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L'actualité, les media / De la colonisation médiatique ...
Last post by JacquesL - 18 Mai 2024, 10:47:20 PM
De la colonisation médiatique israélienne



par Rorik Dupuis Valder

Le pluralisme, en France ? Un privilège démocratique devenu légende et argument de propagandiste sous le règne de la mafia informationnelle. N'importe quel artiste ou journaliste honnête – c'est-à-dire de ceux qui sont au chômage... – vous dirait en privé que sa place dans le monde du spectacle et celui des médias est conditionnée à une allégeance à la tyrannie du sionisme, autant qu'aux dogmes atlantistes et néoprogressistes de type «woke». Pour résumer grossièrement, vos libertés d'expression et de création se limitent aujourd'hui à relater le malheur des juifs et des transsexuels en faisant du Russe le méchant de l'histoire. Pourquoi pas, mais c'est seulement un peu de diversité que nous réclamons, nous autres...

Tous les professionnels du secteur savent cela depuis des années : quiconque entend défendre les droits – que dis-je, la survie ! – du peuple palestinien qu'on bombarde et qu'on affame, se voit systématiquement banni, sinon calomnié ou menacé. Le chantage culpabilisant à l'«antisémitisme» étant désormais connu de tous, et s'avérant de moins en moins efficace à mesure qu'apparaît l'ampleur des mensonges et manœuvres employés par le lobby mortifère en panique.

Cooptation, consanguinité, course aux subventions et soumission aux mondanités idéologiques, voilà en substance les principes de fonctionnement du milieu de la culture en France. Le talent, la recherche, l'exigence et la créativité n'étant plus des critères suffisamment rentables. L'empathie naturelle, la solidarité internationale et le désir de justice pour les opprimés en devenant condamnables : Israël se croit intouchable et son arrogance sans bornes se retournera contre lui.

Dans l'incipit de la seconde partie de son Discours sur l'inégalité – texte essentiel, d'une admirable modernité -, consacré à la notion de propriété, Jean-Jacques Rousseau écrit : «Le premier qui, ayant enclos un terrain, s'avisa de dire, ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d'horreurs n'eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : Gardez-vous d'écouter cet imposteur ; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n'est à personne».

L'on peut facilement faire ici une analogie avec la terrible situation en Palestine occupée, où le colon israélien est l'«imposteur» qui s'accapare des terres par le crime en se prétendant supérieur, et où les spectateurs manipulés par la propagande sont les «gens assez simples» pour laisser faire ; Rousseau entendant par «société civile» une organisation basée sur la propriété privée et la domination, amenant invariablement la violence et l'injustice, qu'il oppose idéalement à l'«état de nature».

Mais où sont les juifs ? Ceux qui devraient nous rappeler que «les fruits sont à tous» ? Où sont les Israéliens qui avaient massivement manifesté, plusieurs mois durant, contre la dictature du Likoud ? N'est-il pas temps de désobéir franchement aux lois du tribalisme confessionnel, et montrer au monde la solidarité juive avec le peuple palestinien sous les bombes de Tsahal ? Qui pourra stopper le massacre des innocents ?

https://reseauinternational.net/de-la-colonisation-mediatique-israelienne/
#2
Europe / Terreur d’État contre populati...
Last post by JacquesL - 18 Mai 2024, 08:53:58 PM
Terreur d'État contre population (III) : Attentat de l'Oktoberfest du 26 septembre 1980



par Antoine Marcival

Jamais le mépris des gouvernements occidentaux pour leurs populations n'est autant apparu que lors de la pseudo-pandémie et véritable «plandémie» de Covid-19. Lesdites populations furent considérées comme du bétail, qu'on pouvait enfermer, masquer et piquer, contre leur volonté s'il le fallait. Et le tout s'est appuyé sur une terreur d'État constante, relayée massivement par des journalistes gobant telles quelles des consignes officielles pourtant aberrantes. L'ampleur de ce plan de bioterrorisme et le nombre de ses victimes (potentiellement des dizaines de millions, d'après les chiffres de surmortalité constatés depuis 2021) sont absolument inédits. Mais l'esprit qui l'anime n'est pas nouveau. La terreur d'État est une technique de contrôle des citoyens qui n'a pas cessé d'être utilisé en Occident après la Seconde Guerre mondiale, en se servant notamment de la création de services secrets tentaculaires et hors de tout contrôle populaire, entre autres la CIA et le Mossad. Attentats sous fausse bannières des années de plomb en Italie ou tueries du Brabant en furent dans les années 1970 et 1980 les figures les plus monstrueuses. Dans cette galerie de l'horreur, l'attentat de l'Oktoberfest du 26 septembre 1980 – moins connu et n'ayant eu le droit à aucune enquête parlementaire – a manifestement toute sa place.

*

Cet article reprend l'entrée no35 de l'essai Index obscurus : deux siècles et demi de complots 1788-2022, publié aux éditions JC Godefroy en janvier 2024. Ce livre s'attache à démontrer combien l'utilisation péjorative du terme «complotiste» n'a pas de sens : les complots, très souvent par le biais d'attentats sous fausse bannière, pullulent dans l'histoire humaine, et particulièrement dans l'histoire occidentale moderne.

Les réseaux dits «stay-behind» de l'OTAN s'installèrent à la fin de la Seconde Guerre mondiale dans la plupart des pays d'Europe de l'Ouest. Dans la logique de la Guerre froide et de l'affrontement bloc contre bloc, il s'agissait pour les États-Unis d'empêcher à tout prix qu'un gouvernement communiste ou intégrant des éléments communistes puisse accéder au pouvoir. Un objectif qu'il n'était pas très difficile de faire partager aux forces réactionnaires des pays concernés et à leurs relais policiers, militaires, judiciaires ou politiques. L'Italie paya probablement le prix le plus fort de l'existence de ces réseaux, en particulier lors de l'assassinat d'Aldo Moro et de l'attentat de la gare de Bologne. Mais les attentats ne manquèrent pas dans d'autres pays. Ce fut notamment le cas pour l'Allemagne de l'Ouest, le 26 septembre 1980, lors de l'Oktoberfest de Munich.

Créée à la suite du mariage en 1810 du roi Louis Ier de Bavière et de la princesse Thérèse de Saxe-Hildburghausen, l'Oktoberfest («fête d'octobre») réunit encore aujourd'hui, au moment de l'automne, plusieurs millions de personnes. Elle se déroule sur une place de plusieurs dizaines d'hectares, la Theresienwiese (la «prairie de Thérèse»), sur laquelle trône une statue de plus de 18 mètres, la «Bavaria», représentant une allégorie féminine de la Bavière accompagnée d'un lion. Située dans le quartier de Ludwigsvorstadt-Isarvorstadt, la place se trouve donc en plein cœur de la ville de Munich. Si l'Oktoberfest est à l'origine une course hippique, elle est complétée ensuite par une foire agricole. D'immenses tentes installées par les principaux brasseurs de la ville font leur apparition à la fin du XIXe siècle et vont devenir le véritable symbole de la fête.

Le 26 septembre 1980, aux alentours de 22 h20, la fête bat son plein lorsqu'une bombe, placée dans une poubelle à l'entrée est de la fête, explose. Si la bombe, de type «bombe tuyau», est d'aspect artisanal (une grenade de mortier vidée pour être remplie de TNT et placée au centre d'un extincteur réemployé et rempli de clous et de vis), elle est cependant remarquablement ingénieuse et redoutablement efficace : elle tue treize personnes et en blesse 211 autres dont plusieurs très gravement. Comme souvent dans ce genre d'affaire, l'enquête policière parvient très rapidement à trouver un coupable idéal. Il s'agirait de Gundolf Köhler, un jeune militant de vingt-et-un ans du groupuscule néonazi Wehrsportgruppe Hoffmann. Le coupable est idéal car, d'après la police, il a agi seul et, étant mort déchiqueté dans l'explosion de son engin (mais son passeport qu'il portait sur lui – c'est heureux – a permis de l'identifier), l'enquête peut être considérée comme résolue.

L'incroyable ingéniosité de l'engin provoque néanmoins des doutes et laisse envisager une manipulation monstrueuse. L'ancienne ministre de la Justice Herta Däubler-Gmelin, des journalistes, des victimes et des parlementaires vont réclamer à plusieurs reprises la réouverture de l'enquête, sans succès. Pour appuyer leur démarche, ils signalent qu'il n'a pas été tenu compte d'un certain nombre de témoignages indiquant que le suspect Gundolf Köhler était peu avant l'explosion en pleine discussion avec deux hommes habillés d'une parka verte et qu'un troisième homme a manipulé avec lui un sac en plastique. Ces témoignages invalident pourtant tout à fait la thèse du terroriste isolé. Par ailleurs, les agissements de Gundolf Köhler dans les mois qui précèdent le 26 septembre 1980 ne correspondent absolument pas au portrait d'un jeune homme s'apprêtant à mourir dans un attentat-suicide : il ouvre un compte d'épargne-logement, passe l'été à voyager dans toute l'Europe et fonde un groupe de rock avec qui il doit répéter le lendemain. Enfin, il y a cette bombe décidément trop parfaite, maquillée en bombe artisanale mais de conception militaire, qui ne cadre pas du tout avec l'idée d'un néonazi pris d'un coup de folie et ayant monté seul un attentat d'une telle envergure.

Une piste remontée dans le cadre des enquêtes effectuées au sujet de l'attentat s'avère pourtant éminemment intéressante, qui mène à un garde-forestier, et chef d'un groupe de jeunes paramilitaires néonazis, Heinz Lembke. Des membres du groupuscule néonazi Deutsche Aktionsgruppe témoignent, dès le lendemain de l'attentat, qu'ils ont été approchés par ce Lembke qui leur a proposé de leur fournir des armes et des explosifs et s'est vanté d'être à la tête d'un véritable arsenal. Étrangement (ou pas...), la police ne juge pourtant pas nécessaire de mener une enquête approfondie. Il faudra attendre plus d'un an et la découverte fortuite d'une cache d'armes par des bûcherons près de la ville de Uelzen dans le Landkreiss de Lüneburg pour que le nom de Heinz Lembke réapparaisse dans le cadre de l'enquête sur l'attentat de Munich. Ce sont finalement pas moins de 33 caches d'armes dont Lembke révèle l'existence, au sein desquelles sont retrouvés des centaines d'armes, des milliers de cartouches, des grenades, des explosifs et des détonateurs : tout ce qu'il fallait en somme pour fabriquer la terrible bombe de l'Oktoberfest. Il est évident que toutes ces caches n'appartenaient pas au garde-forestier Lembke mais à un groupe paramilitaire secret. S'agissait-il du réseau stay-behind de l'OTAN en service dans l'Allemagne de l'Ouest ? Un réseau au sujet duquel le gouvernement prétendit en 1990 que toutes les caches d'armes qui lui étaient liées avaient été détruites en 1972 ?

Lembke est finalement arrêté en octobre 1981 et, après avoir indiqué au procureur l'existence de 33 caches d'armes, il se déclare prêt à lui révéler qui se dissimulent derrière celles-ci. Il n'aura cependant pas le temps de poursuivre ses révélations : il est découvert le lendemain, le 1er novembre 1981, pendu dans sa cellule. Les autorités judiciaires de Basse-Saxe sont dessaisies du dossier au profit du parquet national de Bonn qui clôt l'enquête le 3 décembre 1982, affirmant que Lembke agissait seul. De même que Gundolf Köhler, Lembke est décrit par les conclusions de l'enquête comme un fanatique isolé, qui craignait une invasion soviétique et avait amassé tout seul plusieurs milliers d'armes afin de pouvoir affronter les communistes. Un parlementaire du SPD eut beau demandé au Bundestag, en novembre 1981, si le gouvernement n'estimait pas que les caches d'armes découvertes dans le cadre de l'enquête sur Heinz Lembke ouvraient une nouvelle piste concernant l'attentat de l'Oktoberfest, la réponse du secrétaire d'État fut lapidaire : «Aucun lien». Circulez, il n'y a rien à voir, en somme.

• 1ère partie : L'attentat de la gare de Bologne du 2 août 1980
• 2ème partie : les Tueurs fous du Brabant (1982-1985)


https://reseauinternational.net/terreur-detat-contre-population-iii-attentat-de-loktoberfest-du-26-septembre-1980/
#3
Asie, Pacifique / Géorgie : Une autre «révolutio...
Last post by JacquesL - 18 Mai 2024, 08:42:50 PM
Géorgie : Une autre «révolution» de couleur télécommandée par l'Occident



par Francesca de Villasmundo

La révolution de couleur colorée gronde en Géorgie contre la loi sur la transparence des financements étrangers des mouvements politiques, des médias et des ONG votée par le gouvernement de Tbilissi dirigé par le parti Rêve géorgien. L'Occident et les officines sorosiennes ne sont pas étrangères à cette révolution.

Un nouveau Maïdan en Géorgie ?

En Géorgie, c'est l'éternel retour des révolutions de couleur, ou du changement de régime si l'on préfère, télécommandée par l'Occident et les officines sorosiennes. Avec le risque d'un Maïdan à la géorgienne car les États-Unis et l'Union européenne se sont largement rangés du côté du l'opposition, en exerçant des pressions appropriées et injustifiées pour garantir que la loi sur la transparence des financements étrangers des mouvements politiques, des médias et des ONG soit annulée. Car cela ferait ressortir les financements somptueux qui affluent dans le pays depuis Washington et Bruxelles, et ce depuis longtemps.

Le blog italien Inside Over l'analyse fort justement :

«La Géorgie est en pleine tourmente. L'affrontement entre le gouvernement et l'opposition risque de l'entraîner dans l'abîme d'un nouveau Maïdan. Comme en Ukraine en 2014, en effet, les places se remplissent, même si elles ne sont pas très fréquentées (les vidéos concernées le démontrent toujours des plans d'en bas). Les protestations ont été déclenchées par la loi sur la transparence des financements étrangers, que l'opposition qualifie de «loi russe» parce qu'elle a été rédigée sur le modèle d'une loi similaire de Moscou. La loi géorgienne, récemment adoptée, prévoit que les ONG, les médias et les syndicats qui reçoivent plus de 20% de leurs revenus de sources étrangères doivent s'enregistrer en tant qu'organisations servant les intérêts d'un pays étranger, sous la surveillance du ministère de la Justice».

Ce registre permettra de connaître tous les financements qui entrent dans le pays en provenance des États-Unis et de l'UE vers les caisses des ONG locales, des médias, des partis, etc.

La loi sur la transparence des financements étrangers des mouvements politiques, des médias et des ONG ferait ressortir l'ingérence occidentale

L'article susnommé continue :

«La loi a suscité l'indignation en Occident, qui a pris une position très dure à l'égard du gouvernement, qu'il a qualifié de liberticide. Une indignation grandissante qui a atteint son paroxysme avec la visite des ministres des Affaires étrangères de Lettonie, d'Estonie, d'Islande et de Lituanie qui, avant de rencontrer la présidente sortante de Géorgie, Salomé Zourabichvili, se sont joints aux manifestants, une nette ingérence dans un pays étranger».

Cette ingérence étrangère dénote une volonté occidentale d'affrontement «qui risque de dégénérer, écrit Inside Over. La perspective est un autre Maïdan, cette fois dans un style géorgien, avec tout ce que cela implique. Il reste cependant à voir si la Russie autorisera un autre Maïdan à ses frontières, compte tenu des conséquences désastreuses du premier».

Cependant rappelle Inside Over «le parti au pouvoir, Georgian Dream, n'est pas du tout pro-russe. En effet, il a activement recherché l'adhésion à l'UE et (avec moins de détermination) à l'OTAN. [À tel point que] en décembre 2023, l'UE a accordé à la Géorgie le statut de candidat (...), qui a condamné l'invasion russe de l'Ukraine et a fourni une aide humanitaire à Kiev. Mais il a aussi eu la prévoyance d'éviter un affrontement avec Moscou, notamment parce qu'il se souvient parfaitement de la façon dont lors de la guerre précédente, en août 2008, les États-Unis, bien qu'ils aient promis une aide et un soutien indéfectible, n'ont pas levé le petit doigt, les laissant seuls pour affronter la Russie».

Le «parti de la guerre mondiale» essaye d'utiliser les Géorgiens comme «chair à canon»

Artin Dersimonian et Anatol Lieven dans Responsible Statecraft note comment, désireux de maintenir une relation fructueuse avec Moscou malgré les relations amicales avec l'UE et les États-Unis, Georgian Dream a évité d'adhérer à certaines des sanctions émises contre Moscou, avec lesquelles il a a intensifié ses échanges commerciaux et a également conclu un accord commercial de grande envergure avec la Chine en 2023.

Ainsi écrit Inside Over «le parti Rêve géorgien est plus réaliste que pro-russe, le soutien très fort de l'Occident à l'opposition l'a renforcé, craignant une opération de changement de régime. À tel point que Ivanishvili a accusé le «parti de la guerre mondiale» d'essayer d'utiliser les Géorgiens comme «chair à canon», les entraînant dans un nouveau conflit catastrophique avec Moscou. Un conflit dont le souvenir est très présent dans la mémoire de la population géorgienne, qui ne souhaite pas qu'il se reproduise, comme le notent les chroniqueurs de RS. À tel point que même l'opposition, tout en accusant le gouvernement d'être dépendant de Moscou, tente par tous les moyens de rassurer sur ce point».

À propos de la loi qui a suscité tant de désapprobation en Occident, le commentaire le plus incisif de RS reste :

«Nous devons nous rappeler que la plupart des Américains considéreraient qu'il est absolument inacceptable que des institutions étrangères, en particulier si elles sont liées à des États étrangers, aient un rôle fondamental rôle dans le financement des groupes politiques opérant aux États-Unis».

Il existe une loi similaire aux États-Unis, la FARA, qui oblige les entités recevant des subventions étrangères à s'enregistrer de la même manière

En outre, il existe une loi similaire aux États-Unis, la FARA, qui oblige les entités recevant des subventions étrangères à s'enregistrer de la même manière. Et, ironiquement, alors que les États-Unis s'élèvent contre la loi géorgienne, ils s'apprêtent à modifier la leur de manière plus stricte en vue des élections de 2024 (Politico). Un premier projet de loi en ce sens a été présenté en septembre dernier.

Mais l'oncle Sam a habitué le monde occidental abêti, décadent, immoral, sans colonne vertébrale à cette hypocrisie phénoménale :

«Faites ce que je ne dis, pas ce que je fais».

Les Géorgiens, dont seule une minorité manifeste, semblent plus réalistes sur le double jeu atlantiste.

source : Médias-Presse-Info

https://reseauinternational.net/georgie-une-autre-revolution-de-couleur-telecommandee-par-loccident/
#4
Asie, Pacifique / Nouvelle-Calédonie : révolte k...
Last post by JacquesL - 18 Mai 2024, 05:27:46 PM
Nouvelle-Calédonie : révolte kanak contre le colonialisme français



par Rob Grams

Depuis hier une révolte de très haute intensité se déroule en Nouvelle-Calédonie : pillages, destructions d'entreprises, lutte armée contre la police (cocktails molotov, tirs à balles réelles...), mutinerie en prison... Dans n'importe quelle autre région française, cela ferait la une de tous les journaux. Oui mais voilà, la Nouvelle-Calédonie n'est pas n'importe quelle autre région française, c'est une colonie, et à ce titre elle n'intéresse que peu la métropole et il est dur de comprendre ce qu'il s'y passe. Essayons de dénouer tout cela.


Retour en arrière : la colonisation de la Nouvelle-Calédonie

La Nouvelle-Calédonie est un ensemble d'îles situé en Océanie. Jusqu'au XVIIIe siècle, les peuples autochtones du territoire de la Nouvelle-Calédonie vivaient sans ingérence occidentale.

La situation change à partir de la fin du XVIIIe siècle mais surtout du début du XIXe siècle. Dans les années 1820, les marchands britanniques commencent à y construire des comptoirs, c'est-à-dire des structures étrangères, placées dans des points stratégiques, pour favoriser le commerce international.

Dans la foulée, les missionnaires débarquent vingt ans plus tard avec pour idée de changer les modes de vie de ceux qu'on appelle désormais les Kanaks, de transformer leurs croyances et de les convertir au christianisme. Les choses ne se passent pas toujours aussi bien que prévues, puisqu'en 1847 les Kanaks attaquent une des missions et décapitent le frère Blaise Marmoiton. Une base est posée : les Kanaks seront peut-être colonisés mais ils ne se laisseront pas faire.


La Nouvelle-Calédonie : l'ancien goulag français

Les velléités occidentales sur la Nouvelle-Calédonie prennent une nouvelle dimension dans la décennie suivante.

Napoléon III (au pouvoir de 1848 à 1870) cherche un territoire pour y faire de nouvelles colonies pénitentiaires. La Nouvelle-Calédonie est officiellement colonisée par la France en septembre 1853.

Les Français installent donc là-bas un bagne, c'est-à-dire un camp de travail pour prisonniers qui travaillent dans des conditions épouvantables. Ces derniers sont poussés à rester sur place une fois leur peine terminée, afin de favoriser la colonisation.

Si on y trouve des criminels de droit commun, la Nouvelle-Calédonie sera massivement utilisée pour déporter les opposants politiques, en faisant un vrai «goulag français». Ainsi c'est là-bas qu'on déporte en masse les révolutionnaires de la Commune de Paris qui n'ont pas été exécutés sommairement, tout comme les résistants algériens à la colonisation française de 1830. Louise-Michel, qui y sera déportée, s'exprimera d'ailleurs sur «le problème kanak». Les bagnards sont utilisés comme main d'œuvre quasi-gratuite pour construire les infrastructures coloniales.

Les capitalistes sont de plus en plus intéressés par cette colonie puisqu'on y découvre du nickel. L'activité minière et métallurgique s'y développe.


Jamais les Kanaks n'accepteront passivement la colonisation française

En 1878, Aitaï, «grand chef» kanak se présente auprès du gouverneur français, déverse un sac de terre et déclare «voici ce que nous avions». Il déverse ensuite un sac de pierres puis affirme «voici ce que tu nous as laissé». En effet petit à petit les colons français vont s'accaparer les terres cultivables déstabilisant en profondeur l'économie vivrière des Mélanésiens et laissant aux autochtones des terrains de moins bonne qualité.



Gravure parue en première page du journal Le Voleur n°1109
du 4 octobre 1878. Portrait du chef Kanak Ataï.


Ataï, en collaboration avec d'autres chefs de tribus, commence à fomenter un plan pour prendre Nouméa (devenue capitale de la Nouvelle-Calédonie). Mais en juin 1878, après l'assassinat d'une famille de colons, les choses s'accélèrent : l'administration coloniale fait enfermer dix chefs de tribus.

De juin à août, les Kanaks changent leurs plans et lancent des attaques de grande ampleur, tuant gendarmes et colons (environ 200 personnes).

L'insurrection est finalement matée par la France et la répression est extrêmement sanglante : Ataï est décapité et sa tête, placée dans du formol, est envoyée en trophée à Paris. Les autres chefs kanaks sont exécutés sans jugement et près de 5% des mélanésiens sont tués (environ 2000 personnes). La barbarie sadique du colonialisme français est inscrite dans les mémoires.

Pendant la Première Guerre mondiale, des soldats kanaks se retrouvent à aller se battre dans une guerre qui ne les concerne pas. En plus de cela, les colons français accaparent encore davantage de terres pour répondre aux besoins croissants en approvisionnement.

En 1917, une guérilla s'organise autour de la figure de Noël, chef de la tribu de Tiamou. Celle-ci est réprimée au bout d'un an. Noël est lui aussi décapité et une soixantaine d'autres rebelles sont condamnés.

Après cette nouvelle révolte, les colons français tentent une nouvelle approche. Il s'agit désormais de former une «élite kanak républicaine» qui pourrait permettre de corrompre l'esprit de résistance de l'intérieur.

En 1931, des Kanaks sont exposés, comme s'ils étaient des animaux, à l'exposition coloniale de Paris.

Après la Seconde Guerre mondiale, le statut de la Nouvelle-Calédonie change. Elle n'est plus officiellement considérée comme une colonie et la nationalité française est donnée aux Kanaks. La population obtient le droit de vote en 1957. La Nouvelle-Calédonie devient 3ème producteur mondial de nickel et les autorités françaises encouragent une colonisation de peuplement. Cette arrivée de colons fait augmenter la population de 20% dans la première moitié des années 1970.

En parallèle, les idées indépendantistes se développent et préparent une nouvelle ère de révoltes anticoloniales dans les années 1980 : ce que la France appellera «les évènements».


Les «évènements»

Dans les années 1960, les revendications nationalistes kanaks se formalisent. Des étudiants de gauche ayant participé à mai 68 reviennent en Nouvelle Calédonie. Nidoïsh Naisseline, militant d'extrême gauche, fonde les «Foulards Rouges» tandis que d'autres indépendantistes créent en 1971 le «groupe 1878» (référence à l'insurrection de cette année là). Ils demandent la restitution des terres et veulent préserver leur identité. Ils fusionnent pour créer le Parti de Libération kanak en 1975. D'autres suivront comme le Parti indépendantiste en 1979.

Pierre Declercq, enseignant et partisan de l'indépendance, est assassiné chez lui en septembre 1981. Ses assassins ne seront jamais retrouvés. Des manifestations éclatent et des barrages sont mis en place. La situation continue de se tendre en juillet 1983 où des gendarmes sont tués.

Un référendum d'autodétermination est prévu pour 1989 mais les indépendantistes souhaitent que le corps électoral soit limité afin que ce soit les peuples autochtones, et non les colons, qui y votent. Cette revendication est d'abord refusée. En 1984 des militants indépendantistes kanaks se rendent dans la Libye de Kadhafi pour y suivre une formation militaire. Le Front indépendantiste devient Front de Libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) et ce dernier appelle à boycotter les élections territoriales de 1984 en raison de cette règle électorale qu'ils considèrent illégitime. Un des leaders indépendantistes, Eloi Machoro, brise une urne électorale pour symboliser ce boycott.

C'est le début d'une quasi-insurrection.

En novembre 1984, des barrages sont dressés, le sous-préfet est séquestré, la gendarmerie est occupée dans la commune de Thio, cinq hélicoptères du GIGN sont désarmés. En décembre, des maisons d'européens sont pillées et incendiées.

Le gouvernement socialiste français envoie l'armée et la gendarmerie, interdit toutes les manifestations et fait surveiller étroitement les tribus.

Après un bref retour au calme, les tensions reprennent entre colons et indépendantistes.

En janvier 1985, le GIGN exécute Eloi Machoro, l'État d'urgence et le couvre-feu sont mis en place.

Pour calmer le jeu, le gouvernement de Laurent Fabius accorde davantage d'autonomie à la Nouvelle-Calédonie et met en place quelques réformes pour davantage de démocratie.

Cela ne dure pas bien longtemps puisque l'année suivante la droite revient au pouvoir avec le gouvernement de cohabitation mené par Jacques Chirac. Le statut «Pons I» est voté : il vise à contrer les velléités indépendantistes, à réduire les compétences qu'avaient obtenues les «conseils de région» et à organiser un référendum d'autodétermination.

Une fois de plus le FLNKS explique qu'il ne participera pas au référendum si les colons peuvent y voter au même titre que les Kanaks.

Celui-ci est soutenu par le mouvement des non-alignés, c'est-à-dire les pays qui se refusent à être inféodés aux États-Unis ou à l'Union soviétique. L'Assemblée générale de l'ONU vote une résolution affirmant «le droit inaliénable du peuple de la Nouvelle-Calédonie à l'autodétermination et à l'indépendance» et inscrit la Nouvelle-Calédonie dans la liste des territoires non autonomes des Nations unies, c'est-à-dire des territoires non-décolonisés «dont les populations ne s'administrent pas encore complètement elles-mêmes».

Le référendum est boycotté par les indépendantistes et en septembre 1987 cette «autodétermination» est donc rejetée sans surprise. Ces derniers s'engagent également à boycotter l'élection présidentielle et les élections régionales. En octobre, les auteurs d'une embuscade dans laquelle dix indépendantistes avaient été tués en 1984 sont tous acquittés par un jury composé exclusivement d'Européens, ce qui déclenche la colère des Kanaks.

Deux jours avant la présidentielle de 1988, des militants du FLNKS lancent une nouvelle offensive : c'est ce qu'on appellera la prise d'otages d'Ouvéa.

Une soixantaine d'indépendantistes attaquent une gendarmerie à Ouvéa et prennent une vingtaine de gendarmes en otage (quatre d'entre eux sont tués durant l'attaque). Une moitié des otages sera rapidement libérée, les autres seront conduits dans une grotte.

Le gouvernement français déclare l'île zone militaire et l'interdit aux journalistes. Les soldats français s'en donnent à cœur joie : des enfants sont maltraités, attachés aux poteaux des cases, devant leurs familles.

Alors que les gendarmes sont bien traités par les ravisseurs, Chirac discute avec le général Vidal et lui demande ce que feraient les Israéliens et Thatcher dans un pareil cas. Le général répond qu'ils lanceraient une «intervention», Chirac se décide alors à le faire.

Le 5 mai 1988, l'assaut est lancé, les Kanaks laissent les otages s'enfuir sans leur faire de mal. La version officielle est simple : 18 ravisseurs auraient été tués au combat. Sauf que 12 d'entre eux seront retrouvés avec des balles dans la tête en plus de leurs autres blessures. Bref il s'agit d'exécutions sommaires. En juin, une loi d'amnistie s'applique à tous les faits de cette affaire ce qui permet de ne pas creuser ce qu'il s'est réellement passé. Michel Rocard confirmera d'ailleurs : «À la fin de l'épisode de la grotte d'Ouvea, il y a eu des blessés kanaks et deux de ces blessés ont été achevés à coups de bottes par des militaires français, dont un officier (...) Il fallait prévoir que cela finisse par se savoir et il fallait donc prévoir que cela aussi soit garanti par l'amnistie».

Pour ramener le calme, les Accords de Matignon sont signés, acceptés notamment par le FLNKS. Ils sont ratifiés par un référendum sur l'autodétermination en Nouvelle-Calédonie qui donne le oui gagnant. II prévoit qu'un référendum sur l'indépendance soit organisé dix ans plus tard.


Le référendum de 2021 contesté

Durant cette période les gouvernements français incitent à la construction d'usines et d'infrastructures. Les inégalités sur l'archipel restent majeures.

En 1998 les accords de Nouméa repoussent d'encore dix ans le référendum sur l'indépendance initialement prévu cette année-là.

Celui-ci a donc lieu en novembre 2018, seuls les Kanaks et les «Caldoches» (les descendants de colons et de bagnards installés depuis longtemps) votent. Le «non» à l'indépendance l'emporte à 56,4%. La loi prévoit que les Kanaks puissent encore organiser deux autres référendums.

Un nouveau référendum sur l'indépendance est ainsi prévu en 2020. Il est légèrement reporté en raison de la pandémie de Covid-19. Le vote indépendantiste progresse mais perd de nouveau avec le «non» qui l'emporte à 53,2%.

Un troisième référendum est donc organisé en 2021 mais cette fois celui-ci est boycotté par les indépendantistes. En effet, l'État français refuse de repousser le référendum comme demandé par les indépendantistes en raison de la pandémie. Les indépendantistes ne votant pas, le référendum donne sans surprise une très large victoire au refus de l'indépendance (96%)


Mai 2024 : révolte contre la réforme constitutionnelle

Le gouvernement français tente de profiter de la défaite des indépendantistes pour changer les règles constitutionnelles et limiter la possibilité d'une indépendance future.

Il souhaite ainsi ouvrir le droit de vote à tous les résidents de Nouvelle-Calédonie habitant sur le territoire depuis au moins dix ans, ce qui permettrait de mettre petit à petit en minorité les Kanaks.

En métropole, les députés ont commencé à se pencher sur cette loi le lundi 13 mai. Cela a déclenché un important mouvement de révolte : incendies de véhicules, pillages de magasins, dizaines d'entreprises et d'usines incendiées, affrontements avec la police, mise en place de barricades, mutinerie en prison.

Tweet : https://x.com/CMannevy/status/1790221783846773169


La France Insoumise a demandé le retrait du projet de loi mais le vote est toujours prévu alors que le couvre-feu vient d'être décrété, et que le gouvernement envoie quinze renforts du GIGN.

Dans un contexte de révolte de haute intensité en Nouvelle-Calédonie, il est essentiel de comprendre les racines profondes de ces troubles. La colonisation de la Nouvelle-Calédonie a laissé des cicatrices profondes dans la société, marquées par des décennies d'oppression, de dépossession des terres autochtones et de répression brutale. Depuis les premières attaques des colons jusqu'aux révoltes anticoloniales des années 1980, l'histoire de la Nouvelle-Calédonie est celle d'une lutte constante pour la liberté et l'autodétermination.

Les accords de Matignon en 1988 ont semblé apaiser les tensions, mais les inégalités persistent, alimentées par une économie déséquilibrée et des disparités sociales criantes. Malgré les référendums sur l'indépendance, les tensions restent vives, avec des résultats serrés et des débats continus sur le chemin à suivre pour l'avenir de la Nouvelle-Calédonie.

La récente tentative de réforme constitutionnelle par le gouvernement français a ravivé la contestation, alimentant un mouvement de révolte sans précédent. Les incendies, les pillages et les affrontements avec les forces de l'ordre reflètent la frustration et la colère d'une population qui se sent une fois de plus marginalisée et trahie.

Alors que la France de Macron risque de réprimer brutalement, il est crucial de reconnaître les aspirations légitimes du peuple kanak à l'autodétermination.

source : Frustration
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Colonialisme en Kanaky : résumé en 40 secondes

Pour comprendre ce suprémacisme toujours en vigueur aujourd'hui, voici une vidéo de 40 secondes issues d'un reportage de l'émission Strip Tease, tourné en 1998, que vous pouvez visionner intégralement en ligne. On y voit un caldoche rudoyer son employé kanak avec des injures raciste très violentes, devant la caméra. Rien n'a changé depuis cette émission.

Si Youtube décide de censurer la vidéo voici une copie sur Contre Attaque

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Kanaky : des milices de colons armés tuent plusieurs habitants

Des milices de colons blancs, souvent cagoulés, équipés de fusils à lunette ou de fusils à pompe. Ce sont les images effrayantes qui nous arrivent de Nouvelle Calédonie/Kanaky ces derniers jours. Ces groupes armés s'organisent par quartier, et certains ouvrent le feu. 3 Kanaks ont ainsi été abattus.

Ce territoire du Pacifique est surarmé. Selon les autorités, 64 000 armes sont déclarées et autant circulent illégalement, soit près de 130 000 armes pour 272 000 habitants. Cette situation folle est le fruit d'une décision des autorités locales en 2011, visant à faciliter, la possibilité de s'armer pour les Blancs surnommés les «Caldoches». Seuls une carte d'identité ou un permis de chasse sont exigés pour se procurer une arme, et les quotas de munitions ont été supprimés. Cette mesure a provoqué une explosion des achats dans les armureries. Une décision irresponsable et criminelle.

Depuis deux jours, trois Kanaks ont donc été assassinés. Deux hommes de 19 et 36 ans et une adolescente de 17 ans. L'un des défunts s'appelait Djibril Saïko Salo et était en première année de BTS. Le CCAT – Cellule de coordination des actions de terrain – qui représente les indépendantistes Kanaks détaille «les conditions dans lesquelles (il) a été abattu» et explique qu'il a été «abandonné sur la route comme s'il s'agissait d'une vulgaire bête sauvage, ou pire, d'un criminel récidiviste». Le collectif ajoute : «Le caractère ignoble et volontaire de cet acte, nous le qualifions sans ambiguïté de meurtre avec préméditation, avec volonté assumée de laisser son cadavre exposé sur la chaussée en guise certainement de message à ceux qui veulent suivre son exemple».

Une photo montre un colon braquer son fusil à lunette derrière un grillage prêt à tirer. Une vidéo, authentifiée par Le Monde montre un homme blanc tirant délibérément en direction de deux jeunes Kanaks marchant sur la route à Nouméa. D'autres témoignages évoquent des expéditions punitives de colons.

Enfin, un gendarme a été tué par un tir qualifié «d'accidentel» par les médias. Les autorités disent pudiquement qu'il ne «s'agit pas d'un tir ennemi». C'est donc la balle d'un autre gendarme ou d'un milicien qui a coûté la vie à cet homme.

En parallèle à cette violence paramilitaire, l'état d'exception est décrété dans l'archipel. Le gouvernement vient d'assigner à résidence cinq indépendantistes du CCAT, et les autorités envisagent de dissoudre le collectif. Gabriel Attal a annoncé le déploiement de l'armée en Nouvelle-Calédonie et interdit l'accès au réseau social Tiktok.

Ainsi, les milices et les forces régulières de la République française assurent, ensemble, la répression coloniale. Par son mépris et sa violence, le gouvernement Macron a fait voler un lent et fragile processus de paix en Kanaky. Et plusieurs vies ont déjà été volées.

source : Contre Attaque

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Comprendre la crise en Kanaky

Vous avez dit «grand remplacement» ?

Vu de France métropolitaine, la révolte en Kanaky et ses causes peuvent paraître complexes. C'est pourtant plus simple qu'on peut l'imaginer : imaginez une colonie de peuplement, où les habitants originaires sont dépossédés de leurs terres et progressivement mis en minorité, afin de ne plus pouvoir décider de leur sort, même dans le cadre d'élections.

Ce «grand remplacement» a été théorisé dès les années 1970 par le Premier ministre français : Pierre Messmer. Le chef du gouvernement avait été résistant avant d'occuper différents postes de pouvoir, de lancer le grand programme nucléaire français et d'être nommé Premier ministre du président Pompidou. Il explique dans une lettre du 19 juillet 1972 à son secrétaire d'État aux DOM-TOM un plan pour coloniser la Nouvelle-Calédonie. Pour lui, les Kanaks, qui peuplent cet archipel depuis près de 5000 ans, doivent peu à peu s'effacer sous le poids démographique d'une population blanche.

Voici ce qu'il écrivait :

«La Nouvelle-Calédonie, colonie de peuplement, bien que vouée à la bigarrure multiraciale, est probablement le dernier territoire tropical non indépendant au monde où un pays développé puisse faire émigrer ses ressortissants.

Il faut donc saisir cette chance ultime de créer un pays francophone supplémentaire. La présence française en Calédonie ne peut être menacée, sauf guerre mondiale, que par une revendication nationaliste des populations autochtones appuyées par quelques alliés éventuels dans d'autres communautés ethniques venant du Pacifique.

À court et moyen terme, l'immigration massive de citoyens français métropolitains ou originaires des départements d'outre-mer (Réunion) devrait permettre d'éviter ce danger en maintenant et en améliorant le rapport numérique des communautés.

À long terme, la revendication nationaliste autochtone ne sera évitée que si les communautés non originaires du Pacifique représentent une masse démographique majoritaire. Il va de soi qu'on n'obtiendra aucun effet démographique à long terme sans immigration systématique de femmes et d'enfants».

50 ans plus tard, c'est ce qu'il se passe en Kanaky. Et Macron, en voulant «dégeler» le corps électoral, c'est-à-dire permettre aux nouveaux arrivants de participer aux scrutins, veut achever le processus, en empêchant définitivement aux Kanaks la possibilité même d'être majoritaires dans les urnes. Et donc rendre impossible toute autodétermination.

Ainsi, le gouvernement français pourra invoquer la «démocratie» en toute bonne conscience, puisque les votes sur l'indépendance de la Kanaky ne peuvent que lui être favorables. Machiavélique.

source : Contre Attaque via Le Grand Soir

https://reseauinternational.net/nouvelle-caledonie-revolte-kanak-contre-le-colonialisme-francais/
#5
Europe / L’offensive russe de Kharkov ...
Last post by JacquesL - 18 Mai 2024, 04:40:44 PM
L'offensive russe de Kharkov est bien plus qu'un simple revers militaire pour Kiev

Publié le mai 18, 2024 par Wayan
 


Par Tarik Cyril Amar – Le 15 mai 2024 − Source RT

Dans "Chapaev", un classique du cinéma soviétique des années 1930 encore très connu dans la culture populaire russe et ukrainienne, une célèbre scène clé décrit une "attaque psychologique". Dans le film, il ne s'agit pas de propagande ou de guerre de l'information, comme nous pourrions le supposer aujourd'hui. Il s'agit plutôt d'une avancée disciplinée sur un véritable champ de bataille, menée avec tant de panache qu'elle fait presque paniquer les défenseurs et les met en déroute. Dans le vieux film soviétique, cet assaut est repoussé.

Pourtant, dans la réalité, les choses peuvent se passer différemment : Certains signes indiquent que la récente offensive russe dans la région de Kharkov, au nord-est de l'Ukraine, même s'il est peu probable qu'elle ait été conçue pour produire de tels effets, pourrait se transformer en une défaite psychologique pour Kiev et ses soutiens occidentaux.

Nous ne pouvons pas savoir quels sont les objectifs exacts que Moscou entend poursuivre avec cette opération. Mais nous savons ce qu'elle a obtenu, à ce stade, en termes de territoire et de positions prises : plus de 100 kilomètres carrés, y compris un nombre croissant de villages. Selon les officiers et les médias ukrainiens, les forces russes se battent dans la ville de Volchansk, un centre local d'importance militaire. Il est difficile de prédire où cette avancée s'arrêtera. Mais compte tenu des forces – pour l'instant du moins – relativement faibles déployées dans cette opération, il est peu probable qu'elle ait pour but de capturer la ville de Kharkov, le deuxième centre urbain le plus important d'Ukraine. Elle pourrait toutefois servir à remettre la ville à portée de l'artillerie russe, ce qui pourrait servir à de futures offensives de plus grande envergure.

Parmi les objectifs plus probables de la Russie, on peut citer la création d'une zone tampon pour protéger la région et la ville russes de Belgorod et faire pression sur l'armée ukrainienne pour qu'elle utilise à outrance ses ressources déjà épuisées. Les forces russes qui lancent de nouvelles attaques dans d'autres régions (Sumy et Chernigov) – ouvrant ce qu'un journal britannique a déjà appelé un nouveau "troisième front" – s'inscrivent dans ce schéma. Bien entendu, les objectifs russes ne doivent pas être statiques : Moscou peut commencer ses opérations avec un ensemble d'objectifs, mais les réviser lorsque de nouvelles opportunités se présentent, ce qui pourrait être le cas dans cette affaire.

L'évaluation de l'impact de l'attaque sur les deux adversaires de la Russie, à savoir l'Ukraine et l'Occident, en particulier l'Union européenne, n'est pas aussi évidente. Sans surprise, Kiev et Washington s'efforcent de faire bonne figure. Tous deux – très probablement avec un certain degré de coordination – tentent de minimiser leurs pertes et les risques futurs. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a effectué une visite surprise à Kiev. Reconnaissant que la situation est "difficile", il a tenté de maintenir l'espoir en promettant que l'aide américaine arriverait bientôt et ferait une grande différence. Le problème, c'est qu'il ne peut pas le savoir et que c'est intrinsèquement improbable. Pour deux raisons : Il n'y a pas assez d'aide et il ne peut pas y en avoir assez, étant donné la faiblesse de l'Ukraine en matière de main-d'œuvre qui ne peut pas être solutionnée, quel que soit le montant de financement occidental.

Le président ukrainien Vladimir Zelensky a lui aussi cherché à rassurer son public national et international. Affirmant que son armée comprend les plans russes visant à affaiblir la défense ukrainienne, il a promis que d'autres sections importantes du front, par exemple dans la ville de Chasov Yar dans le Donbass, ne seraient pas abandonnées. Et si le fait que Zelensky perçoive ou non la stratégie russe n'avait pas d'importance ? Son véritable choix pourrait se limiter à déterminer où la Russie fera des gains et où l'Ukraine perdra. C'est l'essence même de l'extension excessive. Selon CNN, l'armée ukrainienne a déjà "fait clairement allusion" à de nouveaux reculs sur le front du Donbass.

Plus intéressantes que ces rationalisations d'une crise qui s'aggrave sur le champ de bataille sont les réactions qui sont à la fois plus franches et moins optimistes. D'une part, l'avancée russe se transforme non seulement en une défaite ukrainienne (et occidentale), mais aussi en un scandale ukrainien dont l'Occident rend compte de manière inhabituellement directe. En Ukraine, la marche rapide et presque sans résistance des Russes à travers ce qui aurait dû être une zone de fortifications, de champs de mines et de pièges a donné lieu à des accusations de corruption à un niveau qui ne peut être qualifié que de trahison. Ukrainskaya Pravda, un pilier traditionnel du sentiment pro-occidental et de la rhétorique de mobilisation patriotique, demande où sont les fortifications. Elle souligne que les autorités régionales ont versé des millions à des entreprises fictives pour construire ce qui, de toute évidence, n'existe pas ou est si mal fait qu'il pourrait tout aussi bien avoir disparu.

En Occident, la BBC a donné une résonance mondiale à un officier de reconnaissance spécial ukrainien, Denys Yaroslavsky, qui affirme que lui et ses hommes ont vu les forces russes "entrer tout simplement". Il manquait quelque chose d'important qui aurait dû être là pour au moins les ralentir : Alors que les responsables ukrainiens "affirmaient que les défenses étaient construites à grands frais", comme le rapporte la BBC, les coûts (et, pour quelqu'un, les bénéfices) se sont matérialisés, mais pas les défenses. "Il s'agit soit d'un acte de négligence, soit de corruption", a conclu M. Yaroslavsky. « Ce n'est pas un échec. C'est une trahison ».

Que l'effort de guerre de l'Ukraine souffre d'une grande corruption n'est une nouvelle que pour les plus naïfs. Mais le fait qu'elle soit ouvertement dénoncée en Ukraine et à l'étranger montre – et ce n'est pas la première fois, il est vrai – que le régime de Zelensky est de moins en moins capable de façonner et de contrôler des récits essentiels. Dans le même ordre d'idées, la production auto-contradictoire du célèbre chef du renseignement militaire ukrainien, Kirill Budanov, témoigne au moins d'une certaine confusion. D'un côté, Budanov a brossé ce que le New York Times a appelé un "tableau sombre". Dans une conversation avec le journal américain, il a décrit la situation de l'Ukraine comme étant "au bord du gouffre". Plus précisément – et surtout – il est même allé jusqu'à nommer ouvertement le pire talon d'Achille de son pays, à savoir son manque criant de réserves pour se déplacer sous une pression aiguë sur n'importe quelle partie de la ligne de front. Tout en prédisant une future "stabilisation", Budanov a insisté sur les risques et les contraintes. Pourtant, s'adressant à son public, via la télévision ukrainienne, le général a mis l'accent sur la "stabilisation" uniquement, promettant que les forces russes étaient déjà contenues, du moins "en principe".

De toute évidence, l'opération russe dans la région de Kharkov est une bataille permanente au sein d'une guerre permanente. Il serait imprudent de prédire les résultats, du moins dans les détails. Cependant, si nous faisons un zoom arrière et que nous nous concentrons sur les principaux développements, deux choses sont certaines : Premièrement, Moscou a et conserve l'initiative. C'est pourquoi ses forces sont à l'offensive et qu'elles décident de l'objectif de leurs attaques, alors que l'Ukraine et l'Occident en sont réduits à réagir. Deuxièmement, malgré la façade d'optimisme et de persévérance laborieusement entretenue, tant l'Ukraine que l'Occident montrent ouvertement des signes de nervosité, et plus particulièrement d'une nervosité induite par la pression russe. C'est, pour l'instant, l'effet le plus évident de l'opération de Kharkov, même s'il est caché à la vue de presque tous.

Tarik Cyril Amar

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

https://lesakerfrancophone.fr/voici-pourquoi-loffensive-russe-de-kharkov-est-bien-plus-quun-simple-revers-militaire-pour-kiev
#6
Europe / Terreur d’État contre populati...
Last post by JacquesL - 16 Mai 2024, 11:50:22 PM
Terreur d'État contre population (II) : les Tueurs fous du Brabant (1982-1985)



par Antoine Marcival

L'attentat de la gare de Bologne le 2 août 1980, qui a impliqué d'innombrables complicités dans les milieux atlantistes et dans les plus hautes sphères du pouvoir italien, fait tomber cet argument naïf des anti-complotistes : jamais un gouvernement n'oserait organiser des attentats contre son propre peuple. Or, l'Italie ne fut pas le seul pays d'Europe occidentale dans le viseur de l'OTAN et de ses réseaux paramilitaires clandestins appelés «stay-behind». Parmi bien d'autres, la Belgique connut elle aussi des événements d'une gravité exceptionnelle, provoquant entre 1982 et 1985 une vague de terreur et d'affolement au sein de la population. Leurs auteurs reçurent le nom de «Tueurs fous du Brabant». Terrorisme d'État oblige, les coupables n'ont jamais été jugés et leurs commanditaires mystérieux n'ont jamais été découverts.

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Cet article reprend l'entrée no36 de l'essai «Index obscurus : deux siècles et demi de complots 1788-2022», publié aux éditions JC Godefroy en janvier 2024. Ce livre s'attache à démontrer combien l'utilisation péjorative du terme «complotiste» n'a pas de sens : les complots, très souvent par le biais d'attentats sous fausse bannière, pullulent dans l'histoire humaine, et particulièrement dans l'histoire occidentale moderne.

Grèce, Italie, Allemagne, Espagne, Portugal, Norvège, Pays-Bas, Danemark et même Luxembourg : quel pays en Europe occidentale a pu échapper à l'emprise des réseaux «stay-behind» installés par l'OTAN à la fin de la Seconde Guerre mondiale, souvent après recrutement de ceux qui avaient collaboré auparavant avec les nazis ? Aucun à vrai dire, comme le révèle le livre remarquable de l'historien suisse Daniele Ganser, «Les Armées secrètes de l'OTAN». Les réseaux «stay-behind» n'hésitèrent pas à faire usage de la violence terroriste, tuant aveuglément n'importe où et à n'importe quel moment. Les attentats en Italie, et particulièrement celui de la gare de Bologne en 1980, en furent les plus dramatiques exemples, organisés par le réseau Gladio, en lien avec les services secrets italiens, la loge maçonnique P2 et un certain nombre de groupuscules néofascistes abondamment servis en armes, explosifs et moyens. Le tout était parfaitement connu des plus hautes autorités démocrates-chrétiennes de l'époque, comme le révélera Aldo Moro lors de son enlèvement par les Brigades rouges. Mais la violence aveugle promue par le faux-ami et ennemi mortel américain va également présenter un visage particulièrement terrifiant en Belgique, lors de ce qu'on a appelé les «Tueries du Brabant».

Ces tueries font référence à un certain nombre de braquages marqués par une extrême violence et ayant eu lieu entre 1982 et 1985, pour l'essentiel dans la province du Brabant. La violence des braqueurs était telle qu'on les désigna comme les «tueurs fous du Brabant» : seule la folie en effet paraissait en mesure d'expliquer leurs actes, les butins emportés lors des braquages ne permettant de toute évidence pas de justifier pourquoi leurs auteurs réalisaient à chaque fois de véritables massacres. Certains en vinrent à penser qu'il s'agissait d'une bande de psychopathes tuant pour le plaisir de tuer, sur le modèle de la bande d'Alex DeLarge du film Orange mécanique. Une explication un peu trop simple à vrai dire mais la simplicité a parfois ses avantages.

Au cours de l'année 1982, les «Tueurs» se contentent de commettre des braquages d'armurerie, n'hésitant pas à rester à visages découverts. Ils tuent le gardien de nuit d'une auberge de Beersel, prenant le temps d'y boire et de s'y restaurer. Durant l'année 1983, ils passent à la vitesse supérieure et commettent plusieurs braquages de supermarchés, tuant et blessant de façon aveugle tandis que les butins ne dépassent jamais quelques centaines de milliers de francs belges. Les trois braquages des supermarchés de marque Delhaize à Braine-l'Alleud, Overijse et Alost à la fin de l'année 1985 seront les plus meurtriers. À Braine-l'Alleud, le vendredi 27 septembre 1985, les bandits tuent trois personnes et en blessent une pour un butin de 700 000 francs belges (environ 20 000 euros). Si des portraits robots de trois des criminels (surnommés «le Tueur», «le Géant» et «le Vieux») seront effectués, jamais les policiers ne parviendront à les appréhender. Une impuissance pour le moins surprenante compte tenu du nombre de braquages attribués aux criminels (seize entre le 14 août 1982 et le 9 novembre 1985) et de leur «folie» supposée.

Loin pourtant d'être «fous», les «Tueurs du Brabant» – d'après les témoignages de ceux qui survécurent à leurs braquages – font preuve d'un incroyable sang-froid et d'un extraordinaire professionnalisme, digne d'un commando militaire. Leur ultime braquage, le plus meurtrier, est emblématique. Il a lieu le 9 novembre 1985, veille de la fête de la Saint-Martin, une fête importante en Flandres, tant du côté francophone que néerlandais. Les enfants ont alors l'habitude, le soir du 10 novembre, de déposer des carottes ou des betteraves destinées à nourrir l'âne perdu par saint Martin lorsque celui-ci évangélisait les Flandres. Le lendemain, à la place des légumes, les enfants trouvent des cadeaux. Le 9 novembre est donc un jour d'affluence dans les magasins, de même qu'on l'observe le 24 décembre. C'est aussi un jour d'impatience marqué par la joie de bientôt se retrouver en famille et d'ouvrir ses cadeaux. Il faut donc être bien cruels, sinon «fous», pour abîmer le souvenir d'une telle fête. Mais n'est-ce pas ce que sont les Tueurs du Brabant : des fous ?

Les voici donc qui se présentent devant le supermarché Delhaize d'Alost vers 19 h 30 : trois hommes cagoulés et armés descendant d'une Golf GTI. Aussitôt et sans raison, ils déclenchent une véritable fusillade, prenant pour cible les clients du supermarché qui tentent de se cacher entre les rayonnages. Ils n'hésitent notamment pas à tuer de sang-froid un couple et leur fille de quatorze ans se trouvant à ce moment-là aux caisses. Tandis qu'un père de famille essaye de prendre la fuite en voiture avec sa fille de neuf ans, les deux malheureux sont abattus.

La fusillade fait huit morts et neuf blessés, sans compter bien sûr le traumatisme de l'attaque chez ceux qui sont «épargnés». Les «Tueurs» fuient quant à eux la scène du massacre sans aucune difficulté. Ils ne seront jamais arrêtés. Les armes qui ont servi aux différents braquages sont retrouvées dans le canal Charleroi-Bruxelles en novembre 1986, jetées de nuit dans une zone pavillonnaire d'après des témoins. Le coffre-fort avec le butin ridicule du supermarché d'Alost se trouve également parmi les objets retrouvés. Mais si l'argent n'était pas le but de ces hommes, quel était leur objectif et à quels commanditaires obéissaient-ils ?

Après le terrible massacre d'Alost, la panique s'accroît un peu plus encore en Belgique. Alors que des policiers avaient déjà été placés en faction devant les supermarchés du pays, ils seront désormais assistés de soldats et de jeeps équipées de mitrailleuses. De quoi probablement rassurer la population... À moins évidemment que le but ne soit pas de la rassurer mais, au contraire, de la garder sous tension, afin qu'elle se concentre sur les problèmes sécuritaires, n'ait pas le mauvais goût de réclamer des augmentations salariales ou autres revendications sociales saugrenues, et privilégie aux élections – mécaniquement pour ainsi dire – les partis jouant sur la peur et favorables aux possédants.

Une bande de petits délinquants dits «les Borains» (du Borinage, une région belge dans la province du Hainaut) va servir de bouc émissaire, au centre d'une véritable mascarade judiciaire. Celle-ci enchaîne – sous la conduite du procureur Jean Deprêtre – les arrestations, les libérations, les manipulations de dossier et s'achève par un non-lieu en 1988. Du moins, les Belges auront-ils eu l'impression que la police et la justice faisaient leur devoir, le temps que l'affaire des «Tueurs fous» se tassent... Une piste pourtant, beaucoup plus sérieuse, s'intéresse à un groupe de paramilitaires néofascistes, le Front de la Jeunesse, s'entraînant dans le bois de la Houssière près de Braine-le-Comte, bois qui a servi de zone de repli aux «Tueurs fous» et qui se situe à deux kilomètres du canal où furent retrouvées les armes. Le groupe Front de la Jeunesse est dirigé par Francis Dossogne dont l'un des proches, Claude Delperdange, ressemble fortement au portrait-robot d'un des «Tueurs fous» surnommé «le Géant». Francis Dossogne est pour sa part proche des services de renseignement belges, à qui il fournit des informations sur les mouvements de gauche dits «subversifs». Il chapeaute en outre la cellule «Groupe G», une section du Front regroupant des éléments appartenant à la gendarmerie belge. Rien ne dit que Dossogne a participé lui-même aux massacres et peut-être sert-il de bouc émissaire. Mais lorsque des gendarmes – courageux ou inconscients, à moins que ce ne soit les deux – se décident à enquêter dès 1983 sur la possibilité que les «Tueurs fous» proviennent de leurs propres services, ils sont rapidement écartés de l'enquête, pour «raisons d'État» se contente-t-on de leur indiquer : ce n'est pas vers la gendarmerie et les milieux néofascistes que les regards doivent se tourner...

Au début des années 1990, une commission sénatoriale va tenter d'enquêter elle aussi sur la piste si évidente qu'elle finirait par en crever les yeux, menant des «Tueurs» du Brabant aux réseaux «stay-behind» de l'OTAN. Qui sont ces «Tueurs» prétendument «fous» et qui vont au contraire faire montre d'un entraînement de type militaire et d'une capacité hors norme d'échapper aux barrages policiers, comme s'ils étaient en mesure d'anticiper les lieux où ces barrages seraient placés ? Les sénateurs réclament aux deux branches des services secrets belges, dont il est estimé qu'ils forment le «Gladio» belge – le SDRA 8 («Service de Documentation, de Renseignement et d'Action 8») et la STC/Mob («Section Training, Communication, Mobilisation») –, de leur fournir l'identité de leurs agents civils : des portraits robots des «Tueurs» existent et on aimerait bien s'enlever un vilain doute... La demande est rejetée.

Pour qui connaît l'affaire Gladio en Italie, qui vit le réseau «stay-behind» local manipuler à la fois les groupes d'extrême-droite et ceux dits «d'extrême-gauche», un élément ne surprendra pas dans cette affaire des «Tueries». Tandis qu'un long intermède sépare la première vague de braquages, qui s'achève le 1er décembre 1983, et la seconde vague, qui commence le 27 septembre 1985, soit presque deux ans, la population belge ne connaît pour autant pas de répit puisque dans l'intervalle vont se glisser plusieurs vols d'armes et d'explosifs et une incroyable série d'attentats d'un groupe prétendument révolutionnaire et pompeusement nommé Cellules Communistes Combattantes (CCC). Entre le 2 octobre 1984 et le 6 mai 1985, ce groupe commet une dizaine d'attentats, faisant preuve d'une remarquable efficacité, tant concernant la réalisation que la facilité avec laquelle ses membres «échappent» aux forces de police. S'ensuit la seconde vague des «Tueries» de septembre et novembre 1985 à laquelle se superposent pas moins de sept attentats commis par le CCC entre le 8 octobre et le 6 décembre 1985. Enfin, les autorités sifflent la fin de la récréation le 16 décembre 1985 et font arrêter les deux membres fondateurs des CCC, Pierre Carette et Bertrand Sassoye – ces formidables soldats de la révolution en treillis de l'OTAN généreusement abondés en renseignements utiles et en explosifs infaillibles. Quant aux «Tueurs fous» – visiblement mieux informés de leur rôle –, ils disparaissent dans la nature. Aucune des enquêtes diligentées avec le zèle que l'on imagine par les services d'ordre, de sécurité et de justice de l'État belge n'aboutira à quelque condamnation que ce soit. Il est vrai que, puisqu'il aurait fallu condamner ses propres agissements dans le cadre d'une campagne de terreur menée sous la couverture de groupuscules néofascistes ou pseudo-révolutionnaires, le tout sur ordre de commanditaires atlantistes, le contraire aurait surpris...

Comme l'avait dit, dans un de ses moments de sincérité, Henry Kissinger : «Il peut être dangereux d'être l'ennemi de l'Amérique mais être son ami est mortel».

1ère partie : L'attentat de la gare de Bologne du 2 août 1980



https://reseauinternational.net/terreur-detat-contre-population-ii-les-tueurs-fous-du-brabant-1982-1985/
#7
Politique française / Le CRIF demande l’utilisation ...
Last post by JacquesL - 16 Mai 2024, 11:42:51 PM
Le CRIF demande l'utilisation de la force contre les étudiants à la Sorbonne : quand l'arrogance israélienne franchit les frontières



par Marcel D.

Le président du CRIF, Yonathan Arfi, a demandé l'utilisation de la force publique pour déloger des étudiants qui manifestent contre les massacres des Palestiniens.
L'inversion accusatoire la plus grotesque : des étudiants manifestent pour la paix et se font traiter d'antisémites

C'est avec une stupéfaction non dissimulée que nous avons appris la demande du président du CRIF, Yonathan Arfi, d'utiliser la force publique pour déloger les étudiants à la Sorbonne qui manifestent contre les massacres des Palestiniens. Le CRIF, grand défenseur de l'Etat sioniste israélien en France, se permet ainsi de donner des directives aux autorités françaises. Une situation qui rappelle les propos d'Elisabeth Lévy :
«J'ai vu le président du CRIF donner des ordres aux ministres français et ils acceptaient de se faire engueuler...».

Des étudiants manifestent pour la paix et la justice et se font traiter d'antisémites par ceux-là mêmes qui soutiennent un État qui bafoue les droits de l'Homme. Mais où va-t-on ?

Tweet : https://twitter.com/RTLFrance/status/1786272598805938511

Nous sommes bien dans l'inversion accusatoire la plus grotesque, dans le monde de la médiocrité et de l'injustice la plus palpable. Le CRIF, qui se targue de lutter contre l'antisémitisme, ferait mieux de balayer devant sa porte et de dénoncer les agissements de l'armée israélienne, qui se permet tout, y compris de tirer sur des enfants. Le bilan de 34 049 personnes tuées n'interpelle pas Yonathan Arfi ? Le président du CRIF ne demande pas l'intervention de la force française afin de stopper le massacre à Gaza ? Non, il préfère demander aux autorités françaises de déloger des étudiants qui manifestent pour la paix. Quel courage !

Le CRIF, qui se croit tout permis, ferait mieux de se rappeler que la France est un État de droit, et que les citoyens ont le droit de manifester leur désaccord.

En attendant, nous pouvons toujours compter sur le CRIF avec ses dîners où tout le gratin politique se voit convoqué pour se faire engueuler et recevoir des directives. Quel courage, quel panache ! Nous attendons avec impatience la prochaine saillie de cette organisation qui ne manque décidément pas d'air.

source : Le Média en 4-4-2

https://reseauinternational.net/le-crif-demande-lutilisation-de-la-force-contre-les-etudiants-a-la-sorbonne-quand-larrogance-israelienne-franchit-les-frontieres/
#8
Europe / Le grand hold-up de l’Ukraine ...
Last post by JacquesL - 16 Mai 2024, 11:21:53 PM
Le grand hold-up de l'Ukraine n'est pas encore terminé



par Ron Paul

«La guerre, c'est la paix». La dette est une bonne chose. La liberté, c'est l'esclavage. Nous vivons dans une société de contre-vérités où le joueur de flûte sera payé, et la dette effacée.

L'encre de la signature du président [Joe] Biden transférant 61 milliards de dollars supplémentaires au trou noir appelé Ukraine avait à peine séché que les médias grand public ont annoncé que cet accord n'était pas le dernier acte d'une politique américaine vouée à l'échec. Les élites n'ont aucunement l'intention de mettre fin à cette manne qui ponctionne les richesses de la classe moyenne et populaire pour les transférer vers la classe aisée et connectée.

Reuters a écrit juste après l'adoption du projet de loi sur l'aide que «la bouée de sauvetage de 61 milliards de dollars de l'Ukraine n'est pas suffisante». Le chef de la minorité du Sénat, Mitch McConnell, a déclaré dans les émissions du dimanche, après l'adoption du projet de loi, que 61 milliards de dollars ne représentent «pas beaucoup d'argent pour nous...». Après tout, il est toujours plus facile de dépenser l'argent des autres !

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, est loin d'être reconnaissant pour les 170 milliards de dollars que nous avons envoyés jusqu'à présent à son pays. Dans une interview accordée au magazine Foreign Policy lors du vote du programme d'aide, Kuleba a eu le culot de reprocher aux États-Unis de ne pas produire d'armes assez rapidement.

«Si vous ne pouvez pas produire suffisamment d'intercepteurs pour aider l'Ukraine à gagner la guerre contre le pays qui veut détruire l'ordre mondial, comment voulez-vous gagner la guerre contre un ennemi peut-être plus fort que la Russie ?»

Que diriez-vous d'un «merci» ?

On peut comprendre la frustration des Ukrainiens. La majeure partie de cet argent ne les aidera pas à combattre la Russie. L'aide militaire américaine à l'Ukraine a épuisé nos propres stocks d'armes. L'argent servira donc à créer de nouvelles lignes de production pour remplacer les armes déjà envoyées à l'Ukraine. Tout tourne autour de l'industrie américaine de l'armement. Le président Biden l'a admis en déclarant :

«Nous aidons l'Ukraine tout en investissant dans notre propre industrie».

C'est pourquoi Washington cherche désespérément à s'assurer que si Donald Trump revient à la Maison-Blanche, le train de la sauce «Ukraine» ne pourra pas être interrompu par son administration – ou les suivantes. La semaine dernière, on a appris que le gouvernement ukrainien discutait avec l'administration Biden en vue de signer un accord de sécurité de dix ans qui bloquerait les fonds américains destinés à l'Ukraine pour les deux prochaines administrations américaines et demie à venir. Cet accord lierait inconstitutionnellement les mains des futurs présidents en matière de politique étrangère et placerait les Américains dans l'obligation de payer les milliards de dollars supplémentaires qui leur seraient arrachés et iraient à l'industrie de l'armement et à un gouvernement étranger corrompu.

L'industrie américaine de l'armement et ses majorettes à Washington DC sont déterminées à continuer à faire couler l'argent pour l'Ukraine... jusqu'à ce qu'elles trouvent un moyen de déclencher une guerre avec la Chine après avoir perdu la guerre actuelle avec la Russie. Tout dépend bien sûr de ce qui restera de nous lorsque la fumée se dissipera.

Lorsque le président Biden a signé le projet de loi de 95 milliards de dollars destiné à poursuivre les guerres en Ukraine et à Gaza et à provoquer une future guerre avec la Chine, il a déclaré que c'était «Un bon jour pour la paix dans le monde». Oui, et «La guerre, c'est la paix». La dette est une bonne chose. La liberté, c'est l'esclavage. Nous vivons dans une société de contre-vérités où les milliards dépensés pour des guerres inutiles ne représentent «pas beaucoup d'argent». Mais le joueur de flûte sera payé, et la dette effacée.

source : Libertarian Institute via Spirit of Free Speech

https://reseauinternational.net/le-grand-hold-up-de-lukraine-nest-pas-encore-termine/
#9
Europe / Poutine règle la boussole pou...
Last post by JacquesL - 16 Mai 2024, 09:59:59 PM
Poutine règle la boussole pour le reste du voyage

Publié le mai 16, 2024 par Wayan
 




Par M.K. Bhadrakumar – Le 15 mai 2024 – Source Indian Punchline

Pour cette occasion historique, dans la salle Saint-André du palais du Grand Kremlin à Moscou, alors que la Russie se trouve à un moment tumultueux où elle sculpte et façonne son destin, le président Vladimir Poutine a prononcé un discours remarquablement bref lors de la cérémonie d'inauguration qui s'est tenue le 7 mai.

Il y avait tant à dire, compte tenu de l'importance de l'achèvement des deux décennies de pouvoir de Poutine et du début d'un nouveau mandat de six ans au Kremlin, jusqu'en 2030. La carrière politique d'un homme qui marque l'histoire, qui a chorégraphié la renaissance de son pays et le retour de la Russie sur le devant de la scène politique mondiale, a été tout à fait extraordinaire. En vérité, on s'attend à ce que le mandat de six ans de Poutine coïncide avec l'établissement de l'ordre mondial du 21e siècle. 

Poutine avait un seul message profond à transmettre au peuple russe, à savoir l'importance cruciale de l'unité nationale pour le passé récent et les temps à venir – sans unité, tout est perdu, alors qu'avec l'unité, tout est possible.

Le fait que Poutine qualifie le moment présent de "période charnière difficile" dans l'histoire de la Russie retient l'attention. De toute évidence, il ne nourrit pas d'espoirs irréalistes quant à la fin prochaine de la guerre en Ukraine. En fait, l'Occident n'est pas du tout prêt pour la paix. L'ancienne sous-secrétaire d'État Victoria Nuland l'a admis publiquement et sans détour dans une interview accordée à Politico le week-end dernier.

Poutine a procédé à deux nominations clés au sein de son nouveau gouvernement : la nomination de Mikhail Mishustin, brillant technocrate chargé de diriger l'économie russe dans un contexte de sanctions et de guerre, au poste de premier ministre, et le remplacement du ministre de la défense Sergei Shoigu par le premier vice-premier ministre Andrei Belousov. Chacun de ces changements témoigne des exigences professionnelles attendues, compte tenu de l'importance cruciale de la gestion de l'économie qu'une guerre de longue durée ne manquera pas d'entraîner.

Poutine s'est engagé à mettre en œuvre un programme social et économique extrêmement ambitieux au cours de son prochain mandat, dont la réussite exige des investissements publics à grande échelle. Il s'est également fixé comme objectif de hisser la Russie au rang de cinquième économie mondiale, derrière les États-Unis, la Chine, le Japon et l'Inde, ce qui constituerait un formidable exploit.

D'autre part, le budget de la défense de la Russie s'est envolé au cours des deux années de guerre en Ukraine pour atteindre 6,7 % du PIB, ce qui se rapproche des niveaux de l'ère soviétique. C'est là que Belousov entre en jeu. Économiste expérimenté, il a été pendant plus de dix ans le conseiller économique de confiance de Poutine. Belousov est un étatiste keynésien et un rare défenseur du contrôle de l'État dans l'économie "post-soviétique", qui a un passé irréprochable dans la vie publique et qui est aujourd'hui chargé de peaufiner le complexe militaro-industriel russe.

Le changement à la tête de la défense est particulièrement intéressant du point de vue du calendrier. Ces derniers mois, les troupes russes ont progressé dans l'est de l'Ukraine, mais le week-end dernier, elles ont lancé une nouvelle offensive dans la région de Kharkov, au nord-est du pays.

Le discours occidental veut que Moscou soit sur le point d'ordonner une offensive militaire majeure en Ukraine visant à écraser l'armée ukrainienne. Toutefois, il est clair que Poutine ressent le besoin d'adaptation et de développement tandis que les forces russes tentent de gagner autant de territoires que possible avant que le nouveau programme d'aide américain de 61 milliards de dollars ne soit débloqué.

Le secrétaire de presse du Kremlin, Dmitri Peskov, a expliqué que la nomination d'un ministre civil de la défense répondait à un besoin d'"innovation". Selon Tass, Peskov aurait déclaré : "Sur le champ de bataille actuel, le vainqueur est celui qui est le plus ouvert à l'innovation... C'est pourquoi, à ce stade, le président a pris la décision de nommer un civil à la tête du ministère de la défense".

La remarque de Peskov indique clairement que Poutine est en train de se préparer pour le long terme. Six ans, c'est long et il est fort probable que la guerre par procuration avec les États-Unis s'étende bien au-delà de l'Ukraine ou de l'Europe.

Ainsi, la situation complexe de la présence russe sur la base aérienne américaine de Niamey, au Niger, reflète les enjeux géopolitiques qui se développent en Afrique. Rien que la semaine dernière, la Russie a eu des contacts intensifs à haut niveau avec des pays d'Afrique de l'Ouest situés sur la côte atlantique.

L'idée semble être que la stratégie militaire proprement dite sera probablement élaborée par le général Valery Gerasimov, chef de l'état-major général, sous le contrôle strict de Poutine lui-même. Alexandra Prokopenko, ancienne conseillère à la banque centrale de Russie, a écrit sur X : "La priorité de Poutine est la guerre ; la guerre d'usure se gagne par l'économie". En clair, Poutine a l'intention de gagner la guerre en broyant l'Ukraine dans une course aux armements prolongée à l'échelle industrielle.

Parallèlement, la visite du secrétaire d'État américain Antony Blinken à Kiev mardi est hautement symbolique, car il s'agit d'un vote de confiance pour le président Vladimir Zelensky, dont le mandat présidentiel s'achève le 20 mai, ce qui remet évidemment en question la légitimité de son régime. La visite de Blinken est une réponse directe à la nouvelle offensive menée par les forces russes dans la région sensible de Kharkov depuis vendredi dernier, où les lignes de défense ukrainiennes sont en train de se fissurer.

Bloomberg a rapporté hier que l'administration américaine s'efforçait de fournir à l'Ukraine une batterie supplémentaire de défense aérienne Patriot ainsi que des radars pour aider le pays à repousser les attaques aériennes russes. Blinken a affirmé que le programme d'aide de 61 milliards de dollars en cours de préparation allait "faire une réelle différence" sur le champ de bataille. Il a souligné que "l'Ukraine peut compter sur ses partenaires pour un soutien durable et à long terme".

L'intention derrière la visite surprise de Blinken à Kiev est de montrer à Moscou que toute hypothèse selon laquelle les États-Unis abandonneront l'Ukraine tôt ou tard, en particulier si l'élection présidentielle américaine de cette année porte Donald Trump à la Maison Blanche, est profondément erronée.

L'argumentaire va-t-en-guerre qui s'efforce de naître au sein de la DC est le suivant : "Quels que soient les résultats de novembre, si le Congrès ne s'appuie pas sur le dernier programme d'aide en paroles et en actes, cela nuira au leadership et à la crédibilité des États-Unis dans le monde, ce qui enhardira nos ennemis", selon les termes de Liana Fix, experte en politique étrangère et de sécurité russe et européenne au Council on Foreign Relations à New York.

Dans le scénario ci-dessus, la Russie ne cherchera qu'à consolider ses liens avec la Chine, l'Iran, etc. La Russie considère que la corrélation des forces joue en sa faveur. La vision russe du monde est en harmonie avec celle du Sud. Le ministre indien des affaires étrangères, S. Jaishankar, a déclaré hier lors d'un forum public à New Delhi : "Aucun pays n'est aujourd'hui suffisamment dominant... Il s'agit d'une période de transition où l'ancien ordre est à bout de souffle, mais où le nouvel ordre n'est pas encore arrivé." Jaishankar a également souligné que la Russie est dotée de ressources naturelles telles que le pétrole, le charbon et des métaux de différentes sortes que l'Inde peut se procurer.

La trajectoire de la politique étrangère russe a non seulement survécu aux deux années de conflit en Ukraine, mais son raisonnement sous-jacent est en fait justifié. La confiance totale accordée par Poutine au ministre des affaires étrangères, Sergey Lavrov, qui est à la tête de son ministère depuis 20 ans déjà, en fait le diplomate le plus anciennement en poste sur la place Smolenskaya après Andrei Gromyko, en est la meilleure illustration.

M.K. Bhadrakumar

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

https://lesakerfrancophone.fr/poutine-regle-la-boussole-pour-le-reste-du-voyage
#10
Questions mondiales. / Avant tout, personne n’est en ...
Last post by JacquesL - 16 Mai 2024, 07:58:36 PM
Avant tout, personne n'est en concurrence avec les États-Unis

Publié le mai 16, 2024 par Wayan



Par Anatol Lieven – 1er mai 2024 – Source Foreign Affairs



Les élites américaines sont, en matière de sécurité, obsédées par la menace que représentent la Chine et la Russie pour la primauté mondiale des États-Unis. Il s'agit d'une grave erreur de calcul stratégique. Le réseau mondial étasunien d'alliés puissants et de bases (alors que la Chine et la Russie n'en ont pratiquement pas), leur puissance maritime inégalée et la possession de la seule monnaie véritablement mondiale signifient qu'aucun autre pays ne peut défier Washington sur la scène mondiale en tant que leader.

Il n'existe d'ailleurs aucune preuve réelle que ces pays souhaitent le faire. Ce n'est pas seulement qu'une attaque non nucléaire contre l'OTAN dépasse de loin les capacités russes ; Jusqu'à son invasion à grande échelle de l'Ukraine, la Russie avait consacré de grands efforts à tenter de courtiser l'Allemagne et la France. La Russie n'a aucun intérêt à provoquer les États-Unis, risquant un blocus maritime qui dévasterait ses exportations énergétiques, ni la Chine à perturber le système commercial et financier mondial dont elle dépend pour la plupart de ses échanges. Aucun allié ou système d'alliance des États-Unis n'est menacé par une puissance rivale tant que les États-Unis et leurs alliés se limitent à leur propre défense. Washington contrôle fermement la grande puissance économique qu'est l'Europe occidentale et l'Asie maritime de l'Est, ainsi que son propre hémisphère.

Toutes choses étant égales par ailleurs, la primauté mondiale des États-Unis est déjà assurée pour très longtemps. Le problème est que toutes les autres choses ne sont pas égales.

Depuis la fin de la guerre froide, trop de stratèges américains ont oublié une règle fondamentale de la géopolitique et de la guerre : tout pouvoir réel est en fin de compte local et relatif. C'est-à-dire qu'il s'agit de la quantité de force, d'argent ou d'influence qu'un État est capable et désireux d'exercer sur un sujet ou un lieu particulier, par rapport à ce que peuvent apporter des États rivaux. Ainsi, ce qui est vrai pour le monde dans son ensemble peut être totalement faux pour l'est de l'Ukraine ou la mer de Chine méridionale.

Cette vérité est illustrée par l'expérience des guerres américaines en Irak et en Afghanistan. Personne ne peut sérieusement suggérer que l'Iran, et encore moins le Pakistan, ressemble le moins du monde à un rival sérieux des États-Unis sur la scène mondiale. Pourtant, en Irak et en Afghanistan respectivement, Téhéran et Islamabad se sont révélés plus puissants.

Cela s'explique par tout un ensemble de facteurs historiques, culturels et religieux locaux – mais aussi tout simplement parce que, contrairement à Washington, ils étaient, sont et seront toujours voisins de ces pays. En tant que tels, ils avaient la proximité, la capacité, la volonté et la patience d'exercer plus de pouvoir et de courir plus de risques que les États-Unis n'ont voulu ou pu le faire.

Comme l'a souligné le président américain Barack Obama en 2016, cela vaut également pour l'Ukraine. Ce pays représente un intérêt majeur pour la Russie, bien plus qu'il ne l'est pour les États-Unis. Le point d'Obama concernant l'engagement comparatif a été assez clairement renforcé par les nouvelles récentes selon lesquelles l'administration Biden a exhorté l'Ukraine à cesser ses attaques contre les raffineries de pétrole russes, essentielles au financement de la guerre de la Russie en Ukraine – la raison étant que l'administration craint que ces attaques puissent faire grimper les prix de l'essence aux États-Unis et coûter la réélection du président américain Joe Biden en novembre. Entre-temps, la Russie a reconfiguré son économie pour la guerre et a utilisé la vie de dizaines de milliers de ses soldats dans le but de dominer l'Ukraine.

Pourtant, les États-Unis se sont retrouvés à défier la Russie, la Chine et l'Iran sur des terrains où ils détiennent des avantages considérables et croissants. Washington reproduit une erreur militaire classique : risquer sa position principale en consacrant des ressources à la défense d'avant-postes finalement indéfendables et, ce faisant, risquer à la fois l'épuisement et tant de défaites locales en chaine qu'elles entraînent finalement une défaite complète.

Le problème immédiat est la guerre en Ukraine. En proposant l'adhésion à l'OTAN d'un pays qu'aucune administration américaine n'a jamais eu l'intention d'entrer en guerre pour défendre, Washington a exposé l'Ukraine à un probable désastre et les États-Unis et l'OTAN à une grave humiliation. Les armes américaines de haute technologie ont été importantes pour la défense ukrainienne, mais les industries des États-Unis et de l'Union européenne ne parviennent pas à fournir à l'Ukraine des quantités suffisantes de munitions de base. Bien entendu, les pays occidentaux ne peuvent pas non plus fournir à l'Ukraine de nouveaux soldats pour renforcer ses rangs gravement épuisés – à moins qu'ils n'entrent eux-mêmes en guerre et risquent l'anéantissement nucléaire pour des endroits que, jusqu'à très récemment, personne en Occident ne considérait comme vitaux. D'un autre côté, la capacité de la Russie à vaincre l'Ukraine dans l'est de ce pays – au prix d'un coût énorme en pertes humaines et en matériel – n'indique en aucun cas ni la capacité ni la volonté de lancer une attaque directe contre l'OTAN.

La sage ligne stratégique pour les États-Unis serait donc de rechercher une paix de compromis – semblable au traité d'État autrichien de 1955, négocié avec l'Union soviétique – dans lequel la grande majorité de l'Ukraine est indépendante mais neutre et la question des territoires occupés par la Russie est reporté pour de futures négociations (l'approche adoptée par Washington à l'égard de Chypre du Nord occupée par la Turquie au cours des 40 dernières années). Un tel accord ne doit pas être considéré comme une défaite américaine mais comme un retrait tactique vers des positions préparées à partir d'un saillant indéfendable. Cela devrait être combiné avec un réarmement européen et des mesures visant à renforcer les défenses des membres existants de l'OTAN qui bordent la Russie, notamment les États baltes.

La Chine représente le plus grand risque local et le problème local le plus compliqué : le plus grand risque parce que la Chine peut imposer une défaite locale qui pourrait ruiner les États-Unis en tant que superpuissance et le plus compliqué parce que la Chine considère Taiwan comme faisant partie de son territoire souverain. Et même si les États-Unis (contrairement aux alliés de l'OTAN) ne sont pas obligés par traité de défendre Taïwan, ils ont un engagement moral à essayer de sauver Taïwan d'une conquête par la Chine.

(Les États-Unis se sont également engagés à essayer d'empêcher que l'ensemble de l'Ukraine ne soit conquise par la Russie, mais cela ne devrait pas impliquer un engagement soit à accepter l'Ukraine dans l'OTAN, soit à préserver tout le territoire de l'Ukraine à l'intérieur de ses frontières soviétiques. )

Taiwan représente également le contraste le plus frappant entre la puissance navale américaine à l'échelle mondiale et sa faiblesse croissante dans le voisinage immédiat de la Chine (et peut-être de l'Iran). Sur les océans du monde, avec trois porte-avions chinois contre 11 pour les États-Unis (plus deux appartenant chacun à la Grande-Bretagne, au Japon et à l'Inde), sans alliés mondiaux significatifs et sans bases navales majeures, Pékin ne peut pas lancer un défi sérieux aux États-Unis au-delà de ses eaux littorales. Contre toute attente, il n'y a tout simplement aucune chance réaliste que la Chine puisse envahir l'Australie, Guam ou le Japon.

Dans ces eaux-là, la situation est totalement différente, et les leçons de la guerre russe en Ukraine sont bouleversantes pour les chances navales américaines dans une guerre avec la Chine à propos de Taiwan. La marine ukrainienne est insignifiante comparée à la flotte russe de la mer Noire, et avant la guerre, il était universellement admis que la Russie dominerait la mer Noire sans problème sérieux. Mais grâce à des missiles terrestres et à des essaims de drones aériens et maritimes, les Ukrainiens ont réussi à anéantir en grande partie la flotte russe et à la chasser de sa base dans le port de Sébastopol en Crimée. Les Houthis au Yémen ont réussi à perturber sérieusement le commerce via la mer Rouge avec seulement un nombre très limité de drones aéroportés.

L'industrie chinoise peut produire un nombre pratiquement illimité de drones bon marché – bien trop nombreux pour que les missiles de défense aérienne américains très coûteux puissent les abattre. (Cela pourrait également devenir vrai pour les drones iraniens dans le golfe Persique.) Les drones ukrainiens Magura V5 ne coûtent que 273 000 dollars, ont une portée d'environ 500 miles et peuvent parcourir de longues distances en pilote automatique, ne nécessitant qu'un opérateur humain lorsqu'ils s'approchent de leur cible. La Chine développe des sous-marins plus rapides et plus puissants, ainsi que des sous-marins sans pilote. S'ils neutralisaient suffisamment de navires d'escorte américains, les porte-avions américains seraient terriblement vulnérables aux missiles chinois.
Cela ne signifie pas que la Chine pourrait envahir Taïwan avec succès, car une force amphibie chinoise serait elle-même très vulnérable aux drones taïwanais et américains. Cela signifie que la Chine aura probablement à l'avenir la capacité d'imposer un blocus à Taiwan que Washington ne pourra pas briser sans subir des pertes catastrophiques – des pertes qui, à leur tour, saperaient la position mondiale des États-Unis. Il y a également très peu de chances que les États-Unis gagnent une guerre contre les îles occupées par la Chine en mer de Chine méridionale.

D'un autre côté, si cela se produisait, Washington pourrait bloquer la quasi-totalité du commerce maritime de la Chine, y compris les approvisionnements énergétiques en provenance du golfe Persique. Autrement, il n'existe aucun moyen imaginable pour la marine chinoise d'accéder avec succès à ces approvisionnements. L'initiative chinoise « les Nouvelles routes de la soie » et les accords énergétiques avec la Russie et les pays d'Asie centrale visent à réduire cette menace, mais ils ne le feront pas complètement dans un avenir proche.

Dans ces circonstances, les États-Unis sont fortement incités à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour maintenir sous silence les sujets de Taiwan et de la mer de Chine méridionale. Taïwan ne doit pas être attaquée, mais la Chine doit être assurée à plusieurs reprises et publiquement de l'adhésion des États-Unis à la politique « d'une seule Chine ». Toute déclaration ou action provocatrice des États-Unis qui remettrait cela en question doit être évitée.

La souveraineté chinoise sur la mer de Chine méridionale ne doit pas être reconnue, mais elle ne doit pas non plus être contestée – tout comme les États-Unis ne reconnaissent pas, mais ne contestent pas non plus, la souveraineté indienne sur la majeure partie du Cachemire, par exemple. Washington pourrait également faire preuve de bonne volonté et d'un désir de compromis raisonnable sur le différend sur ces îles entre la Chine et les Philippines en proposant des solutions telles qu'une souveraineté commune sino-philippin.

Il n'y a aucune lâcheté ni honte à procéder à un retrait limité et ordonné. Tous les grands stratèges l'ont fait lorsque cela était nécessaire. Au contraire, avoir le courage moral de le faire est précisément l'une des qualités d'un véritable sens politique – surtout que l'objectif des États-Unis de maintenir leur primauté mondiale n'est même pas en cause.

Anatol Lieven

Note du Saker Francophone

Foreign Affairs est l'organe de presse semi-officiel du think-tank globaliste si-influent, le Council of Foreign Relations. Cet article est un subtil mélange de vérité et donc de dévoilement voire de messages subliminaux à la classe dirigeante mais aussi de mensonges, par omission notamment.

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

https://lesakerfrancophone.fr/avant-tout-personne-nest-en-concurrence-avec-les-etats-unis