerque, Desvres, Mardyck et Montataire dans les Hauts-de-France, Mouzon dans les Ardennes, Florange en Moselle et Basse-Indre en Loire-Atlantique. Les sept usines concernées emploient au total quelque 7.100 salariés. «Au Sud, le site de Fos-sur-Mer n'est pas concerné», précise le média français. 

«Les fonctions support [du groupe sidérurgique ArcelorMittal] sont délocalisées de l'Europe vers l'Inde, mais aussi la production», rapporte Europe 1 qui pointe «un nouveau coup dur pour l'industrie française et l'acier européen, en crise depuis plusieurs années». 

Dès janvier 2025, Observateur Continental avertissait que «la France est confrontée aux plans sociaux massifs en 2025» et citait le président d'ArcelorMittal France, Alain Le Grix de la Salle qui a annoncé lors d'une audition devant la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale: «Tous les sites européens de sidérurgie sont à risque de fermeture en 2025». Il a en particulier souligné que «les coûts de l'énergie en Europe sont parmi les plus élevés dans le monde. Pour le gaz, ils sont quatre à cinq fois plus élevés qu'aux États-Unis».   

«La suppression de centaines de postes dans les usines françaises d'ArcelorMittal soulève une inquiétude dépassant largement le cadre social. Car à l'heure où la France ambitionne une autonomie stratégique, la fragilisation de sa filière acier pose une question simple: avec quel métal forgerez-vous les canons de demain?», questionne le site Armées. 

«Un tel plan a des conséquences fortes sur notre souveraineté, sur l'emploi (...) la durabilité de notre industrie. Je pense qu'il faut se mettre autour de la table pour discuter d'un plan avec l'Europe, avec la France, avec ArcelorMittal et l'ensemble de l'acier français», a demandé Sophie Primas au micro d'Europe 1/Cnews. «L'acier ça fait les canons Caesar», a-t-elle rappelé. 

«La référence aux pièces d'artillerie françaises exportées dans plusieurs pays, notamment à l'Ukraine et au Portugal, illustre une réalité souvent éludée: l'industrie de la défense dépend directement des capacités sidérurgiques nationales», martèle le site Armées. 

«Si les aciers utilisés dans l'armement nécessitent des procédés spécifiques, la base industrielle reste commune. À Dunkerque, qui emploie encore près de 3000 personnes, le haut-fourneau est à l'arrêt pour maintenance, alors même que l'État a investi 850 millions d'euros dans sa décarbonation», conclut le site qui propose l'essentiel de l'information militaire. 

Dans un entretien donné à l'agence de presse russe TASS, le général Dominique Delawarde avertissait aussi que l'UE n'a pas les moyens pour construire une armée européenne:  «On se moque du monde parce que les moyens n'existent pas. [...] Les trois grandes armées de la composante Union européenne de l'OTAN, je veux parler de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne et de la France, n'ont pas ni les hommes, ni les équipements, ni l'entraînement pour faire ce genre de troupe de réassurance qui ne sera jamais tolérée par la Russie».  Avec le choc des licenciements dans le groupe sidérurgique ArcelorMittal, le plan du réarmement de l'UE pour faire la guerre à la Russie est bien détruit dans l'oeuf.  

source : Observateur Continental

https://reseauinternational.net/lindustrie-permettant-la-construction-de-larmement-francais-licencie/
#52
Histoire / Comment Israël a tué les Kenn...
Last post by JacquesL - 24 Avril 2025, 11:49:24 PM
Comment Israël a tué les Kennedy

Publié le avril 24, 2025 par jmarti

Par Ron Unz et Mike Whitney − Le 24 mars 2025 − Source Unz Review





Question n°1 : Est-ce que c'est Israël qui a tué John Fitzgerald Kennedy ?

Est-ce qu'Israël fut impliquée dans l'assassinat du président John F. Kennedy ? (Existe-t-il des preuves concrètes ou bien s'agit-il principalement de conjectures ?). Et si Israël fut impliquée, quel est fut la raison supposée ?

Ron Unz — Bien qu'il n'existe aucune preuve de flagrant délit impliquant Israël et le Mossad dans l'assassinat de JFK, on dispose d'une masse colossale d'éléments circonstanciels qui indiquent qu'ils ont joué un rôle central dans la conspiration, et qu'ils disposaient de tous les moyens, de toutes les motivations et de toutes les opportunités pour la mettre en œuvre.

Qui plus est, aucune autre organisation ne présente un historique aussi remarquablement long et hardi d'assassinat politiques de haut niveau, dont nombre de cibles ont été des dirigeants occidentaux importants, comme justement des présidents étasuniens.

Mais comme je l'ai souligné dans l'un de mes premiers articles sur le sujet, en 2018, durant plus de trente ans après la mort de JFK, nul n'a jamais même suggéré une implication possible de la part d'Israël.

CiterPendant les décennies qui ont suivi l'assassinat de 1963, pratiquement aucun soupçon n'a jamais été dirigé contre Israël et, par conséquent, aucun des centaines ou milliers de livres publiés au cours des années 1960, 1970 et 1980 dont le sujet portait sur les complots d'assassinats n'a jamais laissé entendre que le Mossad ait pu jouer un rôle quelconque, alors que presque tous les autres coupables possibles, du Vatican aux Illuminati, aient fait l'objet d'un examen minutieux. Plus de 80 % des juifs avaient voté pour Kennedy lors de son élection de 1960, des juifs américains figuraient en bonne place à la Maison-Blanche, et il était grandement encensé par des personnalités médiatiques, des célébrités et des intellectuels juifs, allant de New York à Hollywood en passant par l'Ivy League. De plus, des personnes d'origine juive comme Mark Lane et Edward Epstein figuraient parmi les premiers dénonciateurs d'un complot d'assassinat, leurs théories controversées étant défendues par des célébrités culturelles juives influentes comme Mort Sahl et Norman Mailer. Étant donné que l'administration Kennedy était largement perçue comme étant pro-Israël, il ne semblait y avoir aucun motif possible pour une quelconque implication du Mossad et des accusations bizarres et totalement non fondées d'une telle nature, dirigées contre l'État juif, n'étaient guère susceptibles de gagner beaucoup d'intérêt dans une industrie de l'édition massivement pro-Israël.

Cependant, au début des années 1990, des journalistes et des chercheurs très estimés ont commencé à exposer les circonstances entourant le développement de l'arsenal nucléaire israélien. Le livre de Seymour Hersh intitulé The Samson Option : Israel's Nuclear Arsenal and American Foreign Policy et publié en 1991, décrit les efforts extrêmes de l'administration Kennedy pour forcer Israël à autoriser des inspections internationales de son réacteur nucléaire prétendument non militaire à Dimona, et ainsi empêcher son utilisation dans la production d'armes nucléaires. Dangerous Liaisons : The Inside Story of the U.S.-Israeli Covert Relationship, d'Andrew et Leslie Cockburn paraissait la même année et couvrait un sujet similaire.

 
Bien qu'entièrement caché à l'époque, ce conflit politique du début des années 1960 entre les gouvernements américain et israélien au sujet de la mise au point d'armes nucléaires représentait une priorité absolue de la politique étrangère de l'administration Kennedy, qui avait fait de la non-prolifération nucléaire l'une de ses principales initiatives internationales. Il est à noter que John McCone, le directeur de la CIA choisi par Kennedy, avait déjà siégé à la Commission de l'énergie atomique sous Eisenhower, et fut la personne qui a divulgué le fait qu'Israël construisait un réacteur nucléaire pour produire du plutonium.

Les pressions et les menaces financières secrètement appliquées contre Israël par l'administration Kennedy sont finalement devenues si sévères qu'elles ont conduit à la démission du Premier ministre fondateur d'Israël, David Ben Gourion, en juin 1963. Mais tous ces efforts ont été presque entièrement interrompus ou inversés une fois que Kennedy a été remplacé par Johnson en novembre de la même année. Piper note que le livre de Stephen Green, publié en 1984, Taking Sides : America's Secret Relations With a Militant Israel, montrait déjà que la politique américaine au Moyen-Orient s'était complètement inversée à la suite de l'assassinat de Kennedy, mais cette importante découverte avait attiré peu d'attention à l'époque.

 

Les sceptiques de la théorie d'une base institutionnelle derrière l'assassinat de JFK ont souvent noté l'extrême continuité dans les politiques étrangères et nationales entre les administrations Kennedy et Johnson, arguant que cela jette un doute sérieux sur un tel possible motif. Bien que cette analyse semble largement correcte, le comportement de l'Amérique à l'égard d'Israël et de son programme d'armes nucléaires constitue une exception très notable à cette continuité.

Les efforts de l'administration Kennedy pour restreindre fortement les activités des lobbies politiques pro-israéliens pouvaient être un autre sujet de préoccupation majeur pour les responsables israéliens. Au cours de sa campagne présidentielle de 1960, Kennedy avait rencontré à New York un groupe de riches défenseurs d'Israël, dirigé par le financier Abraham Feinberg, et ils avaient offert un énorme soutien financier en échange d'une influence déterminante sur la politique du Moyen-Orient. Kennedy est parvenu à leur donner de vagues assurances, mais il a jugé l'incident si troublant que le lendemain matin, il a contacté le journaliste Charles Bartlett, l'un de ses amis les plus proches, et a exprimé son indignation devant le fait que la politique étrangère américaine puisse tomber sous le contrôle des partisans d'une puissance étrangère, promettant que s'il devenait président, il rectifierait cette situation. Et en effet, une fois qu'il a installé son frère Robert comme procureur général, ce dernier a entamé un effort légal majeur pour forcer les groupes pro-israéliens à s'enregistrer comme agents étrangers, ce qui aurait considérablement réduit leur pouvoir et leur influence. Mais après la mort de JFK, ce projet a été rapidement abandonné et, dans le cadre du règlement, le principal lobby pro-israélien a simplement accepté de se reconstituer sous le nom d'AIPAC.

Ces nouvelles divulgations concernant la bataille politique âpre et secrète entre l'Administration Kennedy et le gouvernement israélien au sujet du programme de développement d'armes nucléaires de ce pays ont attiré l'attention de Michael Collins Piper, journaliste de longue date pour The Spotlight, et il s'est rapidement mis à explorer le lien possible avec l'assassinat de Kennedy.

Travaillant sur cette piste, Piper a rapidement amassé une grande quantité d'éléments circonstanciels suggérant que le Mossad israélien, conjointement avec ses collaborateurs étasuniens, avait sans doute joué un rôle central dans l'assassinat de 1963 à Dallas, des éléments que les enquêteurs précédents ayant travaillé sur l'assassinat avaient raté, ou délibérément ignorés. Par exemple, le livre très mainstream de Green, paru en 1984, indiquait ceci :

CiterLe développement qui est peut-être le plus significatif pour le programme d'armes nucléaires israélien s'est cependant produit le 22 novembre, dans un avion qui volait entre Dallas et Washington D.C., au moment où Lyndon Baines Johnson a prêté serment comme 36ème président des États-Unis, après l'assassinat de John F. Kennedy.

En quelques mois, Piper produisit le manuscrit de la première édition de Final Judgment, son ouvrage fondateur présentant et documentant l'Hypothèse Piper, qui est de loin l'analyse la plus controversée et la plus explosive de l'un des événements mondiaux les plus sinistres du XXème siècle.

Lorsque j'ai entamé la lecture des livres les plus populaires et les plus importants sur l'assassinat de Kennedy, écrits par des chercheurs de pointe comme David Talbot, James W. Douglass ou Roger Stone, j'ai remarqué qu'ils omettaient soigneusement toute mention du travail de Piper, le considérant apparemment comme trop radioactif pour ne serait-ce que faire mention de son existence. De même, l'amitié étroite entre Piper et l'avocat Mark Lane, père fondateur des études sur les conspirations d'assassinat de JFK, a peut-être fortement obscurci le traitement subi par ce dernier au sein du mouvement qu'il aura lui même tellement contribué à créer.

Citer

Le livre Final Judgment, a fait l'objet d'un certain nombre de réimpressions après sa parution initiale en 1994 et, à la sixième édition parue en 2004, il comptait plus de 650 pages, y compris de nombreuses longues annexes et plus de 1100 notes de bas de page, la grande majorité d'entre elles faisant référence à des sources entièrement publiques. Le corps du texte est librement utilisable, reflétant le boycott total par tous les éditeurs, grand public ou alternatifs, j'ai pourtant trouvé le contenu lui-même remarquable et généralement assez convaincant. Malgré la censure totale par tous les médias, le livre s'est vendu à plus de 40 000 exemplaires au fil des ans, ce qui en fait un best-seller clandestin et l'a sûrement porté à l'attention de tous les membres de la communauté de recherche sur l'assassinat de JFK, bien qu'apparemment presque aucun d'entre eux n'ait voulu en mentionner l'existence. Je soupçonne ces autres écrivains de s'être rendu compte que même une simple reconnaissance de l'existence du livre, ne serait-ce que pour le ridiculiser ou le rejeter, pourrait s'avérer fatale pour leur carrière dans les médias et l'édition. Piper lui-même est mort en 2015, à l'âge de 54 ans, souffrant de problèmes de santé et d'alcoolisme souvent associés à une pauvreté sinistre, et d'autres journalistes ont peut-être hésité à s'engager vers cette triste fin.

Comme exemple de cette situation étrange, la bibliographie du livre de Talbot contient près de 140 entrées, certaines plutôt obscures, mais ne fait aucune référence à Final Judgment, et son index très complet n'inclut aucune entrée pour Juifs ou Israël. En effet, à un moment donné, il caractérise très délicatement les cadres supérieurs entièrement juifs du sénateur Robert Kennedy en déclarant qu'il n'y avait pas un seul catholique parmi eux. La suite du livre publiée en 2015 est également circonspecte, et bien que l'index contienne de nombreuses entrées concernant les juifs, toutes ces références concernent la Seconde Guerre mondiale et les nazis, y compris sa discussion sur les liens nazis présumés d'Allen Dulles, sa principale bête noire. Le livre de Stone, tout en condamnant sans crainte le président Lyndon Johnson pour l'assassinat de JFK, exclut étrangement Juifs et Israël du long index et du jugement final de la bibliographie, et le livre de Douglass suit le même schéma.

De plus, les inquiétudes extrêmes que l'hypothèse de Piper semble avoir suscitées chez les chercheurs s'intéressant à JFK peuvent expliquer une anomalie étrange. Bien que Mark Lane fût lui-même d'origine juive et de gauche, après sa victoire pour Liberty Lobby dans le procès pour diffamation de Hunt, il a passé de nombreuses années associé à cette organisation et est apparemment devenu très ami avec Piper, l'un de ses principaux écrivains. D'après Piper, Lane lui a dit que Final Judgment avait constitué un « solide dossier » concernant le rôle majeur du Mossad dans l'assassinat, et qu'il considérait cette théorie comme pleinement complémentaire à sa propre focalisation sur l'implication de la CIA. Je soupçonne que les préoccupations au sujet de ces associations peuvent expliquer pourquoi Lane a été presque complètement éliminé des livres de Douglass et Talbot, et discuté dans le deuxième livre de Talbot seulement quand son travail était absolument essentiel à la propre analyse de ce dernier. En revanche, les rédacteurs du New York Times ont peu de chance d'être aussi intéressés par les aspects moins connus de la recherche sur l'assassinat de JFK et, ignorant cette controverse cachée, ils ont offert à Lane la longue et brillante notice nécrologique que sa carrière justifiait pleinement.

Lorsqu'on évalue les suspects possibles d'un crime donné, il est souvent utile de tenir compte de leur comportement passé. Comme nous l'avons vu plus haut, je ne vois pas d'exemple historique où le crime organisé ait monté une tentative d'assassinat contre une personnalité politique américaine, même modérément en vue sur la scène nationale. Et malgré quelques soupçons ici et là, il en va de même pour la CIA.

Par contre, le Mossad israélien et les groupes sionistes qui ont précédé la création de l'État juif semblent avoir un très long historique d'assassinats, y compris ceux de personnalités politiques de haut rang qui pourraient normalement être considérés comme intouchables. Lord Moyne, le ministre d'État britannique pour le Moyen-Orient, a été assassiné en 1944 et le comte Folke Bernadotte, le négociateur de paix de l'ONU envoyé pour aider à résoudre la première guerre israélo-arabe, a subi le même sort en septembre 1948. Même un président américain n'était pas totalement à l'abri de tels risques, et Piper note que les mémoires de Margaret, la fille de Harry Truman, révèlent que des militants sionistes avaient tenté d'assassiner son père à l'aide d'une lettre contenant des produits chimiques toxiques en 1947, car ils estimaient qu'il traînait les talons pour soutenir Israël, bien que cette tentative ratée n'ait jamais été rendue publique. La faction sioniste responsable de tous ces incidents a été dirigée par Yitzhak Shamir, qui est devenu plus tard chef du Mossad et directeur de son programme d'assassinat dans les années 1960, avant de devenir Premier ministre d'Israël en 1986.

Si les révélations faites dans le best-seller publié en 1990 par un transfuge du Mossad, Victor Ostrovsky, sont exactes, Israël a même considéré l'assassinat du président George H.W. Bush, en 1992, pour ses menaces de couper l'aide financière à Israël à cause d'un conflit sur les politiques de colonisation de la Cisjordanie, et l'on m'a dit que l'administration Bush a pris ces rapports très ausérieux. Et bien que je ne l'aie pas encore lu, le récent livre Rise and Kill First: The Secret History of Israel's Targeted Assassinations du journaliste Ronen Bergman suggère qu'aucun autre pays au monde n'a utilisé aussi régulièrement l'assassinat comme outil standard de politique étatique.

 

Il y a d'autres éléments notables qui tendent à appuyer l'hypothèse de Piper. Une fois que nous avons accepté l'existence d'un complot pour l'assassinat de JFK, le seul individu dont on est certain qu'il ait participé fut Jack Ruby, et ses liens avec le crime organisé étaient presque entièrement liés à l'énorme mais rarement mentionnée aile juive de cette entreprise, présidée par Meyer Lansky, un fervent partisan d'Israël. Ruby lui-même avait des liens particulièrement forts avec le lieutenant de Lansky, Mickey Cohen, qui dominait le monde souterrain de Los Angeles et avait été personnellement impliqué dans la vente d'armes à Israël avant la guerre de 1948. En effet, selon le rabbin de Dallas, Hillel Silverman, Ruby avait justifié en privé son assassinat d'Oswald en disant « je l'ai fait pour le peuple juif ».

Il convient également de mentionner un aspect intrigant du film d'Oliver Stone, JFK. Arnon Milchan, le riche producteur hollywoodien qui a soutenu le projet, n'était pas seulement un citoyen israélien, mais aurait également joué un rôle central dans l'énorme projet d'espionnage visant à détourner la technologie et les matières américaines vers le projet d'armes nucléaires d'Israël, justement l'initiative que l'administration Kennedy voulait tant bloquer. Milchan a même parfois été décrit comme « le James Bond israélien ». Et bien que le film dure trois heures, Stone a scrupuleusement évité de présenter les détails que Piper considérait comme des indices initiaux d'une dimension israélienne, semblant plutôt montrer du doigt le mouvement anticommuniste fanatique américain et la direction du complexe militaro-industriel datant de la guerre froide.

Le lecteur intéressé par l'analyse très fouillée de Piper peut trouver l'édition 2005 de son ouvrage fondateur sur ce sujet internet, au format HTML.
  • Final Judgment
     Le chaînon manquant dans la conspiration de l'assassinat de JFK
     Michael Collins Piper • 2005 • 310,000 mots

Cette édition intègre en fait des travaux beaucoup plus courts, qui furent au départ publiés à titre séparé. L'un d'entre eux est constitué de Questions et réponses avancées, et décrit la genèse des idées, et répond à de nombreuses questions autour de ce sujet, et pour certains lecteurs, il peut constituer un meilleur point de départ.
  • Default Judgment
     Questions, réponses et réflexions sur le crime du siècle
     Michael Collins Piper • 2005 • 48,000 mots



Parmi les quelques auteurs qui ont par la suite accepté d'embrasser et de promouvoir l'Hypothèse Piper, on trouve Laurent Guyénot, l'un des principaux enquêteurs français en matière de conspirations. Bien que je ne soutienne pas forcément chacun des éléments qu'il présente, je recommande fortement son livre de 2019, The Unspoken Kennedy Truth, qui constitue le meilleur exposé de la thèse Israël/Mossad derrière l'assassinat de JFK. Ce livre de poche résume toutes les informations importantes, et il est assez bref pour qu'on puisse le lire en un ou deux jours. Son article de 2018 sur le même sujet couvre les mêmes informations, mais de manière beaucoup plus abrégée :

Guyénot présente également les mêmes éléments controversés sous forme d'un documentaire disponible sur Youtube, paru en 2022. Bien qu'il soit peut-être un peu trop hagiographique, « Israel and the Assassinations of the Kennedy Brothers« constitue également la meilleure introduction au format vidéo disponible sur ce sujet.


Lien vers la vidéo

Malgré son relatif manque d'organisation, je recommande également le documentaire complémentaire produit en 2023 par Ryan Dawson : NUMEC : Comment Israël a volé la bombe atomique et tué JFK, qui se concentre fortement sur le programme de développement d'armes nucléaires mené par Israël.

https://rumble.com/embed/v17krg9/
Lien vers la vidéo

Candace Owens emballe toute l'affaire en 3 minutes

CiterÀ ce stade, si vous n'êtes pas pleinement convaincu du fait que le Mossad israélien est le principal coupable de l'assassinat de JFK, c'est ou bien qu'on vous fait chanter, que vous êtes complètement stupide, qu'on vous paye pour ne pas le croire, et/ou que vous êtes juif. pic.twitter.com/ZNwXepIdd6
 — Machiavelli (@TheRISEofROD), le 21 mars 2025

Question n°2 : Y a-t-il un lien avec l'assassinat de Robert Francis Kennedy ?

En quoi l'assassinat subséquent, en 1968, du sénateur Robert Francis Kennedy, relève-t-il de cette histoire ?


Credit: Boris Yaro pour le Los Angeles Times/Wikimedia Commons

Ron Unz — Je pense que la tendance répandue à séparer l'assassinat en 1963 du président John F. Kennedy de celui en 1968 de son jeune frère, le sénateur Robert F. Kennedy, a constitué une erreur majeure.

Les deux hommes étaient les plus proches alliés et partenaires politiques. Robert occupa le poste de Procureur Général dans l'administration de son frère aîné, et était largement considéré comme la deuxième personnalité la plus puissante des États-Unis à l'époque. En outre, un examen soigneux des éléments suggère que ces deux assassinats furent étroitement reliés, comme on pourrait naturellement le supposer.

Dans mon premier article de 2018 sur l'assassinat de RFK, j'explique avoir passé presque toute ma vie avec le cerveau tellement lavé par le narratif prodigué par les médias dominants que je n'avais jamais soupçonné la possibilité d'une conspiration dans cet assassinat.

Mais en devenant peu à peu plus soupçonneux, et après avoir décidé d'enquêter sur le sujet, le premier livre que j'ai eu à lire fut le best-seller national édité en 2007 par David Talbot : Des Frères : Histoire Cachée des Années Kennedy, centré sur la relation entre John F. Kennedy et son jeune frère Robert. J'ai expliqué que cela s'est avéré constituer un choix purement fortuit :

Citer
Le livre de Talbot m'a particulièrement impressionné, étant basé sur plus de cent cinquante interviews personnelles et publié par The Free Press, un éditeur très réputé. Bien qu'il ait appliqué un lustre hagiographique considérable aux Kennedy, son récit a été écrit de manière convaincante, avec de nombreuses scènes captivantes. Mais, bien qu'un tel emballage ait sûrement contribué à expliquer certains des traitements favorables de la critique et la réussite d'un best-seller national dans un domaine longuement défriché, pour moi l'emballage était beaucoup moins important que le produit lui-même.

Dans la mesure où les notions de conspiration sur JFK m'avaient déjà traversé l'esprit, j'avais considéré l'argument du silence (de son frère Robert) comme absolument concluant. En effet, s'il y avait eu le moindre doute sur la conclusion du « tireur isolé » entérinée par la Commission Warren, le procureur général Robert Kennedy aurait ouvert une enquête complète pour venger son frère assassiné.

Mais comme le démontre si bien Talbot, la réalité politique de la situation était entièrement différente. Robert Kennedy a peut-être commencé, après cette matinée fatale, à être considéré comme le deuxième homme le plus puissant du pays, mais après que son frère est mort et que son amer ennemi personnel, Lyndon Johnson, a été assermenté comme nouveau président, son autorité gouvernementale a presque immédiatement disparu. Le directeur de longue date du FBI, J.Edgar Hoover, qui avait été son subordonné hostile et qui devait probablement être révoqué pour le deuxième mandat de JFK, est immédiatement devenu méprisant et sourd à ses demandes. Ayant perdu tout contrôle sur les leviers du pouvoir, Robert Kennedy n'avait aucune possibilité de mener une enquête sérieuse.

Selon de nombreux entretiens personnels, il avait presque immédiatement conclu que son frère avait été frappé par un groupe organisé, y compris, très probablement, des éléments provenant du gouvernement américain lui-même, mais il ne pouvait rien faire. Comme il le confiait régulièrement à des proches, son espoir à l'âge de 38 ans était de parvenir à la Maison-Blanche lui-même à une date ultérieure, et une fois le pouvoir en main, découvrir les assassins de son frère et les traduire en justice. Mais jusque là, il ne pouvait rien faire, et toutes les accusations non fondées qu'il aurait faites seraient totalement désastreuses pour l'unité nationale et pour sa crédibilité personnelle. Ainsi, pendant des années, il fut contraint de hocher la tête et d'acquiescer publiquement à l'histoire officielle de l'assassinat inexplicable de son frère aux mains d'un cinglé isolé, un conte de fées publiquement approuvé par presque tout l'establishment politique, et cette situation le minait profondément. De plus, son acceptation apparente de cette histoire a souvent été interprétée par d'autres, notamment dans les médias, comme son soutien sans réserve à l'histoire officielle.

Bien que la découverte de la véritable opinion de Robert Kennedy ait été une révélation cruciale dans le livre de Talbot, il y en avait beaucoup d'autres. Au moins trois coups provenaient apparemment du fusil d'Oswald, mais Roy Kellerman, l'agent des services secrets dans le siège passager de la limousine de JFK, était sûr qu'il y en avait eu plus, et à la fin de sa vie croyait toujours qu'il y avait eu d'autres tireurs. Le gouverneur Connolly, assis à côté de JFK et grièvement blessé dans l'attaque, avait exactement la même opinion. Le directeur de la CIA, John McCone, était également convaincu qu'il y avait eu plusieurs tireurs. Dans les pages du livre de Talbot, j'ai appris que des douzaines de personnalités éminentes et bien informées exprimaient en privé un scepticisme extrême à l'égard de la « théorie du tireur isolé » de la Commission Warren, bien que de tels doutes aient rarement été exprimés en public ou sur les ondes.

Pour un nombre de raisons complexes, les principaux organes médiatiques nationaux – les hauts dirigeants de notre « Pravda américaine » – approuvèrent presque immédiatement la « théorie du tireur isolé » et, à quelques exceptions près, maintinrent cette position au cours du demi-siècle suivant. Avec quelques critiques éminents désireux de contester publiquement cette idée et avec une forte tendance des médias à ignorer ou à minimiser ces exceptions, des observateurs occasionnels comme moi-même avaient généralement reçu une vision très déformée de la situation.

Si les deux premières douzaines de pages du livre de Talbot ont complètement renversé ma compréhension de l'assassinat de JFK, j'ai trouvé la partie finale presque aussi choquante. Avec la guerre du Vietnam comme fardeau politique sur les épaules, le président Johnson décida de ne pas se représenter en 1968, ouvrant la porte à une entrée de dernière minute de Robert Kennedy dans la course aux primaires du parti Démocrate où il a surmonté des obstacles considérables pour remporter quelques primaires importantes. Puis, le 4 juin 1968, il a gagné la primaire en Californie, État dans lequel le vainqueur prend tout, le plaçant sur un chemin royal vers la nomination et la présidence elle-même, moment où il serait enfin en mesure d'enquêter sur l'assassinat de son frère. Mais quelques minutes après son discours de victoire, il a été abattu et mortellement blessé, prétendument par un autre homme armé, cette fois un immigrant palestinien désorienté nommé Sirhan Sirhan, soi-disant indigné par les positions publiques pro-israéliennes de Kennedy, même si celles-ci n'étaient pas différentes de celles des autres candidats politiques en Amérique.

Tout cela m'était bien connu. Cependant, je ne savais pas que les traces de poudre brûlée prouveraient plus tard que la balle fatale avait été tirée directement derrière la tête de Kennedy à une distance de 8 centimètres, ou moins, alors que Sirhan (le tireur), se tenait à plusieurs pieds devant lui. En outre, des témoignages oculaires et des preuves acoustiques indiquant qu'au moins douze balles avaient été tirées, bien que le revolver de Sirhan ne puisse en contenir que huit, et une combinaison de ces facteurs a conduit le médecin légiste expérimenté de Los Angeles, le Dr Naguchi, qui a conduit l'autopsie, à la conclusion, dans son mémoire de 1983,  qu'il y avait probablement un deuxième tireur. Pendant ce temps, des témoins oculaires ont également rapporté avoir vu un garde de sécurité avec son arme au poing juste derrière Kennedy pendant l'attaque, et cette personne avait une profonde haine politique pour les Kennedy. Les enquêteurs de la police ne semblèrent pas intéressés par ces éléments hautement suspects, dont aucun n'a été révélé pendant le procès. Avec la mort des deux frères Kennedy, aucun des membres survivants de la famille, ni la plupart de leurs alliés et fidèles ne désiraient enquêter sur les détails de ce dernier assassinat et, dans un certain nombre de cas, ils quittèrent rapidement le pays. La veuve de JFK, Jackie, a confié à ses amis qu'elle était terrifiée pour la vie de ses enfants, et a rapidement épousé Aristote Onassis, un milliardaire grec qu'elle croyait capable de les protéger.

Talbot consacre également un chapitre sur les efforts poursuivis à la fin des années 1960 par le procureur de New Orleans, Jim Garrison, qui ont nourri l'intrigue centrale du film JFK. J'ai été stupéfait de découvrir que le scénario était presque entièrement basé sur des événements de la vie réelle plutôt que sur des fantaisies hollywoodiennes. Cela c'est même étendu au casting bizarre des suspects de la conspiration d'assassinat, la plupart du temps des fanatiques anti-communistes haïssant Kennedy, ayant des liens avec la CIA et le crime organisé, dont certains étaient en effet des membres éminents du demi-monde gay de New Orleans. Parfois, la vie réelle est bien plus étrange que la fiction.

Dans l'ensemble, j'ai trouvé le récit de Talbot assez convaincant, au moins pour démontrer l'existence d'une conspiration substantielle derrière l'événement fatal.

D'autres ont certainement eu la même réaction, avec les pages augustes de la  Sunday Book Review dans le New York Times endossant la réaction fortement favorable (à la thèse de la conspiration) de l'historien présidentiel Alan Brinkley. En tant que professeur d'histoire d'Allan Nevins et doyen de l'université de Columbia, Brinkley est un chercheur académique aussi reconnu que respectable et il a vu en Talbot


« le dernier des nombreux critiques intelligents qui ont entrepris de démolir la crédibilité chancelante de la Commission Warren, et d'attirer l'attention sur les preuves d'une vaste et terrible conspiration derrière l'assassinat de John Kennedy – et peut-être aussi sur le meurtre de Robert Kennedy ».

À de nombreux égards, je pense que l'assassinat de RFK constitue la Pierre de Rosette des deux meurtres, car l'existence d'une conspiration est vraiment évidente et irréfutable. Au cours des dernières années, Robert F. Kennedy Jr. a déclaré publiquement que Sirhan était innocent, et devait être libéré de prison, et début 2022, j'ai publié un autre article discutant de cette affaire avec des détails beaucoup plus fouillés :

CiterAu fil des années, l'assassinat de Robert Kennedy de 1968 n'a guère attiré qu'une fraction du nombre de livres consacrés au meurtre précédent de son frère aîné à Dallas, et le texte produit par Talbot ne consacre que quelques pages à représenter les éléments puissants indiquant que le tireur condamné ne fut guère qu'un dupe innocent, manipulé par les véritables conspirateurs. Mais en 2018, deux livres supplémentaires ont fait apparition, qui étaient totalement consacrés à cette affaire.

 
Un Mensonge Trop Gros pour Échouer
, par Lisa Pease, journaliste d'expérience et enquêtrice sur des conspirations, s'étend sur 500 pages et couvre dans le moindre détail les événements de cette fatale soirée californienne ; ce livre a reçu le soutien du producteur cinématographique Oliver Stone et de James W. Douglass, le renommé chercheur sur l'affaire JFK. Lorsque je l'ai lu, il y a quelques mois, j'ai trouvé utile l'énorme quantité d'éléments, mais il m'a semblé que cet ouvrage s'appuyait trop lourdement sur les souvenirs des témoins oculaires, qui peuvent facilement s'atténuer au fil des décennies...

 
Dans le même temps, L'Assassinat de Robert F. Kennedy, écrit par Tim Tate et Brad Johnson, a été publié la même année, et ne souffre d'aucun de ces problèmes. Les deux chercheurs en conspirations avaient passé quelque 25 années à mener des recherches sur cette affaire, et bien que leur ouvrage ne s'étale que sur deux fois moins de pages que celui de Pease, il m'apparaît comme un traitement nettement plus efficace du sujet ; il comprend des témoignages oculaires, mais est principalement centré sur les éléments imparables physiques et de médecine légale, et évite toute ravageuse poussée d'hypothèses indues.

L'un des auteurs, alors qu'il travaillait pour CNN, avait obtenu au départ la bande d'enregistrement audio établissant le nombre de coups de feu qui avaient été tiré, ce qui constitue sans doute l'élément de preuves le plus puissant de l'affaire. Le livre analyse et évalue cet élément central avec des détails très précis, et se concentre également sur le coup de feu mortel, qui a été tiré à bout portant derrière la victime, alors que Sirhan, le tireur supposé, se tenait à une certaine distance devant lui. Mais du fait que l'éditeur ainsi que le principal auteur étaient tous deux britanniques, l'ouvrage semble avoir reçu aux États-Unis une attention très peu soutenue, et je ne l'ai découvert et lu qu'après que Kennedy l'a cité dans son billet publié dans le SF Chronicle.

Contrairement à de nombreux autres meurtres ou à de nombreux autres attentats terroristes aux États-Unis, la preuve puissante d'une conspiration dans le cas de l'assassinat de RFK était physique et apparemment irréfutable. Wikipédia est bien connue pour se montrer réticente à promouvoir des récits conspirationnistes, mais en cette instance, les faits frappants y sont présentés quasiment sans remise en question.

La preuve décisive provenant de l'enregistrement audio a été divulguée en 2004, mais j'ai eu la surprise de découvrir que tous les autres éléments importants, y compris le vaste nombre de trous de balles inexpliqués, étaient déjà connus et rapportés depuis des décennies.

 
 
Allard K. Lowenstein, ancien représentant au Congrès, s'était lourdement impliqué dans la campagne qui précéda les élections de 1968, et avait joué un rôle majeur dans la tentative de destitution du président sortant, Lyndon Johnson. En 1977, il publia un long article de première page dans l'influent Saturday Review, exposant les preuves écrasantes du fait qu'un second tireur avait été impliqué dans l'opération, et mon système d'archive des contenus produit un exemplaire PDF de cet article. Ainsi, presque tous les faits centraux de l'affaire sont connus depuis 45 ans, mais, malhonnêteté ou couardise, ils sont restés quasiment toujours ignorés par nos médias étasuniens.

Trois années après la révélation publique de ces informations explosives, Lowenstein est mort, supposément par balle, à l'âge de 51 ans, du fait d'un tireur solitaire dérangé, un de ses anciens étudiants, mais on m'a informé que ses amis personnels ne crurent jamais en cette histoire.

Comme je l'ai expliqué dans un autre article, certaines des étranges circonstances de l'assassinat de RFK ont apporté des éléments additionnels à l'Hypothèse Piper d'une implication du Mossad dans la mort de notre président.

CiterL'influent livre de David Talbot, Brothers, publié en 2007, a révélé que Robert F. Kennedy avait été convaincu presque dès le départ que son frère avait été frappé par une conspiration, mais qu'il avait tenu sa langue, affirmant à son cercle d'amis qu'il ne disposait que de peu de chances de traquer et punir les coupables tant qu'il n'aurait pas atteint lui-même la Maison-Blanche. En juin 1968, il semblait sur le point de parvenir à cet objectif, mais fut frappé par la balle d'un assassin quelques moments après avoir remporté l'importante primaire pour la présidentielle de l'État de Californie. L'hypothèse logique est que sa mort fut concoctée par les mêmes éléments que celle de son frère aîné, éléments qui agissaient désormais pour se protéger des conséquences de leur crime précédent.

Un jeune Palestinien répondant au nom de Sirhan Sirhan avait ouvert le feu avec un pistolet sur la scène du drame, et il fut rapidement arrêté et condamné pour le meurtre. Mais Talbot souligne que le rapport du médecin légiste a révélé que la balle fatale était provenue d'une direction totalement différente, et l'enregistrement acoustique démontre qu'un bien plus grand nombre de coups de feu ont été tirés que la capacité de l'arme détenue par le tueur supposé. Des éléments aussi solides démontrent l'existence d'une conspiration.

Sirhan semblait quant à lui étourdi et confus, et affirma par la suite n'avoir aucun souvenir des événements, et Talbot indique que divers enquêteurs sur cet assassinat ont longtemps avancé qu'il ne constituait guère qu'un pigeon bien pratique dans le complot, agissant peut-être suivant une hypnose ou un conditionnement. Presque tous ces auteurs sont en général réticents à noter que le choix d'un Palestinien comme bouc émissaire dans l'opération de meurtre indique une direction évidente, mais le récent ouvrage de Bergman intègre également une nouvelle révélation de la plus haute importance. Au moment précis où Sirhan se faisait neutraliser au sol dans la salle de bal de l'hôtel Ambassador de Los Angeles, un autre jeune Palestinien était en train de subir d'intensives séances de conditionnement hypnotique entre les mains du Mossad, en Israël, sa programmation étant en cours pour lui faire assassiner Yasser Arafat, dirigeant de l'OLP ; et bien que cette tentative finît par échouer, une telle coïncidence semble étirer les limites du plausible.

Question n°3 : Quel fut le rôle joué par Lyndon Johnson ?

J'ai posé à Grok [Intelligence artificielle, NdSF] la question suivante : « Est-ce que JFK a essayé d'empêcher Israël de s'armer en missiles nucléaires ? »
Voici la réponse que m'a apporté Grok :

CiterDans une lettre de 1963 envoyée à Ben-Gurion, Kennedy émettait l'avertissement explicite selon lequel le support apporté par les États-Unis à Israël pourrait être remis en question si ce pays continuait d'essayer de se doter d'un arsenal nucléaire, et affirmait : « L'engagement du présent gouvernement à soutenir Israël pourrait être sérieusement remis en question si l'on pouvait être amené à penser que nous sommes dans l'incapacité d'obtenir des informations fiables sur un sujet aussi vital pour la paix que le domaine nucléaire. »

Kennedy relia également l'aide militaire étasunienne à la coopération d'Israël sur Dimona. Tout en approuvant certaines ventes d'armes (comme des missiles Hawk en 1962), il fut usage de celles-ci comme moyens de pression pour la transparence...

Au moment de l'assassinat de Kennedy, au mois de novembre 1963, Israël ne s'était pas ouvertement armée, mais son programme avançait de manière clandestine... La pression exercée par Kennedy a retardé les avancées d'Israël mais ne les a pas bloquées — Israël parvint sans doute à se doter de capacités nucléaires à la fin des années 1960, après sa mort. » (Grok)

Cet extrait suggère qu'Israël disposait d'un puissant mobile pour se débarrasser de Kennedy. Il suggère également qu'Israël finit par se doter de capacités nucléaires sous Lyndon Johnson (ce qui porte à soupçonner ce dernier.)

À votre avis, est-ce que Lyndon Johnson eut connaissance du complot visant à tuer Kennedy ?



Ron UnzJe pense en fait qu'il est très probable que Johnson fut un participant important dans le complot qui fut ourdi pour assassiner Kennedy. Durant toute sa carrière politique, il fut connu comme l'un des plus fervents soutiens étasuniens au Sionisme, et il s'est montré prêt à mener des actions illégales pour le compte de ce mouvement alors qu'il siégeait au Congrès. Dirigeant de la majorité au Sénat durant la plus grande partie des années 1950, il dirigea l'opposition politique pro-israélienne face aux politiques moyen-orientales plus équilibrées menées par le président Dwight Eisenhower. Aussi, il disposait certainement de canaux de communication directs avec les hauts dirigeants israéliens au moment où ceux-ci ont mis en branle leur projet d'assassinat en 1963.

Qui plus est, Johnson était alors confronté à une destruction politique de la part de Kennedy, et aurait donc disposé d'un mobile personnel puissant pour s'impliquer dans ce complot.

Lorsque j'ai commencé à enquêter sur le sujet de l'assassinat de JFK, il y a une bonne dizaine d'années, j'ai été très surpris de découvrir qu'une toute petite partie des livres se concentraient sur la possible implication de Johnson, l'écrasante majorité d'entre eux ignorant totalement ce sujet ou en rejetant explicitement l'idée. Dans mon article de 2018, j'avais déjà noté cette étrange omission au sujet des participants probables au complot :

CiterSi un mari ou une femme est retrouvé assassiné, sans suspect ou motif évident à portée de main, l'attitude normale de la police est d'enquêter soigneusement sur le conjoint survivant, et bien souvent cette suspicion s'avère correcte. De même, si vous lisez dans vos journaux que dans un obscur pays du Tiers Monde deux dirigeants farouchement hostiles, tous deux avec des noms imprononçables, partageaient le pouvoir politique suprême jusqu'à ce que l'un d'entre eux soit soudainement frappé dans un mystérieux assassinat par des conspirateurs inconnus, vos pensées prendraient certainement une direction évidente. Au début des années 1960, la plupart des Américains ne percevaient pas la politique de leur propre pays sous un tel jour, mais ils se trompaient peut-être. En tant que nouveau venu dans le monde énorme et souterrain de l'analyse du complot contre JFK, mon attention a immédiatement été retenue par l'évidente suspicion à l'égard du vice-président Lyndon B. Johnson (LBJ), le successeur immédiat du dirigeant assassiné et le plus évident bénéficiaire du crime.

Les deux livres de Talbot et celui de Douglass, totalisant quelque 1500 pages, ne consacrent que quelques paragraphes au soupçon d'implication de Johnson. Le premier livre de Talbot rapporte qu'immédiatement après l'assassinat, le vice-président avait exprimé une inquiétude frénétique à ses assistants personnels qu'un coup d'État militaire pourrait être en cours ou qu'une guerre mondiale pourrait éclater, et suggère que ces quelques mots occasionnels démontrent son innocence évidente, bien qu'un observateur plus cynique puisse se demander si ces remarques n'ont pas justement été prononcées dans cette intention. Le deuxième livre de Talbot cite un conspirateur de bas étage affirmant que Johnson avait personnellement organisé le complot et admet que Hunt pensait la même chose, mais traite de telles accusations avec un scepticisme considérable, avant d'ajouter une seule phrase reconnaissant que Johnson pourrait avoir été un partisan passif ou même un complice. Douglass et Peter Dale Scott, auteur de l'influent livre Deep Politics and the Death of JFK, publié en 1993, ne semblent même pas avoir envisagé cette possibilité.

Des considérations idéologiques sont probablement la raison principale de cette remarquable réticence. Bien que les libéraux aient fini par détester LBJ vers la fin des années 1960 à cause son escalade dans l'impopulaire guerre du Vietnam, au fil des décennies ces sentiments se sont estompés tandis que les doux souvenirs de son adoption de la législation historique sur les droits civils et de sa création des programmes dits de la « Grande Société » ont élevé sa stature dans ce camp idéologique. En outre, cette législation a longtemps été bloquée au Congrès et n'est devenue loi qu'à cause du raz-de-marée démocrate au Congrès en 1964, à la suite du martyre de JFK, et il pourrait être difficile pour les libéraux d'admettre que leurs rêves les plus chers n'ont été réalisés que grâce à un acte de parricide politique.

Kennedy et Johnson étaient peut-être des rivaux personnels intensément hostiles, mais il semble qu'il y ait eu peu de divergences idéologiques vraiment profondes entre les deux hommes, et la plupart des figures de proue du gouvernement de JFK ont continué à servir sous son successeur, une autre source d'énorme embarras pour tout libéral qui en serait venu à soupçonner que le premier ait été assassiné par une conspiration impliquant le second. Talbot, Douglass, et beaucoup d'autres partisans de gauche préfèrent pointer du doigt des méchants beaucoup plus dignes de l'être tels que des extrémistes, des combattants anticommunistes de la guerre froide et des éléments de droite, notamment les hauts responsables de la CIA, comme l'ancien directeur Allan Dulles.

Un facteur supplémentaire aidant à expliquer l'extrême réticence de Talbot, Douglass et d'autres à considérer Johnson comme un suspect évident peut être les réalités de l'industrie de l'édition de livres. Dans les années 2000, les différentes théories expliquant le complot contre JFK étaient devenues depuis longtemps sans intérêt et étaient traitées avec dédain dans les cercles dominants. La solide réputation de Talbot, ses 150 entrevues originales et la qualité de son manuscrit ont brisé cette barrière et ont attiré The Free Press, un éditeur très respectable, puis, par la suite, a engendré une critique fortement positive de la part d'un universitaire de premier plan dans le New York Times Sunday Book Review et un segment télévisé d'une heure diffusé sur C-Span Booknotes. Mais s'il avait consacré de l'espace à exprimer des soupçons disant que notre 35e président aurait été assassiné par notre 36e, le poids de cet élément supplémentaire de « théorie de conspiration scandaleuse » aurait certainement assuré que son livre ait coulé sans laisser de trace.

Cependant, si nous nous débarrassons de ces aveuglements idéologiques et des considérations pratiques de l'édition américaine, la preuve prima facie de l'implication de Johnson semble tout à fait convaincante.

Prenons un point très simple. Si un président est frappé par un groupe de conspirateurs inconnus, son successeur aurait normalement le plus grand intérêt à les retrouver, de peur qu'il ne devienne leur prochaine victime. Pourtant, Johnson n'a rien fait, à part nommer la Commission Warren qui a couvert toute l'affaire, accusé un « tireur solitaire » erratique, et mort, comme par hasard. Cela semble remarquablement étrange de la part d'un LBJ innocent. Cette conclusion ne dit pas que Johnson ait été le cerveau, ni même un participant actif, mais elle soulève le fort soupçon qu'il avait au moins une certaine connaissance de l'intrigue, et jouissait d'une bonne relation personnelle avec certains des maîtres d'œuvre.

Une conclusion similaire est étayée par une analyse inverse. Si le complot a réussi et Johnson est devenu président, les conspirateurs devaient sûrement avoir eu raisonnablement confiance dans le fait qu'ils seraient protégés plutôt que d'être traqués et punis comme traîtres par le nouveau président. Même un assassinat entièrement réussi comporterait d'énormes risques à moins que les organisateurs ne croient que Johnson ferait exactement ce qu'il a fait, et le seul moyen d'y parvenir serait de le sonder sur ce plan, au moins d'une manière vague, et d'obtenir son acquiescement passif.

Sur la base de ces considérations, il semble extrêmement difficile de croire qu'un complot d'assassinat contre JFK ait eu lieu sans que Johnson ne le sache à l'avance, ou qu'il n'ait pas été pas une figure centrale dans le camouflage du crime qui s'en est suivi.

L'an dernier, j'ai publié un autre article résumant les éléments très puissants plaidant pour l'implication de Johnson, avec des détails beaucoup plus fouillés :

Citer
J'ai pour impression que jusqu'à la dernière décennie, seule une toute petite partie des livres et articles consacrés à l'assassinat de JFK aient jamais ne serait-ce qu'évoqué le rôle possible de LBJ, considérant apparemment cette notion comme trop radioactive pour pouvoir y faire mention, et ignorant les éléments logiques laissant à penser qu'il y fût impliqué...

Lorsque la guerre du Vietnam et le président Johnson sont devenus des objets de haine intense de la part des cercles de gauche, je pense que les soupçons de son rôle personnel dans la mort de son prédécesseur ont pu se répandre peu à peu. En 1966, une jeune activiste anti-guerre de Berkeley, répondant au nom de Barbara Garson, a modernisé la trahison et le régicide du personnage MacBeth de Shakespeare pour en faire un ouvrage moderne impliquant la mort récente de notre président des mains de son successeur ; dans ce récit, l'usurpateur meurtrier subissait une vengeance de la part du personnage représentant Robert F. Kennedy et mourait à son tour. MacBird! a d'abord été publié dans Ramparts, une publication de premier plan contre la guerre, portée par la gauche, et elle s'est ensuite développée en pièce de théâtre, et a fait l'objet de centaines de représentations à New York, Los Angeles et en d'autres lieux, malgré des pressions exercées par les autorités. Mais ce petit ouvrage de fiction allégorique et presque satirique ciblant Johnson n'aura guère été qu'une exception dans le paysage général.
 

Le film d'Oliver Stone de 1991, primé par les Oscar, n'évoque pas le moindre soupçon à l'encontre de Johnson, et un livre proche de ce film et soutenu par ce célèbre réalisateur adopte une position similaire. Le colonel L. Fletcher Prouty a été un important dirigeant du Pentagone au début des années 1960, tenant lieu d'officier de liaison à la CIA, et il a nourri des soupçons très forts sur les circonstances du décès de son président. Les théories développées par Prouty ont inspiré le film de Stone, pour lequel il a été conseiller technique, tandis que son rôle étant joué par Donald Sutherland. En 1992, Prouty a publié JFK : la CIA, le Vietnam et le complot en vue d'assassiner John F. Kennedy, pour lequel Stone a écrit une longue et brillante introduction, faisant les éloges de l'auteur comme figure historique. J'ai lu cet ouvrage récemment, et noté que l'auteur accusait également de l'assassinat des éléments de notre « État Profond » de la sécurité nationale et ne consacrait qu'une attention fort réduite à Johnson, décrit comme un spectateur absolument innocent.

 

La parution de livres sur l'assassinat de JFK a eu pour tendance à se produire par vagues. Le succès éclatant du film de Stone, en 1991, a amené les éditeurs à ouvrir leurs portes, et une autre vague semblable a suivi la parution de best-seller de Talbot, en 2007, et s'est maintenue au vu du succès colossal des ventes et au vu des critiques positives du travail publié en 2009 par Douglass. Mais cette dernière période a fini par donner lieu à la parution de plusieurs livres importants, qui dénoncent le positionnement central de Johnson dans le complot.

Le premier de ces travaux, et le plus important, est LBJ : Le Cerveau de l'Assassinat de JFK, un lourd volume comprenant plus de 600 pages, et écrit par Phillip F. Nelson, un homme d'affaires texan à la retraite. Presque cinquante ans s'étaient écoulés depuis la mort de Johnson, et Nelson a réalisé un excellent travail de collecte et de compilation des preuves écrasantes sur la longue est extrêmement sordide carrière politique qui fut celle de Johnson, une carrière qui a sans doute culminé avec le meurtre de son prédécesseur.

Johnson fut le produit de la politique texane, et durant la première moitié du XXème siècle, cet État semble avoir présenté de fortes ressemblances avec un pays corrompu du Tiers Monde, auquel l'importante richesse pétrolière et les programmes fédéraux ont apporté d'énormes opportunités financières pour qui se montrait assez malin et assez impitoyable pour en tirer parti. Ainsi, Johnson naquit dans une famille pauvre, et occupa des emplois gouvernementaux mal payés durant toute sa vie, pour en 1963 prêter serment comme président le plus riche de l'histoire moderne des États-Unis, ayant accumulé une fortune personnelle de plus de 100 millions de dollars (en dollars d'aujourd'hui), tout en blanchissant les indemnités financières versées par diverses entreprises qu'il favorisa au travers de l'entreprise dirigée par son épouse. La richesse frappant de Johnson a été oubliée de nos jours, au point qu'un éminent journaliste politique ayant des racines texanes a exprimé des doutes plus qu'importants lorsque j'ai fait mention devant lui de ces faits il y a une quinzaine d'années.

La montée politique et financière de Johnson s'appuya sur des élections volées et des pratiques massives de corruption gouvernementale, ce qui eut parfois pour effet de le mettre légalement en péril. Au vu de ces difficultés, Nelson expose un dossier solide montrant que le futur président a pu se protéger en faisant commettre tout une suite de meurtres, et certains des récits qu'il en fait sont absolument stupéfiants, mais apparemment réels. Par exemple, au cours d'un étrange incident survenu en 1961, étrangement précurseur de la conclusion du « tireur solitaire » de la commission Warren, un inspecteur du gouvernement fédéral qui enquêtait au Texas sur une énorme affaire de corruption impliquant un proche allié de LBJ rejeta plusieurs tentatives de corruption à son propre égard, et fut ensuite retrouvé mort, atteint de cinq balles de fusil à la poitrine et au ventre ; mais son décès fut officiellement classé comme « suicide » par les autorités locales, et rapporté comme tel dans les pages du Washington Post.

Il se peut que l'exécuteur de nombre de ces meurtres fut un certain Malcolm « Mac » Wallace, identifié par Nelson comme homme de main personnel de Johnson, dont le salaire était versé par le Département de l'Agriculture entre ses diverses missions mortelles. Au cours d'un incident remarquable survenu en 1951, Wallace abattit en plein jour un professionnel du golf, célèbre localement, qui avait été impliqué dans une affaire trouble avec la sœur à problèmes de Johnson, Josefa, ce qui amena un jury à le déclarer coupable de meurtre au premier degré. La loi du Texas édicte en ce cas une peine de mort obligatoire, mais Wallace s'en sortit spectaculairement avec une suspension de peine, qui lui permit de quitter le tribunal libre, grâce à l'influence politique colossale exercée par Johnson. À cette époque, le Texas semblait présenter des caractéristiques semblables à celles de Chicago sous le règne d'Al Capone.

Bien qu'il se comportât bien plus prudemment lorsqu'il agissait en dehors de son fief du Texas, Johnson semble avoir adopté les mêmes méthodes brutales à Washington DC., s'appuyant massivement sur la corruption et le chantage pour consolider sa base de pouvoir au Sénat des États-Unis, sur laquelle il régna durant une grande partie des années 1950. Il reconnut également immédiatement le pouvoir exercé par J. Edgar Hoover, dont il se fit l'un des alliés politiques les plus proches, et acheta astucieusement une maison à quelques portes de celle du directeur du FBI de longue date, et vécurent comme proche voisin durant presque vingt ans.

Après avoir passé les années du second mandat d'Eisenhower en étant considéré comme le Démocrate le plus puissant des États-Unis, Johnson décida de se présenter à la présidence en 1960, en ne considérant pas vraiment comme une menace un Kennedy bien plus jeune que lui, et qu'il dépassait largement en stature politique, et méprisait même quelque peu. Sa confiance fut renforcée par le fait qu'aucun Catholique n'avait été désigné par un parti majeur depuis le désastre épique d'Al Smith, en 1928.

Malheureusement pour les projets politiques de Johnson, le patriarche Joseph Kennedy avait déjà passé un quart de siècle au statut de figure politique puissante, jalonnant sans relâche la voie de sa propre famille vers la Maison-Blanche. Sa fortune était nettement plus importante que celle de Johnson, et il était prêt à dépenser sans compter pour faire progresser son fils vers la nomination, en engloutissant tous les autres candidats dans les pots de vin et les tractations secrètes qui déterminaient les résultats des votes dans des États centraux mais très corrompus comme la Virginie Occidentale. Ainsi, au moment de la convention Démocrate, c'est la nomination du jeune Kennedy qui fut verrouillée, et Johnson se vit humilié politiquement.

 
À ce stade, les affaires prirent un étrange tournant. Kennedy comme son plus jeune frère Robert détestaient Johnson, et ils avaient déjà choisi pour vice-président le sénateur Stuart Symington, lorsque subitement, au tout dernier moment, Johnson fut mis à sa place. Nelson et Seymour Hersh, dans The Dark Side of Camelot, ont raconté cette histoire et affirment avec force que c'est l'exercice de chantages personnels qui fut responsable de ces changements de projets politiques, et pas un équilibrage géographique électoral, ou tout autre facteur légitime. Mais la victoire de justesse obtenue par Kennedy en 1960 aurait été bien plus difficile si le Texas ne s'était pas prononcé en faveur du camp Démocrate, et la fraude électorale massive organisée par la machine politique impitoyable de Johnson joua un rôle crucial pour parvenir à ce résultat.

Johnson avait commencé l'année 1960 avec le statut de Démocrate le plus puissant des États-Unis, et il pensait raisonnablement que ses efforts avaient été centraux pour remporter les élections du mois de novembre, si bien qu'il s'attendait naturellement à jouer un rôle majeur au sein de la nouvelle administration, et proclama des demandes grandioses en vue d'obtenir un portefeuille politique colossal. Mais au lieu de cela, il fut immédiatement mis sur la touche et traité avec le mépris le plus complet, devenant bientôt une figure délaissée de Washington sans autorité ni influence. Après qu'il perdit sa base de pouvoir établie de longue date au Sénat, les Kennedy établirent des plans pour se débarrasser de sa personne, et quelques jours avant l'assassinat, ils discutaient déjà de la personne à désigner comme vice-président pour les nouvelles élections de 1964 à sa place. Ils savaient qu'une fois purgé, Johnson pouvait devenir un adversaire politique dangereux et vindicatif, si bien qu'ils décidèrent de l'en empêcher en utilisant son historique de corruption massive et ses nombreux crimes commis au Texas pour le détruire totalement.

La chute récente de Bobby Baker, le principal homme de main politique de Johnson au Sénat, constituait une excellente opportunité. Et les Kennedy se sont mis à orchestrer une campagne médiatique pour mettre Johnson en lumière, visant à détruire sa carrière politique et peut-être le mettre pour longtemps sous les verrous. James Wagenvoord, alors âgé de 27 ans, était l'assistant du rédacteur en chef du magazine Life, et début novembre 2009, il a rompu par courriel un silence long de plusieurs décennies relatant la mise en lumière de Johnson qui fut lancée au tout dernier moment. Nelson a relaté en détail cette révélation fulgurante par des citations, en ne corrigeant au passage que quelques erreurs et fautes de frappe mineures :

CiterÀ partir de la fin de l'été 1963, le magazine [Life], sur la base d'informations fournies par Bobby Kennedy et par le Département de la Justice, avait développé un énorme scoop au sujet de Johnson et de Bobby Baker. Une fois cet article publié, Johnson serait fini et privé de la candidature pour 1964 ([la] raison pour laquelle ces éléments nous furent envoyés) et aurait sans doute du temps à passer en prison. À l'époque, le magazine Life était potentiellement la source d'informations générales la plus importante des États-Unis. La haute direction de Time Inc. était étroitement alliée avec les diverses agences de renseignements des États-Unis et nous étions utilisés... par le Département de la Justice de Kennedy comme un tuyau à destination du public... L'article sur LBJ/Baker était en phase d'édition finale et il était prévu qu'il parût dans l'édition du magazine qui devait sortir durant la semaine du 24 novembre (plus probablement l'une des éditions suivantes, le 29 novembre ou le 6 décembre, distribués quatre ou cinq jours plus tôt que ces dates). Il avait été préparé dans un relatif secret par une petite équipe éditoriale spéciale. Au moment du décès de Kennedy, les fichiers contenant les recherches et toutes les copies numérotées du brouillon quasiment finale furent assemblés par mon chef (qui avait été l'éditeur en chef de l'équipe) et détruits. L'édition du magazine qui devait mettre Johnson en lumière présenta à la place le film de Zapruder. Sur la base de notre réussite à mettre en valeur le film de Zapruder, je suis devenu chef des services éditoriaux de Time/Life et suis resté à ce poste jusqu'en 1968. (les parties en italique ont été ajoutées par l'auteur de l'article).

Aussi, à la mi-novembre 1963, Johnson apparaissait comme une personnalité politique désespérée, dont la carrière touchait absolument à sa fin. Mais une semaine plus tard, il devint président des États-Unis, et tout ce tourbillon de scandales qui fut subitement oublié ; l'important espace ouvert dans les magazines à destination de cette destruction politique fut semble-t-il remplie par la couverture de l'assassinat qui l'institua à la Maison-Blanche.

Ces faits centraux au sujet de la situation personnelle désespérée répondent à une critique souvent soulevée par ceux qui se montrent sceptiques vis-à-vis de la conspiration, comme Stephen Ambrose, l'historien de l'establishment. En 1992, le film très réussi d'Oliver Stone avait permis la publication d'un grand nombre d'ouvrages sur l'assassinat de JFK, et Ambrose publia une longue critique de 4100 mots les réfutant dans le New York Times Sunday Book Review, soulignant la très longue liste de conspirateurs supposément opposés à Kennedy dans tous ces divers ouvrages, y compris des éléments de la Mafia, de la CIA, du Pentagone, de J. Edgar Hoover, du vice-président Johnson, des millionnaires du pétrole texan, des racistes venant du Sud, des contractants de la défense, et des banquiers internationaux. Mais la victoire très étroite de Kennedy de 1960 avait fortement dépendu d'un Sud solidement Démocrate, et au vu de son basculement vers les Droits Civils des Noirs qui se produisit ensuite, il était peu probable que cela se produisît de nouveau, ce qui remettait sérieusement en cause ses perspectives de réélection. Les élections de 1964 devaient se produire moins d'un an plus tard, et Ambrose avançait que tous ces âpres ennemis des Kennedy allaient certainement centrer leurs efforts pour lui faire perdre les élections dans les urnes, peut-être en révélant ses nombreuses incartades sexuelles, au lieu de prendre le risque sans précédent d'organiser l'assassinat d'un président. Mais bien que cet argument s'appliquât à la liste des divers puissants ennemis de Kennedy, LBJ faisait d'évidence exception, car sa vie politique et sa liberté personnelle ne tenaient qu'à un fil. Aussi, sur cette longue liste, Johnson était le seul à disposer des motivations de frapper sans attendre.

Johnson et ses proches alliés contrôlaient totalement la ville de Dallas, et Nelson a expliqué comment le vice-président y a attiré Kennedy pour l'y déchoir. Durant ce cortège fatal, Johnson occupait un véhicule suivant celui de Kennedy, et Nelson a consacré plus d'une dizaine de pages à discuter les photographies et les témoignages démontrant que Johnson savait qu'un coup de feu allait être tiré, puisque ce vice-président très nerveux a trouvé des excuses multiples pour baisser la tête alors que son véhicule approchait de la zone ciblée, puis qu'il a réagi avant quiconque au sein du cortège, en se recroquevillant totalement dans sa voiture dès que le premier coup de feu fut tiré. Bien que cela ne prouve pas en soi que Johnson fût le cerveau central du complot, cela semble accréditer de manière extrêmement solide l'idée qu'il connaissait par avance les événements qui allaient se produire ce jour-là.

Nelson a également rapporté les détails frappants qui suivent : plus de trois décennies après l'assassinat, une empreinte digitale jusqu'alors non identifiée, prélevée sur une boîte qui se trouvait au cinquième étage où se trouvait supposément le poste de tir d'Oswald, dans le dépôt de livres de Dallas, a finalement été détectée comme appartenant à Mac Wallace, l'homme de main de Johnson depuis longtemps. Wallace ne fut pas forcément l'un des tireurs, et Nelson suggère plutôt que son rôle fut d'être sur place pour déposer les cartouches et nettoyer la scène, mais cette découverte renforce évidemment fortement la thèse de l'implication de Johnson dans l'assassinat.

 
La réussite qu'a connu le long ouvrage fortement documenté par Nelson a incité d'autres auteurs à s'y mettre également. Roger Stone, un activiste politique républicain de longue date, avait commencé à y travailler sous Richard Nixon, et le jour du cinquantième anniversaire de l'assassinat de JFK, il a marché sur les traces des recherches édifiantes pratiquées par Nelson pour publier son propre ouvrage : The Man Who Killed Kennedy : The Case Against LBJ, avec pour co-auteur Mike Colapietro ; cet ouvrage implique Johnson de manière similaire. Le livre de Stone est devenu un best-seller national et en le lisant en 2016, je me suis confronté pour la première fois à l'analyse de Nelson, des années avant d'avoir lu l'ouvrage de celui-ci sur le sujet. Stone a réussi à apporter les éléments avancés par Nelson à l'attention d'un lectorat bien plus étendu, mais il a également ajouté plusieurs éléments importants qui lui sont propres, comme je l'ai expliqué en 2016 :

CiterOutre documenter dans les faits l'histoire personnelle sordide de Johnson et la destruction terrible à laquelle il était voué du fait des Kennedy à la fin 1963, Stone ajoute des éléments fascinants provenant de témoignages personnels, qui pourrait s'avérer plus ou moins fiables. Selon lui, alors que son mentor Nixon regardait la scène au poste de police de Dallas au cours de laquelle Ruby tira sur Oswald, il devint livide comme un fantôme et expliqua avoir connu personnellement le tireur sous le nom de naissance de Rubenstein. Alors qu'il travaillait pour un comité de la Chambre en 1947, Nixon avait reçu pour conseil par un allié proche et éminent avocat d'engager Ruby comme enquêteur, se voyant affirmer qu'« il était l'un des gars de Lyndon Johnson. » Stone affirme également que Nixon souligna à une reprise qu'en dépit de sa volonté de longue date de briguer la présidence, contrairement à Johnson, « je n'étais pas prêt à tuer pour cela. » Il rapporte également que Henry Cabot Lodge, ambassadeur au Vietnam, et plusieurs autres figures politiques éminentes de Washington DC étaient absolument convaincus de l'implication directe de Johnson dans l'assassinat.

Stone a opéré impitoyablement durant un demi-siècle dans la vie politique, si bien qu'il dispose de liens personnels uniques avec les personnes qui ont pris part aux grands événements du passé, mais il porte avec lui la réputation peu gratifiante attachée au rôle qu'il a joué, et il appartient à chacun d'évaluer ces facteurs antagonistes et d'en faire le bilan. J'ai personnellement tendance à accorder du crédit aux témoignages qu'il apporte. Mais même le lecteur qui restera totalement sceptique devrait considérer le grand nombre de références et de sources que l'ouvrage apporte sur le sujet des détails sordides de l'histoire de LBJ.

Même si l'ouvrage de Stone m'avait déjà apporté un aperçu par rebond d'une grande partie des recherches extraordinaires menées par Nelson, j'ai fini fin 2021 par lire le livre de ce dernier, et je l'ai trouvé extrêmement détaillé et convainquant, car il produit de nombreux éléments d'importance que Stone n'a pas intégrés à son volume nettement plus court et plus personnel. Je pense que le livre de Nelson figure dans les dix ouvrages centraux que toute personne s'intéressant à l'assassinat de JFK devrait avoir lu.

Le livre très documenté de Nelson a fait écho à de nombreuses accusations spectaculaires portées contre Johnson des décennies plus tôt dans un petit livre auto-publié, auquel manquaient aussi bien index que bibliographie, mais qui ne s'en est pas moins vendu au nombre incroyable de 7,5 millions d'exemplaires.

CiterIl y a soixante ans, à la veille des élections de 1964, J. Evetts Haley, un Démocrate texan conservateur, et historien, qui s'était présenté sans succès aux élections pour devenir Gouverneur en 1956, a publié A Texan Looks at Lyndon, une attaque accablante contre l'occupant de la Maison-Blanche, entièrement centrée sur la face sombre d'une figure politique extrêmement obscure, et qui présente nombre des mêmes faits et soupçons raisonnables au sujet de la corruption massive et des multiples meurtres qui allaient être documentés en détail par Nelson presque un demi-siècle plus tard. Selon une rétrospective brève et hostile parue en 1987 dans le libéral Texas Monthly, aucun éditeur n'a accepté de prendre le livre de Haley, et avec les pressions exercées par les alliés de Johnson, il a fini par être banni des kiosques et des aéroports, mais il se vendait à un certain moment à 50 000 exemplaires par jour, ce qui en a fait le livre politique ayant connu la plus grande réussite de tous les temps.

Haley était membre de longue date de la John Birch Society, un cercle de droite, et certaines de ses accusations d'influence communiste apparaissent comme considérablement exagérées, mais selon le verdict méprisant de ce critique texan travaillant pour un média dominant à la fin des années 1980 :

CiterHaley insinue de manière scandaleuse que Johnson aurait été impliqué dans l'assassinat de Kennedy. Le problème est que la polémique de Haley est sans lien avec la réalité.

Il est donc tout à fait étrange de découvrir que durant soixante années, un récit plutôt raisonnable des sinistres activités menées par LBJ a sans doute trôné dans des millions de bibliothèques privées à travers tous les États-Unis, tout en restant presque entièrement ignoré par l'ensemble de notre classe politique et médiatique. En 1966 et 1967, les activistes libéraux étaient devenus fortement hostiles envers Johnson, et émettaient parfois sans grand bruit l'hypothèse qu'il était parvenu à la Maison-Blanche en pratiquant le meurtre, pourtant seul un très petit nombre d'entre eux allaient ouvrir les pages d'un livre publié à peine quelques années plus tôt, et qui apportait à ce sujet nombre de détails centraux, préférant rejeter ce travail écrit par un soutien zélé de Birch et de Goldwater.

Je soupçonne également qu'à droite de l'échiquier politique, peu de gens ont porté attention aux hypothèses de Haley au sujet de l'assassinat de JFK. Au mois de mars 1964, le professeur Revilo Oliver, une figure très influente de l'extrême droite, qui avait contribué à fonder la John Birch Society et qui était l'éditeur de son magazine mensuel, avait publié « Marxmanship in Dallas, » qui accusait les Communistes de l'assassinat, et c'est cette thèse qui est devenue le récit le plus accepté dans ce cercle idéologique.

Chose ironique, Johnson lui-même a adopté la même position au cours de ses conversations privées avec des dirigeants politiques étasuniens de premier plan, en redirigeant régulièrement les soupçons vers les Communistes soviétiques, et l'on dispose d'éléments considérables indiquant que cette ruse intelligente aura constitué un élément planifié dans le cadre du complot, depuis le tout début.

 
John Newman a passé vingt ans dans les Renseignements Militaires, et est après cela devenu professeur d'histoire à l'Université du Maryland. Au fil des décennies, il a appliqué ses compétences acquises au service du gouvernement à analyser les détails administratifs de documents déclassifiés par le gouvernement, et en 1993 il a publié Oswald and the CIA, un ouvrage important dont la nouvelle édition de 2008 contient un nouvel épilogue, qui résume certaines de ses conclusions importantes.

Le professeur Newman produit un dossier très solide établissant qu'au cours des mois ayant précédé l'assassinat, une fausse piste de renseignements a été délibérément créée pour suggérer qu'Oswald ait pu être un agent soviétique. Cela a permis à Johnson d'utiliser ces fausses informations pour amener les personnalités dirigeant la commission Warren à retirer toutes les preuves d'une conspiration à Dallas pour éviter « de nous pousser dans une guerre qui peut tuer quarante millions d'Américains en une heure. » Si les découvertes importantes menées par Newman ne prouvent pas que Johnson ait été membre du complot, elles sont d'évidence très cohérentes avec cette hypothèse.

Gaddhafi l'avait compris il y a longtemps.

CiterKadhafi affirma qu'ISRAËL avait tué JFK ! pic.twitter.com/Ffb1xQXhbS
 — Jackson Hinkle (@jacksonhinklle) le 20 mars 2025


Question n°4 : Quid de James Angleton, l'agent de la CIA ?

Qu'est-ce que vous pouvez nous dire au sujet de James Jesus Angleton, l'agent de la CIA, et de ses liens avec les services de renseignements israéliens ? Angleton subvertit-il la politique de JFK consistant à empêcher Israël de se doter d'armes nucléaires, ou bien est-ce que les faits restent troubles ?

Ron UnzAngleton a passé des décennies au poste de directeur des services de contre-espionnage de la CIA, classé parmi les personnalités les plus puissantes de cette organisation, et tenant également lieu d'agent de liaison exclusif avec le Mossad israélien. Comme Piper l'a documenté dans son ouvrage, les liens entre Angleton et le Mossad étaient tellement étroits qu'il a parfois été considéré comme un actif du Mossad, et après son départ forcé à la retraite en 1975, le gouvernement israélien décida de lui attribuer des honneurs jamais accordés à aucun autre officier de renseignements étasunien. Selon Seymour Hersh et d'autres auteurs très respectés écrivant sur le sujet des renseignements, Angleton a apporté aux Israéliens des informations techniques nucléaires durant la fin des années 1950 et durant les années 1960.

De toute évidence, au vu de sa position à la tête des services de contre-espionnage, il était responsable d'empêcher la pénétration de la CIA par des services de renseignements étrangers, et à supposer que ses propres loyautés aient pu dévier en faveur d'Israël, il serait resté protégé de toute enquête.

C'est précisément pour ces raisons que l'ouvrage fondateur de Piper, écrit en 1994, indique Angleton comme le dirigeant clé de la CIA impliqué dans le complot de l'assassinat de JFK.

Dans le même temps, sur des bases totalement différentes, le professeur John Newman est parvenu à une conclusion strictement identique au travers de son important livre traitant de l'assassinat de JFK. Fin 2022, Tucker Carlson a déclaré au cours de son émission emblématique que des éléments de la CIA s'étaient lourdement impliqués dans l'assassinat de JFK, amenant Robert F. Kennedy à qualifier cet extrait de « l'émission la plus courageuse des 60 dernières années. »

https://youtu.be/PAiRmhXvJHs
Lien vers la vidéo

Cela m'avait amené à écrire un article décrivant la très importante analyse produite par Newman :

CiterPar un pur hasard, l'émission de Carlson avait été diffusée quelques jours à peine après que je terminai la lecture d'un livre important sur l'assassinat de JFK, sur lequel on avait attiré mon attention l'année précédente. Publié pour la première fois il y a presque 30 ans, cet ouvrage apporte des angles de vue très importants sur la manière dont la dissimulation politique de la conspiration avait été arrangée, une dissimulation qui a désormais duré pendant presque six décennies. L'homme le plus puissant du monde avait été tué au plus haut de la réussite d'après-guerre des États-Unis et au plus haut de leur prospérité, et pourtant, presque toutes les élites politiques étasuniennes adhérèrent au processus de suppression de la vérité concernant cet événement.

 
John Newman avait passé vingt ans au sein des services de renseignements militaires, et était par la suite devenu professeur d'histoire à l'Université du Maryland. Depuis lors, il avait appliqué les compétences techniques par lui acquises au cours de ses nombreuses années de service au gouvernement pour analyser la minutie bureaucratique des fichiers déclassifiés par le gouvernement, et il avait utilisé ces éléments pour produire une suite de livres sur la face cachée des politiques du gouvernement étasunien durant les années 1960, y compris notre implication croissante au Vietnam et surtout les circonstances complexes de l'assassinat de JFK. Oswald et la CIA est paru pour la première fois en 1993, mais l'édition de 2008 comprend un nouvel épilogue, qui résume la plupart de ses découvertes les plus importantes.

Le livre est long, comprenant plus de 650 pages en comptant les notes et les annexes, et son analyse exhaustive et détaillée des documents de renseignements publiés et de leur interprétation peut parfois donner au lecteur l'impression d'avoir les yeux vitreux, mais ses conclusions ne sont pas difficiles à énoncer. La profusion de documents intérieurs à la CIA concernant Oswald et ses mouvements semble totalement incohérente avec le moindre complot institutionnel de l'Agence en vue de tuer Kennedy. En revanche, elle pourrait très bien correspondre avec l'hypothèse d'une « faction incontrôlable » de la CIA ayant joué un rôle central dans cette affaire.

Newman affirme qu'Oswald constituait exactement le « pigeon » qu'il a affirmé être, mais chose plus importante, il établit une distinction très nette entre le petit groupe de comploteurs qui ont de fait organisé l'assassinat de JFK en soi et le groupe bien plus important qui a mené à bien la dissimulation qui a suivi, les motivations des membres de ce second groupe étant totalement différentes. Comme il l'explique avec conviction dans son épilogue, les conspirateurs créèrent une fausse piste de renseignements suggérant qu'Oswald aurait pu être un agent soviétique, puis utilisèrent cette fausse information pour contraindre notre gouvernement craintif à se faire involontairement complice d'eux après les faits, en le forçant à effacer toutes les preuves d'une conspiration à Dallas.

Les conclusions très importantes tirées par Newman méritent qu'on s'attarde à les citer :

CiterIl est désormais clair que la plupart des dirigeants étasuniens qui ont participé à la dissimulation de sécurité nationale n'eurent rien à voir avec le complot qui fut ourdi avant le meurtre du président. Nombre d'entre eux — y compris les enquêteurs clés et le Juge de la Cour Suprême Earl Warren — étaient motivés par la perception d'une menace d'échange nucléaire avec l'Union soviétique. Au sein de la branche exécutive du gouvernement, de nombreux autres acteurs furent motivés par le désir de protéger leur poste et leurs institutions. Mais en revanche, leurs actions collectives, ne constituèrent pas le résultat d'un accident ; elles constituèrent plutôt l'échec et mat forcé en fin de partie d'un plan ingénieux.

Le plan fut conçu pour contraindre l'appareil officiel de Washington à enterrer un récit radioactif dans les fichiers d'Oswald pour permettre la survie des États-Unis. Ce plan a fonctionné. Nonobstant l'amateurisme dont firent preuve les tireurs à Dallas, nonobstant le tripatouillage dont furent objets l'autopsie et la gestion des preuves, tout cela fut éclipsé par la menace de la troisième guerre mondiale et de 40 millions de morts étasuniens. Dès le départ, le complot fut fondé sur l'hypothèse selon laquelle, lorsqu'on présenterait à quiconque cette possibilité terrifiante, chacun s'alignerait. Cette hypothèse s'avéra correcte.

...Il y eut un dessein plus sombre derrière la visite d'Oswald à Mexico. Il y fut envoyé pour aller chercher des visas émis par le Consulat cubain et l'Ambassade soviétique... l'objectif était simplement un contact indirect entre Oswald et l'homme émettant les visas soviétiques à Mexico : Valery Kostikov. La valeur de ce contact dérivait de connaissances détenues par seulement une poignée d'agents du contre-espionnage : Kostikov était un agent important pour les assassinats par le KGB aux Amériques... L'objectif des comploteurs à faire mentionner ensemble les noms d'Oswald et de Kostikov était d'introduire dans les fichiers de la CIA des preuves qui allaient, le 22 novembre, relier les assassinats du KGB au meurtre du président Kennedy. Ce furent les activités de cet imposteur qui permirent au président Johnson d'affirmer au sénateur Russell, le 29 novembre, que ceux qui enquêtaient sur l'affaire « témoignaient que Khroutschev et Castro ont fait ça. » Johnson insista sur l'idée qu'il fallait empêcher que cela « nous projette dans une guerre qui peut tuer quarante millions d'Étasuniens en une heure. »

J'ai pris sur moi de poursuivre :

CiterAinsi, selon la reconstruction convaincante de Newman, la plupart des puissants dirigeants étasuniens qui jouèrent un rôle central dans la dissimulation de la conspiration ont pu agir avec les meilleures des intentions, dans l'objectif de protéger le pays du risque d'une guerre de représailles dévastatrice contre les Soviétiques. Et de toute évidence, ces préoccupations auraient été délibérément attisées par ceux qui, parmi eux, avaient été impliqués dans le complot et avaient créé une fausse piste d'éléments reliant Oswald avec les tentatives d'assassinat du KGB.

L'auteur affirme donc que créer cette fausse piste constitua un élément absolument central dans le complot de l'assassinat, et au travers d'un examen très soigneux des fichiers de renseignements, il conclut que James Angleton, dirigeant de longue date les services de contre-espionnage de la CIA, en fut le probable coupable, l'identifiant ainsi comme l'un des conspirateurs clés. Cette conclusion se conforme parfaitement avec les arguments totalement différents avancés par feu Michael Collins Piper dans Final Judgment, son ouvrage fondateur de 1994, qui affirme également qu'Angleton constitua une personnalité centrale de l'assassinat.

Un hommage à l'espion étasunien qui dota Israël d'armes nucléaires ?


Question n°5 : Pourquoi les médias dominants ignorent-ils ce récit ?

Alors qu'Internet vrombit de théories reliant l'assassinat de Kennedy avec Israël, je n'ai pas réussi à trouver une seule agence de presse dominante ayant même fait une simple allusion à ce récit. Pouvez-vous m'expliquer cette étrange omission ?

Ron Unz — Le silence total des médias dominants sur ce sujet très controversé n'est guère surprenant, au vu de la protection extrêmement forte qu'ils ont toujours accordée à Israël, et ce sur tous sujets.

Par exemple, l'attaque non provoquée lancée en 1967 par Israël contre l'USS Liberty dans les eaux internationales a tué ou blessé plus de 200 marins étasuniens, mais bien que tous les faits soient complètement documentés depuis des décennies, les médias ont presque complètement dissimulé ce récit au public étasunien.

Ron Unz • The Unz Review • le 18 octobre 2021 • 11,400 mots

De même, les éléments très puissants indiquant qu'Israël a joué un rôle central dans l'assassinat du président John F. Kennedy en 1963 furent présentés pour la première fois par Michael Collins Piper il y a plus de 30 ans. Son ouvrage est devenu un best-seller clandestin, avec pas moins de 40 000 exemplaires imprimés, mais l'Hypothèse Piper était tellement radioactive que presque aucun membre de la communauté soi-disant sans crainte des chercheurs de complots dissidents sur JFK n'accepta même de reconnaître sa simple existence, sans parler de l'idée d'évoquer qu'elle pût être exacte.

Jusqu'à ce stade, je n'ai pas connaissance d'une véritable bombe contenue dans les plus 63 000 pages de documents gouvernementaux publiés la semaine dernière, même si certains de ces documents semblent solidifier encore davantage les affirmations de Piper et d'autres chercheurs de complots sur JFK des dernières décennies. Le titre de l'article de 9 000 mots paru dans le New York Times a été « La nouvelle mine de fichiers sur Kennedy n'a produit que peu de révélations jusqu'ici« , ce qui semble en soi exact.

Mais après que de nombreux chercheurs auront commencé à assembler et analyser tous ces morceaux isolés et fragmentaires de preuves, et à relier les points, des conclusions importantes pourraient commencer à émerger.

Je pense, quoi qu'il en soit, que l'impact plus immédiat de la publication de ces documents va découler d'un autre facteur.

Je pense que la plupart des faits fondamentaux concernant l'assassinat, l'identité de certains des conspirateurs les plus importants, et leurs principaux mobiles restèrent sans doute connus silencieusement durant des années, voire des décennies, des chercheurs en conspirations et autres personnes sincèrement intéressées à se documenter sur cette histoire.

Mais la publication subite de tous ces documents peut provoquer un fort regain d'attention de la part du public sur cette affaire. Peut-être que cela va encourager davantage de personnalités publiques de premier plan, restées silencieuses depuis longtemps, à faire un pas en avant et à reconnaître qu'une conspiration fut bel et bien ourdie, et que la lutte contre le programme de développement israélien d'armes nucléaires constitua la raison probable de la mort de notre 35ème président.

Par exemple, comme je l'ai discuté plus tôt, Roger Stone, consultant politique et conseiller de Trump de longue date, avait totalement exclu toute référence à Israël dans son ouvrage consacré à l'assassinat de JFK, paru il y a plus de dix ans. Mais la semaine dernière, il a fait mention du conflit sur le programme israélien d'armes nucléaires et a produit un Tweet à ce sujet à destination de ses plus de 800 000 followers, Tweet qui a été vu 1,3 millions de fois.

CiterKennedy était également en conflit avec l'État d'Israël.

 Israël visait à développer des armes nucléaires, mais Kennedy s'opposait à cette idée.

 Après l'assassinat de JFK, le président Lyndon Baines Johnson a approuvé la poursuite de la bombe nucléaire menée par Israël.
 
Un autre facteur dans tout ceci. pic.twitter.com/82ISNOqGuQ
 — Roger Stone (@RogerJStoneJr) le 18 mars 2025

Avec ces informations qui se répandent par vagues sur les réseaux sociaux et sur le reste de l'Internet, les véritables circonstances derrière les assassinats des Kennedy peuvent enfin atteindre une vaste portion du grand public étasunien, après six décennies.

Ron Unz

Traduit par José Martí, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

https://lesakerfrancophone.fr/comment-israel-a-tue-les-kennedy
#53
Médecine physique et hygiène / La catastrophe sanitaire des c...
Last post by JacquesL - 24 Avril 2025, 03:41:14 PM
La catastrophe sanitaire des confinements de 2020 en France



par Dr Gérard Delépine

5 ans après le confinement, tentons d'analyser les conséquences sanitaires et sociétales. Cette tribune s'attache à préciser le bilan sanitaire factuel du confinement à une période où les responsables de cette mesure tentent d'éluder leurs responsabilités, preuve probable qu'il ne s'agissait pas d'erreurs, mais bien d'une ingénierie sociale, visant à conditionner la population à l'obéissance aveugle.1

Propagande terrorisante et censure pour empêcher tout débat démocratique.

Cette période a été marquée par une propagande terrorisante omniprésente et une censure féroce pour éviter tout débat démocratique sur la pertinence des mesures imposées.

Contrairement aux informations factuelles rassurantes qui étaient diffusées lors de la grippe asiatique (1956-1958) et celle de Hong Kong (1968-1970), tous les médias ont adopté d'une même voix unique et homogène une présentation dramatique de l'épidémie.

Le directeur général de la santé, surnommé rapidement le croque mort du 20 H quotidien, n'a pas hésité à comparer le covid à la peste «la crise épidémique que nous traversons actuellement est comparable aux pires pandémies de l'histoire de l'humanité, elle peut être comparée à la pandémie de peste de 1347 ou à celle de grippe espagnole en 1917». Quelle honte !

Le ministre de la Santé allemand a osé affirmer que «les gens seront «vaccinés, guéris ou morts» d'ici la fin de l'hiver en raison de la flambée actuelle des infections au Covid-19 dans le pays». Il serait plaisant si ce n'était si tragique de comparer ce discours à la triste réalité qui accumule chaque jour de plus en plus de décès chez les injectés et d'effets secondaires graves, dont la maladie de Charcot dont on n'avait jamais vu autant de cas en si peu de mois. Les Allemands commencent à découvrir l'ampleur des mensonges car leurs médias sont plus bavardes que les nôtres2, mais en France le silence continue à régner en maitre.

En même temps que l'isolement forcé, une censure féroce s'est abattue sur tous ceux qui tentaient de ramener l'épidémie à sa réelle gravité ou de proposer des traitements précoces. Ils ont été diffamés, traités de complotistes et, lorsqu'il s'agissait de médecins pourchassés par l'ordre qui a recréé le délit d'opinion3 et interdit d'exercer plusieurs donneurs d'alerte. Et pour éviter toute critique précise les délibérations du mal nommé «Conseil scientifique» ont été dissimulées par un «secret défense» qui n'a toujours pas été supprimé, contrairement à d'autres pays dont l'Allemagne dont les dossiers ont été publiés.

Confinement contraire aux connaissances scientifiques du moment

L'expérience des épidémies historiques a démontré que la seule technique non médicamenteuse efficace pour lutter contre la propagation d'une maladie infectieuse est la quarantaine, séparation des biens portants des malades le temps que ces derniers ne soient plus contagieux. Le confinement qui nous a été imposé, enfermant ensemble malades et bien portants, avait été abandonné après l'échec retentissant du confinement de Marseille en 1720 qui avait été suivi de la mort de la moitié des habitants sans empêcher la diffusion de la maladie à toute la Provence et à l'Italie. Faisant fi de l'expérience médicale de toujours, le confinement a été décidé sur la foi d'une simulation mathématique aux hypothèses fausses diffusée par l'OMS. Bien des preuves apparaissent démontrant qu'il s'agissait d'une ruse et non «d'erreurs».

Nous l'avions rappelé (malheureusement en vain) dans économie matin4 début avril 2020.

Le confinement a favorisé les contaminations du Sarcov2.

Renvoyant sans traitement les malades dans leur famille et les vieux infectés dans leurs EHPADS, le confinement évidemment a favorisé la transmission du virus.

Pour le vérifier, il suffit de comparer les données de l'OMS de deux pays très proches par leurs populations et leur mode de vie mais qui ont adopté deux stratégies différentes : la Belgique et les Pays-Bas. Début mars 2020 le nombre de contaminations quotidiennes était semblable dans les deux pays. La Belgique a confiné très durement le 17 mars 2020. Les Pays-Bas n'ont pas confiné.

En Belgique, le nombre de contaminations quotidiennes a augmenté une semaine après le début du confinement pour se stabiliser au double des valeurs néerlandaises jusqu'à la fin du confinement. Les premiers allègements du confinement ne sont arrivés que le 20 avril avec la réouverture de certaines activités, dont les pépinières et les magasins de bricolage. Une semaine plus tard le nombre quotidien de nouveaux cas belges par million d'habitants a commencé à diminuer pour égaliser le chiffre néerlandais après la sortie progressive du confinement officielle à partir du 4 mai 2020.

Rappelons que toutes ces données furent rapidement publiées par plusieurs lanceurs d'alerte, dont nous-mêmes, mais volontairement invisibilisés, moqués, calomniés etc..



Le confinement a aggravé la mortalité Covid

Augmentant le nombre de contaminations, le confinement a très logiquement aggravé la mortalité (surtout en l'absence de traitements précoces interdits par nos compatissants gouvernants).

La comparaison des chiffres de mortalités publiés par l'OMS pour la Belgique et les Pays-Bas est là encore très démonstrative.

Avant le confinement belge, la mortalité était semblable en Belgique et aux Pays-Bas. Le confinement a été imposé en Belgique le 17 mars 2020 tandis que les Pays-Bas refusaient de confiner. Le nombre de morts quotidiens a explosé en Belgique 3 semaines après le confinement pour se stabiliser très au-dessus de la mortalité néerlandaise. À la fin du confinement la mortalité belge cumulée de la période atteignait deux fois et demie la mortalité néerlandaise.



En France le confinement a également été suivi d'une recrudescence importante de la mortalité. Avant le confinement français la mortalité était comparable à la moyenne mondiale et à celle de l'Afrique. Trois mois après le début du confinement la mortalité par million d'habitants en France s'élevait à 7 fois la moyenne mondiale et à 100 fois celle de l'Afrique très peu confinée !



L'effet mortifère du confinement se retrouve dans tous les pays européens ainsi que le montre ce graphique comparant la mortalité par million d'habitants de la France à celle de la Suède qui n'a pas confiné.

Ces pays furent soumis aux mêmes interdictions thérapeutiques habituellement efficaces dans ce type de grippe (antibiotiques) et aux refus du pouvoir soutenu par l'ordre des médecins et les «professeurs» de l'APHP, des traitements Raoult et de l'ivermectine, et de surcroit aux mêmes erreurs (ventilation artificielle) et absence de traitement anticoagulant.

Toutes ces dérives volontaires sont amplement détaillées dans de nombreux ouvrages dont ceux du Pr Raoult, mais aussi L. Muchielli, L. Toubiana, JD Michel et bien d'autres. Les livres abondent de grande qualité multipliant les références précises.

Et pendant ce temps-là les ministres de la santé successifs continuent à prôner l'injection mortifère source de tant de décès et de maladies chroniques voire mortelles (Charcot). Ainsi en avril 25 actuellement une nouvelle campagne d'injections anticovid va débuter pour deux mois organisée par la DGS. De l'inconséquence pour les citoyens à l'illusion d'impunité pour eux-mêmes, on a du mal à comprendre que rien ne les arrête, y compris leur responsabilité individuelle pénale.



Ceux qui osent prétendre que les confinements auraient sauvé des vies vivent dans le monde imaginaire des simulations, mais paraissent ignorer les données du monde réel publiées par l'OMS qui montrent que la mortalité Covid de la France est l'une des plus élevée du monde. Leur ignorance n'est sûrement que feinte dans le cadre de la mise en place du totalitarisme par petites touches.



Des «euthanasies sans consentement» autorisées par E. Philippe et O. Veran

Les personnes âgées, dont certaines auraient probablement pu être sauvées, ont été consciemment privées de soins.

Les acteurs de terrain interrogés par Marianne sont unanimes : pendant près d'un mois, jusqu'à la dernière semaine de mars, certains centres de régulation du Samu ont refusé d'hospitaliser nombre de résidents d'EHPAD, réduisant ainsi leurs chances de guérison. «Dans beaucoup de nos établissements, le Samu ne venait plus» a confirmé Isabelle Jallais, déléguée FO au sein du groupe d'établissements de santé privés Korian. Astrid Petit, de la CGT Santé précise : «Nous avons découvert que des recommandations ministérielles conseillaient de maintenir les personnes âgées malades à leur domicile ou dans les EHPAD [établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes], plutôt que de les accueillir à l'hôpital»

Le décret n° 2020-360 signé le 28 mars 2020.par Edouard Philippe Premier ministre et par le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran, dit «décret Rivotril» a autorisé l'injection de cet antidépresseur respiratoire à tout malade âgé, à peine suspect de covid auparavant interdit en cas s'insuffisance respiratoire.

L'AP-HP a mis en place des groupes d'intervention rapide dont le but n'était pas de se déplacer pour soigner des patients en détresse, mais bien de leur injecter du Rivotril pour «accompagner» leur fin de vie.

Les ventes de boîtes Rivotril dans sa forme injectable ont augmenté de 59% au mois de mars et de 227% en avril 2020 par rapport à la moyenne 2017-2019.

On observe que les décès Covid-19 sont survenus massivement au moment de la promulgation du décret dérogatoire concernant le Rivotril.5

Le confinement est de plus responsable de nombreuses morts collatérales

En plus de l'accroissement direct du nombre des morts Covid, le confinement a fait de nombreuses victimes supplémentaires par retard ou arrêt des soins des autres pathologies en particulier cardiovasculaires, cancéreuses, diabétiques, ou par retard d'interventions entraîné par le plan blanc qui interdisait aux chirurgiens d'opérer sans avoi reçu l'avis favorable de l'ARS pour «garder de lits libres pour les malades Covid». En pratique les cliniques n'ont, sauf exception, reçu aucun malade de Covid et beaucoup ont dû fermer leurs services vides et mettre au chômage leurs infirmières inoccupées (services vidés sur injonction du ministère de la santé pour officiellement être prêts à accueillir des malades covid).6

Le confinement a de plus entraîné l'augmentation des décrochages scolaires, des dépressions, des actes d'automutilation, des violences domestiques, de la consommation de tabac, d'alcools et d'autres drogues qui, entre autres, ont conduit au décès d'environ 23 000 personnes en France (en plus des victimes covid directes ou rivotrilisés).

Et il faut aussi tenir compte des victimes tardives par perte de chances de guérison liées à l'arrêt des diagnostics et traitements précoces et à la misère due au chômage et pertes d'emplois.

La catastrophe Covid dont nous avons souffert et dont nous subissons encore les conséquences est beaucoup plus due aux mesures totalitaires qui nous ont été imposées dont le confinement, qu'à la maladie elle-même.

Il faut confronter les ignorants ou les corrompus qui osent encore prétendre que le confinement aurait été utile aux chiffres officiels de l'OMS pour qu'à l'avenir une telle mesure aussi scientifiquement infondée et aussi nocive ne puisse plus jamais être proposée et surtout jamais acceptée par des citoyens devenus conscients de la manipulation qu'ils subissent encore aujourd'hui !7

source : Mondialisation



https://reseauinternational.net/la-catastrophe-sanitaire-des-confinements-de-2020-en-france/
#54
Asie, Pacifique / L’esprit de Shanghai – La Chin...
Last post by JacquesL - 24 Avril 2025, 03:21:55 PM
L'esprit de Shanghai – La Chine ne se laissera pas intimider



par Pepe Escobar

SHANGHAI – Il ne saurait y avoir de lieu plus stratégique pour passer ces derniers jours mouvementés de la frénésie tarifaires de Trump (TTT) que Shanghai, capitale commerciale et culturelle de la Chine.

Du haut de la tour Jin Mao, dans le quartier financier de classe mondiale de Lujiazui, à Pudong, accompagnant avec une élégante discrétion le gratte-ciel World Financial Center – symbole de la puissance économique chinoise – il semble que les rayons d'une roue rayonnent vers le Bund et au-delà, poursuivant sans relâche leur course pour contrer l'idiotie absurde de l'«Empereur des droits de douane», sans cesse tourné en dérision sur les innombrables réseaux sociaux chinois.

J'ai eu le privilège de passer du Bund Financial Center, qui abrite entre autres la Fondation Fosun – un chef-d'œuvre architectural inspiré du bambou – à la China Academy, située sur le campus immaculé de l'université Fudan, où j'ai participé à un séminaire avec le célèbre professeur Zhang Weiwei et à une table ronde avec des doctorants de haut niveau issus de plusieurs disciplines. Le professeur Zhang Weiwei est le principal théoricien de la Chine en tant qu'État-civilisation.

Le thème principal de notre séminaire était le partenariat stratégique entre la Russie et la Chine, mais l'attention s'est inévitablement portée sur ce qui motive l'Empereur des droits de douane. Les questions des étudiants étaient très pertinentes. À cela s'est ajoutée une interview approfondie pour la China Academy, animée par son PDG, le redoutable Pan Xiaoli.

Une visite au siège de Guancha, le premier site indépendant d'information et d'analyse en Chine, dont les différentes chaînes sur plusieurs plateformes atteignent le chiffre impressionnant de 200 millions de personnes, ne pouvait pas mieux tomber. Guo Jiezhen, chercheur au China Institute, qui participait à notre table ronde à l'université Fudan, a présenté l'une des analyses les plus perspicaces de ce qu'il décrit comme la «technique de gain d'argent dérangée» de Trump.

Lors de notre rencontre avec le nouveau rédacteur en chef de Guancha, He Shenquan, et de nos discussions avec Kelly Liu, spécialiste hyper compétente en relations internationales, et Yang Hanyi, responsable de la communication du China Institute, nous avons regardé ensemble un podcast exceptionnel mettant en vedette le colonel Wang Lihua de l'APL, Gao Zhikai, directeur adjoint du Centre pour la Chine et la mondialisation (CCG), et Li Bo, président du Shanghai Chunqiu Development Strategy Institute, toujours incontournable.


© Photo : Pepe Escobar

C'est alors que la formule légendaire de Mao Zedong des années 1960 qualifiant les États-Unis de «tigre de papier» – reprise partout, des slogans de la guérilla latino-américaine aux films de Godard – a refait surface avec toute sa force.

Wang Lihua a repris ce que le président Xi avait dit à Poutine lors de leur rencontre historique au Kremlin il y a deux ans : nous sommes en plein milieu de changements qui n'ont pas été vus depuis 100 ans.

Wang : «Ce changement ne peut se faire d'un seul coup, et la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis ne sera pas résolue une fois pour toutes. Ce type de friction et de lutte, selon les mots du président Mao, consiste à «semer le trouble, échouer, semer à nouveau le trouble, échouer à nouveau, jusqu'à la destruction»».

Wang a conclu par ce qui résume peut-être le sentiment général en Chine, perceptible dans tous les coins et recoins de Shanghai : «Il est difficile pour les États-Unis de se réparer de l'intérieur. Aujourd'hui, les États-Unis doivent faire face à la Chine et au monde entier, et leur force est manifestement insuffisante, de sorte que l'échec est inévitable. Nous ne craignons pas une guerre prolongée, car le temps joue en notre faveur».

La Chine «ne craint pas la guerre», quelle que soit la forme qu'elle puisse prendre, hybride ou chaude, tel est le sentiment général à Shanghai, emprunté au concept maoïste de «front uni» et partagé par les universitaires, les chefs d'entreprise et les habitants des «quartiers modèles» de l'ère maoïste, encore impeccablement préservés et tournés vers l'innovation (exemple : les nombreuses rangées de prises électriques pour recharger les nombreux vélos électriques garés dans les cours intérieures).

Le «tigre de papier» riposte

Il a été extrêmement enrichissant de partager des dîners d'affaires avec des cadres et des commerciaux venus de plusieurs provinces chinoises, depuis la superbe Pei Mansion, l'un des plus beaux bâtiments du début du XXe siècle à Shanghai, où le célèbre architecte I. Pei a vécu pendant un an, jusqu'au meilleur restaurant du Xinjiang de la ville, Ali Yang, situé dans le World Financial Center, où l'on peut déguster un repas complet à base d'agneau ouïghour.

Dans toutes les conversations et tous les débats, un constat s'imposait : aucune illusion sur la stratégie changeante de Trump 2.0 et sur la manière dont elle devrait être retournée contre lui, à la manière de Sun Tzu ; sur la nécessité pour la Chine de se constituer un solide arsenal de moyens de pression ; et surtout sur le fait que, depuis le début, il s'agit d'une guerre menée par une élite de la classe dirigeante américaine contre la Chine. Le reste du monde n'est qu'un spectacle secondaire.

Il n'est donc pas étonnant qu'à chaque dîner d'affaires, après un festin gastronomique sans pareil, la conversation ait rapidement dérivé sur la stratégie de la Chine, qui ne consistera pas à limiter les dégâts immédiats, mais à rechercher de nouveaux liens et de nouveaux nœuds pour renforcer sa compétitivité mondiale à long terme.

La question reste ouverte de savoir si Trump 2.0 et son équipe de sinophobes parviendront à empêcher l'émergence d'une alliance stratégique de la Majorité mondiale contre l'Empire du chaos.

À Shanghai, comme dans toute la Chine, la soumission n'est tout simplement pas une option. Sur le plan culturel, Trump a réussi à s'aliéner 1,4 milliard de Chinois d'un seul coup en traitant l'État-civilisation sans respect. La chose qui irrite le plus les Chinois, c'est d'être maltraités (voir, par exemple, le «siècle d'humiliation»).


© Photo : Pepe Escobar

Une guerre commerciale totale ? Un découplage profond ? Qu'ils viennent !

L'Empereur des droits de douane a particulièrement frappé les chaînes d'approvisionnement de l'Asie du Sud-Est : Vietnam, Cambodge, Laos, Myanmar. Pour les dix pays de l'ANASE, leur principal partenaire commercial est la Chine. Les IDE chinois sont très importants au Cambodge et au Myanmar, pays en proie à des troubles depuis le tremblement de terre. Il ne fait aucun doute que l'ANASE devra agir de manière «stratégiquement multilatérale».

La visite opportune du président Xi au Vietnam, au Cambodge et en Malaisie donne déjà le ton, corroboré par le ministre des Affaires étrangères Wang Yi : «L'Asie du Sud-Est est parvenue à un consensus : nous resterons unis et dirons non à ces mesures rétrogrades et régressives».

La «Trump Tariff Tizzy» (TTT) est une guerre contre les BRICS et l'ANASE, ainsi que contre la présence croissante de l'ANASE au sein des BRICS, en tant que membre à part entière (Indonésie) et partenaire (Malaisie, Thaïlande, Vietnam). Les intellectuels chinois de premier plan en sont pleinement conscients. Trump, pour sa part, compte tenu de son bilan, ne sait même pas ce que signifient réellement les BRICS et l'ANASE.

Lors des réunions préparatoires des sherpas des BRICS avant le sommet de début juillet à Rio, il y a déjà un mouvement sérieux pour contrer le «protectionnisme sans précédent» de la guerre commerciale de Trump, comme l'a formulé le ministère brésilien de l'Agriculture. Trump a déjà lancé une menace caractéristique : un droit de douane de 150% sur les membres des BRICS. La Chine, membre important des BRICS, ne se laisse pas intimider.

On s'active pour construire un consensus mondial contre l'intimidation

Pendant ce temps, à Pékin, en tandem avec toute la frénésie intellectuelle qui règne à Shanghai, Jensen Huang, le PDG de Nvidia, vêtu d'un costume (il préfère les vestes en cuir) en signe de respect et s'exprimant en anglais (même s'il est né à Taïwan), a eu une réunion très importante avec Ren Hongbin, président du Conseil chinois pour la promotion du commerce international (CCPIT).

Nous avons donc ici le PDG multimilliardaire d'un géant américain des puces électroniques qui déclare en personne au gouvernement chinois que son entreprise reste totalement engagée sur le marché chinois, malgré les restrictions strictes imposées par Trump 2.0 sur les exportations de puces pour l'IA.

Un nouveau livre, «The Thinking Machine : Jensen Huang, Nvidia, and the World's Most Coveted Microchip» (La machine à penser : Jensen Huang, Nvidia et la puce électronique la plus convoitée au monde), est indispensable pour comprendre la façon de penser de Jensen Huang. C'est un immigrant asiatique issu d'un milieu pauvre, qui incarne le rêve américain à l'ancienne, ne se laisse pas marcher sur les pieds et est hypercompétitif. Huang est pleinement conscient que Nvidia ne peut tout simplement pas se permettre de perdre le marché chinois. De plus, il sait qu'avant 2030, les ingénieurs chinois commercialiseront leur propre GPU et pourraient bien mettre Nvidia hors-jeu.

De retour à Shanghai, en décollant de l'aéroport de Pudong, il était facile de comprendre pourquoi le trafic aérien chinois avait atteint un niveau record au premier trimestre 2025, malgré un climat de «crise» et une concurrence féroce, notamment celle des trains à grande vitesse. Ajoutez à cela le tsunami humain qui envahit Nanjing Road le vendredi soir, nécessitant des rangées de policiers militaires pour discipliner la foule des deux côtés de la zone piétonne.

Crise de la consommation ? Quelle crise ? Parallèlement, de l'autre côté du Pacifique, Taobao occupe désormais la deuxième place (et continue de progresser) sur l'App Store d'Apple aux États-Unis ; tout le monde est impatient non seulement de découvrir les vidéos virales de TikTok, mais aussi de se livrer à des achats illimités de produits abordables fabriqués en Chine.

Sur le front militaire, la Chine vient de mettre au point une bombe à hydrogène non nucléaire. Pas d'uranium, pas de plutonium. Juste une solution chimique et technique sans équivalent. Les empires en déclin qui mènent des guerres par procuration, c'est tellement dépassé. La nouvelle bombe chinoise ne pèse que 2 kg, brûle quinze fois plus longtemps que le TNT et sa boule de feu dépasse les 1000 degrés Celsius.

La principale leçon à tirer de ces derniers jours mouvementés à Shanghai est peut-être que la Chine est désormais fermement et stratégiquement déterminée à occuper le haut du pavé moral partout dans le monde.

La frénésie douanière de Trump (TTT) n'améliorera peut-être pas le déficit commercial américain, mais une chose est sûre : elle a déjà détruit la crédibilité des États-Unis.
De plus, la priorité absolue de la Chine va bien au-delà du commerce mondial : tous ceux qui connaissent la pensée de Xi Jinping savent qu'il s'agit avant tout de parvenir à la «modernisation nationale», à l'unification et à la création, avec des partenaires sur tous les continents, d'une «communauté d'avenir partagé».

Sur le plan géopolitique et géoéconomique, voici donc la feuille de route à suivre : Shanghai montre que la Chine savoure son nouveau rôle de phare de la Résistance, déterminée à défier les intimidations et occupée à construire un consensus de la Majorité mondiale. Tout est question de patience stratégique, ce dont un empire chaotique et hors de contrôle est tout simplement dépourvu.

Pepe Escobar

source : Sputnik Globe

https://reseauinternational.net/lesprit-de-shanghai-la-chine-ne-se-laissera-pas-intimider/
#55
Technologie et travail / La Chine a mis en service le p...
Last post by JacquesL - 24 Avril 2025, 02:59:52 PM
La Chine a mis en service le premier réacteur à sels fondus de thorium au monde, marquant ainsi une étape importante pour l'innovation dans le domaine de l'énergie nucléaire



Une fois de plus, la Chine surpasse tout le monde : on savait qu'ils travaillaient dessus, mais voilà, ils ont leur première centrale au thorium.

La technologie est connue depuis les années 1970 et permet en outre de brûler les déchets à base d'uranium des centrales nucléaires conventionnelles, et elles ne peuvent pas exploser comme la centrale de Fukushima. En effet, la réaction peut être stoppée immédiatement.

Bref, comme on vous l'explique depuis 10 ans, ces centrales sont sûres. Mais si elles n'ont pas eu la faveur des autorités, c'est parce qu'elles ne permettent pas de fabriquer des bombes atomiques. Or (à part l'Iran) Qui a besoin de bombes atomiques en 2025 ?

Crashdebug

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La Chine a mis en service le premier réacteur à sels fondus de thorium au monde, marquant ainsi une étape importante pour l'innovation dans le domaine de l'énergie nucléaire propre

par Guangming Daily

La Chine a mis en service le seul réacteur à sels fondus de thorium opérationnel au monde, marquant ainsi une percée mondiale dans le domaine de l'énergie nucléaire propre grâce à des recherches américaines déclassifiées. Les scientifiques chinois ont rechargé du combustible dans le réacteur en fonctionnement dans le désert de Gobi sans interrompre les opérations, un exploit révélé lors d'une réunion à huis clos à l'Académie chinoise des sciences (CAS) le 8 avril.

Cette initiative du géant asiatique intervient dans un contexte où la demande mondiale en électricité, qui devrait augmenter de 75% d'ici 2050, ne cesse de croître. Une situation qui a incité les géants de la technologie, comme Microsoft, Google, Amazon et Meta, à se tourner de plus en plus vers l'énergie nucléaire, notamment pour alimenter leurs centres de données d'intelligence artificielle extrêmement énergivores.

La production d'énergie nucléaire à base de thorium est principalement alimentée par la fission nucléaire de l'isotope uranium-233 produit à partir du thorium. Un cycle de combustible au thorium peut offrir plusieurs avantages potentiels par rapport à un cycle à l'uranium, notamment une plus grande abondance de thorium sur Terre, des propriétés physiques et nucléaires supérieures pour le combustible et une production réduite de déchets nucléaires. L'un des principaux avantages du combustible au thorium est son faible potentiel de militarisation. Il est en effet difficile d'utiliser l'uranium-233 produit dans le réacteur à des fins militaires. En outre, le plutonium-239, qui est le principal isotope utilisé pour la production d'armes nucléaires, est produit à des niveaux beaucoup plus faibles et peut être consommé dans les réacteurs au thorium.

Le réacteur chinois, une unité expérimentale de 2 mégawatts conçue pour fonctionner au thorium, utilise du sel fondu comme agent de refroidissement et comme vecteur de combustible. Le responsable scientifique du projet, Xu Hongjie, a confirmé que le réacteur avait atteint des étapes critiques, notamment le fonctionnement à pleine puissance en juin 2024 et le rechargement réussi du combustible en cours d'exploitation quatre mois plus tard.

«Nous sommes désormais à la tête de la frontière mondiale», a déclaré Xu Hongjie lors de la réunion. «Les lapins commettent parfois des erreurs ou deviennent paresseux. C'est alors que la tortue saisit sa chance».



Les experts considèrent le thorium comme une alternative plus sûre et plus abondante que l'uranium. Il produit moins de déchets radioactifs à longue durée de vie et présente un risque moindre de militarisation.

Associée à la conception des réacteurs à sels fondus – testés pour la première fois par des scientifiques américains dans les années 1960 – cette technologie fonctionne à la pression atmosphérique et est conçue pour limiter elle-même la surchauffe.

L'équipe chinoise s'est fortement appuyée sur des recherches américaines déclassifiées pour développer son système. «Les États-Unis ont laissé leurs recherches accessibles au public, en attendant le bon successeur», a déclaré Xu Hongjie. «Nous avons été ce successeur».

Les chercheurs de l'Institut de physique appliquée du CAS de Shanghai se sont appuyés sur des données historiques, ont recréé des expériences et les ont fait progresser. La construction a commencé en 2018, et l'équipe s'est agrandie jusqu'à compter plus de 400 membres, dont beaucoup ont travaillé pendant les vacances pour respecter le calendrier du projet.

Cette percée s'inscrit dans l'ambition de la Chine de diversifier son portefeuille énergétique. Un plus grand réacteur au thorium de 10 mégawatts est en cours de construction et devrait atteindre la criticité d'ici 2030. La Chine a également annoncé des projets de cargos alimentés au thorium, dans le but de réduire les émissions du transport maritime mondial.

Xu Hongjie a souligné le caractère symbolique de ce développement, en rappelant que le 17 juin marque l'anniversaire du premier essai de bombe à hydrogène par la Chine. «Nous avons choisi la voie la plus difficile, mais la bonne», a-t-il déclaré.

Dans un contexte de regain d'intérêt mondial pour l'innovation nucléaire, l'ancien PDG de Microsoft, Bill Gates, a exhorté les États-Unis à reprendre sa place de leader dans le domaine de l'énergie nucléaire. Plaidant pour des conceptions avancées telles que celles développées par TerraPower, une initiative financée par le milliardaire, ce dernier affirme que le profil évolutif et sans émission de l'énergie nucléaire la rend indispensable à la transition vers des sources d'énergie plus propres.

«Le nucléaire est idéal pour faire face aux changements climatiques, car il constitue la seule source d'énergie sans carbone, évolutive et disponible 24 heures sur 24. Les problèmes des réacteurs d'aujourd'hui, tels que le risque d'accident, peuvent être résolus par l'innovation», s'est exprimé Bill Gates lors d'une conférence TED.

source : Guangming Daily via Crashdebug

https://reseauinternational.net/la-chine-a-mis-en-service-le-premier-reacteur-a-sels-fondus-de-thorium-au-monde-marquant-ainsi-une-etape-importante-pour-linnovation-dans-le-domaine-de-lenergie-nucleaire/
#56
Questions mondiales. / La guerre par d’autres moyens...
Last post by JacquesL - 23 Avril 2025, 04:22:12 PM
La guerre par d'autres moyens. Les taxes douanières de Trump et le dernier pari de l'empire

Publié le avril 23, 2025 par Wayan

Une analyse en profondeur des causes et conséquences de la politique économique menée par Trump

Par Thomas Fazi – Le 15 avril 2025



Au cours des deux dernières semaines, Trump a lancé un boulet de démolition sur l'économie mondiale en annonçant des tarifs douaniers radicaux envers des dizaines de pays. Ce mouvement brusque a fait chuter les marchés boursiers aux États-Unis et à l'étranger, obligeant l'administration à reculer rapidement. Trump a révisé sa politique pour imposer un tarif douanier inférieur et généralisé de 10% (25% pour l'aluminium et l'acier), tout en faisant exception pour la Chine avec un tarif stupéfiant de 145% sur toutes les importations en provenance du pays, l'une des mesures commerciales les plus extrêmes de l'histoire moderne – même si certaines catégories ont ensuite été exemptées.

Cette politique commerciale agressive est étayée par deux objectifs principaux : l'un officiel et l'autre officieux. L'objectif officiel est de réindustrialiser l'économie américaine en relançant l'industrie manufacturière nationale et en réduisant le déficit commercial — un objectif en soi légitime. L'objectif officieux, cependant, est beaucoup plus troublant : blesser économiquement la Chine pour tenter de ralentir ou d'arrêter son ascension en tant que puissance mondiale. Cela s'inscrit dans un schéma plus large et ancien des efforts étasuniens pour préserver leur domination mondiale — économiquement, militairement et géopolitiquement — à pratiquement n'importe quel prix.


Ce qui est encore plus alarmant, c'est que les deux objectifs sont souvent présentés comme des étapes essentielles dans la préparation d'une future guerre contre la Chine — un scénario qui, aussi étrange que cela puisse paraître, est de plus en plus considéré par des éléments de l'establishment américain comme non seulement inévitable, mais peut-être même souhaitable.
Pourtant, sur les deux fronts, le pari de Trump est susceptible d'échouer. Pour commencer, il repose sur un diagnostic fondamentalement erroné du déclin économique de l'Amérique. Le dépérissement de l'industrie américaine n'a pas été causé par la Chine, mais par les élites américaines elles-mêmes. À partir des années 1980, ils ont adopté l'hyper-financiarisation, privilégiant les gains à court terme des marchés financiers par rapport aux investissements à long terme dans la productivité et l'emploi. Ce sont eux qui ont délocalisé la fabrication vers des pays à bas salaires – la Chine en tête – permettant aux entreprises américaines de récolter d'énormes profits tout en décimant l'industrie nationale et les communautés ouvrières. Et ce sont ces mêmes élites qui ont défendu agressivement le régime de libre-échange mondial qui a rendu possible cette délocalisation massive.

Ce n'était pas seulement un projet économique, mais aussi un projet politique : il ne s'agissait pas seulement de donner plus de pouvoir aux entreprises, mais aussi de retirer du pouvoir au peuple, en abandonnant les prérogatives nationales aux mains d'institutions internationales et supranationales et aux bureaucraties supra-étatiques, telles que l'OMC et l'Union européenne. Ces institutions ont réussi à complètement détacher le capital de la démocratie nationale.

Parallèlement, les élites américaines ont exploité le statut du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale, ce qui a effectivement conféré aux États-Unis le "privilège exorbitant" de ne pas avoir à payer pour ses importations, contrairement à tout le monde, car ils pouvaient simplement payer les biens et services étrangers dont il avait besoin avec sa propre monnaie, "imprimée" sans frais.

Bien que ce système ait, dans une certaine mesure, élevé le niveau de vie aux États-Unis – ou plus précisément, amorti le choc de la désindustrialisation et de la stagnation des salaires en offrant aux consommateurs américains un accès à des importations bon marché – il a largement profité aux élites étasuniennes : Wall Street, les multinationales et, surtout, l'establishment de la sécurité nationale. Non seulement le statut de monnaie de réserve du dollar a stimulé la hausse de Wall Street en transformant les États-Unis en puits mondial de capitaux excédentaires ; c'est aussi ce qui a permis aux États-Unis de maintenir un régime de guerre perpétuelle et d'exercer une domination financière sur une grande partie du monde, utilisant ce privilège comme une arme pour ses propres objectifs économiques et géopolitiques.

Cependant, pour les États-Unis, soutenir la monnaie de réserve primaire mondiale impliquait également des déficits commerciaux permanents afin de satisfaire le besoin mondial en dollars américains, érodant ainsi davantage la capacité industrielle et manufacturière des États-Unis. C'est pourquoi la part de l'industrie manufacturière dans l'emploi américain a diminué régulièrement au cours des cinquante dernières années — bien avant même le début de l'essor industriel de la Chine. Mais c'était une décision consciente de la classe dirigeante américaine, qui a choisi la domination impériale plutôt que la compétitivité économique.

Le coût de ce choix n'a pas été supporté uniquement par les centaines de millions de personnes dans le monde soumises à l'agression économique et militaire américaine, il a également été payé par les travailleurs, agriculteurs, producteurs et petites entreprises américaines, laissés pour compte dans le sillage d'un système conçu pour servir les intérêts des élites. Ce fut une guerre de classe mondiale, orchestrée par l'élite impériale américaine, ciblant les travailleurs partout — à la fois au-delà des frontières américaines et en leur sein.

Cependant, ce système de rente impériale mondiale a fini par s'effondrer, pour des raisons domestiques et géopolitiques. Sur le plan intérieur, les élites américaines ont fait peu, voire rien, pour fournir à des millions de cols bleus qui ont perdu leur emploi les moyens d'en obtenir de nouveaux qui payaient au moins aussi bien, ce qui a conduit de nombreux travailleurs à devenir des chômeurs permanents ou à être contraints à des emplois précaires et mal rémunérés dans le secteur des services, provoquant une stagnation ou une baisse de leurs salaires. Cela a alimenté l'insécurité sociale et les inégalités, perturbé les communautés, érodé la cohésion sociale — et finalement déclenché une réaction "populiste" contre la mondialisation qui s'est cristallisée autour de Donald Trump.

Pendant ce temps, sur le plan géopolitique, quelque chose s'est produit que les élites américaines n'avaient pas prédit : la Chine n'a pas suivi ce scénario. Pour la toute première fois, un pays non occidental a utilisé le régime de globalisation dirigé par les États-Unis pour gravir les échelons de la chaîne de valeur mondiale. Cela n'était pas censé arriver. D'un point de vue américain et occidental plus large, l'objectif sous-jacent de la globalisation était précisément de maintenir les pays en développement coincés au bas de la chaîne de valeur mondiale en assurant un transfert continu de richesses et de ressources du Sud vers le Nord. C'était effectivement une entreprise néocoloniale. Comme l'a récemment déclaré JD Vance : "L'idée de la globalisation était que les pays riches progresseraient plus haut dans la chaîne de valeur, tandis que les pays pauvres produiraient des choses simples".

La Chine, cependant, avait d'autres plans : contrairement à d'autres pays en développement, elle a conservé le contrôle de sa trajectoire de développement ; institutionnellement, idéologiquement et économiquement. Elle a rejeté les réformes néolibérales dictées par l'Occident, le soi-disant Consensus de Washington, en faveur d'un modèle capitaliste d'État (ou socialiste de marché) où l'État conserve le contrôle des industries clés, du secteur bancaire, des infrastructures et de la planification stratégique. Cela a permis à la Chine de gravir rapidement les échelons de la chaîne de valeur mondiale, devenant un concurrent sérieux des entreprises occidentales dans de multiples secteurs.

Mais les conséquences allaient bien au-delà de l'économie. Compte tenu de l'ampleur et de la population de la Chine, son évasion réussie de la subordination néocoloniale a fondamentalement perturbé des siècles d'hégémonie occidentale, en devenant une puissance mondiale capable de défier la domination américaine ; non seulement sur le plan économique, mais dans les domaines de la technologie, de la géopolitique, de la défense et de la gouvernance mondiale.

Il est important de souligner, cependant, que ce processus n'était pas motivé par l'hostilité envers les États-Unis ou l'Occident – ou par le désir de remplacer les premiers en tant qu'hégémon mondial -mais par les propres priorités de développement national de la Chine. À la base, il s'agissait d'un effort de modernisation du pays et d'amélioration du niveau de vie ; et elle a réussi à une échelle sans précédent, sortant près d'un milliard de personnes de la pauvreté en quelques décennies seulement. Il s'agit d'une réduction de la pauvreté nationale la plus remarquable de l'histoire de l'humanité.

La perturbation géopolitique actuelle est en grande partie un sous-produit de cet effort de développement extraordinaire ; un résultat inévitable du retour de la Chine à la position économique centrale qu'elle occupait historiquement sur la scène mondiale pendant plus de mille ans avant son assujettissement par des puissances étrangères au XIXe et au début du XXe siècles. La montée en puissance de la Chine n'est pourtant pas intrinsèquement une menace pour les moyens de subsistance des populations du monde entier, y compris en Occident. Au contraire, elle a eu un impact profondément positif sur le développement économique mondial, en particulier dans les pays du Sud.

Elle a alimenté une demande massive de ressources naturelles et de biens de consommation, stimulé les investissements dans les infrastructures et les zones manufacturières à travers les continents, créé des sources alternatives de financement du développement et de nouvelles institutions financières mondiales, et intégré plus profondément les économies en développement dans les chaînes d'approvisionnement régionales et mondiales. Dans l'ensemble, elle a été un énorme moteur de croissance mondiale. Peut-être plus important encore, la montée en puissance de la Chine a permis aux pays en développement de s'autonomiser en leur offrant plus d'options diplomatiques et économiques ; dans le nouveau monde multipolaire, ces pays ne sont plus obligés de choisir entre "s'aligner sur l'Occident ou être isolés", mais sont beaucoup plus libres de poursuivre leurs propres programmes de développement, selon leurs propres conditions.

L'impact sur les sociétés occidentales a, bien sûr, été plus multiforme. S'il est vrai que le soi-disant "choc chinois" a contribué à l'évidement de l'industrie manufacturière et aux pertes d'emplois généralisées, en particulier aux États=Unis, ce n'était pas le résultat de la Chine "arrachant" ces emplois à l'Amérique, comme le prétendent Trump et d'autres. Au contraire, l'externalisation de la production vers la Chine (et d'autres pays à bas coûts) fut une stratégie délibérée, activement poursuivie par les élites politiques et corporatives américaines, qui ont tiré d'énormes profits du processus, les communautés ouvrières domestiques en supportant les coûts.

En effet, les élites américaines auraient probablement continué à embrasser la globalisation si la Chine était restée satisfaite du rôle subalterne qui lui était assigné dans la division mondiale du travail ; celui de fabriquer des produits pour les multinationales occidentales. Ce n'est que lorsque la Chine a refusé de respecter les règles et a commencé à tracer sa propre voie de développement autocentré, déstabilisant ainsi l'ordre hégémonique dirigé par les États-Unis – un ordre dont ces élites ont longtemps profité, en grande partie en s'appuyant sur les travailleurs chinois eux-mêmes – qu'ils ont commencé à le présenter comme un "rival systémique" dont les États-Unis devaient se "dissocier". Cette préoccupation n'étant pas du tout un soudain élan de sympathie pour le sort des travailleurs américains.

Les perturbations de la chaîne d'approvisionnement mondiale déclenchées par la pandémie de Covid-19, associées à la fracturation géopolitique accélérée par la guerre en Ukraine, n'ont fait qu'aggraver les tensions entre les États-Unis et la Chine, jetant les bases de la guerre commerciale à part entière menée actuellement par Trump. Comme nous l'avons déjà noté, réindustrialiser les États-Unis et réduire l'hyper-globalisation sont des objectifs significatifs et légitimes ; à la fois du point de vue des travailleurs américains et de la sécurité nationale. Ce n'est pas parce que la Chine est intrinsèquement un ennemi, mais parce que réduire la dépendance excessive à l'égard des chaînes d'approvisionnement lointaines pour les biens essentiels est simplement une question de bon sens.

Cependant, pour que cette stratégie réussisse, elle doit reposer sur un diagnostic précis du problème et un remède efficace. La politique de Trump, cependant, échoue sur ces deux points. Tout le récit de son administration est basé sur l'idée que l'élimination de la dépendance des États-Unis en matière de fabrication et d'importation est le résultat du fait que d'autres pays, au premier rang desquels la Chine, "pillent" et "profitent" de l'Amérique, comme l'a dit Trump :

CiterPendant des décennies, notre pays a été pillé, ravagé et violé par des nations proches et lointaines, amies et ennemies. Des métallurgistes américains, des ouvriers de l'automobile, des agriculteurs et des artisans qualifiés, nous en avons beaucoup parmi nous aujourd'hui. Ils ont vraiment gravement souffert. Ils ont regardé avec angoisse les dirigeants étrangers voler nos emplois, les tricheurs étrangers saccager nos usines et les charognards étrangers déchirer notre rêve américain autrefois magnifique.

C'est de la manipulation à grande échelle : la plus grande puissance économique et militaire du monde joue maintenant la victime et blâme les autres pour les conséquences de ses propres politiques menées par l'élite et de la guerre de classe menée par les classes dirigeantes américaines contre leurs concitoyens.

Pour rééquilibrer l'économie américaine, il faut s'attaquer aux véritables racines structurelles de son déclin : l'hyper-financiarisation, le sous-investissement chronique dans l'industrie nationale, la surexploitation impériale et – peut-être le plus crucial – le statut de monnaie de réserve mondiale du dollar américain.

La relance de l'industrie manufacturière américaine n'est pas simplement une question de taxes douanières ou de politiques de délocalisation ; cela exige l'abandon de la suprématie du dollar et, par extension, des fondements impériaux de la puissance américaine. En substance, il faudrait que les États-Unis adoptent la multipolarité et évoluent vers un statut de nation plus "normale" en devenant une puissance régionale parmi d'autres puissances régionales, plutôt qu'un gardien de l'ordre économique mondial – en s'engageant avec d'autres pays, en premier lieu la Chine, pour gérer la transition vers un système commercial et financier mondial post-dollar. À la fois au niveau mondial et aux États-Unis, cela profiterait à pratiquement tout le monde ; à l'exception des élites occidentales qui ont eux-mêmes mis le pays dans ce pétrin.

Malheureusement, ce n'est pas la voie suivie par l'administration Trump. Au contraire, Trump a adopté à plusieurs reprises une position hostile envers les BRICS, exprimant ouvertement son opposition à l'émergence d'une monnaie de réserve alternative ou d'un panier de réserves. Il a clairement indiqué que de tels discours devaient cesser et qu'il ferait tout ce qu'il faudrait pour que le dollar américain reste la monnaie de réserve dominante dans le monde, reflétant son ambition que les États-Unis récupèrent leur position au sommet de la hiérarchie mondiale. Pourtant, cet objectif est fondamentalement incompatible avec l'objectif déclaré de Trump de réduire le déficit commercial.

Malgré tout, son administration semble penser que les États-Unis peuvent vendre leur gâteau et le manger aussi, c'est-à-dire conserver le statut dominant du dollar tout en forçant simultanément les pays à subventionner la réindustrialisation de l'économie américaine. En effet, dans un discours remarquable, Steve Miran, président du Conseil des conseillers économiques, a fait valoir que d'autres pays devraient indemniser les États-Unis pour le "fardeau" qu'ils supportent en fournissant au monde un "bien public mondial" ; à savoir, l'utilisation du dollar américain en tant que monnaie de réserve mondiale et le "parapluie de sécurité" qu'il sous-tend. Selon Miran, une telle compensation pourrait prendre la forme d'accepter les tarifs américains sans représailles, d'augmenter les importations de produits américains ou même — comme il l'a dit — "simplement d'émettre des chèques au Trésor qui nous aident à financer ces biens publics mondiaux".

En d'autres termes, plutôt que de renoncer aux privilèges extractifs étasuniens pour mieux se concentrer sur la reconstruction d'une base industrielle, l'administration Trump exige en fait que le reste du monde paie un tribut impérial pour les supposés "avantages" de protection économique et militaire américaine ; compenser l'Amérique pour les "fardeaux" de sa domination mondiale – tout en insistant simultanément pour que les autres pays s'alignent sur les États-Unis dans sa guerre commerciale contre la Chine. Comme l'a dit Scott Bessent, secrétaire au Trésor de Trump, les pays qui ne se conformeront pas aux exigences américaines seront désignés comme des "ennemis", ce qui implique qu'ils pourraient faire face non seulement à des représailles économiques, mais également à des formes de pression non économiques, y compris la coercition militaire.

De toute évidence, la politique douanière de Trump va bien au-delà de la réduction du déficit commercial américain ; elle représente une tentative désespérée de préserver la domination économique, militaire et géopolitique américaine à tout prix en utilisant la coercition économique contre presque tous les pays de la planète et la Chine en particulier. C'est, par essence, la continuation (ou plutôt l'anticipation) de la guerre par d'autres moyens.

Cependant, c'est une guerre que les États-Unis sont destinés à perdre, pour plusieurs raisons. Pour commencer, la capacité des États-Unis à tirer parti des droits de douane pour exercer une pression économique sur d'autres pays est beaucoup plus limitée qu'auparavant : malgré leur rôle historique de "consommateur de dernier recours" dans le monde, les États-Unis représentent aujourd'hui moins de 15% des importations mondiales, à peu près le même pourcentage que la Chine, qui est devenue le plus grand partenaire commercial de plus de 150 nations. En termes simples, le marché américain n'est plus aussi important qu'il l'était autrefois.

Dans ce contexte, forcer le monde à choisir entre les États-Unis et la Chine n'est pas une bonne entrée en matière. En effet, comme l'a fait valoir le professeur Warwick Powell, la conséquence la plus probable des droits de douane américains – et des contre-mesures de la Chine – est que les consommateurs et les entreprises chinoises, confrontés à la hausse du coût des produits américains, se tourneront de plus en plus vers des fournisseurs alternatifs d'autres parties du monde. Ce changement sera facilité par les barrières tarifaires relativement plus faibles de la Chine et pourrait constituer un coussin crucial pour les pays touchés par la guerre commerciale de Trump, aidant à absorber certaines des retombées économiques négatives des taxes douanières de Trump.

Pendant ce temps, il est hautement improbable que la plupart des pays – en particulier les pays du Sud, où de nombreux pays sont déjà membres des BRICS ou aspirent à y entrer — sapent volontairement leurs propres intérêts économiques en adoptant le programme de Washington contre la Chine. Rares sont ceux qui sont prêts à réduire leurs importations en provenance (ou à compromettre leurs exportations vers) l'un des plus grands partenaires commerciaux du monde simplement pour répondre aux ambitions géopolitiques de Trump. En fait, alors que la Chine se positionne comme un défenseur du système commercial multilatéral face aux tentatives de Trump de le démanteler, nous verrons probablement des pays du Sud renforcer leurs liens commerciaux bilatéraux et multilatéraux, non seulement les uns avec les autres mais avec la Chine elle-même.

Plutôt que d'isoler la Chine, ces taxes renforceront probablement ses relations commerciales avec la majorité mondiale, dynamiseront davantage les BRICS, accéléreront le découplage en cours de l'architecture commerciale et financière dominée par le dollar et renforceront la transition vers un ordre mondial multipolaire. Même l'Union européenne, qui s'est historiquement alignée sur les États-Unis pour sa politique chinoise, cherche maintenant un engagement économique plus étroit avec Pékin – d'autant plus que les États-Unis apparaissent comme un partenaire de plus en plus erratique, peu fiable et carrément menaçant. Ce sont les États-Unis qui risquent d'être (davantage) isolés du reste du monde, y compris potentiellement de certains de ses satellites européens, pas la Chine. En bref, en termes géopolitiques, les taxes douanières finiront par produire exactement le contraire de ce que Trump avait prévu. Un peu comme les sanctions occidentales contre la Russie, qui n'ont fait que pousser Moscou à une coopération plus approfondie avec le monde non occidental.

Les taxes douanières et la guerre commerciale à grande échelle de Trump contre la Chine donneront-ils de bons résultats pour les États-Unis en termes strictement économiques ? Cela aussi semble peu probable. Une grande partie de ce qui est étiqueté comme "exportations chinoises" vers les États-Unis sont, en réalité, des produits américains fabriqués en Chine, ce qui signifie que la part du lion de la valeur est capturée par les sociétés américaines. En conséquence, ce sont ces mêmes entreprises qui risquent d'être les plus lésées par les taxes.

C'est pourquoi Trump, probablement sous la forte pression des entreprises américaines de haute technologie, n'a pas tardé à annoncer des exemptions pour les smartphones, ordinateurs et autres appareils électroniques importés de Chine – bien qu'il ait également suggéré que les exemptions pourraient être de courte durée. Cela souligne une réalité clé : si Trump est sérieux au sujet du retour de l'industrie manufacturière aux États-Unis, l'un de ses plus grands défis sera d'obliger les entreprises américaines à subir un poids financier au service d'objectifs économiques plus larges. Pendant ce temps, les tarifs de rétorsion de la Chine de 125% sur tous les produits américains saperont inévitablement les exportations américaines vers ce pays, entravant davantage la production et les marges bénéficiaires des entreprises américaines. Ainsi, à court terme, les États-Unis paieront probablement un prix économique nettement plus élevé pour la guerre commerciale avec la Chine que la Chine elle-même.

Les défis logistiques et économiques à plus long terme liés au rajeunissement et à la relocalisation de la fabrication américaine sont encore plus importants. La fabrication moderne nécessite généralement des machines et des intrants intermédiaires provenant d'un large éventail de pays. Selon l'Association nationale des fabricants des États-Unis, un pourcentage stupéfiant de 56% des marchandises importées aux États-Unis sont en fait des intrants de fabrication, dont beaucoup proviennent de la Chine elle-même. Pour établir une base manufacturière viable, les États-Unis devront soit importer ces intrants – auquel cas les droits de douane sont totalement contre- productifs – soit investir massivement dans la construction de chaînes d'approvisionnement nationales à partir de zéro. Ce n'est pas un exploit impossible, mais c'est un exploit qui prendra du temps, techniquement complexe et extrêmement coûteux.

Il est illusoire de penser que des taxes douanières stimuleront comme par magie le genre de changements structurels nécessaires pour relancer l'industrie manufacturière américaine. Pour y parvenir, il ne faudrait rien de moins qu'une refonte radicale du modèle économique américain. Une refonte qui, ironiquement, implique d'emprunter une page ou deux du propre livre de la Chine. Comme nous l'avons déjà noté, et contrairement au récit de Trump, la Chine n'est pas devenue le premier producteur mondial dans des secteurs clés en s'engageant dans des soi-disant "pratiques commerciales déloyales" comme les subventions, des pratiques qui, en fait, sont répandues dans toutes les économies avancées, y compris les États-Unis.

Le succès de la Chine est plutôt enraciné dans les caractéristiques distinctives de son modèle économique : une gestion à long terme et dirigée par l'État de la politique industrielle et de la planification stratégique, y compris le contrôle public sur le système financier et les industries clés. Ce modèle permet à l'État chinois de mobiliser des ressources, de coordonner les investissements et d'orienter le développement technologique d'une manière que le capital privé aux États-Unis, motivé principalement par le profit à court terme sans ancrage dans aucune stratégie nationale à long terme, est incapable d'égaler.

La leçon est claire : si les États-Unis veulent reconstruire leur base manufacturière, ils doivent rompre une fois pour toutes avec le néolibéralisme et la tyrannie du capital privé au lieu de s'engager dans une guerre autodestructrice contre la Chine. Dans l'état actuel des choses, cependant, il y a peu d'indications qu'un tel changement soit politiquement viable sous Trump ou aux États-Unis plus généralement. Comme Michael Hudson l'a récemment écrit :

CiterL'histoire [de Trump], et peut-être même sa conviction, est que les tarifs à eux seuls peuvent relancer l'industrie américaine. Mais il n'a pas l'intention de s'attaquer aux problèmes qui ont causé la désindustrialisation de l'Amérique en premier lieu. Il n'y a aucune reconnaissance de ce qui a fait le succès du programme industriel américain original et de celui de la plupart des autres pays. Ce programme reposait sur des infrastructures publiques, une augmentation des investissements industriels privés et des salaires protégés par des droits de douane, ainsi qu'une réglementation gouvernementale stricte. La politique de Trump est totalement l'inverse : réduire la taille du gouvernement, affaiblir la réglementation publique et vendre les infrastructures publiques pour aider à payer les réductions d'impôt sur le revenu de ses donateurs.

Cela ne devrait pas nous surprendre : en tant que manifestation de ce vaste problème, l'emprise oligarchique sur l'économie américaine, Trump ne peut pas lui offrir de remède.

Thomas Fazi

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

https://lesakerfrancophone.fr/la-guerre-par-dautres-moyens-les-taxes-douanieres-de-trump-et-le-dernier-pari-de-lempire
#57
Questions mondiales. / Donnons naissance au Nouvel O...
Last post by JacquesL - 23 Avril 2025, 12:31:51 PM
Donnons naissance au Nouvel Ordre International

Publié le avril 23, 2025 par Wayan

Par Jeffrey D. Sachs – Le 11 avril 2025 – Source Unz Review



Écrivant dans sa cellule de prisonnier politique, dans l'Italie fasciste après la Première Guerre mondiale, le philosophe Antonio Gramsci déclarait : « La crise consiste précisément dans le fait que l'ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître ; dans cet interrègne, une grande variété de symptômes morbides apparaît. » Un siècle plus tard, nous sommes dans un autre interrègne, et les symptômes morbides sont partout. L'ordre dirigé par les États-Unis a pris fin, mais le monde multipolaire n'est pas encore né. La priorité urgente est de donner naissance à un nouvel ordre multilatéral capable de maintenir la paix et la voie du développement durable.

Nous sommes à la fin d'une longue vague d'histoire humaine qui a commencé avec les voyages de Christophe Colomb et Vasco de Gama il y a plus de 500 ans. Ces voyages ont initié plus de quatre siècles d'impérialisme européen qui ont culminé avec la domination mondiale de la Grande-Bretagne, de la fin des guerres napoléoniennes (1815) au déclenchement de la Première Guerre mondiale (1914). Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont revendiqué le manteau en tant que nouvelle hégémonie mondiale. L'Asie a été mise de côté pendant cette longue période. Selon des estimations macroéconomiques largement utilisées, l'Asie produisait 65% de la production mondiale en 1500, mais en 1950, cette part était tombée à seulement 19% (contre 55% de la population mondiale).

Au cours des 80 années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, l'Asie a retrouvé sa place dans l'économie mondiale. Le Japon a ouvert la voie avec une croissance rapide dans les années 1950 et 1960, suivi des quatre "tigres asiatiques" (Hong Kong, Singapour, Taïwan et Corée) à partir des années 1960 et 1970, puis de la Chine à partir de 1980 et de l'Inde à partir de 1990. À l'heure actuelle, l'Asie représente environ 50% de l'économie mondiale, selon les estimations du FMI.

Le monde multipolaire naîtra lorsque le poids géopolitique de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique latine correspondra à leur poids économique croissant. Ce changement nécessaire de géopolitique a été retardé car les États-Unis et l'Europe s'accrochent à des prérogatives dépassées, intégrées dans les institutions internationales, et à leurs mentalités dépassées. Même aujourd'hui, les États-Unis intimident le Canada, le Groenland, le Panama et d'autres pays de l'hémisphère occidental et menacent le reste du monde de tarifs unilatéraux et de sanctions qui violent de manière flagrante les règles internationales.

L'Asie, l'Afrique et l'Amérique latine doivent se serrer les coudes pour élever leur voix collective et leurs votes à l'ONU afin d'inaugurer un nouveau système international équitable. Une institution cruciale qui a besoin d'être réformée est le Conseil de sécurité des Nations Unies, étant donné sa responsabilité unique de maintenir la paix, en vertu de la Charte des Nations Unies. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies (le P5), la Grande-Bretagne, la Chine, la France, la Russie et les États-Unis, reflètent le monde de 1945 et non de 2025. Il n'y a pas de sièges permanents pour l'Amérique latine ou l'Afrique, et l'Asie ne détient qu'un siège permanent sur les cinq, bien qu'elle abrite près de 60% de la population mondiale. Au fil des ans, de nombreux nouveaux membres permanents potentiels du Conseil de sécurité des Nations Unies ont été proposés, mais les P5 existants ont fermement conservé leur position privilégiée.

La restructuration appropriée du Conseil de sécurité de l'ONU sera frustrée pendant les années à venir. Pourtant, il y a un changement crucial qui est à portée immédiate et qui servirait le monde entier. Selon toute métrique, l'Inde mérite indiscutablement un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies. Compte tenu des antécédents exceptionnels de l'Inde en matière de diplomatie mondiale, son admission au Conseil de sécurité des Nations Unies élèverait également une voix cruciale pour la paix et la justice dans le monde.

À tous égards, l'Inde est une grande puissance. L'Inde est le pays le plus peuplé du monde, ayant dépassé la Chine en 2024. L'Inde est la troisième économie mondiale mesurée en prix internationaux (parité de pouvoir d'achat), à 17 000 milliards de dollars, derrière la Chine (40 000 milliards de dollars) et les États-Unis (30 000 milliards de dollars). L'Inde est une grande économie à la croissance la plus rapide au monde, avec une croissance annuelle d'environ 6% par an. Le PIB de l'Inde (en PPA) devrait dépasser celui des États-Unis d'ici le milieu du siècle. L'Inde est un pays doté de l'arme nucléaire, un innovateur en technologie numérique et un pays doté d'un programme spatial de premier plan. Aucun autre pays mentionné comme candidat à un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies ne se rapproche des lettres de créance de l'Inde pour un siège.

On peut en dire autant du poids diplomatique de l'Inde. La diplomatie habile de l'Inde a été démontrée par la superbe direction indienne du G20 en 2023. L'Inde a habilement géré un G20 extrêmement réussi malgré la fracture amère en 2024 entre la Russie et les pays de l'OTAN. Non seulement l'Inde a atteint un consensus au sein du G20, mais elle est entrée dans l'histoire en accueillant l'Union africaine en tant que nouveau membre permanent du G20.

La Chine traîne les pieds pour soutenir un siège permanent de l'Inde au Conseil de sécurité des Nations Unies, protégeant sa propre position unique en tant que seule puissance asiatique du P5. Pourtant, les intérêts nationaux vitaux de la Chine seraient bien servis et renforcés par l'accession de l'Inde à un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies. C'est d'autant plus le cas que les États-Unis mènent un ultime effort vicieux par le biais de droits de douane et de sanctions pour bloquer la montée durement gagnée de la prospérité économique et des prouesses technologiques de la Chine.

En soutenant l'Inde au Conseil de sécurité des Nations Unies, la Chine établirait de manière décisive que la géopolitique est en train d'être refaite pour refléter le véritable monde multipolaire. Alors que la Chine créerait un pair asiatique au Conseil de sécurité des Nations Unies, elle gagnerait également un partenaire essentiel pour surmonter la résistance des États-Unis et de l'Europe à ce changement géopolitique. Si la Chine demandait l'adhésion permanente de l'Inde au Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie serait immédiatement d'accord, tandis que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France voteraient également pour l'Inde.

Les crises géopolitiques américaines de ces dernières semaines – abandon de la lutte contre le changement climatique, attaque des Objectifs de développement durable et imposition unilatérale de taxes douanières en violation des règles fondamentales de l'OMC – reflètent les véritables "symptômes morbides" d'un ordre ancien mourant. Il est temps de faire place à un ordre international véritablement multipolaire et juste.

Jeffrey D. Sachs

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

https://lesakerfrancophone.fr/donnons-naissance-au-nouvel-ordre-international
#58
Afrique / Israël, des deux côtés de la g...
Last post by JacquesL - 23 Avril 2025, 12:15:16 PM
Israël, des deux côtés de la guerre civile au Soudan, fait désormais face à l'Iran



par Robert Inlakesh

Les Émirats arabes unis et Israël espéraient remporter des victoires stratégiques au Soudan. Mais Téhéran pourrait avoir déjoué ces ambitions.

Les Émirats arabes unis et Israël espéraient remporter des victoires stratégiques au Soudan, en profitant de la chute de l'ancien dictateur du pays et de la descente vers la guerre civile. Mais des images satellite récemment publiées suggèrent que les liens renouvelés de Téhéran avec les forces armées soudanaises (SAF) du gouvernement central de la République du Soudan pourraient mettre à mal ces ambitions.

Les images satellites, initialement rapportées par la chaîne de télévision d'État russe RT, révèlent un vaste complexe de tunnels souterrains sous le contrôle des SAF, construit avec l'aide du Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC) d'Iran.

L'installation, dotée de 12 entrées fortifiées, est située sur un terrain montagneux et reflète les bases de missiles iraniennes conçues pour résister aux bombardements aériens.

Cela a accru les inquiétudes à Tel-Aviv et à Abou Dhabi concernant l'influence croissante de l'Iran au Soudan.

Contexte d'une guerre civile

Après la destitution du président soudanais Omar el-Béchir en avril 2019, suite à un coup d'État militaire déclenché par de vastes manifestations populaires, les acteurs régionaux, notamment les Émirats arabes unis et Israël, ont rapidement réagi pour tirer profit d'un pays en pleine mutation politique. [La crise humanitaire que traverse le pays est classée parmi les plus graves au monde.]

Malgré les efforts diplomatiques pour empêcher un conflit ouvert, le Soudan a sombré dans la guerre civile en avril 2023. Les SAF, dirigées par Abdel Fattah al-Burhan, ont affronté les Forces de soutien rapide (RSF) contre-coup d'État, une puissante faction paramilitaire enracinée dans les tristement célèbres milices Janjaweed qui étaient autrefois fidèles à Bashir et ont combattu au nom de son régime.

La RSF est dirigée par le chef de guerre milliardaire Mohamed Hamdan Dagalo, plus connu sous le nom de Hemedti.

Les Émirats arabes unis ont apporté leur soutien à Hemedti et au RSF – malgré leurs crimes de guerre bien documentés – dans le cadre de la campagne plus large d'influence d'Abou Dhabi dans la Corne de l'Afrique.

Le soutien des Émirats arabes unis était si important que la page Facebook officielle d'Hemedti aurait été gérée depuis les Émirats.

Israël, quant à lui, a travaillé en étroite collaboration avec l'administration Trump au cours de son premier mandat pour faire pression sur les nouveaux dirigeants du Soudan afin qu'ils normalisent leurs relations avec Tel-Aviv.

En échange, Washington a proposé de retirer le Soudan de la liste américaine des États soutenant le terrorisme, d'annuler ses dettes et de lever les sanctions.

Tandis que les négociations de normalisation progressaient, Israël renforçait son empreinte politique et ses services de renseignement au Soudan. Hemedti a signé un contrat de 6 millions de dollars avec un cabinet de lobbying canadien fondé par l'ancien agent de renseignement israélien Ari Ben-Menashe. Les RSF, qu'il finance, se sont positionnées comme opposantes aux «islamistes radicaux» et ont également ouvertement plaidé en faveur de la normalisation avec Israël.


Trump s'entretient par téléphone avec le président du Conseil de souveraineté du Soudan,
Abdel Fattah al-Burhan, le Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok et le Premier
ministre israélien Benjamin Netanyahou, pour discuter de la reconnaissance d'Israël
par le Soudan, le 23 octobre 2020

[En janvier 2021, les nouveaux dirigeants du Soudan ont rejoint les traîtres arabes : Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc dans la normalisation des relations avec Israël.]

Lorsque la guerre civile a éclaté en 2023, Israël s'est rapidement présenté comme un médiateur potentiel, invoquant ses liens avec les deux camps. Le ministère israélien des Affaires étrangères a très tôt exprimé son soutien au général al-Burhan et aux Forces armées soudanaises. Mais en réalité, le Mossad était réputé favorable aux Forces armées soudanaises d'Hemedti et aurait entretenu des contacts étroits avec lui à Khartoum.

Un rapport d'enquête de Haaretz paru en 2022 affirmait que «une technologie de surveillance de pointe, fabriquée dans l'Union européenne et susceptible de faire pencher la balance au Soudan», avait été livrée par jet privé à la RSF, l'organisation anti-coup d'État. Le logiciel espion Predator proviendrait du consortium Intellexa, dont la société mère, Cytrox, a été fondée par l'ancien agent de renseignement israélien Tal Dilian.

Les motivations d'Israël au Soudan

Selon Israel Hayom, le quotidien le plus lu du pays, le Soudan était considéré comme la porte d'entrée stratégique d'Israël vers l'Afrique – et une solution possible à son dilemme intérieur : expulser d'Israël vers le Soudan quelque 150 000 demandeurs d'asile africains (se disant juifs noirs).

Israël et les Émirats arabes unis occupent également l'île stratégique de Socotra au Yémen, ce qui témoigne d'un programme commun dans la région.

Malgré les liens étroits de Téhéran avec Khartoum dans les années 1990, la République islamique a été progressivement expulsée d'Afrique du Nord-Est, conduisant à une rupture mutuelle des liens en 2016.

Cependant, la guerre civile semble avoir insufflé une nouvelle vie aux relations irano-soudanaises.

En juillet 2024, l'Iran avait officiellement rétabli ses liens avec les SAF – le gouvernement internationalement reconnu – suite aux appels à un soutien militaire urgent du général al-Burhan, dont les forces semblaient perdre la guerre contre les RSF.

En octobre, la SAF avait réussi à renverser la tendance en capturant des routes et des chaînes de montagnes d'importance stratégique.

En septembre 2024, le Centre international de Bruxelles a soutenu dans un rapport que la livraison par l'Iran de drones Mohajer-6 et Ababil pourrait avoir changé le cours de la guerre et pourrait profondément affecter les relations israélo-soudanaises.

Le rapport souligne également que, malgré la normalisation des relations avec Israël, le discours des Forces armées soudanaises (SAF) a pris un tournant nettement anti-israélien depuis le déclenchement de la guerre israélienne contre Gaza. L'engagement croissant de l'Iran, selon le rapport, «pourrait diversifier les partenariats iraniens en matière de sécurité et promouvoir sa «diplomatie des drones»».


Les funérailles du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à l'Université de Téhéran, le 1er août 2024,
avec Ali Khamenei dirigeant la prière.

Les craintes israéliennes

En décembre, la Fondation conservatrice américaine Jamestown a rapporté que l'Iran visait à établir une base navale au Soudan et a affirmé que ses livraisons de drones aux SAF avaient déjà modifié l'équilibre dans les batailles clés.

En février, le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ali Yusuf, et son homologue iranien, Abbas Araghchi, ont annoncé un accord visant à stimuler les échanges commerciaux, à renforcer la coordination diplomatique et à impliquer l'Iran dans les efforts de reconstruction d'après-guerre. En réaction, les responsables israéliens ont commencé à exprimer leurs inquiétudes aux médias locaux.

La principale crainte d'Israël est que le Soudan redevienne une plaque tournante pour les transferts d'armes du CGRI iranien vers des groupes comme le Hamas et le Hezbollah. Par le passé, le Soudan avait servi de corridor pour les transferts d'armes vers les militants palestiniens.

En décembre 2023 encore, Israël aurait mené une opération de renseignement ratée pour localiser un ancien général soudanais accusé de fournir des armes au Hamas.

Suite à la publication d'images satellite montrant une base souterraine fortifiée, de nouvelles images aériennes ont fait surface suggérant que le Soudan exploite des systèmes radar VHF iraniens «Malta AI Fajr-1» le long de sa côte de la mer Rouge.

Si ces développements se confirment, ils laissent entrevoir un réalignement régional plus large, dans lequel l'Iran, même s'il perd du terrain en Syrie, continue de construire des alliances aux dépens d'Israël.

source : MintPress News via La Cause du Peuple


https://reseauinternational.net/israel-des-deux-cotes-de-la-guerre-civile-au-soudan-fait-desormais-face-a-liran/
#59
Suicide dirigé / Le projet de blocus de la mer ...
Last post by JacquesL - 23 Avril 2025, 11:45:53 AM
Le projet de blocus de la mer Baltique et le rôle des États baltes dans ce contexte



par Thomas Röper

Depuis des mois, il est question en Europe de fermer la mer Baltique aux navires russes. C'est déjà le cas à titre expérimental et, dans le même temps, les États baltes jouent un rôle important dans les provocations pour amener la Russie à la guerre.

Ces derniers jours, le rôle des États baltes, en particulier de l'Estonie, dans la perturbation des pourparlers de paix entre les États-Unis et la Russie est devenu de plus en plus clair. Les faucons européens qui veulent unir leurs forces dans une «coalition de volontaires» contre la Russie et envoyer des troupes en Ukraine ne sont pas intéressés par la paix en Ukraine, mais par l'escalade de la guerre contre la Russie. Leur objectif est d'affaiblir durablement la Russie ou, idéalement, de la détruire en tant qu'État, ce qui est d'ailleurs ouvertement déclaré. La paix en Ukraine serait dès lors contre-productive.

Ce n'est pas une insinuation malveillante de ma part ; cela a été ouvertement dit. Je dois donc donner quelques exemples avant d'entrer dans le vif du sujet : dans quelle mesure les préparatifs de guerre des Européens dans la région de la Baltique sont-ils déjà concrets ?

«La paix est plus dangereuse que la guerre»

La Première ministre danoise Mette Frederiksen était à Kiev fin février et a déclaré qu'une résolution pacifique du conflit en Ukraine pourrait être plus dangereuse que la guerre. Elle a ajouté qu'il est logique que de nombreuses personnes préfèrent une solution pacifique ou un cessez-le-feu, mais que la paix en Ukraine serait en fait plus dangereuse que la guerre actuelle.

Frederiksen a expliqué que l'administration américaine de Donald Trump crée de l'incertitude au sujet de l'OTAN, de l'UE et du conflit en Ukraine. Elle doute également que le président russe Vladimir Poutine soit favorable à un accord de paix. La première ministre danoise a donc appelé les États européens à franchir les lignes rouges «qu'ils se sont eux-mêmes imposées», «avant qu'il ne soit trop tard».

Il s'agissait clairement d'un appel à permettre à l'Ukraine d'attaquer des cibles à l'intérieur de la Russie et d'envoyer les armes nécessaires, telles que les missiles de croisière allemands Taurus. Toutefois, comme nous le verrons plus tard, elle aurait pu exiger beaucoup plus.

Elle n'a rencontré aucune opposition de la part de l'Europe. Au contraire, la «coalition des volontaires», mise en place par la France et la Grande-Bretagne, envisage d'envoyer des troupes en Ukraine. Entre-temps, on ne parle plus ouvertement de «troupes de maintien de la paix», mais de «troupes de soutien».

On parle donc ouvertement d'une guerre chaude entre les Européens et la Russie, même si les médias allemands essaient de ne pas trop ennuyer leurs lecteurs avec cela.

Les pays baltes sont également opposés à un cessez-le-feu en Ukraine. Dans une interview accordée au Financial Times fin mars, le ministre estonien de la Défense Hanno Pevkur et le ministre lituanien de la Défense Dovilė Šakalienė ont affirmé qu'un cessez-le-feu en Ukraine augmenterait considérablement la menace pour la sécurité des États baltes. La conclusion logique est donc que la guerre en Ukraine doit se poursuivre.

Mais le comportement de l'Estonie en particulier montre qu'il ne s'agit guère d'une menace sécuritaire qui est perçue comme venant de Russie, comme nous le verrons plus loin. En fait, l'Estonie elle-même provoque largement une guerre contre la Russie. L'Estonie et d'autres pays européens sont favorables à la poursuite de la guerre en Ukraine parce qu'ils veulent affaiblir la Russie avant de lancer eux-mêmes une attaque.

Et ce n'est pas moi qui l'insinue : en Estonie, c'est ouvertement dit, comme nous le verrons.

Comment provoquer la guerre

Examinons le rôle des États baltes dans ce contexte. Ces derniers jours, dans un article intitulé «Ukraine War – The trick Paris and London are using to drag Europe into a war with Russia», j'ai expliqué quelles astuces les bellicistes européens utilisent apparemment pour perturber les négociations de paix entre la Russie et les États-Unis et étendre la guerre à d'autres États européens.

L'astuce, à mon avis, consiste à amener les États baltes à envoyer des troupes en Ukraine pour y combattre l'armée russe. Dans le cas contraire, les États baltes, qui ont de longues frontières terrestres avec la Russie, se transformeraient en factions belligérantes. Si la Russie devait attaquer des cibles militaires dans ces pays, où sont stationnées des troupes d'autres pays de l'OTAN (dont l'Allemagne), il y aurait un grand risque que ces troupes – et donc leurs pays d'origine – soient entraînées dans la guerre.

Les pays baltes sont l'endroit idéal pour provoquer une escalade et entraîner l'Europe dans la guerre contre la Russie. Et comme si c'était exactement le but recherché, l'Estonie travaille à l'élaboration d'une loi permettant aux forces estoniennes d'attaquer des navires civils russes sans avertissement. L'Estonie a également détourné un navire à destination d'un port russe tout récemment.



Il n'est pas nécessaire d'aimer la Russie, mais l'Estonie se comporte clairement de manière agressive à l'égard de la Russie. Seul un pays qui veut à tout prix provoquer une guerre se comporterait de la sorte. L'Estonie elle-même ne dispose pas d'une force de frappe importante, mais elle compte manifestement sur l'OTAN et l'UE pour lui venir en aide en cas d'affrontement armé avec la Russie. Et en Europe, au moins, il semble qu'il y ait une volonté de le faire, comme le montre la «Coalition des volontaires».

Après avoir écrit tout cela, j'ai été frappé par le fait qu'une ligne chronologique était visible depuis des mois dans le comportement de l'Estonie, visant à provoquer la guerre avec la Russie. En fait, ce à quoi nous assistons aujourd'hui était déjà annoncé et semble avoir été planifié longtemps à l'avance.

Préparatifs de guerre

Le 17 septembre 2024, la Radiodiffusion nationale estonienne (ERR) a publié une interview du général estonien Vahur Karus, chef de l'état-major interarmées du pays. Il y parle très ouvertement des préparatifs de guerre contre la Russie et en particulier du rôle de l'Estonie dans cette guerre. Il a notamment déclaré : «Nous ne pouvons pas nous contenter d'attendre que quelqu'un vienne à nous avec un marteau de forgeron et nous devons d'abord être en mesure de faire certaines choses. Nous disposons désormais des moyens et de la capacité d'opérer plus efficacement, y compris en menant des attaques en profondeur derrière les lignes ennemies. Notre capacité à frapper en profondeur derrière les lignes ennemies est pleinement intégrée dans la planification de l'OTAN – et l'OTAN nous demande de viser des cibles spécifiques, après quoi (les forces de l'OTAN) passent à l'étape suivante».

Il a ouvertement déclaré que les forces estoniennes étaient «les premières à faire certaines choses». Il ne s'agissait donc plus d'une réaction à une éventuelle attaque russe, mais d'une attaque de l'OTAN contre la Russie par l'intermédiaire des Estoniens.



Il l'a d'ailleurs dit explicitement dans une autre partie de l'interview. Il y cite en exemple la guerre des Six Jours, déclenchée par Israël en 1967. Israël a attaqué son voisin égyptien «à titre préventif», ce que le général estonien Karus (photo) a expliqué comme suit :

«La guerre des Six Jours a été une opération magistrale. Mais il faut priver l'ennemi de ressources et de capacités suffisantes pour qu'il ne revienne pas dans quelques années. Il est donc vrai que nous jouons aussi avec cette idée».

L'interview a laissé ouverte la question des «moyens» que l'Estonie utiliserait pour envahir le territoire russe et attaquer des «cibles spécifiques». Le général est resté vague à ce sujet, précisant qu'il pourrait s'agir d'unités spéciales et de missiles, dont l'Estonie dispose de plus en plus depuis un certain temps. Les lanceurs de missiles HIMARS de fabrication américaine, qui peuvent tirer des missiles d'une portée allant jusqu'à 300 kilomètres, en sont un exemple.

Il est important de noter que l'Estonie a également reçu récemment les missiles antinavires Blue Spear, produits conjointement par Israël et Singapour. Ces missiles permettent à l'Estonie d'attaquer des navires à une distance pouvant atteindre 300 kilomètres.

Bloquer la mer Baltique

De plus en plus d'hommes politiques européens déclarent ouvertement qu'ils veulent empêcher les navires russes d'accéder à la mer Baltique. Les missiles Blue Spear récemment acquis par l'Estonie constituent un outil très approprié à cette fin.

Presque le même jour que la publication de l'interview du général estonien, son subordonné, le général de division Andrus Merilo, commandant des forces armées estoniennes, a également annoncé dans une interview à Helsingin Sanomat que les commandements militaires finlandais et estonien prévoyaient de concrétiser des plans sur la manière d'arrêter les activités de la flotte russe en mer Baltique «si nécessaire» et dans une «situation extrême».

Les tentatives de fermeture de la mer Baltique aux navires russes ont déjà commencé progressivement. Apparemment, les Européens testent jusqu'où ils peuvent aller. À la mi-mars, l'Allemagne a saisi un pétrolier transportant du pétrole russe et, vendredi, l'Estonie a de nouveau détourné un pétrolier à destination du port pétrolier russe d'Ust-Luga, près de Saint-Pétersbourg.

Cette piraterie, qui viole le droit international, s'accompagne d'une propagande sur la «flotte fantôme» russe, avec laquelle la Russie continue d'exporter du pétrole «malgré les sanctions de l'UE». Quel culot de la part de la Russie !

Le fait que les sanctions violent le droit international n'est bien sûr pas mentionné par les médias occidentaux.

La mer Baltique est probablement la principale voie d'exportation de la Russie pour toutes sortes de marchandises, en particulier le pétrole, dans le monde entier. Le blocage progressif de la mer Baltique aux navires marchands transportant des marchandises russes frappera la Russie financièrement et économiquement. En raison de ce danger, on ne peut exclure la possibilité que la Russie utilise des navires de guerre russes pour escorter les navires marchands à travers la mer Baltique, ce qui pourrait augmenter la probabilité d'incidents selon les Européens.



Dans ce contexte, la nouvelle base de l'OTAN à Rostock, inaugurée l'automne dernier, apparaît sous un jour tout à fait nouveau. De plus, il faut préciser que l'ouverture de la base de l'OTAN sur le territoire de l'ex-RDA constitue une violation flagrante du traité 2+4. Le gouvernement allemand et l'OTAN n'auraient pas pu adresser un doigt d'honneur plus clair à la Russie.

De plus, cette base de l'OTAN est chargée de la surveillance militaire de la mer Baltique, ce qui correspond exactement à tous les autres rapports récents concernant la fermeture de la mer Baltique aux navires russes et aux navires souhaitant commercer avec la Russie. Apparemment, c'est la base de l'OTAN de Rostock qui serait chargée de cette mission.

Une propagande pour préparer la guerre

Les médias occidentaux préparent déjà massivement le public occidental à une éventuelle guerre avec la Russie. La mer Baltique joue un rôle particulier à cet égard. Les dommages causés à un câble sous-marin dans la mer Baltique sont désormais présentés dans les médias comme un sabotage russe, alors que ce type de dommages est tout à fait courant et normal.

En raison du nombre croissant de rapports sur ce type de dommages, qui se produisaient auparavant sans attirer l'attention des médias, la BBC a déclaré dans un article d'octobre 2024 que 150 à 200 cas d'endommagement de câbles de ce type se produisent chaque année. Il est donc tout à fait normal que ces câbles soient endommagés. Aucune irrégularité ne se produit dans la mer Baltique. Et le Washington Post a rapporté en janvier qu'il n'y avait aucune preuve de sabotage ayant entraîné des dommages aux câbles en mer Baltique. Tous les détails des articles de la BBC et du Washington Post sont disponibles ici.

Mais cela n'empêche pas les médias allemands et les gouvernements de certains pays européens de continuer à pointer du doigt la Russie. D'ailleurs, les cas actuels de piraterie commis par les États européens mentionnés ci-dessus ne sont pas les premiers. En décembre 2024, le cargo chinois Yi Peng 3 a été détourné en mer Baltique. Le capitaine et l'équipage ont été accusés d'avoir détruit des câbles internet à la demande des services de renseignement russes.

Cependant, la provocation la plus notable dans le contexte de la préparation de l'opinion publique européenne à une guerre avec la Russie a été la détérioration du câble énergétique souterrain «Estlink 2» entre l'Estonie et la Finlande. Le navire «Eagle S», qui transportait 35 000 tonnes de pétrole de la Russie vers l'Égypte, a été accusé d'avoir endommagé le câble. Le navire a été amené en Finlande escorté par un convoi et les médias occidentaux ont diffusé l'affirmation selon laquelle il y avait du «matériel d'espionnage» à bord, ce qui n'a bien sûr pas été confirmé par la suite.

Bien entendu, les médias européens ne rapportent pas que toutes ces accusations contre la Russie, selon lesquelles elle aurait quelque chose à voir avec l'endommagement des câbles dans la mer Baltique, se sont révélées fausses par la suite. Tout au plus le mentionnent-ils quelque part en petits caractères. Ils ont pour but d'attiser le sentiment anti-russe et de préparer ainsi la population européenne à une guerre avec la Russie. La vérité ne serait qu'un obstacle.

Les gouvernements européens, quant à eux, utilisent les dommages causés aux câbles comme prétexte pour informer le public de la surveillance accrue de la mer Baltique. Cela signifie que les gouvernements mentent au public et que les médias contribuent diligemment à créer une atmosphère belliqueuse visant la Russie.

En bref, si l'on additionne tous les rapports de ces derniers mois, on doit conclure que certains gouvernements européens se préparent activement à provoquer une guerre contre la Russie dans la mer Baltique.

Et les rapports de ces derniers jours sur le déploiement de personnel militaire balte en Ukraine font probablement partie de ces tentatives pour finalement créer une situation où la Russie répondrait militairement à tout cela pour protéger sa sécurité – objectivement menacée – dans la mer Baltique. Après tout, les fauteurs de guerre occidentaux parlent déjà ouvertement d'un blocus de l'enclave russe de Kaliningrad.

source : Dissident.one via Euro-Synergies

https://reseauinternational.net/le-projet-de-blocus-de-la-mer-baltique-et-le-role-des-etats-baltes-dans-ce-contexte/
#60
Politique française / Le cloaque électoral
Last post by JacquesL - 22 Avril 2025, 07:23:44 PM
Le cloaque électoral



par Vladimir Castillo Soto


Nous pourrions paraphraser Marcel lorsqu'il dit à Hamlet que «quelque chose sent mauvais au Danemark» par quelque chose comme «tout sent mauvais dans le jardin», et ainsi résumer considérablement l'analyse de son devenir historique et de sa réalité actuelle. Cependant, nous estimons nécessaire de faire tout le contraire et d'analyser ses actions et les divers aspects de sa réalité.

Cette fois, nous nous concentrerons sur la question électorale et examinerons certains processus électoraux et judiciaires qui se sont déroulés au cours de la dernière année en Europe.

Mais auparavant, rappelons comment, depuis leur colonialisme dépassé et leur suprématisme absurde, ils ont prétendu superviser et juger les processus électoraux des pays qu'ils considèrent encore comme sous-développés ou du tiers-monde. Ils ont soutenu ou rejeté les résultats en fonction de leurs intérêts, n'ont pas hésité à renverser ou à tenter de renverser des gouvernements opposés à leurs desseins, ont méconnu des gouvernements légitimement élus, et sont même allés jusqu'à imposer des pantins non élus, comme dans le cas vénézuélien en 2019 et en 2024, ignorant ainsi les peuples et leur droit à l'autodétermination.

Il semblerait qu'ils cherchent à appliquer l'une des grandes règles de leur «monde basé sur des règles», qui établit, très démocratiquement, que les élections sont bonnes lorsque leurs candidats gagnent et inacceptables lorsqu'ils perdent, avec une nouvelle variante : cette politique n'est plus exclusivement réservée à la jungle, mais doit désormais être appliquée aussi dans le jardin qui sent mauvais.

Examinons maintenant les cas des élections en Roumanie, Moldavie et Géorgie, la déstabilisation de la Serbie et de la Slovaquie, et l'inéligibilité politique en France d'une candidate potentielle à la présidence.

Le processus électoral présidentiel actuel en Roumanie pourrait être déclaré monument européen à la démocratie «basée sur des règles». Comme nous le savons, en novembre 2024, le candidat ultranationaliste Călin Georgescu, critique envers les politiques de Bruxelles, a remporté avec une marge importante le premier tour des élections, mais a été privé de sa victoire par la Cour constitutionnelle roumaine en raison de «soupçons» d'ingérence russe, qui n'ont jamais pu être prouvés. Cela a généré une grave crise politique interne, avec des manifestations et des mobilisations, qui n'ont abouti qu'à la démission du président en fonction à l'époque, Klaus Iohannis, sans parvenir à renverser la décision de la Cour.

La majorité au pouvoir a convoqué les Roumains à se rendre aux urnes le 4 mai 2025 pour un nouveau premier tour des élections présidentielles. Après les événements de fin 2024, Georgescu se présentait cette fois avec encore plus de force, avec une réelle possibilité de remporter les élections dès le premier tour. Cependant, la coalition au pouvoir pro-occidentale, soutenue par Bruxelles, a lancé une campagne médiatique intense contre le candidat «eurosceptique», allant jusqu'à des accusations infondées, et a réussi à le rendre inéligible, l'empêchant ainsi de participer aux prochaines élections, portant atteinte pour la deuxième fois consécutive aux droits démocratiques du peuple roumain et établissant un précédent honteux pour la démocratie occidentale en général et pour la prétendue démocratie de l'Union européenne (UE) en particulier.

Le cas des élections en Moldavie est un autre exemple de la mauvaise santé de l'Occident en matière de démocratie bourgeoise, l'un de ses prétendus piliers.

La présidente et candidate à sa réélection Maia Sandu, pion des globalistes pro-occidentaux, avait de fortes chances de perdre les élections. Ainsi, le gouvernement et ses institutions ont fait tout ce qui était légal et illégal pour assurer son maintien au pouvoir : ils ont rendu inéligibles et persécuté les leaders de l'opposition, qu'ils ont tenté de diaboliser pour leur proximité avec la Russie, et ont empêché le vote des migrants moldaves en Russie, soit près de 20% de la population moldave, tout en encourageant et facilitant leur vote en Occident, avec le soutien et l'approbation de Bruxelles, Londres et Washington, démontrant ainsi la facilité avec laquelle ils peuvent manipuler la démocratie selon leurs intérêts.

Lorsqu'un parti ou un leader qui ne représente pas les intérêts occidentaux arrive démocratiquement au pouvoir dans la périphérie européenne, ils activent immédiatement leurs ambassades et leurs organisations non gouvernementales pour le déstabiliser et le renverser au plus vite. Ils l'ont fait en Ukraine en 2004 et l'ont répété en 2014, au Kirghizistan en 2004, en Géorgie en 2003, et tentent de le refaire aujourd'hui. Ils essaient également de le faire en Serbie et en Slovaquie, membre de l'UE, où de grandes manifestations, financées et soutenues depuis les centres de pouvoir, se sont succédé ces dernières semaines afin de forcer des changements de gouvernement non démocratiques.

Dans la même lignée, nous trouvons la récente condamnation de Marine Le Pen, leader et candidate de l'extrême droite française, à quatre ans de prison, cinq ans d'inéligibilité politique et une amende de cent mille euros, ce qui empêchera très probablement sa candidature aux prochaines élections présidentielles françaises en 2027, son appel pouvant prendre des années à être traité. Une autre pierre retirée de la route tracée par Bruxelles.

Au cours des soixante-quinze dernières années, l'Occident collectif a maintes fois démontré son mépris pour le vote des peuples et pour la véritable démocratie, en sapant, déstabilisant et, dans de nombreux cas, en renversant des gouvernements légitimement élus, comme en Iran, en Indonésie, au Congo, au Chili, en Argentine, au Venezuela, au Nicaragua et bien d'autres, tous appartenant à la jungle.

Aujourd'hui, nous voyons que l'UE réprime également férocement et illégalement les visions politiques alternatives au sein même de l'Europe. Fraude électorale, lawfare, révolutions de couleur et tentatives de magnicide sont quelques-uns des outils utilisés dans le jardin européen qui sent mauvais (retour à Hamlet). Les libéraux atlantistes s'organisent depuis Bruxelles contre quiconque s'oppose à l'«ordre» établi, sans se soucier de la souveraineté des États et de leurs peuples.

Nous espérons que cette confrontation au sein de l'Occident collectif, entre la droite «progressiste» et l'extrême droite, finira par montrer aux peuples que les deux camps travaillent pour les élites corporatives, pour les monarchies, pour un système ploutocratique et non démocratique, dont l'objectif est d'accumuler un maximum de capital au profit des grandes corporations, au détriment des citoyens. Cela rend nécessaire l'émergence ou la résurgence de propositions permettant une distribution plus juste et équitable des richesses générées par le travail de tous, ainsi que de leaders et de groupes politiques à la hauteur de leurs peuples et du nouveau monde multipolaire qui est né et lutte pour se développer et grandir pour le bien de toute l'humanité.


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