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Europe / Le président polonais confirm...
Last post by JacquesL - 26 Avril 2024, 07:17:04 PM
Le président polonais confirme que l'industrie agricole ukrainienne est majoritairement détenue par des entreprises étrangères

Publié le avril 26, 2024 par jmarti
 


Par Andrew Korybko − Le 17 avril 2024 − Source korybko.substack.com

andrew-korybko

Andrzej Duda est intégré à l'un des gouvernements considérés universellement comme les plus pro-étasuniens et anti-russes de toute l'histoire, si bien qu'on ne pourrait pas l'accuser de "propager la propagande du Kremlin" sur ce sujet à scandale.

L'Oakland Institute a publié en février 2023 un rapport détaillé sous le titre : "Guerre et spoliation : la prise de contrôle des terres agricoles ukrainiennes", qui expliquait comment des sociétés étrangères ont clandestinement pris le contrôle d'une part significative des exploitations agricoles ukrainiennes en exploitant une loi libérale en connivence avec des oligarques locaux. Ces découvertes ont fait des vagues à l'époque de la publication du rapport, mais l'attention du grand public en a été détourné après que des organes de communication occidentaux comme USA Today l'ont prétendument "debunké".



Ces organes de communication occidentaux ont exploité la confusion dans l'esprit des visiteurs des médias sociaux entre contrôle direct et prises d'intérêts indirectes pour jeter le discrédit sur le rapport de l'Oakland Institute, si bien que l'opinion publique s'en est détournée. Qui aurait pu deviner que ce serait rien moins que la personne du président polonais, Andrzej Duda, qui allait lui insuffler une nouvelle vie au travers d'une interview menée par la radio et télévision nationale lituanienne ? Il était en train d'exposer les problèmes que connaît la Pologne en raison des importations agricoles ukrainiennes au moment où il a lâché cette bombe :

CiterJ'aimerais attirer particulièrement votre attention sur l'industrie agricole, qui n'est pas vraiment exploitée par des Ukrainiens : elle est contrôlée par de grandes entreprises d'Europe occidentale et des États-Unis. Si nous examinons aujourd'hui qui possède la majorité de ces terres, il ne s'agit pas d'entreprises ukrainiennes. Cette situation est paradoxale, et il ne faut pas s'étonner de voir les agriculteurs [polonais, NdT] se défendre par leurs propres moyens, car ils ont investi dans leurs exploitations en Pologne [...] et les productions agricoles bon marché en provenance d'Ukraine se révèle particulièrement néfaste pour eux.

Chacun sait que Duda représente l'un des gouvernements les plus pro-étasuniens et les plus anti-russes de toute l'histoire, si bien qu'on ne saurait l'accuser de "propager la propagande du Kremlin". Il n'aurait donc jamais confirmé cette affirmation spectaculaire — que la plus grande partie des terres agricoles ukrainiennes sont détenues par des sociétés étrangères, cette propriété étant formalisée sous forme de prises de participations dans des entreprises nationales, en exploitation d'une loi libérale votée en connivence avec des oligarques locaux — s'il ne disposait pas de faits établis par des experts polonais pour soutenir ce discours.

Ce développement devrait provoquer un regain d'intérêt envers les rapports déjà établis sur le sujet, comme celui de l'USAID : "le secteur privé, à la pointe de la réforme agraire, sur le point de débloquer le potentiel d'investissement de l'Ukraine". Le rapport détaillé établi par Thomas Fazi pour Unheard en juillet 2023 : "Les capitalistes encerclent l'Ukraine : la guerre est en train de créer des opportunités de bénéfices colossaux" est également digne d'intérêt. Mais le plus intéressant reste ce que Zelensky a déclaré lors du Forum Économique de Davos au mois de mai 2022. Selon ses propres mots :

CiterNous proposons un modèle de reconstruction spécial — d'une importance historique. Lorsque chacun des pays, villes ou entreprises partenaires disposeront de l'opportunité — une opportunité historique — de parrainer une région, une ville, une communauté ou une industrie particulière en Ukraine. La Grande-Bretagne, le Danemark, l'Union européenne et d'autres acteurs internationaux de premier plan ont déjà opté pour une direction spécifique de parrainage dans la reconstruction.

Un an plus tard, il a accueilli les dirigeants de BlackRock à Kiev, pour discuter de la création d'un fonds d'investissement et de reconstruction. Selon Zelensky, "Ce jour est historique car, depuis les tous premiers jours de l'indépendance, nous n'avions pas eu d'opportunités d'investissements aussi colossaux en Ukraine. Nous sommes fiers de pouvoir démarrer un tel processus... Nous serons en mesure de proposer des projets intéressants pour investir dans l'énergie, la sécurité, l'agriculture, la logistique, les infrastructures, la santé, les technologies de l'information, et de nombreux autres domaines."

En résumé, le dirigeant ukrainien a bien proposé au mois de mai 2022 à Davos d'offrir aux entreprises un "parrainage" du complexe agricole ukrainien, parrainage qui était déjà en développement avant cela, mais a été fortement accéléré par la rencontre au mois de mai dernier avec les dirigeants de BlackRock. Ce parrainage s'est cristallisé en développant ces exploitations agricoles contrôlées de manière indirecte par des étrangers, entrant en concurrence frontale avec les exploitations polonaises, ce qui amène les exploitants agricoles polonais à manifester dans tout le pays et a débouché sur les derniers problèmes que l'on a pu constater dans les liens bilatéraux entre les deux pays.

La séquence d'événements détaillée jusqu'ici positionne un contexte autour du rapport émis à la mi-février sur les projets supposés du G7 pour désigner un émissaire en Ukraine, qui aurait d'évidence pour tâche de mettre en œuvre l'agenda de Davos si cela se produit, pérennisant ainsi particulièrement le contrôle étranger sur les terres agricoles ukrainiennes. Le rapport suggère également que le focus informel de l'Ukraine sur l'accroissement des exportations agricoles à destination de l'UE n'est pas simplement opportuniste, mais est en partie poussé par la préférence des entreprises étrangères pour des bénéfices rapides et fiables.

Jusqu'ici, l'Ukraine avait constitué une locomotive agricole pour le Grand Sud, mais elle a cédé ses parts de marché à la Russie sous le faux prétexte que Moscou appliquait un blocus sur la Mer Noire, ce qui a ensuite amené l'UE à supprimer temporairement les barrières commerciales dans l'objectif affiché de faciliter les exportations transitant par les territoires de ses États membres. En réalité, la Russie n'a jamais appliqué de blocus en Mer Noire, et presque toutes les céréales ukrainiennes qui sont entrées en UE sont restées, et n'ont pas transité vers les marchés traditionnels ukrainiens situés dans le Grand Sud.

Il est bien plus rapide pour l'Ukraine de vendre ses produits agricoles à l'UE voisine que de subir les durées qu'impliquent des exportations jusqu'en Afrique, sans compter que ces économies développées pratiquent forcément des paiements bien plus fiables que des pays en développement. Ces calculs évidents fonctionnent en opposition des intérêts polonais, et il va être très difficile pour ce pays de défendre son marché intérieur de ces importations au vu de la puissance des forces en jeu.

Il n'y a pas que le lobby agricole ukrainien qui veut disposer d'accès sans barrières douanières vers les marchés de l'UE, mais également les lobbies des sociétés étrangères qui contrôlent de manière indirecte le complexe agricole ukrainien. Ces derniers vont probablement se battre bec et ongles pour empêcher qu'un compromis sur l'adhésion espérée de l'Ukraine à l'UE puisse voir le secteur agricole de l'ancienne république soviétique exclu de tout accord. La Pologne a donc toutes les raisons de continuer d'attirer l'attention du monde sur ces relations troubles.

La seule chance de la Pologne de voir un tel compromis mis en œuvre est de continuer à éveiller au maximum les consciences sur le fait que "la plupart des terres" du secteur agricole ukrainien "sont détenues par de grandes sociétés en Europe occidentale et aux États-Unis". La Pologne va se faire des ennemis très puissants, en mesure de s'ingérer dans les affaires intérieures polonaises pour se venger, mais la dernière interview en date de Duda suggère qu'il s'est préparé à faire face à leur colère pour protéger les intérêts nationaux objectifs de son pays.

Andrew Korybko est un analyste politique étasunien, établi à Moscou, spécialisé dans les relations entre la stratégie étasunienne en Afrique et en Eurasie, les nouvelles Routes de la soie chinoises, et la Guerre hybride.

Traduit par José Martí, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

https://lesakerfrancophone.fr/le-president-polonais-confirme-que-lindustrie-agricole-ukrainienne-est-majoritairement-detenue-par-des-entreprises-etrangeres
#2
L'actualité, les media / Génocide en Palestine, les vra...
Last post by JacquesL - 26 Avril 2024, 04:45:15 PM
Génocide en Palestine, les vrais coupables



par Pr. Djamel Labidi

Une question bouleverse le monde, et, en nombres de plus en plus grands, les juifs eux-mêmes : comment des Israéliens, donc des juifs, peuvent-ils pratiquer un génocide alors qu'ils en ont été eux-mêmes les victimes ?

Dans le génocide des juifs, au cours de la deuxième guerre mondiale, les pays européens, tous, ont participé à ce génocide d'une façon ou d'une autre, directe ou indirecte. Ils ont livré des juifs par trains entiers, ils ont confisqué leurs biens, jusqu'à la très respectable Suisse, icone de la neutralité, qui a drainé, exproprié les avoirs juifs dans ses coffres-forts muets. Un pays européen, l'Allemagne, a organisé la mort de milliers de juifs dans des camps d'extermination. Elle livre aujourd'hui 30% des armes d'Israël1 et la finance. L'Europe a été coupable de génocide de ses citoyens juifs. Israël ne cesse d'ailleurs de le lui rappeler, de le lui répéter.

Du génocide des juifs à celui des Palestiniens

Aujourd'hui un génocide se déroule en Palestine. La Cour pénale internationale de Justice, elle-même, prononce le mot de génocide, sans cesse, dans son arrêt, et dit qu'Israël fait peser un «risque réel et imminent de génocide»2 sur la Palestine.

Mais Israël pourrait-il faire tout ce qu'il fait sans l'Occident ? Sans l'aide active, militaire, économique de l'Occident ? Qui a armé et arme Israël si ce n'est les États Unis, l'Allemagne, la France. Qui a établi un pont aérien pour livrer des milliers de tonnes de bombes «aveugles» à Israël3 pour détruire Gaza et sa population, si ce n'est les États-Unis d'Amérique ? Qui s'oppose à tout cessez le feu à Gaza, si ce n'est les États-Unis d'Amérique ? Qui s'oppose à l'existence d'un État palestinien, si ce n'est les États-Unis d'Amérique et pendant longtemps l'ensemble des États occidentaux, d'une manière ou d'une autre ? Qui, depuis des décennies, s'oppose à l'application de toutes les résolutions de l'ONU sur la Palestine ? Qui a permis à Israël d'avoir la bombe atomique si ce n'est la France ? Qui a attaqué l'Égypte, en 1956, si ce n'est l'Angleterre et la France avec Israël ? Qui a volé à son secours contre les missiles iraniens si ce ne sont les pays occidentaux ?

Qui, suivant le vieil adage de «diviser pour régner» a dressé les Arabes contre les Arabes ? Qui les a amenés à se massacrer réciproquement ? Qui a amené le roi Hussein de Jordanie en 1970, et les phalanges libanaises en 1982 à se repaitre du sang palestinien ? Qui a fait des Arabes des traitres aux Arabes ? Qui, si ce n'est ensemble, ou tour à tour, les États-Unis, l'Occident et Israël ?

Qui finance totalement l'État sioniste, si ce n'est les États-Unis, à tel point que l'économie israélienne est, en fait, factice, et n'existerait pas sans les dollars américains, sans les subventions gigantesques au fonctionnement de l'État israélien, de son économie et de sa machine de guerre, sans l'argent gratuit étatsunien. Celui-ci représente en fait un simple transfert direct de valeur vers Israël pour lui assurer un niveau de vie attractif pour l'émigration des juifs d'autres pays et faire la guerre. La double nationalité israélo-occidentale est d'ailleurs généralisée chez les Israéliens. Elle est la preuve de ce lien organique, physique entre les différents pays occidentaux et Israël.

Les États Unis ont une dette abyssale de 34 mille milliards de dollars, soit 124% de son PIB. Et ils continuent, sans aucune retenue, à inonder de milliards de dollars gratuits Israël.  

Qui donc est coupable ?

La conclusion apparait soudain, terrible dans toute sa clarté. L'Europe, l'Occident continuent de se livrer à un génocide, hier comme aujourd'hui, mais désormais en Palestine. Ce sont eux la cause profonde de ce génocide, son catalyseur pourrait-on dire. Car sans eux Israël ne pourrait le commettre. C'est évident. On n'ose dire, formuler une telle hypothèse. Elle est impensable, et pourtant, elle s'impose. L'Occident, pas ses peuples mais ses dirigeants, est coupable. Pas seulement complice, comme certains voudraient le minimiser, mais coupable, pleinement coupable.

L'Histoire se répète mais cette fois les victimes sont les Palestiniens. Tout se passe comme si Israël et les Israéliens étaient chargés des basses œuvres de l'Occident qui ne veut pas se salir les mains. Les États-Unis et l'Occident peuvent même se permettre, de temps en temps, quand la protestation mondiale est trop forte, d'appeler «Israël à la retenue». Le comble c'est quand le bourreau se présente comme «médiateur» à sa victime. Summum du machiavélisme.

La Palestine est l'os dans la gorge de la domination, des États-Unis et de l'Occident, dans la région. L'empêcheur de tourner en rond. D'où cet acharnement incroyable, invraisemblable délirant, sans limites, même quand les caméras filment le génocide en action, en direct sur les télés arabes et les réseaux sociaux. «L'œil était dans la tombe et regardait Caïn» (Victor Hugo. poème «La Conscience»).

Un exécutant

Ne faut-il pas, désormais, «élargir la focale», comme on dit maintenant, et en arriver à penser cela, qu'Israël n'est qu'un exécutant. Tout s'éclaire alors, les tergiversations, les hypocrisies, les condamnations qui n'en sont pas, les accusations d'antisémitisme, paradoxe des paradoxes, contre les Palestiniens, les soutiens qui vont encore plus loin que ce qu'on imagine, la terreur politique dans les pays occidentaux pour empêcher les voix antisionistes de s'exprimer jusqu'à voter des lois à ce sujet (par exemple loi Gayssot en France), la propagande, l'absurdité des arguments, le délire, la folie, la transformation du vrai en faux, et du faux en vrai, des victimes en coupables, les larmes de crocodile, les hommages aux morts du 7 Octobre pour cacher les dizaines de milliers de ceux de Gaza, les 10 000 enfants assassinés, l'obligation faites aux régimes arabes soumis d'acheter des armes occidentales, à coup de centaines de milliards de dollars, pour bénéficier de la protection étatsunienne et occidentale, contre leurs propres peuples, pour continuer de se vautrer dans le luxe et la luxure, les bases militaires installés chez eux à cet effet, l'assassinat de pays entiers, l'Irak, la Lybie, la Syrie, le Liban, l'acharnement contre l'Iran depuis 45 ans, coupable de refuser la domination étatsunienne dans la région et de soutenir le peuple palestinien.

Depuis, 1948, depuis la création de l'État d'Israël la région n'est que sang, larmes, douleurs, malheurs et destructions. Peut-on dire que son existence a été un bienfait pour le Moyen-Orient ? Israël a été la cause de 15 guerres. Sans parler des guerres indirectes, Irak, Liban, Syrie, et aussi du terrorisme dans le monde. Y avait-il un terrorisme irakien avant les agressions contre l'Irak ? Y avait-il un «terrorisme dit islamiste» avant tous ces conflits au Moyen-Orient ? On pourrait d'une manière ou d'une autre relier tous ces conflits, tous les terrorismes qu'ils ont produits, à cette matrice, à ce conflit générique, originel d'un Moyen-Orient dominé, opprimé, humilié.

Quand donc tout cela va-t-il finir ? Quand donc les peuples du monde, les peuples occidentaux comme les autres, pourront-ils enfin vivre sans cette pression permanente, sans l'utilisation permanente d'Israël pour diviser, opposer, dominer, prolonger au fond les tragédies de la deuxième guerre mondiale et en risquer une autre qui serait, «la solution finale» pour l'ensemble du genre humain.

https://reseauinternational.net/__trashed-43/
#3
L'actualité, les media / Dans cette dystopie, être oppo...
Last post by JacquesL - 25 Avril 2024, 06:17:46 PM
Dans cette dystopie, être opposé à un génocide est plus criminel que d'en commettre un



par Caitlin Johnstone

Si vous pensez que les massacres quotidiens de civils innocents sont normaux et acceptables, alors vous êtes aussi perturbé & aveugle que n'importe quel fou furieux de la ville. Sans doute même pire.

Toutes les vociférations frénétiques sur les manifestations pro-palestiniennes dans les universités ces derniers jours montrent clairement que notre civilisation est tellement perverse et détraquée qu'elle considère que s'opposer à un génocide est bien pire que d'en commettre un. Ce qui est à peu près aussi rétrograde que peut l'être une société.

Sérieusement, essayez d'imaginer une civilisation plus tordue et plus déséquilibrée que celle qui s'indigne davantage de ceux qui protestent contre les atrocités génocidaires que de ceux qui les commettent. Une civilisation où les gens portent leur pantalon sur la tête et marchent à l'envers toute la journée ? Ce serait moins dangereux. Une civilisation où les chiens sont les maîtres des hommes et où les enfants vont travailler pendant que les parents vont à l'école ? Ce serait quand même moins délirant.

Rien n'est plus aberrant dans ce monde. En fait, il est difficile d'imaginer que l'on puisse faire pire. Si vous pensez que les massacres quotidiens de civils innocents sont normaux et acceptables, et que vous considérez toute opposition à cette pratique comme une abomination monstrueuse et diabolique, c'est que vous êtes aussi perturbé et aveugle à la réalité que n'importe quel autre fou furieux de la ville. Peut-être même pire.

Considérer les massacres militaires de masse comme moraux et l'opposition à ces massacres comme un acte immoral, c'est vivre dans un univers éthique et mental complètement chamboulé. C'est pénétrer dans un tunnel imaginaire totalement dissocié de la réalité. Mais c'est le genre de vision du monde dominante que la classe politico-médiatique de cette société s'efforce de nous faire avaler jour après jour, tout au long de notre vie.



Je viens de voir un tweet de la commentatrice Briahna Joy Gray disant que pour trouver dans le New York Times la moindre mention des centaines de Palestiniens dans les charniers découverts à Gaza, elle a dû faire défiler pas moins de quatre articles sur les manifestations pro-palestiniennes sur les campus universitaires – y compris deux articles d'opinion critiquant les manifestants.

Quel genre de perversité, quelle genre de foutue dystopie est-ce là, pour que les gens s'informent et se fassent une opinion à partir de ces organes d'information ? Notre civilisation toute entière est saturée de propagande dénaturant la réalité comme celle-ci, et cela rend fou. Nos boussoles morales ont été retournées à 180 degrés de notre vrai nord, et nos capteurs internes sont branchés sur des fréquences totalement parasitées.

Ils ont besoin que nous devenions dingues à ce point pour continuer à soutenir un empire planétaire qui ne peut littéralement pas exister sans violence et sans tyrannie permanentes. Ils ont besoin que nous pensions que le haut est en bas et que le noir est blanc. Il faut non seulement que nous soyons incapables de faire la différence entre le bien et le mal, mais aussi que nous croyions que le mal est le bien et que le bien est le mal. Ils pilonnent donc notre conscience collective jour après jour avec des opérations psychologiques extrêmement agressives sous forme de propagande dans les médias dominants, pour s'assurer que nos mécanismes internes sont suffisamment perturbés pour que nous consentions au degré de dépravation requis pour que nos dirigeants puissent continuer à nous dominer sur cette planète.

C'est ce que notre classe dirigeante a décidé de considérer comme normal, comme l'a dit Aaron Bushnell quelques instants avant de s'immoler par le feu pour protester contre le génocide à Gaza. Une société où les charniers retiennent moins l'attention des médias que les manifestants dans les universités. Une société où les politiciens s'efforcent de mettre fin aux manifestations pro-palestiniennes sur les campus universitaires plutôt qu'à l'assaut meurtrier d'Israël contre une enclave clôturée bondée d'enfants. Une société où tenter d'arrêter un génocide est considéré comme un crime, et où en commettre un est considéré comme un acte honorable.

source : Caitlin Johnstone via Spirit of Free Speech

https://reseauinternational.net/dans-cette-dystopie-etre-oppose-a-un-genocide-est-plus-criminel-que-den-commettre-un/
#4
Europe / Moldavie : La police annonce 1...
Last post by JacquesL - 24 Avril 2024, 09:28:49 PM
Moldavie : La police annonce 150 perquisitions visant les partisans du bloc pro-russe «Victoire»



par RT

En Moldavie, la police a procédé à 150 perquisitions parmi les partisans du bloc «Victoire», a indiqué ce 23 avril le bureau du procureur pour la lutte contre le crime organisé. Ils sont visés dans une affaire de contrebande et dénoncent une tentative d'«intimidation flagrante».

«Hier, les services des douanes ont reçu un message concernant une tentative d'importation de fonds dans le pays à une échelle particulièrement importante sans déclaration», a indiqué ce 23 avril le bureau du procureur de Moldavie. Celui-ci évoque une «contrebande commise par deux ou plusieurs personnes dans l'intérêt d'un groupe criminel».

«Les 22 et 23 avril, 150 perquisitions ont été effectuées, 662 000 roubles, 3070 euros, 1 111 340 dollars et 128 téléphones portables ont été saisis», a précisé le procureur.

L'opposition moldave avait annoncé le 21 avril, lors d'un congrès fondateur à Moscou, la formation d'un nouveau bloc politique exigeant le rétablissement des relations avec la Fédération de Russie et la fin de l'intégration moldave à l'UE. La création de ce groupement de partis a été perçue avec une grande défiance par les autorités moldaves, pro-européennes.

Chasse aux sorcières ?

Les services de sécurité, cités par Bloomberg, dénoncent une campagne de déstabilisation pilotée depuis Moscou. Andrei Spinu, ministre moldave des Infrastructures et du Développement régional, a qualifié les responsables de l'opposition de «traîtres», toujours selon la même source. «Ils ont été créés à Moscou, près du Kremlin, pour indiquer clairement pour qui ils travaillent et qui ils servent», a-t-il encore déclaré.

Selon le chef de la police locale, Viorel Cernautanu, d'autres objets ont également été confisqués : des T-shirts, des cahiers, des mugs. Les perquisitions ont débuté à l'aéroport, alors que les délégués venaient de rentrer dans leur pays, et se sont poursuivies au domicile des suspects. 

Le 22 avril, les participants au congrès avaient été arrêtés à l'aéroport de Chisinau et interrogés pendant plusieurs heures. Selon Natalia Paraska, chef du parti Renaissance, citée elle aussi par RIA Novosti, les autorités moldaves voulaient connaître les détails de ses rencontres avec des responsables russes et l'ont également menacée de poursuites pénales pour son voyage à Moscou.

«Intimidation flagrante»

La députée moldave Marina Tauber a dénoncé une procédure illégale, fustigeant une tentative d'«intimidation flagrante». «L'objectif est de faire taire autant que possible ceux qui sont mécontents du régime du PDS [le Parti action et solidarité, actuellement au pouvoir] et de Maia Sandu», a-t-elle expliqué, citée par RIA Novosti, voyant dans ces manœuvres de Chisinau les «convulsions» du parti au pouvoir alors que l'opposition s'organise. La parlementaire a promis d'engager des poursuites judiciaires.

Le nouveau bloc «Victoire» unit les dirigeants des partis «Shor», «Chance», «Victoria», «Renaissance» et «Pouvoir de l'alternative et des accords de Moldavie». 

La dirigeante de la Gagaouzie, Evghénia Gutsul, a été élue secrétaire exécutive du Conseil national et Ilan Shor est devenu président du comité exécutif. Marina Tauber en est devenue la secrétaire.

Le parti Shor a obtenu 6,5% au premier tour des élections présidentielles moldaves en 2022. Igor Dodon, du Parti des socialistes de la République de Moldavie, anti-européen et russophile, avait été défait par Maia Sandu, qui avait obtenu 57,7% contre 42% à son adversaire. Les relations entre la Russie et la Moldavie ont commencé à se détériorer après l'arrivée au pouvoir de celle-ci, estime RIA Novosti.

La justice moldave, en mars dernier, a annulé la tentative d'interdire d'élections le parti Shor, intentée par le gouvernement pro-européen. Ilan Shor, qui vit en exil depuis 2019, a été condamné en 2023 pour fraude, notamment pour la disparition d'un milliard de dollars du système bancaire moldave en 2014-15. Il estime que ce verdict est une «vengeance contre le mouvement de protestation» que son parti a fait naître contre Maia Sandu, «en violation de toutes les dispositions légales».

Depuis mai 2022, le parti de Shor organise en effet des manifestations antigouvernementales, dénonçant le coût de la vie, l'inflation ayant explosé, et exigeant la démission du gouvernement et de la présidente Maia Sandu. 

source : RT France

https://reseauinternational.net/moldavie-la-police-annonce-150-perquisitions-visant-les-partisans-du-bloc-pro-russe-victoire/
#5
Citoyenneté économique / État du monde
Last post by JacquesL - 23 Avril 2024, 09:13:57 PM
État du monde



par Patrick Reymond

 En 2008 le système s'est brisé, passant à un stade d'imprimante permanente, sauf s'il existe des ressources et une économie sous jacente conséquente, et, gros mot, dirigée.

 Aujourd'hui, le monde sombre. L'imprimante fait couler d'abord les pays fragiles, Argentine, Turquie, Pakistan, en gros, les pays du tiers monde.

 Ensuite, on passe à plus gros. Le plus problématique, c'est le Japon. Et la Corée. Ensuite, quand ces pays seront tombés, ce sera au stade de l'Union européenne.
Enfin, certains pensent que les USA seront – enfin – atteints. De fait, je pense qu'ils le sont déjà. Une pomme à 7 dollars sur ZeroHedge. De fait, UE et USA sont trop interpénétrés pour ne pas sombrer en même temps.

 Le rouble est ancré sur l'or (5000 roubles le gramme), c'est la seule monnaie stable dans ce cas là, assise sur un pays productif, industriellement et en ressources agricoles et minières.

Les mines et les ressources énergétiques :



Voilà les ressources pétrolières des USA. Le dollar abandonne en 1971 sa convertibilité, le Viet Nam a vidé fort Knox.



Avec le gaz naturel, on a le schéma suivant, l'été de la saint martin des USA. Chez eux, on parle d'été indien. Le seul problème c'est qu'il dure quelques jours.



Voilà le secret des délocalisations en Chine. La Chine possédait des ressources en charbon importantes. Là aussi, se pose le problème des déclins, qui risquent d'être rapides.

Chaque rebond a des conséquences politiques importantes. L'Alaska, c'est Ronald Reagan, la mer du nord, Margaret Thatcher. Le pétrole de schiste, le dernier activisme US.

C'est aussi la montée en puissance de la Chine, qui a le brillant et la durée d'une ampoule de flash des années 1960.

L'agitation sur les dettes publiques en France est ridicule. Tout finit par l'hyperinflation, et une division de la monnaie par 100, 1000 ou 10 000.

L'impression finira t'elle ? Impossible. Mais la déflation sera là, les prix réels refluant. Même la pomme à 7 dollars d'aujourd'hui, c'était la pomme à 7 cents en 1913.

Après l'inflation révolutionnaire, on a eu droit au franc germinal, mais aussi à un keynésianisme napoléonien, et en plus, avec très peu d'énergies fossiles.

source : La Chute

https://reseauinternational.net/etat-du-monde/
#6
Questions mondiales. / La revue de presse du 22 avril...
Last post by JacquesL - 23 Avril 2024, 07:28:24 PM
La revue de presse du 22 avril 2024

Publié le avril 22, 2024 par Wayan

Par Wayan – Le 22 avril 2024 – Le Saker Francophone



Cette semaine, le Proche Orient continue de faire la une de l'actualité, reléguant l'Ukraine et la Chine en arrière-plan.

D'abord avec la guerre de basse intensité entre Israël et l'Iran. Netanyahou a promis de répondre aux bombardements iraniens mais, sous la pression étasunienne, y réfléchit à deux fois :

« Le principal message de l'administration Biden à Israël suite à l'attaque aérienne de l'Iran se résume à ceci : arrêtez-vous et réfléchissez.

Les responsables américains s'attendent à ce qu'Israël réponde d'une manière ou d'une autre aux frappes de samedi, mais, tant de manière publique que privée, ils prennent des mesures qui, espèrent-ils, convaincront Israël de choisir une réponse limitée plutôt qu'une contre-attaque armée totale.

Et pour bien insister :

« Le président Biden a déclaré samedi au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'un appel que les États-Unis ne soutiendraient aucune contre-attaque israélienne contre l'Iran, a déclaré à Axios un haut responsable de la Maison Blanche. »

Les principaux pays européens aussi font pression :

« Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a déclaré que « toutes les parties doivent faire preuve de retenue » pour éviter une spirale croissante de violence au Moyen-Orient. Le président français Emmanuel Macron a déclaré que Paris tenterait de « convaincre Israël que nous ne devons pas répondre par l'escalade ».

Mais il y aura quand même réponse :

« Le chef de l'armée israélienne a déclaré lundi que son pays réagirait aux attaques de missiles et de drones lancées par l'Iran ce week-end, au milieu des appels à la retenue lancés par les alliés soucieux d'éviter une escalade du conflit au Moyen-Orient.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a convoqué son cabinet de guerre pour la deuxième fois en moins de 24 heures pour réfléchir à la manière de réagir à la toute première attaque directe de l'Iran contre Israël, a indiqué une source gouvernementale.

Le chef d'état-major militaire israélien, Herzi Halevi, a déclaré que le pays réagirait, mais n'a fourni aucun détail. "Ce lancement d'autant de missiles, de missiles de croisière et de drones sur le territoire israélien suscitera une réponse", a-t-il déclaré à la base aérienne de Nevatim, dans le sud d'Israël, qui a subi des dégâts lors de l'attaque de samedi soir. »

Pour mieux faire avaler la pilule, la contre-attaque iranienne est présentée comme un échec pour l'Iran :

« Un porte-parole de l'armée israélienne a déclaré que 99 % des drones et missiles lancés par l'Iran avaient été interceptés. »

Et un succès pour les Etats-Unis :

« La diplomatie et la dissuasion ont échoué, mais samedi soir, l'armée américaine est intervenue pour aider à protéger Israël contre l'attaque sans précédent de l'Iran. On attribue à une défense antimissile presque parfaite, à commencer par les avions et les navires de guerre américains, la destruction de 170 drones, 30 missiles de croisière et 120 missiles balistiques. »

Oubliant le fait que l'Iran, ne voulant que contre attaquer sans déclencher une guerre totale, a volontairement limité les dégâts :

« Pratiquement personne, à l'exception des têtes parlantes israéliennes, ne croit que l'Iran a lancé l'attaque avec l'objectif d'élargir la confrontation. Le fait que l'Iran ait constamment préparé la communauté internationale en déclarant bruyamment ses intentions une semaine à l'avance et en promettant aux États-Unis que son attaque serait "sous contrôle" et menée de manière à "éviter l'escalade" confirme que l'Iran a fait preuve d'une grande retenue dans ses frappes. Même les détracteurs arabes de l'Iran ont raillé les attaques comme un exercice impuissant de "théâtre" politique et militaire. »

L'agence de presse iranienne a publié un communiqué expliquant les motivations de cette attaque :

« Avant tout, l'attaque iranienne a été la première confrontation directe entre la République islamique et le régime sioniste. C'est très important en termes de questions historiques. Des attaques efficaces au plus profond des territoires occupés sont un rêve non réalisé des pays islamiques depuis 1967, devenu réalité grâce aux efforts du berceau de la résistance dans la région. Pour la première fois, des avions iraniens ont attaqué les ennemis de la mosquée Al-Aqsa dans le ciel au-dessus de ce lieu saint.

Le deuxième point est que l'action militaire iranienne, qui répondait à l'agression israélienne contre les locaux diplomatiques du pays à Damas, démontrait que la République islamique avait tenu sa promesse de punir l'agresseur.

L'attaque iranienne a eu lieu à un moment où le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en frappant la mission diplomatique iranienne, tentait d'échapper à la pression provoquée par la lourde défaite du régime à Gaza et d'attirer l'attention d'une opinion publique sioniste fragmentée sur de fausses victoires. Mais la punition sévère infligée au régime sioniste a laissé le cabinet d'extrême droite de Netanyahu les mains vides pour obtenir des résultats.

Le troisième point est que l'attaque de la République islamique contre les positions israéliennes est la deuxième attaque stratégique contre le régime après l'opération palestinienne de tempête d'Al-Aqsa le 7 octobre. L'opération de tempête d'Al-Aqsa a accru la popularité des groupes de résistance palestiniens. L'action militaire visant à montrer que la République islamique a tenu sa promesse contribuera également de manière significative à accroître le soutien populaire à l'Iran dans la région. Cela s'ajoute au fait que l'opération de tempête d'Al-Aqsa et l'action militaire iranienne ont éliminé la fausse grandeur et le prestige du régime sioniste.

Quatrièmement, l'opération du CGRI a été menée alors que les médias mondiaux avaient rapporté plus tôt l'imminence de l'attaque. La préparation maximale du régime sioniste et le soutien politique, diplomatique, du renseignement et militaire des États-Unis et d'autres alliés du régime ont donné naissance à la spéculation selon laquelle l'opération militaire iranienne serait désamorcée par les systèmes de défense du régime et de ses alliés. Mais malgré l'espoir des sionistes de pouvoir contrer les armes iraniennes, de nombreuses images prouvent que les drones et les missiles iraniens ont réussi à atteindre des cibles militaires prédéterminées et que les systèmes de défense des États-Unis et du Royaume-Uni ont échoué. L'ampleur, la précision et la planification stratégique de l'opération ont pris les sionistes au dépourvu, choqués et surpris.
Cinquièmement, l'opération punitive de l'Iran vers les territoires occupés a été menée dans deux vastes zones géographiques dans les deux régions (les points de lancement et les destinations), démontrant clairement la pleine disponibilité de l'Iran à toutes les circonstances.

Sixièmement, la publication de l'annonce précoce du CGRI concernant le début de l'opération hybride contre Israël, quelques heures avant que les missiles et les drones n'atteignent les territoires occupés, indique le niveau de préparation, de confiance en soi et d'assurance de l'Iran.

Septièmement, l'utilisation récente de centaines de missiles et de drones ainsi que l'intensité de l'opération punitive feront probablement comprendre aux autorités du régime sioniste que toute réaction ou réponse contre Téhéran peut ouvrir la voie à des attaques encore plus dévastatrices de la part de l'Iran. »

Ce qui n'est pas dit dans ce communiqué est que cette attaque aura surtout permis à l'armée iranienne d'enregistrer des données au sujet des capacités de l'armée israélienne :

« Le directeur de la campagne d'Avaaz, Fadi Quran, a indiqué sur X que "l'ampleur de l'attaque iranienne, la diversité des lieux qu'elle a ciblés et des armes qu'elle a utilisées ont forcé Israël à découvrir la majorité des technologies antimissiles dont les États-Unis et l'Israël disposent dans la région".

"Les Iraniens n'ont pas utilisé d'armes dont Israël ignorait l'existence, ils en ont simplement utilisé beaucoup", a ajouté M. Quran. "Mais il est probable que les Iraniens disposent désormais d'une carte presque complète de ce à quoi ressemble le système de défense antimissile d'Israël, ainsi que des installations américaines en Jordanie et dans le Golfe.

Selon M. Quran, cela signifie que l'Iran peut désormais "rétroconcevoir" les renseignements qu'il a recueillis, tandis qu'Israël et les États-Unis "devront revoir leur modèle actuel", ce qui rend le coût du "succès" de l'arrêt de l'attaque très élevé.

"Quiconque pense qu'il ne s'agit que d'un coup de théâtre ne comprend pas comment les militaires évaluent la stratégie par rapport à la tactique", a expliqué M. Quran, soulignant que la collecte de renseignements est un élément clé des longues guerres d'usure, un modèle que l'Iran préfère à la guerre totale. »

Et puis, comme toujours, le nerf de la guerre entre dans la balance :

« Le système de défense aérienne israélien, remarquablement performant, est également très coûteux, surtout si on le compare aux cibles qu'il cherche à abattre.

Par exemple, alors que chacune des roquettes Katyusha de fabrication russe que le Hamas et le Hezbollah tirent régulièrement sur Israël coûte environ 300 dollars, chacun des missiles Tamir que le Dôme de fer utilise pour les intercepter coûte entre 20 000 et 100 000 dollars, selon un rapport de l'Air Force. & Magazine des forces spatiales. Ajoutez à cela le fait que plusieurs missiles Tamir peuvent être tirés sur chaque projectile entrant pour garantir le succès, et le coût de l'interception explose.

Institute for National Security Studies, a déclaré au Wall Street Journal qu'Israël avait dépensé plus de 2,1 milliards de shekels israéliens (plus de 550 millions de dollars) pour repousser le barrage iranien au cours d'une seule nuit. Le site d'information israélien Ynet News a estimé le coût au double, soit plus d'un milliard de dollars.

"Si nous parlons de missiles balistiques qui doivent être abattus avec un système Arrow, de missiles de croisière qui doivent être abattus avec d'autres missiles et de drones, que nous abattons principalement avec des avions, alors additionnez les coûts – 3,5 millions de dollars pour un missile Arrow, 1 million de dollars pour un David's Sling, tels et tels coûts pour les avions... [nous obtenons] un ordre de grandeur de 4 à 5 milliards de shekels (plus de 1,3 milliard de dollars) », le général de brigade Reem Aminoach, ancien conseiller du chef d'état-major de Tsahal, a déclaré à Ynet News.

En revanche, les missiles balistiques iraniens coûtent environ 100 000 dollars chacun, et les drones Shahed entre 20 000 et 50 000 dollars chacun, selon les rapports du Guardian. Les experts ont estimé le coût de l'attaque pour l'Iran entre 100 et 200 millions de dollars, soit peut-être cinq à dix fois moins que ce qu'Israël a dépensé pour la repousser. »

En attendant la contre-contre-attaque, Israël demande des sanctions contre l'Iran :

« Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a déclaré mardi qu'il avait contacté 32 pays et s'était entretenu avec de nombreux homologues, appelant chacun à « imposer des sanctions sur le projet de missile iranien et à déclarer les Gardiens de la révolution une organisation terroriste, afin d'arrêter et d'affaiblir l'Iran ».

« Nous devons arrêter l'Iran maintenant, avant qu'il ne soit trop tard », a déclaré le ministre des Affaires étrangères dans un message publié sur les réseaux sociaux.
Katz a ajouté qu'en plus de la réponse militaire aux tirs de missiles et de drones par Téhéran, il « mène une offensive diplomatique contre l'Iran ». »

Demande immédiatement exécutée par les pays occidentaux :

« La Maison Blanche va imposer de nouvelles sanctions à l'Iran, ciblant le programme de missiles et de drones de Téhéran, à la suite de l'attaque aérienne « sans précédent » du pays contre Israël, a annoncé mardi le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.

Les sanctions, qui devraient entrer en vigueur « dans les prochains jours », pénaliseront Téhéran pour son attaque contre Israël ce week-end.

Sullivan a déclaré que les nouvelles sanctions cibleraient les « entités » soutenant le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) et le ministère iranien de la Défense.

« Ces nouvelles sanctions et autres mesures continueront d'exercer une pression constante pour contenir et dégrader la capacité et l'efficacité militaires de l'Iran et faire face à l'ensemble de ses comportements problématiques », a déclaré Sullivan. »

« L'Union européenne a décidé ce mercredi 17 avril d'imposer de nouvelles sanctions contre l'Iran visant les producteurs de drones et de missiles, a déclaré le président du Conseil européen Charles Michel. « Nous avons décidé d'imposer des sanctions contre l'Iran, nous voulions envoyer un message clair » après l'attaque contre Israël, a-t-il déclaré à l'issue d'un sommet à Bruxelles rassemblant les dirigeants des 27 pays membres. »

Des sanctions inefficaces si ce n'est pour satisfaire Israël :

« Ces sanctions américaines et britanniques s'ajoutent à une série d'autres sanctions occidentales, rappelle Heloïse Fayet, chercheuse au Centre des études de sécurité de l'Ifri. « L'Iran fait déjà l'objet de très nombreuses sanctions du fait de son programme nucléaire – donc, imposées par les États-Unis – et également de sanctions au niveau européen sur ses exportations d'armement à la Russie. Parce que l'Iran vend des drones à la Russie et potentiellement des missiles balistiques. C'est sous cette justification-là, que certaines entreprises et individus sont ciblés », contextualise-t-elle.

Ces sanctions n'ont pas démontré leur efficacité pour l'heure, estime Heloïse Fayet. Elle constate « que les sanctions ne sont pas toujours très efficaces étant donné que l'Iran continue à enrichir de l'uranium, continue à fabriquer des missiles balistiques, des drones et des missiles de croisière ». « Ça n'a pas de conséquences sur le gouvernement iranien, notamment les Gardiens de la Révolution, du fait d'un marché noir et d'un d'une capacité à éviter les sanctions qui est très importante. Et évidemment, l'attaque du 13 avril de l'Iran sur Israël est le meilleur témoin pour montrer que les stratégies de pression maximale (...) ne fonctionnent pas. »

Et, dans sa crise de « sanctionnite aigu », L'Union Européenne sanctionne le Hamas pour des motifs qui ont été publiquement démontrés comme mensongers, comme nous l'avons reporté les semaines précédentes :

« Ce vendredi 12 avril, le journal officiel de l'Union européenne accuse, par exemple, les brigades al-Qassam d'avoir commis des viols, des assassinats de petites filles et des enlèvements ciblés de femmes et de jeunes filles dans les kibboutz de Kfar Aza et Nahal Oz. Pour la force Noukhba, il s'agit des mêmes accusations, avec en outre des mutilations génitales et des mutilations de cadavres, ainsi que des viols de femmes mineures à Kfar Aza et au festival musical Nova de Re'im.

Cette décision est prise dans le cadre du régime de sanctions de l'Union européenne pour les Droits de l'homme, qui couvre en particulier les crimes contre l'humanité. Lors du dernier sommet européen, il a aussi été prévu des sanctions contre les colons israéliens accusés de violences en Cisjordanie. Mais les Européens voulaient instaurer d'abord ces nouvelles sanctions contre les mouvements terroristes palestiniens, afin de ne pas donner l'impression de les mettre sur le même pied. »

Sanctions inutiles et ne faisant que démontrer, une fois de plus, la complicité de l'Union Européenne dans les crimes israéliens contre les palestiniens car elle oublie de sanctionner les nombreux crimes israéliens :

« Dans une lettre adressée au procureur général israélien et aux ministres de la Défense et de la Santé, obtenue par Haaretz, le médecin a déclaré que les conditions de vie à l'hôpital de campagne de Sde Teiman compromettaient la santé des détenus et violaient l'éthique médicale.

« Cette semaine encore, deux prisonniers ont été amputés des jambes à cause de blessures liées aux menottes, ce qui est malheureusement un événement courant », a déclaré le médecin dans la lettre, selon le journal Haaretz de jeudi. Il a écrit que des soins inappropriés dans le centre de détention ont entraîné « des complications et parfois même la mort du patient », ajoutant que « cela fait que nous tous – les équipes médicales et vous, ceux qui sont en charge de nous dans les ministères de la Santé et de la Défense, complice de violation de la loi israélienne.

Haaretz a rapporté que le médecin a déclaré que « les détenus sont nourris avec des pailles, défèquent dans des couches et sont constamment attachés, ce qui viole l'éthique médicale et la loi ».»

Autre preuve de la complicité occidentale avec l'apartheid israélien. Le 16 avril le Conseil de sécurité de l'ONU déclare :

« Un comité du Conseil de sécurité des Nations Unies examinant la demande de l'Autorité palestinienne de devenir membre à part entière de l'ONU "n'a pas été en mesure de formuler une recommandation unanime" sur la question de savoir si l'Autorité palestinienne satisfaisait aux critères, selon le rapport du comité consulté par Reuters mardi. »

Voyant le vote arriver, les Etats-Unis décident de faire pression :

« Reconnaissant que bloquer l'initiative l'exposerait aux critiques à l'étranger de la part de ses partisans qui affirment qu'elle contribue à concrétiser la solution à deux États que les États-Unis prétendent soutenir, l'administration Biden a discrètement tenté de convaincre le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, de suspendre la candidature au Conseil de sécurité de l'ONU, a déclaré un responsable palestinien au Times of Israel, confirmant les informations du site d'information Axios.

Abbas a cependant repoussé les efforts américains, dans un contexte de frustration face à ce qu'il considère comme l'incapacité de Biden à faire suffisamment pression sur Israël et le refus de donner suite aux promesses de réouverture du consulat américain à Jérusalem et de la mission diplomatique de l'OLP à Washington.

Conscients qu'Abbas ne tiendrait pas compte de son appel, les États-Unis se sont efforcés de convaincre les autres pays du Conseil de sécurité de s'abstenir ou de s'opposer à la candidature de l'État palestinien, afin qu'ils ne soient pas obligés d'utiliser leur veto, a déclaré le responsable palestinien. »

Pressions qui n'ont eu aucun effet puisque véto il y a eu :

« Les États-Unis ont opposé jeudi leur veto à une résolution de l'ONU largement soutenue qui aurait ouvert la voie à l'adhésion à part entière de la Palestine à l'ONU, un objectif que les Palestiniens recherchent depuis longtemps et qu'Israël s'efforce d'empêcher.

Le vote au Conseil de sécurité, composé de 15 membres, a été de 12 voix pour, les États-Unis s'y sont opposés et deux abstentions, du Royaume-Uni et de la Suisse. Les alliés des États-Unis, la France, le Japon et la Corée du Sud, ont soutenu la résolution.

Le fort soutien reçu par les Palestiniens reflète non seulement le nombre croissant de pays reconnaissant leur État, mais aussi presque certainement le soutien mondial apporté aux Palestiniens confrontés à une crise humanitaire provoquée par la guerre à Gaza, qui en est maintenant à son septième mois.

La résolution aurait recommandé que l'Assemblée générale des Nations Unies, composée de 193 membres, où il n'y a pas de veto, approuve que la Palestine devienne le 194e membre des Nations Unies. 140 pays ont déjà reconnu la Palestine, son admission aurait donc été approuvée, probablement par un nombre beaucoup plus élevé de pays. »

Pour tenter d'expliquer ce véto qui contredit les déclarations officielles, la mission des Etats-Unis auprès de l'ONU s'est fendue d'un communiqué tentant d'expliquer cette danse de St Guy :

« Depuis les attentats du 7 octobre, le président Biden a clairement indiqué qu'une paix durable dans la région ne peut être réalisée que grâce à une solution à deux États, avec la sécurité d'Israël garantie. Il n'existe aucune autre voie qui garantisse la sécurité et l'avenir d'Israël en tant qu'État juif démocratique.

Il n'existe aucune autre voie qui garantisse aux Palestiniens de vivre en paix et dans la dignité dans leur propre État. Et il n'existe aucune autre voie menant à l'intégration régionale entre Israël et tous ses voisins arabes, y compris l'Arabie saoudite.

Nous savons également depuis longtemps que des actions prématurées ici à New York, même avec les meilleures intentions, ne permettront pas au peuple palestinien de devenir un État.

En tant que membres du Conseil de sécurité, nous avons la responsabilité particulière de veiller à ce que nos actions favorisent la cause de la paix et de la sécurité internationales et soient conformes aux exigences de la Charte des Nations Unies.

Comme le reflète le rapport du Comité d'admission, il n'y avait pas unanimité parmi les membres du Comité quant à savoir si le candidat satisfaisait aux critères d'adhésion énoncés à l'article 4 de la Charte des Nations Unies. Par exemple, des questions restent en suspens quant à savoir si le demandeur répond aux critères pour être considéré comme un État.

Nous appelons depuis longtemps l'Autorité palestinienne à entreprendre les réformes nécessaires pour contribuer à établir les qualités nécessaires à la création d'un État et notons que le Hamas – une organisation terroriste – exerce actuellement pouvoir et influence à Gaza, partie intégrante de l'État envisagé dans cette résolution.
Pour ces raisons, les États-Unis ont voté « non » à cette résolution du Conseil de sécurité. »

En langage clair cela veut dire que les Etats-Unis considèrent positivement la création d'un Etat palestinien mais considèrent en même temps que les palestiniens ne sont pas capables de gérer un Etat car beaucoup sont des terroristes. Un tantinet suprématiste/raciste comme explication.

Une explication qui laisse songeur et oriente plutôt vers une autre explication, beaucoup plus logique. Biden est tenu en laisse par l'AIPAC, le lobby israélien à Washington, et acquiesce à toutes ses demandes, même celles qui font perdre la crédibilité des Etats-Unis.

Par contre, la Russie a décidé de pencher du côté palestinien :

« Le représentant permanent de la Russie auprès de l'ONU, Vasily Nebenzia, a appelé les Nations Unies à envisager d'imposer des sanctions à Israël pour son non-respect des résolutions obligatoires adoptées par le Conseil de sécurité.

Il a souligné que la résolution 2728 du Conseil de sécurité de l'ONU exigeait un cessez-le-feu à Gaza pendant le Ramadan, et que cela n'avait pas été mis en œuvre par Israël.

« Nous vous rappelons une fois de plus que le non-respect des résolutions impératives du Conseil de sécurité doit entraîner des sanctions contre les contrevenants. Nous pensons que le Conseil devrait examiner cette question sans délai », a déclaré Nebenzia jeudi lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. »

La Russie est aussi sortie de la salle du Conseil de sécurité de l'ONU avant le discours du représentant israélien. Suivie par les représentants des pays arabes.

Car sur le terrain le massacre continue :

« Les chars israéliens ont réenvahi mardi certaines parties du nord de la bande de Gaza qu'ils avaient quittées il y a des semaines, tandis que des avions militaires menaient des frappes aériennes sur Rafah, le dernier refuge des Palestiniens dans le sud du territoire, tuant et blessant plusieurs personnes, ont indiqué des médecins et des habitants.

Les résidents ont signalé une panne d'Internet dans les zones de Beit Hanoun et de Jabalia, au nord de Gaza. Les chars ont avancé dans Beit Hanoun et ont encerclé certaines écoles où des familles déplacées ont trouvé refuge, ont déclaré les habitants et les médias du groupe militant palestinien Hamas.

"Les soldats de l'occupation ont ordonné à toutes les familles se trouvant à l'intérieur des écoles et des maisons voisines où les chars avaient avancé d'évacuer. Les soldats ont arrêté de nombreux hommes", a déclaré à Reuters un habitant du nord de Gaza via une application de discussion. »

« Les forces israéliennes ont tué 14 Palestiniens lors d'un raid en Cisjordanie occupée samedi, tandis qu'un chauffeur d'ambulance a été tué alors qu'il allait chercher des blessés lors d'une autre attaque menée par des colons juifs violents, ont indiqué les autorités palestiniennes. »

La famine continue :

« Les engagements d'Israël visant à améliorer l'accès à l'aide dans la bande de Gaza ont eu un impact limité, voire nul, a déclaré jeudi le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, alors qu'il appelait à des progrès urgents, significatifs et mesurables pour éviter la famine.

"Pour éviter une famine imminente et de nouveaux décès évitables dus à la maladie, nous avons besoin d'un bond en avant dans l'aide humanitaire aux Palestiniens de Gaza. La nourriture est essentielle, tout comme l'eau potable, l'assainissement et les soins de santé", a déclaré António Guterres au Conseil de sécurité. »

Les populations occidentales continuent d'être divisées sur le sujet :

« Après les campus américains, c'est désormais au tour des géants de la technologie d'être traversés par de vifs débats sur le conflit israélo-palestinien. La question suscite depuis quelques mois d'importantes contestations internes chez Google et Amazon. Les remous au sein des deux entreprises ne sont pas nouveaux, mais la guerre à Gaza a remis en lumière la crainte de voir les technologies d'intelligence artificielle développées par ces entreprises être utilisées à des fins militaires par Israël.

En 2021, le ministre des Finances israélien annonce la signature avec Amazon et Google d'un contrat faramineux de 1,2 milliard de dollars en échange de l'installation de centres de données régionales en Israël, assorti de l'utilisation de ses services d 'intelligence d'artificielle et de sauvegarde dans le cloud.

À l'époque déjà, de nombreux employés émettent de vives inquiétudes quant à ce contrat. Une première tribune signée par des employés de Google et Amazon avait été publiée par le Guardian en octobre 2021 pour dénoncer le « projet Nimbus » et la « vente d'une technologie dangereuse à l'armée et au gouvernement israélien » qui pourrait permettre « une surveillance massive des Palestiniens et une collecte de données illégale », notamment en matière de reconnaissance faciale.

Mais la pression est encore montée d'un crâne le 4 mars dernier. Un jeune ingénieur de Google, portant un tee-shirt siglé du slogan « No Tech for Apartheid » a interrompu une conférence sur la tech israélienne se tenant à New York et sponsorisée par le moteur de recherche en criant devant le public : « Je suis ingénieur logiciel chez Google et je refuse de créer une technologie qui alimente un génocide, l'apartheid ou la surveillance ». Le jeune homme de 23 ans est alors évacué manu militaire de la salle. Trois jours plus tard, il est convoqué par ses supérieurs et licencié par Google.

Eddie Hatfield est ainsi devenu le visage d'un mouvement de protestation qui traverse Amazon et Google depuis la signature du « projet Nimbus » avec Israël, et prend de l'ampleur depuis le début de la guerre à Gaza. Près d'un millier d'employés seraient rassemblés derrière « No Tech for Apartheid », dont au moins 200 chez Google, selon le Time. Ils se manifestent depuis plusieurs mois devant les locaux des deux géants du net, et réclament la fin pure et simple de leurs activités avec Israël. »

Finalement, en fin de semaine, le duel irano-israélien s'est terminé en vaudeville. Le gouvernement iranien annonce avoir intercepté quelques drones près de l'aéroport d'Isfahan. Il estime même que ce n'est pas Israël qui a pu envoyer de tels drones de si loin. Dans la foulée, les médias étasuniens, pas le gouvernement, annoncent qu'Israël a lancé ses représailles et que, comme il n'y a pas eu de dégâts, l'Iran considère que l'affaire est close, il n'y aura donc plus de représailles. Le gouvernement israélien n'a pas revendiqué avoir lancé ces drones, n'a fait aucun commentaire, le gouvernement étasunien non plus. Seuls les médias spéculent sur cette affaire avec comme message principal « le duel Iran-Israël est terminé, chacun compte ses pions ».

Alors est-ce un piège pour mieux attaquer l'Iran quand il aura baissé la garde ou est-ce une manipulation psychologique des Etats-Unis, avec l'aval tacite de l'Iran, pour empêcher que les choses ne dégénèrent au Moyen Orient ?

Chacun y va de son interprétation :

« Washington a donné son feu vert aux plans israéliens d'invasion de la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, en échange d'une limitation de la réponse israélienne à l'opération iranienne du week-end dernier, a rapporté Al-Araby Al-Jadeed , "L'administration américaine a accepté le plan d'occupation de Rafah en échange de la non-réalisation d'une attaque à grande échelle contre l'Iran", ont déclaré des sources égyptiennes au média. »

On peut aussi penser que l'aide israélienne, bloquée au Congrès avec l'aide ukrainienne depuis des mois et qui vient soudainement de débloquer, faisait partie du marchandage avec Israël pour qu'il abandonne toute idée de vengeance :

« Avec un élan bipartisan rare, la Chambre a fait avancer vendredi un programme d'aide étrangère de 95 milliards de dollars pour l'Ukraine, Israël, Taiwan et le soutien humanitaire, alors qu'une solide coalition de législateurs l'a aidée à surmonter un obstacle procédural pour atteindre les votes finaux ce week-end. »

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Les sanctions semblent être devenues une sorte de réflexe pavlovien chez les dirigeants occidentaux qui les utilisent à tour de bras tout en sachant leur inefficacité. Un signe de désespérance ?

« Les États-Unis vont réimposer des sanctions contre le secteur pétrolier du Venezuela car le gouvernement du président Nicolas Maduro a poursuivi la « répression » de ses opposants, ont déclaré ce mercredi 17 avril des responsables américains. Caracas « a failli » à respecter ses engagements en vue de la tenue en juillet d'une élection présidentielle équitable, ont dit ces hauts responsables américains. »

Quand ce ne sont pas des sanctions économiques ce sont des augmentations des droits de douane :

« Le président Joe Biden a appelé mercredi à des tarifs douaniers américains nettement plus élevés sur les produits métalliques chinois dans le cadre d'un ensemble de politiques visant à plaire aux métallurgistes de l'État charnière de Pennsylvanie, au risque de provoquer la colère de Pékin.

Alors qu'il faisait campagne pour sa réélection dans la « Steel City » de Pittsburgh, les collaborateurs de Biden ont déclaré que le président américain proposait de porter à 25 % les droits de douane imposés par son prédécesseur Donald Trump sur certains produits chinois en acier et en aluminium. »

L'importation de « produits métalliques » chinois est-il vraiment un grave problème pour l'économie étasunienne ?

« « Nos actions commerciales sont en réalité stratégiques et équilibrées. Le président Biden n'imposera pas de tarifs douaniers inefficaces et généralisés qui augmenteraient les coûts et nuiraient à des centaines de milliers d'emplois », a déclaré le responsable. « En fait, les importations d'acier en provenance de Chine représentent environ 0,6 % de la demande totale d'acier aux États-Unis, c'est donc assez faible et nous ne voyons aucune répercussion inflationniste. Mais il est important pour nous d'anticiper la nouvelle poussée des exportations chinoises et la pression continue sur les prix qui rend difficile la concurrence des entreprises sidérurgiques américaines.»
Néanmoins, ce sont les consommateurs américains qui paieront en fin de compte tous les droits de douane sur les importations, et non le pays exportateur – ce qui peut entraîner une augmentation des prix.

Le syndicat United Steelworkers, un syndicat clé représentant les travailleurs de l'industrie sidérurgique, a soutenu la campagne de réélection de Biden le mois dernier. »
On voit dans cet exemple concret qu'un des gros problèmes des « démocraties libérales » est que de nombreuses décisions ne sont pas prises pour l'intérêt à long terme du pays mais pour des raisons purement électoralistes. C'est une des causes de la perte de compétitivité des nations occidentales.

La Chine voit bien le problème :

« Le président américain Joe Biden fait pression pour que les droits de douane triplent sur l'acier et l'aluminium chinois, un nouveau signe que Washington – au mépris des règles multilatérales de l'OMC, des pressions inflationnistes intérieures et de la stabilité de la chaîne d'approvisionnement mondiale – cible les industries chinoises sous couvert d'un problème de « surcapacité ».

Il est possible que la hausse des droits de douane soit imposée, estiment les observateurs, car Biden est pressé d'obtenir plus de soutien dans sa campagne présidentielle de la part des industries sidérurgiques, qui représentent un grand nombre d'électeurs dans les États bascules, et comme une éventuelle augmentation des droits de douane pourrait également ouvrir la voie à des enquêtes plus continues sur les secteurs chinois, tels que la construction navale et les véhicules à énergies nouvelles. »

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Toujours cette attitude schizophrénique des Etats-Unis dans leur relations avec la Chine. D'un côté le ministre de la défense étasunien appelle son homologue chinois pour une conversation de courtoisie pendant qu'il organise des exercices militaires au large des côtes chinoises :

« Dans la soirée du 16 avril, le ministre chinois de la Défense Dong Jun a eu un appel vidéo avec le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin à la demande de ce dernier. Il s'agit de la première communication entre les chefs de la défense de la Chine et des États-Unis depuis novembre 2022, et représente le dernier développement dans la mise en œuvre du consensus important atteint par les dirigeants des deux pays. L'appel a duré plus d'une heure et s'est concentré sur plusieurs questions majeures et sensibles entre les deux armées, notamment la question de Taiwan et la question de la mer de Chine méridionale. Selon la réponse de la partie américaine, l'appel s'est relativement bien déroulé, les responsables du Pentagone déclarant qu'il s'agissait d'une « étape importante » pour maintenir ouvertes les lignes de communication entre les deux puissances militaires. Mais ce n'est certainement pas la dernière étape : « il y en aura davantage ». »

De l'autre ils installent des lanceurs de missiles dirigés vers la Chine :

« La Chine s'oppose fermement au déploiement américain de missiles balistiques à moyenne portée dans la région Asie-Pacifique et au renforcement du déploiement avancé aux portes de la Chine pour rechercher un avantage militaire unilatéral, a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères en réponse à l'annonce par l'armée américaine du Pacifique du déploiement réussi d'une nouvelle capacité de missiles balistiques à moyenne portée, une décision considérée par certains comme contribuant à renforcer la dissuasion contre la Chine.

L'armée américaine du Pacifique a annoncé lundi, heure locale, sur son site Internet, qu'elle avait déployé son nouveau système de missiles à moyenne portée, également connu sous le nom de Typhon Weapons System, dans le nord de Luzon, aux Philippines, dans le cadre des exercices bilatéraux annuels entre les Philippines et l'armée américaine du Pacifique, baptisée Salaknib, qui a débuté le 8 avril. »

Ceux qui suivent la géopolitique internationale depuis assez longtemps se souviendront que les gros problèmes avec la Russie ont commencé quand les Etats-Unis proposèrent d'installer des missiles en Pologne pour « contrer les missiles iraniens » alors qu'ils étaient visiblement dirigés contre la Russie. La même tactique est aujourd'hui employée contre la Chine.

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Nous finirons avec un article d'économie nous expliquant pourquoi la fin de l'économie mondiale reposant sur le dollar est proche :

« Plusieurs analystes financiers ont remarqué quelque chose d'étrange dernièrement ; un phénomène qui a débuté en 2022, mais qui s'accentue et s'aggrave rapidement. On veut parler du prix de l'or bien sûr – mais bien qu'il atteigne des records historiques presque chaque semaine, il ne s'agit pas uniquement de sa valeur en dollars qui interpelle : il s'agit aussi et surtout de sa déconnexion par rapport aux taux d'intérêts de référence, c'est-à-dire les taux obligataires américains à dix ans.

La raison pour laquelle prix de l'or et taux d'intérêts devraient être corrélés est évidente : l'or ne rapporte aucun rendement ; on ne gagne aucun intérêt en stockant du métal. Au contraire, des obligations d'État rapportent un certain taux annuel. Lorsque ce taux d'intérêt est inférieur à l'inflation (ou a fortiori négatif), alors l'or gagne en attractivité : c'est l'actif sûr par excellence, et même à 0% son rendement est supérieur à un taux réel négatif. En revanche lorsque les taux d'intérêt montent, l'attractivité de l'or a tendance à diminuer, car les investisseurs préfèrent placer leur épargne de façon à en extraire une rente, sous réserve que ce placement soit sûr et que la rente soit garantie.

Or ce principe qui a prévalu pendant si longtemps cesse d'être vrai ; et cela reflète un bouleversement en cours de l'ordre financier international. Pour comprendre pourquoi, on doit faire quelques pas en arrière et rappeler l'histoire monétaire récente. »


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A lundi prochain

https://lesakerfrancophone.fr/la-revue-de-presse-du-21-avril-2024
#7
Technologie et travail / La guerre des puces électroniq...
Last post by JacquesL - 23 Avril 2024, 03:37:17 PM
La guerre des puces électroniques



La puce qui équipe le téléphone Mate 60 Pro de l'entreprise chinoise Huawei n'est pas aussi avancée que les puces américaines, a déclaré dimanche la secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo, estimant que cela montrait que les restrictions américaines sur les livraisons au géant des équipements de télécommunications fonctionnaient.

Huawei, qui figure sur une liste de restrictions commerciales depuis 2019, a surpris l'industrie et le gouvernement américain en sortant un nouveau téléphone équipé d'une puce sophistiquée en août dernier. Le Huawei Mate 60 Pro a été considéré comme un symbole de la résurgence technologique de la Chine malgré les efforts continus de Washington pour paralyser sa capacité à produire des semi-conducteurs avancés.

Il a également été considéré par beaucoup comme un affront pour Raimondo, qui était en visite en Chine au moment de sa sortie. Mais dans une interview accordée à l'émission «60 Minutes» de CBS News, M. Raimondo s'est inscrit en faux contre ce point de vue.

Ce que cela me dit, c'est que les contrôles à l'exportation fonctionnent, car cette puce est loin d'être aussi bonne, «(...) elle a des années de retard sur ce que nous avons aux États-Unis», a-t-elle déclaré. «Nous disposons des semi-conducteurs les plus sophistiqués au monde, ce qui n'est pas le cas de la Chine».

Geopolintel
*
Aux États-Unis, la pénurie de compétences freine les projets de fonderies

par Enjeux RH

Alors que les principaux fournisseurs de semi-conducteurs vont construire des usines aux États-Unis, créant ainsi des dizaines de milliers d'emplois, le manque de personnes possédant les qualifications technologiques nécessaires pour élaborer et faire tourner ces installations menace de contrecarrer leurs efforts.

Alors qu'Intel, Samsung, TSMC et d'autres sociétés poursuivent leurs projets de développement et de fabrication de puces électroniques aux États-Unis, ces efforts se heurtent à une difficulté : le nombre de personnes compétentes dans ce domaine est insuffisant. «La concurrence pour attirer des employés avec ces compétences est féroce», a déclaré Cindi Harper, vice-présidente des RH chez Intel. «C'est également un marché en faveur des candidats. C'est-à-dire que la demande est supérieure à l'offre actuelle». «Il y a une pénurie de composants et de personnes capables de les fabriquer», a continué Mark Granahan, cofondateur et CEO d'iDEAL Semiconductor, une start-up agée de cinq ans spécialisée dans les puces et basée à Allentown, en Pennsylvanie. «Mais ce n'est pas tout. En effet, ce n'est pas comme s'il manquait un type spécifique de personne ou de fonction. Le problème est généralisé».

Ainsi, de nombreux stages d'initiation à la technologie et les programmes accélérés de formation en informatique se développent dans le monde entier pour répondre à la demande du marché. «Il est certain que l'embauche de jeunes ou de jeunes diplômés est une voie à suivre s'ils sont suffisamment nombreux», a déclaré Mark Granahan. «Nous sommes une entreprise en plein essor. Je dois pourvoir un grand nombre de fonctions, que ce soient les ventes et le marketing, les applications et les systèmes, ou l'ingénierie. Tous ces postes requièrent un certain bagage technique. Nous avons besoin de plus de diplômés de niveau Bac +2, maîtrises et doctorats. Se concentrer sur un domaine n'est pas une mauvaise chose, mais nous avons besoin d'un large éventail de compétences».

Approvisionnement et main-d'œuvre : les pénuries s'accumulent

Le déficit en compétences exacerbe une pénurie d'approvisionnement en puces qui existait déjà avant les perturbations causées par le Covid-19. Cependant, la pandémie a aggravé la situation. En effet, les usines de production de semi-conducteurs fonctionnaient déjà au maximum de leur capacité, selon Alan Priestley, vice-président analyste chez Gartner Research. Nonobstant, Apple, Microsoft, Alphabet, Amazon et d'autres ont fait pression sur le gouvernement américain pour augmenter la production nationale. Un rapport du ministère américain du Commerce, publié en janvier dernier, indique que la pénurie de puces est si grave qu'en 2021, que les stocks des fabricants ne dépassaient pas cinq jours dans le monde. Rien ne montre que la situation s'améliore.

Selon la ministre américaine au Commerce, Gina Raimondo, les constructeurs automobiles et autres utilisateurs de puces n'ont donc aucune marge d'erreur : «La situation dans laquelle se trouve notre pays est vraiment alarmante et il est urgent d'agir pour accroître nos capacités nationales», a-t-elle affirmé en présentant les conclusions de son ministère.

Problème, les usines ont besoin de travailleurs qualifiés. Mark Granahan, qui espère qu'iDEAL pourra commencer ses activités cet automne, a expliqué qu'il lui a fallu un an de recherches pour trouver un ingénieur en électricité de niveau doctorat. Neuf mois supplémentaires ont ensuite été nécessaires pour obtenir un visa afin de faire venir aux Etats-Unis ce travailleur européen. «Le pays dans son ensemble pourrait être plus compétitif s'il avait un programme législatif agressif pour faire venir davantage de personnes qualifiées dans le domaine des STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques)», a-t-il assuré. «Je ne suis probablement pas le seul dans ce cas. Je suis sûr qu'Intel, Apple, Microsoft et Qualcomm sont tous confrontés aux mêmes problèmes».

L'immigration comme solution à la pénurie de main-d'œuvre aux États-Unis

Selon le Bureau américain des statistiques du travail, les offres d'emploi dans le domaine des STIM devraient augmenter de 11% entre 2020 et 2030. À noter que la Chine a d'ores et déjà dépassé les États-Unis en termes de nombre de diplômes STIM délivrés chaque année. Dans ce contexte et selon l'Institute for Progress (organisme de recherche et de défense de l'éducation aux STIM), le pays de Joe Biden aurait tout intérêt à compléter l'éducation de la main-d'œuvre nationale par des réformes visant à accroître l'immigration de personnes hautement qualifiées.

Selon Jeremy Neufeld, chargé de l'immigration à l'Institute for Progress, les États-Unis ont laissé leur système d'immigration s'effondrer sous le poids des retards croissants, des «temps d'attente interminables» et de l'imprévisibilité. «Nous n'avons pas mis à jour les plafonds des visas d'immigrant depuis 30 ans, ainsi de plus en plus de candidats à se tournent vers l'étranger. Cela empêche les start-ups et autres entreprises de pointe à faire appel aux meilleurs et aux plus brillants cerveaux du monde pour repousser la frontière technologique». D'après lui, les législateurs américains devraient s'efforcer de faire en sorte que les industries à la pointe de la recherche bénéficient d'un accès fiable aux personnes dotées des compétences recherchées afin de maintenir l'avance technologique des États-Unis sur la Chine.

La version de la Chambre des représentants de la loi bipartisane sur l'innovation (BIA) comprend des dispositions clé visant à lever les plafonds pour les titulaires d'un master ou d'un doctorat dans le domaine des technologies de l'information et de la communication s'ils travaillent dans des secteurs de sécurité critiques. Cependant, il n'est pas certain que cette disposition survive aux négociations du Congrès avec le Sénat. Une autre option consisterait à exempter les diplômés internationaux titulaires de diplômes STIM avancés des plafonds durs «qui dévastent notre capacité à recruter des personnes qualifiées», a signalé Jeremy Neufeld. «Dans le secteur américain de la fabrication de semi-conducteurs, 75% des docteurs sont nés à l'étranger. Et nous constatons déjà que la pénurie de compétences en ingénierie entraîne des retards dans le démarrage des usines, ce qui ne fera qu'empirer si le Congrès dépense des milliards en subventions sans s'attaquer aux goulets d'étranglement que représente l'immigration des candidats».

Fabrication de puces : la part de marché des États-Unis en chute libre

Selon le Congressional Research Service (CRS), la part des États-Unis dans la capacité mondiale de fabrication de semi-conducteurs est en baisse constante depuis des décennies. La production américaine de composants représentait environ 40% du marché en 1990, ce chiffre est tombé à environ 12% en 2020. Certes, les États-Unis ne sont pas à la dernière place en termes de production mondiale de puces – l'Union européenne représente environ 7 à 8% de la production et plusieurs autres nations se situent encore plus bas – mais le déclin américain continue.

«Je pense qu'un scénario pratique serait d'abord de maintenir au moins le pourcentage de parts de marché actuel bien que les pays asiatiques ne cessent de monter en puissance. Puis la deuxième phase serait pour les États-Unis et l'UE d'identifier stratégiquement les zones d'investissement et d'augmenter leur part, tout en réduisant la dépendance à l'égard de l'Asie», a expliqué Gaurav Gupta, vice-président analyste au cabinet de recherche Gartner. «Cela prendra des années et des décennies», a-t-il continué. «Les États-Unis peuvent-ils revenir à une part supérieure à 35% ? Je ne le pense pas. Nous devons avoir des attentes plus réalistes».

L'un des problèmes est que lorsque la production de puces s'est déplacée vers l'Asie au cours des dernières décennies, les entreprises ont également développé un écosystème correspondant très efficace et mature, a noté Gaurav Gupta. Compte tenu des coûts élevés et de la complexité de la fabrication des puces, de nombreuses entreprises américaines ont opté pour un modèle fabless dans lequel les semi-conducteurs sont conçus aux Etats-Unis, mais fabriqués à l'étranger, principalement en Asie de l'Est. Selon le Center for Strategic & International Studies (CSIS), cette région abrite désormais près de 80% de la production mondiale de puces. «Certaines des plus grandes entreprises technologiques américaines, dont Google, Apple et Amazon, dépendent de la seule société TSMC à Taïwan pour près de 90% de leur production de circuits électroniques», a expliqué dans une note de blog Gregory Arcuri, assistant de recherche au CSIS. Selon un porte-parole de TSMC, la construction de la fonderie 5 nm en Arizona, est en bonne voie et la production devrait commencer en 2024.

Les efforts du gouvernement ne sont pas suffisants

Bien que les fonderies actuelles soient hautement automatisées, elles nécessitent encore beaucoup de travailleurs pour leur construction, ainsi que des ingénieurs et des techniciens d'ingénierie pour les faire fonctionner une fois qu'elles sont opérationnelles. Selon un rapport d'Eightfold.ai, fournisseur de logiciels de gestion des compétences technologiques, les États-Unis pourraient, s'ils adoptaient la bonne approche, parvenir à une rélocalisation spectaculaire de la fabrication de puces. L'étude réalisée par Eightfold l'année dernière a révélé que la fabrication de semi-conducteurs dans le pays pourrait progresser grâce à l'amélioration et à la requalification des travailleurs, notamment en mettant l'accent sur les compétences adjacentes. «Cela augmenterait considérablement le vivier de candidats potentiels», indique le rapport.

Ce dernier recommandait également des changements de politique gouvernementale qui aideraient à réorienter l'industrie, la plupart sont repris dans la loi Chips for America. «Ce dont nous avons besoin, c'est d'un soutien cohérent du gouvernement en termes de politiques et d'incitations pour encourager les étudiants à se tourner vers le domaine des semi-conducteurs et aider les entreprises à recruter», a déclaré Gaurav Gupta. «Des pays comme Taïwan et la Chine ont eu de meilleures politiques que nous ces dernières années».

En effet, le financement public destiné à attirer les candidats dans le secteur des STIM n'a pas beaucoup progressé, même si le Sénat et la Chambre des représentants ont tous deux adoptés des versions de la loi Chips for America. Cette dernière vise à offrir des crédits d'impôt et d'autres subventions pour aider à réorienter l'industrie des semi-conducteurs. Toutefois, malgré un soutien bipartite, les membres ne sont pas parvenus à un consensus sur le financement du projet de loi, selon Gregory Arcuri. Un autre texte législatif – la loi américaine sur l'innovation et la concurrence (USICA) – a été adopté par le Sénat américain. Elle prévoit une aide financière de 39 Md$ pour la construction, l'expansion ou la modernisation des usines de fabrication, mais elle est bloquée à la Chambre des représentants.

Les fabricants de puces investissent dans des usines aux États-Unis

Cindi Harper a déclaré qu'Intel s'efforçait de rendre urgente l'adoption du financement de la loi Chips for America : «Elle est conçue pour augmenter les investissements aux États-Unis, créant des dizaines de milliers d'emplois», a-t-elle expliqué. «Ce partenariat avec le secteur public est nécessaire pour mettre les fabricants sur un pied d'égalité, afin que nous puissions rivaliser avec nos concurrents étrangers en Asie, qui bénéficient d'un avantage de coût de 30% à 40%, en grande partie grâce à leurs propres subventions gouvernementales importantes».

Intel a consacré environ 20 Md$ à la construction de deux fonderies dans l'Ohio, afin d'augmenter la production pour répondre à la demande croissante en semi-conducteurs. C'est un des nombreux fournisseurs, avec Samsung, Texas Instruments ou encore Global Foundries, qui prévoient de construire ou d'étendre sa présence dans le secteur des puces aux États-Unis dans les trois à cinq prochaines années. «Indépendamment des pénuries, Intel et d'autres fournisseurs ont besoin d'usines de fabrication pour prendre en charge la prochaine génération de processeurs. Comme les États-Unis continuent de démontrer leur volonté à investir dans la fabrication, ils deviennent un marché attrayant pour une telle expansion», a dévoilé Alan Priestley de chez Gartner.

L'année dernière, Wolfspeed (anciennement Cree Inc.) a ouvert une usine de fabrication de wafers de 200 mm de en carbure de silicium à New York. Le fabricant de semi-conducteurs Global Foundries a annoncé son intention de dépenser 1 Md$ pour construire une deuxième usine à New York afin d'augmenter sa production de puces.

Parallèlement, Intel s'efforce également de résoudre le problème de l'enseignement des STIM en s'associant à des universités et à des collèges communautaires. La société prévoit également de consacrer environ 100 M$ au cours de la prochaine décennie à de nouveaux programmes de formation STIM. En plus de cet investissement, le fonds de la US National Science Foundation consacrera 50 M$ supplémentaires à des initiatives nationales. «Cela signifie qu'un total de 150 M$ sera disponible pour l'éducation et la recherche sur la production de composants», a dévoilé Cindi Harper. «Nous sommes également déterminés à accompagner le développement des compétences en matière de STIM, en commençant par l'éducation précoce jusqu'à l'enseignement secondaire – c'est la meilleure stratégie à long terme pour relever les défis liés à la pénurie de main-d'œuvre».

source : Enjeux RH via Géopolintel

#8
Asie, Pacifique / «L’instrument K» de l’Hégémon ...
Last post by JacquesL - 23 Avril 2024, 12:39:58 PM
«L'instrument K» de l'Hégémon : Les Tadjiks dans la ligne de mire



par Tariq Marzbaan

Pourquoi les Tadjiks ont-ils été récemment choisis comme terroristes et par qui ?

Immédiatement après l'attentat contre le Crocus City Hall à Moscou, les politiciens et les médias occidentaux ont pointé du doigt ISIS (Daech) à l'unisson. ISIS a ensuite immédiatement diffusé une photo invraisemblable revendiquant l'attentat.

Bien qu'il ait été prouvé que les auteurs étaient tous des ressortissants tadjiks, le gouvernement et les autorités de sécurité russes affirment que c'est l'Ukraine et ses soutiens occidentaux (États-Unis, Royaume-Uni, OTAN) qui ont planifié et coordonné les attaques. Non seulement il existe déjà des indices clairs à l'appui de cette affirmation, mais les autorités de sécurité affirment qu'elles disposent également des preuves nécessaires pour l'étayer.

Pour des raisons évidentes, l'Occident s'accroche à sa propre version, à savoir que tout a été planifié et exécuté par ISIS – plus précisément par EI-K/État islamique au Khorassan. Cette version ne cherche pas seulement à les absoudre complètement de toute implication, elle cimente également l'objectif principal de l'attaque... qui les révèle finalement comme les cerveaux.

Le Tadjikistan, une cible rentable sur le champ de bataille géopolitique

Le Tadjikistan souffre de la pauvreté et d'un taux de chômage élevé, en particulier parmi les jeunes générations, d'où le grand nombre de travailleurs migrants en Russie. Ces travailleurs envoient leur argent durement gagné à leurs familles au Tadjikistan, et l'économie tadjike (son PIB) bénéficie de ces envois de fonds.

Le Tadjikistan (ainsi que le reste de l'Asie centrale et l'Afghanistan) a toujours été une cible sur le champ de bataille géopolitique. Immédiatement après l'effondrement de l'URSS, les Saoudiens et d'autres États arabes du Golfe ont dépensé des sommes énormes pour déstabiliser la société tadjike dans leur propre intérêt en infiltrant toute la région sur le plan idéologique (avec l'extrémisme religieux, le wahhabisme et le salafisme).

On ne sait pas dans quelle mesure le président Emomali Rahman a finalement «nettoyé» le Tadjikistan de ses éléments islamistes extrémistes ou les a intégrés dans la société, mais il a réussi à établir un État et une société laïques au Tadjikistan. Cela n'aurait pas été possible sans une répression de l'extrémisme religieux. C'est aussi la raison pour laquelle l'«Occident vertueux» et ses médias «libres» reprochent sans cesse au président tadjik de se comporter en autoritaire, en dictateur, en despote, etc. sans tenir compte des spécificités du pays et des circonstances.

Néanmoins, la pauvreté généralisée, la corruption et le népotisme, la privation économique et la dépendance à l'égard des transferts d'argent des travailleurs migrants – en particulier de Russie – prévalent encore aujourd'hui au Tadjikistan. Et les migrants sans emploi qui reviennent de Russie (désenchantés pour quelque raison que ce soit) sont une cible idéale pour le recrutement par des organisations terroristes.

Selon le père de l'un des auteurs de l'attentat de Crocus, Dalerjon Mirzoev, son fils n'était pas religieux, n'allait jamais à la mosquée et buvait de l'alcool. Mais pour de l'argent (prétendument 10 000 dollars), il était prêt à tuer des gens.

Mouvements récents de l'Hégémon sur l'échiquier centrasiatique

Dès 2010 (l'année même où les négociations avec les Taliban ont commencé à Doha), l'«État profond» américain aurait déjà anticipé une confrontation militaire avec la Russie (et par la suite avec la Chine) dans un avenir proche... La confrontation avec la Russie aurait lieu par l'intermédiaire de mandataires, et non directement. L'Ukraine a été choisie comme force combative et l'UE comme base logistique. À cette fin, les États-Unis ont investi en Ukraine secrètement pendant de nombreuses années, et directement et ouvertement depuis 2014.

Les hauts gradés américains ont commencé à travailler sur leur retrait d'Afghanistan et sur le transfert du pouvoir aux Taliban, et ce pour deux raisons principales. Premièrement, ils estimaient qu'en leur absence, ceux qui dirigeaient le gouvernement à Kaboul (Ghani, Karzai et consorts) ne seraient pas en mesure de représenter et de défendre leurs intérêts. Deuxièmement, ils estimaient que la «guerre» en Ukraine serait coûteuse et que le Congrès américain n'accepterait jamais de fournir des sommes importantes pour les projets en Ukraine et en Afghanistan en même temps ; ils devraient donc se séparer du premier «drain de dollars» (l'Afghanistan) pour financer le second (l'Ukraine).

Mais il y a une raison plus profonde à la retraite américaine : Tant que leurs forces seraient en Afghanistan, ils devraient être responsables de la sécurité en Afghanistan et dans la région – c'est-à-dire en Iran, en Asie centrale et en Chine... ce qui signifiait qu'ils ne pourraient pas utiliser l'Afghanistan comme incubateur de groupes terroristes, qui pourraient être déployés contre les pays voisins, ainsi que contre la Russie et la Chine. Mais... un Afghanistan aux mains de fondamentalistes fanatiques (les Taliban) et d'autres groupes terroristes islamistes des pays voisins – voilà qui constituerait facilement un terrain propice à la reproduction...

En fait, de nombreux observateurs des négociations de Doha entre les États-Unis et les Taliban estiment que cet objectif a constitué un point de négociation important dans le traité secret qui a finalement été signé. Toutefois, après la mise en scène du départ des États-Unis et la prise du pouvoir par les Taliban, il est apparu clairement que ces derniers n'étaient (du moins jusqu'à présent) ni préparés ni désireux d'assurer directement une telle fonction. En outre, les Iraniens, les Russes et les Chinois les surveillent de près.

D'autre part, après la prise du pouvoir par les Taliban, des groupes de résistance armés issus de la population tadjike d'Afghanistan ont commencé à se former et à menacer le régime. Alors que tous les États voisins et d'autres pays de la région ont commencé à interagir et même à coopérer avec les Taliban (sans les reconnaître officiellement), le Tadjikistan – qui soutenait la direction politique de la soi-disant «résistance nationale» contre les Taliban – a permis à ces groupes d'établir un bureau à Douchanbé.

Les États-Unis ont toutefois clairement fait savoir qu'ils ne soutiendraient aucune résistance contre les Taliban.

Pourquoi les Tadjiks ont-ils été choisis pour mener les récentes actions terroristes ?

Comme nous l'avons déjà mentionné, la pauvreté et le chômage touchent depuis longtemps la jeune génération tadjike.

Les États du Golfe et le Pakistan ont beaucoup fait dans les années 1990 pour propager des idées extrémistes au Tadjikistan, dont les conséquences ont conduit à la guerre civile.

Environ 200 Tadjiks auraient combattu aux côtés de Daech/EI en Syrie. La plupart d'entre eux ont été recrutés parmi les migrants tadjiks en Russie.

Depuis la prise de pouvoir des Taliban en août 2021, on parle de la présence de Daech en Afghanistan – que les Taliban combattraient bec et ongles – tandis que les observateurs afghans des événements parlent de la présence de forces spéciales liées à la CIA au Badakhshan (une province des hauts plateaux du Pamir divisée entre l'Afghanistan et le Tadjikistan et l'une des régions les plus pauvres des deux pays), où l'on soupçonne également la présence de terroristes d'ISIS échappés des prisons syriennes. (Voir : «Le sale secret de Raqqa»)

En Afghanistan, les Taliban affirment avoir combattu Daech avec succès et avoir éliminé toutes ses cellules. Ils ont néanmoins fait état d'affrontements occasionnels avec des membres de Daech... mais il n'est pas clair si ces cibles étaient réellement des terroristes de Daech ou si les Taliban utilisaient simplement Daech comme prétexte pour éliminer leurs véritables adversaires (principalement des Tadjiks du nord et de la vallée du Panchir).

Ceux qui connaissent bien les Taliban en Afghanistan et dans la région soulignent que Daech est depuis longtemps intégré au groupe Haqqani des Taliban, qui peut être considéré comme une extension de l'ISI pakistanais... et donc de la CIA et du MI6.

Daech-Khorassan/EI-K est finalement un fantôme, une entité fantôme dans la région au nom de laquelle n'importe quelle perfidie peut être réalisée... une création pour toutes les saisons et pour toutes sortes de sales besognes.

En outre, l'appellation EI-K, qui vise à souligner l'appartenance tadjike, sert à légitimer les Taliban en Afghanistan et à discréditer la résistance des Tadjiks qui luttent contre les Taliban.

L'attentat du Crocus – un double coup dur pour la Russie

La Fédération de Russie compterait environ 3 millions de Tadjiks travaillant comme main-d'œuvre immigrée.

Comme nous le savons maintenant, les quatre principaux auteurs de l'attaque brutale contre le Crocus City Hall étaient tadjiks... tout comme bon nombre de leurs complices.
Les «ultra-nationalistes» xénophobes – heureusement minoritaires en Russie – ont utilisé l'attentat du Crocus pour atteindre leurs objectifs idéologiques et politiques, et demandent que tous les migrants soient expulsés de Russie : «Les Tadjiks au Tadjikistan !» et «La Russie aux Russes».

Dans les jours qui ont suivi l'attentat, des citoyens russes ont annulé des courses en taxi lorsqu'ils ont appris que les chauffeurs étaient originaires du Tadjikistan. Un certain nombre de travailleurs migrants se sont plaints de harcèlement et ont exprimé la crainte d'être attaqués, ce qui a entraîné un exode des travailleurs migrants de la Fédération de Russie.

Commentant les conséquences de l'attaque terroriste à Moscou, le secrétaire général de l'OTSC, Imangali Tasmagambetov, a averti que des mesures conduisant à des pressions sur les travailleurs migrants des pays d'Asie centrale déclencheraient un exode massif.

Supposons que la Russie perde tous ou presque tous les Tadjiks et les travailleurs migrants de Russie... Qu'en résulterait-il ?

Selon les données sur la «composition nationale» de la Russie 2024, basées sur un recensement de 2020, la population actuelle de la Russie est de 147 182 123 personnes, dont 130 587 364, soit 88,73%, sont d'origine nationale russe. Les Tadjiks enregistrés vivant en Russie sont au nombre de 350 236. Pourtant, selon un expert en migration, comme l'a rapporté Sputnik en juin 2023, en 2022, les migrants tadjiks étaient environ 3,1 millions sur plus de 9,5 millions de migrants (incluant 4,9 millions d'Ouzbeks et 1 million de citoyens kirghizes). Selon le ministère du Travail du Tadjikistan, en 2023, sur les 652 000 travailleurs migrants, plus de 627 000 Tadjiks se sont rendus dans la Fédération de Russie.

Lors du 12e congrès de la Fédération des syndicats indépendants, le président Poutine a avoué que dans un avenir proche, «l'économie russe connaîtra une forte demande et même une pénurie de personnel. Nous devons le comprendre et nous devrons vivre avec cela dans les années à venir».

Que se passerait-il pour l'économie russe en plein essor si elle perdait 627 000 travailleurs migrants ? Que deviendrait toute cette main-d'œuvre indispensable ?

Dans un tel cas, la Russie ne serait pas seulement confrontée à un désastre économique... mais – et ce serait le deuxième coup dur – elle serait également exposée à davantage de dangers provenant de l'extérieur de ses frontières : les nombreux jeunes Tadjiks évincés de Russie et retournant au Tadjikistan seraient inévitablement confrontés à la misère et deviendraient des proies faciles pour «Daech & Co».

En faisant expulser de Russie les migrants tadjiks et d'autres pays d'Asie centrale, les ultranationalistes xénophobes exauceraient le souhait des cerveaux occidentaux de la terreur en leur fournissant des recrues en masse.

Ainsi, le choix même des Tadjiks comme auteurs de l'attentat du Crocus fait partie intégrante de l'objectif principal de la stratégie occidentale «Diviser pour mieux régner» : semer la méfiance et la discorde au sein de la population multinationale de la Russie, ce qui conduirait à la déstabilisation et éventuellement à la guerre civile.

Tadjikistan : Une terre de misère et le talon d'Achille géopolitique de la Russie...

Le lien complexe entre la Russie et le Tadjikistan comporte un autre aspect : Les forces spéciales russes sont stationnées au Tadjikistan ; le Tadjikistan est limitrophe de l'Afghanistan talibanisé au sud... Et personne ne sait quelle sera la position des Taliban à l'égard du Tadjikistan et de la Russie à l'avenir : amicale ou hostile (cette dernière option étant préférable pour les transatlantiques).

Mais ce sont les traumatismes du passé qui n'ont pas été résolus... qui constituent une sérieuse pierre d'achoppement.

Les «Tadjiks» d'Asie centrale, peuple persanophone installé depuis des millénaires dans la région du Khorassan, sur les hauts plateaux iraniens, sont un peuple opprimé. Jusqu'au XVIIIe siècle, toute l'Asie centrale est restée dans son propre royaume séculaire, sans être dérangée par le monde extérieur occidental... jusqu'à ce que le colonialisme vienne frapper aux portes – d'abord la variante russe, puis la britannique. Au XIXe siècle, une lutte acharnée s'est engagée entre les deux puissances coloniales pour le contrôle de la région. Finalement, avec l'accord de la Russie, les Britanniques ont réussi à établir une zone tampon entre les deux puissances coloniales en divisant l'Iran et en créant un État qui s'appellera plus tard «Afghanistan» – aux dépens de la population tadjike des deux côtés de l'Amou-Daria (Oxus). La population tadjike a été incorporée dans le gouvernorat général du Turkestan russe (vers 1900) sous l'empire tsariste.

Avec l'émergence de l'Union soviétique et la reconnaissance internationale de l'«Afghanistan» en tant qu'État pachtoune, la séparation du peuple tadjik est devenue définitive. Les Tadjiks au nord de l'Oxus sont intégrés à l'État soviétique du Tadjikistan, tandis que les Tadjiks au sud, en «Afghanistan», doivent se résigner à la domination pachtoune. Joseph Staline a ensuite tracé de nouvelles frontières et attribué les deux grands centres tadjiks (villes) «Samarcande» et «Boukhara» à la République soviétique d'«Ouzbékistan», conformément à la maxime colonialiste «Diviser pour mieux régner». Le passage de l'alphabet persan à l'alphabet cyrillique (dans les années 1920) a fini par détruire le lien irano-persan avec le peuple tadjik et son identité, éloignant ainsi les Tadjiks persanophones de leur histoire, de leur culture et de leurs racines – ce qui était, bien entendu, voulu.

Cette identité endommagée est l'un des principaux facteurs contribuant au succès de la «réislamisation» de certains segments de la population depuis les années 1990, lorsque les États du Golfe – surtout l'Arabie saoudite – et les ONG liées aux services secrets occidentaux ont littéralement inondé l'Asie centrale, notamment le Tadjikistan, avec beaucoup d'argent et ont offert aux populations des idéologies extrémistes wahhabites et salafistes en remplacement de leurs identités perdues.

Nulle part ailleurs dans les États d'Asie centrale cet extrémisme religieux agressif n'a trouvé un terrain aussi fertile qu'au Tadjikistan. Après la prise de contrôle de l'Afghanistan par les Taliban, le fantôme connu sous le nom de Daech-Khorassan/EI-K hante désormais la région.

Après l'attaque terroriste de Moscou, les politiciens occidentaux et leurs médias de l'OTAN tentent d'établir ce fantôme comme une véritable organisation terroriste dans la région, en présentant le Tadjikistan comme le foyer de l'État islamique au Khorassan dans l'opinion publique mondiale. Il est désormais clair que la «guerre asymétrique» – c'est-à-dire le terrorisme – est le dernier recours désespéré d'un Hégémon en perte de vitesse et en déclin.

En ce qui concerne la configuration émergente de l'échiquier géopolitique, nous entendrons et verrons beaucoup plus ce spectre à l'avenir, car il semble que l'Occident vertueux ait l'intention d'ouvrir un nouveau front contre l'Axe de la Résistance (Russie, Chine, Iran) en Asie centrale avec l'aide de cet EI-K.

Ainsi, l'Afghanistan et le Tadjikistan – Khorassan – seront à nouveau à la hauteur de leur réputation d'éternels champs de bataille.

source : Al Mayadeen

https://reseauinternational.net/linstrument-k-de-lhegemon-les-tadjiks-dans-la-ligne-de-mire/
#9
Asie, Pacifique / Les États-Unis courtisent la ...
Last post by JacquesL - 22 Avril 2024, 12:44:19 PM
Les États-Unis courtisent la Turquie, un allié de l'OTAN en rupture de ban

Publié le avril 22, 2024 par Wayan



Par M.K. Bhadrakumar – Le 20 avril 2024 – Source Indian Punchline



Washington a dépoussiéré sa vieille boîte à outils pour réengager son allié de la guerre froide, la Turquie, et ressusciter leur alliance moribonde afin de servir les intérêts géostratégiques des États-Unis dans un environnement régional en mutation rapide. Cette démarche découle de la prise de conscience qu'en dépit de la diabolisation du président Recep Erdogan pour son inconstance, le potentiel de la Turquie en tant qu'"État pivot" reste une réalité géopolitique.

Il est permis de penser que cette prise de conscience fait suite à la reconnaissance, à contrecœur, par Washington que le vieux dogme du "vous êtes avec nous ou contre nous" ne peut et ne doit pas s'appliquer à des pays émergents comme la Turquie – ou l'Inde, l'Indonésie, le Brésil, etc. d'ailleurs – à une époque où l'influence des États-Unis dans les affaires mondiales diminue. 


En effet, l'importance de la Turquie dans la géopolitique des États-Unis a fortement augmenté en proportion directe de la confrontation des États-Unis avec la Russie, conséquence de la guerre par procuration en Ukraine qui a commencé en 2014 et est devenue la principale préoccupation de la politique étrangère et de la diplomatie américaines à l'heure actuelle, alors que la relation sino-russe a atteint le niveau d'une quasi-alliance et que le système d'alliance transatlantique est sous pression.

Pourtant, dans ce paradigme, la Russie continue de rechercher un partenariat intrinsèque et mutuellement bénéfique avec la Turquie dans un contexte historique plutôt que comme une retombée des vicissitudes de la relation turco-américaine. En effet, une telle approche est également prudente car la Russie et la Turquie ont eu une histoire commune difficile.

L'objectif de Moscou est d'injecter un maximum de contenu positif dans les relations avec Ankara, en particulier dans le contexte des sanctions, ce qui a permis de créer des groupes d'intérêt du côté turc et de renforcer considérablement le "soft power" de la Russie en Anatolie. (Un phénomène similaire apparaît également vis-à-vis de l'Inde).

Ainsi, alors qu'Erdogan peut considérer la Russie comme un équilibre utile face aux États-Unis, Moscou ne voit aucune raison de se sentir perturbée par le récent dégel des liens entre la Turquie et les États-Unis. C'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles le président Vladimir Poutine n'a pas encore programmé sa visite en Turquie, attendue depuis longtemps, bien qu'Erdogan ait manifestement souhaité qu'elle ait lieu avant sa propre visite aux États-Unis, prévue le 9 mai.

Cela dit, la Russie ne peut qu'être profondément consciente que la Turquie est un pays membre de l'OTAN unique en son genre, qui cherche véritablement à développer ses relations avec elle et qui s'est engagé dans un partenariat dynamique sur un large spectre, allant de l'énergie aux missiles en passant par le tourisme – et qui entretient également une relation finement équilibrée avec l'Iran, le partenaire le plus important de la Russie au Moyen Orient.

Bien entendu, l'équation personnelle entre Erdogan et Vladimir Poutine a été un facteur clé, même si son éclat s'est quelque peu estompé après les récents compromis de la Turquie avec les États-Unis sur l'adhésion de la Suède à l'OTAN, ce qui constitue un sérieux revers pour les intérêts fondamentaux de la Russie dans le nord de l'Arctique, une zone de profonde préoccupation stratégique pour Moscou car c'est là que la flotte de sous-marins russes à armement nucléaire est basée.

Du point de vue américain, la coopération russo-turque est cruciale pour la sécurité de la région de la mer Noire, qui est au cœur du conflit ukrainien. En vertu de la convention de Montreux (1936), la Turquie contrôle les détroits des Dardanelles et du Bosphore, dont l'accès pourrait changer la donne pour les stratégies expansionnistes des États-Unis dans le cadre de l'OTAN. Bien entendu, la fermeture du Bosphore par la Turquie aux navires de guerre occidentaux dans les conditions de guerre qui prévalent en Ukraine fait pencher l'équilibre des forces en mer Noire en faveur de la Russie.

En outre, la sécurité de la mer Noire et de la Méditerranée orientale a un impact sur la présence croissante de la Russie en Afrique du Nord, dans la région du Sahel et dans l'ensemble de la République centrafricaine, qui sont riches en minerais. Après avoir réussi à placer l'Arménie dans l'orbite occidentale et à retirer la force russe de maintien de la paix au Haut-Karabakh, la prochaine phase pourrait bien être une poussée de l'OTAN pour fermer la base russe en Arménie. Par conséquent, l'influence de la Turquie en Transcaucasie pourrait changer la donne à long terme, car les rétives républiques musulmanes russes dans le Caucase du Nord sont dans la ligne de mire de l'Occident.

D'une manière générale, la Turquie devient un participant indispensable au programme expéditionnaire "hors région" de l'OTAN, qui s'étend à la Transcaucasie et à la mer Caspienne, puis à l'Asie centrale et à l'Afghanistan, dans un vaste arc qui pourrait amener le système d'alliance occidental dans le voisinage étendu de l'Inde, dans un grand pivot eurasien qui renvoie à la théorie du Heartland de Mackinder : "Celui qui domine l'Europe de l'Est commande le Heartland, celui qui domine le Heartland commande l'île mondiale, celui qui domine l'île mondiale commande le monde". (1904)

Mackinder avait tendance à être trop eurocentrique, mais l'importance du cœur de l'Eurasie n'a non seulement pas diminué – elle abrite la plupart des ressources minérales restantes dans le monde – mais elle a peut-être même augmenté après la montée de la Chine en tant que superpuissance et son initiative des "Nouvelles routes de la soie".

Bien que la Russie ait perdu son emprise politique sur l'Europe de l'Est dans les années 1980, elle contrôle toujours le Heartland. Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis et conseiller informel d'Obama/Biden, s'est largement inspiré de la théorie de Mackinder dans son livre de 1997 intitulé « Le grand échiquier », dans lequel il écrit avec une grande prescience :

CiterLa géopolitique est passée de la dimension régionale à la dimension mondiale, la prépondérance sur l'ensemble du continent eurasien servant de base centrale à la primauté mondiale. Les États-Unis, une puissance non eurasienne, jouissent désormais de la primauté internationale, leur puissance étant directement déployée sur les trois périphéries du continent eurasien. .... Mais c'est sur le terrain de jeu le plus important du monde – l'Eurasie – qu'un rival potentiel de l'Amérique pourrait un jour apparaître.

Il est évident que le voyage d'Erdogan à la Maison Blanche le 9 mai, le premier événement de ce type sous la présidence de Biden, sera suivi de près. Biden pensait punir Erdogan pour sa politique étrangère indépendante en l'ignorant, mais il change d'avis maintenant que la coopération de la Turquie peut "changer la donne" pour l'avancement des intérêts américains sur toute une série de questions.

Par ailleurs, Erdogan aura lui aussi une liste de souhaits à discuter avec Biden et sera certainement un interlocuteur exigeant et exaspérant. En fin de compte, toute bonhomie turco-américaine sera limitée par les nuages de guerre émergents au Moyen Orient, en plus du déficit de confiance dans les relations découlant de la tentative ratée de coup d'État militaire de 2016 contre Erdogan et de l'alliance subséquente du Pentagone avec les militants kurdes en Syrie, qui alimentent le séparatisme à l'intérieur de la Turquie.

La Turquie a refusé de sanctionner la Russie et s'est montrée prête à développer ses relations avec elle. Plus de 6 millions de touristes russes ont visité la Turquie l'année dernière. Sur les grandes questions régionales et internationales, la position de la Turquie s'écarte de plus en plus de celle de Washington.

Ainsi, la Turquie n'a pas rejoint la coalition dirigée par les États-Unis qui affronte les Houthis en mer Rouge. La semaine dernière, il a été révélé que la Turquie avait demandé à participer à la station internationale de recherche lunaire lancée conjointement par la Chine et la Russie (de préférence au programme d'exploration lunaire de la NASA connu sous le nom d'Artemis).

Une fois encore, la Turquie a fermement condamné la frappe aérienne israélienne contre l'ambassade iranienne à Damas le 1er avril, alors que la réponse d'Ankara à la frappe aérienne iranienne contre Israël le 13 avril a tardée et s'est faite sur un ton modéré, la principale préoccupation étant la propagation potentielle du conflit israélien de Gaza dans toute la région, suivie de la crainte que l'attention internationale ne se détourne de la tragédie de Gaza.

En effet, la Turquie est le seul pays de l'OTAN à avoir refusé de soutenir la déclaration commune parrainée par les États-Unis, jeudi, contre l'Iran, pour sa riposte contre Israël.

M.K. Bhadrakumar

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

https://lesakerfrancophone.fr/les-etats-unis-courtisent-la-turquie-un-allie-de-lotan-en-rupture-de-ban
#10
Amérique / La gauche politique a prouvé ...
Last post by JacquesL - 22 Avril 2024, 12:13:02 PM
La gauche politique a prouvé sans l'ombre d'un doute qu'elle est autoritaire


Publié le avril 22, 2024 par hervek



Par Brandon Smith – Le 12 avril 2024 – Source Alt-Market




Il y a près de 20 ans, lorsque j'ai commencé à travailler dans les médias indépendants, le mantra commun de mes pairs était de noter l'existence du "faux paradigme gauche/droite" – l'idée que les Démocrates et les Républicains étaient essentiellement les mêmes et qu'ils travaillaient exactement pour les mêmes objectifs autoritaires. C'était avant le mouvement Ron Paul et le virage libertaire/patriote au sein des cercles conservateurs, lorsque les néocons (faux conservateurs) dominaient tout le discours Républicain.

Au cours des 16 années qui se sont écoulées depuis, des évolutions intéressantes ont eu lieu au niveau des États, avec un retour aux vrais principes conservateurs et constitutionnels. Les idéaux conservateurs étaient au bord de la mort au début des années 2000, mais grâce à Ron Paul et à d'autres, on assiste à une résurgence. Le faux paradigme gauche/droite s'applique encore à bien des égards et nous devons rester vigilants, mais les fraudes les plus flagrantes des RINO perdent rapidement la cote.

Les nihilistes (et les provocateurs fédéraux rémunérés) ne cesseront de prétendre que nous ne progressons pas, mais réfléchissez à ceci : Il y a plusieurs décennies, les conservateurs se battaient pour défendre des gens comme John McCain, Lindsay Graham ou Mitt Romney, alors qu'aujourd'hui ils méprisent ces imposteurs (McCain était détesté par la plupart des conservateurs bien avant sa mort). Les temps changent, c'est un fait, et nous devons prendre acte de cette évolution positive.

Cela ne veut pas dire que les Américains doivent s'en remettre à la politique pour résoudre leurs problèmes nationaux, mais il serait faux de prétendre qu'il n'y a pas de représentants politiques de notre côté. Un argument courant contre les mouvements de droite est que les idéaux conservateurs sont "mal définis" et que nous "ne défendons rien". Ce n'est tout simplement pas vrai. En fait, ce sont les gauchistes qui changent constamment de position, comme s'ils étaient schizophrènes. En comparaison, les conservateurs ont été beaucoup plus cohérents.

Les lignes directrices sont relativement faciles à comprendre : les conservateurs et les défenseurs des libertés soutiennent un retour à la gouvernance constitutionnelle, la protection de la Déclaration des droits, les marchés libres, la méritocratie, le droit de choisir des associations, la vérité dans les médias, des frontières sûres, la protection des enfants contre l'exploitation, le maintien de l'Amérique à l'écart de tout engagement étranger, des dirigeants moraux et responsables, etc. Le degré d'adhésion des dirigeants à ces paramètres détermine la confiance qu'ils gagnent, et la confiance est la seule monnaie qui compte de nos jours.

Sommes-nous en désaccord sur certaines nuances de ces questions ? Bien sûr. Nous ne sommes pas comme les gauchistes qui suivent un esprit de ruche centralisé, craignant toujours d'être "cancelée" par la foule ; nous discutons. Ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose tant que nous nous unissons sur des principes de base.

Les Démocrates (et les gauchistes en général), en revanche, ont pris la direction complètement opposée. S'il fut un temps où le gauchiste et le conservateur moyen pouvaient trouver un terrain d'entente, ce temps est depuis longtemps révolu. De nombreux gauchistes étaient autrefois favorables aux droits individuels ; aujourd'hui, ils ne cessent de s'opposer à la liberté individuelle, comme si elle était dangereuse pour la société. Autrefois, ils étaient contre la guerre ; aujourd'hui, ils s'enflamment pour des pays comme la Russie et font pression pour une troisième guerre mondiale sans aucune réflexion rationnelle. Leurs méthodes sont devenues violentes, vicieuses, flagrantes dans leur exécution, car ils adoptent une approche où "la fin justifie les moyens".

La gauche politique ne se soucie pas de ce qui est juste. Elle ne se soucie pas de ce qui est vrai. Tout ce qui l'intéresse, c'est de "gagner".

C'est cet engouement de la gauche pour le côté obscur qui conduit les États-Unis au bord de la guerre civile. Un candidat comme Trump serait-il pris au sérieux dans des conditions politiques normales ? Difficile à dire – il n'a pas été pris très au sérieux en 2012. Cependant, lorsque les Démocrates ont commencé à faire preuve d'autoritarisme, Trump est soudain devenu très attrayant pour les électeurs conservateurs.

Pourquoi ? Parce qu'il représente un gros doigt d'honneur aux communistes, un taureau dans un magasin de porcelaine. Si vous voulez énerver les Démocrates autoritaires qui essaient de contrôler ce que vous dites et ce que vous pensez, vous leur mettez Trump dans la figure pour quatre années supplémentaires. Cela résoudra-t-il nos problèmes nationaux sous-jacents ? Non, pas le moins du monde. En fait, je continue de croire que Trump détourne les patriotes de ce qu'il faut vraiment faire. Je suis convaincu qu'à ce stade, seule la guerre résoudra la question. Voter pour Trump est un bon moyen de faire enrager les pleureuses wokistes, et je ne reprocherais à personne de vouloir cela, mais tout véritable retour à l'honneur et à l'ordre devrait être mis en œuvre par le public, et non par le gouvernement.

Le problème plus profond est celui d'une division culturelle inévitable – les conservateurs et les patriotes ne peuvent pas vivre côte à côte avec des gauchistes enragés, et nous ne pouvons pas non plus accepter un gouvernement contrôlé par la gauche. Ils ont prouvé sans l'ombre d'un doute qu'ils ont l'intention de détruire tous les aspects de la culture occidentale et d'instaurer un régime d'oppression.

Il s'est passé tellement de choses récemment que je crains que de nombreux Américains ne soient submergés et n'oublient les récents méfaits des gauchistes. Au cas où vous auriez encore des doutes ou si vous connaissez des gens qui les défendent encore, voici quelques exemples des pires crimes autoritaires commis par les Démocrates au cours des quatre dernières années...

La militarisation du système juridique par des poursuites sélectives

Lorsque les Démocrates parlent d'"équité" dans la justice pénale, ils font référence à l'application déséquilibrée de la loi en fonction de l'appartenance ethnique ou des convictions politiques des personnes inculpées. L'exemple le plus flagrant est le tribunal populaire qui s'est penché sur la manifestation du 6 janvier et qui a tenté d'enfermer les manifestants conservateurs en les qualifiant d'"insurgés".

Les manifestants n'ont pas fait un seul mort, les dégâts matériels ont été minimes et la police du Capitole a provoqué l'émeute en tirant des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène sur une foule par ailleurs pacifique. Pourtant, les manifestants ont été dépeints par les Démocrates et les médias comme des monstres essayant de "détruire la démocratie".

Comparez cela à la réponse des Démocrates aux émeutes de BLM et d'Antifa à travers les États-Unis depuis 2016, au cours desquelles des dizaines de personnes ont été tuées, des milliers de policiers blessés, des milliards de dégâts matériels et de multiples bâtiments gouvernementaux attaqués. Ces personnes ont tenté de prendre le pays en otage, mais la grande majorité de ceux qui ont été arrêtés ont été relâchés et n'ont jamais été inculpés par les procureurs Démocrates. Les médias les ont même présentés comme des héros.


Si le 6 janvier avait été une manifestation d'extrême gauche, il n'y aurait pas eu de commission et personne ne serait en prison pour 10 à 20 ans aujourd'hui. Il existe de nombreux exemples de poursuites sélectives visant des patriotes et le message est clair : "Si vous nous défiez d'une manière ou d'une autre, nous n'avons aucun problème à utiliser abusivement le système juridique pour vous écraser".

Hystérie pandémique et tyrannie médicale

Certains républicains ont-ils initialement soutenu le confinement Covid ? Oui. Lorsqu'il est apparu clairement que le  virus de la Covid-19 n'était pas une menace, ont-ils mis fin aux mesures de confinement dans leur propre État ? Oui, étonnamment, la plupart d'entre eux l'ont fait.

La moitié des États américains (tous les États rouges) ont bloqué les tentatives de poursuite des mesures de confinement de la pandémie. Ces mêmes États ont également adopté des lois visant à empêcher toute nouvelle tentative de confinement ou de passeport vaccinal. Tous les gouverneurs et législateurs concernés ont été accusés par les Démocrates et les médias de "tuer des Américains" parce qu'ils défendaient la liberté.

En réalité, ces États, ainsi que les conservateurs de tout le pays, ont mis en échec un programme draconien qui a failli conduire les États-Unis au bord de la tyrannie médicale à spectre complet. Les Démocrates et les globalistes ont essayé d'utiliser la crise Covid comme une opportunité pour instituer des mandats anti-liberté radicaux sans contrôle ni contrepoids. Voici quelques-unes des règles qu'ils voulaient mettre en place :

  • La vaccination forcée.
  • Interdiction d'emploi pour les personnes non vaccinées.
  • Interdiction d'accès aux espaces publics pour les personnes non vaccinées.
  • Pas d'accès aux traitements médicaux normaux pour les personnes non vaccinées.
  • Assignation à résidence pour les personnes non vaccinées.
  • Amendes pour les personnes non vaccinées.
  • Des peines de prison pour les personnes qui s'opposent aux obligations ou aux vaccins.
  • Suivi des personnes non vaccinées par le gouvernement.
  • Retirer les enfants aux personnes non vaccinées.
  • Vaccination secrète des enfants dans les écoles publiques à l'insu des parents.
  • Censure massive en ligne de toute personne présentant des informations contraires au discours gouvernemental.

Certains Démocrates, dont M. Biden, ont même menacé de faire du "porte-à-porte" pour vacciner les gens, même si la position officielle était qu'ils chercheraient plutôt à "rendre la vie si dure" aux non-vaccinés que toute personne refusant la vaccination finirait par être obligée de s'y plier. Heureusement, leurs plans ont échoué. Le CDC a publié un tas de statistiques non vérifiées affirmant que la plupart des Américains étaient vaccinés, personne n'a pris les rappels et le programme a été relégué à l'arrière-plan. Cela dit, il est important de ne jamais oublier ce qui s'est passé.

La véritable nature de la gauche politique a été révélée entre 2020 et 2023, et la différence entre les conservateurs et les gauchistes est devenue indéniablement claire : les États rouges ont été libérés. Les États bleus ont tenté de maintenir l'autoritarisme en place. Les Démocrates ont embrassé la tyrannie médicale, les conservateurs ne l'ont pas fait. Les conservateurs ont quitté en masse les États bleus (et les villes bleues) parce qu'ils étaient oppressifs, tandis que les États rouges ont gagné des millions d'habitants et sont devenus encore plus rouges. C'est la réalité.

Cibler les enfants pour les endoctriner et les exploiter

Il n'y a pas de signe plus sûr d'autoritarisme qu'un groupe qui recrute des enfants comme fantassins en utilisant l'endoctrinement politique au nez et à la barbe des parents. Les Démocrates et le mouvement "woke" ont complètement tombé le masque lorsqu'il s'agit de la jeunesse américaine.

L'utilisation généralisée de symboles "woke" tels que les drapeaux de fierté dans les écoles publiques et les bibliothèques.

L'utilisation de spectacles de drag queens (souvent à caractère sexuel) comme moyen de normaliser les théories infondées sur la fluidité du genre, les maladies mentales et les aberrations sexuelles. Le financement par le gouvernement de l'État de contenus sexualisés, y compris de leçons et de livres graphiques destinés aux jeunes enfants. La liste est encore longue.

Je ne vois rien de plus insidieux et de plus maléfique que la tentative de la gauche de détourner les enfants américains pour en faire une arme au service de son coup d'État politique. Et ne vous y trompez pas, le mouvement woke n'est pas un mouvement pour l'égalité, c'est une insurrection communiste et collectiviste. Ils considèrent les enfants comme des outils et non comme des personnes.

Les Démocrates vont jusqu'à adopter des lois autorisant les enfants à subir des procédures de changement de sexe, y compris des blocages hormonaux et des opérations chirurgicales, sans le consentement de leurs parents. Il s'agit d'une politique monstrueuse qui doit être immédiatement abandonnée. Les enfants ne sont pas capables de donner leur consentement.

Encore une fois, tout cela se fait au nom de la victoire. Ce qui est moral ou éthique ne leur vient jamais à l'esprit.

Censure de masse et diabolisation des "discours radicaux"

Qui a désigné les Démocrates pour devenir les arbitres d'un discours acceptable ? Eh bien, ils se sont désignés eux-mêmes, et les protections du 1er amendement se dégradent tranquillement chaque jour où nous leur permettons de continuer à agir comme s'ils étaient la police de la pensée.

Le nouveau terme utilisé en 2024 est "discours radical", c'est-à-dire tout discours qui va à l'encontre des exigences en matière de "diversité, d'équité et d'inclusion", ou tout discours qui contredit la prééminence du récit officiel. Il faut comprendre que le "discours radical" est une étiquette arbitraire ; il faut tenir compte des conséquences légitimes et de l'intention.

Pour un Démocrate, tout discours qui nuit à son objectif d'extorquer le soutien du public à ses politiques devient soudain "radical". Cette étiquette est conçue pour susciter des images de terrorisme et de fascisme, comme si de simples mots étaient magiques et pouvaient contraindre le public à faire le mal sans qu'il s'en rende compte. Il s'agit d'un fantasme enfantin basé sur la projection. Ce sont les gauchistes (collectivistes) qui croient que les mots ont des pouvoirs magiques, et c'est pourquoi ils mettent l'accent sur le contrôle de la parole en général.

Je suis en partie d'accord, mais seulement sur le fait que les mensonges ont le pouvoir d'évoquer des réactions émotionnelles, mais la seule façon de combattre les mensonges est de dire la vérité. Quiconque affirme que la meilleure façon de combattre les mensonges est de recourir à la censure de masse est un menteur. Les Démocrates s'appuient fortement sur la censure de masse, comme nous l'avons vu avec presque toutes les plateformes de médias sociaux Big Tech et les plateformes d'information des entreprises au cours des dernières années.

En résumé, lorsque quelqu'un vous dit exactement qui il est, vous devez le croire. Lorsqu'un groupe de personnes montre, par toute une série d'actions, qu'il est autoritaire, il ne devrait pas être autorisé à s'approcher du pouvoir. Il est temps de repenser notre relation politique actuelle ici en Amérique et de se demander si nous devons ou non continuer à vivre avec un mouvement politique qui a montré si clairement qu'il était hostile à la liberté.

Brandon Smith

Traduit par Hervé pour le Saker Francophone

https://lesakerfrancophone.fr/la-gauche-politique-a-prouve-sans-lombre-dun-doute-quelle-est-autoritaire