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La revue de presse du 6 mai 2024

Publié le mai 6, 2024 par Wayan


Par Wayan – Le 6 mai 2024 – Le Saker Francophone



La bataille souterraine, car censurée par les médias grand public, contre le scandale que fut la « pandémie de coronavirus » et ses « vaccins » continue, lentement mais surement. Voici les dernières nouvelles de cette invisible bataille pour la vérité :

L'Arabie Saoudite a financé une étude sur les injections ARNm :

« Plus d'un quart des participants à une étude menée en Arabie saoudite ont fait état de complications cardiaques après avoir reçu des vaccins à ARNm Covid-19, et nombre d'entre eux ont dû être hospitalisés ou recevoir des soins intensifs.

L'étude, dirigée par le microbiologiste et immunologiste Muazzam M. Sheriff et ses collègues de l'Ibn Sina National College for Medical Studies et du King Faisal General Hospital, a révélé que 27,11 % des personnes interrogées ont souffert de problèmes cardiaques après la vaccination par le Covid-19.

L'apparition des complications cardiaques a varié d'un participant à l'autre, 14,55 % d'entre eux ayant présenté des symptômes dans le mois suivant la vaccination, tandis que d'autres ont fait état de problèmes survenus à 12 mois ou même plus tard. »

Cette caméra cachée d'une conversation avec des employés de Pfizer, enregistrée par un journaliste fin 2021, montre que Pfizer savait pour les effets secondaires mais est passé outre car c'était l'occasion d'un test grandeur nature :

« Nous sommes dans une période étrange. Nous ne savions même pas, lorsque nous avons commencé, je dis aux gens, nous n'avions aucune idée de ce à quoi ça allait ressembler. Les vaccins ARNm existent depuis 50 ans, mais ne sont jamais arrivés aux essais cliniques. Parce que les vaccins ARNm sont connus pour avoir des effets secondaires. Moderna y travaille depuis 10 ans; ce n'est pas une nouvelle chose. Mais la raison pour laquelle on n'est jamais arrivé aux essais cliniques, c'est à cause de tous ces effets secondaires. Pfizer et Moderna ont utilisé l'urgence et la pandémie pour, en quelque sorte, le faire passer maintenant. »

Les dirigeant politiques savaient eux-aussi, comme le montre le cas suisse :

« Voici la première conclusion d'importance que nous tirons d'un examen préliminaire des documents : deux ans avant d'abolir le "certificat Covid" controversé, les responsables de l'OFSP savaient que les injections n'empêchent pas la transmission, et que l'injection provoque des effets secondaires fréquents.

Dans le procès-verbal du 4 août 2021, et dans la rubrique qui concerne le point presse de la veille, on lit :

Les nouvelles données en provenance des États-Unis, selon lesquelles les personnes vaccinées sont également contagieuses en cas d'infection, ont également fait l'objet d'un débat. Dans de tels cas, elles sont aussi contagieuses que les non-vaccinées, a déclaré Masserey [ndlr: Virginie Masserey Spicher, chef de section à l'OFSP de juillet 2007 à mars 2022].

Rappelons que le "certificat Covid" a été maintenu en Suisse jusqu'en août 2023, soit deux ans après que l'Office fédéral de la santé publique ait compris que l'injection ne prévenait pas la transmission. »

Et comme le montre aussi le cas allemand :

« À l'issue d'une bataille judiciaire longue de deux ans, le magazine allemand Multipolar a obtenu que l'Institut Robert Koch (RKI), l'agence allemande de santé publique, soit contraint de publier les procès-verbaux confidentiels des réunions sur le Covid.

Ces documents, publiés la semaine dernière, prouvent que les décideurs avaient été informés dès le début que le Covid était moins dangereux qu'une épidémie de grippe. Ils savaient aussi que la plupart des mesures seraient, au mieux, inutiles, voire nuisibles. Il en va de même pour les injections, dont ils ont d'emblée su qu'elles étaient, au mieux, inefficaces. Et finalement, on apprend que toutes les mesures de contrainte ont été ordonnées par les politiciens et les militaires, sans aucun débat scientifique, et contre des avis d'experts. »

Tout cela commence enfin à réveiller le grand public :

« Contrairement à d'autres fuites et révélations allemandes passées, celles-ci ne passent pas inaperçues. La nouvelle a été traitée par presque tous les médias allemands et a forcé les responsables politiques à prendre position.

La publication de ces documents est en effet en train de provoquer une onde de choc en Allemagne et a même conduit des partis de gauche, comme les Verts, à demander un réexamen complet de la politique Covid. D'autres partis, comme l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), vont jusqu'à réclamer une commission formelle d'enquête. »

Certaines initiatives sont donc prises pour savoir comment tout cela a pu arriver :

« Le juge de district américain Matthew Kacsmaryk, nommé par l'ancien président Donald Trump, a ordonné en janvier à l'agence de divulguer les entrées en texte libre d'une autre section de l'enquête dans laquelle les individus pouvaient décrire leurs expériences. Le juge a rejeté les arguments du gouvernement selon lesquels le traitement des réponses et la suppression des informations sensibles exigeraient trop de travail.

Les deux premières tranches, composées de 780 000 rapports provenant de quelque 523 000 personnes, comprennent des dizaines de rapports d'inflammation cardiaque, des centaines de rapports de paralysie faciale et des milliers de rapports d'acouphènes....

Les 780 000 rapports ont été reçus peu de temps après le déploiement des vaccins contre la COVID-19 et montrent que les personnes ont rencontré un large éventail de problèmes post-vaccination, notamment des inflammations cardiaques, des fausses couches et des convulsions.

« Perte de conscience et convulsions immédiatement après l'injection. Je suis allé aux urgences en ambulance », a rapporté une personne.

Les gens ont déposé les rapports auprès de V-safe, un système de messagerie texte créé par le CDC pour surveiller les éventuels effets secondaires des vaccins COVID-19.

Le CDC, pendant des années, a refusé de rendre publiques les données de V-safe, publiant à la place des études décrivant les rapports comme rassurants sur la sécurité des vaccins. Cependant, selon les données publiées en 2022 à la suite d'un autre procès, près de 8 % des 10 millions d'utilisateurs ont eu besoin de soins médicaux ou de soins hospitaliers après la vaccination, et de nombreux autres ont déclaré avoir manqué l'école, le travail ou d'autres activités normales. »

Voici le témoignage devant le sénat australien, sous-titré en français, d'un Pr Raoult australien.

Mais les organisations gouvernementales résistent à rendre leurs informations publiques, comme si elles avaient effectivement quelque chose à cacher :

« Le CDC publie un article sur la myocardite après la vaccination contre le COVID, et CHAQUE MOT est expurgé. « 148pages. Le tout est expurgé. À quoi sert une étude s'il n'y a rien ?

Il y a évidemment quelque chose de très accablant qu'ils essaient de cacher.

Dr. @P_McCulloughMD dit que nous assistons à une « dissimulation active » d'une « débâcle colossale en matière de sécurité des produits de consommation ».

« Pfizer a enregistré 1 223 décès liés à son produit dans les 90 jours suivant sa sortie. Les gens appelaient Pfizer en désespoir de cause, voyant les membres de leur famille mourir après avoir pris le vaccin. »

On se rappelle que la Commission européenne avait elle aussi complètement caviardé les informations qu'elle avait été obligée de divulguer. De même on attend toujours que Van Der Leyen rende publiques les discussions par messages privés qu'elle a eu avec le PDG de Pfizer au moment de la négociation du contre UE-Pfizer.

D'ailleurs, pour être sûr que tout soit sous contrôle, ce sont les procureurs de l'UE qui ont repris l'enquête sur Von Der Leyen :

« Les principaux procureurs européens enquêtent sur des allégations d'actes criminels liés aux négociations sur les vaccins entre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le PDG de Pfizer, selon un porte-parole du parquet de Liège.

Les enquêteurs du Parquet européen (EPPO) ont succédé ces derniers mois aux procureurs belges enquêtant sur von der Leyen pour "ingérence dans les fonctions publiques, destruction de SMS, corruption et conflit d'intérêts", selon des documents juridiques consultés par POLITICO et un porte-parole du parquet de Liège. Bien que les procureurs du Parquet européen enquêtent sur des infractions pénales présumées, personne n'a encore été inculpé dans le cadre de cette affaire.

L'enquête avait été initialement ouverte par les autorités judiciaires belges de la ville de Liège début 2023 après une plainte pénale déposée par le lobbyiste local Frédéric Baldan. Il a ensuite été rejoint par les gouvernements hongrois et polonais – bien que ce dernier soit en train de retirer sa plainte après la victoire électorale d'un gouvernement pro-UE dirigé par Donald Tusk, a déclaré un porte-parole du gouvernement polonais à POLITICO. »

Les mêmes autorités n'hésitent pas non plus à faire censurer les rapports trop accablants pour eux :

« Voici une histoire qui, dans un monde exempt de corruption systémique forcenée, ne pourrait jamais vous être racontée. Il était une fois un groupe de scientifiques de tout premier plan dirigé par le Pr Peter McCullough (7) qui rédige un article scientifique long et rugueux mais parfaitement étayé par des centaines d'articles publiés à travers le monde. Ce travail est proposé à une grande revue internationale, Cureus, l'article est révisé par les pairs (peer reviewed) puis il est publié (*) mais il dérange tellement le complexe militaro-industriel américain que celui-ci somme Springer, l'éditeur, de rétracter l'article. Évidemment sans la moindre raison valable, et Springer s'est immédiatement exécuté. Cette publication est sauvée ici d'un oubli programmé. Les vaccins anti-Covid à ARNm ont provoqué des résultats catastrophiques « dans la vie réelle » et devraient tous être retirés du marché, il ne fallait pas le dire et voici pourquoi. Bonne lecture. »

On voit donc bien des compagnies pharmaceutiques profitant d'une épidémie grippale pour lancer un « vaccin » qui n'en est pas vraiment un, couvertes par des institutions gouvernementales et les dirigeants en place quand les effets secondaires commencent à devenir trop visibles.

Enfin, phénomène collatéral dû aux produits ARNm ou pas, on commence à observer une augmentation anormale de la mortalité depuis 2022 :

« Si la pandémie du Covid-19 est officiellement terminée, c'est loin d'être le cas des controverses autour de sa gestion (masques, confinements, campagnes de vaccination...). Dans plusieurs pays, on observe d'ailleurs une préoccupation croissante au sujet de la surmortalité, toutes causes confondues, constatée dans les bases de données internationales depuis 2020 et qui ne disparaît pas.

Si les pics de mortalité liés aux vagues d'infection par le coronavirus sont bien visibles sur les graphiques, il est plus difficile d'expliquer le fait que, au lieu du scénario classique d'une baisse importante de la mortalité après la pandémie, la plupart des pays industrialisés connaissent toujours une surmortalité qui ne s'explique pas par le Covid-19 lui-même.

Officiellement rien à voir avec le vaccin, mais...

En décembre 2023, les décès dans l'UE dépassaient la normale (basée sur la période 2016-2019) d'en moyenne +9,5%, mais avec de grandes disparités entre les pays (+19,3% en Allemagne, +10,6% en France, mais -7,4% en Bulgarie et -13,3% en Roumanie).

Jusqu'à maintenant, les autorités publiques et les médias ont exclu l'idée d'un lien possible avec les effets secondaires des vaccins, mais des développements récents au Royaume-Uni, en Australie et au Japon suggèrent que la situation pourrait être en train d'évoluer... »

Ce phénomène s'observe particulièrement dans les pays occidentaux les plus vaccinés :

« Outre-Manche, un débat parlementaire télévisé a eu lieu le 16 janvier sous l'impulsion de l'ancien député conservateur Andrew Bridgen, au sujet de la surmortalité au Royaume-Uni ; le 2 mars, le Telegraph a révélé que 21 membres de divers partis politiques ont écrit à la Ministre de la santé Victoria Atkins pour demander la publication de données détaillées qui permettraient de déterminer si un lien de cause à effet existe ou non entre les vaccins contre le Covid-19 et la surmortalité en Grande Bretagne...

Des débats analogues ont eu lieu en Australie, où le Sénat a approuvé (31 votes contre 30) le 8 février la demande du Sénateur Ralph Babet d'ouvrir une enquête approfondie sur la surmortalité observée entre 2021 et 2023...

Au Japon, le budget du Ministère de la santé et du travail rendu public au mois de février a drastiquement révisé sa provision pour la compensation des victimes des effets adverses des vaccins de 360 millions de yen à 39,77 milliards pour 2025. Quelques semaines auparavant, un groupe de chercheurs, dont les Prs Masanori Fukushima, Yasufumi Murakami et Masayasu Inoue, avait parlé lors d'une conférence de presse d'effets secondaires « sans précéden t» liés aux injections. »

Pour finir, un film doublé en québécois expliquant comment les laboratoires pharmaceutiques ont détruit l'hydroxychloroquine pour pouvoir placer leur « vaccin ».
***

La semaine dernière nous avons parlé des manifestations étudiantes contre le génocide des palestiniens de Gaza. Cette semaine elles se sont encore élargies et ont fait la une des médias occidentaux :

« À l'approche des élections européennes juin prochain, cette mobilisation ne laisse pas indifférents les politiques. « Pour Raphaël Glucksmann, la tête de liste du parti socialiste », raconte le Monde, « qu'on fasse preuve de solidarité à l'égard des Palestiniens, qu'on montre le rejet des crimes qui sont commis à Gaza, c'est naturel, c'est même digne et c'est noble. Après, est-ce qu'on est capable d'organiser le débat avec ceux qui ne partagent pas ce point de vue ? Jusqu'ici, jusqu'à preuve du contraire, ce n'est pas le cas », conclut Raphaël Glucksmann.

Le président du CRIF, le Conseil représentatif des institutions juives de France, Yonathan Arfi, estime, lui, que la mobilisation pro-palestinienne « prend en otage le campus entier (...) et fait peser un climat de terreur intellectuelle sur les étudiants juifs ». Enfin, le Figaro, se demande si après les campus américains, « la fièvre pro-palestinienne va gagner le pays ». « En ces temps de wokisme virulent », ajoute le quotidien conservateur, « tous les clichés et préjugés sont permis pour opposer le pauvre et le riche, l'opprimé et l'oppresseur, l'Arabe et le Juif ». Le Figaro qui va encore plus loin, estimant que « l'antisionisme qu'expriment les étudiants de Sciences Po n'est que le cache-sexe de l'antisémitisme ».

L'Orient le Jour se réjouit des manifestations aux États-Unis et à Paris. Pour le quotidien francophone libanais, « le vent d'un printemps pro-palestinien semble souffler parmi les étudiants malgré » ajoute-t-il, « le prix à payer », que regrette une universitaire libanaise de Columbia, pour laquelle les étudiants « ont été soumis à une répression massive de la part des autorités ». Quelles sont les revendications des étudiants ? Elles sont résumées par une étudiante : « nous voulons que l'université ne traite plus avec des entreprises qui tirent profit de la guerre, de l'apartheid, du génocide, de l'occupation israélienne en Palestine, nous voulons aussi une transparence totale vis-à-vis des investissements de l'université et une amnistie pour tous les étudiants et professeurs licenciés en lien avec le mouvement de la libération de la Palestine ». « Mais », poursuit l'Orient le Jour, ces demandes « se font peu entendre, étouffées par la résonance accordée à certains slogans antisémites entendus dans les manifestations. Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent des personnes criant "Brûle, Tel-Aviv", ou "Rentrez en Pologne" ».

De son côté, Haaretz semble vouloir minimiser les manifestations pro-palestiniennes. Pour le quotidien israélien, « C'est le printemps, le temps se réchauffe, les arbres fleurissent, qui ne veut pas être dehors à cette période de l'année ? Ce n'est pas une coïncidence si, dans le froid glacial de décembre, alors que les présidentes de Harvard, l'université de Pennsylvanie et MIT étaient confrontées à des questions hostiles au Congrès sur l'antisémitisme dans leurs écoles, aucun étudiant manifestant n'avait planté de tente sur le campus pour tenter de voler la vedette ». « Le printemps est toujours une excellente saison pour les manifestations », conclut Haaretz.

Enfin, les manifestations pro-palestiniennes sont aussi très présentes dans la presse américaine. Le Washington Post affirme ainsi que « la vie de nombreux étudiants a été bouleversée, depuis que les manifestations pro-palestiniennes se propagent sur les campus universitaires ». Cela va de la jeune étudiante enthousiaste, qui déclare « n'avoir jamais vu de toute sa vie une telle démonstration de solidarité et d'entraide », à l'étudiant juif originaire d'Israël, qui raconte qu'il s'est fait traiter de « nazi », « lorsqu'il a brandi le drapeau israélien ». »

Le conflit israélo-palestinien est donc bien en train de diviser les populations occidentales, entre ceux qui soutiennent Israël, quelque soient ses actes, et ceux qui dénoncent les actes de ce pays contre les palestiniens :

« Le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a été noyé sous les huées de la foule lors d'un discours à l'Université de Columbia dans lequel il a condamné les manifestations étudiantes en cours contre la guerre à Gaza.

Le campus de Columbia a été plongé dans des manifestations étudiantes contre la guerre qui ont attiré l'attention nationale au milieu de rapports faisant état de discours antisémites ciblant les étudiants juifs.

Johnson a appelé la présidente de l'université, Nemat « Minouche » Shafik, à démissionner si elle ne parvenait pas à rétablir l'ordre sur le campus et a déclaré qu'il exhorterait le président Joe Biden à prendre des mesures exécutives contre les manifestants. »

Les gouvernements occidentaux étant tous pour un support inconditionnel d'Israël, les techniques classiques de contre-manifestation sont donc mises en place. La première étant de faire que ces manifestations deviennent violentes :

« L'Université Northeastern a fait appel à la police pour disperser une manifestation pro-palestinienne, affirmant que des insultes antisémites et des discours de haine étaient utilisés par les manifestants, mais des témoins affirment que ce sont en réalité des contre-manifestants pro-israéliens qui criaient des slogans antisémites, et une vidéo le confirme. Les agitateurs pro-israéliens ont fait arrêter une centaine de manifestants en se tenant près d'eux et en criant « Tuez les Juifs », mais eux-mêmes n'ont pas été arrêtés.

Celui qui a filmé cela est un sacré héros. Aujourd'hui, personne ne peut nier que cela s'est produit.

https://twitter.com/MaxBlumenthal/status/1784389687798366610?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1784389687798366610%7Ctwgr%5E408845f62ee23cb01337d34b97ef2e66854fa28e%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fcaitlinjohnstone.com.au%2F2024%2F04%2F28%2Fgen-z-just-might-save-the-world%2F  »

« Pratiquement tous les incidents d'« antisémitisme » revendiqués sur les campus américains impliquent un individu « pro-israélien » promouvant agressivement son point de vue et attisant souvent délibérément le conflit. Il n'y a AUCUNE preuve qu'une personne ait été ciblée au seul motif qu'elle est juive. »

Tout cela devant une police restant passive :

« Je suis professeur à l'UCLA. Pourquoi l'administration n'a-t-elle pas mis fin aux violences flagrantes de la nuit dernière ?

L'université aurait dû anticiper le chaos de mardi soir, mais le personnel de sécurité était introuvable

L'UCLA, prestigieuse université publique des États-Unis, a vécu mardi l'une des nuits les plus sombres de ses 105 ans d'histoire. Au cours de mes 33 années de carrière à l'UCLA, je n'ai jamais vu quelque chose d'aussi terrifiant se produire.

Vers 23 heures, un groupe de contre-manifestants masqués s'est dirigé vers le Royce Quad, au cœur du campus, et a commencé à attaquer le campement installé la semaine dernière par des manifestants opposés à la guerre à Gaza. Ils ont lancé un pétard dans le campement, démoli les murs extérieurs, lancé des objets lourds sur les manifestants et provoqué des affrontements physiques directs. Les habitants du campement ont été livrés à eux-mêmes face à une bande de voyous violents déterminés à infliger des dégâts.

L'incident a marqué une défaillance totale des systèmes de l'université, de la ville de Los Angeles et de l'État de Californie.

Pendant trois heures, les contre-manifestants ont attaqué le campement en toute impunité. L'UCLA dispose de sa propre force de police formée, et les administrateurs de l'UCLA avec lesquels j'ai parlé m'ont dit que la police de Los Angeles avait été appelée sur le campus. Mais d'une manière ou d'une autre, il n'y avait aucune présence policière jusqu'aux petites heures du matin. »

Même un journal pro-système comme le New York Times en a fait un article :

« Un examen par le New York Times de plus de 100 vidéos d'affrontements à l'Université de Californie à Los Angeles a révélé que la violence a fluctué pendant près de cinq heures, la plupart du temps avec peu ou pas d'intervention de la police. Les violences ont été provoquées par des dizaines de personnes que l'on voit dans des vidéos venir de l'extérieur du campus pour protester contre le campement.

Les vidéos montraient ces contre-manifestants attaquant des étudiants dans le campement pro-palestinien pendant plusieurs heures, les frappant notamment avec des bâtons, utilisant des sprays chimiques et lançant des feux d'artifice comme armes. Vendredi, aucune arrestation n'avait été effectuée en lien avec l'attaque. »

Ensuite il suffit aux autorités de dénoncer « la violence » :

« Le président Joe Biden s'est exprimé jeudi depuis la Maison Blanche sur les manifestations universitaires qui se déroulent à travers le pays en lien avec la guerre entre Israël et le Hamas.

"Nous avons tous vu des images, et elles mettent à l'épreuve deux principes américains fondamentaux", a déclaré Biden depuis la salle Roosevelt. "Le premier est le droit à la liberté d'expression et celui pour les gens de se rassembler pacifiquement et de faire entendre leur voix. Le deuxième est l'état de droit. Les deux doivent être respectés."

"Alors laissez-moi être clair. Les manifestations violentes ne sont pas protégées, les manifestations pacifiques le sont", a déclaré Biden. »

Et, pour bien faire comprendre aux lobbys sionistes que les politiques sont prêts à tous les compromis pour défendre le droit d'Israël à coloniser la Palestine :

« La Chambre a approuvé mercredi un projet de loi visant à réprimer l'antisémitisme sur les campus universitaires, une mesure qui a été adoptée alors que les manifestations pro-palestiniennes secouent les universités à travers le pays.

La chambre a approuvé la législation bipartite – intitulée Antisemitism Awareness Act et présentée par le représentant Mike Lawler (RN.Y.) – par 320 voix contre 91, l'envoyant au Sénat pour examen. Vingt et un républicains et 70 démocrates se sont opposés à cette mesure.

Le projet de loi obligerait le ministère de l'Éducation à utiliser la définition pratique de l'antisémitisme de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste (IHRA) lors de l'application des lois anti-discrimination.

Le groupe définit l'antisémitisme comme « une certaine perception des Juifs, qui peut s'exprimer par de la haine envers les Juifs » et déclare que « les manifestations rhétoriques et physiques de l'antisémitisme sont dirigées contre des individus juifs ou non juifs et/ou leurs biens, contre les institutions de la communauté juive et installations religieuses. »

La loi étant assez vague pour réprimer toute critique contre Israël et les lobbys juifs, quelques soient les circonstances. Nul doute que ce pays prendra cela comme une nième carte blanche. Voyons plus en détail ce qu'il en est :

« Nier le droit du peuple juif à l'autodétermination, par exemple en déclarant que l'Etat israélien est un Etat raciste/apartheid

Appliquer un double standard en lui demandant d'avoir un comportement que l'on n'attend pas, ou qu'on ne demande pas aux autres nations démocratiques.

Utiliser des symboles ou images associés à l'antisémitisme classique (par exemple en déclarant que les juifs ont tué Jésus) pour caractériser Israël ou les israéliens.

Comparer la politique actuelle d'Israël à celle des nazis. »

Une telle loi est visiblement faite pour censurer toute critique des actes du gouvernement israélien, montrant une fois de plus jusqu'où le gouvernement étasunien est prêt à aller pour protéger les exactions de ce pays.

Mais, dans la même semaine, Israël a montré qu'il pouvait aller encore plus loin. Cela a commencé par une info lâchée par un dirigeant israélien à NBC news :

« Israël est très préoccupé par le fait que la Cour pénale internationale puisse émettre des mandats d'arrêt contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et de hauts responsables militaires dès cette semaine, a déclaré un responsable israélien à NBC News.

Israël travaille par la voie diplomatique pour tenter d'empêcher l'émission de mandats d'arrêt, a déclaré lundi le responsable.

Interrogée sur les rapports des médias sur les mandats d'arrêt, la CPI a déclaré à NBC News qu'elle « mène une enquête indépendante en cours sur la situation dans l'État de Palestine » et que « nous n'avons aucun autre commentaire à faire à ce stade ».

Immédiatement Netanyahou a fait pression sur les Etats-Unis pour qu'ils réagissent :

« Au cours des dernières semaines, Israël a déclaré aux États-Unis qu'il disposait d'informations suggérant que les responsables de l'Autorité palestinienne faisaient pression sur le procureur de la CPI pour qu'il émette des mandats d'arrêt contre les dirigeants israéliens, ont déclaré deux responsables israéliens.

Des responsables américains et israéliens ont déclaré qu'Israël avait déclaré à l'administration Biden que si des mandats d'arrêt étaient émis, il considérerait l'Autorité palestinienne comme responsable et riposterait par des mesures fortes qui pourraient conduire à son effondrement.

Une mesure possible pourrait consister à geler le transfert des recettes fiscales qu'Israël collecte pour le compte de l'Autorité palestinienne. Sans ces fonds, l'Autorité palestinienne serait en faillite.

Un haut responsable israélien a déclaré à Axios que la menace de mandats d'arrêt de la CPI était réelle et a souligné que si un tel scénario se produisait, le cabinet israélien prendrait probablement une décision officielle pour punir l'Autorité palestinienne, ce qui pourrait conduire à son effondrement. »

Pression à laquelle les députés étasuniens se sont soumis :

« Les législateurs Républicains et Démocrates ont appelé à des représailles contre la Cour pénale internationale (CPI) si elle émettait des mandats d'arrêt contre de hauts responsables israéliens pour leur rôle dans des crimes de guerre présumés contre les Palestiniens.

Les législateurs américains ont publié une déclaration mettant en garde contre les « conséquences », en réponse aux informations des médias selon lesquelles le tribunal basé à La Haye émettrait des mandats d'arrêt contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens. Le représentant américain Brad Sherman (Démocrate de Californie) a exprimé son opposition à toute mesure de la CPI contre les dirigeants de l'État juif.

« La CPI envisage apparemment des mandats d'arrêt contre des dirigeants israéliens pour légitime défense », a déclaré le membre du Congrès qui compte 14 mandats. Sherman a fait valoir qu'une telle décision transformerait le tribunal en un « tribunal kangourou », ajoutant : « Le président [Joe Biden] doit condamner cela, et je sais que le Congrès garantira les conséquences d'une décision aussi absurde. » »

On sent même un vent de panique dans les réactions :

« Le président Mike Johnson, R-La., appelle le président Biden à utiliser l'influence des États-Unis sur la scène mondiale pour bloquer le projet de la Cour pénale internationale (CPI) d'émettre des mandats d'arrêt contre de hauts responsables israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Si cela s'avère vrai, les mandats d'arrêt seraient "sans fondement et illégitimes" et constitueraient un coup porté à la sécurité nationale des États-Unis, a déclaré M. Johnson dans un communiqué passionné lundi.

"Si l'administration Biden ne la conteste pas, la CPI pourrait créer et assumer un pouvoir sans précédent pour émettre des mandats d'arrêt contre des dirigeants politiques américains, des diplomates américains et du personnel militaire américain, mettant ainsi en danger l'autorité souveraine de notre pays", a déclaré l'orateur.

"Au lieu de cibler à tort Israël, la CPI devrait poursuivre les accusations contre l'Iran et ses mandataires terroristes, y compris le Hamas, pour s'être livrés à d'horribles crimes de guerre. L'administration Biden doit immédiatement et sans équivoque exiger que la CPI se retire et les États-Unis doivent utiliser tous les outils disponibles pour empêcher une telle abomination. »

Voyant cela Netanyahou en profite pour rajouter une couche :

« Si la Cour pénale internationale de La Haye émettait des mandats d'arrêt contre des dirigeants politiques et militaires israéliens en raison de la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza, cela constituerait un « crime de haine antisémite sans précédent », a déclaré mardi le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

« La possibilité qu'ils émettent des mandats d'arrêt pour crimes de guerre contre des commandants de Tsahal et des dirigeants du gouvernement est un scandale d'ampleur historique », a déclaré le Premier ministre. « Quatre-vingts ans après l'Holocauste, les organismes internationaux créés dans le but d'empêcher un nouvel Holocauste envisagent de refuser à l'État juif son droit à se défendre », a-t-il poursuivi.

« Israël attend des dirigeants du monde libre qu'ils s'opposent fermement à cette mesure scandaleuse, une mesure qui nuira à l'autodéfense non seulement de l'État d'Israël, mais de toutes les démocraties », a déclaré Netanyahu. »

Alors les députés étasuniens vont accentuer leur pression sur les juges :

« Un groupe bipartisan de sénateurs a tenu mercredi une réunion virtuelle avec de hauts responsables de la Cour pénale internationale pour exprimer leur inquiétude quant à d'éventuels mandats d'arrêt émis contre des dirigeants israéliens à cause de la guerre à Gaza, selon trois sources présentes à la réunion ou informées...

Les législateurs républicains ont menacé d'adopter une loi contre la CPI si elle allait de l'avant avec les mandats d'arrêt, auxquels l'administration Biden a déclaré s'opposer.

Des sources au courant de la réunion entre les sénateurs et les hauts responsables de la CPI mercredi n'ont pas révélé l'identité des sénateurs ou des responsables de la CPI, affirmant que la réunion était confidentielle.

Une source proche de la réunion a déclaré que c'était l'occasion pour les sénateurs d'exprimer leurs inquiétudes sur la manière dont l'enquête de la CPI concernant la guerre à Gaza est menée.

Le bureau du procureur de la CPI a déclaré : « La confidentialité est un aspect crucial du travail du procureur. Par conséquent, nous ne discutons pas publiquement des détails liés aux activités et engagements du bureau. » ».

Nous verrons bien dans quelques temps si la justice internationale est réellement indépendante ou soumise aux diktats des dirigeants étasuniens. Pour l'instant les dirigeants étasuniens ont montré qu'ils n'en respectaient pas l'indépendance puisqu'ils ont ouvertement menacé la CPI de mesures de rétorsion. Cela s'appelle un « délit d'entrave à la justice ».

Face aux pressions, la CPI a finalement publié un communiqué :

« Dans un communiqué, le bureau du procureur demande que les tentatives pour « entraver, intimider ou influencer » les fonctionnaires de la Cour pénale internationale « cessent immédiatement ». « De telles menaces, même si elles ne sont pas suivies d'effet, peuvent constituer une atteinte à l'administration de la justice » par la CPI, avertit-il. »

En attendant, Israël est mis à l'écart par un nombre croissant de pays :

« Le président colombien Gustavo Petro a annoncé mercredi que son gouvernement romprait ses relations diplomatiques avec Israël à compter de jeudi, dans le cadre de la dernière escalade des tensions entre les pays à propos de la guerre entre Israël et le Hamas.

Petro a encore une fois qualifié le siège de Gaza par Israël de « génocide ». Il avait auparavant suspendu les achats d'armes à Israël et comparé les actions de ce pays à Gaza à celles de l'Allemagne nazie. »

« La Turquie a arrêté jeudi toutes ses exportations et importations vers et depuis Israël, a annoncé le ministère turc du Commerce, citant "l'aggravation de la tragédie humanitaire" dans les territoires palestiniens.

"Les transactions d'exportation et d'importation liées à Israël ont été interrompues, couvrant tous les produits", a déclaré le ministère turc du Commerce dans un communiqué.

"La Turquie appliquera ces nouvelles mesures de manière stricte et décisive jusqu'à ce que le gouvernement israélien autorise un flux ininterrompu et suffisant d'aide humanitaire vers Gaza." »
***
Il y a quelques semaines, nous avions parlé des problèmes de Boeing, une société du CMI étasunien, de sa culture d'inculpabilité et qu'un des témoins à charge avait été retrouvé suicidé dans une chambre d'hôtel, la veille de son audition.

Cet article de The Atlantic explique une des raisons des problèmes de Boeing, privilégier les bénéfices des actionnaires au dépend de l'expertise de la compagnie :

« Les deux scènes nous racontent l'histoire particulière d'un constructeur d'avions qui, pendant 25 ans, s'est lentement mais très délibérément retiré du métier de constructeur d'avions. Pendant près de 40 ans, l'entreprise a construit elle-même le fuselage du 737 dans la même usine qui a produit ses bombardiers B-29 et B-52. En 2005, elle a vendu cette installation à une société d'investissement privé, gardant le plus facile et transférant les risques, les coûts d'investissement et les problèmes de main-d'œuvre à son « fournisseur ». Un déchargement, comme l'appelait Boeing. Pendant ce temps, la queue, le train d'atterrissage, les commandes de vol et d'autres éléments essentiels étaient sous-traités à des usines du monde entier appartenant à d'autres et expédiés à Boeing pour l'assemblage final, transformant l'entreprise qui a créé l'ère du Jet en quelque chose qui s'apparente à un ensemble glorifié de collage de kits de maquettes d'avions préfabriqués. Les dernières erreurs de Boeing dramatisent de manière frappante un point souvent oublié dans les lamentations sur le déclin de l'industrie manufacturière américaine : lorsque les forces économiques mondiales ont définitivement emporté certains fabricants américains, même ceux qui sont restés ont perdu tout intérêt à fabriquer des produits.

Les 30 dernières années pourraient bien rester dans les mémoires comme un âge sombre pour l'industrie manufacturière américaine. Le déclin de Boeing illustre tout ce qui a mal tourné pour nous amener ici. Heureusement, il offre également une leçon sur la façon de s'en sortir. »

La semaine dernière les dirigeants de cette société ont été auditionnés par le Sénat étasunien :

« Deux commissions sénatoriales examinant les manquements à la sécurité chez Boeing ont révélé mercredi des allégations encore plus choquantes sur les problèmes du constructeur aéronautique et de nouvelles questions sur la capacité de la Federal Aviation Administration à le superviser.

Mais les audiences n'ont donné lieu à aucune suggestion de solutions rapides de la part des législateurs. La présidente du comité sénatorial chargé de superviser l'aviation affirme vouloir agir rapidement avec un nouveau projet de loi – mais faire quoi que ce soit rapidement dans un Congrès embourbé dans les désaccords est un défi de taille.

Une audition comprenait des témoignages de lanceurs d'alerte qui ont déclaré que les patrons de Boeing les avaient menacés pour avoir attiré l'attention sur des pratiques de sécurité de mauvaise qualité, l'un d'entre eux affirmant que l'entreprise avait également cherché à dissimuler des informations sur les failles.

L'ingénieur de Boeing, Sam Salehpour, a décrit une culture d'entreprise qui privilégie la production avant la sécurité – ce qui, selon lui, inclut des pratiques telles que tenter d'assembler des pièces en sautant dessus, ce qu'il a appelé « l'effet Tarzan ». Mais la partie de son témoignage qui a surpris les personnes présentes dans la salle était sa description de la façon dont, selon lui, ses superviseurs avaient réagi à ses tentatives de signaler les problèmes. »

Le hasard penchant apparemment du coté de Boeing, un autre des lanceurs d'alerte vient de mourir subitement pendant l'audition :

« Joshua Dean, un ancien employé de Spirit AeroSystems qui a tiré la sonnette d'alarme sur le laxisme des normes dans la production du jet 737 MAX de Boeing, est décédé des suites d'une maladie grave et soudaine. En mars, un autre lanceur d'alerte de Boeing avait été retrouvé mort dans le parking d'un hôtel, dans ce que les autorités ont provisoirement qualifié de suicide.

Les membres de la famille de Dean ont révélé que l'ancien auditeur qualité chez Spirit AeroSystems est décédé mardi matin. Ses proches ont déclaré qu'il avait été hospitalisé il y a un peu plus de deux semaines pour des difficultés respiratoires. Dean a été intubé, a développé une pneumonie et a contracté une infection à Staphylococcus résistant aux antibiotiques à propagation rapide.

L'homme de 45 ans, qui était en bonne santé et menait une vie saine, a été placé sous assistance respiratoire.

En octobre 2022, Dean a déclaré avoir découvert un grave défaut de fabrication dans la production d'un composant clé qui aide le 737 MAX de Boeing à maintenir une pression normale. Il a affirmé que la direction avait choisi d'ignorer ses avertissements, après quoi il a déposé une plainte auprès de la FAA, alléguant « une faute grave et grave de la part de la haute direction de la qualité de la chaîne de production du 737 ».

Spirit AeroSystems a licencié Dean en avril 2023, l'accusant d'avoir raté une autre faille majeure. Le lanceur d'alerte a ensuite déposé une plainte auprès du ministère du Travail, affirmant que son licenciement était en représailles à ses révélations. »

Car il est de notoriété publique que Boeing a des techniques de management assez mafieuses :

« La Federal Aviation Administration a déclaré mardi qu'elle enquêtait sur les allégations d'un syndicat selon lesquelles Boeing (BA.N) aurait ouvert un nouvel onglet en représailles contre deux employés qui, en 2022, avaient insisté pour que le constructeur aéronautique réévalue les travaux d'ingénierie antérieurs sur les 777 et 787.
La Society of Professional Engineering Employees in Aerospace (SPEEA) a déclaré que les deux ingénieurs non identifiés étaient des représentants de la FAA, qui délègue une partie de son autorité de surveillance et de son processus de certification aux travailleurs de Boeing.

Le syndicat a déposé la semaine dernière une plainte pour pratique déloyale de travail auprès du Conseil national des relations du travail, affirmant que les deux ingénieurs avaient reçu des évaluations négatives identiques après l'incident.

La FAA a noté mardi qu'elle avait renforcé en 2022 la surveillance des constructeurs aéronautiques en protégeant les employés de l'industrie aéronautique qui exercent des fonctions d'agence contre l'ingérence de leurs employeurs. Un rapport du Sénat de décembre 2021 a révélé que « le processus de certification de la FAA souffre d'une pression excessive sur les ingénieurs de ligne et le personnel de production ».

"Boeing peut dire au Congrès et aux médias tout ce qu'il veut sur la manière dont les représailles sont strictement interdites", a déclaré Rich Plunkett, directeur du développement stratégique de la SPEEA. "Mais notre syndicat lutte régulièrement contre des cas de représailles et, dans ce cas précis, Boeing tente de cacher des informations qui pourraient faire la lumière sur ce qui s'est passé." »

C'est même tout le système CMI, Pentagone et services secrets compris, qui utilise des méthodes mafieuses pour exercer son pouvoir et siphonner toujours plus d'argent :
« Les membres du Congrès votent systématiquement en faveur des programmes de surveillance de masse parce qu'ils sont « terrifiés » à l'idée que les agences de renseignement installent de la « pornographie infantile » sur leurs ordinateurs s'ils s'expriment, a affirmé le journaliste américain Tucker Carlson.

Carlson est apparu vendredi sur le podcast de Joe Rogan, quelques heures avant que le Sénat américain ne vote le renouvellement de l'article 702 de la loi de 1978 sur la surveillance des renseignements étrangers (FISA). Apparemment créée pour permettre aux agences de renseignement telles que le FBI et la CIA de surveiller les communications des étrangers, l'article 702 permet à ces agences d'accéder « indirectement » aux données collectées auprès de millions de citoyens américains sans mandat.
Selon Carlson, un certain nombre de législateurs se sont effectivement opposés à ce renouvellement, mais ne l'ont pas admis publiquement.

"Les gens ne disent pas cela parce qu'ils craignent d'être punis", a déclaré Carlson à Rogan. « Ils s'inquiètent à l'idée que quelqu'un mette du porno pour enfants sur leur ordinateur. Les membres du Congrès sont terrifiés par les agences de renseignement. Je ne devine pas cela. Ils me l'ont dit, y compris les membres du comité [du renseignement], y compris les personnes qui dirigent le comité du renseignement. "Ils ont peur des agences", a-t-il déclaré, ajoutant : "Ce n'est pas compatible avec la démocratie".

"Cela se joue devant tout le monde, et personne ne s'en soucie et personne ne fait rien à ce sujet", a poursuivi Carlson. « Je pense que la raison est qu'ils sont menacés. Et si vous regardez les présidents de comités qui ont permis que ces conneries se produisent année après année... je les connais. Et ils ont tout à cacher. Je le sais pertinemment. »
Outre la menace supposée de pédopornographie implantée subrepticement, Carlson a affirmé qu'il est « très courant » que les législateurs aient « un problème d'alcool ou une vie sexuelle étrange », que les agences pourraient facilement dénoncer si ces politiciens refusent de faire ce qu'ils veulent.

Carlson n'est pas le premier conservateur influent à affirmer que les élus sont victimes de chantage. En décembre dernier, le représentant républicain du Tennessee, Tim Burchett, a suggéré que ses collègues s'opposaient à une motion visant à divulguer les noms des clients du pédophile notoire Jeffrey Epstein parce qu'ils auraient été impliqués dans des crimes sexuels.

Des forces anonymes à Washington utilisent « le vieux pot de miel » pour faire chanter les politiciens et les forcer à « voter pour des trucs fous », avait-il déclaré à l'époque à l'animateur de podcast conservateur Benny Johnson.

Un an plus tôt, une vidéo nue du représentant Madison Cawthorn avait été divulguée un mois après qu'il avait affirmé avoir été invité à des orgies alimentées par la drogue par des membres plus âgés du Congrès. Washington, avait-il déclaré à l'époque, est en proie à la « perversion sexuelle ». »
***

Nous finirons par cette vidéo qui montre la période orwellienne dans laquelle se vautre l'Europe. Un député européen étiqueté « d'extrême droite » appelle symboliquement à la paix en lâchant une colombe dans l'hémicycle du parlement européen pour se faire rabrouer par une députée étiquetée « écologiste » pour maltraitance des animaux, oubliant totalement que la guerre est une extrême maltraitance des humains. Nous vivons donc une époque où ceux qui appellent à la paix sont donc classés « extrême » et ceux qui veulent la guerre sont classés « centristes ».

Inversion maligne qui n'a pas échappée à l'œil de lynx de Caitlin Johnstone :

« Je me souviens d'un tweet devenu viral en novembre par un compte portant le pseudo @eyeballslicer : « Un libéral est quelqu'un qui s'oppose à toutes les guerres sauf la guerre actuelle et soutient tous les mouvements de défense des droits civiques sauf celui en cours actuellement. »

Avez-vous déjà remarqué comment les maîtres d'image chargés de normaliser notre statu quo dystopique utilisent le temps comme une arme psychologique ? Ils rejettent tout soutien à un changement révolutionnaire soit dans le passé, soit dans le futur, tout en insistant sur le fait que les normes du statu quo doivent être maintenues dans le présent.

Une fois que vous remarquez cette tactique, vous la voyez partout. Quand ils ne brandissent pas le poing contre les crimes du passé comme le Vietnam, l'Irak ou la ségrégation et n'applaudissent pas les luttes passées pour la justice sociale comme le droit de vote des femmes ou les droits civiques des Noirs, ils prétendent que vous pourrez obtenir tous les changements révolutionnaires drastiques que vous souhaitez à l'avenir si vous élisez simplement davantage de démocrates.

À maintes reprises, de différentes manières, le message est transmis aux gens : « La révolution et le changement sont merveilleux, mais pas maintenant. Les sentiments révolutionnaires du passé ont fait de grandes choses que nous devrions tous célébrer, et un jour dans le futur, nous connaîtrons à nouveau un changement révolutionnaire, mais pour le moment, nous devons continuer à soutenir la façon dont les choses sont, rester immobiles et essayer très fort de ne pas ennuyer les gens puissants qui nous gouvernent.

C'est en fait assez impressionnant une fois qu'on le remarque, car cette manipulation maligne nécessite une compréhension presque bouddhiste du temps et du moment présent. À un moment donné, les manipulateurs ont compris qu'il n'y a que l'ici et maintenant et que le passé et le futur n'existent que dans notre mémoire et notre imagination. Vous pouvez donc donner au peuple toute la révolution qu'il souhaite, à condition de ne le faire que dans le passé ou dans le futur. »

C'est effectivement une méthode que le « centriste » Macron aime à utiliser.

A lundi prochain

https://lesakerfrancophone.fr/la-revue-de-presse-du-6-mai-2024
#3
Histoire / Annie Lacroix-Riz – Les Origin...
Last post by JacquesL - 04 Mai 2024, 03:31:20 PM
Annie Lacroix-Riz – Les Origines du plan Marshall, Le mythe de "l'aide" américaine

Publié le mai 4, 2024 par hervek




Par Hervé – Source le Saker Francophone



Annie Lacroix-Riz est professeur émérite d'histoire contemporaine à l'Université Paris 7. Pour nos lecteurs assidus, cette auteur a déjà publié un article sur notre site et avait répondu à l'occasion à quelques question en 2017, date anniversaire de la révolution bolchévique.  Elle participe aussi à un mouvement communiste, le Pôle de renaissance communiste en France. Le livre que je vous présente est un équilibre entre ces 2 pôles, le travail très précis d'une historienne sur cette période historique de la fin de la 2nd guerre mondiale et de l'immédiate après guerre, mais aussi une vision assumée et affirmée de sa vision communiste de l'histoire, qu'elle entend défendre face à un conformisme béant d'une très grande partie de la classe universitaire pour ne prendre qu'eux.

En préambule, on peut aussi citer son précédent livre Le choix de la défaite qui déroule la période des années 30 jusqu'à la guerre et qui a beaucoup fait parlé sur les classes politique et économique au pouvoir à cette époque. Ce nouveau livre est sans doute une suite du point de vue temporel, car si le plan Marshall semble être, dans sa narrative officielle, le fruit de la volonté de reconstruction de nos "amis" américains dans l'immédiate après-guerre après une guerre qui aura ravagé, entre autre, le continent européen, l'histoire que nous raconte Mme Lacroix-Riz se joue très largement pendant la guerre avec le basculement progressif des dirigeants français de la collaboration avec l'occupant allemand à la prise de contact puis l'acceptation d'une mise sous tutelle du pays par la nouvelle puissance hégémonique que beaucoup voit venir à partir de 1942 notamment après Stalingrad.



Les Origines du plan Marshall – Le mythe de "l'aide" américaine


Le livre s'articule autour d'une trame historique qui va de la victoire des Etats-Unis d'Amérique moins sur le terrain militaire que sur le terrain politique et économique, à la transition politique en France et la période de reconstruction de l'Occident, Allemagne comprise. Livre d'Histoire, il s'appuie beaucoup sur les rares sources disponibles, les FRUS de l'état américain, même largement censurées, et les témoignages des acteurs de ce grand jeux géopolitique comme De Gaulle ou Monnet côté Français. 70 ans après, il est encore des informations qui semblent trop sensibles pour être lues par nos contemporains.

Pour ceux qui ont lu certaines de nos traductions, comme Le mythe Roosevelt de Flynn ou encore La guerre perpétuelle pour une paix perpétuelle, vous retrouverez une partie non négligeable des analyses historiques de Mme Lacroix-Riz par des auteurs américains plutôt libéraux, soulignant encore la qualité des sources de ce livre. Cette analyse des origines du plan Marshall est même un complément fort utile pour comprendre que derrière des discours sur la liberté et la démocratie, ce sont bien des motifs économiques, financiers et même impériaux qui guident la pensée des élites politiques des différentes administrations qui se sont succédées avec et après Roosevelt.

Si le livre parle beaucoup de géopolitique, l'auteur articule aussi son propos sur la France et le personnel politique du moment, passant d'un plan à l'autre en déroulant la séquence historique. Il est peu dire que la haute fonction publique, les syndicats, le personnel politique sont passés à la paille de fer et beaucoup sont nominativement mis à nu pour leur rôle avant guerre de collaboration avec l'Allemagne, après avec les Etats-Unis et pendant, dans un abominable jeu de retournement de veste qui n'a rien à envier à la bassesse de nos contemporains.

Sans dévoiler le livre, ce plan Marshall est une "magnifique" opération étatsunienne de prise de contrôle des anciennes puissances impériales occidentales, l'Angleterre d'abord mais la France aussi avec un laisser faire visible déjà coupable doublé d'un activisme derrière le rideau, une course à la soumission pour se tailler un strapontin dans la France d'après-guerre.

Mme Lacroix-Riz détaille les milles et unes méthodes des américains pour nous faire tout payer, les stocks non utilisés, les surplus de l'industrie US, même et surtout s'ils ne sont que de peu d'utilité pour notre reconstruction et encore les dégâts de la guerre en France subit par les intérêts américains. C'est à sens unique et le gouvernement  US utilise à fond la grosse ficelle du Congrès qui pourrait "mal le prendre" pour encore durcir les conditions pour tout nous imposer sans que personne ne conteste. Même De Gaulle, qui s'il résiste sur certains points, laisse finalement le champ libre selon l'auteur.

Au delà de ce pillage en règle pour asseoir la puissance de cet empire montant, l'hégémon mène aussi une guerre culturelle qui le renforce avec comme pierre angulaire, le cinéma et la marée de films made in Hollywood qui va balayer toute espérance d'une autonomie culturelle. Il n'y a qu'un modèle et nul ne va y échapper. Les hommes d'influence d'outre-Atlantique ont tout compris des méthodes d'asservissement d'une population. Plus besoin de bombes ou de prisons, la prise de contrôle des esprits par imprégnation culturelle se met déjà en place.

Que reste-t-il de cette lecture ? Une longue séquence historique déjà abordé dans ces précédents livres et qui va se poursuivre sans doute dans de prochains à paraître, qui confirme notre propre biais sur ce site, les conditions de cette seconde guerre mondiale et sa conclusion sont des références essentielles pour comprendre notre monde actuel. Il faut y revenir encore et encore pour éclairer ce que certains veulent garder dans l'ombre. Si le livre fourmille de détails et de sources, une centaine de pages pour les références tout de même, la mise en perspective de l'Histoire par Mme Lacroix-Riz permettra à chacun de confronter sa vision de cette période historique avec la réalité d'une histoire complexe, extraordinaire au sens propre du terme.



Interview du Saker Francophone sur Les origines du Plan Marshall

Bonjour Mme Lacroix-Riz, pour nos lecteurs qui ne vous connaitraient pas, pourriez-vous présenter ?

ALR : Je suis professeur émérite d'histoire contemporaine à l'université Paris 7-Diderot, restée, comme il est logique, chercheuse après ma retraite de l'enseignement, et auteur de nombreux ouvrages et autres travaux sur les relations inter-européennes et Europe-États-Unis et sur la France (politique intérieure et extérieure) de l'entre-deux-guerres aux années 1950. On trouvera un état récent de ces travaux dans le CV de mon site (https://www.historiographie.info/cvalr2024avril.pdf).

LSF : Vous associez une partie des dirigeants français de l'époque à une synarchie. Pouvez-vous revenir sur ce terme et expliquez si on retrouve ce genre d'organisation dans d'autres pays comme une récurrence pour gouverner au-dessus des peuples peut-être ?

ALR : Dans deux livres sur l'entre-deux-guerres ‑‑ Le choix de la défaite (dont la mise à jour augmentée paraît en poche le 24 avril 2024, https://www.dunod.com/histoire-geographie-et-sciences-politiques/choix-defaite-elites-francaises-dans-annees-1930-0, https://www.dunod.com/sites/default/files/atoms/files/Feuilletage_4175.pdf) et De Munich à Vichy, en 2008 (https://www.dunod.com/histoire-geographie-et-sciences-politiques/munich-vichy-assassinat-troisieme-republique-1938-1940 ) ‑‑, j'ai montré comment la guerre contre les salaires et les revenus non monopolistes avait, peu après la Première Guerre mondiale, conduit la fraction la plus concentrée du capital financier à se structurer pour imposer une solution politique « à poigne » : fasciste. La même que celle prévue pour l'Italie, très grosse débitrice de guerre, par ses créanciers internationaux, dont les grandes banques françaises, et que ces créanciers aidèrent leurs homologues italiens à imposer grâce à leur candidat politique : l'ancien socialiste Mussolini, devenu depuis 1914 la créature de FIAT et de toute l'industrie d'armement, qui voulaient associer l'Italie à la rentable boucherie.

Ce petit groupe, de douze financiers à l'origine (1922), dont les chefs des banques Worms et Nervo, d'une trentaine dans les années 1930, qui contrôlait la France du sol au plafond, via des mécanismes exposés par Le choix de la défaite, a pris le nom de synarchie. Le concept est combattu depuis plus de cinquante ans par des historiens « raisonnables » ou « du consensus » qui répètent à l'envi qu'il n'y a pas de « fascisme français » de droite. Le fascisme français ne serait né et n'aurait existé qu'à gauche, entre les anarcho-syndicalistes de Sorel avant 1914 et les « renégats » à la Mussolini, puis, après la Première Guerre mondiale, sous l'égide des « renégats » de la SFIO (Marcel Déat) et du PCF (Jacques Doriot). On nous le martèle à la télévision, historiens médiatiques à l'appui.

Les archives sont formelles, le pionnier de l'histoire du fascisme français, l'historien américain Robert Soucy, l'a démontré dans ses « Deux vagues du fascisme français », 1924-1933, puis 1933-1939 (en fait, 1941) de 1986 et 1994, traduites de plus en plus tard ‑‑ 1992 pour le premier et 2004 pour le deuxième. Ce dernier a reçu un intitulé particulièrement malhonnête : Le fascisme français, 1924-1933, clair, est devenu Fascismes français ? 1933-1939 : mouvements antidémocratiques. Pluriel, point d'interrogation et re-pluriel transformant fascisme au singulier en « mouvements antidémocratiques », adjectif plus doux, tout y était...

Cette première tentative solide, sur la base d'archives policières, matière première de l'histoire intérieure, a été ruinée par la contre-offensive des « historiens du consensus » dont l'historien américain dénonçait les manquements : ceux de Science Po, institution qui, après avoir pris, depuis la décennie 1960, le contrôle de l'enseignement et de la recherche en histoire contemporaine, a chassé, après une polémique violente, en 2006-2007, Soucy du paysage historiographique français ‑‑ juste quand sortait la première édition du Choix de la défaite, enterrée par la même cohorte.

J'évoque cette chasse à l'homme (ou à l'historienne) dans un long prologue du Choix de la défaite démontrant, archives à l'appui, que la synarchie a financé et dirigé le fascisme français – de même qu'elle tuteurait la droite classique et toutes les forces de maintien du statu quo général, gauche anticommuniste incluse. Mes autres ouvrages, sur la Deuxième Guerre mondiale et sur l'après-Libération, dont Les origines du Plan Marshall, ont suivi l'évolution de ce groupe décisionnaire. L'affaire Robert Soucy (comme la campagne qui me vise depuis les années 1990) n'est pas anecdotique. Le triomphe d'une historiographie sans archives, puissante et hargneuse, a imposé silence de fait aux historiens qui préfèrent les fonds originaux aux colloques riches en ministres et hommes politiques venus conter leurs (faux) « témoignages » : taxés de complotisme, les indépendants, boycottés par tous les grands médias audiovisuels, sont ignorés du public.

La campagne médiatique sur « le mythe de la synarchie » n'a pas cessé depuis la première édition de La synarchie ou le mythe du complot permanent (Paris, Perrin, 1998), d'Olivier Dard, professeur à Paris-Sorbonne et conférencier favori de l'Action française – « matrice du fascisme français » (Brian Jenkins) dont étaient membres tous les grands synarques d'entre-deux-guerres. Ce tapage empêche les Français, fraction universitaire incluse, de connaître le fascisme français, né à droite, et financé au sommet, pour des montants énormes, par la « synarchie » supposée imaginaire. Ignorance funeste dans la conjoncture politique où nous sommes.

Certes, ce gouvernement « au-dessus des peuples » n'avait pas attendu l'année 1922 en France (et ailleurs) mais l'après-Première Guerre mondiale l'avait renforcé. « Les hommes d'affaires comme ceux du Creusot » (les « marchands de canon » en chef, la dynastie Schneider) contrôlaient étroitement leurs obligés, civils et militaires : des « hommes politiques » aux « hommes de main » en passant par « les journalistes » et « les militaires ». Le grand médiéviste Marc Bloch en avait presque tout compris au printemps 1944, dénonçant « les intrigues menées chez nous de 1933 à 1939 en faveur de l'Axe Rome-Berlin pour lui livrer la domination de l'Europe en détruisant de nos propres mains tout l'édifice de nos alliances et de nos amitiés ». Il croyait les militaires plus coupables que tous les autres, et si, dans son Étrange Défaite de 1940, il avait agrégé au groupe de traîtres stricto sensu la cime des élites intellectuelles (« de Science Po »), il en avait omis le haut clergé. À ces exécutants de plus ou moins haut rang, comme à leurs tuteurs financiers (très attachés, eux, au secret), les archives attribuent froidement leur rôle respectif dans la décision ou l'exécution.

Oui, au sommet, « les [très grands] hommes d'affaires » dirigent tout, politique intérieure et extérieure. Et, la France étant un impérialisme secondaire, ils adorent, comme leurs homologues italiens, depuis la fin du 19e siècle, s'appuyer, en tant que de besoin, sur les « premiers de la classe », allemand et étatsunien : ils font avec ces « protecteurs » des affaires fructueuses, quitte à leur octroyer le profit maximum, et peuvent plus aisément maintenir en laisse leurs peuples respectifs redoutés.

LSF : L'imprégnation du nazisme de certaines élites gouvernantes françaises est un thème central de votre livre.

ALR : Dans les années 1920, le capital financier est très « atlantique », tout en restant très lié à l'Allemagne, plus que jamais dans la décennie de crise, où le protectionnisme américain pose au monde capitaliste un problème commercial qui ne peut être surmonté que par le protectionnisme et les accords bilatéraux. Le modèle allemand, surtout à l'ère hitlérienne, conquiert les « hommes d'affaires ». Sa poigne anti-salaires et son élimination radicale de tous les instruments de défense de la classe ouvrière les séduisent, d'autant plus que le Reich est un énorme client, vu ses besoins de réarmement, et reste un énorme débiteur.

Non pas pour payer les « réparations » aux vainqueurs européens, énoncées de principe par le Traité de Versailles (juin 1919), puis laborieusement fixées dans la décennie 1920 : le créancier américain de l'Entente franco-anglaise, qui ne voulait pas en entendre parler, les avait ruinées d'emblée, et plus radicalement entre ses Plans Dawes (1924) et Young (août 1929) et leur abandon définitif en 1931-32. Non, l'Allemagne en réarmement clandestin entamé dès 1919 (je dis bien 1919) était le champion de la dette d'après-guerre, et de loin, le débiteur le plus rémunérateur pour les créanciers internationaux, français inclus.

La synarchie anglaise et américaine fut aussi séduite que la française par le bâton anti-ouvrier. Mais aussi par les intérêts et dividendes, entièrement défiscalisés, payables en temps de guerre comme de paix, des emprunts allemands réglés en or par le Reich (en or volé à partir du pillage allemand de la Banque nationale d'Autriche dès l'Anschluss de mars 1938). Et ce, jusqu'en avril 1945 inclus, via la Banque des règlements internationaux, institution (toujours présente) fondée par le Plan Young, installée à Bâle depuis 1930...

Mais le dossier de la germanophilie « occidentale » d'entre-deux-guerres et de ses véritables ressorts est tabou, plus encore que celui de la collaboration économique de guerre. L'historiographie dominante l'a banni du champ académique depuis les années 1990, en certifiant que le capital français, plutôt apolitique mais « patriote », avait dû se plier à tous les diktats allemands depuis le coup de tonnerre de l'été 1940. L'étude de l'entre-deux-guerres révèle à l'inverse une intense collaboration économique et, de plus en plus, politique. La Défaite ne l'a pas fondée mais a permis de la développer. On trouvera tous les détails, à peine croyables, de l'affaire dans Le choix de la défaite, De Munich à Vichy et Industriels et banquiers français sous l'Occupation.

LSF : Peut-on faire le même parallèle entre le basculement de ces mêmes élites à la fin de la guerre vers les USA et l'alignement actuel des dirigeants européens via l'OTAN ? Y a-t-il d'ailleurs pour vous un lien entre ces 2 questions ?

ALR : De 1940 à 1944, elles ont manifesté un allant pro-allemand forcément refroidi par l'évolution du rapport de forces militaire et général. Même quand elles ont accompagné l'envahisseur jusqu'au bout, elles ont perçu en temps réel les ruptures, dont la première est annoncée par les chefs militaires dans les trois semaines qui suivent Barbarossa. Ainsi, le général Paul Doyen, délégué français à la commission d'armistice allemande de Wiesbaden, annonce le 16 juillet 1941 la défaite allemande, inéluctable en raison de la « résistance [...] farouche du soldat russe [et du] fanatisme [...] passionné de la population ». La victoire militaire soviétique aura cette conséquence : donner aux États-Unis, « sortis seuls vainqueurs de la guerre de 1918 », une victoire plus écrasante. Les « États européens qui pouvaient rivaliser avec eux » ‑‑ plus exactement leurs décideurs – devront renoncer à « rivaliser » : quoi qu'il arrive, le monde devra, dans les prochaines décades, se soumettre à la volonté des États-Unis. » On est loin de la terreur du loup-garou soviétique...

Or ces élites, financières et gouvernementales – dont les hauts fonctionnaires financiers, que l'historiographie bien-pensante déguise en « vichysto-résistants » ‑‑, sont, après la Libération, les mêmes que dans l'entre-deux-guerres et pendant l'Occupation. On les retrouve à l'ère américaine qui suit novembre 1942 (l'invasion de l'Afrique du Nord), aussi « atlantistes » et soumises au nouveau protecteur étranger que naguère à l'allemand.

Poser la question du « lien » entre cette étape et l'actuelle, qui a d'ailleurs été officialisée par la fondation du Pacte atlantique (avril 1949) puis son organisation militaire (1950), c'est y répondre. Plus de 80 ans de tutelle quasi absolue ont parachevé une colonisation complète de la « zone d'influence » américaine. Qui se pose la question de l'éventuelle résistance aux Français du pacha Thami El Glaoui, profiteur jusqu'à sa mort (1956) du pillage français du Maroc? Ou des maharajas indiens au colonisateur britannique?

LSF : A quel moment le multilatéralisme en dollars de l'Empire américain que vous évoquez émerge-t-il ? Est-ce un plan ou une opportunité ?

ALR : Comme le montre l'ouvrage, le sort de l'Europe, entre guerre et après-guerre, correspond au programme de conquête du monde de l'impérialisme désormais hégémonique. Remontant au début du 19e siècle (et appliqué sur le continent américain), il est revendiqué, sans rupture, par l'exigence de la « Porte ouverte » (à l'égard de tous les rivaux, européens et japonais, en Chine) édictée par le secrétaire d'État Hays en septembre 1899, par les « Quatorze Points de Wilson » de janvier 1918 et par « la Charte de l'Atlantique » d'août 1941.

L'ouvrage montre que c'est le cobaye britannique qui est confronté le plus tôt au rouleau compresseur, lui dont la défaite s'affiche entre cession de bases de 1940, accord de Prêt-Bail (Lend-Lease) de 1941-1942, conférence de Bretton Woods (juillet 1944) et « Munich économique » du 6 décembre 1945 ‑‑ le fameux prêt de 3,5 milliards de dollars prétendument salvateur. Je recommande à vos lecteurs, pour mieux mesurer l'ampleur du désastre subi par le Royaume-Uni, de lire mon collègue Richard Farnetti, L'économie britannique de 1873 à nos jours, A. Colin, 1993, et mon article à paraître ces semaines-ci : « Du programme de la « Porte ouverte » à la mondialisation du dollar (années 1890-juillet 1944) », Droits, n° 77, mai 2024, p.  39-86.

La France emprunteuse suit la même route, voguant de Charybde en Scylla entre les emprunts de 1943 et la catastrophe absolue des accords Blum-Byrnes, règlement des dettes de guerre calamiteux accompagné de la remise du cinéma français aux huit « Majors » américaines.

LSF : Ces dernières années, malgré la chute de l'URSS et la fin de la "menace" communiste, la France semble continuer à servir de colonie aux américains. Qu'est-ce qui justifie encore cette soumission ? Et cette synarchie, qu'est-elle devenue ?

ALR : L'URSS n'a jamais été un danger militaire pour l'Ouest, vainqueur militaire épuisé que les Américains traitent en ennemie non pas à partir de l'officielle « Guerre froide » (mars 1947), mais, ouvertement, à Yalta même (février 1945). On nous présente depuis l'origine comme la catastrophe absolue pour l'Europe cette conférence où les Soviétiques comprirent définitivement qu'ils ne toucheraient pas un kopeck de « réparations » de la Ruhr, arsenal des agresseurs allemands et source de leurs ruines : le retors Staline aurait obtenu d'un Roosevelt mourant et d'un Churchill lucide le droit de mettre sous le joug l'Est européen. À la lumière des archives, cette présentation est grotesque, mais elle fait notre ordinaire quotidien, cautionnée par l'historiographie « raisonnable » et atlantiste, qui oppose la terreur soviétique étendue sur la malheureuse Europe orientale à la « démocratie » américaine offerte à l'Europe occidentale, heureusement élargie depuis 1989.

Celle des scrutins bafoués, comme les élections constituantes françaises d'octobre 1945, Washington ayant le pouvoir de faire remplacer, comme je l'ai montré dans Les origines du Plan Marshall, un ministre communiste de l'Économie gênant (François Billoux) par un socialiste atlantisé depuis ses séjours académiques d'avant-guerre aux États-Unis financés par la Fondation Rockefeller, et strictement contrôlé, financièrement, depuis novembre 1942 (André Philip)? Celle de la « renazification » immédiate de l'Allemagne occidentale, interdite de recensions (voir Alfred Wahl, La seconde histoire du nazisme dans l'Allemagne fédérale depuis 1945, Paris, Armand Colin, 2006, et les travaux, au titre explicite, figurant dans mon CV, Les origines du Plan Marshall incluses)? Celle du retour des monarques grecs haïs – le roi Paul, esclave des Anglais jusqu'à leur remplacement par les Américains (1947), sa femme Frederika, princesse allemande et nazie notoire, après des années de terreur organisée par ces deux tuteurs étrangers appuyés sur les anciens collaborationnistes grecs de 1941-1944? Cette histoire est interdite au public français, puisque les premiers historiens les plus incontestables du martyre grec ne sont pas traduits (Lawrence Wittner, American Intervention in Greece, New York, Columbia University Press, 1982) et que la synthèse de l'historienne française sur la phase britannique de la tutelle est, comme toute étude « critique », privée de publicité médiatique (Joëlle Fontaine, De la résistance à la guerre civile en Grèce. 1941-1946, Paris, La Fabrique, 2012 dont on lira l'excellente critique par une de mes collègues de Paris 7, Louise Bruit Zaidman, https://www.persee.fr/doc/raipr_0033-9075_2012_num_184_1_4439_t1_0124_0000_5).

J'arrête ici la liste interminable du modèle « démocratique » bafoué par la corruption, la complicité avec les pires bourreaux et la menace états-uniennes. C'est dommage, je pourrais parler de l'Espagne et des mystères du retour de la « démocratie » monarchique préparée à Washington depuis l'après-guerre, sur fond de soutien inébranlable de fait à Franco jusqu'à sa mort, et de tant d'autres exemples. On se reportera à l'ensemble des ouvrages d'un ancien fonctionnaire du Département d'État William Blum, limpides, et par extraordinaire traduits, consacrés aux interventions extérieures et/ou immixtions intérieures américaines de 1945 à 2001 dans tous les États du monde (dont L'État voyou, Bruxelles, Investig'action, 2019).

Les appétits du premier pays impérialiste mondial sont indifférents à la forme politique des États pourvu qu'ils lui soient entièrement soumis : les États-Unis sont devenus russophobes depuis 1896, quand la Russie tsariste a poussé des antennes économiques en Chine du Nord, comme l'a montré dès 1952 la thèse du grand historien « révisionniste » américain William Appleman Williams, American‑Russian Relations, 1781‑1947 (New York, Rinehart and Company). Ils n'ont jamais depuis lors cessé de lorgner le pactole, entre Union soviétique et Russie d'après-1989-1991, en déployant à cet effet tous les dispositifs clandestins possibles : la caverne d'Ali Baba ukrainienne en tête (voir le sidérant chapitre 5 de Richard Breitman et Norman Goda, Hitler's Shadow : Nazi War Criminals, US Intelligence and the Cold War, National Archives, 2010, « Collaborators : Allied intelligence and the Organization of Ukrainian Nationalists », p. 73-97. Le livre, préfacé par le journaliste-historien Éric Branca, un des seuls analystes des us et coutumes de « l'ami américain » à avoir réussi à percer le mur du silence, a été par miracle traduit et publié. Mais en l'occurrence par un éditeur obscur, aucun autre n'en ayant voulu : À l'ombre d'Hitler. Les services secrets américains et les criminels nazis pendant la Guerre froide, Paris, J.-C. Godefroy, 2022. Il s'est heurté, logiquement, au mutisme total des grands médias.

Pourquoi voulez-vous qu'une colonie exploitée depuis 80 ans, contrôlée par tous les bouts, la française ou toute autre de la même catégorie, soit moins malléable qu'en 1940 ou 1944? Si vous voulez des nouvelles de « la synarchie-qui-n'existe-pas », allez donc visiter les archives de la Préfecture de police : les policiers des RG présentaient encore dans les années 1970 le très pronazi puis très pro-américain Henry Dhavernas (présenté dans Les origines du Plan Marshall, voir l'index) comme un des plus importants synarques... Elle serait morte depuis?

LSF : De même quand on lit dans le détail la mainmise de l'ambassade américaine à l'époque sur la vie politique française, on croit voir Mme Nuland sélectionner ses ministres en Ukraine. Est-ce toujours le cas ?

ALR : La consultation des archives (et je me suis appuyée tant sur les françaises que sur les américaines) est taboue parce que cette correspondance, qui révèle tout ou presque, dresse un tableau horrifiant. Entre le traitement de la France en colonie et celui de ses hommes politiques féaux en domestiques par Jefferson Caffery, ambassadeur-bourreau, pendant seize ans (1928-1944), de l'arrière-cour latino-américaine nommé par un Roosevelt qu'obsédait l'objectif d'« éliminer » de Gaulle, et les manières « européennes » et « ukrainiennes » de Mme Nuland, non pas seulement depuis 2014 mais depuis les années 1990 (et, voir ci-dessus pour les années 1944-1990), je ne saisis pas de différence.

J'ai vu les archives du Quai d'Orsay jusqu'à 1970 : je peux certifier qu'avant le retour de De Gaulle, aucun haut fonctionnaire décrit par les archives classées n'avait jamais osé s'opposer ou réagir à un caprice américain.

LSF : La période actuelle peut sembler ironique pour un communiste car, alors que le capitalisme américain a semblé remporter une victoire écrasante depuis 1989, finalement ces dernières années voient le retour d'une opposition structurée menaçant comme jamais l'hégémon et semble-t-il plébiscitée par les peuples, au moins dans ce que certains appellent le Sud global.

ALR : Le monde a été bloqué pour des décennies après 1945-1950 par l'impérialisme américain tout puissant. Mais toutes les questions qui se posent aujourd'hui se posaient déjà : catastrophe du multilatéralisme du dollar interdisant les accords bilatéraux, protectionnisme américain délirant, crises récurrentes, exploitation des pays intégrés à la mondialisation capitaliste du 19e siècle, c'est-à-dire colonisés, etc.

Le déblocage s'amorce dans le bruit et la fureur, comme il est d'usage pour un mode de production caractérisé par la guerre structurelle entre capitaux rivaux (Marx), illustrée par « les guerres perpétuelles » menées par les États-Unis depuis 1945, qu'ont étudiées tous les historiens « révisionnistes » américains (critiques de la Doxa) depuis William Appleman Williams. Mais ce déverrouillage ne surgit pas du néant. Une grande partie du Sud global a entamé le processus dans les indépendances, si limitées fussent-elles, des années 1940-1950 avec le mouvement des non-alignés, que Moscou soutenait efficacement. Le camp anti-impérialiste a subi un revers exceptionnellement grave avec la chute de l'URSS.

La crise systémique du capitalisme, qui dure désormais depuis le tournant des années 1960, l'affaiblissement objectif de l'économie américaine, la haine qui s'est accumulée, à travers le monde non-occidental, envers les guerres permanentes et le « deux poids, deux mesures » des États-Unis rois autoproclamés de la « démocratie », la puissance de la Chine, la sortie de l'ex-URSS de l'ère coloniale Eltsine, ont rebattu les cartes. Tout bouge et, quand on n'est pas intoxiqué par la propagande, on perçoit, comme les scientifiques américains anticonformistes (chez nous, on pourrait croire qu'il n'y en a plus), que le monde va basculer...

Mais même si je suis convaincue que le monde va sortir du carcan de 80 ans de Bretton Woods, je suis incapable, comme tout le monde, de prévoir quel temps sera nécessaire pour y parvenir. J'ai déjà fort à faire pour exercer mes fonctions d'historienne dans une conjoncture aussi dégradée que celle dans laquelle les indépendants œuvrent en France depuis cinquante ans. Je ne suis pas devineresse.

LSF : Quels sont vos projets ?

ALR : J'ai accumulé de ma thèse d'État à 2022 une masse d'archives, françaises et américaines, suffisante pour écrire la suite du présent livre, sur la France entre la mi-1946 et l'ère Marshall stricto sensu (1948-1952).

J'ai déjà consacré beaucoup de travaux à cette période (voir mon CV). Je souhaite faire un ouvrage qui, comme le précédent, étudiera dans ses aspects politiques, économiques, culturels et militaires une phase essentielle de l'effondrement de la France reconnu aujourd'hui. C'est cette phase de démantèlement que, en 1979, décrivait le haut fonctionnaire Jacques Thibau dans La France colonisée [par les États-Unis] (Paris, Flammarion). On aurait avantage à le relire : si de tels avertissements se sont avérés vains, ils permettent, comme je l'ai seriné à mes élèves puis à mes étudiants, concernant l'histoire correctement faite, de ne pas mourir idiot(s). C'est beaucoup.


https://lesakerfrancophone.fr/annie-lacroix-riz-les-origines-du-plan-marshall-le-mythe-de-laide-americaine
#4
Europe / Ukraine SitRep. Le chaudron de...
Last post by JacquesL - 04 Mai 2024, 03:17:53 PM
Ukraine SitRep. Le chaudron de Niu-York – Diversion à Sumi – Approvisionnement de la Crimée

Publié le mai 4, 2024 par Wayan




Par Moon of Alabama – Le 3 mai 2024

Jetons un regard sur la carte de l'est de l'Ukraine :

03 avril 2024

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03 mai 2024
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Les cartes ci-dessus représentent la situation sur le front oriental de l'Ukraine au 3 avril et au 3 mai. En les ouvrant côte à côte, on peut voir deux mouvements importants des forces russes. Au nord, les forces se déplacent vers l'ouest en direction de Chasiv Yar, un haut lieu qui permet de contrôler tout ce qui se trouve à l'ouest.

Dans la partie sud de la carte, au nord d'Avdiivka, les forces russes ont pris Ocheretyne et Keramik.

Ces deux mouvements permettent d'anticiper un plan plus vaste en deux volets :

  • De Chasiv Yar, un mouvement vers l'ouest, à peu près le long de la route H32, en direction de Konstantynivka.
  • Depuis Keramik, un mouvement vers le nord, à peu près le long de la route H-20.

Cela formerait une pince qui envelopperait le grand conglomérat minier autour de Niu-York, à l'ouest de Horlivka. Cette zone se trouve sur la ligne de front depuis 2014. Elle est donc fortement fortifiée. L'encercler est beaucoup plus pratique et moins sanglant que de la prendre d'assaut.

The Economist a eu un entretien (archivé) avec Vadym Skibitsky, le chef adjoint du renseignement militaire ukrainien.

Il semble avoir déjà renoncé à Chasiv Yar :

CiterLa préoccupation immédiate de l'Ukraine est son bastion en altitude dans la ville de Chasiv Yar, qui détient les clés d'une avancée russe vers les dernières grandes villes de la région de Donetsk (voir carte). Selon le général, ce n'est probablement qu'une question de temps avant que cette ville ne tombe, comme Avdiivka bombardée par les Russes en février. « Pas aujourd'hui ni demain, bien sûr, mais tout dépendra de nos réserves et de nos approvisionnements ».
La Russie a déjà remporté un succès tactique dans le sud-ouest, dans le village d'Ocheretyne, où une récente rotation des troupes ukrainiennes a été bâclée. Les forces russes ont réussi à percer une première ligne de défense et ont créé un saillant de 25 kilomètres carrés. L'Ukraine est sur le point de stabiliser la situation, tandis que la Russie jette "tout" ce qu'elle a pour obtenir un gain plus important. L'armée russe n'est plus l'organisation hubristique qu'elle était en 2022, affirme le général, et opère désormais comme un "corps unique, avec un plan clair, et sous un commandement unique".

Skibitsky est d'humeur assez sombre :

CiterLe général Skibitsky déclare qu'il ne voit pas comment l'Ukraine pourrait gagner la guerre seule sur le champ de bataille. Même si elle parvenait à repousser les forces russes jusqu'aux frontières – une perspective de plus en plus lointaine -, cela ne mettrait pas fin à la guerre. De telles guerres ne peuvent se terminer que par des traités.

Cela fait du bien de voir enfin un certain réalisme atteindre Kiev.

Certaines forces russes sont prêtes à entrer (à nouveau) en Ukraine par le nord pour menacer les villes de Sumy et de Kharkiv. Je considère qu'il s'agit d'une tentative de diversion et non d'une opération sérieuse visant à prendre ces villes. Elle coince les forces ukrainiennes dans le nord alors que les lignes de front orientales sont trop peu occupées pour résister à d'autres attaques.

L'un des objectifs de la partie ukrainienne est le pont de Kertch, qui relie la grande Russie à la Crimée. Ils espèrent que la destruction du pont entravera la logistique russe. Mais une carte des nouvelles voies ferrées que la Russie a construites sur la rive nord de la mer d'Asov montre qu'il existe désormais plusieurs moyens d'approvisionner la Crimée. La destruction du pont de Kertch ne serait qu'un simple spectacle sans conséquences significatives pour les positions russes.



Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

https://lesakerfrancophone.fr/ukraine-sitrep-le-chaudron-de-niu-york-diversion-a-sumi-approvisionnement-de-la-crimee
#5
Asie, Pacifique / Le premier ministre géorgien d...
Last post by JacquesL - 04 Mai 2024, 03:09:57 PM
Le premier ministre géorgien dénonce la tentative américaine de changement de régime

Publié le mai 4, 2024 par Wayan




Par Moon of Alabama – Le 3 mai 2024

Dans l'article du 18 avril, j'avais évoqué une récente tentative de révolution colorée en Géorgie :

CiterLes États-Unis et l'Union européenne font pression contre une loi géorgienne qui révélerait leur influence secrète


Les organisations qui reçoivent actuellement de l'argent de diverses organisations gouvernementales ou non gouvernementales des États-Unis ou de l'Union européenne ne sont évidemment pas ravies de devoir révéler leur association avec de telles sources. Elles veulent faire du lobbying pour leurs intérêts sans être identifiées comme des influenceurs étrangers.


Elles ont donc organisé des manifestations contre le gouvernement et le parlement de leur pays, qui ont adopté la loi en première lecture. Deux autres lectures seront nécessaires pour finaliser la loi.


Les manifestants contre la loi affirment qu'il s'agit d'une "loi russe" contre les "agents étrangers".
...


Cependant, la loi n'est pas non plus "à la russe" – il s'agit d'une copie de la FARA – et ne contient pas le mot "agent", qui est lourd de sens. Elle n'accuse personne d'être un agent étranger, mais cherche à assurer la transparence publique sur les influences financières étrangères, ce qui inclut bien sûr les influences russes.

Malgré les violentes protestations des suspects habituels, le projet de loi en question a été adopté en deuxième lecture par le parlement géorgien. Une troisième et dernière lecture est attendue pour la mi-mai.

Le complexe d'ONG des organisations de changement de régime des États-Unis et de l'Union européenne en Géorgie est énorme :

CiterLord Bebo @MyLordBebo – 8:20 UTC – 3 mai 2024
🇬🇪 "La Géorgie a l'une des plus grandes quantités d'ONG par habitant !
– 20 000 ONG sont actives en Géorgie !
– 1 ONG pour 148 citoyens !
– 90 % d'entre elles sont financées par des pays étrangers !"
-> Il n'est pas pro Russie, il est pro Géorgie et les manifestants sont pro argent !
-> Entretien de la BBC avec Nikoloz Samkharadze, président de la commission des affaires étrangères du Parlement géorgien (vidéo)

Le gouvernement actuel de la Géorgie dispose d'une solide majorité et sait manifestement ce qui se passe dans son pays.

Il a rejeté une récente invitation – conditionnelle – des États-Unis :

CiterLe gouvernement géorgien a décliné une invitation des États-Unis à discuter de partenariat stratégique et d'assistance, rapporte Ekho Kavkazu.


Le ministère des affaires étrangères de Géorgie a confirmé avoir reçu l'invitation du Premier ministre. Toutefois, avant la visite, le parlement était censé suspendre temporairement l'examen du projet de loi sur la transparence de l'influence étrangère.

Or, le parlement ne l'a pas fait.

Maintenant, regardez cette gifle très publique que le Premier ministre Irakli Kobakhidze donne à Derek H. Chollet, le conseiller du Département d'État américain :

CiterIrakli Kobakhidze @PM_Kobakhidze – 8:13 UTC – 3 mai 2024


J'ai parlé à @CounselorDOS et j'ai exprimé ma sincère déception concernant les deux tentatives de révolution de 2020-2023 soutenues par l'ancien ambassadeur américain et celles menées par des ONG financées par des sources extérieures. Si ces tentatives avaient réussi, une deuxième ligne de front aurait été ouverte en Géorgie.



En outre, j'ai expliqué à M. Chollet que les fausses déclarations faites par les fonctionnaires du département d'État américain au sujet du projet de loi sur la transparence et les rassemblements de rue nous rappellent les fausses déclarations similaires faites par l'ancien ambassadeur américain en 2020-2023, qui ont servi à faciliter la violence de la part d'acteurs financés par l'étranger et à soutenir les processus révolutionnaires à l'époque.



J'ai également précisé à M. Chollet que le rétablissement des relations dans ce contexte nécessitait un effort particulier, impossible à réaliser sans une approche juste et honnête.



Je n'ai pas fait part à M. Chollet de mes préoccupations concernant la répression brutale des manifestations étudiantes à New York.

Il est rare de voir une petite puissance comme la Géorgie dénoncer publiquement les méfaits des États-Unis.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

https://lesakerfrancophone.fr/le-premier-ministre-georgien-denonce-la-tentative-americaine-de-changement-de-regime
#6
Europe / Les cinq principaux défis de l...
Last post by JacquesL - 02 Mai 2024, 12:24:04 PM
Les cinq principaux défis de l'Ukraine sont insolubles



par Andrew Korybko

Les problèmes de l'Ukraine sont immenses et multiformes, mais ils sont tous liés d'une manière ou d'une autre aux cinq facteurs suivants.

La plupart des Occidentaux commencent à se rendre compte que l'aide longtemps retardée des États-Unis à l'Ukraine n'est pas du tout ce qu'elle était censée être et qu'elle ne ralentira tout au plus que temporairement le rythme des avancées de plus en plus rapides de la Russie. Le rythme du conflit s'est progressivement intensifié à mesure que la Russie exploitait la contre-offensive désastreuse de l'Ukraine pour reprendre l'initiative militaro-stratégique. Les problèmes de l'Ukraine sont immenses et multiformes, mais ils sont tous liés d'une manière ou d'une autre aux cinq facteurs suivants.

1. Le complexe militaro-industriel de la Russie continue de surpasser celui de l'OTAN

La Russie a gagné la «course de la logistique» et la «guerre d'usure» avec l'OTAN il y a longtemps et c'est pourquoi elle a continué à gagner du terrain au cours des 18 derniers mois. Les sanctions n'ont pas réussi à mettre le Kremlin en faillite, les ressources nécessaires à la production restent facilement disponibles et le sabotage n'a eu aucun impact sur les chaînes de montage. Non seulement l'OTAN n'a pas été en mesure d'arrêter le complexe militaro-industriel de la Russie, mais elle n'a pas non plus pu intensifier le sien pendant cette période, créant ainsi un fossé infranchissable qui affaiblit davantage l'Ukraine de semaine en semaine.

2. L'Ukraine a du mal à reconstituer ses rangs militaires épuisés

La défaite de l'OTAN dans la compétition militaro-industrielle susmentionnée avec la Russie, l'échec de la contre-offensive ukrainienne qui en a résulté et les gains ultérieurs de la Russie sur le terrain se sont combinés pour effrayer les hommes ukrainiens et les dissuader de rejoindre les forces armées et aider à reconstituer leurs rangs épuisés. Sans suffisamment de soldats, l'Ukraine ne peut pas résister avec confiance à l'avancée de la Russie, risquant ainsi un effondrement imminent le long du front. En fin de compte, ce n'est qu'un jeu de chiffres, et la tendance de l'Ukraine continue de baisser.

3. Moins d'équipement et de troupes signifie plus de difficulté à construire de nouvelles défenses

Le rythme auquel la Russie a récemment gagné du terrain dans le Donbass met à rude épreuve les lignes défensives existantes de l'Ukraine comme jamais auparavant, l'obligeant ainsi à en construire de nouvelles plus loin derrière les lignes de front. Bien que Zelensky ait exigé que cela soit fait à la fin de l'année dernière, peu de progrès ont été réalisés en raison du manque d'équipement et de troupes pour repousser l'avancée russe tout en accomplissant simultanément cette tâche. La percée contre laquelle le Comité du renseignement ukrainien a mis en garde est maintenant plus probable que jamais.

4. L'instabilité politique est toujours une épée de Damoclès suspendue au-dessus de l'Ukraine

Le Comité a également averti dans son même message de février que les troubles politiques pourraient exploser le mois prochain au moment où le mandat de Zelensky expirera le 21 mai. Ils ont bien sûr affirmé que la Russie en serait à l'origine, ce qu'il a également conditionné à croire à tort à ses partenaires à la fin de l'année dernière, mais il s'agirait en fait d'une véritable réponse à des problèmes croissants. L'autoritarisme, la corruption, la conscription forcée, les graves problèmes économiques et l'absence d'une fin de partie réaliste font enrager les Ukrainiens.

5. L'Ukraine continue de penser qu'elle sait mieux que les États-Unis

Le rapport post-mortem en deux parties du Washington Post sur la contre-offensive ratée de l'été dernier a révélé que l'une des raisons pour lesquelles elle a échoué était que l'Ukraine refusait d'écouter les conseils des États-Unis. Ce problème est attribuable à Zelensky et a récemment pris la forme d'un ordre donné à ses forces d'attaquer les infrastructures énergétiques russes au mépris des États-Unis au détriment de cibles plus importantes sur le plan tactique. C'est en fait la faute des États-Unis, puisque leurs médias l'ont convaincu qu'il était un «dieu parmi les hommes».



Ces défis insolubles ont convergé pour créer une crise à part entière pour l'Ukraine que le commandant en chef Syrsky est incapable de résoudre, c'est pourquoi il a candidement informé les partenaires de l'Ukraine que «la situation opérationnelle et stratégique difficile (...) a tendance à s'aggraver. À moins que l'Ukraine n'accepte de démilitariser les régions encore sous son contrôle à l'est du Dniepr et de les transformer en zone tampon, le front pourrait s'effondrer d'ici l'été, ce qui pourrait conduire soit à une capitulation, soit à une intervention de l'OTAN».

Andrew Korybko

source : Andrew Korybko via La Cause du Peuple

https://reseauinternational.net/les-cinq-principaux-defis-de-lukraine-sont-insolubles/
#7
Microphysique / Le calcul de la géométrie d’un...
Last post by JacquesL - 01 Mai 2024, 11:02:08 PM
Le calcul de la géométrie d'un canal-fuseau de Fermat existe-t-il ?

A l'époque du premier calcul de cette géométrie, je m'étais contenté d'additionner le champ d'un dipôle émetteur dans le vide vers l'infini, et du dipôle absorbeur recevant de l'infini. Or les graphiques résultants ne montraient rien qui ressemblât à un mince canal. Rien ne rendait compte du nécessaire accord de phase à l'arrivée, exigé par le principe de Fermat. Ce mode de calcul violait aussi la directivité inhérente à chaque photon, démontrée en 1916 par A. Einstein, et prouvée à nouveau dans chaque dématérialisation de positron, exploitée dans chaque PET scan.

J'ai ensuite juste posé tout cela sur le côté, pour me rabattre en urgence sur la simplification à courbure constante : l'arc de cercle. Malgré ses imperfections évidentes.
Par héritage, le défaut initial était le présupposé implicite des absorbeurs en nombre illimité à l'infini, ou « malédiction des astronomes ». Cette hypothèse clandestine et hégémonique est enseignée dans tous les manuels de MQ, et dans tous les campus...

Ce défaut initial est-il irrémédiable ?

J'ai mis un temps indu à m'en apercevoir : oui, il fallait repartir de zéro. Personne n'a encore traité la question du couple émetteur-absorbeur, ou mieux du triplet émetteur-espace-absorbeur.
De surcroît, on n'a pas de théorie correcte du champ proche, autour de l'atome émetteur ou de l'atome absorbeur, pour rester dans les cas historiques de la spectrographie.

Ordres de grandeurs relatifs des longueurs d'ondes et des diamètres des apex ?
Cas du rayonnement Mössbauer du fer 57 : λ = 86,1 pm = 86 100 fm.
Or le diamètre connu de ce noyau est de l'ordre de 10 fm. D'où un ratio de 1 à 9 000 environ du diamètre d'apex émetteur ou absorbeur à la longueur d'onde du photon transmis.
Or vu la définition ultra-fine en fréquence de ce photon, cela implique quelques dix milliards à cent milliards d'oscillations de noyau entre l'état final et l'état initial pour émettre tout un photon, ou le recevoir tout entier.

On peut recommencer le calcul pour telle raie jaune du sodium, et comparer au diamètre connu du sodium dans les états concernés, ou pour la raie d'absorption sélective du monoxyde de carbone à 65,05 Terahertz :
4,608 µm / 0,47 nm ≈ 10 000, à la précision près de ce diamètre de la molécule CO.
On retombe bien sur le même ordre de grandeur du ratio [longueur d'onde / diamètre d'apex].

De façon toute empirique, on peut tenter le modèle d'une courbure de chaque rayon partiel proportionnelle à la somme de deux fractions rationnelles :
courbure = α . (1/re + 1/ra)
où re et ra sont les distances respectives à l'émetteur et à l'absorbeur.

Et on élimine (ou on croit éliminer) les singularités en champ trop proche en ne pénétrant jamais dans la boule ayant le diamètre de l'atome émetteur ou absorbeur (atome ou molécule ou noyau). Il reste à vérifier que ces diamètres de boule suffisent.
Il reste à calculer les longueurs répondant au critère de Fermat-Fresnel.

Une autre approche, plus similaire aux calculs de faisceaux hyperboliques issus d'un laser, serait de scruter la courbure des surfaces isophases. Leur borne supérieure correspond à la forme grossière de l'atome ou de la molécule terminale.
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Questions mondiales. / Les États-Unis et le Royaume-U...
Last post by JacquesL - 01 Mai 2024, 09:19:39 PM
Les États-Unis et le Royaume-Uni poussent à une guerre totale sur tous les fronts



par Timur Fomenko


Préambule : Cet article confirme ce que nous pensons également. La guerre en Ukraine est loin d'être terminée, ce n'est qu'une phase de réchauffement. Comme d'habitude, la stratégie occidentale a consisté, dans toutes les guerres précédentes, à se diriger vers une grande conflagration par à-coups. Guerre, pas de guerre ? Chaud et froid. Les espoirs de paix seront remplacés par une nouvelle escalade. C'est la phase où la machine de guerre occidentale teste l'ennemi, sonde ses points faibles, épuise sa population, met en place la psychologie de l'inévitabilité de la guerre et, bien sûr, met en place sa propre économie de guerre.

L'alternative à la guerre, à ce stade, pour l'Occident, c'est l'anéantissement économique. En déclenchant une nouvelle guerre, l'inévitable est reporté tout en maintenant théoriquement une chance de victoire.

Nous n'avons encore rien vu.

*

L'affrontement Iran-Israël a servi de catalyseur à une nouvelle escalade de la part des dirigeants occidentaux, et une troisième guerre mondiale ne peut être exclue.

Les événements de ces dernières semaines ont provoqué un choc soudain dans la politique occidentale. D'une léthargie qui commençait à s'insinuer dans le discours américain et occidental sur la guerre en Ukraine, l'attaque de l'Iran contre Israël semblait soudainement avoir eu pour effet de réveiller Ronald Reagan de sa tombe et de conduire à une poussée de néoconservatisme sous stéroïdes, des deux côtés de l'Atlantique.

Le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Mike Johnson, a fait volte-face à 180 degrés et s'est autoproclamé «républicain de Reagan», en adoptant une série de projets de loi d'aide pour des dépenses astronomiques à l'étranger qu'il avait par ailleurs bloquées pendant des mois, tout en dénonçant un «axe du mal». Parallèlement à cela, un projet de loi d'interdiction de TikTok est également sorti de nulle part et a été rapidement promulgué.

Le Royaume-Uni a ensuite décidé de consacrer le plus grand programme d'aide jamais réalisé à l'Ukraine, le Premier ministre Rishi Sunak mettant en garde contre l'existence d'un «axe d'États autoritaires» et amplifiant une rhétorique idéologiquement combative. Dans le même temps, il a été révélé que Biden avait envoyé des missiles ATACMS à longue portée de 300 km en Ukraine, alors qu'il s'était engagé à ne pas le faire pendant des années, craignant une escalade. Enfin, la présidente de l'UE, Ursula von der Leyen, a soudainement intensifié considérablement la guerre économique contre la Chine, poussant la Commission européenne à ouvrir des enquêtes sur de nombreuses exportations chinoises. D'où vient exactement tout cela ?

C'est presque comme si les États-Unis et leurs alliés profitaient des tensions entre l'Iran et Israël pour «blanchir» leur liste et doubler une série d'objectifs pour lesquels ils perdraient autrement le soutien de l'opinion publique, y compris la guerre en Ukraine, mais aussi la guerre d'invasion d'extermination de Gaza. Il faut se demander si l'attaque israélienne contre le complexe diplomatique iranien à Damas, qui a provoqué la réponse de Téhéran, a été délibérément mise en scène, coordonnée et planifiée dans ce but. Cela a servi l'objectif mutuellement avantageux de libérer le Premier ministre Netanyahou et les gouvernements occidentaux de toute opposition à laquelle ils auraient autrement été confrontés.

Il devrait être tout à fait clair maintenant que les puissances actuelles, à Londres et à Washington, n'ont absolument pas l'intention d'abandonner les guerres qu'elles ont provoquées, tout en faisant pression pour une troisième guerre potentielle avec la Chine, et semblent indifférentes aux conséquences ; même si, par exemple, la guerre entre Israël et Gaza fait voler en éclats les prétentions occidentales de supériorité morale, démocratique ou civilisationnelle. Dans chaque cas, les enjeux sont très élevés, la politique étrangère occidentale dans son ensemble a adopté un caractère idéologique et à somme nulle qui déplore la perte de l'hégémonie et cherche à la maintenir à tout prix. Ce jeu occidental est réactionnaire dans la mesure où il n'a pas de vision pour améliorer le monde, mais veut ramener le monde tel qu'il était du temps de son hégémonie. C'est un sentiment de droit et de privilège qui veut supprimer une multipolarité émergente.

De ce fait, il est devenu impossible pour les dirigeants occidentaux d'envisager un jour la notion de compromis sur ces théâtres respectifs, et ils refusent de faire des concessions qui pourraient être considérées comme stratégiques. Cela a donné naissance à une position où la seule issue qu'ils sont prêts à accepter en Ukraine est ce qu'ils considèrent comme «la défaite de Poutine», et qui s'est subtilement intensifiée depuis, se rapprochant de plus en plus du point où une «guerre par procuration» devient une menace directe. Les conseillers militaires de l'OTAN sont déjà sur le terrain et les attaques ukrainiennes sont guidées par les services de renseignement de l'OTAN ou même coordonnées par des amiraux britanniques.

Les médias occidentaux, notamment en Grande-Bretagne (il y a davantage de dissidences aux États-Unis), sont effectivement en mode guerre. La BBC amplifie sans arrêt la propagande ukrainienne, poussant toute affirmation susceptible d'aider Kiev, indépendamment de sa valeur empirique ou de ses preuves, et toutes les voix dissidentes ont été réduites au silence. Il semble évident que la décision a peut-être été prise de risquer une guerre totale avec la Russie, plutôt que d'envisager un quelconque scénario de négociation. Ainsi, les ondes de choc de la saga Iran-Israël ont été utilisées pour poursuivre une nouvelle et soudaine série d'escalades sur tous les fronts, qui n'ont pu être que renforcées par les surenchères dues aux élections imminentes aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Pour cette raison, il est juste de dire que le monde est confronté à des perspectives plus dangereuses et plus incertaines qu'à aucun moment depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cette génération actuelle de dirigeants occidentaux ne poursuit pas un état d'esprit plus sobre et calculé, comme on l'a vu pendant la majeure partie de la guerre froide, mais un état d'esprit agressif et évangéliste sioniste qui ne préfère pas la stabilité mais affirme l'hégémonie comme un droit absolu, ressemblant ainsi davantage à l'état d'esprit de 1914. De ce fait, nous devrions conclure que les dirigeants occidentaux ne cherchent pas véritablement à éviter la guerre, mais sont prêts à l'accepter si nécessaire. L'establishment militaire britannique et les médias parlent depuis longtemps de la conscription. Aux États-Unis, si Joe Biden est réélu, nous pouvons supposer qu'il intensifiera sans vergogne sa situation sur tous les fronts. La Troisième Guerre mondiale n'est plus le spectre dramatisé d'une panique farfelue, mais une possibilité réelle qui ne doit pas être exclue.

*

L'armée allemande imagine le scénario d'une Troisième Guerre mondiale à l'été 2025

16 janvier 2024

Envisager toutes les options, et surtout le pire. Une note confidentielle de l'armée allemanderévélée par le journal Bild, livre le scénario d'une Troisième Guerre mondiale dès l'été 2025. Celle-ci, baptisé «Alliance défense 2025», envisage un conflit généralisé en Europe entre les membres de l'OTAN, d'un côté, et la Russie et ses alliés de l'autre.

Kiev vaincu cet été faute de soutien



Pour parvenir à un tel résultat, les têtes pensantes de l'armée allemande misent sur un nouvel ordre de mobilisation dès février en Russie, permettant à l'armée de Vladimir Poutine de recruter 200 000 hommes supplémentaires. Des ressources humaines qui, face à une défaillance du soutien matériel de l'OTAN à l'Ukraine, permettraient aux Russes de lancer une offensive victorieuse et décisive dès le retour des beaux jours.

Kiev vaincu, le Kremlin développerait à l'été 2024 des opérations de déstabilisation des pays baltes avec des cyberattaques et l'agitation violentes des minorités ethniques russes qui y vivent. Sous le prétexte de «protéger» ces minorités, exactement comme elle l'a fait au début de la guerre en Ukraine, la Russie mènerait alors dans la foulée un exercice militaire d'ampleur, massant 50 000 hommes dans l'ouest du pays, puis en Biélorussie.

De là, le Kremlin en profiterait pour stationner une large force dans l'enclave de Kaliningrad, un territoire russe pris entre la Pologne, la Lituanie et la mer Baltique. C'est de ce reliquat du démantèlement de l'Union soviétique que viendrait l'étincelle qui mettrait le feu à la poudrière européenne.

À l'hiver 2024, la Russie profiterait du moment de flottement politique provoqué par l'élection présidentielle américaine pour déclencher des escarmouches sur le corridor de Suwałki, bande de terre à la frontière entre la Pologne et la Lituanie – deux pays membres de l'Union européenne et de l'OTAN – afin de lier l'enclave de Kaliningrad à la Biélorussie.

En réponse, l'OTAN déploierait 300 000 militaires sur son flanc est. Voilà comment plusieurs centaines de milliers de soldats et deux armées aux capacités les plus destructrices du monde se retrouveraient face à face. Le conflit dégénérerait ensuite en début d'année 2025, à l'issue d'un Conseil de sécurité de l'ONU lors duquel le Kremlin accuserait l'Occident de comploter contre le régime de Poutine, ralliant la Biélorussie. Au mois de mars 2025, des affrontements ouverts éclateraient entre les deux armées dans les pays baltes, avant que la guerre ne se propage à toutes les mers et tous les continents. Une simple fiction, pour l'instant.

• 20 Minutes

source : Algora Blog via La Cause du Peuple

https://reseauinternational.net/les-etats-unis-et-le-royaume-uni-poussent-a-une-guerre-totale-sur-tous-les-fronts/
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Questions mondiales. / Que se passera-t-il si la CPI ...
Last post by JacquesL - 01 Mai 2024, 08:04:34 PM
Que se passera-t-il si la CPI accuse Netanyahou de crimes de guerre ?



par Kenneth Roth


La CPI n'a pas encore dévoilé ses intentions, mais le Premier ministre israélien a de bonnes raisons de s'inquiéter, et la défense qu'il a présentée jusqu'à présent ne sera pas de nature à l'aider.

Le gouvernement israélien pense que la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye est sur le point de déposer des accusations de crimes de guerre contre Benjamin Netanyahou et d'autres hauts responsables israéliens. Nous ne pouvons pas en être sûrs – la CPI n'a pas dévoilé ses intentions – mais le Premier ministre israélien a de bonnes raisons de s'inquiéter, et les défenses qu'il a présentées jusqu'à présent ne sont pas de nature à l'aider.

La cible la plus probable du procureur général de la CPI, Karim Khan, est la stratégie de famine de Netanyahou à l'égard des civils palestiniens de Gaza. Le gouvernement israélien ayant refusé de laisser le personnel de la CPI entrer dans Gaza, il faudra du temps à Khan pour mener à bien l'enquête détaillée nécessaire pour démontrer l'existence d'autres crimes de guerre israéliens possibles, tels que le bombardement aveugle de zones civiles et les tirs sur des cibles militaires avec des conséquences prévisibles et disproportionnées pour les civils. Mais les faits entourant l'obstruction d'Israël à l'aide humanitaire sont facilement identifiables.

Lors de ses deux récentes visites dans la région, Khan a souligné que, comme l'exige le droit humanitaire international, les civils palestiniens de Gaza

«Doivent avoir accès aux denrées alimentaires de base, à l'eau et aux fournitures médicales dont ils ont désespérément besoin, sans plus attendre, au rythme et à l'échelle voulus».
Il a mis en garde le gouvernement israélien : «Si vous n'obtempérez pas, ne vous plaignez pas lorsque mon Bureau sera tenu d'agir».

La norme qu'il a citée est approuvée par pratiquement tous les gouvernements du monde, y compris Israël, la Grande-Bretagne, les États-Unis et, en tant qu'État observateur des Nations unies, la Palestine.

Pendant la majeure partie de la guerre, Israël a laissé entrer à Gaza juste assez de vivres pour éviter les morts en masse, mais pas assez pour empêcher la faim généralisée et, dans certaines parties de Gaza, la «famine», selon l'administratrice de l'USAID, Samantha Power. L'Oxfam a établi que des centaines de milliers de personnes dans le nord de la bande de Gaza ne recevaient en moyenne que 245 calories par jour, soit environ un dixième des besoins nécessaires. Au moins 28 enfants de moins de 12 ans seraient morts de malnutrition au 17 avril.

Les autorités israéliennes ont rejeté la responsabilité de ces privations sur tout sauf sur Israël, mais les preuves pointent principalement vers le gouvernement de Netanyahou. Israël veut, bien entendu, mettre un terme à l'acheminement d'armes vers le Hamas, mais ses procédures d'inspection des camions d'aide, qui manquent de personnel et se révèlent très complexes, peuvent durer trois semaines, les camions étant souvent refoulés pour avoir transporté un seul article inoffensif qu'Israël a jugé avoir une valeur militaire, les contraignant ainsi à reprendre la procédure à zéro.

Les articles interdits comprennent des anesthésiants, des cathéters cardiaques, des kits d'analyse chimique de la qualité de l'eau, des béquilles, des kits de maternité, des bouteilles d'oxygène, des outils chirurgicaux, du matériel d'échographie, des fauteuils roulants et des appareils à rayons X. Lorsque le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, s'est rendu du côté égyptien de la frontière de Gaza en mars, il a vu «de longues files de camions de secours bloqués qui attendent l'autorisation d'entrer dans Gaza». Israël a autorisé des largages aériens et des livraisons maritimes de nourriture qui ont fait couler beaucoup d'encre, mais ils ne représentent qu'une infime partie de ce que l'acheminement terrestre pourrait fournir.

Il ne serait donc pas surprenant que Khan inculpe dans un premier temps Netanyahou, ainsi que le ministre de la défense, Yoav Gallant, et le chef d'état-major des forces de défense israéliennes, le général de corps d'armée Herzi Halevi, d'avoir «délibérément affamé les Palestiniens de Gaza». Tout comme Khan a d'abord accusé Vladmir Poutine et son commissaire aux droits de l'enfant d'avoir enlevé des enfants ukrainiens, et n'a commencé que plus tard à aborder la campagne de bombardement russe, factuellement plus complexe, en commençant par les attaques contre les infrastructures électriques, il est probable que Khan commence par des accusations simples à Gaza avant de passer à des accusations plus complexes.

Il ne fait aucun doute que Khan inculpera également les hauts responsables du Hamas dans la chaîne de commandement militaire, comme il se doit. L'assassinat et l'enlèvement de civils israéliens le 7 octobre sont clairement des crimes de guerre. Mais l'un des principes fondamentaux du droit humanitaire international est que les crimes de guerre commis par une partie ne justifient jamais les crimes de guerre commis par l'autre partie. L'obligation de se conformer est absolue et non réciproque.

Netanyahou a déjà commencé à se défendre. Dans un message publié sur Twitter/X, il a déclaré : «Israël n'acceptera jamais que la CPI tente de porter atteinte à son droit inhérent à l'autodéfense». Mais cela n'a aucun sens. Les accusations de la CPI n'ont rien à voir avec le droit d'Israël à l'autodéfense. Elles porteront plutôt sur la manière dont le gouvernement Netanyahou a choisi de mettre en œuvre cette défense – en ciblant non seulement le Hamas, mais aussi en commettant des crimes de guerre contre des civils.

En supposant que la famine soit au centre des préoccupations de la CPI, Netanyahou pourrait noter que, ces dernières semaines, le gouvernement israélien a autorisé l'entrée de davantage de vivres dans la bande de Gaza. En effet, après l'assassinat, le 1er avril, de sept membres du personnel de la World Central Kitchen, lorsque Joe Biden a implicitement menacé, le 4 avril, de conditionner l'aide militaire et les ventes d'armes futures des États-Unis à un assouplissement de l'obstruction d'Israël à l'aide humanitaire, Netanyahou a promis d'ouvrir un poste frontière supplémentaire et d'autoriser un peu plus d'aide humanitaire dans la bande de Gaza. Depuis, la distribution de l'aide humanitaire a augmenté, mais reste insuffisante. Et qu'Israël agisse sous la pression américaine ne fait que souligner le caractère délibéré de la stratégie de famine. Et le fait d'assouplir cette stratégie aujourd'hui n'est pas une défense contre une stratégie poursuivie pendant de nombreux mois.

Le gouvernement israélien peut faire valoir qu'Israël dispose d'un système juridique performant et qu'il peut poursuivre ses propres criminels de guerre. En vertu du principe de complémentarité, la Cour pénale internationale est censée s'en remettre aux efforts des tribunaux nationaux. Mais Israël n'a jamais poursuivi de hauts fonctionnaires pour crimes de guerre, et aucun procès n'a été intenté pour la stratégie de famine de Netanyahou à Gaza.

Le gouvernement israélien soutiendra sans aucun doute qu'étant donné qu'il n'a jamais adhéré à la CPI, les fonctionnaires israéliens ne sauraient être poursuivis par cette dernière. Or, les Statuts de Rome qui fonde cette instance lui donne compétence non seulement sur les ressortissants des gouvernements qui l'ont rejointe, mais aussi sur les crimes commis sur le territoire de ses membres. C'est logique, car le traitement des crimes commis sur le territoire d'un pays est un aspect essentiel de la souveraineté. La Palestine a adhéré à la Cour et lui a accordé sa compétence pour les crimes commis sur son territoire occupé – la Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza.

Lors des négociations sur la création de la CPI, le gouvernement américain s'est opposé à la compétence territoriale, mais les autres gouvernements présents l'ont emporté. L'opposition des États-Unis à la compétence territoriale est à l'origine des sanctions scandaleusement imposées par Donald Trump à la précédente procureure de la CPI, Fatou Bensouda, lorsqu'elle a ouvert des enquêtes en Afghanistan qui auraient pu impliquer des tortionnaires de l'ère George W. Bush et que des responsables israéliens pourraient être inquiétés pour des faits commis en Palestine.

Mais Biden a levé les sanctions imposées par Trump. Lorsque la CPI a inculpé Poutine sur la base de la compétence territoriale, Biden a déclaré que les accusations étaient justifiées. Washington manquerait singulièrement à ses principes en acceptant la compétence territoriale pour les crimes de guerre russes en Ukraine, mais pas pour les crimes de guerre israéliens dans la bande de Gaza.

En outre, toute tentative d'interférer avec les poursuites, par exemple en invoquant la très décriée loi sur la protection des membres des services américains [American Service members Protection Act], qui autorise même une action militaire pour protéger les alliés des États-Unis contre les poursuites de la CPI – et qui a donc été nommée le Hague Invasion Act – susciterait probablement d'énormes protestations aux États-Unis et mettrait en péril les perspectives de réélection de Biden.

Les accusations de crimes de guerre pourront-elles faire bouger les choses ? Le gouvernement israélien n'est pas prêt à livrer Netanyahou ou ses collaborateurs pour qu'ils soient jugés. Mais leurs déplacements seraient soudainement limités. Bien que les États-Unis n'aient jamais rejoint le tribunal, les gouvernements européens l'ont fait, ce qui signifie que l'Europe et une grande partie du reste du monde seraient soudainement interdites aux personnes inculpées sous peine d'être arrêtées. Il serait également plus difficile pour Washington et Londres de prétendre que l'armement constant de l'armée israélienne ne contribue pas aux crimes de guerre.

En outre, une première série d'inculpations constituerait une menace implicite d'autres inculpations. Alors que Netanyahou envisage une invasion potentielle de Rafah, la ville la plus méridionale de Gaza, malgré les 1,4 million de Palestiniens qui y sont réfugiés, le Premier ministre doit se demander si la mort d'autres civils n'inciterait pas Khan à intensifier les enquêtes sur les attaques apparemment aveugles et disproportionnées d'Israël contre les civils. La CPI pourrait ainsi se montrer à la hauteur de son potentiel, non seulement pour rendre une justice rétrospective, mais aussi pour dissuader de futurs crimes de guerre.

source : The Guardian via Spirit of Free Speech

https://reseauinternational.net/que-se-passera-t-il-si-la-cpi-accuse-netanyahou-de-crimes-de-guerre/
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Asie, Pacifique / Comment la CIA et le MI6 ont c...
Last post by JacquesL - 01 Mai 2024, 06:48:06 PM
Comment la CIA et le MI6 ont créé ISIS

Publié le mai 1, 2024 par Wayan



Par Kit Klarenberg – Le 4 avril 2024



Dans les 24 heures qui ont suivi l'horrible fusillade du Crocus City Hall de Moscou le 22 mars, qui a fait au moins 137 morts et 60 blessés graves, les autorités américaines ont attribué le massacre à ISIS-K, la branche de Daesh pour l'Asie centrale et du Sud. Pour beaucoup, la rapidité de l'attribution a fait naître le soupçon que Washington cherchait à détourner résolument l'attention de l'opinion publique occidentale et du gouvernement russe des véritables coupables – que ce soit l'Ukraine et/ou la Grande-Bretagne, le principal sponsor par procuration de Kiev.

Les détails complets sur la manière dont les quatre tireurs ont été recrutés, dirigés, armés et financés, et par qui, n'ont pas encore été révélés. Le Kremlin affirme avoir découvert des preuves que le SBU de Kiev était l'architecte final, ce que l'agence nie, accusant les autorités russes d'avoir été au courant de l'attaque et d'avoir permis qu'elle se produise, afin d'intensifier son assaut contre l'Ukraine. Il a été rapporté que les tueurs ont reçu des fonds d'un portefeuille de crypto-monnaies appartenant à la branche d'ISIS au Tadjikistan.


Quelle que soit la vérité, il est certain que les quatre individus responsables n'avaient aucune idée de qui avait véritablement commandité leurs actions monstrueuses. Contrairement à l'image que le grand public se fait du groupe, inspiré par un fondamentalisme religieux fanatique et extrême, ISIS est avant tout un groupe de tueurs à gages. À tout moment, ils agissent sur ordre d'un ensemble de donateurs internationaux, liés par des intérêts communs. Les fonds, les armes et les ordres parviennent à ses combattants de manière détournée et opaque. Il y a presque invariablement plusieurs couches entre les auteurs d'une attaque revendiquée par le groupe et ses orchestrateurs et financiers ultimes.

Étant donné qu'ISIS-K se dresse actuellement contre la Chine, l'Iran et la Russie – en d'autres termes, les principaux adversaires de l'empire américain – il convient de revenir sur les origines du groupe « parent ». Apparu apparemment de nulle part il y a un peu plus d'une décennie, avant de dominer les grands titres des médias et la conscience publique occidentale pendant plusieurs années avant de disparaître à nouveau, le groupe a occupé à un moment donné de vastes pans du territoire irakien et syrien, déclarant un « État islamique », qui émettait sa propre monnaie, ses propres passeports et ses propres plaques d'immatriculation.



Des interventions militaires dévastatrices lancées indépendamment par les États-Unis et la Russie ont anéanti cette construction démoniaque en 2017. La CIA et le MI6 ont sans doute été immensément soulagés. Après tout, les questions extrêmement gênantes sur la façon dont ISIS est apparu ont été complètement éteintes. Comme nous le verrons, le groupe terroriste et son califat n'ont pas émergé comme un éclair par une nuit noire, mais en raison d'une politique dévouée et déterminée élaborée à Londres et à Washington, mise en œuvre par leurs agences d'espionnage.

Une hostilité permanente

La RAND est un « groupe de réflexion » très influent, dont le siège se trouve à Washington DC. Financée à hauteur de près de 100 millions de dollars par an par le Pentagone et d'autres entités du gouvernement américain, elle diffuse régulièrement des recommandations sur la sécurité nationale, les affaires étrangères, la stratégie militaire et les actions secrètes et manifestes à l'étranger. Ces prises de position sont le plus souvent adoptées par la suite en tant que politique.

Par exemple, un document de la RAND de juillet 2016 sur la perspective « impensable » d'une « guerre contre la Chine » prévoyait la nécessité de remplir l'Europe de l'Est de soldats américains en prévision d'un conflit « chaud » avec Pékin, car la Russie se rangerait sans aucun doute du côté de son voisin et allié dans un tel conflit. Il a donc été jugé nécessaire d'immobiliser les forces de Moscou à ses frontières. Six mois plus tard, des dizaines de troupes de l'OTAN sont arrivées dans la région, soi-disant pour contrer l'« agression russe ».

De même, en avril 2019, la RAND a publié Extending Russia. Ce document présente « une série de moyens possibles » pour « appâter » Moscou « afin qu'elle s'étende à l'excès », de manière à « saper la stabilité du régime ». Ces méthodes comprenaient la fourniture d'une « aide létale » à l'Ukraine, l'augmentation du soutien américain aux rebelles syriens, la promotion d'un « changement de régime au Belarus », l'exploitation des « tensions » dans le Caucase, la neutralisation de « l'influence russe en Asie centrale » et en Moldavie. La plupart de ces objectifs ont été atteints par la suite.

Dans ce contexte, le document Unfolding The Long War, publié par la RAND en novembre 2008, constitue une lecture inquiétante. Il explore les moyens de poursuivre la guerre mondiale contre le terrorisme une fois que les forces de la coalition auront officiellement quitté l'Irak, conformément aux termes de l'accord de retrait signé par Bagdad et Washington le même mois. Cette évolution menaçait par définition la domination anglo-saxonne sur les ressources pétrolières et gazières du golfe Persique, qui resteraient « une priorité stratégique » après la fin officielle de l'occupation.

« Cette priorité interagira fortement avec celle de la poursuite de la longue guerre », a déclaré la RAND. Le groupe de réflexion a ensuite proposé une stratégie consistant à « diviser pour mieux régner » afin de maintenir l'hégémonie américaine en Irak, malgré la vacance du pouvoir créée par le retrait. Sous ses auspices, Washington exploiterait « les lignes de fracture entre les différents groupes salafistes-djihadistes [d'Irak] pour les monter les uns contre les autres et dissiper leur énergie dans des conflits internes », tout en « soutenant les gouvernements sunnites qui font autorité contre un Iran toujours hostile » :

CiterLes États-Unis et leurs alliés locaux pourraient utiliser des djihadistes nationalistes pour lancer des campagnes par procuration afin de discréditer les djihadistes transnationaux aux yeux de la population locale... Ce serait un moyen peu coûteux de gagner du temps... jusqu'à ce que les États-Unis puissent accorder à nouveau toute leur attention à la [région]. Les dirigeants américains pourraient également choisir de capitaliser sur le conflit soutenu entre chiites et sunnites... en prenant le parti des régimes sunnites conservateurs contre les mouvements d'émancipation des chiites dans le monde musulman .
Un graphique incompréhensible du rapport de la RAND :


Un grand danger

C'est ainsi que la CIA et le MI6 ont commencé à soutenir les « djihadistes nationalistes » sunnites dans toute l'Asie occidentale. L'année suivante, Bachar Assad a rejeté une proposition qatarie visant à acheminer les vastes réserves de gaz de Doha directement vers l'Europe, via un gazoduc de 10 milliards de dollars et de 1 500 kilomètres de long traversant l'Arabie saoudite, la Jordanie, la Syrie et la Turquie. Comme le montrent les câbles diplomatiques publiés par WikiLeaks, les services de renseignement américains, israéliens et saoudiens ont immédiatement décidé de renverser Assad en fomentant une rébellion sunnite locale et ont commencé à financer des groupes d'opposition à cette fin.

Cet effort s'est accéléré en octobre 2011, lorsque le MI6 a redirigé des armes et des combattants extrémistes de la Libye vers la Syrie, à la suite de l'assassinat télévisé de Mouammar Kadhafi. La CIA a supervisé cette opération, utilisant les services de renseignement britanniques comme un intermédiaire pour  éviter d'informer le Congrès de ses machinations. Ce n'est qu'en juin 2013, avec l'autorisation officielle du président Barack Obama, que les connivences occultes de l'Agence à Damas ont été officialisées – et plus tard admises – sous le nom de « Timber Sycamore ».



À cette époque, les responsables occidentaux qualifiaient leurs mandataires syriens de « rebelles modérés ». Pourtant, Washington savait pertinemment que ses supplétifs étaient de dangereux extrémistes, cherchant à se tailler un califat fondamentaliste sur le territoire qu'ils occupaient. Un rapport de la Defense Intelligence Agency (DIA) publié en août 2012 en vertu des lois sur la liberté d'information observe que les événements au Moyen Orient « prennent une direction clairement sectaire », les groupes salafistes radicaux étant « les principales forces à l'origine de l'insurrection en Syrie ».

Ces factions comprenaient l'aile irakienne d'Al-Qaïda (AQI) et son émanation, l'État islamique en Irak (ISI). Les deux ont ensuite formé ISIS, une perspective que le rapport de la DIA a non seulement prédite, mais qu'il a apparemment approuvée :

CiterSi la situation s'effiloche, il est possible d'établir une principauté salafiste déclarée ou non dans l'est de la Syrie... C'est exactement ce que veulent les puissances qui soutiennent l'opposition afin d'isoler le régime syrien... L'ISI pourrait également déclarer un État islamique grâce à son union avec d'autres organisations terroristes en Irak et en Syrie, ce qui créerait un grand danger.

En dépit de ces graves préoccupations, la CIA a continué à envoyer, sans en rendre compte, de vastes cargaisons d'armes et d'argent aux « rebelles modérés » syriens, tout en sachant que cette « aide » finirait presque inévitablement entre les mains d'ISIS. En outre, la Grande-Bretagne a mené en parallèle des programmes secrets coûtant des millions pour former les paramilitaires de l'opposition à l'art de tuer, tout en fournissant une assistance médicale aux djihadistes blessés. Londres a également fait don de plusieurs ambulances, achetées au Qatar, à des groupes armés dans le pays.

Des documents ayant fait l'objet d'une fuite indiquent que les services de renseignement britanniques jugeaient inévitablement « élevé » le risque qu'Al-Nusra, ISIS et d'autres groupes extrémistes d'Asie occidentale perdent des équipements et du personnel issus de ces efforts. Pourtant, il n'existait aucune stratégie concomitante pour contrer ce risque, et les opérations se sont poursuivies à un rythme soutenu. Presque comme si l'entraînement et l'armement d'ISIS étaient précisément le résultat souhaité par le MI6.

Kit Klarenberg

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

https://lesakerfrancophone.fr/comment-la-cia-et-le-mi6-ont-cree-isis