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CiterL'ordre international libéral se désagrège lentement – (archivé)
Son effondrement pourrait être soudain et irréversible
Depuis des années, l'ordre qui régit l'économie mondiale depuis la Seconde Guerre mondiale s'érode. Aujourd'hui, il est proche de l'effondrement. Un nombre inquiétant d'éléments pourrait déclencher une descente dans l'anarchie, où la loi du plus fort s'impose et où la guerre redevient le recours des grandes puissances. Même s'il n'y a pas de conflit, l'effet sur l'économie d'un effondrement des normes pourrait être rapide et brutal.
CiterComme nous le signalons, la désintégration de l'ancien ordre est visible partout. Les sanctions sont quatre fois plus nombreuses que dans les années 1990 ; l'Amérique a récemment imposé des sanctions "secondaires" aux entités qui soutiennent les armées russes. Une guerre des subventions est en cours, les pays cherchant à copier les vastes aides publiques accordées par la Chine et les États-Unis à l'industrie verte. Bien que le dollar reste dominant et que les économies émergentes soient plus résistantes, les flux de capitaux mondiaux commencent à se fragmenter, comme l'explique notre rapport spécial.
Les institutions qui protégeaient l'ancien système ont déjà disparu ou perdent rapidement leur crédibilité. L'Organisation mondiale du commerce fêtera ses 30 ans l'année prochaine, mais elle aura passé plus de cinq ans dans l'impasse, en raison de la négligence des États-Unis. Le FMI est en proie à une crise d'identité, coincé entre un agenda vert et la garantie de la stabilité financière. Le Conseil de sécurité des Nations unies est paralysé. Et, comme nous le signalons, les tribunaux supranationaux tels que la Cour internationale de justice sont de plus en plus instrumentalisés par les belligérants. Le mois dernier, des politiciens américains, dont Mitch McConnell, le chef des Républicains au Sénat, ont menacé la Cour pénale internationale de sanctions si elle émettait des mandats d'arrêt à l'encontre des dirigeants d'Israël, qui est également accusé de génocide par l'Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice.
CiterMalheureusement, l'histoire montre que des effondrements profonds et chaotiques sont possibles et peuvent survenir soudainement une fois le déclin amorcé. La première guerre mondiale a mis fin à un âge d'or de la mondialisation que beaucoup, à l'époque, pensaient éternel. Au début des années 1930, après le début de la dépression et les droits de douane Smoot-Hawley, les importations américaines ont chuté de 40 % en l'espace de deux ans. En août 1971, Richard Nixon a suspendu de manière inattendue la convertibilité des dollars en or ; 19 mois plus tard seulement, le système de taux de change fixes de Bretton Woods s'est effondré.
CiterIl s'agit de la toute première enquête définissant les caractéristiques et les convictions d'une élite de 1 %, qui est à l'origine des dysfonctionnements politiques de l'Amérique d'aujourd'hui.
CiterLes États-Unis disposent d'une classe d'élite riche et partisane qui est non seulement immunisée et insensible aux problèmes de ses concitoyens, mais aussi extrêmement confiante en elle-même et désireuse de leur imposer des politiques impopulaires.
C'est la recette d'un désastre.
CiterLors de leurs deux enquêtes nationales hebdomadaires, Rasmussen et son équipe ont remarqué une anomalie. Sur environ 1 000 personnes interrogées, il y en avait toujours trois ou quatre qui étaient beaucoup plus radicales que les autres. Après plusieurs mois de recherche de ces réponses inhabituelles, M. Rasmussen s'est rendu compte qu'elles partageaient toutes trois caractéristiques.
Les réponses radicales émanaient de personnes titulaires d'un diplôme d'études supérieures (et pas seulement d'études supérieures), dont le revenu familial était supérieur à 150 000 dollars par an et qui vivaient dans de grandes villes (plus de 10 000 personnes par code postal).
CiterCharles Murray, dans son ouvrage classique "Coming Apart", a analysé les codes postaux et a prouvé que les diplômés de la "sale douzaine" d'universités décrites par Rasmussen vivent, travaillent et se divertissent dans les mêmes codes postaux. Ils forment un groupe isolé et créent une "aristocratie du pouvoir" qui ne connaît pas le reste de la population et méprise la plupart d'entre nous. Cela explique parfaitement la phrase d'Hillary Clinton sur la "bande de déplorables".
CiterSi l'Amérique veut éviter de basculer dans cette boucle de rétroaction toxique, ses élites devront sortir de leur bulle, cesser de se conformer pour se fondre dans la masse et commencer à répondre aux doléances légitimes de leurs concitoyens.
CiterLa Longhouse fait référence à la remarquable sur-correction des deux dernières générations vers des normes sociales centrées sur les besoins féminins et les méthodes féminines de contrôle, de direction et de modélisation du comportement.
CiterLa plupart des analyses de l'effondrement des inscriptions des hommes à l'université se concentrent sur le fait qu'il est inquiétant que ces hommes n'épousent pas les opinions politiques de l'élite.
CiterRasmussen a déclaré que ce projet a révélé le chiffre le plus effrayant qu'il ait vu en près de 35 ans d'étude de l'opinion publique. Selon ses données, 35 % de l'élite de 1 % (et 69 % de l'élite de 1 % obsédée par la politique) ont déclaré qu'ils préféreraient tricher plutôt que de perdre une élection serrée. Parmi les Américains moyens, 93 % rejettent la tricherie et acceptent la défaite lors d'une élection honnête. Seuls 7 % d'entre eux ont déclaré qu'ils seraient prêts à tricher. –Source
CiterLa Russie a également annoncé un exercice spontané de déploiement d'armes nucléaires tactiques :
La Russie a menacé de frapper les installations militaires britanniques et a déclaré qu'elle organiserait des exercices simulant l'utilisation d'armes nucléaires sur le champ de bataille en réponse à l'utilisation d'armes britanniques par l'Ukraine pour frapper son territoire.
...
C'est la première fois que la Russie annonce publiquement des exercices impliquant des armes nucléaires tactiques, bien que ses forces nucléaires stratégiques organisent régulièrement des exercices.
Les exercices seront organisés par le groupe sud des forces russes, qui participe également à l'opération militaire spéciale en Ukraine.
Cela devrait pour l'instant faire taire les grandes voix qui rêvent de vaincre la Russie en Ukraine.
Citer"Pas de bottes sur le terrain". Selon le Corriere, il s'agit de l'une des phrases clés contenues dans le projet original du document et qui sera approuvée au sommet de l'OTAN qui se tiendra à Washington du 9 au 11 juillet. La référence est faite à l'Ukraine : l'Alliance de l'Atlantique Nord n'enverra pas de soldats au combat ("no boots on the ground"). La stratégie, dictée par les Etats-Unis, ne change pas. Mais dans le même temps, les dirigeants occidentaux se préparent à un changement de rythme.
CiterSelon le journal italien Corriere della Sera, l'OTAN prévoit d'adopter une déclaration lors du sommet de juillet, qui fixera le refus d'envoyer des forces en Ukraine. "Pas de bottes sur le terrain" – selon le journal, il faut lire ce point.
Il convient de noter que l'Alliance a déclaré à plusieurs reprises qu'elle ne combattrait pas en Ukraine. Si ce point est officiellement fixé, cette approche problématisera grandement les efforts de pays tels que la France, qui n'excluent pas l'introduction de troupes.
Il convient de noter que les informations relatives à la préparation d'une déclaration officielle de l'OTAN sur la non-participation de ses troupes à la guerre en Ukraine sont apparues littéralement immédiatement après l'ultimatum de la Fédération de Russie, qui faisait allusion à l'utilisation d'armes nucléaires en cas d'entrée des troupes de l'OTAN.
En théorie, une telle déclaration n'empêcherait pas les pays de l'OTAN de déployer des troupes de manière unilatérale. Toutefois, dans ce cas, la question se pose de savoir si l'ensemble de l'Alliance viendra en aide à ce pays si la Fédération de Russie commence à frapper son territoire.
CiterLa raison d'être de la nouvelle stratégie de l'OTAN "pas de bottes sur le terrain" en Ukraine est de faire taire les "grandes gueules" belliqueuses en Occident, a déclaré à Sputnik l'analyste des relations internationales Gilbert Doctorow.
La décision de l'alliance a été conçue pour "faire taire Monsieur Macron, faire taire le premier ministre lituanien et d'autres grandes gueules qui ont appelé à l'envoi de troupes de l'OTAN en Ukraine pour sauver le régime de Kiev d'une défaite militaire imminente", a déclaré Doctorow.
Selon le journal italien Corriere della Sera, l'expression "pas de bottes sur le terrain" en Ukraine est une phrase clé contenue dans un projet de document qui devrait être approuvé par le sommet de l'OTAN à Washington, en juillet.
Citer"Nous pensons que ce qui se passe sur les campus universitaires est un spectacle secondaire. Non, c'est le spectacle principal"."Nous pensons en quelque sorte que ces choses qui se produisent, sur les campus universitaires en particulier, sont comme un spectacle secondaire – non, c'est le spectacle clé", a déclaré Karp au cours de son discours. « Parce que si nous perdons le débat intellectuel, vous ne pourrez plus jamais déployer une armée. »
"Si nous perdons le débat intellectuel, vous ne pourrez plus jamais déployer une armée. "#Palantir CEO Alex Karp at #SCSPAIExpo2024 pic.twitter.com/MwQoDlSMFw
– Palantir (@PalantirTech) 8 mai 2024
CiterM. Bolton, alors conseiller à la sécurité nationale au sein de l'administration Trump, savait que l'arrestation de Mme Meng pouvait perturber le grand événement que constituait ce sommet, un dîner entre le président Donald Trump et le dirigeant chinois Xi Jinping. Pourtant, M. Bolton, faucon antichinois de la première heure, a estimé que le risque méritait d'être pris. Le président ne savait encore rien de ses projets. Les employés de la Maison-Blanche ont par la suite débattu du sujet de savoir si M. Bolton avait informé M. Trump, ou si le plan était resté inconnu de ce dernier...
Mme Meng a été conduite au poste de police, on a relevé ses empreintes et on lui a permis de passer un coup de téléphone au seul avocat parlant le chinois que Huawei parvint à trouver en un délai réduit, un avocat spécialisé en droit des brevets. Alors que l'avocat prenait la route pour venir au poste de police, Mme Meng s'est mise à manquer d'air, ce qui a inquiété les policiers qui l'ont envoyée à l'hôpital.
Messieurs Trump et Xi étaient au même moment attablés et dégustaient un steak argentin, accompagné d'un Malbec de 2014. L'objectif du dîner était de parvenir à une trêve dans la guerre commerciale étasuno-chinoise, de plus en plus marquée. Aucun des deux hommes ne semble avoir été mis au courant de l'arrestation de Mme Meng. M. Bolton, assis à côté de M. Trump, n'en a pas fait mention.
Selon les dirigeants chinois, M. Xi a été mis au courant de cette arrestation peu de temps après, et a considéré la séquence comme trompeuse et insultante. Il venait d'accepter d'acheter davantage de denrées alimentaires et de ressources énergétiques en provenance des États-Unis.
M. Trump a questionné M. Bolton plusieurs jours plus tard, lors d'un dîner de Noël tenu à la Maison-Blanche, selon des personnes ayant assisté à la conversation. "Pourquoi avez-vous fait arrêter Meng ?" a demandé le président. "Vous saviez pourtant qu'elle est l'Ivanka Trump chinoise ?"
CiterAmerican Pravda : Assassinats du Mossad
Ron Unz — The Unz Review — 27 janvier 2020 — 27300 mots
CiterLorsque les journaux du matin ont commencé à faire mention de l'apparition d'une nouvelle maladie mystérieuse en Chine à la mi-janvier, je n'y ai guère prêté attention, absorbé que j'étais par les retombées de l'assassinat du haut dirigeant iranien et de la possibilité dangereuse d'une nouvelle guerre au Moyen-Orient. Mais les rapports ont continué de s'accumuler, et le nombre de décès s'est accru, indiquant que la maladie virale pouvait se transmettre entre humains. Les premières tentatives conventionnelles menées par la Chine en vue de contenir la propagation de la maladie semblaient échouer.
Puis, le 23 janvier, après seulement 17 décès, le gouvernement chinois a pris la décision stupéfiante de confiner et de mettre en quarantaine les onze millions d'habitants de la ville de Wuhan, un événement qui a soulevé l'attention du monde entier. Ils ont rapidement étendu cette politique aux 60 millions de Chinois habitant la province de Hubei, et peu de temps après, ont bloqué l'ensemble de l'économie nationale et confiné 700 millions de Chinois à domicile, une mesure de santé publique sans doute mille fois plus importante que toute autre jamais décidée dans l'histoire humaine. Soit les dirigeants chinois étaient devenus subitement fous, soit ils considéraient ce nouveau virus comme une menace nationale absolument mortelle, de nature à justifier un contrôle à tout prix.
CiterEn janvier, peu d'Étasuniens prêtèrent attention aux premiers rapports faisant état d'une épidémie inhabituelle dans la ville chinoise de Wuhan, dont on ne connaissait qu'à peine le nom. Loin de cela, l'attention politique était centrée sur la lutte pour la destitution de Trump et sur les retombées de notre dangereuse confrontation militaire avec l'Iran. Mais vers la fin du mois, j'ai découvert que les franges de l'Internet débordaient d'affirmations selon lesquelles la maladie était provoquée par une arme biologique chinoise accidentellement libérée du laboratoire même de Wuhan, cette théorie étant promulguée activement par Steve Bannon, ancien conseiller de Trump, ainsi que ZeroHedge, un site internet conspirationniste de droite. De fait, ces récits se sont tellement propagés dans ces cercles idéologiques que le sénateur Tom Cotton, un néoconservateur républicain de premier plan, s'est mis à la promouvoir sur Twitter et sur Foxnews, provoquant la publication d'un article dans le New York Times sur ces "théories complotistes marginales."
CiterQuelles que soient les origines de l'idée, apparaît-il plausible que l'épidémie de coronavirus ait pu découler d'une fuite accidentelle de ce laboratoire chinois ? ...
Durant le mois de janvier, les journalistes écrivant au sujet de la crise sanitaire en développement en Chine insistaient régulièrement sur le fait que la nouvelle épidémie virale s'était produite au pire moment et dans le pire lieu possibles, avec une apparition dans le nœud de transports de Wuhan juste avant les vacances du Nouvel An, alors mêmes que des centaines de millions de Chinois s'apprêtaient à rejoindre leurs lointaines familles pour les festivités, provoquant potentiellement une propagation de la maladie dans toutes les régions du pays et produisant une épidémie permanente et incontrôlable. Le gouvernement chinois a évité ce destin funeste en prenant la décision sans précédent de fermer toute l'économie chinoise et de confiner 700 millions de Chinois à domicile pendant de nombreuses semaines. Mais le résultat semble avoir été très juste, et si Wuhan était restée ouverte à peine quelques jours de plus, la Chine aurait pu avoir à subir une dévastation économique et sociale à long terme.
Une fuite accidentelle hors d'un laboratoire se serait évidemment produite de manière aléatoire dans l'agenda. Mais l'épidémie semble avoir commencé à la période de temps précisément la plus à même de provoquer des dégâts en Chine, la fenêtre de temps de dix jours, voire de trente jours, la pire possible. Comme je l'ai noté au mois de janvier, je n'ai vu aucune preuve solide du fait que le coronavirus soit une arme biologique, mais s'il l'était, l'agenda de son apparition rendrait un accident très peu probable.
CiterLaquelle des superpuissances est-elle la plus menacée par ses "élites extractives" ?
Si le virus avait été libéré de manière intentionnelle, le contexte et les motivations d'une telle attaque biologique contre la Chine ne pouvaient guère être plus évidents. Bien que nos médias peu éveillés continuent de prétendre le contraire, la taille de l'économie chinoise a dépassé la nôtre il y a plusieurs années déjà, et a continué de connaître une croissance toujours plus rapide. Les entreprises chinoises ont également pris la tête dans plusieurs technologies centrales, avec Huawei qui est devenu le principal fabricant d'équipements de télécommunications au monde, et qui domine l'important marché de la 5G. Le projet chinois des Nouvelles Routes de la Soie a menacé de réorienter le commerce mondial autour d'une masse terrestre eurasiatique interconnectée, de quoi diminuer fortement le contrôle des États-Unis par les mers. J'ai suivi de près la Chine depuis plus de quarante ans, et les tendances n'ont jamais été aussi marquées. En 2012 déjà, j'avais publié un article sous le titre provocateur : "Montée de la Chine, chute des États-Unis ?" et depuis lors je n'ai trouvé aucune raison de remettre en cause mon verdict.
CiterDurant les trois générations qui ont succédé à la seconde guerre mondiale, les États-Unis se sont maintenus comme puissance mondiale suprême sur les plans économique et technologique, et l'effondrement de l'Union soviétique il y a trente ans nous a laissé comme seule superpuissance restante, n'ayant plus à faire face à une puissance rivale militaire crédible. Un sentiment croissant de perte de ce positionnement sans défi a sans doute inspiré la rhétorique anti-chinoise de nombreuses personnalités de premier plan de l'administration Trump, qui ont lancé une importante guerre commerciale peu après avoir pris leurs fonctions. La misère et l'appauvrissement croissants affligeant de vastes sections de la population étasunienne ont naturellement amené ces électeurs à chercher un bouc émissaire, et une Chine prospère et en plein essor a constitué la cible parfaite.
Malgré le conflit économique de plus en plus marqué contre la Chine au cours des deux dernières années, je n'avais jamais envisagé la possibilité que la situation pût prendre un tournant militaire. Les Chinois avaient depuis longtemps déployé des missiles de portée intermédiaire, que de nombreux observateurs considéraient comme propres à couler nos porte-avions dans la région, et ils avaient également amélioré leur dissuasion militaire conventionnelle. Qui plus est, la Chine entretient de bonnes relations avec la Russie, qui constitue la cible d'une intense hostilité étasunienne depuis plusieurs années ; et la nouvelle série de missiles hypersoniques russes révolutionnaires a fortement réduit tout avantage stratégique des États-Unis. Aussi, une guerre conventionnelle contre la Chine apparaissait comme une entreprise absolument désespérée, cependant que les hommes d'affaires et ingénieurs chinois gagnaient constamment du terrain face à un système économique étasunien en déclin et hautement financiarisé.
Au vu de ces circonstances difficiles, une attaque de guerre biologique par les États-Unis contre la Chine pouvait apparaître comme la seule carte restant à jouer dans l'espoir de maintenir la suprématie des États-Unis. Le déni plausible permettait de minimiser les risques de représailles de la part de la Chine, et si l'attaque réussissait, le terrible coup porté à l'économie chinoise allait lui infliger un retard de plusieurs années, allant peut-être même jusqu'à déstabiliser son système social et politique. L'utilisation des médias alternatifs pour promouvoir dès le départ des théories selon lesquelles l'épidémie de coronavirus découlait d'une fuite depuis un laboratoire d'armes biologiques chinoises constituait un moyen naturel de prendre l'ascendant sur toute accusation chinoise à venir suivant ces lignes, ce qui permettait aux États-Unis de remporter la guerre de propagande internationale avant même que la Chine ait commencé à se battre.
CiterTelles étaient les pensées que j'avais à l'esprit durant la dernière semaine de janvier, après que j'ai découvert les théories circulant largement et selon lesquelles l'épidémie massive chinoise constituait une conséquence auto-infligée de ses propres recherches en matière de guerre biologique. Je ne voyais aucune preuve solide du fait que le coronavirus fût une arme biologique, mais si cela en était une, la Chine constituait certainement la victime innocente de l'attaque, sans doute menée par des éléments de l'establishment de la sécurité nationale étasunienne.
Peu de temps après, on a porté à mon attention un très long article écrit par un expatrié étasunien installé en Chine, se faisant appeler "Metallicman", et tenant de toute une gamme de croyances excentriques et peu plausibles. J'ai compris depuis longtemps que des personnalités bancales peuvent souvent tenir lieu de vecteur pour des informations importantes indisponibles par ailleurs, et cette instance en a constitué un parfait exemple. Son article dénonçait l'épidémie comme une probable attaque menée par les États-Unis, et apportait de nombreux éléments factuels que je n'avais pas considérés jusqu'alors. Comme il a autorisé la republication de son article, je l'ai fait, et son analyse longue de 15000 mots, bien qu'assez brute de forme et peu policée, a commencé à attirer un nombre considérable de lecteurs sur notre site, sans doute parce qu'il s'agissait de l'un des premiers articles rédigés en langue anglaise à suggérer que la nouvelle maladie mystérieuse était une arme biologique étasunienne. Nombre de ses arguments me sont apparus comme douteux ou rendus inutiles par les développements ultérieurs, mais plusieurs autres me sont apparus comme plutôt convaincants.
Il indiquait qu'au cours des deux années précédentes, l'économie chinoise avait déjà subi des secousses importantes à cause d'autres nouvelles maladies mystérieuses, frappant à l'époque des animaux plutôt que les humains. Durant l'année 2018, un nouveau variant de la grippe aviaire avait balayé le pays, éliminant de vastes pans de l'industrie volaillère chinoise, puis en 2019 une épidémie virale de grippe porcine avait dévasté les fermes porcines chinoises, détruisant 40 % de la source de viande intérieure du pays, et il s'était dit à grande échelle que cette épidémie de grippe porcine avait été propagée par de mystérieux drones. Mes journaux du matin n'avaient pas ignoré ces récits importants, et avaient noté que l'effondrement subi d'une grande partie de la production de nourriture intérieure chinoise pouvait constituer une bénédiction pour les fermes étasuniennes orientées vers l'exportation au plus haut de notre conflit commercial, mais je n'avais jamais examiné les implications évidentes que cela pouvait induire. Ainsi, durant trois années de suite, la Chine avait été gravement impactée par d'étranges maladies virales, la dernière étant la seule à s'être montrée mortelle pour l'humain. Ces éléments restaient purement circonstanciels, mais le schéma semblait hautement suspect.
L'auteur notait également que peu avant l'épidémie de coronavirus à Wuhan, la ville avait hébergé 300 officiers de l'armée étasunienne, venus participer aux Jeux Mondiaux Militaires, une coïncidence d'agenda des plus remarquables. Comme je l'ai indiqué à l'époque, comment les Étasuniens réagiraient-ils si 300 officiers de l'armée chinoise étaient venus pendant une durée prolongée à Chicago, et que peu après une épidémie mystérieuse et mortelle avait subitement éclaté dans la même ville ? Ici encore, les éléments sont purement circonstanciels, mais sont de nature à soulever des soupçons des plus sombres.
Les recherches scientifiques sur le coronavirus avaient déjà indiqué ses origines chez la chauve-souris, ce qui avait amené les médias à supposer que des chauve-souris vendues sur les marchés ouverts de Wuhan avaient constitué le vecteur originel de la maladie. Dans le même temps, les vagues d'accusations anti-chinoises orchestrées avaient insisté sur les recherches menées dans le laboratoire chinois sur la même source virale. Mais nous avons rapidement publié un long article écrit par Whitney Webb, journaliste d'investigation, qui apportait des preuves à la pelle établissant l'importance colossale des efforts de recherche menés par les laboratoires étasuniens en matière de guerre biologique, qui s'étaient également centrés durant des années sur les virus de la chauve-souris. Webb était à l'époque associée avec MintPress News, mais cet organisme avait étrangement refusé de publier son article, peut-être frileux d'exposer les graves accusations que cela induisait à l'encontre du gouvernement étasunien sur ce sujet colossal. Si elle n'avait pas pu publier son article sur notre plateforme, sa contribution majeure au débat public aurait pu se trouver restreinte à un lectorat très réduit.
CiterÀ peu près dans le même temps, j'ai noté une autre coïncidence des plus étranges qui n'avait soulevé aucune attention de la part de nos médias nationaux somnolents. Bien que son nom ne me dît rien, mes journaux du matin de cette fin janvier évoquaient des récits importants au sujet de l'arrestation surprise du professeur Charles Lieber, l'un des principaux scientifiques de l'Université de Harvard et président de son département de chimie, que l'on présentait parfois comme un potentiel futur Prix Nobel.
Les circonstances de cette affaire m'apparaissaient comme très bizarres. Comme de nombreux autres universitaires étasuniens de premier plan, Lieber avait noué durant des décennies des liens étroits avec la Chine en matière de recherches scientifiques, exerçant des nominations conjointes et recevant des fonds substantiels pour ses travaux. Mais voici qu'il était accusé de violations de suivi financier vis-à-vis de ses candidatures dans les dotations de fonds gouvernementaux — un délit des plus obscurs — et sur la base de ces accusations, il fut arrêté par le FBI au petit matin dans sa maison de banlieue de Lexington et emmené menottes aux poignets, encourant peut-être des années d'emprisonnements dans des prisons fédérales.
Une telle action gouvernementale à l'encontre d'un universitaire semblait presque sans précédent. Au plus haut de la Guerre Froide, de nombreux scientifiques et techniciens étasuniens furent accusés à raison d'avoir volé des secrets sur les armes nucléaires pour les livrer à Staline, mais je n'avais jamais entendu dire qu'on les avait traités de manière aussi rude, sans parler d'universitaires de la stature du professeur Lieber, qui n'était accusé que de violations techniques en matière de suivi financier. De fait, cet incident rappelait les récits de descentes pratiquées par le NKVD durant les purges soviétiques des années 1930.
Bien que Lieber fût décrit comme professeur de chimie, quelques secondes de recherches sur Google ont suffi à révéler que certains de ses travaux les plus importants avaient relevé de la virologie, dont certains portaient sur les technologies de détection de virus. Ainsi, une nouvelle épidémie virale, massive et mortelle, avait éclaté en Chine et presque simultanément, un haut universitaire étasunien présentant des liens étroits avec la Chine et une expertise en matière de virus avait subitement été arrêté par le gouvernement fédéral, et il ne se trouvait aucun média pour exprimer la moindre curiosité vis-à-vis d'un possible lien entre ces deux événements.
Je pense ne prendre que peu de risques en supposant que l'arrestation de Lieber par le FBI avait été provoquée par l'occurrence de l'épidémie de coronavirus, mais aller plus loin relève purement de la spéculation. Ceux qui accusent à présent la Chine d'avoir créé le coronavirus pourraient certainement suggérer que nos agences de renseignements ont découvert que le professeur de Harvard avait été personnellement impliqué dans cette recherche au caractère mortel. Mais je pense qu'il est bien plus probable que le professeur Lieber se soit mis à se demander si cette épidémie en Chine pouvait constituer le résultat d'une attaque biologique lancée par les États-Unis, et qu'il avait peut-être évoqué ses soupçons avec un peu trop de force, entrainant le courroux de notre establishment de sécurité nationale. L'application d'un traitement de cette rudesse à un haut scientifique de Harvard est de nature à fortement intimider tous ses collègues, qui pourraient désormais réfléchir à deux fois avant d'évoquer certaines théories controversées face à un journaliste.
CiterÀ la fin du mois de janvier, notre magazine en ligne avait publié une bonne dizaine d'articles et de posts sur l'épidémie de coronavirus, et le mois de février en a vu paraître de nombreux autres. Ces articles totalisaient des dizaines de milliers de mots et ont attiré un demi-million de mots en commentaires, constituant peut-être bien la source principale en langue anglaise d'un point de vue particulier sur l'épidémie mortelle, et ces éléments ont fini par attirer des centaines de milliers de lecteurs. Quelques semaines plus tard, le gouvernement chinois s'est mis à évoquer prudemment la possibilité que le coronavirus ait pu être apporté à Wuhan par les 300 militaires étasuniens présents dans la ville, et s'est fait lourdement attaquer par l'administration Trump pour avoir répandu de la propagande anti-étasunienne. Mais je soupçonne fortement que les Chinois avaient trouvé cette idée dans nos propres publications.
Alors que le coronavirus commençait peu à peu à se répandre en dehors des frontières de la Chine, un autre développement s'est produit, propre à multiplier mes soupçons. La plupart des premiers cas s'étaient produits exactement comme l'on pouvait s'y attendre, au sein de pays d'Asie orientale jouxtant la Chine. Mais à la fin février, l'Iran était devenu le second épicentre de l'épidémie globale. Plus surprenant encore, ses élites politiques s'étaient trouvées particulièrement frappées, avec pas moins de 10 % des membres du parlement iranien infectés, et au moins une dizaine de dirigeants et hommes politiques morts de la maladie, dont certains étaient particulièrement âgés. De fait, les activistes néo-conservateurs sur Twitter se mirent à noter avec joie que leurs ennemis honnis d'Iran tombaient désormais comme des mouches.
Examinons les implications de ces faits. La seule élite politique au monde à avoir eu à subir des pertes aussi importantes est celle de l'Iran, et cela s'est produit à un stade très précoce, avant que des flambées épidémiques se soient produites où que ce soit dans le monde en dehors de Chine. Ainsi, on voit les États-Unis assassiner le 2 janvier un haut dirigeant militaire iranien, puis à peine quelques semaines plus tard, de vastes portions de l'élite dirigeante iranienne infectées par un nouveau virus mystérieux et mortel, en tuant un grand nombre. Y a-t-il une personne dotée d'un esprit rationnel qui puisse considérer cette séquence comme une pure coïncidence ?
La guerre biologique constitue un sujet très technique, et il est fort peu probable de voir ceux qui en détiennent l'expertise faire état naïvement de leurs activités de recherches classifiées dans les pages de nos grands journaux, et ce encore moins depuis que le professeur Lieber a été emmené en prison, fers aux poignets. Je n'y connais personnellement strictement rien. Mais à la mi-mars, je suis tombé sur des commentaires extrêmement longs et détaillés au sujet de l'épidémie de coronavirus, postés sur un petit site internet par un individu auto-désigné sous le pseudo "OldMicrobiologist", affirmant être un vétéran à la retraite de la bio-défense des États-Unis. Le style et les détails des éléments qu'il a postés m'ont frappé par leur crédibilité, et après quelques recherches, j'ai conclu qu'il était très probable que l'expérience qu'il revendiquait fût bien réelle. Je me suis arrangé pour republier ses commentaires sous la forme d'un article de 3400 mots, qui a bientôt attiré un lectorat important, et 80 000 mots de commentaires supplémentaires.
Bien que l'auteur soulignât l'absence de preuves formelles, il affirmait que son expérience l'amenait à fortement soupçonner que l'épidémie de coronavirus fût bien une attaque de guerre biologique lancée par les États-Unis contre la Chine, sans doute menée par des agents entrés dans le pays sous couverture des Jeux Militaires organisés à Wuhan à la fin octobre, suivant le type d'opération de sabotage que nos agences de renseignements avaient déjà mené en d'autres lieux. Un point important sur lequel il insistait était qu'un haut taux de mortalité était souvent contre-productif pour une arme biologique, car invalider ou hospitaliser de grands nombres de personnes peut imposer des coûts économiques nettement plus élevés à un pays qu'un agent provoquant le même nombre de décès. Selon ses dires, "une maladie fortement contagieuse et peu létale est parfaite pour provoquer la ruine d'une économie," ce qui suggère que les caractéristiques apparentes du coronavirus étaient proches d'être optimales à cet égard. Les lecteurs intéressés peuvent se pencher sur son analyse et évaluer par eux-mêmes sa crédibilité et ses capacités à persuader...
L'un des aspects intriguant de la situation est que presque dès le départ, des rapports de cette étrange nouvelle épidémie en Chine ont frayé leur chemin dans les médias internationaux, qu'une vaste campagne orchestrée avait été lancée sur de nombreux sites web et plateformes de médias sociaux pour identifier la cause comme arme biochimique chinoise, libérée imprudemment dans son propre pays. Dans le même temps, l'hypothèse nettement plus plausible selon laquelle la Chine était la victime, et non l'instigatrice, ne recevait quasiment aucun soutien où que ce soit, et ne se mit à prendre forme qu'après que j'ai peu à peu localisé et republié les éléments pertinents, souvent tirés d'obscurs coins de l'Internet, et souvent postés par des anonymes. Il semblait donc que la seule partie à mener une guerre de l'information active était hostile à la Chine. L'épidémie et le lancement quasiment simultané d'une campagne de propagande aussi massive ne prouve pas nécessairement l'occurrence d'une attaque biologique, mais je pense que la séquence tend à soutenir cette théorie.
CiterMais au vu des conséquences terribles de l'évidente inaction de notre propre gouvernement, des éléments de nos agences de renseignements ont tâché de démontrer qu'ils n'étaient pas responsables de ce déclenchement. En début du mois, un récit produit par ABC News a cité quatre sources gouvernementales séparées révélant que dès la fin du mois de novembre, une unité de renseignement spécialement dédiée à la santé au sein de notre Defense Intelligence Agency avait produit un rapport prévenant qu'une épidémie incontrôlable se produisait dans la région chinoise de Wuhan, et avait largement distribué ce document au gratin de notre gouvernement, avertissant qu'il fallait mener des actions pour protéger les soldats étasuniens stationnés en Asie. Après que la nouvelle s'est éventée, un dirigeant du Pentagone a officiellement réfuté l'existence de ce rapport du mois de novembre, et divers autres dirigeants de haut niveau du gouvernement et des services de renseignement ont refusé de commenter le sujet. Mais quelques jours plus tard, la télévision israélienne a fait mention du fait que les services de renseignements étasuniens avaient au mois de novembre bel et bien partagé ce rapport au sujet de l'épidémie de Wuhan avec ses alliés de l'OTAN et avec Israël, ce qui semblait confirmer de manière indépendante la totale véracité du récit originellement produit par ABC News et ses plusieurs sources au sein du gouvernement.
Il apparaît donc que des éléments de la Defense Intelligence Agency étaient au courant de l'épidémie de virus mortel à Wuhan plus d'un mois avant que les dirigeants chinois s'en rendissent compte eux-mêmes. À moins que nos agences de renseignements aient réussi une percée en matière de technologies de précognition, je pense que cela n'a pu se produire que pour la même raison qui veut que les pyromanes soient les premiers informés des incendies à venir.
CiterL'épidémie initiale en Iran a étrangement été centrée sur la ville sainte de Qom, siège du pouvoir religieux et de l'élite politique du pays, plutôt que dans la ville de Téhéran, qui est nettement plus peuplée. Que le COVID apparût à Wuhan de manière naturelle, ou qu'il y fût libéré en raison d'un accident de laboratoire, la ville de Wuhan est distante de quelque 5500 kilomètres de Qom, si bien que cette dernière ne semble guère l'emplacement probable pour une éclosion majeure du virus juste après la première.
Au mois de mars, d'autres foyers épidémiques majeurs avaient été signalés en Italie du Nord, puis rapidement en Espagne, mais les circonstances étaient tout à fait différentes. Selon Wikipedia, quelque 300 000 Chinois vivent et travaillent dans cette région d'Italie, et quelque 150 000 Chinois résident en Espagne, et nombre de ces personnes étaient certainement revenues de leur voyage annuel pour le Nouvel An du calendrier lunaire de leur pays d'origine, apportant potentiellement le virus avec elles. En contraste, la population chinoise présente en Iran figure parmi les plus réduites au monde, dénombrée entre 5000 et 9000 personnes, et elle se trouve concentrée de manière écrasante à Téhéran plutôt qu'à Qom.
La Chine entretient des liens de commerce et d'affaires très étendus dans le monde entier, avec peut-être un million de Chinois qui résident en Afrique, et plusieurs millions d'immigrés chinois aux États-Unis et au Canada, dont nombre conservent des liens personnels étroits avec leur pays d'origine. Aussi, si un conseil d'experts internationaux en épidémiologie devaient examiner l'hypothèse d'une nouvelle épidémie à Wuhan, en Chine, et devaient prédire la ville suivante au sein de laquelle la maladie allait se propager, je soupçonne que la ville de Qom, en Iran, aurait été proche du bas de la liste. Mais après l'assassinat début janvier du général Qasem Soleimini et les frappes de représailles iraniennes contre nos bases situées dans le Moyen-Orient, un conseil de stratèges militaires aurait certainement classé les dirigeants iraniens en haut de liste des cibles des États-Unis.
Les États-Unis maintiennent depuis longtemps, en collaboration avec leur proche allié israélien, un réseau performant d'agents et d'opérateurs en Iran, qui ont réussi à mener plusieurs opérations de sabotages majeures et des assassinats de haut niveau. En comparaison avec des attaques aussi difficiles menées contre des cibles très surveillées, épandre sans se faire remarquer un virus invisible et intraçable, mais hautement contagieux dans quelque rassemblement des élites politiques du pays aurait constitué une opération très simple, surtout du fait que les résultats de l'opération ne seraient apparus que des semaines après, au fur et à mesure que les victimes tomberaient malades et que la maladie commencerait à se répandre.
Les éléments circonstanciels suggérant que les États-Unis (ou leur partenaire israélien) aient déployé le COVID contre la classe dirigeante iranienne à Qom apparaissaient tellement forts que j'ai trouvé troublant que les Iraniens eux-mêmes ne soient pas parvenus aux mêmes conclusions et n'aient pas dénoncé publiquement ce qui s'était produit. Ils pouvaient ne disposer d'aucune preuve formelle mais une telle attaque biologique aurait constitué une violation sans précédent des conventions internationales, et sans doute des allégations aussi plausibles auraient-elles été mentionnées dans les gros titres des journaux du monde entier, et soulevé une sympathie considérable de même échelle. Mais il y a quelques mois, j'ai eu la grande surprise de découvrir que les Iraniens avaient précisément dénoncé ces agissements.
Au mois de février 2021, un groupe de recherche sur les médias sociaux affilié à l'Atlantic Council, appartenant à l'establishment, a publié un gros rapport comptant 17000 mots et 54 pages, documentant et dénonçant la vaste gamme de "théories du complot" sans substance, ou supposément fausses, au sujet de l'épidémie de COVID, et consacré plusieurs pages à la présentation de ce qui était considéré comme des "mensonges" iraniens, mais que j'ai aperçues sous un jour entièrement différent. Début mars 2020, le général iranien en charge de la supervision de la défense biologique du pays avaient déjà commencé à suggérer que le COVID était une attaque biologique menée par l'Occident contre son pays et contre la Chine, et quelques jours plus tard, l'agence FARS, organe de presse iranien semi-officiel, avait cité le haut commandant du corps militaire des Gardiens de la Révolution qui avait déclaré :CiterAujourd'hui, le pays est engagé dans une bataille biologique. Nous allons l'emporter dans la lutte contre ce virus, qui pourrait être le produit d'une [attaque] biologique lancée par les États-Unis, qui s'est d'abord répandue en Chine, puis dans le reste du monde... Les États-Unis devraient savoir que s'ils ont agi ainsi, le virus va leur revenir en pleine tête.
Peu de temps après, Ali Khamenei, dirigeant suprême iranien, a adopté la même posture publique, cependant que Mahmoud Ahmadinejad, l'ancien président populiste, se faisait beaucoup remarquer sur Twitter durant plusieurs mois, dirigeant même ses accusations formelles contre Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU. Un seul de ses nombreux Tweets a provoqué des milliers de Retweets et de pouces en l'air.CiterIl apparaît clairement au monde que le coronavirus muté a été produit dans un laboratoire, fabriqué par l'entrepôt de guerre biologique appartenant aux puissances mondiales, et qu'il constitue une menace contre l'humanité plus destructrice que les autres armes qui ciblent l'humanité. @antonioguterres
La radio et la télévision iraniennes, ainsi que les services de presse internationaux du pays, ont répété ces récits, étayés politiquement par des interviews d'un ancien premier ministre malaisien. Mais la domination des États-Unis sur les médias mondiaux de langue anglaise a garanti que cette controverse internationale majeure ne soit jamais parvenue à mon attention à l'époque.
Le blocus médiatique empêchant les accusations iraniennes de parvenir au monde anglophone [et francophone, NdT...] a été d'autant plus facilité par le contrôle des États-Unis sur l'infrastructure de base de l'Internet. Un mois auparavant, la chaîne Youtube iranienne PressTV pour la Grande-Bretagne s'était fait bannir, faisant suite au bannissement de sa chaîne mondiale. Plus récemment, le gouvernement étasunien a décidé, action sans précédent, de saisir le nom de domaine Internet de PressTV, éliminant complètement tout accès à ce site Internet.
Wikipedia également est sous contrôle hostile, si bien qu'il ne faut guère se surprendre que cette source omniprésente d'informations mondiales suggère de manière très improbable que le retour au pays d'un seul homme d'affaires iranien depuis la Chine ait pu provoquer l'épidémie de Qom.
CiterDès les premiers jours de l'entrée en exercice de l'administration, des hauts dirigeants nommés par Trump avaient considéré la Chine comme adversaire géopolitique le plus formidable des États-Unis, et orchestré une politique de confrontation. Puis, entre janvier et août 2019, le département de Kadlec avait déroulé l'exercice "Crimson Contagion", mettant en jeu une épidémie hypothétique provoquée par un maladie virale respiratoire dangereuse sur le sol chinois, qui finissait par se propager jusqu'aux États-Unis, et les participants devaient se concentrer sur les mesures nécessaires afin de la contrôler dans ce pays. En tant qu'expert figurant parmi les plus éminents des États-Unis en matière de guerre biologique, Kadlec avait souligné l'efficacité unique des armes biologiques aussi loin qu'à la fin des années 1990, et nous devons le féliciter pour la prescience incroyable dont il a fait preuve en organisant un exercice épidémique viral majeur en 2019, aussi semblable que cela qui s'est produit dans le monde réel à peine quelques mois plus tard.
Avec des dirigeants nommés par Trump aussi épris de la guerre biologique, fortement hostiles à la Chine, et menant en 2019 des simulations à grande échelle des conséquences d'une épidémie virale mystérieuse dans ce même pays, il semble absolument déraisonnable d'écarter totalement la possibilité que des projets aussi extrêmement téméraires ait pu être discutés en privé, et finalement mis en œuvre, sans doute sans autorisation préalable de la part du président.
CiterBien qu'ils aient adopté une variété d'approches différentes, les trois ont soutenu ladite "hypothèse de la fuite de laboratoire", l'alternative perçue à la théorie du virus naturel. Selon cette reconstruction, on estime que le COVID aurait été accidentellement délivré par l'Institut de Virologie de Wuhan, en Chine...
L'un des livres discutés a été écrit par Jasper Becker, un journaliste britannique qui aura passé 18 ans comme correspondant à Pékin, et le paragraphe de fin de l'analyse le cite, suggérant qu'une reconnaissance par la Chine de sa responsabilité pourrait aller jusqu'à la chute du régime en place :CiterLa honte nationale pourrait signifier la fin du pouvoir pour le parti communiste chinois après soixante-dix années. Elle lancerait un séisme politique qui pourrait commencer en Chine mais s'étendrait dans le monde entier.
Le relecteur indique que Becker puise dans l'histoire pour suggérer que les réfutations actuelles de la Chine ne sont pas dignes de confiance, soulignant que durant la guerre de Corée, les Communistes chinois avaient lancé une offensive de propagande majeure, affirmant de manière mensongère que l'armée étasunienne avait fait usage d'une "guerre des germes" interdite pour attaquer l'armée chinoise :CiterC'est l'une des raisons pour lesquelles les agences de renseignements occidentales sont peu amènes à douter ou à remettre en cause les récits officiels au sujet des origines du virus et du rôle de l'institut de virologie de Wuhan... Les gouvernements chinois et soviétique, tout en poussant un récit totalement faux au sujet de leurs ennemis lançant une guerre biologique contre des civils, ont activement fait avancer leurs propres programmes de guerre des germes dans le plus grand secret.Becker, ainsi que son relecteur, affirment tous deux à raison que si un gouvernement s'est fait prendre à mentir par le passé au sujet des armes biologiques, ce qu'il affirme par la suite au sujet de l'épidémie de COVID ne peut pas être pris au sérieux.
Je suis certain que l'écrasante majorité des lecteurs ont simplement hoché la tête à la lecture de ces affirmations, et j'en aurais moi-même fait autant il y a peu de temps. Mais j'ai découvert il y a quelques mois, en enquêtant sur l'histoire de la guerre biologique étasunienne, que le récit que j'avais tranquillement accepté de la part de nos médias était en fait totalement opposé à la vérité historique. Sur la base de documents gouvernementaux déclassifiés et d'autres sources médiatiques de premier ordre, on trouve en réalité des preuves écrasantes que les Chinois avaient dit la vérité durant la guerre de Corée, cependant que nos propres réfutations étaient des mensonges. Les États-Unis avaient bel et bien fait usage de guerre biologique durant ce conflit...
Je n'ai aucun doute sur le fait que Becker était totalement sincère, et sur l'idée que ses affirmations sur cette question historique spécialisée ne relevaient que de son acceptation du narratif conventionnel des médias, et non pas d'une volonté de tromperie délibérée. Mais supposons que nous souscrivions désormais au standard qu'il a lui-même énoncé. Une fois reconnu le fait que la Chine a dit la vérité par le passé, cependant que les États-Unis avaient aussi bien fait usage d'armes biologiques proscrites que menti au sujet de leur usage, ces faits dérangeants doivent pour le moins éclairer notre propre analyse sur l'épidémie de COVID.
Peut-être bien que le COVID a été un virus naturel, et peut-être bien qu'il est sorti par accident d'un laboratoire établi à Wuhan. Mais il existe également une troisième possibilité logique, à savoir qu'il a pu être délibérément libéré dans l'une des villes les plus peuplées de Chine dans le cadre d'une attaque biologique préparée. L'épidémie de COVID s'est produite au plus haut d'un conflit international entre la Chine et les États-Unis, si bien que des éléments de notre propre gouvernement hostile en constituent les suspects les plus évidents. Aucun des trois livres n'a semblé reconnaître l'existence de cette possibilité hypothétique, ne serait-ce que pour la réfuter, un point noir énorme qui résulte peut-être des contraintes qui s'appliquent à l'industrie de la publication étasunienne.
CiterCes auteurs semblent tous deux supposer qu'il n'existe que deux scénarios possibles : un virus naturel subitement apparu à Wuhan à la fin 2019, ou une fuite accidentelle d'un agent infectieux amélioré dans la même ville. Mais une troisième possibilité existe évidemment, clairement suggérée par le centrage de Baker sur le programme de guerre biologique très actif entretenu par les États-Unis, qu'il a discuté en détail aussi bien dans son long article que dans son livre très apprécié. Nous devons absolument considérer la possibilité que l'épidémie de COVID-19 n'a pas du tout été accidentelle, mais a plutôt constitué une attaque délibérée contre la Chine, menée au moment où les tensions internationales avec les États-Unis étaient au plus haut, et suggérant donc que des éléments de notre propre appareil de sécurité en fussent les principaux suspects. Au vu des réalités de l'industrie de la publication, toute exploration sérieuse d'un tel scénario aurait sans doute empêché l'apparition des articles importants de Baker ou de Lemoine dans toute publication respectable, ce qui contribue peut-être à expliquer ce silence. Mais comme je l'ai montré dans ma longue suite d'articles de la Pravda Américaine, de nombreux récits historiques bloqués pour des raisons de ce type se sont juste avérés justes.
On trouve exactement la même omission criante dans l'article de 11 000 mots produit par Wade. Pris ensemble, Lemoine, Baker et Wade ont produit une vaste collection d'articles de haute qualité sur les origines de l'épidémie mondiale de COVID-19, mais on ne trouve à aucun endroit dans les 54 000 mots qu'ils ont totalisé la moindre mention de l'idée que le virus aurait potentiellement pu trouver ses origines dans le programme étasunien de guerre biologique bien documenté et abondamment financé. Durant plusieurs années, nos journaux ont proclamé que nous sommes désormais pris dans une nouvelle Guerre Froide contre la Chine, avec des risques que celle-ci puisse se réchauffer. Mais les possibles implications évidentes de l'éclatement subi et potentiellement dévastateur d'une dangereuse épidémie virale chez notre principal adversaire international reste une chose que l'on ne peut pas mentionner, trop explosive pour être même réfutée ou tournée en ridicule, sans parler de l'examiner sérieusement.
CiterAu vu des conclusions suggérées ci-dessus, je pense également qu'il est pertinent que je produise le résumé que j'ai établi d'un scénario plausible pour l'éclatement de l'épidémie de COVID-19. J'avais déjà présenté ce schéma dans un article du mois de septembre 2020, et je ne vois pas de raison de le modifier. De toute évidence, cette reconstruction est purement hypothétique, mais je pense que c'est celle qui correspond le mieux aux éléments que l'on connaît ; au demeurant, tel ou tel élément pourrait être modifié, retiré, ou remplacé sans remettre forcément en question l'ensemble de l'hypothèse.
- Durant trois années, la Chine avait été prise dans un conflit de plus en plus marqué contre les États-Unis sur les sujets de commerce et de géopolitique, et durant trois années de suite, la Chine avait été frappée très durement par de mystérieux virus. En 2018, un virus de grippe aviaire avait abîmé son industrie volaillère, puis en 2019 un virus de grippe porcine avait détruit 40 % des cheptels de porcs, la première source de viande de la Chine. La troisième année, le COVID-19 apparut. Sans doute un schéma suspect si le dernier événement constituait un simple accident de laboratoire survenu par hasard.
- L'épidémie de COVID-19 est apparue au moment le pire et à l'endroit le pire pour la Chine, sur le nœud de transports que constitue la ville de Wuhan, et l'agenda de l'apparition l'a fait apparaître au moment le plus propice à de hauts niveaux d'infection, des voyageurs transitant en masse à l'occasion des vacances du Nouvel An Lunaire vers toutes les régions du pays ; de quoi produire une épidémie impossible à enrayer. L'agenda d'une fuite accidentelle hors d'un laboratoire aurait évidemment produit une date aléatoire.
- 300 soldats étasuniens venaient de séjourner à Wuhan dans le cadre des Jeux Militaires mondiaux, apportant une opportunité parfaite pour libérer une arme biologique virale. Imaginez ce que penseraient les Étasuniens si 300 soldats chinois venaient séjourner à Chicago, et qu'immédiatement après un virus mystérieux et mortel faisait subitement éclosion dans la même ville. Que la visite des militaires étasuniens et la fuite accidentelle hors d'un laboratoire se produisissent exactement en même temps aurait constitué une coïncidence étrange.
- Les caractéristiques du COVID-19, parmi lesquelles sa haute contagiosité et la faible mortalité qu'il induit, sont absolument idéales pour une arme biologique s'en prenant à l'économie. Il semble étrange qu'une fuite accidentelle hors d'un laboratoire puisse libérer un virus aussi parfaitement conçu pour endommager gravement l'économie de la Chine.
- À partir du moment même où l'épidémie s'est déclarée, des blogueurs anti-chinois aux États-Unis, ainsi que la radio Free Asia, financée par les États-Unis, ont lancé une puissante offensive de propagande internationale contre la Chine, affirmant que l'épidémie à Wuhan résultait de la fuite d'une arme biologique proscrite hors du laboratoire de Wuhan. Il se peut que cela n'ai constitué qu'une réaction exceptionnellement rapide et opportuniste de la part de nos organes de propagande, mais ceux-ci semblent s'être vraiment montré très réactifs pour tirer pleinement parti d'un développement totalement inattendu et mystérieux, immédiatement identifiés par eux comme une fuite hors d'un laboratoire.
- Au moment de "la deuxième semaine du mois de novembre", la Defense Intelligence Agency étasunienne avait déjà commencé à préparer un rapport secret avertissant d'une épidémie de maladie "cataclysmique" à Wuhan, alors que selon les éléments temporels que l'on connaît, sans doute pas plus d'une vingtaine de personnes avaient commencé à présenter des symptômes d'une maladie au sein d'une ville de 11 millions d'habitants. Comment cette agence a-t-elle découvert ce qui se produisait à Wuhan aussi rapidement, plus vite que les autorités chinoises ou que quiconque ?
- Presque aussitôt après, les élites politiques au pouvoir en Iran se sont fait fortement infecter, provoquant de nombreux décès. Pourquoi la fuite accidentelle hors du laboratoire de Wuhan a-t-elle fait un saut aussi rapide à destination des élites politiques iraniennes, avant d'avoir atteint tout autre point du globe ?
- Des éléments incontrôlés de notre vaste appareil de sécurité nationale, sans doute affiliés aux néo-conservateurs de l'État profond, ont décidé d'infliger de graves dégâts à l'énorme économie chinoise en usant de moyens de guerre biologique. Le projet était d'infecter le nœud central de transports de la ville de Wuhan avec le COVID-19, afin que la maladie se propage de manière invisible dans tout le pays au travers des déplacements occasionnés par les vacances du Nouvel An Lunaire ; ils ont tiré parti des Jeux Militaires internationaux pour introduire quelques agents dans la ville et y libérer le virus. Il me semble probable que seuls quelques individus ont été impliqués dans ce complot.
- L'agent biologique qu'ils ont libéré était principalement conçu comme arme contre l'économie, plutôt que comme arme anti-personnelle. Si le COVID-19 présente un taux de mortalité relativement faible, il dispose d'une contagiosité extrêmement forte, une longue période d'infection pré-symptomatique, et il peut même se propager au travers de porteurs asymptomatiques, ce qui le positionne comme candidat idéal pour servir ce dessein. Aussi, une fois répandu sur la quasi totalité du territoire chinois, il devait devenir extrêmement difficile de l'éradiquer, et les tentatives menées ensuite pour le contrôler allaient provoquer des dégâts colossaux sur l'économie et la société chinoises.
- Ils ont décidé, comme opération secondaire, de cibler également les élites politiques iraniennes, en déployant peut-être un variant plus mortel du virus. Comme les élites politiques tendent en général à être âgées, elles étaient de toutes façons vouées à subir un taux de décès plus élevé.
- Les épidémies mortelles de SARS et de MERS en Asie orientale et dans le Proche-Orient ne s'étaient jamais répandues jusqu'aux États-Unis (ni en Europe), si bien que les comploteurs ont supposé, à tort, qu'il en serait de même pour le COVID-19. De toutes façons, comme les organisations internationales classaient toujours les systèmes de santé étasunien et européen comme parmi les meilleurs en matière de lutte contre les épidémies, ils ont pensé qu'un éventuel retour de flamme ne présenterait que des conséquences minimes.
- Seules quelques personnes ont été directement impliquées dans ce complot, et dès que la maladie fut libérée à Wuhan, ils ont décidé de protéger encore davantage les intérêts étasuniens en alertant les unités appropriées en passant par la Defense Intelligence Agency, sans doute en fabricant une sorte de "fuite de renseignement" supposée. Ils se sont simplement arrangés pour que la DIA entende dire que Wuhan subissait apparemment une épidémie "cataclysmique", ce qui a amené cette agence à préparer et à distribuer un rapport secret avertissant nos armées et nos alliés et les invitant à prendre les précautions appropriées.
- Malheureusement pour ce plan, le gouvernement chinois a réagi avec une détermination et une efficacité surprenantes, et a rapidement jugulé la maladie. Dans le même temps, le gouvernement étasunien, apathique et incompétent, a largement ignoré le problème, et n'a réagi qu'après la flambée épidémique massive qui a frappé l'Italie du Nord et a retenu l'attention des médias. Comme le CDC avait bâclé la production d'un kit de test, nous ne disposions d'aucun moyen de mesurer le fait que la maladie était déjà en train de se propager aux États-Unis, et le résultat en a été des dégâts colossaux dans l'économie et la société étasuniennes. Au final, les États-Unis ont subi le sort exact qu'ils voulaient infliger à leur rival chinois.
CiterDe nombreuses personnes, constituant potentiellement une majorité, se montrent très réticentes à adhérer à une théorie qui ne soit pas reconnue par les figures d'autorité qu'elles connaissent, qu'il s'agisse des éditeurs du New York Times ou des experts de FoxNews. Seule une petite minorité de la population est prête à franchir ces limites idéologiques et à risque de se voir affublée de l'étiquette de "théoricien du complot".
Les personnes transgressives qui adhèrent à des croyances hétérodoxes sont en général prêtes à en accepter de nombreuses autres, et se montrent souvent heureuses de le faire, faisant parfois montre d'un manque de pensée logique et de jugement analytique, et cela peut porter ombrage à l'ensemble de la communauté. Ces tendances peuvent les amener à grignoter l'appât empoisonné de théories mensongères mais attirantes, que celles-ci soient promues par des promoteurs pensant bien agir, par des charlatans égoïstes, ou par des agents sous couverture engagés dans des opérations d'"infiltration cognitive". La vaste profusion de théories du COVID peu orthodoxes, lourdement promue par des vidéos, des Tweets et divers sites internet peut dériver de ces trois sources différentes.
On a trouvé des personnes pour affirmer que le COVID n'existait pas, ou qu'il était quasiment inoffensif, à peine plus dangereux que la grippe ordinaire, et selon qui le décompte des morts provoquées par l'épidémie ne serait qu'un produit d'une propagande médiatique mensongère. D'autres ont poussé cette notion encore plus loin, affirmant que les virus en général n'existent pas. Des sentiments de ce type ont malheureusement été fréquemment exprimés sur l'interface de commentaires très peu modérée de notre site internet...
Comme je n'ai guère consacré de temps à ces sujets, je me contenterai d'affirmer qu'une grande partie des commentaires agités à ce sujet apparaissent comme excentriques et peu plausibles. De nombreux activistes semblent adhérer à une conspiration mondiale unifiée impliquant la Chine, les États-Unis, la Russie, Israël, l'Iran, et pratiquement tous les autres pays, œuvrant tous de concert pour faire comme si le COVID était dangereux et que les vaccins contre le COVID ne l'étaient pas, alors que c'est l'exact opposé qui est vrai. Mais l'idée de voir tous ces pays mutuellement hostiles coopérer dans un dessein aussi étrange apparaît comme extrêmement peu probable, et le président russe Vladimir Poutine a récemment illustré ce point important lors de sa longue présentation annuelle face à ses citoyens préoccupés :CiterJ'ai entendu : qu'il n'y a rien du tout, qu'en réalité il n'y a pas d'épidémie. Lorsque vous leur dites que cela est en train de se produire dans le monde entier, ils répondent : "OK, les dirigeants des pays sont entrés en collusion." Ont-ils la moindre idée de ce qui se produit dans le monde, et des contradictions qui affligent le monde contemporain, où tous les dirigeants seraient supposés se lever pour conspirer tous ensemble ? C'est totalement ridicule.Ces activistes agités se montrent particulièrement absurdes en désignant une caste de grands méchants, souvent centrée sur Klaus Schwab du Forum Économique Mondial ou Bill Gates, le fondateur de Microsoft, présentés comme les organisateurs diaboliques de cette calamité mondiale, leur complot étant identifié sous le terme de "Grand Reset". Il y a quelques mois, j'ai répondu à certaines de ces affirmations dans l'un de mes commentaires :CiterJe reconnais que tous les machins sur le Grand Reset/l'Agenda 2021/le Forum économique mondial me sont toujours apparus comme totalement débiles, tellement ridicules que je ne les ai jamais considéré outre mesure au-delà des articles ou discussions sur mon propre site internet. Je considère également tout ce qui relève du "complot diabolique de Bill Gates pour exterminer l'humanité" comme appartenant à la même catégorie.Plus récemment, le Dr. Anthony Fauci et notre NIH ont été diabolisés et pris pour cibles, en partie parce qu'il avait déjà été haï par de nombreux activistes pour ses associations avec nos confinements impopulaires et d'autres mesures visant à contrôler l'épidémie.
Je soupçonne fortement que toute cette sorte de "théories du complot" (à mon avis) peu plausibles et ridicules sont sans doute promues pour détourner l'attention des éléments très concrets et très pesants établissant le fait que le COVID-19 a constitué une attaque biologique étasunienne. Après tout, la CIA ou qui vous voulez ne préférerait-elle pas que les activistes agités sur internet passent leur temps à fulminer sur un banquier international de 83 ans répondant au nom de Klaus Schwab, organisant une conférence publique annuelle à Davos, plutôt que centrer leur attention sur tous les éléments de preuve que j'ai accumulés, impliquant l'appareil de sécurité nationale dans l'énorme désastre mondial ?
De fait, est-ce que Cass Sunstein n'a pas affirmé il y a des années que faire usage d'"infiltration cognitive" pour promouvoir des futilités ridicules constituait le meilleur moyen de vaincre les "théoriciens du complot" sur internet ? Cela a remarquablement bien fonctionné pour le 11 septembre, alors pourquoi ne pas l'appliquer également pour le COVID-19 ?
Je serais le premier à reconnaître que divers groupes et personnages tirent tout à fait parti de l'épidémie virale, notablement en amenant la Réserve Fédérale à dépenser des milliers de milliards de dollars pour renflouer leurs affaires et leurs emprunts, et pour doper massivement les cours de leurs actions boursières. Mais après la chute financière de 2008, ils ont utilisé leur pouvoir politique pour piller le Trésor étasunien exactement de la même manière, et ils ont obtenu un colossal sauvetage financier de la part du gouvernement sans avoir eu besoin d'une épidémie pour cela. Je doute donc qu'ils aient créé le COVID-19 pour cela.
Citer«Au prince Don Juan, notre très cher et très aimé fils et aux infants, prélats, marquis, comtes, maîtres des Ordres, (...) salut et grâce !
Sachez que nous avons été informés qu'il existe et qu'il existait dans notre royaume de très mauvais chrétiens qui judaïsaient de notre sainte foi catholique et, certes, très préjudiciable pour les chrétiens que cette communication avec les juifs. Déjà, dans les Cortès que nous avons tenus l'année dernière à Tolède, nous avions ordonné d'accorder aux juifs des juiveries dans toutes les villes où ils pussent vivre dans leur péché. En outre, nous avions ordonné d'établir dans nos royaumes et seigneuries d'inquisition, laquelle existe comme vous le savez depuis douze ans, durant lesquels elle a trouvé beaucoup de coupables, ainsi que nous en avons été informés par les inquisiteurs et par d'autres personnes religieuses, qui, par leurs relations, leurs entretiens et leur communication avec les juifs, se sont laissé entraîner par ces derniers.
Ceux-ci usent de plusieurs moyens et manières pour soustraire les fidèles à notre sainte foi catholique et les instruire dans leur dangereuse croyance et les cérémonies de leur foi (loi juive), les invitant à des réunions où ils leur expliquent les fêtes juives qu'il est d'usage d'observer, essayant de les circoncire eux et leurs enfants, leur donnant des livres de prières, les avertissant des jeûnes importants, leur enseignant à transcrire des copies de la foi, leur annonçant les Pâques avant qu'elles arrivent, leur expliquant la façon de les célébrer et de les faire, leur donnant et leur portant de leurs pains azymes et de leurs viandes égorgées suivant leurs rites, les mettant en garde contre les choses prohibées par leur foi, les persuadant de la supériorité de la loi de Moïse, leur expliquant qu'il n'y a point d'autre loi, ni d'autre vérité que celle-là ; ce qui porte préjudice, détriment et opprobre à notre sainte foi catholique. Pour obvier et remédier à cet état de chose, pour faire cesser cet opprobre et cette offense à la religion catholique, nous avons convoqué en conseil les prélats, les grands et les chevaliers de nos royaumes et autres personnes de sciences et conscience. Après mûre délibération, nous ordonnons de renvoyer de nos royaumes tous les juifs, et que jamais ils n'y reviennent. C'est pourquoi, par les présents édits, nous ordonnons à tous les juifs et juives, quel que soit leur âge, qui vivent, demeurent et sont dans les royaumes et seigneuries susmentionnés d'en sortir au plus tard jusqu'à la fin de juillet prochain, année courante, eux, leurs fils et leurs filles, serviteurs, servantes et familiers juifs, petits et grands, quel soit leur âge.
Il ne leur sera pas permis de revenir dans nos États soit délibérément, soit de passage, soit de n'importe quelle manière. En cas de contravention au présent édit, si l'on trouve des juifs dans nos royaumes, au cas où ils y reviendraient d'une manière quelconque, ils encourent la peine de mort et la confiscation de tous leurs biens pour notre chambre de fisc. Nous mandons et ordonnons qu'aucun, ni personne dans nos royaumes susmentionnés, quelles que soient sa condition et sa dignité, n'ait l'audace de recevoir, ni accueille ni défende publiquement ni secrètement juif et juive, passé la date de fin de juillet et au-delà, à jamais, à perpétuité dans ses terres, ni dans ses maisons ni sur aucun de ses points des susdits royaumes et seigneuries. Toute contravention à cet ordre entraînera pour le coupable la perte de tous ses biens, vaisseaux, forteresses et autres héritages.
Et que pour que lesdits juifs puissent prendre leurs mesures durant ce délai qui leur est accordé jusqu'à la fin juillet, nous leur accordons dès à présent notre protection royale à eux et à leurs biens pour que, durant cet intervalle et jusqu'au jour fixé, ils puissent vaquer à leurs affaires en toute sécurité, vendre, échanger et se défaire de tous leurs biens, meubles et immeubles et en disposer à leur volonté.
Nous permettons donc et accordons pleine faculté auxdits juifs et juives pour qu'ils fassent sortir desdits royaumes et seigneuries leurs biens et trésors par la mer et par la terre, à l'exception de l'or, de l'argent et de toute espèce de monnaie monnayée et de toutes les choses défendues par les lois de nos royaumes, sauf aussi les denrées dont l'exportation est prohibée. Nous faisons savoir à tous les conseils, tribunaux, regidors et chevaliers ainsi qu'aux hommes bons de nos dits royaumes et seigneuries et à nos vassaux de mettre en exécution notre mandement et son contenu et d'y prêter aide et assistance en cas de besoin. Tout contrevenant encourra la peine de confiscation de ses biens par notre fisc.
Et pour que nos ordres parviennent à la connaissance de tout le monde et pour que personne ne prétende les ignorer, nous mandons que la présente lettre soit annoncée publiquement dans les places, marchés et autres endroits par le crieur public et par-devant l'écrivain public. Enfin, nous ordonnons à tous ceux dont on aura requis services de le faire, sous peine d'être traduits devant notre cour dans les quinze premiers jours et d'encourir la peine susmentionnée. Tout écrivain public invité à témoigner en cas de contravention à nos ordres le fera sous seing privé ; de la sorte, nous saurons comment nos ordres sont exécutés.
Fait dans la ville de Grenade, le trente et unième jour du mois de mars, l'an mille quatre cent quatre-vingt-douze de N.-S. Jésus-Christ».