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jacquesloyal

2007-11-12, 17:03:07
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#1
Les Français en petite santé : l'épidémie de coïncidences s'étend



par H16

Manifestement, on n'a pas encore fini de payer la période des confinements, loin s'en faut, et l'hystérie sanitaire qui a pris place en France et dans les pays occidentaux entre 2020 et 2022 continue de présenter sa facture aux populations.

Ici, il ne s'agit pas seulement d'économie : cette facture-là est déjà connue, se traduit en centaines de milliards d'euros et on se doute déjà qu'elle ne sera pas remboursée sans grande douleur via des symphonies de ponctions écrites par les Mozart de la finance.

Ici, on parlera aussi de la facture sanitaire, du bilan de santé des Français : il n'est pas bon du tout.

C'est ainsi qu'on observe, depuis la période des confinements, une hausse marquée des suicides chez les jeunes, ceux qui, normalement, ont la plus forte pulsion de vie, dont le futur, vierge, est encore à écrire et qui ont le plus d'opportunités dans un monde qui n'a jamais été aussi riche.

Il faut dire que la période passée n'a pas vraiment aidé les adolescents et les jeunes adultes d'avoir été enfermés, coupés de vie sociale, d'avoir subi les messages anxiogènes permanents de la part des politiciens, des médias qui les ont répétés servilement voire, pire encore, de leurs propres parents – pas fins à répéter les âneries entendues sur les médias de grand chemin. Et le fait que des messages anxiogènes continuent d'être distribués par les mêmes canaux n'arrange rien.



En fait, tout semble montrer que les mesures gouvernementales prises pour lutter contre la pandémie n'ont pas fonctionné, et que, pire encore, elles ont été largement contre-productives.

Sur le plan économique, l'état général des finances françaises montre que les mois de confinement ont ruiné l'économie française.

Les actuelles fanfaronneries grotesques du Bruneau de Bercy alors que la France peine franchement à décoller (0,2% quelle misère) ne masquent absolument pas le désastre qui se profile et les têtes allongées que font les financiers à Bercy lorsqu'il s'agit de rouler la dette actuelle, devenue colossale sous les bons soins de leur actuel patron et grâce à la direction suicidaire impulsée par Macron.

Sur le plan sanitaire, ces confinements furent un fiasco qui n'ont absolument rien empêché. C'est maintenant acquis et seuls quelques imbéciles ou corrompus peuvent (timidement) encore prétendre le contraire : le «zéro COVID» était une parfaite clownerie qui a été abandonnée même par les (quelques) régimes plus totalitaires que la France.

Sur le plan social, ces confinements se sont logiquement traduits par des cascades de problèmes : explosion des violences intrafamiliales de tous types, dépressions, pertes de repères, décrochage scolaire, ... C'est véritablement une catastrophe à bas bruit que les médias n'évoquent qu'assez peu de peur d'abimer le bilan du gouvernement (pourtant déjà désastreux) sur cette période.

Et tout ceci n'est absolument pas une impression d'échec ou un «sentiment de catastrophe» comme on dit de nos jours. En fait, une étude circonstanciée du CNRS évoque l'ampleur de cet échec et établit même de façon claire que d'autres pays comme le Japon, le Danemark ou Taïwan n'ont absolument pas suivi les choix drastiques du Président et de sa clique pour verrouiller le pays sans pour autant sombrer dans l'hécatombe, au contraire.



Mieux encore, cette étude démontre la véritable frénésie d'interdictions idiotes qui s'est emparée de la France bureaucratique à ce moment-là, montrant en filigrane l'état réel de la société française et la relation véritablement toxique qu'entretiennent les administrations et les institutions de pouvoir vis-à-vis des Français.

À ces constats d'une augmentation générale du mal-être chez les jeunes et dans une bonne partie de la société française – constats déjà amplement douloureux en eux-mêmes – s'ajoutent d'autres observations plus dramatiques, purement sanitaires celles-ci.

Il apparaît ainsi que les cancers pleuvent dru actuellement, même si c'est présenté comme un phénomène certes nouveau mais aussi progressif que prévisible, dans les tendances de la décennies, sans lien avec ce qui s'est passé les trois dernières années spécifiquement.

De la même façon, l'accroissement violent des problèmes cardiaques, et notamment chez les jeunes, ne peut être qu'un phénomène global lié au réchauffement climatique, au jardinage extrême, à une alimentation déséquilibrée, à la sédentarité, à Poutine, à l'extrême-droite ou à de furieuses coïncidences.



Du reste, si un lien semblait clairement établi, en 2021, entre vaccins expérimentaux et effets indésirables sévères, les observations sont depuis devenues si alarmantes qu'il a bientôt été absolument nécessaire ou bien de ne plus en parler autant que possible, ou, plus prosaïquement, de mettre les effets observés sur le compte d'absolument tout, y compris d'un virus qui a tant muté qu'il a pour ainsi dire disparu depuis plus de deux ans, mais surtout pas sur le compte des bricolages génético-chimiques de l'industrie pharmaceutique.

Pour encore beaucoup (surtout s'ils sont directement ou indirectement concernés), il ne peut y avoir aucun lien entre cette subite augmentation de la mortalité (que personne, du reste, ne conteste ni ne commente dans les journaux de grand chemin) et l'intéressante expérience médicale qu'ils ont subie (de gré ou de force) sur les trois dernières années.

Impossible : tout le monde sait que les industries pharmaceutiques sont au-dessus de tout soupçon, ne font jamais de bourdes et que jamais au grand jamais, le gouvernement ne prendrait de tels risques ou ne nous baratinerait ! Quant aux médias, tout le monde sait qu'ils ne mentent jamais et rapportent exclusivement des informations solides, vérifiées et pertinentes. Toujours.

Néanmoins, ceux qui continuent obstinément de compulser les données officielles et d'en tirer des statistiques solides, arrivent systématiquement aux mêmes conclusions : il y a bien eu une augmentation des arrêts cardiaques et des cancers chez les jeunes concomitante aux injections miracles.

Tweet : https://twitter.com/EthicalSkeptic/status/1784636138168201271

En outre, cette vidéo détaillée du Dr Campbell, qui revient sur une étude japonaise (revue par les pairs) précisément sur ce sujet, corrobore les éléments précédemment avancés.

On trouvera toujours un «debunker» ou autre «fact checker» pour hurler, le petit poing fermé, que tout ceci est un complot, une erreur d'interprétation, surtout en France où les chiffres officiels sont soigneusement inaccessibles, mais malheureusement, les statistiques des pays plus ouverts (Japon, Grande-Bretagne par exemple) montrent bien qu'il y a effectivement une augmentation inquiétante des cancers, et oui, le lien avec les vaccins est maintenant établi (et ceux qui couineront «corrélation n'est pas causalité» montreront juste qu'ils n'y comprennent rien).

Tout ça pour un vaccin médiocre, qui n'a jamais interrompu la transmission, et dont l'efficacité s'écroule si vite qu'elle devient négative en quelques mois, i.e. on augmente ses risques d'attraper la maladie qu'il est censé protéger (et c'est l'étude officielle de Pfizer qui parvient à ce résultat, au passage).

La conclusion est sans appel : les confinements n'ont servi à rien, les bricolages ARNm ont causé et continuent de causer plus de dégâts qu'ils n'ont protégé, et en France, les décisions qui ont toutes été de la responsabilité directe et indirecte de Macron et de ses gouvernements se sont toutes soldées par des catastrophes économiques, sociales et sanitaires.

source : Hashtable

Les Français en petite santé : l'épidémie de coïncidences s'étend (reseauinternational.net)
#2
Amérique / Bye bye Trudeau !
Last post by JacquesL - 09 Mai 2024, 10:56:17 PM
Bye bye Trudeau !



par John Mallette

Les mesures extrêmes et violentes imposées par Trudeau contre les camionneurs en 2022, sont déclarées illégales et déraisonnables par la cour fédérale ! Vous voulez une bonne nouvelle pour 2024 ? En voilà une !

Après avoir gobé tous ce FAKE NEWS de ces médias trompeurs et MAIN STREAM, pendant la campagne de salissage des anti-vax, les anti-masques, voilà que la cour fédérale se réveille et déclare Trudeau menteur et dictateur ! C'est quasiment incroyable ! Bien sûr, qu'il va aller en appel, mais ce n'est plus lui qui contrôle.

Malgré le blitz de la campagne de peur pendant deux ans de décrets illégaux, de restrictions et de harcèlements, il y a des gens, bien informés, légalement et médicalement, pour défendre NOTRE démocratie si malmenée pendant le règne de Trudeau et Legault.

Il y a eu beaucoup de morts inutiles et de vieillards abusés et séquestrés par la force. Les vieux mouraient seuls, la couche pleine ! Les proches étaient cruellement tenus à l'écart. Heureusement que ces braves camionneurs ont pris l'avant-scène et dénoncer tous ces décrets inutiles et cruels. Et ils ont payés le GROS prix pendant que Pfizer et d'autres gagnaient des milliards ?!?

Le gel des comptes bancaires et des cartes de crédits (avec la collaboration de NOS banques !) au Canada ! La précieuse Charte canadienne des droits et libertés, ignorée et bafouée par Trudeau.

Oui Justin, le Convoi de la liberté a tout changé en quelques semaines ! Plus de masques, plus de mandats de vaccins, ni des passeports obligatoires. Retour au choix individuel de... LIBERTÉ ! La désobéissance civile à la Canadienne et totalement non-violente.

Hey Trudeau, Legault, on n'en veut pas de mandats autoritaires ! Compris ? Ce que ce mouvement de contestation, le plus grand jamais vu au Canada, était incroyablement important ! Fallait crier «STOP LES MANDATS» !

À Ottawa en 2022, je n'ai jamais vu des policiers aussi armés et arrogants ! Et TOUT se passait en Anglais, «Speak white !» Et c'est là que j'ai commencé ma pétition pour déménager la capitale du Canada à Gatineau. Mais je l'ai perdu depuis. Je ne sais pas où ? Pourtant, ça allait bien, mon affaire...

Je peux marcher la tête haute, sans masque. Merci aux camionneurs et à nous tous qui avons bravé les -35 et le harcèlement de la police, des millions de gens nous ont appuyés. Merci !

source : Les 7 du Québec

Bye bye Trudeau ! (reseauinternational.net)

Info hélas non datée, en réalité en retard de l'automne 2023.
#3
Maghreb-Egypte / Il était une fois l’ethnocide ...
Last post by JacquesL - 09 Mai 2024, 10:38:29 PM
Il était une fois l'ethnocide de Setif (Algérie) le 8 mai 1945 et les jours suivants



par Ali Farid Belkadi


Le 8 mai 1945, l'Algérie alors française fêtait la victoire sur l'Allemagne nazie, à laquelle des milliers de soldats «indigènes» Algériens avaient participé. Ils étaient 150 000 au cours de la Deuxième Guerre mondiale 39-45. Parmi lesquels, 16 000 ont été tués ou portés disparus. Au cours au premier conflit mondial de 14-18 leur nombre s'élevait à 175 000 soldats, 26 000 avaient été tués ou portés disparus. 

Oradour-sur-Glane

Il y a soixante-dix-neuf ans eut lieu l'ethnocide du 8 mai 1945 à Sétif, de même qu'à Guelma et à Kherrata les jours suivants. Ce massacre de populations civiles algériennes innocentes, c'est un peu l'histoire, un an plus tôt, du village d'Oradour-sur-Glane dans le Limousin (France). Sauf qu'à Sétif, Guelma, Kherrata et leur région la sinistre besogne s'est répétée une bonne centaine de fois, avec en prime les bombardements de l'aviation et de la marine de guerre françaises, durant quinze jours, pratiquement sans interruption. Une extermination systématique à caractère ethnique de tout ce qui vivait dans l'arrière-pays de vastes régions de l'Est algérien s'ensuivit, à l'abri du regard des troupes alliées (anglaises, américaines, canadiennes) qui venaient de sauver la France et les Français de la barbarie nazie.

Le tort des Algériens : ils voulurent fêter la fin de la Seconde Guerre mondiale en insérant des slogans qui exigeaient l'indépendance de leur pays. Bilan : plusieurs milliers de morts. La France, qui venait d'être délivrée du joug nazi, au nom du slogan Liberté-Egalité-Fraternité, n'admettait pas le droit pour les Algériens de disposer d'eux-mêmes.

Parmi les soldats alliés figuraient des dizaines de milliers de combattants algériens qui participèrent de leur chair et de leur sang à la libération de la France. Jusqu'à nos jours, des tombes jonchent par centaines les carrés des cimetières militaires de France. Ce sont celles des soldats algériens morts au champ d'honneur français pour la défense des valeurs de ce pays. Le soldat inconnu, dont on ravive si souvent la flamme sous l'Arc de triomphe des Champs-Elysées, à Paris, est peut-être l'un d'entre eux. Rappelons qu'Oradour-sur-Glane est un village de la Haute-Vienne (France) dont la population fut massacrée par les soldats allemands le 10 juillet 1944. Il y eut 642 victimes, dont 443 femmes ainsi que des enfants qui furent brûlés vifs dans une église.

Jamais il n'y eut aucun procès pour punir les auteurs du génocide de Sétif. Par contre, 25 Allemands furent accusés, le 12 janvier 1953, pour leur participation à l'incendie d'Oradour-sur-Glane et au massacre des villageois français. Il y eut plusieurs condamnations à mort le 15 février 1953, des peines de travaux forcés furent prononcées pour «crimes contre l'humanité». L'intention valorisante contenue dans un entretien qu'il accorda en 1984 à l'auteur Boucif Mekhaled se souvient : «Très jeune, je sentais déjà, à partir de 1940, la montée du nationalisme et un changement dans nos rapports avec les Européens. Avant cette date, on craignait ces Européens qui nous paraissaient supérieurs mais la haine allait nous donner du courage et on arrivait même à les insulter. J'ai été frappé par cette attitude et ce changement dans notre état d'esprit».

Les soldats musulmans avaient appris à se battre dans un contexte international, avec des armes performantes et ils se rendaient enfin compte qu'ils avaient la même valeur et la même bravoure que les soldats canadiens ou américains. La guerre d'Indochine sera également une très bonne école de guerre pour les soldats algériens qui firent partie du corps expéditionnaire français en Asie. Au lieu de la reconnaissance de leurs droits, ils ne récoltèrent que le mépris ordinaire. La Charte de l'Atlantique, promulguée le 14 août 1941 par F. Roosevelt et W. Churchill, qui stipulait, entre autres, «le droit à l'autodétermination pour tous les peuples, ainsi que la libération de la peur et de la faim» fut ignorée par les Français. Le fruit était mûr, l'esprit du 1er novembre 1954 aussi.

L'exemple de l'ex-président Ahmed Ben Bella – qui est aussi celui d'autres soldats musulmans de l'armée française – est assez édifiant, qui met en lumière l'engagement des soldats algériens dans la guerre qui opposa les Européens entre eux, avant de déchanter et d'engager la lutte contre le colonialisme, avec armes et bagages pour la libération de l'Algérie. Ben Bella fut rappelé par l'armée française à Tlemcen. C'est au côté d'un groupe d'engagés marocains qu'il commandait que l'ancien président algérien mena plusieurs batailles contre les soldats allemands en Italie, à Montano, à la Silva ou à Santa Croce.

C'est Ahmed Ben Bella et son groupe qui attaquèrent la colline stratégique de Cassino, en Italie, à 11 h, un certain soir de l'hiver 1944, pour couper la retraite aux soldats allemands. L'ex-président algérien eut même le rare courage d'aller chercher à trois reprises consécutives plusieurs fusils-mitrailleurs abandonnés par des soldats français dans un no man's land infesté de soldats allemands. En rampant comme les héros des films d'Otto Preminger ou de R. Brooks. De Gaulle, dit-on, lui accrocha une médaille à la poitrine pour hauts faits de guerre.

620 866 millions de francs de frais d'occupation. La France affaiblie par une autre guerre, celle de 1914-18 voyait, impuissante, les Allemands envahir ses terres. L'idéologie conquérante allemande et la volonté de Hitler de prendre sa revanche sur le Traité de Versailles avaient, en très peu de temps, accaparé 45% du territoire français. Au nord et au nord-ouest de la France, les Allemands avaient expulsé quelque 2500 propriétaires terriens et 110 000 ha furent confisqués. 620 866 millions de francs de frais d'occupation furent exigés de la France par les Allemands. L'Allemagne accorda le droit à l'armée française, dite d'armistice, de fabriquer 600 avions, à la condition d'en faire 3000 pour les Allemands en zone nord. Outre Paris, un grand nombre de villes françaises étaient occupées par les forces allemandes, dont Lyon, Le Havre, Rennes, Metz, Strasbourg, Orléans, Cherbourg, Alençon, Bayeux. Les Algériens virent avec étonnement l'installation à Alger du Comité français de libération nationale dont la double présidence revint aux généraux de Gaulle et Giraud. Ce comité sera remplacé, le 3 juin 1944, par le gouvernement provisoire de la République française.

C'est ainsi qu'Alger devint, dès lors, la capitale de la France libre, dans un pays occupé par la France depuis plus d'un siècle. Ce paradoxe de nouveaux vaincus colonisant d'anciens vaincus n'échappera pas aux nationalistes algériens qui voulaient rétablir l'identité nationale.

D'abord, au travers de revendications élémentaires légitimes. Les alliés algériens venaient de participer à la libération de la France et ils s'attendaient à un changement de comportement à leur égard de la part des Français, ne serait-ce qu'en souvenir des bienfaits reçus, confortés en cela par la situation humiliante faite aux Français par les Allemands qui rejoignait la leur.

Maréchal, nous voilà !

Cependant que sur fond d'occupation étrangère retentissait en France l'hymne «Maréchal, nous voilà !» Jean Anouilh créait «Le rendez-vous de Senlis», Jean ; Cocteau «La Machine à écrire» ; Albert Camus «L'Étranger» ; Henry de Montherlant «La Reine morte» ; Sacha Guitry «N'écoutez pas mesdames» ; Saint Exupéry «Le Petit Prince» et Colette «Gigi». En 1944, Albert Camus récidivait avec «Le Malentendu» et Yves Montand donnait un récital à Paris pendant sept semaines. Les musulmans, eux, se battaient pour l'honneur et la liberté de la France et des Français.

Le maréchal Pétain écrivait : «Nous nous attacherons à détruire le funeste prestige d'une pseudo-culture purement livresque, conseillère de paresse et génératrice d'inutilités».

Le maréchal Herman Goering, successeur désigné de Hitler et qui se suicida après sa condamnation à mort au Procès de Nuremberg, disait : «Je considère comme territoire conquis toute la France que nous avons occupée. J'ai l'intention de piller et de piller largement (...) pour moi, la collaboration n'a qu'un seul sens : s'ils (les Français) fournissent tout et de bon gré, jusqu'à ce qu'ils n'en puissent plus, dans ce cas je collabore». Les journaux de l'époque, en Algérie, consacraient des colonnes entières au retour au pays des tirailleurs algériens qui allaient se battre en lieu et place des Français d'Algérie et de ceux de France. On pouvait lire dans les journaux de l'époque : «Les glorieux tirailleurs algériens qui, de l'Italie au Rhin, se sont illustrés dans cent combats, accumulant les faits d'armes et les citations, rentrent maintenant au pays dans l'euphorie de la victoire. Sous une pluie de fleurs, l'héroïque 7e RTÀ a fait ce matin à Alger une rentrée triomphale». Le mardi 1er mai 1945, déjà, des dirigeants du bureau clandestin du leader du PPÀ (Parti populaire algérien) de Messali Hadj – ce dernier, emprisonné, venait d'être transféré quelques jours plus tôt d'EI-Goléa, au cœur du Sahara, à Brazzaville au Congo (23 avril 1945) – décidèrent d'organiser des manifestations pacifiques, le 1er mai 1945, «afin de montrer aux autorités françaises et à l'opinion internationale la volonté des Algériens de vivre libres et indépendants».

Au niveau de la rue d'Isly – actuelle rue Larbi-Ben-M'hidi, au centre d'Alger –, les pieds-noirs se mirent à tirer sur les manifestants de leurs balcons, le plus naturellement du monde, sans être inquiétés par personne. Yacef Saâdi, qui deviendra le chef de la Zone autonome d'Alger durant la Guerre de libération nationale (1954-62), faisait partie de la manifestation. Il écrit dans ses Mémoires : «L'une des processions empruntant la rue d'lsly fut prise à partie par la police qui se mit à tirer sans sommations. Un porte-drapeau s'écroula à côté de moi, tué sur le coup. On dénombra plusieurs morts et blessés». Mohamed Belhefaf, le premier martyr de Mai 1945.

Un autre militant, Benali Boukort, parle de soldats français qui avaient mitraillé les manifestants : Mohamed Belhefaf qui fut le premier martyr de ces événements de Mai 1945 – ceux de Sétif allaient suivre quelques jours plus tard – dit à son voisin : «Je suis touché, frère, reprends l'étendard».

Il y eut plusieurs morts et sur les 9 blessés graves transportés à l'hôpital Mustapha, aucun ne survivra. Plusieurs dizaines d'arrestations furent opérées parmi les manifestants. À Oran, on releva un mort et plusieurs blessés parmi les Algériens ce même jour.

Le PCA est contre les manifestants

Le Parti communiste algérien (PCA), dans un tract daté du 3 mai 1945, et intitulé «À bas les provocateurs hitlériens», rejeta la responsabilité des incidents sur les dirigeants nationalistes algériens qui furent assimilés à des nazis : «La provocation vient du PPA qui prend ses mots d'ordre à Berlin, chez Hitler, celui qui massacre et torture sans distinction les vaillants soldats de l'armée française, européens et musulmans (...) le PPA développant en Algérie ses mots d'ordre d'indépendance, de création du maquis algérien et semant la haine entre Algériens, en organisant des troubles, est le parti qui applique en Algérie les mots d'ordre que donnent les hitlériens à la radio nazie».

La CGT, alliée au Parti communiste algérien, dénonça «cette attitude criminelle des musulmans algériens», en proclamant à nouveau «l'union contre le fascisme». De jeunes appelés algériens du service militaire organiseront le 2 mai 1945 une manifestation politique au cours de laquelle ils entonnèrent l'hymne algérien Min djibalina (De nos montagnes), créé en 1933 par le poète Moufdi Zakariya (1908-77). On doit à ce dernier la création de l'hymne national algérien, qui sera mis en musique par Mohamed Triki en 1956, avant d'être arrangé par le compositeur égyptien Mohamed Fawzi. «Ô France ! Le temps des palabres est révolu. Nous l'avons clos comme on ferme un livre», aucun dialogue tenté avec les Français n'ayant abouti. D'autres manifestations musulmanes algériennes en faveur de l'indépendance seront encore réprimées d'année en année dont celle qui eut lieu lors du défilé populaire du 14 juillet 1953 à Paris, au cours de laquelle on releva plusieurs morts. Le 17 octobre 1961, des manifestants algériens furent jetés à la Seine.

Un crime contre l'humanité

Yalla Abdelkader, le chef du groupe scout AI-Hayat, qui vécut les événements de Sétif, contacta les autorités locales pour obtenir la permission d'organiser une cérémonie de recueillement : «Nous voulons faire une prière à la mosquée pour remercier Dieu d'avoir mis fin à la guerre et de nous avoir donné la victoire. Ensuite, nous irons déposer une gerbe de fleurs au Monument aux morts». Tel fut, semble-t-il, le point de départ de la terrible répression de Sétif. Ce jour-là, qui était jour de marché, permettait aux paysans algériens de venir vendre leurs produits en ville. En outre, il correspondait à la fin du conflit mondial, à la grande joie de tous ceux qui avaient un membre de leur famille engagé dans la guerre. C'est donc par milliers que les Algériens s'étaient regroupés en ville. Ferhat Abbas s'associa également à la victoire remportée par les troupes alliées en faisant remettre au gouverneur général de l'Algérie, ce 8 mai 1945, une lettre qui disait, entre autres, «le rassemblement des Amis du manifeste et de la liberté qui groupe tous les musulmans, sans distinction d'opinion, fidèle interprète des masses musulmanes, s'associe, en ce jour solennel de la victoire et de la démocratie, à la joie et à la fierté des armées alliées et des peuples libres.

Conscient d'avoir contribué à cette victoire par l'effort et le sang de ses enfants, le peuple algérien assure le peuple français, le gouvernement de la République et les gouvernements des Nations unies de sa solidarité inébranlable dans la marche vers la conquête des libertés humaines». Les Amis du manifeste et de la liberté (AML) regroupaient des Algériens de tous bords, les oulémas, le PPA de Messali Hadj, les intellectuels, les marabouts, les socialistes, les communistes...

Le nombre des adhérents aux AML s'élevait à 500 000. Le 8 mai 1945, le cortège devait partir de la mosquée, vers 9 h 15, pour se rendre au Monument aux morts. L'autorisation avait été accordée par les autorités administratives françaises. Le service d'ordre des Algériens veillait au désarmement des manifestants. Le drapeau algérien figurait parmi ceux des pays alliés anglais, américain et russe. La manifestation devait être distincte de celle des Européens qui devait avoir lieu l'après-midi. 200 scouts en tenue ouvraient la marche en chantant des hymnes patriotiques. Les pancartes et les banderoles furent déployées qui disaient : «À bas le colonialisme ! Vive l'Algérie libre et indépendante !» «Libérez Messali !» La police française a tenté de s'emparer de l'étendard algérien, ainsi que des banderoles brandies par les manifestants. Une marée humaine les en empêcha.

Le porteur du drapeau Saal Bouzid fut abattu par un policier. Les noms des responsables du massacre des Algériens sont connus. Le commandant Rouire, chef d'état-major, assisté des commandants Biraben, Bobillon et Mazuca. Les Zerkowitch et Boissenot, Lestrade-Carbonnel, le préfet de Constantine et le sous-préfet Achiary. Les commissaires Tort, Valere, Chauveau et Oliveri.

Pour la milice, Champ, président des anciens combattants, Garivet, Cheylan Gabriel, Trazirini, Jean Alexandre, ainsi qu'un Algérien d'origine juive : Attali. Les juifs prirent une part active à la curée. Quelques années auparavant, le 7 octobre 1940, une ordonnance signée par le maréchal Petain, par son garde des Sceaux Raphaël Albert ainsi que par le ministre de l'Intérieur, Marcel Peyrouton, abrogea le décret Crémieux qui accordait depuis 1870 la nationalité française aux juifs d'Algérie. Considérés comme indigènes de second ordre, les juifs algériens perdaient ainsi tous les droits acquis depuis 1870. Autrement dit, l'Edit d'expulsion d'Espagne, revu et corrigé par le gouvernement de Vichy. Des fetwas émises par les religieux musulmans circulèrent parmi les populations, qui interdisaient aux Arabes et aux Kabyles d'acheter les biens confisqués des juifs par solidarité. Édit d'expulsion des juifs d'Espagne (1482) :

Citer«Au prince Don Juan, notre très cher et très aimé fils et aux infants, prélats, marquis, comtes, maîtres des Ordres, (...) salut et grâce !
Sachez que nous avons été informés qu'il existe et qu'il existait dans notre royaume de très mauvais chrétiens qui judaïsaient de notre sainte foi catholique et, certes, très préjudiciable pour les chrétiens que cette communication avec les juifs. Déjà, dans les Cortès que nous avons tenus l'année dernière à Tolède, nous avions ordonné d'accorder aux juifs des juiveries dans toutes les villes où ils pussent vivre dans leur péché. En outre, nous avions ordonné d'établir dans nos royaumes et seigneuries d'inquisition, laquelle existe comme vous le savez depuis douze ans, durant lesquels elle a trouvé beaucoup de coupables, ainsi que nous en avons été informés par les inquisiteurs et par d'autres personnes religieuses, qui, par leurs relations, leurs entretiens et leur communication avec les juifs, se sont laissé entraîner par ces derniers.


Ceux-ci usent de plusieurs moyens et manières pour soustraire les fidèles à notre sainte foi catholique et les instruire dans leur dangereuse croyance et les cérémonies de leur foi (loi juive), les invitant à des réunions où ils leur expliquent les fêtes juives qu'il est d'usage d'observer, essayant de les circoncire eux et leurs enfants, leur donnant des livres de prières, les avertissant des jeûnes importants, leur enseignant à transcrire des copies de la foi, leur annonçant les Pâques avant qu'elles arrivent, leur expliquant la façon de les célébrer et de les faire, leur donnant et leur portant de leurs pains azymes et de leurs viandes égorgées suivant leurs rites, les mettant en garde contre les choses prohibées par leur foi, les persuadant de la supériorité de la loi de Moïse, leur expliquant qu'il n'y a point d'autre loi, ni d'autre vérité que celle-là ; ce qui porte préjudice, détriment et opprobre à notre sainte foi catholique. Pour obvier et remédier à cet état de chose, pour faire cesser cet opprobre et cette offense à la religion catholique, nous avons convoqué en conseil les prélats, les grands et les chevaliers de nos royaumes et autres personnes de sciences et conscience. Après mûre délibération, nous ordonnons de renvoyer de nos royaumes tous les juifs, et que jamais ils n'y reviennent. C'est pourquoi, par les présents édits, nous ordonnons à tous les juifs et juives, quel que soit leur âge, qui vivent, demeurent et sont dans les royaumes et seigneuries susmentionnés d'en sortir au plus tard jusqu'à la fin de juillet prochain, année courante, eux, leurs fils et leurs filles, serviteurs, servantes et familiers juifs, petits et grands, quel soit leur âge.



Il ne leur sera pas permis de revenir dans nos États soit délibérément, soit de passage, soit de n'importe quelle manière. En cas de contravention au présent édit, si l'on trouve des juifs dans nos royaumes, au cas où ils y reviendraient d'une manière quelconque, ils encourent la peine de mort et la confiscation de tous leurs biens pour notre chambre de fisc. Nous mandons et ordonnons qu'aucun, ni personne dans nos royaumes susmentionnés, quelles que soient sa condition et sa dignité, n'ait l'audace de recevoir, ni accueille ni défende publiquement ni secrètement juif et juive, passé la date de fin de juillet et au-delà, à jamais, à perpétuité dans ses terres, ni dans ses maisons ni sur aucun de ses points des susdits royaumes et seigneuries. Toute contravention à cet ordre entraînera pour le coupable la perte de tous ses biens, vaisseaux, forteresses et autres héritages.



Et que pour que lesdits juifs puissent prendre leurs mesures durant ce délai qui leur est accordé jusqu'à la fin juillet, nous leur accordons dès à présent notre protection royale à eux et à leurs biens pour que, durant cet intervalle et jusqu'au jour fixé, ils puissent vaquer à leurs affaires en toute sécurité, vendre, échanger et se défaire de tous leurs biens, meubles et immeubles et en disposer à leur volonté.



Nous permettons donc et accordons pleine faculté auxdits juifs et juives pour qu'ils fassent sortir desdits royaumes et seigneuries leurs biens et trésors par la mer et par la terre, à l'exception de l'or, de l'argent et de toute espèce de monnaie monnayée et de toutes les choses défendues par les lois de nos royaumes, sauf aussi les denrées dont l'exportation est prohibée. Nous faisons savoir à tous les conseils, tribunaux, regidors et chevaliers ainsi qu'aux hommes bons de nos dits royaumes et seigneuries et à nos vassaux de mettre en exécution notre mandement et son contenu et d'y prêter aide et assistance en cas de besoin. Tout contrevenant encourra la peine de confiscation de ses biens par notre fisc.


Et pour que nos ordres parviennent à la connaissance de tout le monde et pour que personne ne prétende les ignorer, nous mandons que la présente lettre soit annoncée publiquement dans les places, marchés et autres endroits par le crieur public et par-devant l'écrivain public. Enfin, nous ordonnons à tous ceux dont on aura requis services de le faire, sous peine d'être traduits devant notre cour dans les quinze premiers jours et d'encourir la peine susmentionnée. Tout écrivain public invité à témoigner en cas de contravention à nos ordres le fera sous seing privé ; de la sorte, nous saurons comment nos ordres sont exécutés.


Fait dans la ville de Grenade, le trente et unième jour du mois de mars, l'an mille quatre cent quatre-vingt-douze de N.-S. Jésus-Christ».

Paupol, Paoulo et Loulou : des miliciens fascistes

Le journal communiste Liberté du jeudi 7 mars 1946, citant les propos du parlementaire Fernand Grenier écrit : «La plupart de ces miliciens sont français de fraîche date, ils s'appellent Gremona Paupol, Grémona Antoine, Grima Loulou, Paoulo di Malta, Alfred Luset père et fils, Emest Colin, tous volontaires, pour la fusillade et fascistes, bien entendu».

C'est à la suite de l'assassinat de sang-froid de Saal Bouzid que débuta l'émeute de Sétif. Les Algériens qui fuyaient sous les coups de feu des policiers agressaient à leur tour tous les Européens qu'ils rencontraient. Partout résonnait l'appel à la révolte et au djihad. À 13 h, le couvre-feu était instauré et l'état de siège décrété à 20 h. L'armée, la police et la gendarmerie sillonnaient les quartiers arabes de Sétif. La loi martiale fut proclamée et en même temps on distribuait des armes aux Européens.

L'écrivain Kateb Yacine, collégien à l'époque, qui fut le témoin oculaire des événements de Sétif, écrit : «Je témoigne que la manifestation du 8 mai était pacifique. En organisant une manifestation qui se voulait pacifique, on a été pris par surprise. Les dirigeants n'avaient pas prévu de réactions. Cela s'est terminé par des dizaines de milliers de victimes. À Guelma, ma mère a perdu la mémoire (...) On voyait des cadavres partout, dans toutes les rues. La répression était aveugle ; c'était un grand massacre. J'ai vu les Sénégalais qui tuaient, violaient, volaient».

À Guelma, où avait également eu lieu une manifestation pacifique, la milice européenne s'est livrée à un véritable pogrom contre la population musulmane. Tout Arabe rencontré en ville était tué ou arrêté. Ferhat Abbas évoque dans un discours prononcé le 26 mai 1946, à Tizi Ouzou, les 800 musulmans de Guelma qui furent fusillés sans jugement. Tous les hommes âgés entre 18 et 30 ans seront arrêtés à leur domicile puis fusillés. À EI-Eulma (Saint Arnaud) près de Sétif, à Ouled Zenati, à Constantine, à Annaba, à Jijel, à Skikda (Philippeville), la chasse à l'homme est également ouverte. La Marine s'y met aussi.

Près de 50 mechtas sont détruites. Le comble de l'horreur est atteint lorsque les automitrailleuses font leur apparition dans les villages et qu'elles tirent à distance sur les populations qui fuient vers les montagnes. Les blindés sont relayés par les militaires arrivés en convois sur les lieux, cependant que les villages musulmans situés en bordure de la mer sont pris sous le feu des bâtiments de guerre français. Le soulèvement se généralisa à d'autres régions de l'Algérie. À Saïda, dans la région d'Oran, la mairie fut incendiée et tous les circuits téléphoniques coupés. L'état de siège fut décrété et la ville fut encerclée par l'armée et la police. 47 membres du PPA furent arrêtés et traduits devant les tribunaux. 6 d'entre eux furent condamnés à mort.

Les rapports des journalistes de l'époque sont accablants. Les légionnaires se saisissaient des nourrissons par les pieds avant de les fracasser contre les murs ou sur les rochers. Le lieutenant Bermont déclare : «Dans un douar de la région de Guelma, 17 musulmans nous ont été présentés par la sûreté afin que nous les exécutions et nous nous avons été déchargés de cette corvée». Un grand blessé de la Seconde Guerre mondiale, qui venait à peine d'être démobilisé et se trouvait sur la liste des personnes destinées à être fusillées, Aïssaoui Abdallah d'Héliopolis (région de Guelma), raconte : «J'ai vu des militaires et des miliciens parier sur des femmes enceintes pour savoir si elles portaient un mâle ou une femelle pour l'éventrer ensuite».

Des fours crématoires

Pour masquer leurs crimes, les miliciens, parmi eux des éléments juifs, oublieux de l'ignominie dans laquelle les plongèrent les nazis et le régime de Vichy, brûlaient les cadavres dans des fours à chaux. L'opération dura une semaine. Un témoignage est rapporté par Benhamla Saci, qui habitait à quelques centaines de mètres du four à chaux d'Héliopolis. Celui-ci décrit l'insupportable odeur de chair brûlée et l'incessant va-et-vient des camions qui venaient décharger les cadavres, qui brûlaient ensuite en dégageant une fumée bleuâtre.

L'hebdomadaire Liberté sous la plume de Louis Rives, écrivait : «200 victimes ? Nous sommes loin du compte ! Et la milice, M. Tixier ?»

Une note adressée au général Tubert au lendemain des massacres par Roger Esplaas dit : «(...) L'armée a complètement rasé un douar... À Sétif, on m'a confirmé le caractère impitoyable de la répression qui a été exercée sur la région. On m'a cité les chiffres : 20 000 musulmans auraient été massacrés. La région nord de Sétif n'est plus qu'un vaste cimetière». Selon le général Weiss, 20 actions répressives auraient été menées dans la seule région de Guelma par 28 avions durant 15 jours.

Les croiseurs Duguay Trouin et le Triomphant ne cessaient pas de bombarder la région de Bougie, de Kherrata et de Jijel. À la tribune de l'Assemblée consultative, le ministre de l'Intérieur, Tixier, déclarait le 18 juillet 1945 : «D'après des rumeurs persistantes, systématiquement propagées en Algérie, en France métropolitaine, à l'étranger et particulièrement aux États-Unis, la répression civile et la répression militaire auraient causé la mort de 5000, 10 000, 20 000 et même 30 000 victimes musulmanes. Fort heureusement, les victimes de la répression sont beaucoup moins nombreuses. Après des enquêtes sommaires dans les villes, les villages et les douars, les autorités civiles affirment que le total des victimes musulmanes ne doit pas dépasser 1200 à 1500».

Dans son rapport sur les massacres de Sétif, le général Tubert écrit : «La raison d'État, la commodité d'une répression aveugle et massive permettant de châtier quelques coupables parmi les milliers d'innocents massacrés, l'immunité administrative de fait couvrant, par exemple, le sous-préfet de Guelma, fit délibérément et sans excuse arrêter et fusiller, sans autre forme de procès, des musulmans de la ville dont les familles réclament encore, en vain, une enquête, un jugement ou même une simple explication».

45 000 morts au bas mot

Le chiffre de 45 000 morts semble avoir été adopté par le PPA à la suite du recensement minutieux établi par ses militants à l'époque.
Le consul général américain à Alger, selon ses propres investigations, citera le chiffre de 40 000 morts. Les oulémas, plus proches du terrain, avanceront le chiffre de 80 000 morts. C'est ce dernier chiffre que retiendra Rey-Goldzeiguer. Le fruit était mûr, l'esprit du 1er novembre 1954 aussi. Les Allemands ont reconnu leur culpabilité dans les crimes et les forfaits nazis, à l'inverse des Français.

Le 27 février 2005, l'ambassadeur de France en Algérie, Hubert Colin de Verdiére, en visite à Sétif, rend hommage aux victimes des massacres du 8 mai 1945 perpétrés par l'armée française. Il emploie les termes de «tragédie inexcusable» pour qualifier ces crimes contre l'humanité. Sans regrets, ni contritions, la République de la France et ses ministres, toujours imbus de leur empire colonial défunt, récusent évasivement les atrocités commises en Algérie au nom des valeurs françaises de Liberté-Egalité-Fraternité. Liberté pour les uns, asservissement pour les autres ; Egalité : dissemblance et disparité ; Fraternité : haine et hostilité. Aujourd'hui, les Algériens parlent des sauvageries massives commises par la France et les Français dans son ex-colonie. Un ministre français en vogue, qui ne compte aucun aïeul mort pour la France, ni pour la délivrance des Français, leur répond en termes statistiques de bâtis, d'échafaudages et de béton, laissés sur place par les Français. Il y a soixante-dix-huit ans, eut lieu l'ethnocide du 8 mai 1945 à Sétif. De même qu'à Guelma et à Kherrata les jours suivants. Ce massacre de populations civiles algériennes innocentes, c'est un peu l'histoire, un an plus tôt, du village d'Oradour-sur-Glane dans le Limousin (France). Sauf qu'à Sétif, Guelma, Kherrata et leur région, la sinistre besogne s'est répétée une bonne centaine de fois. Avec en prime les bombardements de l'aviation et de la Marine de guerre françaises, durant quinze jours et pratiquement sans discontinuité.

Si cela n'est pas une extermination à caractère racial, un ethnocide, il s'agit de quoi ?

Il était une fois l'ethnocide de Setif (Algérie) le 8 mai 1945 et les jours suivants (reseauinternational.net)
#4
Europe / L’histoire de Deux Souverains,...
Last post by JacquesL - 09 Mai 2024, 10:02:10 PM
L'histoire de Deux Souverains, d'un Laquais et d'une Nounou



par Pepe Escobar


Les laquais de l'OTANistan resteront hébétés et confus. Et alors ? Les laquais manquent de profondeur stratégique, ils se contentent de se vautrer dans les eaux peu profondes de l'insignifiance.

Des images miroir étonnantes tourbillonnent autour de deux développements majeurs cette semaine, directement intégrés dans le Grand Récit qui façonne mon dernier livre, «Eurasia v. NATOstan», récemment publié aux États-Unis : La visite de Xi Jinping à Paris et l'inauguration du nouveau mandat de Vladimir Poutine à Moscou.

Inévitablement, il s'agit d'une histoire contrastée de Souverains – le partenariat stratégique global Russie-Chine – et de laquais : les vassaux de l'OTANistan/UE.

Xi, l'invité hermétique par excellence, sait très bien lire une table – et nous ne parlons pas de la finesse gastronomique gauloise. Dès qu'il s'est assis à la table de Paris, il a eu le Grand Tableau. Ce n'était pas un tête-à-tête avec Le Petit Roi, Emmanuel Macron. C'était un ménage à trois, car Toxic Medusa Ursula von der Leyen, mieux définie comme Pustula von der Lugen, s'était insérée dans l'intrigue.

Rien n'a été perdu dans la traduction pour Xi : c'était l'illustration graphique que le Petit Roi, le dirigeant d'une ancienne puissance coloniale occidentale de troisième ordre, ne jouit d'aucune «autonomie stratégique». Les décisions qui comptent proviennent de l'Eurocratie kafkaïenne de la Commission européenne (CE), dirigée par sa Nounou, Médusa, et directement relayée par l'Hégémon.

Le Petit Roi a passé tout le temps gaullien de Xi à bafouiller comme un nourrisson sur les «déstabilisations» de Poutine et à essayer d'«engager la Chine, qui jouit objectivement de leviers suffisants pour changer le calcul de Moscou dans sa guerre en Ukraine».

Manifestement, aucun conseiller pubère de l'Elysée – et ils sont nombreux – n'a osé annoncer au Petit Roi la force, la profondeur et la portée du partenariat stratégique Russie-Chine.

C'est donc à sa nounou qu'il est revenu d'expliquer à voix haute les petits caractères de l'aventure «Monsieur Xi vient en France».

Fidèle à la secrétaire au Trésor Janet Yellen lors de sa récente et désastreuse incursion à Pékin, la Nounou a directement menacé l'invité hermétique surpuissant : vous dépassez la «surcapacité», vous surproduisez ; et si vous n'y mettez pas un terme, nous vous sanctionnerons à mort.

Voilà pour l'«autonomie stratégique» européenne. Par ailleurs, il est inutile de s'attarder sur ce qu'il faut bien appeler une stupidité suicidaire.

Défendre fermement une débâcle

Passons maintenant à ce qui compte vraiment : l'enchaînement des événements qui ont conduit à la somptueuse cinquième investiture de Poutine au Kremlin.

Commençons par le chef du GRU (principal service de renseignement) de l'état-major général des forces armées russes, l'amiral Igor Kostyukov.

Kostyukov a réaffirmé que, à la veille de l'opération militaire spéciale, en février 2022, l'Occident était prêt à infliger une «défaite stratégique» à la Russie dans le Donbass, exactement comme avant la Grande Guerre patriotique (le Jour de la Victoire est d'ailleurs célébré ce jeudi non seulement en Russie, mais aussi dans tout l'espace post-soviétique).

Ensuite, les ambassadeurs de Grande-Bretagne et de France ont été convoqués au ministère des Affaires étrangères russe. Ils ont passé environ une demi-heure chacun, séparément, et sont repartis sans s'adresser aux médias. Il n'y a pas eu de fuites sur les raisons de ces deux visites.

Pourtant, c'était plus qu'évident. Le ministère des Affaires étrangères a remis aux Britanniques une note sérieuse en réponse aux balbutiements de David «d'Arabie» Cameron concernant l'utilisation de missiles britanniques à longue portée pour attaquer le territoire de la Fédération de Russie. Et aux Français, une autre note sérieuse en réponse au babillage du Petit Roi sur l'envoi de troupes françaises en Ukraine.

Immédiatement après cette escalade verbale de l'OTAN, la Fédération de Russie a entamé des exercices consacrés à l'utilisation d'armes nucléaires tactiques.

Ainsi, ce qui a commencé comme une escalade verbale de l'OTAN a été contrebalancé non seulement par des messages fermes, mais aussi par un avertissement supplémentaire, clair et ferme : Moscou considérera tout F-16 entrant en Ukraine comme un porteur potentiel d'armes nucléaires, quelle que soit sa conception. Les F-16 en Ukraine seront considérés comme un danger clair et présent.

Et ce n'est pas tout : Moscou répondra par des mesures symétriques si Washington déploie des missiles nucléaires à portée intermédiaire basés au sol (INF) en Ukraine – ou ailleurs. Il y aura une riposte.

Tout cela s'est produit dans le cadre des pertes ukrainiennes stupéfiantes sur le champ de bataille au cours des deux derniers mois environ. Les seuls parallèles sont la guerre Iran-Irak des années 1980 et la première guerre du Golfe. Entre les morts, les blessés et les disparus, Kiev pourrait perdre jusqu'à 10 000 soldats par semaine, soit l'équivalent de trois divisions, 9 brigades ou 30 bataillons.

Aucune mobilisation obligatoire, quelle que soit sa portée, ne peut contrer une telle débâcle. Et l'offensive russe tant annoncée n'a même pas encore commencé.

Il est hors de question que l'actuelle administration américaine, dirigée par un cadavre à la Maison-Blanche, dans une année électorale, envoie des troupes dans une guerre qui, dès le départ, a été programmée pour être menée jusqu'au dernier Ukrainien. Et il est hors de question que l'OTAN envoie officiellement des troupes dans cette guerre par procuration, car elles seront transformées en steak tartare en quelques heures.

Tout analyste militaire sérieux sait que l'OTAN n'a pas la capacité de transférer des forces et des ressources significatives en Ukraine, malgré les «exercices» actuels et grandiloquents du Steadfast Defender, associés à la rhétorique de mini Napoléon de Macron.

C'est donc à nouveau l'Ouroboros, le serpent qui se mord la queue : il n'y a jamais eu de plan B à la guerre par procuration. Et compte tenu de la configuration actuelle du champ de bataille et des résultats possibles, nous en revenons à ce que tout le monde, de Poutine à Nebenzia à l'ONU, a dit : ce ne sera fini que lorsque nous dirons que c'est fini. La seule chose à négocier est la modalité de la reddition.

Et bien sûr, il n'y aura pas de cabale du sweat-shirt en place à Kiev : Zelensky est déjà une entité «recherchée» en Russie et dans quelques jours, d'un point de vue juridique, son gouvernement sera totalement illégitime.

La Russie s'aligne sur la majorité mondiale

Moscou doit être pleinement conscient que de graves menaces subsistent : ce que veut l'OTANistan, c'est tester la capacité stratégique de frapper des installations militaires, manufacturières ou énergétiques russes au plus profond de la Fédération de Russie. Cela pourrait être facilement interprété comme un dernier verre de bourbon au comptoir avant que le saloon 404 ne s'embrase.

Après tout, la réponse de Moscou devra être dévastatrice, comme l'a déjà indiqué Medvedev Débranché : «Aucun d'entre eux ne pourra se cacher ni au Capitole, ni à l'Élysée, ni à Downing Street 10. Une catastrophe mondiale se produira».

Poutine, lors de son investiture, s'est montré froid, calme et posé, indifférent à toute l'incandescence hystérique à travers la sphère de l'OTANistan.

Voici les principaux éléments à retenir :

La Russie, et elle seule, déterminera son propre destin.

La Russie traversera dignement cette période difficile et marquante et sera encore plus forte, elle doit être autosuffisante et compétitive.

La principale priorité de la Russie est de protéger son peuple et de préserver ses valeurs et traditions ancestrales.

La Russie est prête à renforcer ses bonnes relations avec tous les pays et avec la majorité mondiale.

La Russie continuera à travailler avec ses partenaires à la formation d'un ordre mondial multipolaire.

La Russie ne rejette pas le dialogue avec l'Occident, elle est prête à dialoguer sur la sécurité et la stabilité stratégique, mais seulement sur un pied d'égalité.

Tout cela est extrêmement rationnel. Le problème, c'est que l'autre partie est extrêmement irrationnelle.

Quoi qu'il en soit, un nouveau gouvernement russe sera en place dans quelques jours. Le nouveau Premier ministre sera nommé par le président après que la Douma aura approuvé sa candidature.

Le nouveau chef de cabinet doit proposer au président et à la Douma des candidats aux postes de vice-Premier ministre et de ministres – à l'exception des chefs du bloc de sécurité et du ministère des Affaires étrangères.

Les chefs du ministère de la Défense, du FSB, du ministère de l'Intérieur, du ministère de la Justice, du ministère des Situations d'urgence et du ministère des Affaires étrangères seront nommés par le président après consultation du Conseil de la Fédération.

Toutes les candidatures ministérielles seront soumises et examinées avant le 15 mai.

Et tout cela se fera avant la réunion clé : Poutine et Xi face à face à Pékin le 17 mai. Tout sera en jeu et sur la table. Une nouvelle ère s'ouvrira alors, qui tracera la voie vers le sommet BRICS+ d'octobre prochain à Kazan, et les initiatives multipolaires qui en découleront.

Les laquais de l'OTANistan resteront hébétés, confus – et hystériques. Et alors ? Les laquais manquent de profondeur stratégique, ils se contentent de se vautrer dans les eaux peu profondes de l'insignifiance.

Pepe Escobar

source : Strategic Culture Foundation

L'histoire de Deux Souverains, d'un Laquais et d'une Nounou (reseauinternational.net)
#5
Histoire / La narration du 7 octobre cont...
Last post by JacquesL - 09 Mai 2024, 10:18:29 AM
La narration du 7 octobre contredite par l'Histoire



Nous reproduisons le texte d'une conférence donnée le 4 mai à Boulogne-sur-mer. Thierry Meyssan y explique que le conflit actuel en Palestine n'est pas imputable aux populations arabes et juives. Il a été organisé, dès 1915, par la puissance coloniale avec l'idée que jamais le ou les États à venir ne devaient parvenir à assurer leur sécurité. À leur insu et à leurs dépens, les Palestiniens et les Israéliens, en jouant l'opération du 7 octobre et sa réplique, ne font que mettre en œuvre cette politique. En ne parvenant pas à arrêter le nettoyage ethnique des Gazaouis, les Anglo-Saxons ne manifestent pas leur insensibilité, mais le fait qu'ils considèrent les massacres comme de simples variables d'ajustement.


*
par Thierry Meyssan

Bien que les massacres au Soudan et au Congo soient beaucoup plus meurtriers qu'en Palestine, c'est de ces derniers dont je vais vous parler aujourd'hui. En effet, c'est la première fois que l'on assiste, en direct sur nos téléphones portables, à un nettoyage ethnique. Je voudrais revenir sur diverses informations que j'ai déjà traitées dans divers articles, mais que, manifestement, certains médias ne veulent pas intégrer à leurs analyses. Je voudrais vous dire qu'il n'y a pas de fatalité communautaire : ce conflit n'a pas été provoqué par les populations de Palestine, qu'elles soient juives, chrétiennes ou musulmanes, mais par des puissances extérieures qui, depuis un siècle ont souhaité qu'elles ne connaissent jamais la paix.

La création d'Israël par les Britanniques

Pour me faire comprendre, je vais, avant toute chose, vous parler du Royaume-Uni. Vous avez assisté au couronnement du roi Charles III. Vous vous souvenez qu'au milieu de la cérémonie, il a ôté ses riches habits et s'est habillé d'une toile de lin. Ses pages ont dressé des paravents pour que l'assistance ne soit pas éblouie. Lorsque l'on a ôté les paravents, il était devenu roi. On lui a alors remis les symboles de son pouvoir, le sceptre et le globe. Que s'était-il passé durant ces quelques instants hors de la vue du public ? Le prince de Galles avait vu Dieu, comme Moïse devant le buisson ardent1. Cette explication vous paraît probablement saugrenue et vous vous demandez comme ses sujets peuvent croire un tel conte à dormir debout. En réalité, depuis Jacques VI, au XVIe siècle, les souverains britanniques se déclarent rois d'Israël2. C'est contre sa conception du droit divin, qu'Oliver Cromwell renversa son fils Charles et proclama le Commonwealth. Cependant le Lord Protecteur était tout aussi illuminé, il professait qu'il fallait regrouper tous les juifs en Palestine et y reconstruire le temple de Salomon3. En définitive, les dynasties se succédèrent en entretenant ce mythe. Elles ont adopté divers rites et en ont imposés d'autres à leurs sujets, comme la circoncision juive, pratiquée d'office dans les maternités au XXe siècle sur tous les nouveau-nés mâles du Royaume à leur naissance.

Deux ans avant la déclaration Balfour (1917) qui annonça la création d'un foyer national juif en Palestine, un diplomate juif et futur ministre des Affaires étrangères, Lord Herbert Samuel, rédigea un mémorandum sur le Futur de la Palestine (1915). Il y plaidait pour un État juif qui permettrait de placer toute la diaspora au service de l'Empire. Un peu plus tard, il précisa que ce nouvel État ne devrait jamais pouvoir seul assurer sa sécurité afin d'être éternellement dépendant de la Couronne d'Angleterre. C'est très exactement ce à quoi nous assistons aujourd'hui. C'est le sort qui a maudit la population de Palestine.

La déclaration de Lord Arthur Balfour a été suivie des 14 points du président états-unien Woodrow Wilson. Il y décrit les objectifs atteints par son pays durant la Première Guerre mondiale. Le point 12 est étrangement rédigé, mais lors de la Conférence de Paris qui rédigea le Traité de Versailles, il précisa par écrit ce qu'il fallait comprendre : la création de l'État d'Israël en Palestine (et du Kurdistan en Turquie). La Guerre mondiale avait provoqué un rééquilibrage des forces, de sorte que désormais, Washington travaillait aux côtés de Londres dans la défense d'intérêts communs.

Durant l'entre-deux-guerres, l'immigration juive dans la Palestine mandataire se passa bien. Les propriétaires terriens arabes vendirent sans problème une partie de leurs terres aux juifs. Cependant, dès 1920, des terroristes arabes assassinèrent des juifs. Parmi les assassins, Mohammed Amin al-Husseini fut condamné par les Britanniques à 10 ans de prison, mais ils ne les lui firent jamais exécuter. Bien au contraire, Lord Herbert Samuel (celui qui avait écrit qu'il ne devait jamais avoir de sécurité en Palestine), qui était devenu le haut-commissaire britannique en Palestine, le gracia et le nomma grand mufti de Jérusalem, prétendument pour maintenir un équilibre entre les deux grandes familles locales.

Survint un salafiste (c'est-à-dire un musulman souhaitant vivre comme les compagnons du Prophète au VIIe siècle), Izz al-Din al-Qassam, qui avait déjà organisé une révolte contre les Français en Syrie et qui devint imam à Haïfa. Il décida le djihad, non pas contre l'occupant britannique, mais contre les immigrés juifs. Il s'en suivit divers attentats et pogroms de juifs. Pour maintenir la paix civile, les Britanniques tuèrent al-Qassam, ce personnage a donné son nom aux actuelles Brigades al-Qassam du Hamas.

La mort d'al-Qassam n'avait rien résolu du tout. Les Britanniques, fidèles à leur technique coloniale du «Diviser pour régner», ont toujours développé d'une main ce qu'ils combattaient de l'autre. En 1936, Lord Willam Peel, à la tête d'une commission officielle assura que l'on ne pourrait rétablir la paix qu'en séparant les populations arabes et juives en deux États distincts. C'est ce que l'on appelle aujourd'hui la «solution à deux États».

Durant la Seconde Guerre mondiale le grand mufti de Jérusalem est devenu l'allié du chancelier Adolf Hitler. Il a notamment levé les musulmans des Balkans pour les engager dans la SS et a soutenu la «solution finale de la question juive». De leur côté, les fascistes juifs (les «sionistes révisionnistes») de l'Ukrainien Vladimir Jabotinsky, combattirent aux côtés de l'Axe contre les Britanniques. Les sionistes quant à eux, se battirent aux côtés des Alliés tout en contestant les limites que les Britanniques imposèrent en théorie à l'immigration juive ; en théorie seulement.


L'historien fasciste Benzion Netanyahou et son fils, Benjamin Netanyahou.
Source : Office du Premier ministre

Ils se réunirent en mai 1942 à l'hôtel Baltimore de New York, sous la présidence de David Ben Gourion. Ils fixèrent les principes du futur État d'Israël. Jusqu'à présent, on nous a assuré que Ben Gourion était un homme de bonne volonté. Or, il avait été le compagnon de Jabotinsky durant l'entre-deux-guerres et s'était prononcé pour le nettoyage ethnique de la Palestine. Un livre, paru hébreu en Israël il y a deux semaines et publié par une grande maison d'édition, assure qu'il était tenu au courant des négociations du Hongrois Rezső Kasztner avec Heinrich Himmler et Adolf Eichmann qui durèrent jusqu'à la chute du Reich. Kasztner prétendait acheter la fuite d'un million de juifs hongrois. En réalité, il n'a sauvé que sa famille et ses amis. Surtout, il a extorqué 8,5 millions de francs suisses en or (une somme colossale à l'époque) aux familles juives riches de Hongrie leur faisant accroire à une possible fuite4. Si les documents cités dans ce livre sont exacts, David Ben Gourion serait lui aussi un escroc, ayant trompé son propre peuple.

Les Nations unies proposèrent :
  • de ne pas diviser la Palestine (et non pas la «solution Peel à deux États») ;
  • d'instaurer un régime républicain, démocratique et représentatif ;
  • de garantir les cultures des différentes minorités ;
  • de garantir la liberté religieuse des juifs, des chrétiens et des musulmans.

Les conférences et négociations se succédèrent en vain. Le 29 novembre 1947, l'Assemblée générale des Nations unies (qui ne comprend alors que 56 États membres) approuve le plan de partage élaboré par une commission spéciale5. Il est immédiatement rejeté par tous les pays arabes.

Le 14 mai 1948 (c'est-à-dire deux mois et demi avant la fin du mandat britannique), David Ben Gourion coupa court aux discussions et proclama unilatéralement l'indépendance de l'État d'Israël. Le lendemain de ce coup de force, alors que les 100 000 soldats britanniques commençaient à se retirer, l'Égypte, la Jordanie, l'Irak, la Syrie, le Liban, l'Arabie saoudite et le Yémen du Nord envoyèrent leurs troupes pour défendre les arabes de Palestine. La confrérie égyptienne des Frères musulmans envoya également un groupe de combattants, sous le commandement de Saïd Ramadan (gendre du fondateur Hassan el-Banna et père de Tariq Ramadan), se joindre à eux. Cependant, à ce moment-là, aucun de ces pays ne disposait d'armée digne de ce nom. Elles sont rapidement défaites. Le mythe de l'invincibilité de Tsahal est né.

Or, ainsi que me l'a raconté mon ami libanais Hassan Hamade, cette narration est mensongère. En réalité, les chefs d'État arabes étaient déjà acquis à Israël et les juifs n'étaient pas plus vaillants que les arabes. Ainsi l'émir Majid Arslan, qui était le ministre de la Défense libanais, a conduit ses troupes sans rencontrer grande résistance jusqu'à Bethléem, qu'il a libéré. Le président libanais, Béchara el-Khoury, lui ordonna immédiatement d'abandonner le champ de bataille, ce qu'il refusa de faire. Il le destitua, mais celui-ci continua la guerre en tant que simple officier. En définitive, ses troupes ne furent pas vaincues par les juifs de Palestine, mais par l'armée «jordanienne» commandée par un général britannique, John Bagot Glubb (dit «Glubb Pacha») et une centaine d'officiers britanniques. En réalité, la Jordanie n'avait aucun soldat, mais la Légion arabe composée par les Britanniques durant la Seconde Guerre mondiale, avait le premier jour de la guerre changé de nom en «armée jordanienne», tout en conservant ses officiers britanniques. Ce sont les Anglais et les Jordaniens qui ont sauvé Israël dès sa création, comme ils viennent de le sauver à nouveau lorsque l'Iran l'a attaqué le mois dernier. Cette guerre n'était pas une tentative d'écraser Israël, mais la première manifestation du sionisme arabe.

Les Nations unies, inquiètes de ces développements dépêchèrent un envoyé spécial, le Suédois Folke Bernadotte, pour récupérer la situation après le coup de force israélien et la guerre israélo-arabe. Dès son arrivée, il comprend que la Commission spéciale qui a élaboré le plan de partage ignorait les réalités démographiques : les Israéliens revendiquent un territoire disproportionné à leur nombre et bénéficient du soutien de gouvernements arabes sionistes qui ont d'abord prétendu jouer les bons offices et ensuite mener une guerre.

Le 17 septembre 1948, les «sionnites révisionnistes» (c'est-à-dire les fascistes juifs) assassinent Folke Bernadotte et le chef des observateurs de l'ONU, le colonel français André Serot. Mon grand-père maternel, Pierre Gaïsset, se trouvait dans la voiture suivante. Il n'a pas été blessé et a remplacé le colonel Serot dans ses fonctions. L'assassin, Yehoshua Cohen, ne sera pas inquiété. Il deviendra deux ans plus tard, le garde du corps attitré du Premier ministre David Ben Gourion. Le chef des «sionnites révisionnistes», Yitzhak Shamir, est immédiatement nommé à la tête d'un département du Mossad. Il mènera des actions secrètes pour le compte du Royaume-Uni et des États-Unis durant toute la Guerre froide, du Guatemala au Congo, puis il deviendra Premier ministre (1983-84 et 1986-92).

Le 29 novembre 1948, le gouvernement Ben Gourion, qui prétend rechercher les assassins de Folke Bernadotte et d'André Serot, dépose une demande d'adhésion aux Nations unies assortie d'une lettre déclarant «que l'État d'Israël accepte par la présente, sans réserve aucune, les obligations découlant de la charte des Nations unies et qu'il s'engage à les observer du jour où il deviendra Membre des Nations unies». Convaincue, le 11 mai 1949, l'Assemblée générale des Nations unies accepte6. Plusieurs États demandent aujourd'hui, au vu du non respect systématique par Israël de son engagement, que son adhésion soit «suspendue».

L'opération «Déluge d'al-Aqsa»

Venons-en à la période actuelle. Le 7 octobre 2022, la Résistance palestinienne, à l'initiative du Hamas, a lancé une vaste opération contre une base militaire israélienne et également contre des civils. En droit international, les arabes de Palestine forment une «population occupée», au sens des Conventions de Genève Ils ont donc le droit d'attaquer Israël. Cependant, ils ne peuvent attaquer que des cibles militaires, pas des Kibboutz, ni des raves. Le but de l'opération était de faire des prisonniers militaires, et éventuellement aussi des otages civils, afin de négocier la libération des otages palestiniens en Israël, c'est-à-dire des prisonniers administratifs. On ignore le nombre de prisonniers et d'otages qu'ils ont pris, et encore plus la répartition des civils et des militaires. Selon le Hamas, plus de 30 officiers seraient retenus.

Cette opération, «Déluge d'al-Aqsa», a été préparée durant les trois dernières années au vu et au de tous7. Des centaines de kilomètres de tunnels ont été creusés au moyen de tunneliers qui n'ont pu entrer à Gaza qu'avec l'approbation des douanes israéliennes. Au moins 1 million de mètres cubes de terre et de gravois ont dû être évacués sous les yeux des services de sécurité israéliens. Plusieurs camps d'entraînement ont été construits et des entrainements de deltaplane ont été réalisés. Non seulement les services de Renseignement israéliens ont observé tout cela, mais d'autres puissances aussi, comme l'Égypte et les États-Unis. De très nombreux rapports ont été envoyés au Premier ministre, Benjamin Netanyahou. Pourtant, celui-ci n'a pas réagi. Pire, il a révoqué son ministre de la Défense, le général Yoav Galland, en août 2023, parce que celui-ci se plaignait de cette absence de réaction en conseil des ministres. Cependant, compte tenu des réactions du public à ce limogeage, il préféra le réintégrer plutôt que d'avoir à en expliquer le motif.


Israël a accusé le journaliste qui a publié des photographies du 7 ocotbre, bien avant
que les services de sécurité n'interviennent, d'être un membre du Hamas.

Les différentes factions palestiniennes (Jihad islamique, FPLP et Initiative nationale) ont été réveillées par le Hamas à 4h30 pour participer à une opération débutant à 6h30 (c'est-à-dire avant le lever du soleil). Elle a débuté par la destruction de tous les robots de surveillance du Mur de séparation. Donc, dès 6h30, l'alarme était donnée. À 8h00, les agences de presse du monde entier commençaient à diffuser des images de l'attaque8. Pourtant, les forces de sécurité israéliennes ne sont pas intervenues avant 9h45.

Dès le début de leur intervention, les Forces de Défense israéliennes (FDI) ont appliqué la «directive Hannibal» ; une instruction qui ordonne de tuer ses propres militaires plutôt que de les voir faits prisonniers par l'adversaire. Les chiffres des victimes israéliennes diffusées par le gouvernement israélien ne distinguent pas celles qui sont imputables aux attaquants de celles qui le sont aux défenseurs. Identiquement, le gouvernement israélien a fait état d'exactions que des combattants n'ont en principe pas le temps de perpétrer durant une attaque surprise. La Mauricienne Pramila Patten, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les violences sexuelles, a auditionné les victimes et les témoins de l'opération Déluge d'al-Aqsa. Elle a conclu que quelques exactions sexuelles ont pu être commises, mais que les accusations les plus graves (notamment la castration de soldats) n'étaient pas crédibles9. Les rapports de décapitation de bébés ont été retirés après une enquête d'Al-Jazeera.

L'opposition israélienne se refuse pour le moment à aborder la question du rôle éventuel du Premier ministre dans l'organisation de cette opération. Elle doit pourtant être posée : Benjamin Netanyahou est le fils du fasciste Benzion Netanyahou, secrétaire particulier de Vladimir Jabotinsky (l'allié de Benito Mussolini, mort au début de la Seconde Guerre mondiale). Il a toujours exprimé son admiration pour ces deux hommes.

Benjamin Netanyahou a toujours soutenu le Hamas, comme un allié tactique permettant de combattre le Fateh de Yasser Arafat. Or, jusqu'en 2017, le Hamas s'affichait comme la «branche palestinienne de la Confrérie des Frères musulmans». Cette organisation a été restructurée en 1949 par les services secrets britanniques sur le modèle de la Grande Loge Unie d'Angleterre10. En 1950, elle a été intégrée au dispositif anglo-saxon de la Guerre froide. C'est à ce moment-là que Sayyed Qutob, le théoricien du jihad, en est devenu la vedette. Certes, en 2017, des gazaouis qui souhaitaient défendre leur pays y ont adhéré, mais ils ont réclamé que le Hamas rompe avec les Frères musulmans et les Britanniques. En définitive, les deux courants ont coexisté11. Le 19 octobre 2022, le président syrien, Bachar al-Assad a reçu Khalil Hayya, leader du courant révolutionnaire du Hamas. Mais il a refusé de recevoir Ismaël Haniyeh et Khaled Mechaal, leaders du courant frériste du Hamas12. D'un point de vue arabe, il n'y a donc pas un Hamas, mais deux. En effet, durant toute la guerre en Syrie, le Hamas s'est battu aux côtés d'Al-Nosra (la branche syrienne d'Al-Qaïda), des FDI et des forces spéciales de l'OTAN, contre la République arabe syrienne. Le 9 décembre 2012, des éléments du Hamas étaient notamment venus assassiner à Yarmouk (banlieue de Damas) des leaders du Front de libération de la Palestine (FPLP), dont un de mes amis.13



Non seulement il est faux d'attribuer l'attaque du 7 octobre au seul Hamas, mais il est également faux d'ignorer qu'il y a deux Hamas. Ces mensonges permettent de présenter l'opération «Déluge d'al-Aqsa» comme un vaste pogrom antisémite, selon les mots du président Emmanuel Macron, alors qu'il s'agit d'un acte de Résistance, ainsi que l'a souligné Francesca Albanese, rapporteuse de l'Onu sur les Droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé.

Le massacre des Gazouis avec les Anglo-Saxons

Nous sommes témoins du massacre de 35 000 personnes, de la disparition sous les décombres de 13 000 autres, des graves blessures physiques de 120 000 encore. Toute personne ayant des sentiments humains ne peut qu'être horrifiée. Ceci n'a aucun rapport avec l'identité des victimes, c'est juste une question d'humanité.

Selon le Premier ministre, Benjamin Netanyahou, il s'agit juste d'une opération de police visant à arrêter les assaillants du 7 octobre, mais tout le monde a compris qu'il n'y aucun rapport entre cette attaque et l'opération israélienne actuelle. Celle-ci vise juste à rendre la vie des gazaouis insupportable jusqu'à ce qu'ils partent d'eux-mêmes. Ce programme était celui de Vladimir Jabotinsky et de son secrétaire, Benzion Netanyahou. Il avait validé par, le négociateur avec les nazis et néanmoins fondateur d'Israël, David Ben Gourion.

Tout au long de ce massacre et aujourd'hui encore, les Anglo-Saxons fournissent des armes à Israël pour le perpétrer.

Cependant, alors que des manifestations ont commencé dans des universités états-uniennes contre le sang versé et qu'elles se généralisent dans le pays puis en France, l'Administration Biden a envisagé de démettre Benjamin Netanyahou au profit du général Benny Gantz. Certes, en droit cette décision ne lui appartient pas, mais Washington a un long passé de coups d'État et de révolutions colorées. Le secrétaire d'État, Antony Blinken, l'a donc invité pour «échanger sur la situation». Benny Gantz a accepté tout en organisant une entrevue avec l'Administration Sunak durant son voyage de retour. Mais les choses se sont mal passées14 : Benny Gantz a parfaitement compris que Washington lui demandait d'arrêter le massacre, ce qu'il approuvait, mais il a tenu à informer ses interlocuteurs de sa volonté de protéger son pays en détruisant le Hamas. Ses interlocuteurs interloqués comprirent que ce n'était pas «un fils de pute, mais notre fils de pute», selon l'expression du président Franklin D. Roosevelt. Ils prévinrent immédiatement le Premier ministre britannique, Rishi Sunak. Lorsque Benny Gantz arriva à Londres rencontrer le conseiller spécial de Sécurité, Sunak s'invita à leur réunion. Il tenta d'expliquer à Benny Gantz, à son tour interloqué, qu'on ne devait pas toucher aux «fils de pute» du Hamas, parce que certains d'entre eux sont «nos fils de pute». Les Anglo-Saxons n'ont donc pas renversé Benjamin Netanyahou.


Le premier ministre britannique, Rishi Sunak, est venu dire à
Benny Gantz de ne pas toucher à notre Hamas.

Vu de Londres et de Washington, les massacres de civils sont déplorables, mais ne sont que des variables d'ajustement. Dans l'état actuel, Israël est un État indispensable. S'il était pacifié et devenait normal, il ne servirait plus à rien. Comme la République des Corsaires au XVIIIe siècle, Israël permet les plus vastes opérations de blanchiment d'argent et sert de refuge à certains des plus grands criminels de la planète.

Un responsable de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) m'a raconté avoir été serveur au bar de l'hôtel King David à Jérusalem. Un jour, il a été témoin de l'arrivée de quelques diamantaires, venus sans passer par les douanes et véhiculés sous escorte militaire. Ces hommes et quelques clients ont échangé des diamants et de l'argent liquide, puis sont repartis incognito. Ce genre de deal ne pourrait avoir lieu dans aucun autre État.


Thierry Meyssan

source : Réseau Voltaire
illustration : Derrière les paravents, le prince de Galles (protecteur des Frères musulmans), voit Dieu et devient le roi Charles III.



https://reseauinternational.net/la-narration-du-7-octobre-contredite-par-lhistoire/

#6
Afrique / Les États-Unis et la Russie s’...
Last post by JacquesL - 08 Mai 2024, 11:24:27 PM
Les États-Unis et la Russie s'affrontent au Niger

Par M.K. Bhadrakumar – Le 7 mai 2024 – Source Indian Punchline



Une telle chose ne s'est jamais produite au cours des cent dernières années, depuis que les États-Unis ont quitté l'hémisphère occidental en tant que puissance impériale : l'irruption d'un adversaire dans l'une de leurs bases militaires à l'étranger.

Une base militaire est considérée comme un territoire souverain et une entrée non autorisée constitue un affront, en particulier de la part de la Russie, une superpuissance rivale. Pourtant, Washington et Moscou minimisent la cohabitation de leur personnel militaire dans la base aérienne américaine située près de Niamey, capitale du Niger, connue sous le nom de base aérienne 101.

Dans la cacophonie de la guerre par procuration en Ukraine, on a peut-être oublié que le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, a insisté sur le fait qu'il n'y avait pas de "problème significatif" dans cette cohabitation au Niger. Austin a expliqué : « Les Russes se trouvent dans une enceinte séparée et n'ont pas accès aux forces américaines ni à notre équipement. Je me concentre toujours sur la sécurité et la protection de nos troupes. Mais pour l'instant, je ne vois pas de problème significatif en termes de protection de nos forces. »

Cette retenue inhabituelle du chef du Pentagone s'explique probablement par le fait que Washington n'est pas en mesure d'expulser les Russes maintenant que les autorités nigériennes ont annulé les accords sur le statut des forces conclus avec les États-Unis.

D'autre part, le personnel militaire russe – qui proviendrait du nouveau Corps africain comprenant l'ancien Groupe Wagner – est arrivé au Niger il y a environ trois semaines à l'invitation du gouvernement nigérien.

Washington a également dû tenir compte du fait que l'armée nigérienne, qui avait par le passé travaillé en étroite collaboration avec les États-Unis, tout en cherchant à coopérer avec la Russie, n'est pas allée aussi loin que les voisins militaires du Mali et du Burkina Faso, qui se sont tournés vers Moscou. On peut dire que c'est le signe du plan de "diversification des partenariats internationaux" du Niger qui maintient ouvertes les perspectives d'un retour des États-Unis.

Quoi qu'il en soit, Austin doit être conscient que l'impasse dans laquelle se trouvent les liens entre les États-Unis et le Niger est largement imputable à la mauvaise gestion du département d'État, qui a officiellement qualifié de "coup d'État" la prise de pouvoir par les militaires à Niamey en juillet dernier. Le Rubicon a été franchi en octobre lorsque Washington a déclenché des lois limitant le soutien et l'aide militaires qu'il peut fournir au Niger.

Cette mesure punitive ignorait que le Niger restait un partenaire et un allié clé dans une région balayée par des coups d'État ces dernières années, où les États-Unis avaient investi plus de 100 millions de dollars dans leur base d'Agadez, qui a joué un rôle essentiel dans les opérations de drones américains au Sahel, et versé des centaines de millions de dollars dans les programmes de formation de l'armée nigérienne depuis 2013.

Avec le recul, on constate que certains des putschistes ont été formés dans des académies militaires américaines. En bref, le département d'État a tout gâché. C'est après une réunion houleuse à Niamey à la mi-mars, lorsque de hauts fonctionnaires américains se sont opposés à l'arrivée attendue des forces russes, que les généraux nigériens ont décidé que c'en était assez et ont demandé le retrait des troupes américaines. Washington ne s'attendait pas à ce qu'une chose aussi extrême se produise.

Il ne fait aucun doute que les Russes (qui n'avaient même pas d'ambassade à Niamey) sont venus préparés pour le long terme. Les "formateurs" militaires russes ont même apporté avec eux un système de défense aérienne. Interrogé sur ce déploiement, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a toutefois répondu : "Nous développons des liens avec différents pays africains dans tous les domaines, y compris dans le domaine militaire. Ils s'y intéressent, nous nous y intéressons aussi. Et nous continuerons à développer nos relations avec les États africains".

La Russie profite de l'alignement des opportunités suite à une conversation téléphonique entre le chef du régime militaire nigérien, le général Abdourahamane Tiani, et le président Vladimir Poutine, le 26 mars, sur le "renforcement de la coopération en matière de sécurité". Moscou avait déjà encouragé la formation de l'Alliance des États du Sahel, un pacte de défense mutuelle créé entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso en septembre de l'année dernière, neutralisant ainsi la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui est dans l'orbite de l'Occident, et avait à un moment donné caressé l'idée d'une intervention militaire au Niger (avec le soutien de la France) pour restaurer l'ancien régime du président déchu, Mohamed Bazoum, qui est en détention.

Il est évident que le Corps d'armée russe pour l'Afrique a du pain sur la planche – un grand défi l'attend alors que Moscou assume le rôle de pourvoyeur de sécurité. Plus les États-Unis deviennent paranoïaques à l'égard du commerce extérieur de la Russie dans les conditions prévues par les sanctions, plus l'Afrique devient un partenaire important dans le plan de Moscou. Il semblerait que la Russie coordonne une stratégie de sécurité régionale en Afrique de l'Ouest.

En aval, Washington semble avoir entrepris une évaluation honnête de ce qui a mal tourné avec le Niger. La semaine dernière, la chaîne PBS a organisé une interview passionnante sur ce sujet brûlant avec Peter Pham, ancien ambassadeur américain et envoyé spécial pour la région du Sahel. L'ambassadeur Pham a fait remarquer que l'expulsion des deux bases du Niger "constituera une perte et un revers très importants".
Il a admis avec une extraordinaire candeur que "nous [les États-Unis] aurions pu être plus attentifs au fait que des vents de changement balayaient l'Afrique".

"Les élites politiques sont largement discréditées dans les pays du Sahel. Ce n'est pas parce qu'il y a un renversement de gouvernement supplémentaire que ce qui a précédé était nécessairement une démocratie à la Jefferson. Et puis, très franchement, nos amis et alliés français sont des partenaires, mais ils ont un lourd passif dans cette région. Ils font l'objet d'un malaise généralisé. L'association [avec la France] a été quelque peu entachée. Nous aurions probablement pu mieux gérer la situation en étant attentifs à ce qui se passait, à la dynamique, et en nous engageant auprès des régimes qui ont émergé... La région connaissait une crise de légitimité de l'État. Les gouvernements ne fournissaient pas les biens, les services et la protection de base à leur population. Les gens veulent de la protection, de la sécurité".

Pham a souligné : "La grande erreur que nous commettons est d'essayer de les forcer à nous choisir ou à choisir l'autre... Mais ils [la Chine et la Russie] proposent des solutions plus rapides. Nous leur disons [aux élites africaines] 'nous ou eux' très souvent. Parce qu'elles [la Russie et la Chine] peuvent fournir des solutions rapides et immédiates, la junte ou d'autres dirigeants optent facilement pour elles... À court terme, ce qu'elles fournissent à ces nouveaux régimes, aux régimes militaires, c'est une couverture de sécurité. Il s'agit de la survie du régime". (ici)

Les remarques de l'ambassadeur sont fondées. Par ailleurs, la China National Petroleum Corporation a investi près de 5 milliards de dollars dans l'industrie pétrolière du Niger et a construit un oléoduc de 2000 km de long entre le Niger, pays enclavé, et la côte atlantique du Bénin, tout en détenant deux tiers des parts dans les champs pétrolifères d'Agadem. Le mois dernier, la CNPC a signé un accord avec Niamey portant sur un prêt de 400 millions de dollars, considéré comme une "bouée de sauvetage" après que les généraux ont coupé les liens avec la France et les États-Unis. Ce prêt doit être remboursé par des livraisons de pétrole brut dans les douze mois, à un taux d'intérêt de 7 %.

Ce qui reste dans la zone grise, c'est la mesure dans laquelle la Russie et la Chine pourraient coordonner leurs actions. Mais cela relève du domaine de la géopolitique. Les intérêts de la Russie sur la côte ouest de l'Afrique semblent résider dans la conclusion de pactes militaires, diplomatiques et économiques avec les dirigeants de ces nations en échange d'un accès stratégique à l'océan Atlantique. Et, bien sûr, à l'est, le Niger et le Tchad bordent le Soudan, où la Russie cherche à établir une base sous-marine dans la mer Rouge. Cette situation a de profondes implications géopolitiques.

Il est significatif que, dans les meilleures traditions du grand jeu, l'ambassadeur Pham n'ait pas perdu son souffle pour vilipender la Russie. En revanche, le département d'État a fait savoir qu'il préparait déjà un réengagement avec le régime de Niamey. Le secrétaire d'État adjoint Kurt Campbell "se rendra à Niamey dans les prochains mois pour discuter de la collaboration en cours dans des domaines d'intérêt commun".

M.K. Bhadrakumar

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

https://lesakerfrancophone.fr/les-etats-unis-et-la-russie-saffrontent-au-niger
#7
Europe / Ukraine SitRep. Manger les sem...
Last post by JacquesL - 08 Mai 2024, 11:14:09 PM
Ukraine SitRep. Manger les semences – Menaces d'intervention et réponses

Par Moon of Alabama − Le 7 mai 2024

Dima de Military Summary Channel et d'autres ont mentionné que l'armée ukrainienne a déployé sa police et ses cadets militaires sur la ligne de front.

C'est comme un agriculteur qui, lors d'une famine hivernale, mange son maïs de semence pour l'année suivante. Cela ne fera que prolonger la crise et garantira une famine encore plus grande l'hiver suivant.

D'où viendra la prochaine génération d'officiers de l'armée ukrainienne lorsque les cadets seront tous morts ?

Ces derniers jours, le chef de la minorité Démocrate à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, a laissé entendre que les troupes américaines devraient intervenir en Ukraine :

CiterDans une interview accordée à CBS News, M. Jeffries s'est dit préoccupé par le fait qu'en dépit des milliards de dollars d'aide militaire fournie par les États-Unis, si l'Ukraine ne parvient pas à remporter la victoire sur la Russie, les États-Unis pourraient être contraints d'intervenir directement dans le conflit.

Le ministre britannique des affaires étrangères, David Cameron, a invité l'Ukraine à utiliser les armes livrées par le Royaume-Uni contre le territoire russe :

CiterDavid Cameron a déclaré que l'Ukraine avait "absolument le droit" de mener des attaques à l'intérieur de la Russie avec des armes britanniques, lors de sa deuxième visite à Kiev depuis qu'il est devenu ministre des affaires étrangères.

Lord Cameron a déclaré que c'était à Kiev de décider comment utiliser les munitions fournies par la Grande-Bretagne.

"Ils défendent leur pays, ils ont été illégalement envahis par Vladimir Poutine et ils doivent prendre les mesures qui s'imposent", a-t-il déclaré.

La France aurait déployé des éléments de sa Légion étrangère en Ukraine. Le rapport fait suite aux réflexions du président français Macron sur l'envoi de troupes françaises sur le terrain en Ukraine.

Tout cela est un peu trop pour la Russie. Elle a invité l'ambassadeur britannique à se rendre à son ministère des affaires étrangères pour entendre des propos sérieux :

CiterLe ministère russe des affaires étrangères a déclaré que l'ambassadeur du Royaume-Uni à Moscou avait été "convoqué" pour le faire "réfléchir aux conséquences catastrophiques inévitables de telles mesures hostiles de la part de Londres".

La Russie a également annoncé un exercice immédiat de déploiement d'armes nucléaires tactiques :

CiterLa Russie a menacé de frapper les installations militaires britanniques et a déclaré qu'elle organiserait des exercices simulant l'utilisation d'armes nucléaires sur le champ de bataille en réponse à l'utilisation d'armes britanniques par l'Ukraine pour frapper son territoire.
...

C'est la première fois que la Russie annonce publiquement des exercices impliquant des armes nucléaires tactiques, bien que ses forces nucléaires stratégiques organisent régulièrement des exercices.

Les exercices seront organisés par le groupe sud des forces russes, qui participe également à l'opération militaire spéciale en Ukraine.

Cela devrait pour l'instant faire taire les grandes voix qui rêvent de vaincre la Russie en Ukraine.

Il n'y a aucun espoir d'y parvenir. L'armée ukrainienne comptait 600 à 700 000 soldats, peut-être même plus. Elle a été vaincue. Combien de soldats la France pourrait-elle déployer en Ukraine ? 5,000-10,000 ? Et l'ensemble de l'OTAN ? 100,000 ?

Aucune force occidentale n'est actuellement configurée et équipée pour vaincre une force concurrente proche. Vingt-cinq années de "guerre contre le terrorisme" ont laissé ces armées dans un état déplorable. Pendant la première année d'une grande guerre, leurs troupes n'auraient aucune chance de survivre. Les forces russes, qui constituent désormais une machine bien huilée dotée d'un grand nombre d'excellentes armes, les vaincraient en l'espace d'une ou deux semaines. Que se passera-t-il alors ?

Depuis février 2022, l'ancien et le nouveau président de la Russie, Vladimir Poutine, a mis en garde contre toute intervention :

CiterJe le répète : si quelqu'un a l'intention d'intervenir de l'extérieur et de créer une menace stratégique inacceptable pour la Russie, il doit savoir que nos représailles seront rapides comme l'éclair. Nous disposons pour cela d'outils dont personne d'autre ne peut se prévaloir à l'heure actuelle. Nous ne nous contenterons pas de nous vanter, nous les utiliserons si nécessaire. Et je tiens à ce que tout le monde le sache : nous avons pris toutes les décisions en la matière.

Pour ma part, je ne prends pas ces avertissements à la légère.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

https://lesakerfrancophone.fr/ukraine-sitrep-manger-les-semences-menaces-dintervention-et-reponses
#8
Politique française / Les élections françaises n’ont...
Last post by JacquesL - 08 Mai 2024, 07:24:59 PM
Les élections françaises n'ont pas été truquées...  MAIS...

Je voulais réagir à votre remarque sur le fait que les élections françaises n'ont pas été truquées, pas besoin avec la masse de blaireaux vaccinés 3 doses, selon votre opinion...
Je voulais quand même vous faire part d'une expérience personnelle à ce sujet.
Je fais partie des gens qui sont convaincus d'un truquage massif. D'ailleurs, le score réel de Macron, selon moi, est apparu deux mois après les présidentielles, quand LaRem a fait 4% aux européennes : 6% maxi, c'est le fond du panier pour Macron, en grattant à deux mains, Mais passons.

Avec ma conviction du truquage, je me suis inscrite dans une association fondée par un type appelé François qui a lancé un projet de contrôle citoyen des élections, trois mois avant l'échéance présidentielle. Assez bizarrement, je me suis retrouvée propulsée au secrétariat de l'asso, où j'ai pu apprendre deux ou trois choses du fonctionnement électoral, mais aussi sur les buts de cette association. J'ai également traité des dizaines de milliers de mails, jusqu'à 700 par jour, de gens qui manifestaient le désir d'en finir avec Macron et de reprendre les choses en main à leur niveau. Beaucoup de gens tout autant que moi convaincus d'un truquage massif. Un nombre non négligeable d'entre eux était rendu fou furieux par le sentiment de trahison et d'impuissance. Certains étaient des assesseurs politiques assermentés qui avaient été empêchés en 2017 d'accéder en Préfecture pour assumer le deuxième étage de contrôle que les élections normalement requièrent.
En plus de cet excellent poste d'observation de la société française, j'ai pu également vérifier le fonctionnement de l'association de l'intérieur.
Tout d'abord, il faut savoir que les élections sont contrôlées au niveau local par les citoyens, mais dès que les résultats sont sortis de la mairie, ils sont acheminés à la préfecture où, à ce niveau de contrôle, seuls les assesseurs des différents partis politiques sont habilités à venir vérifier le décompte des votes. Au-delà du niveau départemental, le contrôle est effectué par des juges électoraux, nommés... par le pouvoir politique (comme c'est pratique). Ensuite, au niveau national, le Conseil Constitutionnel est supposé n'annoncer le vainqueur des élections qu'une fois tous les litiges purgés. D'autres associations que la nôtre l'avaient saisi, c'est pourquoi le CC s'est EMPRESSE de désigner Macron vainqueur, avec une célérité qui, en soi, était déjà problématique, et cela sans même étudier le moindre litige porté légalement à sa connaissance (par voie d'huissier).
Une fois élu, le «président» devient inexpugnable, car les lois de la république n'ont pas, semble-t-il, prévu ce type de configuration. C'est ce qu'on a vu aux USA, où la fraude a été massive, prouvée, et pourtant sans effet sur le résultat final.
Maintenant, le plus intéressant : la remontée des votes, leur centralisation et sommation se fait à Beauvau, par un logiciel appelé EIREL. Ce n'est même pas un Intranet, c'est juste un site en ligne avec un contrôle d'accès minimal (identifiant – mot de passe), donc crackable par n'importe quel hacker un peu pointu. Le logiciel n'est, lui, contrôlé par aucune instance administrative ou indépendante, rien, walou, zéro : en ligne sur Internet, pas de contrôle. Si le moindre problème fuite, on pourra toujours accuser les « hackers russes », et évoquer l'ingérence étrangère, comme cela a été fait aux USA.
Ce qu'il faut bien comprendre ici, c'est qu'il est possible d'imposer n'importe quel résultat TOUT en garantissant la conformité avec ce qui a été relevé au niveau local : les chiffres sont ventilés pour être cohérents, mais le résultat final est hors d'atteinte. Vous pouvez trouver Macron à 16 % sur des milliers de villes et de villages, et l'avoir à 26% en décompte final. Il fait nulle part 26% sauf dans Paris 16ème, mais c'est ce que va donner son score final. Et puis, comme vous l'avez vu, on peut au besoin retirer 2.3 millions de voix à l'un des candidats, en direct au 20H, sans que ça dérange personne. Où sont-elles passées, ces voix ?
Pour l'asso, l'idée de départ était de vérifier la sommation des votes au niveau national, en gardant à l'esprit que si un écart apparaissait quelque part, il fallait pouvoir certifier les votes au niveau local afin de porter l'affaire en justice. Le contrôle des votes au niveau des mairies n'avait qu'un seul objectif : permettre d'ester en justice. C'était le principe de base de l'asso, et c'est comme ça que nous avions envisagé son activité : viser la ventilation des votes, sachant qu'il y a peu ou pas de fraudes locales, au niveau des mairies : on l'a vérifié en accédant à certains documents du Ministère de l'Intérieur (la fraude locale est totalement marginale et ne concerne que quelques milliers de voix, tout au plus).
Le problème, c'est qu'un groupe de deux bonhommes avec un profil atypique (ancien gestionnaire de fortune pour l'un) ont noyauté l'association et « repris les choses en main » avant l'échéance. A quelques semaines de l'élection, ils ont offert une solution « clef en main » pour remanier le système de comptage de l'asso. Quand notre premier système a été démantelé pour mettre en place le second, il m'apparut clairement que le nouveau système avait pour objet le comptage en local, dont on savait qu'il ne présentait pas de fraude possible, et qu'il n'était plus question de s'attaquer à la ventilation des votes au national, trop complexe. A mesure qu'apparaissait cette mouture, je recevais des messages de statisticiens professionnels (CNRS etc) qui proposaient leur aide. Je mettais leur candidature de côté pour le Bureau, mais toutes ces compétences étaient systématique écartées. C'est là que j'ai commencé à flairer un flan.
De mon côté, j'ai mis à contribution les moyens humains de l'asso et les compétences des juristes qui y adhéraient pour proposer une saisine de la justice afin d'imposer un contrôle citoyen du logiciel EIREL. J'ai trouvé les autorités compétentes que nous pouvions sommer de contrôler EIREL, et d'autres auxquelles nous pouvions faire appel (sécurité intérieure, militaires...). J'ai fait valoir au bureau de l'association que cela rentrait dans son objet, et que c'était un coup de pute que nous pouvions jouer à la dernière minute. Nous pouvions le faire, nous pouvions saisir une ou plusieurs autorités pour forcer l'accès à la sommation des votes. C'était au minimum une bonne idée, avec des dizaines de milliers d'inscrits, nous étions fondés à faire la demande. Cette idée aurait dû être examinée avec soin par le bureau de l'association, mais ce n'est pas ce qu'il s'est passé : ils m'ont foutue à la porte le jour même, et ont coupé tous mes codes d'accès aux mails de l'asso, les téléphones, groupes Telegram etc. J'ai été écartée comme une malpropre. Apparemment je suis arrivée sur un continent tabou, le genre d'endroit où personne n'est censé atterrir.
C'est pour ça que j'ai acquis une profonde conviction de truquage : on a volontairement sabordé l'association pour qu'elle ne fasse pas ce qu'elle aurait dû faire : contrôler la ventilation des votes, contrôler l'activité d'EIREL. Rien de cela n'a été fait, et Macron a été élu triomphalement. La bonne blague.
Au lendemain des élections, je me suis quand même amusée à recompter moi-même les résultats affichés par les mairies des 75 premières villes de France (selon l'ordre de l'INSEE), et j'ai trouvé : Mélenchon premier, Macron second, au coude à coude avec Le Pen. Seuls quelques arrondissements de Paris donnaient Macron vainqueur haut la main. Les 75 premières villes de France correspondaient je ne me souviens plus trop, à 10 ou 20% de la population générale, et les proportions données par Beauvau ne s'y reflétaient pas du tout,
Autre point intéressant à noter : les villes où il y avait des machines à voter ont TOUTES affiché des taux significatifs pour Macron, largement supérieurs au reste de la population générale, et ne correspondant jamais à la moyenne locale. En clair, les villes dotées de machines à voter sont des îlots de Macronisme, même dans des cités ouvrières ou des zones frappées par l'immigration de masse, ce qui est pour le moins bizarre.
C'est pourquoi être en colère contre les blaireaux n'est pas suffisant (NDLR : si vous limitez mes textes à ça...). Une analyse plus fine de la situation montre que les choses ne sont pas telles qu'elles sont supposées être, et certainement pas telles qu'elles paraissent.

Paul  
https://echelledejacob.blogspot.com/2023/10/les-elections-francaises-nont-pas-ete.html?m=1
#9
«Nous sommes payés pour vacciner vos enfants»: le pédiatre révèle les détails du système de Big Pharma Payola


 Dans une interview au bus « Vax-Unvax » de la défense de la santé des enfants, le Dr. Paul Thomas a exposé les incitations financières que les pédiatres reçoivent pour l'administration de vaccins, y compris des pots-de-vin allant jusqu'à 240 dollars par visite.


Par
John-Michael Dumais


Les pédiatres peuvent-ils se permettre de gérer leurs pratiques médicales sans les généreux pots-de-vin qu'ils reçoivent pour vacciner chaque enfant? 


Dr. Paul Thomas, un pédiatre formé par Dartmouth, a discuté de ce dilemme lors d'un entretien du 16 avril avec Polly Tommey sur la tournée en bus « Vax-Unvax: The People's Study » de la défense de l'enfance. 
« Vous ne pouvez pas rester en affaires si vous ne collez pas assez près au programme de vaccination des enfants (Centers for Disease Control and Prevention) » a déclaré Thomas, qui a mené une pratique générale de pédiatrie avec 15 000 patients et 33 membres du personnel. 
Thomas s'est également penché sur les risques et les inconvénients des vaccins – y compris les vaccins à ARNm COVID-19 – et l'importance de stimuler naturellement notre système immunitaire. 


«Nous perdions ... plus d'un million de dollars» 
Thomas, auteur de « The Vaccin-Friendly Plan: Dr. L'approche sûre et efficace de Paul à l'égard de l'immunité et de la santé contre la grossesse à travers l'année des adolescents de votre enfant », a donné aux parents, dans sa pratique, un choix : vacciner leurs enfants selon le calendrier du CDC, vacciner plus lentement en attendant que le système immunitaire de l'enfant se développe ou ne se vaccine pas du tout. 
Comme de plus en plus de patients refusent les vaccins, Thomas commence à remarquer l'impact financier sur sa pratique. 
Lui et son personnel ont effectué une analyse approfondie de leurs dossiers de facturation, en examinant les revenus générés par les frais d'administration des vaccins, les majorations et les primes de qualité liées aux taux de vaccination. 


A child and adult holding hands
Million Dollar Match The Battle For The Truth 


Les résultats l'ont choqué. « Nous perdions... plus d'un million de dollars de vaccins qui ont été refusés. 
Il a expliqué que les pratiques pédiatriques dépendent fortement du revenu du vaccin pour rester à flot, les frais généraux atteignant 80 %. 


« Il est très coûteux de gérer un bureau pédiatrique », a-t-il déclaré à Tommey. « Vous avez besoin de plusieurs infirmières, de plusieurs réceptionnistes, de plusieurs factureurs et de dossiers médicaux – c'est une énorme opération. » 


Trois incitations financières à l'octroi de vaccins 


Les pédiatres reçoivent plusieurs types d'incitations financières pour l'administration des vaccins. 
Le premier est les frais d'administration, que Thomas a décrits comme un « Merci d'avoir donné le coup de feu ». Il a estimé que les pédiatres reçoivent généralement environ 40 dollars pour le premier antigène et 20 pour chaque antigène suivant. 
« Disons simplement une visite de deux mois, il y a trois DPTinjections de CD, trois antigènes, il y a trois injections, trois antigènes », a-t-il dit à Tommey, plus « Hib [Haemophilus influenzae type b, Prevnar [pneumococcal, Hep B [hépatite B, polio, rota [rotavirus) » 


La deuxième façon pour les pédiatres de bénéficier des vaccins est une petite marge sur le coût des vaccins eux-mêmes, bien que Thomas ait noté que ce n'est pas une source significative de revenus. 
La troisième et la plus forte incitation financière est celle des primes de qualité liées aux taux de vaccination. Les compagnies d'assurance offrent des primes aux pédiatres pour satisfaire à certains critères de référence, généralement environ 80 % des patients qui sont complètement vaccinés avant l'âge de 2 ans. 
« J'ai un rabais de 10 à 15 % sur ces unités de valeur relative – qui sont attribuées », a-t-il déclaré, décrivant le système de points utilisé pour calculer les remboursements aux médecins. 
Avec le taux de vaccination de sa pratique à peine 1%, Thomas risquait de perdre jusqu'à 15 % de ses revenus globaux. 
« Vraiment, cela signifie effectivement qu'une pratique pédiatrique ne peut pas survivre en utilisant l'assurance sans faire la plupart des vaccins, sinon tous », a-t-il déclaré. « Et je pense que cela explique que les aveugles – [pourquoi les médecins) n'oseront pas et ne diront pas le fait que ces vaccins causent beaucoup de mal. » 


Problèmes neurodéveloppementaux «clairement liés aux vaccins»
https://childrenshealthdefense.org/defender/pediatricians-paid-vaccinate-children-pharma-payment-scheme-dr-paul-thomas/


Tommey asked about sudden infant death syndrome (SIDS).
"When you hear the word syndrome, it means we don't know what it is ... [or] what causes it," Thomas said. "But we actually have a pretty good clue."
Thomas said six studies examined the correlation between SIDS cases and vaccines. "In one data set, 97% were in the first 10 days after the vaccine. Only 3% were in the subsequent 10 days," he said.
Other studies showed similar patterns, with 75-90% of SIDS deaths occurring within the first week after vaccination, he said.
Thomas also highlighted the increased risk of neurodevelopmental disorders, allergies and autoimmune diseases in vaccinated children.
"We know without a doubt that things like neurodevelopmental concerns, learning disabilities, ADD, ADHD [attention-deficit/hyperactivity disorder], autism [are] clearly linked to vaccines," he stated. "The more you vaccinate, the more likely you are to have these problems."
Vaccinated children are more prone to infections and illness compared to their unvaccinated peers, according to Thomas, who published a study comparing the health outcomes of each group.
"It's the vaccinated who get more ear infections, more sinus infections, more lung infections," he said. "Any kind of infection you look at, the vaccinated get more."

"The Wuhan Cover-Up" by Robert F. Kennedy Jr.
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'Healthy adults just "Boom!" — dropping dead'
The risks associated with vaccines extend beyond childhood. Thomas drew attention to the recent phenomenon of "Sudden Adult Death Syndrome" (SADS) following the COVID-19 vaccine rollout.
"We see it on the news, we see it on the ball fields: healthy adults just 'Boom!' — dropping dead," he said. "And that's all happened since the COVID jabs."
Thomas expressed particular concern about the mRNA technology used in COVID-19 vaccine development. He pointed out that despite decades of research, mRNA vaccines have never been proven safe or effective.
He cited previous attempts to develop mRNA vaccines for respiratory syncytial virus (RSV), which consistently failed in animal trials.
"When they got to the animal trials, they would vaccinate the rats," he said. "When they re-exposed those rats, in one study, 100% of them died."
The COVID-19 mRNA vaccines' narrow focus on the spike protein is also problematic because it causes the immune system to become "focused on just one thing," Thomas said.
"When the [viral] organism mutates, those who are vaccinated can't recognize this new mutation," he said, recalling how at a family gathering during the pandemic, it was mostly the vaccinated who contracted COVID-19.
Thomas shared a personal story about his mother's experience with pulmonary fibrosis after receiving three COVID-19 vaccines.
"After her third COVID shot, she started really running out of energy and then getting short of breath," he said. "Within a month, her lungs [had a] ground-glass appearance."
Tommey asked about the risks of vaccine shedding.
"Shedding seems to be happening, and it's been documented in studies," he said, explaining that vaccinated individuals can expose others to spike proteins through body fluids and secretions.
'We can no longer go to our doctors and say, "Fix me"'
Thomas discussed the likelihood of new pandemics being declared in the future, driven by the immense financial gains pharmaceutical companies reaped from the COVID-19 vaccines.
"They made too much money — Pfizer alone made over $100 billion," he said. "So the power that the public health machinery got to themselves with COVID has to be intoxicating to them."
In light of this, Thomas stressed the importance of personal health and natural immunity.
"We can no longer go to our doctors and say, 'Fix me,' after we've trashed our own health," he said. "So we've got to take responsibility for eating right, avoiding stress, getting adequate sleep ... [and] boosting our immune system naturally with organic produce."
Thomas also encouraged people to question public health authorities and make informed decisions about their health.
"I can no longer trust the CDC, the FDA [U.S. Food and Drug Administration], the NIH [National Institutes of Health]," he said. "Some good people work in these institutions, but the institutions themselves are captured."
Thomas said that when it comes to vaccines or a new pandemic illness, "They're the last people you want to trust."

RFK Jr. and Brian Hooker's New Book: "Vax-Unvax"
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'Vax Facts' book coming soon
Thomas shared information about his upcoming book, "Vax Facts," co-authored with his partner DeeDee Hoover. He said the book provides an easy-to-read, comprehensive guide to understanding the vaccine issue, regardless of one's current stance.
"This is going to ... allow you to really understand it in an organized, reasonable way why it makes sense now to pause" taking vaccines, Thomas said.
Tommey reminded viewers of Thomas' weekly show on CHD.TV, "Pediatric Perspectives," where he interviews pediatricians and doctors who focus on children's health.
Thomas encouraged viewers to visit his website, Kids First 4 Ever, to learn more about his work and to access coaching services for childhood vaccines and wellness.


https://childrenshealthdefense.org/defender/pediatricians-paid-vaccinate-children-pharma-payment-scheme-dr-paul-thomas/
#10
Maintenance décisive pour l'étanche : siliconer.


En toutes sorties de plein air, en raids, et à présent en jardinages, les seuls tissus qui ont tenu le coup sous fortes pluies (ou neiges mouillées), étaient siliconés.
Soit, pour les plus récents, étaient déjà siliconés à cœur en usine, après tissage, et il ne restait plus à traiter que les coutures ;
Soit furent siliconés par mes soins, sur leur face externe.


L'alternative du passé a été la graisse à coton, gendre Barbour. C'est devenu quasi introuvable, et très cher. Inenvisageable en dehors des vestes de chasse lourdes.


Siliconer un vêtement, une pélerine, un sac à dos, une bâche ou une tente, ce n'est jamais cher en valeur achetée, mais c'est du travail, et cela requiert de la place pour faire, et de la place abritée et aérée pour laisser sécher plusieurs jours.


Le sirop de silicone :
Il s'agit de la dissolution d'un mastic silicone transparent pour sanitaires, dans un solvant.
Le meilleur solvant, le moins cher mais le plus dangereux car fort inflammable, c'est le SP 95 que vous achetez à la pompe. Si vous êtes plus prudent ou craintif, prenez le white-spirit, que vous pouvez allonger à l'essence F, encore plus chère. Mais ce solvant plus rassurant sera bien plus long à s'évaporer.
Le mastic silicone s'achète en cartouches de 310 g dans toutes les GSB. Il vous faut un pistolet pour l'extruder en poussant le fond de la cartouche. Le meilleur modèle, en tube aluminium, est chez Lidl, certains jours par an.


Dans quel récipient touiller ?
Je prenais le bac en polyéthylène qui surmonte une boîte de paella et contenait le riz, ou qui surmontait une boîte de couscous et contenait la semoule. Environ 350 ml.


Avec quoi touiller ?
L'idéal a été une très forte petite cuiller en inox, à bout carré.


Combien de temps touiller ?
Verser d'abord le solvant, puis ajouter trois ou quatre voire cinq coups de gâchette du pistolet à cartouche. Pour moi cela faisait quelques 50 g par coup de gâchette. Minimum un quart d'heure de touillage. S'il y a trop de silicone pour la quantité de solvant, commencer quand même, avec ce qui est déjà sirop bien chargé. Vous rajouterez du solvant plus tard pour diluer le reste.


Quel pinceau utiliser ?
Les poils les plus raides possible, en grosses soies de nylon.

Sur quel support appliquer ?
Si vous avez l'espace et la protection contre les voleurs et vandales : érigez la tente, bien tendue, et badigeonnez avec un pinceau au manche assez long pour atteindre le sommet le plus plat. La laisser ensuite ainsi pendant 5 jours avant de remballer pour partir.


Dans tous les autres cas, il vous une ou plusieurs tables de travail, aussi grandes que possible. Et il vous faut vous abriter des friponneries du vent. Vous devrez protéger votre table par un carton aussi grand qu'elle.


Quand vous siliconez un vêtement, par exemple un anorak, ou un pantalon, vous ne pourrez achever qu'une seule face à la fois, puis la laisser sécher et réticuler avant de replier, sinon deux faces traitées vont se coller entre elles. Une bonne organisation est qu'en une session vous siliconez une seule face de plusieurs vêtements, et vous terminerez chacun dans une deuxième voire une troisième session. Les manches et les capuchons exigent...


Caveat : évitez les surépaisseurs, brossez et étalez jusqu'à ce qu'il ne reste plus de sirop en surface, seulement le tissu imprégné, qui a changé de couleur, qui est devenu plus sombre et coloré. Eventuellement frottez la surépaisseur avec une manche ou un capuchon pas encore traités.
Quelle serait la sanction d'une surépaisseur oubliée ? Le sirop dont le solvant s'évapore donne une mousse, blanche, ou si vous préférez, un gel désolvanté. Cette tache blanche est disgracieuse ; on la rend invisible en réappliquant du sirop silicone, qui rebouchera les pores.


Dans quoi mettre le pinceau entre deux travaux ?
Dans un petit pot de kérosène (pétrole lampant) : il est bien moins volatil que le white. Et vous recouvrez avec un sachet plastique, ou autre moyen. A placer là où vous ne le renverserez pas accidentellement...


Quand faut-il plusieurs couches de siliconage ?
Pour des vêtements épais, coton-polyester, le plus souvent militaires.
Exemple :
Parkas de la Bundeswehr, très longues, très costaudes, et perméables,
smock coupe-vent de l'armée britannique (SAS),
combat-jacket britannique...
Sur la housse de pulka, sur la toile supérieure de mon kayak : deux couches.


Dans l'immense majorité des cas, avec des tissus minces pour grand public, une seule couche suffit à transfigurer le vêtement. En gros vous obtenez le service d'un item cinq fois plus cher, certifié haute montagne. C'est applicable aussi à des colaminés Gore-Tex : ils cessent de décevoir sous la pluie.


Assurément le poids du vêtement ou du sac a augmenté, quand vous le pesez au sec chez vous avant le départ. Mais il n'augmentera plus dans le maudit mauvais temps, quand tout est devenu difficile et glissant, et vos gestes mal assurés à cause du froid, car il ne prendra pas d'eau, or cette prise de poids d'eau évitée est sans commune mesure avec le poids du silicone protecteur. La sécurité globale a nettement progressé.


L'immense majorité des tentes légères vendues au grand public, à mince enduction polyuréthane, exigent un siliconage de la face externe, pour réellement remplir leur usage sous un vrai orage.


Pollution aérienne ?
Certes. Les forêts aussi évaporent des terpènes, qui jouent un rôle crucial pour nucléer les nuages et faciliter les pluies. Et l'oxydation photochimique dans l'atmosphère résout bien des faux problèmes.