Nouvelles:

Notre mission est de former les citoyens de référence de l'avenir, les aider à coévoluer et créer.

Main Menu
Welcome to Pratiquer les vertus citoyennes. Please login or sign up.

15 Mai 2024, 08:17:43 PM

Login with username, password and session length

Crier !

jacquesloyal

2007-11-12, 17:03:07
Etre loyal et ne pas mentir

Récents

Membres
Stats
  • Total des messages: 5,935
  • Total des sujets: 3,227
  • En ligne aujourd'hui: 196
  • Record de connexion total: 368
  • (22 Janvier 2020, 03:52:27 AM)
Membres en ligne
Membres: 0
Invités: 214
Total: 214

Messages récents

#1
Histoire / Stratégies de gouvernance brit...
Last post by JacquesL - Aujourd'hui à 01:09:36 PM
Stratégies de gouvernance britanniques : sectes religieuses



par Leonid Savin

La Grande-Bretagne a une longue histoire de création de réseaux d'agents secrets, de subversion d'autres pays et de création de mouvements par procuration. La religion y joue un rôle non négligeable, car Londres doit tenir compte de l'identité religieuse des communautés et des peuples où elle mène ses opérations d'influence.

En Angleterre même, il existe de nombreuses sectes qui interprètent la Bible et les enseignements chrétiens à leur manière. C'est ainsi que sont apparus les Seekers (chercheurs), les Diggers (creuseurs), les Ranters (bavards), les Quakers (trembleurs), les Brownistes (d'après le nom du fondateur Robert Browne) qui se sont transformés en Indépendants, et d'autres encore. Certaines de ces sectes n'ont pas duré longtemps, d'autres se sont répandues sur le continent et aux États-Unis, donnant naissance à des courants encore plus étranges. Souvent en Angleterre même, elles ont provoqué des troubles sociaux, et, de même, plus tard, dans d'autres pays.

À cela s'ajoutent toutes sortes de sociétés secrètes et de fraternités, qui regroupent des représentants de l'aristocratie et de la bourgeoisie locales. Mais c'est une chose quand tout ce mélange ardent bout dans son propre jus, et c'en est une autre quand des idées similaires se répandent dans d'autres pays et d'autres cultures. Comme le montre l'histoire, la Grande-Bretagne a été directement impliquée dans la projection de ces concepts dans l'environnement extérieur, généralement avec des intérêts géopolitiques particuliers. Prenons les exemples les plus marquants et les plus connus.

L'empreinte britannique en Palestine

Au XVIe siècle est né en Grande-Bretagne l'israélisme britannique (ou l'anglo-israélisme), un ensemble de croyances pseudo-historiques et quasi religieuses selon lesquelles les Britanniques ne sont autres que les héritiers des dix tribus perdues de l'ancien Israël. Le roi Jacques VI de la dynastie des Stuart croyait lui-même qu'il était le roi d'Israël. L'avocat et député anglais John Sadler, qui était également le secrétaire privé d'Oliver Cromwell, avait des opinions similaires, bien qu'il les ait combinées avec les idées du millénarisme1. En 1649, il publie «The Rights of the Kingdom», où il justifie la généalogie israélite des Britanniques.2
Des théories similaires ont continué à être développées aux XVIIIe et XIXe siècles, où ont été introduits des éléments d'archéologie, de linguistique et divers courants occultes en vogue à l'époque (pyramides, numérologie liée à la Kabbale, etc.).

Il convient de noter que l'israélisme britannique a influencé la théorie raciale et a, en partie, servi de justification aux protestants des États-Unis pour l'idéologie de la «destinée manifeste» au XIXe siècle3. D'autre part, il a eu une influence significative sur les pentecôtistes et les mormons aux États-Unis dans la seconde moitié du XIXe siècle.4

En 1919, la Fédération mondiale britannico-israélienne a même été créée à Londres, et elle existe encore aujourd'hui. Il convient de rappeler que la Grande-Bretagne a été à l'origine de l'idée de créer un État-nation d'Israël – la déclaration Balfour (une lettre du ministre des Affaires étrangères Arthur Balfour à Lord Walter Rothschild) date de 1917, et plus tard, ce concept a été soutenu par la France, l'Italie et les États-Unis et a constitué la base du mandat britannique approuvé par la Société des Nations. C'est donc de la Grande-Bretagne que sont venues les impulsions qui ont finalement conduit au long conflit israélo-palestinien.

L'agitation dans la péninsule arabique

Le wahhabisme est né au milieu du XVIIIe siècle dans un village situé dans la région centrale de la péninsule arabique, le Nejd. Il porte le nom de son fondateur, Mohammad Ibn Abdul-Wahhab (1703-1792). Cependant, les Britanniques ont été directement impliqués dans l'émergence et l'épanouissement du wahhabisme à l'époque moderne.

Alors qu'il se trouvait à Bassorah, le jeune Ibn Abdul-Wahhab est tombé sous l'influence et le contrôle d'un espion britannique sous couverture, surnommé Hempher. Il fait partie des nombreux agents envoyés par Londres dans les pays musulmans pour déstabiliser l'Empire ottoman et créer des conflits entre les musulmans. Hempher, qui se fait passer pour un musulman, se fait aussi appeler «Mohammed» et noue une étroite amitié avec Ibn Abdul-Wahhab, lui offrant régulièrement de l'argent et des cadeaux. Il l'a convaincu que de nombreux musulmans devaient être tués parce qu'ils avaient violé les principes fondamentaux de l'islam en devenant des «hérétiques» et des «polythéistes». Lors de l'une des séances de lavage de cerveau, Hempher a déclaré avoir fait un rêve dans lequel le prophète Mahomet «embrassait» Ibn Abdul-Wahhab entre les deux yeux, lui disait qu'il était «le plus grand» et lui demandait de devenir son «adjoint» pour sauver l'islam des «hérésies» et des «superstitions». Croyant en sa vocation, Ibn Abdul-Wahhab commence à essayer de prêcher ces idées à Uyayn, mais il est expulsé. Il part alors prêcher dans d'autres villages et est rejoint par Hempher et d'autres espions britanniques infiltrés.5



Les agents britanniques parviennent à persuader le cheikh Diri, Mohammad al-Saud, de soutenir Abdul-Wahhab. En 1744, al-Saud unit ses forces à celles d'Ibn Abdul-Wahhab dans une alliance politique, religieuse et matrimoniale. Ensuite, une petite armée de Bédouins est créée, qui terrorise la péninsule arabique et fait des raids jusqu'à Damas et Kerbela (où ils profanent la tombe du martyr Hussein bin Ali). En 1818, l'armée égyptienne du calife Mahmoud II anéantit le clan wahhabite, mais ses partisans échafaudent des plans de vengeance et voient en la Grande-Bretagne un allié.

Au début du XXe siècle, l'Empire ottoman s'effondre et les Britanniques soutiennent le nouvel imam wahhabite Abdulaziz. Le clan régnant des Sharif, descendants directs du prophète Mahomet, est alors expulsé du Hedjaz et des expéditions punitives sont menées à La Mecque et à Médine. La guerre civile dans la péninsule arabique, qui a fait rage pendant trente ans, a coûté la vie à plus de 400 000 Arabes.

Expériences en Inde

Une autre secte a été fondée à Qadian (Pendjab), dans l'Inde occupée par les Britanniques, en 1889, par Mirza Ghulam Ahmad, qui prétendait être le Mahdi (personnage attendu par certains musulmans à la fin du monde), un messie chrétien, une incarnation du dieu hindou Krishna et le second avènement (buruz) de Mahomet. La doctrine de cette secte est assez éclectique : par exemple, les adeptes sont amenés à croire que le Christ s'est rendu en Inde, où il a vécu jusqu'à 120 ans.

Aucune information officielle n'indique que les Britanniques auraient été à l'origine de la création de cette communauté. Cependant, c'est tout à fait possible, étant donné leur modus operandi depuis le début de la conquête du sous-continent indien, lorsqu'ils ont monté les dirigeants locaux les uns contre les autres et soutenu ceux qu'ils considéraient comme des exécutants fiables de leurs desseins, quelles que soient leurs opinions religieuses6. Dans cette optique, les Britanniques sont au moins indirectement impliqués dans l'émergence de l'Ahmadiyya. Fait révélateur, la communauté musulmane Ahmadiyya s'est établie en Grande-Bretagne dès 1913 et a construit sa propre mosquée en 1926.7

Au Pakistan, leurs activités sont interdites car ils ne sont pas officiellement considérés comme des musulmans en raison de leurs enseignements étranges.

Dans l'ensemble, il convient de rappeler que la présence britannique a joué un rôle négatif dans le destin futur des peuples de l'Hindoustan. Elle a conduit à la partition en 1947 entre l'Inde et le Pakistan selon des critères religieux, avec tous les conflits qui en ont découlé, y compris le différend actuel sur le Cachemire.

Incitation à l'hostilité entre musulmans

Le mouvement sectaire le plus récent associé à Londres est le «chiisme britannique», dirigé par les chefs religieux Mujtaba Shirazi et Yasir al-Habbib (photos ci-dessous). Apparemment, ce mouvement a été créé pour discréditer le chiisme en tant que tel – avec un regard sur l'Iran, le Liban et l'Irak, puisque ce sont les pays où vivent la plupart des adeptes du chiisme et où se trouvent de nombreux sanctuaires.






Les «chiites» britanniques considèrent les non-chiites comme des «idolâtres» et insultent régulièrement divers prédicateurs musulmans. Shirazi a même émis une fatwa selon laquelle les sunnites devaient être tués.
Selon le guide suprême iranien, l'imam Ali Khamenei, «des individus comme Shirazi et al-Habbib sont à la disposition de l'agence de renseignement britannique MI6 et sont utilisés pour fomenter des guerres sectaires». En janvier 2015, le gouvernement iranien a fermé les bureaux de dix-sept «chaînes de télévision chiites» diffusant par satellite au motif qu'elles incitaient à la discorde entre musulmans sunnites et chiites. En outre, le 4 juin 2016, l'Iran a de nouveau prêché sur la nécessité de combattre le chiisme britannique».8

Bien entendu, les États-Unis utilisent également des techniques de gouvernance religieuse à des fins politiques. Outre les indices de liberté religieuse qui identifient les pays «autoritaires», le Conseil œcuménique des Églises a également un programme politique clair, et le lobby protestant influence les décisions du Congrès, du département d'État et de la Maison-Blanche. La scission de l'Église en Ukraine et la création d'un organisme appelé PCU avec l'aide du patriarche Bartholomée, qui est directement lié à des agents américains, est une autre confirmation des pratiques anglo-saxonnes du principe assez ancien de «diviser pour mieux régner».

source : Geopolitika vie Euro-Synergies

https://reseauinternational.net/strategies-de-gouvernance-britanniques-sectes-religieuses/
#2
Histoire / Les Américains, en 1944, ne so...
Last post by JacquesL - Aujourd'hui à 10:18:08 AM
Les Américains, en 1944, ne sont pas venus pour libérer les Français



par Marc Rousset

«Si nous voyons que l'Allemagne est en train de gagner, nous devons aider la Russie. Si nous voyons la Russie en train de gagner, nous devons aider l'Allemagne. Dans les deux cas, nous devons les laisser se tuer le plus possible».

Déclaration de Harry Truman, vice-président de Roosevelt, au New York Times, en 1941, après le déclenchement de l'Opération Barbarossa en Russie par l'Allemagne


Les États-Unis ont fait la guerre à l'Allemagne pour se débarrasser de deux rivaux menaçants (l'Allemagne et l'URSS) et non pas pour défendre la liberté des Européens

Les naïfs croient et les médias répètent continuellement que les États-Unis sont venus libérer les Européens le 6 juin 1944, de la même façon que Lafayette avait défendu l'indépendance des États-Unis à la fin du XVIIIe siècle. Tout cela est aussi faux que la propagande médiatique américaine du plan Marshall qui a été élaboré, selon les dires mêmes de mon professeur à Harvard, le professeur Lodge, non pas pour aider généreusement les Européens dans leurs efforts de reconstruction, mais tout simplement pour éviter que l'Europe devienne communiste et soviétique. George Marshall raisonnait moins en économiste et bon samaritain, qu'en diplomate et chef de guerre, soucieux avant tout de contenir l'Union soviétique.

«Nous ne sommes pas venus en Europe pour sauver les Français. Nous sommes venus parce que nous, les Américains, nous étions menacés par une puissance hostile, agressive et très dangereuse...».

C'est d'un opuscule que l'armée américaine distribua à ses soldats à la Libération que Philippe de Gaulle tire cette citation, publiée dans son livre «De Gaulle, mon père». Mon père le répétera, ajoute-t-il :

«Les Américains qui sont morts en libérant la France sont morts pour les États-Unis d'Amérique et pour personne d'autre. De même que tous les Français qui sont morts sur un champ de bataille, y compris pour l'indépendance des États-Unis d'Amérique, sont morts pour la France et le roi qui la personnifiait».

Le mythe de Lafayette, combattant désintéressé pour la liberté, et son discours au Congrès en 1824, c'est du folklore lyrique pour politiciens démagogues, oublieux des vérités historiques, de la géopolitique et de la «Real Politik». La France de Louis XVI a aidé les États-Unis dans leur guerre d'indépendance, non pas pour défendre leur liberté, mais par souci politique de revanche du calamiteux traité de Paris par lequel la France perdait en 1763 toutes ses colonies en Amérique et aux Indes. Le seul but recherché était donc de contrer et diminuer la puissance britannique.

Selon le politologue américain George Friedman, c'est la seule relation entre l'Allemagne et la Russie qui était au centre des deux grands conflits mondiaux, qui a motivé l'entrée en guerre des États-Unis : «Unis ces deux pays représentent la seule force qui pourrait nous menacer. Nous devons nous assurer que ça n'arrive pas».

Avec le temps, même les Allemands deviennent de moins en moins dupes et se demandent pourquoi ils devraient remercier les États-Unis d'avoir concouru à leur défaite ; tout au plus, peuvent-ils les remercier pour ne pas être devenus communistes. Selon le cinéaste Alain Godard «l'Allemagne a été le pays le plus proche des États-Unis. C'était leur concurrent dans beaucoup d'industries. Il fallait qu'ils la réduisent à leur merci».


Refus du général de Gaulle de se rendre au vingtième anniversaire du débarquement des Américains en Normandie, le 6 juin 1964

«Allons, allons Peyrefitte ! Il faut avoir plus de mémoire que ça ! Il faut commémorer la France, et non les Anglo-Saxons !»

«Vous croyez que les Américains et les Anglais ont débarqué en Normandie pour nous faire plaisir. (...) Ils ne se souciaient pas plus de libérer la France que les Russes de libérer la Pologne !»

«La France a été traitée comme un paillasson ! (...) Le débarquement du 6 juin, ç'a été l'affaire des Anglo-Saxons, d'où la France a été exclue. Ils étaient bien décidés à s'installer en France comme en territoire ennemi !»

«Et vous voudriez que j'aille commémorer ce débarquement qui était le prélude à une seconde occupation du pays ? Non, non, ne comptez pas sur moi !»


Franklin Delano Roosevelt : sa haine inimaginable envers la France, le général de Gaulle et son désir de diviser la France en trois !

«Ce n'est pas à Hitler que Roosevelt fait la guerre, c'est à moi». Cette boutade fut souvent entendue à Londres et à Alger dans la bouche de De Gaulle.

Extraits d'une conversation, le 20 novembre 1942, entre André Philip, envoyé par de Gaulle à Washington, et le président Roosevelt :

«Roosevelt – Quand nous entrerons en France, nous userons du droit de l'occupant... Les Américains resteront en France jusqu'à ce que des élections libres y soient organisées.

Philip – Si les Américains viennent pour occuper le pays, leur occupation ne sera pas davantage tolérée que l'occupation allemande.

Roosevelt – Je parlerai au peuple français à la radio et il fera ce que je voudrai».

Vers un démembrement de la France : «Pis, de Gaulle apprend à peu près au même moment par des indiscrétions britanniques et luxembourgeoises que Roosevelt envisage, en sus de tout cela, un redécoupage de l'Europe, dont la France serait la première victime, puisqu'elle perdrait non seulement l'Alsace et la Lorraine, rattachées à une nouvelle entité rhénane composée du royaume néerlandais (dont la famille de Roosevelt est originaire), du Luxembourg (qu'il agrandirait aux dépens de l'Allemagne), mais aussi, pourquoi pas, la rive gauche du Rhône, offerte à l'Italie pour la récompenser d'avoir changé de camp».

Quant au président tchèque Edvard Benes, de retour de Washington, il confie à René Massigli, commissaire aux Affaires étrangères du CFLN : «J'étais parti en croyant Roosevelt antigaulliste. Il était antifrançais». La vérité historique oblige de reconnaître cependant que Roosevelt était minoritaire dans son attitude démoniaque antifrançaise. Les Anglais, Churchill, Eisenhower, Patton (marié à une Française), Mac-Arthur et surtout la presse américaine étaient certes très patriotes, très réservés, égoïstes et souvent très sectaires, mais pas toujours hostiles à la France et à de Gaulle.


Le projet AMGOT de Roosevelt en 1944 : réoccuper et administrer militairement la France, pas la libérer

L'AMGOT signifie régime d'occupation : «Allied Military Government of Occupied Territories». Roosevelt souhaitait administrer militairement la France, tout comme l'Allemagne, l'Italie et le Japon, quand ces pays vaincus virent arriver l'armée américaine d'occupation sur leur sol national. Le commandant en chef des forces alliées devait avoir «tous les droits de l'occupation militaire» et cela supposait «qu'il n'y avait pas de gouvernement souverain en France».

Dans un entretien avec le magazine Marianne, Éric Branca résume ainsi les nombreuses pages consacrées à l'AMGOT de son ouvrage : «Dès la fin 1942, des écoles avaient été créées en Grande-Bretagne pour former le personnel civil de ce gouvernement militaire allié. On est allé jusqu'à imprimer une monnaie de singe, le «billet drapeau», dont le pouvoir d'achat aurait été encore plus défavorable que celui concédé au franc par les Allemands, vis-à-vis du Mark, entre 1940 et 1944. De Gaulle fera échouer cette manœuvre in extremis grâce à la Résistance et aux commissaires de la République choisis par Alexandre Parodi et Michel Debré, lesquels prendront la place des préfets de Vichy, avant que ne déboulent les administrateurs de l'AMGOT et leurs fourgons de billets dont l'encre était à peine sèche».


Roosevelt préférait Pétain, Darlan, Giraud et Laval à de Gaulle

Le choix de Roosevelt fut de soutenir Pétain jusqu'en 1942, puis successivement Darlan, Giraud et Laval, en s'opposant à de Gaulle. L'amiral Darlan assassiné par la Résistance, le 24 décembre 1942 à Alger, c'est le général Giraud, autre fidèle du maréchal Pétain que les Américains placèrent en orbite pour tenter d'éliminer de Gaulle. La tentative ayant échoué, Roosevelt ne désespérait pas encore, pendant l'été 1944, de faire de Laval, un homme de transition soumis à l'Amérique victorieuse, dans l'attente de la mise en place par ses soins d'un nouveau régime avec davantage de libertés publiques.

source : Riposte Laïque

https://reseauinternational.net/les-americains-en-1944-ne-sont-pas-venus-pour-liberer-les-francais/
#3
Politique française / Où va s’arrêter la destruction...
Last post by JacquesL - Aujourd'hui à 10:00:27 AM
Où va s'arrêter la destruction de notre économie et de ses atouts ?



Une récente enquête du Canard Enchaîné révèle les coulisses d'une possible offensive contre la France de notre excellent allié états-unien visant à briser l'alliance stratégique entre Framatome, entreprise française, et Rosatom, géant russe du nucléaire civil. Un potentiel changement de fournisseur redéfinirait les frontières de la souveraineté nucléaire européenne dans cette guerre économique déclarée par les États-Unis, au profit de l'américain Westinghouse.

Après la vente à la découpe aux USA de nos fleurons industriels, où va s'arrêter la destruction de notre économie  et de ses atouts, toujours au profit des néocons US et de leur finance apatride ?

Dominique Delawarde
*
Les États-Unis attaquent la coopération nucléaire Framatome-Rosatom

par Thomas Dereux

Potentielle offensive américaine contre l'alliance franco-russe 

Le 27 mars dernier, Le Canard Enchaîné (n°5394) a fait paraître un article révélant une potentielle offensive américaine contre l'alliance franco-russe dans le nucléaire civil. En effet, en 2021, l'entreprise française Framatome et le groupe russe Rosatom ont signé un «accord stratégique de coopération à long terme, visant à consolider les efforts des deux entreprises pour développer des technologies de fabrication de combustible et de systèmes de contrôle-commande».
L'ambassade de France aux États-Unis aurait été interrogée sur les liens existant entre Paris et le champion russe du nucléaire civil. Cette demande apparaît dans le contexte d'un projet de loi adopté en décembre dernier par la Chambre des représentants, interdisant les importations d'uranium en provenance de Russie. Les États-Unis, également en partie tributaires de l'uranium russe, chercheraient à s'affranchir de la dépendance russe. Le camp Républicains, qui sera peut-être au pouvoir à l'issue des prochaines élections, souhaite également «affranchir les pays occidentaux de tout lien avec la Russie dans le nucléaire civil».

Le JDD révèle que Katherine Earle, précédemment chargée de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, aurait soulevé des préoccupations concernant une possible dépendance de l'industrie nucléaire française à l'égard du savoir-faire russe, notamment en ce qui concerne le volet du cycle du combustible.

Une menace crédible des États-Unis

Le Canard Enchaîné liste quelques exemples des potentielles répercussions américaines, dans le cas où le groupe français refuserait de mettre un terme à sa collaboration avec le géant russe du nucléaire. D'après le journal, des façons de sanctionner Framatome en cas de non-soumission à cette nouvelle législation américaine serait de l'empêcher d'encaisser l'argent versé par Rosatom dans le cadre de leur partenariat, de priver le groupe du personnel américain, ou de s'en prendre à la filiale américaine du groupe, Framatome Inc.

Ce ne serait pas la première fois que l'Oncle Sam sanctionnerait une entreprise française pour contournement de sanctions américaines. En effet, la situation actuelle fait écho à celle de la banque BNP Paribas. En 2015, la banque française est contrainte de verser une amende de 8.9 milliards de dollars pour avoir traité avec des pays sous sanction américaine tels que Cuba, l'Iran et le Soudan entre 2004 et 2012.

Le produit de la collaboration Framatome-Rosatom 

Dans le contexte de la guerre en Ukraine, les États européens restent encore très dépendants des approvisionnements russes pour les centrales nucléaires du continent. En effet, 19 réacteurs de conception russe sont encore en fonctionnement en Europe. L'alimentation de ces centrales se fait via un combustible, qui prend la forme de cylindres appelés pastilles. Pour les modèles russes dits «VVER», présents en Slovaquie, en Bulgarie, en Finlande, en République tchèque et en Hongrie, seul Rosatom maîtrise pleinement cette ultime étape de production des crayons de combustibles. Néanmoins, le conflit ukrainien pousse les gouvernements européens à s'affranchir de cette dépendance en encourageant l'émergence de nouveaux acteurs (pour les réacteurs VVER 440 et VVER 1000).

Lionel Gaiffe, Vice-Président de la Business unit combustible chez Framatomea récemment confié au journal Le Point que «cette situation de dépendance à la Russie préoccupe de nombreux pays depuis des années». Ainsi, après le rapprochement avec Rosatom en 2021, Framatome annonce que des combustibles pour VVER seront conçus à l'usine de Lingen, en Allemagne, sous licence russe. En parallèle, l'entreprise se lance dans le développement d'une solution indépendante basée sur un nouveau design. En effet, l'élaboration d'une nouvelle architecture de combustible propre à Framatome viendrait proposer une troisième voie d'approvisionnement, et permettrait ainsi d'éviter de passer d'une dépendance russe à un monopole américain. À court terme, l'exploitation de la licence permettrait donc de diluer la prééminence russe, en attendant le développement d'une solution européenne. Cependant, le combustible produit devra passer un processus d'autorisation conséquent, qui ne devrait pas permettre à l'entreprise de livrer ses clients avant 2030.

L'américain Westinghouse en pole position 

Plus pragmatique, l'américain Westinghouse se penche sur le sujet de la production de combustible pour les centrales VVER plus tôt. Après l'invasion de la Crimée en 2014, l'entreprise s'intéresse au sujet et produit en 2023 ses premiers combustibles susceptibles d'alimenter les réacteurs de conception russe. D'après Teva Meyer, spécialiste en géopolitique du nucléaire civil, les Américains ne partaient pas de zéro. En effet, après l'éclatement de l'URSS, Westinghouse avait pensé un plan de production capable d'alimenter les centrales VVER, mais faute de contrats de longues durées avec les anciens pays soviétiques, l'entreprise avait fini par faire marche arrière. Ainsi, en 2016, la firme américaine a pu réagir rapidement, et a agrandi son usine suédoise en vue de produire ce type de combustible. Westinghouse a déjà pris beaucoup d'avance dans le «match» face à Framatome. En effet, après ses premières livraisons à l'Ukraine, l'entreprise signe en 2022 des accords d'approvisionnement avec la République tchèque et la Bulgarie. De plus, les premières livraisons de Framatome ne devant pas intervenir avant 2030, Westinghouse dispose d'un boulevard pour signer de nouveaux accords.


Westinghouse, un pied en Europe 

En plus de son usine suédoise, Westinghouse renforce sa présence en Europe en passant des alliances avec des constructeurs européens tel que l'espagnol EnusaL'entreprise ibérique s'était auparavant lancée dans la production de combustible pour réacteur VVER 440, mais faute de commandes suffisantes, elle s'était retirée du marché. C'est début 2023, que Enusa et la firme américaine décident de partager leur expertise dans le domaine, encadré par la signature d'un accord de collaboration visant à proposer une alternative au carburant russe. Les deux sociétés s'engagent donc à produire ce combustible dans les usines de Juzbado (Salamanque) et de Västerås, en Suède. La collaboration entre ces deux entités a également permis à Westinghouse d'obtenir en 2015 2 millions d'euros de la part d'Euratom (organisme public européen chargé de la coordination les programmes de recherche dans le nucléaire civil), pour piloter le projet HORIZON 2020 d'approvisionnement européen en combustible nucléaire sûr (ESSANUF). La solution européenne semble donc avoir été choisie, au détriment de Framatome, et serait en partie pilotée par un acteur américain.


Tensions dans l'usine allemande 

De vives manifestations ont récemment eu lieu en Allemagne, où se situe l'usine de Lingen supposée produire le combustible nucléaire de la collaboration franco-russe. Les populations locales semblent farouchement opposées au maintien de cette usine de production, après que le pays ait fait le choix de sortir du nucléaire, comme en témoigne la fermeture de son dernier réacteur en 2023. Les opposants au projet évoquent également des risques de sabotage et d'espionnage de la part des russes. Toujours selon Lionel Gaiffre, les allégations seraient infondées puisqu'il assure que l'usine continuera de fonctionner uniquement avec du personnel issu de Framatome. Le ministère fédéral allemand de l'environnement doit faire connaître sa décision sur le maintien du site à la mi-mai. L'annonce d'une fermeture du site serait un coup dur pour le partenariat Framatome-Rosatom, et viendrait retarder le développement d'une solution européenne de production de combustible pour les réacteurs VVER, laissant Westinghouse comme seule alternative non-russe.

Ainsi, le risque de voir le partenariat entre Framatome et Rosatom voler en éclats semble réel, et laisserait Westinghouse comme seule alternative à la solution russe. Une solution russe qui ne sera peut-être bientôt plus envisageable si on se réfère à la volonté d'une partie de la classe politique américaine d'affranchir les Occidentaux (ce qui inclut les Européens) de tout lien avec l'industrie nucléaire russe. Le risque pour les Européens serait donc de passer d'un monopole russe à un monopole américain dans la production de combustible pour les réacteurs VVER.

source : Portail de l'IE

https://reseauinternational.net/ou-va-sarreter-la-destruction-de-notre-economie-et-de-ses-atouts/
#4
Europe / Terreur d’État contre populati...
Last post by JacquesL - Aujourd'hui à 09:34:25 AM
Terreur d'État contre population (I) : L'attentat de la gare de Bologne du 2 août 1980




par Antoine Marcival

Les gouvernements occidentaux, France en tête, font désormais se succéder sans répit les épisodes de terreur contre leurs populations. Virus manipulé, fausse pandémie, attentats sous fausse bannière, affolement climatique, crises économiques provoquées, menaces de guerre : il s'agit véritablement de placer constamment sous tension les populations. Apeurées, celles-ci sont bien plus manipulables et beaucoup moins susceptibles de se révolter. Contrôler les peuples par la peur est évidemment une technique de pouvoir vieille comme le monde. Mais la stratégie de la tension généralisée à laquelle est soumis aujourd'hui l'Occident – où les États n'hésitent pas à user de méthodes terroristes contre leurs propres populations – trouve son modèle dans l'Italie des années 1970. Ce sont les fameuses «années de plomb», au cours desquelles l'OTAN – par l'intermédiaire de son réseau clandestin Gladio – va organiser d'innombrables attentats sous fausse bannière. À ce jour, la plupart de ces attentats n'ont pas été jugés et leurs commanditaires n'ont jamais été inquiétés. Quant aux États-Unis, ils continuent d'être considérés en Italie comme l'allié principal de la péninsule.

*
Cet article reprend l'entrée no34 de l'essai Index obscurus : deux siècles et demi de complots 1788-2022, publié aux éditions JC Godefroy en janvier 2024. Ce livre s'attache à démontrer combien l'utilisation péjorative du terme «complotiste» n'a pas de sens : les complots, très souvent par le biais d'attentats sous fausse bannière, pullulent dans l'histoire humaine, et particulièrement dans l'histoire occidentale moderne.

C'est par le lancement de l'opération Husky, le 10 juillet 1943, que commence le débarquement des troupes alliées en Italie. L'URSS réclamait de longue date l'ouverture d'un second front pour soulager le front de l'Est où les troupes soviétiques affrontaient l'essentiel des forces nazies depuis le lancement de l'opération Barbarossa le 22 juin 1941. Le 2 février 1943, la capitulation des troupes du maréchal allemand Friedrich Paulus marque la fin de la bataille de Stalingrad. Sur tout le front de l'Est, la Wehrmacht – réputée invincible et à qui il n'avait pas fallu deux mois pour vaincre la France – est contrainte de reculer et ne connaîtra désormais, peu ou prou, que des défaites (la bataille de Koursk en particulier, qui commence en juillet 1943). C'est donc dans cette période de reflux généralisé des forces nazies sur le front de l'Est que les alliés occidentaux se décident enfin à lancer la campagne d'Italie : on ne saurait laisser aux Soviétiques tout le mérite de la libération de l'Europe... L'opération Husky est d'emblée facilitée par l'arrestation du Duce Benito Mussolini – réclamée par le Grand Conseil du fascisme lui-même au roi Victor-Emmanuelle II – et son remplacement à la tête du pouvoir par le maréchal Pietro Badoglio. Celui-ci signe l'armistice de Cassibile le 3 septembre 1943, moins de deux mois après le débarquement des alliés en Sicile. L'Italie se retrouve alors coupée en deux, tandis que la Wehrmacht intervient dans le nord de la péninsule, parvient à libérer Mussolini le 12 septembre et fonde la République sociale italienne ou «République de Salò». Malgré plusieurs tentatives pour percer la ligne Gothique – une ligne de fortifications située sur les Apennins et derrière laquelle les troupes allemandes se sont repliées –, la libération de l'Italie n'intervient que le 29 avril 1945, avec la capitulation des armées du général Heinrich von Vietinghoff.

Aussitôt, les États-Unis exercent une influence très forte dans la péninsule, considérée comme un État pivot stratégique au cœur de la Méditerranée. Il s'agit en particulier d'empêcher l'accès au pouvoir de toute force proche du communisme et de semer la division au sein du mouvement ouvrier. La CIA organise ainsi une scission au sein du puissant syndicat de la CGIL dont le secrétaire, Giuseppe Di Vittorio, est également député communiste. Les élections de 1948 sont en outre l'occasion d'un vaste effort de propagande américain pour favoriser le parti de la Démocratie chrétienne et pour empêcher le Parti communiste italien de prendre la tête du pouvoir. L'influence américaine ne se dément dès lors plus, jusqu'à prendre un virage criminel et terroriste à l'orée des années 1970 : ce sont les fameuses «anni di piombo» (les «années de plomb»).

L'événement qui lance cette période est l'attentat de la piazza Fontana à Milan, le 12 décembre 1969. Une explosion à la bombe se produit ce jour-là dans les locaux de la Banca Nazionale dell'Agricoltura, tuant 17 personnes et en blessant 88 autres. Trois bombes explosent au même moment à Rome, faisant 16 blessés. Enfin une bombe qui n'a pas explosé est retrouvée à Milan, piazza della Scala. Les soupçons de la police et des juges se portent immédiatement sur le milieu anarchiste. Giuseppe Pinelli, cheminot anarchiste, est arrêté, conduit à la préfecture de police, retenu illégalement en détention et interrogé avant d'être défenestré, l'enquête du juge d'instruction concluant au suicide...

Si un livre, «La Strage di stato» («le Massacre d'État»), indique très tôt la piste de l'extrême-droite, des documents – prétendument retrouvés par la police en 1974 dans un local des Brigades Rouges et présentant une supposée contre-enquête menée par l'organisation terroriste dite «révolutionnaire» – brouillent les pistes en confirmant la version policière d'un attentat anarchiste, commis avec des explosifs fournis par un groupe d'extrême-droite (comprenne qui pourra). Ces documents particulièrement opportuns permettent également d'expliquer le «suicide» de Giuseppe Pinelli, qui aurait été impliqué dans la livraison des explosifs et en aurait conçu des remords. Une manipulation policière grotesque. Il faudra attendre 2005 pour qu'une partie de la vérité soit enfin dévoilée : l'attentat de piazza Fontana a été commis par le groupe néofasciste Ordine Nuovo. Trois anciens militants sont mis en examen en 1997, au côté de David Carrett, officier de l'US Navy. Des enquêtes viseront également Sergio Minetto, lié à l'OTAN, et Carlo Digilio, soupçonné d'être un informateur de la CIA. D'abord condamnés à la prison à perpétuité, les trois militants néofascistes sont de façon surprenante et inattendue relaxés par la cour d'appel en mars 2004, acquittement que confirme la cour de cassation en 2005, condamnant en outre les parties civiles (les proches des victimes) à payer les frais du procès ! La cour de cassation confirme pourtant la responsabilité du mouvement Ordine Nuovo dans l'attentat et notamment des néofascistes Franco Freda et Giovanni Ventura, les deux hommes ne pouvant toutefois plus être condamnés puisqu'ils ont été acquittés en 1987 lors d'un procès concernant les explosifs utilisés piazza Fontana. En somme, aucun responsable ne sera condamné pour les attentats, sinon Giuseppe Pinelli, innocent exécuté par les policiers qui l'avaient arrêté.

D'autres attentats ont lieu par la suite, comme celui du 28 mai 1974 piazza della Logia à Brescia lors d'une manifestation antifasciste (il faudra attendre 2015 pour que Maurizio Tramonte, un militant néofasciste du Movimento sociale italiano (MSI) lié aux services secrets italiens, et Carlo Maria Maggi, dirigeant local d'Ordine Nuovo, soient condamnés) et, le 4 août 1974, l'attentat à la bombe contre le train de nuit Italicus Express qui fait 12 morts et 48 blessés (revendiqué par le mouvement néofasciste Ordine Nero, cet attentat ne donnera lieu à aucune condamnation judiciaire).

Mais le «point d'orgue» de cette politique de la terreur qui doit tout aux groupes néofascistes, aux services secrets italiens et à l'ingérence américaine survient en plein été, le 2 août 1980. Une bombe explose à 10 h 25 dans la salle d'attente de la gare de Bologne, d'une puissance telle qu'elle fait s'effondrer l'aile ouest du bâtiment (un train qui s'apprêtait à partir est également renversé par le souffle de l'explosion). C'est un carnage parmi les vacanciers et les touristes en nombre sur place : 85 morts et 200 blessés. Si la police, sur ordre du gouvernement et relayée par les médias, tente d'abord de laisser croire à l'explosion d'une chaudière, il devient rapidement impossible de cacher le caractère terroriste de l'événement. Des manifestations ont lieu sur la piazza Maggiore de Bologne et le gouvernement est conspué le jour des funérailles. L'hypothèse de la chaudière explosée aura en tout cas eu cet avantage : puisqu'on pense qu'il s'agit d'un accident, aucun barrage routier n'est mis en place par la police, laissant tout le temps aux terroristes de prendre la fuite. Une fausse revendication par les Brigades rouges intervient le lendemain, immédiatement démentie par l'organisation. Mais les efforts pour créer de fausses pistes vont aller beaucoup plus loin. Une valise contenant des explosifs est découverte dans un train reliant Taranto à Milan. Elle contient des effets personnels appartenant à deux militants d'extrême-droite étrangers, le Français Raphaël Legrand et l'Allemand Martin Dimitris. Il s'agit cependant d'une machination, visant à détourner l'enquête vers une piste étrangère : la valise a été déposée par un carabinier dans le cadre d'une opération appelée «Terrore sui treni» («Terreur dans les trains»), organisée par le Super-SISMI, une branche des services de renseignement italiens (Servizio per le Informazioni e la Sicurezza Militare ou SISMI). Le Super-SISMI est dirigé par le général Giuseppe Santovito, membre par ailleurs de Propaganda Due (P2), une loge maçonnique anti-communiste regroupant des dizaines d'officiers supérieurs du corps des carabiniers ou de la brigade financière, des haut-gradés de l'armée italienne, des députés et des ministres, des préfets, des banquiers et de riches industriels et, bien entendu, un grand nombre de hauts magistrats. Licio Gelli – maître vénérable responsable des recrutements de la loge P2, ex-chemise noire, ex-combattant aux côtés des franquistes, ex-officier de liaison entre le gouvernement fasciste italien durant la Seconde Guerre mondiale et le Troisième Reich, «faits d'arme» qui lui vaudront de faire partie des délégations italiennes invitées aux cérémonies d'investiture des présidents Ford, Carter et Reagan, au premier rang pour cette dernière – sera lui-même condamné pour avoir tenté de détourner l'enquête, en évoquant une explosion due à une fuite de gaz et provoquée par un mégot de cigarette.

Car c'est bien une bombe qui a explosé à la gare de Bologne ; placée dans une valise déposée contre le mur porteur de l'aile ouest de la gare. Il s'agissait donc de faire le maximum de dégâts et de victimes. La bombe est de fabrication «militaire», composée de 23 kg d'explosif, 5 kg d'un mélange de TNT et de T4 appelé «Compound B» complétés par 18 kg de nitroglycérine. À la fin du mois d'août 1980, plusieurs arrestations sont ordonnées par le juge, à l'encontre de militants néonazis du NAR (Nuclei armati rivoluzionari, «Noyaux armés révolutionnaires»). Il faudra quinze ans pour voir les premières condamnations tomber, notamment contre Valerio Fioravanti et son épouse Francesca Mambro, tout deux membres du NAR. Un membre du groupe néofasciste Avanguardia Nazionale va toutefois indiquer, en 1984, une autre piste, complémentaire à celle du terrorisme néofasciste : la piste «Gladio», un vaste réseau dit «stay-behind» (littéralement «reste-derrière») s'appuyant sur le principe de la «stratégie de la tension» et organisé de façon secrète par l'OTAN dans toute l'Europe de l'Ouest (sous d'autres noms) afin d'empêcher les partis communistes ou de gauche d'accéder au pouvoir. Le réseau implique un grand nombre de mouvements d'extrême-droite, les services secrets, les services de police et les gouvernements en place. Il dispose d'innombrables caches d'armes. En Italie, le réseau Gladio était couvert par les membres les plus haut placés de la Démocratie Chrétienne Italienne (Democrazia Cristiana Italiana, DCI), main dans la main avec la CIA (et son directeur pour tout l'hémisphère occidental Ted Shackley), le SISMI et les groupes terroristes néofascistes, ceux-ci jouant le rôle de «petites mains».

Outre les contacts qu'entretient la CIA avec la Mafia, viscéralement anticommuniste, les États-Unis n'hésitent en effet pas à recruter des fascistes ayant participé au gouvernement de Mussolini. C'est le cas du prince Junio Valerio Borghese, dit «le Prince noir», chargé de traquer et d'exécuter les résistants communistes italiens durant la Seconde Guerre mondiale. Dans les années 1960, le réseau Gladio avait entre autres planifié l'opération Piano Solo, celle-ci consistant à organiser un coup d'État à la suite d'une tentative d'assassinat sous fausse bannière menée contre le chef du gouvernement Aldo Moro et pour laquelle les communistes auraient été accusés. Un autre coup d'État (l'opération «Tora Tora»), organisé par Gladio et le prince Valerio Borghese, devait avoir lieu le 8 décembre 1970 mais fut annulé au dernier moment, certains participants à l'opération évoquant le fait que le KGB avait été mis au courant et que des bateaux soviétiques se trouvaient en Méditerranée, prêts à appuyer un contre-putsch communiste.

Suite à la démission de Nixon et à l'élection de Gerald Ford, Aldo Moro – alors ministre des Affaires étrangères – s'était rendu à Washington en 1974 afin de discuter de la possibilité d'incorporer des socialistes et des communistes au gouvernement compte tenu de leurs résultats aux élections. Il se vit opposer une fin de non-recevoir sans appel. Selon son épouse Eleonora Moro, le message des Américains fut le suivant : «Vous devez renoncer à votre politique consistant à collaborer directement avec chacune des forces politiques de votre pays. Faites-le maintenant ou vous le paierez très cher». Alors qu'il avait pris la tête du conseil national de la Démocratie chrétienne en octobre 1976, Aldo Moro s'apprêtait à désobéir, sur la base de l'accord appelé «compromesso storico» (le «compromis historique») passé avec le secrétaire du PCI Enrico Berlinguer, et à intégrer les communistes au gouvernement dit «Andreotti IV». Il n'en aura pas le temps, comme l'avaient prévenu les Américains. Le 16 mars 1978, précisément le jour où doit être votée la confiance au gouvernement entérinant ce «compromis historique», les Brigades Rouges – remarquablement informées et efficaces... – l'enlèvent à Rome tandis qu'il se rendait au parlement italien. Il sera retenu 55 jours avant que son corps soit retrouvé dans le coffre d'une voiture, criblé de balles.

Infiltré jusqu'à la moelle, le mouvement prétendument révolutionnaire des Brigades Rouges n'a jamais été lui-même qu'un instrument entre les mains des tenants de la «stratégie de la tension», l'OTAN, son réseau Gladio et la loge néofasciste P2. Le désir évident des dirigeants de la Démocratie Chrétienne de voir Aldo Moro assassiné conduira la famille de celui-ci à refuser que sa dépouille mortelle soit présente lors de la messe solennelle organisée en grandes pompes et présidée pourtant par le pape Paul VI lui-même. La commission sénatoriale qui sera chargée d'enquêter au début des années 90 sur le réseau Gladio découvrira avec stupeur que la plupart des documents relatifs à l'enlèvement et à l'assassinat d'Aldo Moro ont disparu des archives du ministère de l'Intérieur. Elle estimera en 1995 que l'assassinat d'Aldo Moro fut un projet criminel dans lequel les Brigades Rouges ne furent que des «instruments». À la suite d'investigations ultérieures portant notamment sur les trois principaux attentats commis à Milan, Brescia et Bologne, la commission sénatoriale Pellegrini conclura en 2000 : «Ces massacres, ces attentats et ces opérations militaires ont été organisés, encouragés ou soutenus par des hommes au sein même des institutions italiennes et, comme il a été découvert plus récemment, par des hommes liés aux structures du renseignement états-unien». Quant à la condamnation des responsables, les familles des victimes attendent toujours.

https://reseauinternational.net/terreur-detat-contre-population-i-lattentat-de-la-gare-de-bologne-du-2-aout-1980/
#5
Europe / Irlande, la fin du grand conse...
Last post by JacquesL - Aujourd'hui à 09:07:08 AM
Irlande, la fin du grand consensus



par Keith Woods


Lundi 6 mai dernier, les Irlandais se sont rassemblés à Dublin pour protester contre la politique d'immigration du gouvernement. C'était le deuxième lundi férié consécutif où un événement comme celui-ci se produisait, mais la foule n'avait jamais été aussi nombreuse jusqu'à présent, atteignant plusieurs milliers de personnes.

Il y a beaucoup de choses très impressionnantes dans le mouvement anti-immigration en Irlande. Cet événement a été organisé sans leadership central et promu principalement par des influenceurs nationalistes des médias sociaux. La foule était d'âges variés, avec de nombreuses familles et personnes âgées, un spectacle rarement vu lors des manifestations anti-immigration en Europe.

Une autre force majeure du populisme naissant irlandais réside dans le large consensus sur ce qu'est le nationalisme irlandais. En raison de l'histoire unique de l'Irlande, nos nationalistes ne s'enlisent pas dans des attachements sentimentaux envers des empires mourants et leurs conceptions civiques de l'identité empruntées aux administrateurs impériaux. L'idée selon laquelle nous devrions brandir un argument historique pour faire valoir notre cause, ou nous identifier aux mouvements nationalistes historiques d'autres pays, est évidemment ridicule. Tout le monde dans cette foule sait ce qu'est un Irlandais, adhère à la tradition nationaliste révolutionnaire de l'Irlande et est prêt à affirmer que «l'Irlande appartient aux Irlandais».

Bien sûr, cela n'empêche pas les luttes intestines et les divisions entre partis, et étant donné la force de ce «nouveau-nationalisme», il est en fait remarquable de voir combien de factions et de partis distincts existent au sein de la scène populiste, mais cela reflète davantage un désaccord stratégique (et beaucoup d'égos impliqués) que des différences idéologiques fondamentales.

La montée du mouvement populiste en Irlande est d'autant plus impressionnante que, jusqu'à une date récente, l'Irlande disposait d'un consensus pro-immigration très confortable. Les journalistes et les hommes politiques du régime étaient fiers de l'absence de mouvements «d'extrême droite» en Irlande. Les libéraux irlandais prenaient plaisir à se moquer du Brexit et de Donald Trump et à se féliciter mutuellement du fait que nous seuls montrions que l'expérience multiculturelle pouvait réussir si seulement tout le monde se débarrassait de son sectarisme.

C'en est fini : la nouvelle façon de montrer son statut de bon agent de l'Irlande officielle est de parler sur un ton solennel de «la menace croissante de l'extrême droite», de saluer pensivement les «experts en extrémisme» qui expliquent comment les médias sociaux alimentent cette menace, et faire des allusions aux «préoccupations légitimes» que l'extrême droite exploite, sans jamais vraiment nommer ni aborder ces préoccupations légitimes.

Cela devient très embarrassant pour l'establishment libéral irlandais qu'un mouvement populiste comme celui-ci puisse surgir, malgré l'absence de soutien institutionnel, de médias sympathisants ou de soutien financier important. C'est encore plus embarrassant pour la gauche, qui s'accroche désormais à des théories du complot de plus en plus élaborées selon lesquelles ce sont des forces britanniques obscures qui tirent les ficelles de l'extrême droite.

L'alternative – selon laquelle la classe ouvrière ne s'intéresse pas à leur message par ce qu'elle a construit sa propre «extrême droite», parce que sa principale préoccupation est l'immigration de remplacement – est impensable.


Le consensus post-violences de 1998

On pourrait pardonner à l'Irlande officielle de faire preuve de complaisance. La période allant de l'accord du Vendredi saint en 1998 à la crise du COVID et à la guerre en Ukraine a été le moment unipolaire officiel de l'Irlande : le grand consensus post-violences sanglantes.



Le conflit sectaire qui divisait l'île depuis la partition a été résolu d'une manière satisfaisante pour toutes les parties, puisque 94% de la République a effectivement voté pour l'accord lors d'un référendum. Dans le même temps, les politiques économiques libérales de l'Irlande officielle sont devenues un succès retentissant, donnant naissance au «Tigre celtique».

L'économie irlandaise a non seulement perdu son statut de retardataire en Europe, mais avec ses taux de croissance spectaculaires, elle est jalousée dans le monde entier. Les divisions gauche/droite sur l'économie ne pesaient plus guère, face à l'immense richesse générée par ces politiques – à la fois des allègements fiscaux généreux et des augmentations massives des dépenses publiques, et ceux qui se plaignaient de l'incapacité de l'Irlande à suivre plus systématiquement une voie socialiste ou au contraire celle du libre échange passaient pour des grincheux.




Évolution du PNB de l'Irlande en comparaison avec celui du Royaume Uni, 1820-2020

L'Irlande a bénéficié d'un consensus de longue date parmi les partis élus, qui étaient tous d'accord sur la voie de libéralisation économique suivie par l'Irlande depuis les années 1970. L'avenir de l'Irlande serait celui d'une économie de haute technologie et de compétences étroitement intégrée à l'Union européenne. Même le parti travailliste et les groupes trotskystes marginaux du Dáil Éireann considéraient l'impôt sur les sociétés de 12,5% – essentiel pour attirer les sociétés multinationales en Irlande – comme sacro-saint. L'adoption rapide du social-libéralisme par l'Irlande et un récit commun sur la «vieille Irlande» – antérieure aux années 1990 – où les Irlandais souffraient sous une orthodoxie catholique oppressive étaient également au cœur de ce consensus.

Les années 2000 et 2010 ont été riches en rituels publics d'autoflagellation au cours desquels nous remettions en question notre passé et les pires abus de l'ancien régime – les Couvents de la Madeleine, les abus sexuels sur les enfants dans l'Église, l'IRA, le climat de corruption politique au sein du parti  Fianna Fáil – historiquement dominant – étaient des sujets régulièrement débattus. Cette situation s'est accélérée après un krach économique désastreux en 2008, où l'optimisme du Tigre celtique a cédé la place à une colère et à un cynisme généralisés à l'égard de l'ensemble de l'establishment.

Il y a eu une certaine réaction populiste lors des élections de 2011, mais celle-ci était pour l'essentiel non idéologique, ce qui est typique de la politique irlandaise. Alors que le parti au pouvoir, le Fianna Fáil, subissait la pire défaite de son histoire, les principaux bénéficiaires ont été les partis qui avaient eux-mêmes soutenu les mêmes excès économiques de la période du Tigre celtique, ainsi qu'un large contingent de candidats indépendants non idéologiques ou de gauche. Dans la mesure où il y avait une opposition populiste au cours de cette période, elle s'inscrivait dans la lignée du populisme économique de gauche du début des années 2010, avec une énergie et un style similaires à ceux d'Occupy Wall Street, de Syriza en Grèce ou de Podemos en Espagne. Mais l'extrême gauche n'a jamais été suffisamment prise au sérieux en tant que véritable alternative, se réduisant à quelques voix bruyantes d'opposition.

Lorsque le bateau économique s'est stabilisé après des années d'austérité douloureuse, cela a semblé être un retour aux politiques de consensus prévisibles d'autrefois. Après les élections de 2020, le Fianna Fáil et le Fine Gael sont entrés dans un gouvernement de coalition pour la première fois de l'histoire. Cela était extrêmement significatif, car leur division aux origines de la guerre civile avait défini la politique pendant un siècle dans la République. S'il y avait eu une distinction idéologique historique entre les partis, elle aurait été totalement dissoute en 2020.



Il fut un temps où le Fianna Fáil était «le parti républicain», plus étroitement associé au nationalisme irlandais, au protectionnisme et au populisme économique, tandis que le Fine Gael était plutôt considéré comme un parti libéral traditionnel de centre-droit. Avec le grand consensus, ces distinctions sont devenues dénuées de sens. Après le Vendredi Saint, nous avons laissé derrière nous la question du Nord et toute démagogie sur l'identité des véritables héritiers de la tradition nationaliste. Après le succès de l'intégration européenne et du libéralisme économique, le protectionnisme et le nationalisme développementiste ont été laissés de côté.

L'unipartisme idéologique s'était désormais regroupé (aux côtés du Parti Vert) en un seul grand parti unique au pouvoir. La faction d'opposition dominante qui a émergé de cette période était le Sinn Féin, qui, tout en embrassant pleinement le consensus libéral, a défié le gouvernement avec un programme économiquement plus populiste. Le Sinn Féin est devenu le plus grand parti du pays. Leur montée en popularité semblait inexorable et le parti semblait en passe de diriger un gouvernement, jusqu'à l'émergence d'un populisme anti-immigration ces dernières années.

Comment cela a pu arriver? Comment un pays bénéficiant du plus grand soutien populaire à l'adhésion à l'UE, sans parti populaire de droite et avec un fort consensus au sein de l'élite et des médias aurait-il pu servir de terrain au développement d'un mouvement populaire anti-immigration ?

D'une certaine manière, le succès du régime libéral irlandais a causé sa perte.

J'ai déjà cité le livre «How Democracies Die» [Comment meurent les démocraties] de 2019 dans lequel les politologues Steven Levitsky et Daniel Ziblatt identifiaient un parti de centre-droit fort comme étant crucial pour le maintien de la démocratie. Bien entendu, Levitsky et Ziblatt partagent l'idée libérale de la démocratie en tant que pluralisme institutionnalisé et «valeurs démocratiques». Ce qu'ils analysent donc en réalité est la manière d'étouffer la montée du populisme, d'où leur identification de Trump et Orban comme des menaces pour la démocratie. Ils soutiennent que la principale raison de la montée d'Hitler était le manque de force de cohésion au centre-droit dans les années 1930 :

Avant les années 1940, l'Allemagne n'avait jamais eu de parti conservateur à la fois bien organisé et couronné de succès électoral, d'une part, et modéré et démocratique, de l'autre. Le conservatisme allemand était perpétuellement ravagé par les divisions internes et la faiblesse organisationnelle. En particulier, le fossé très marqué entre protestants conservateurs et catholiques a créé un vide politique au centre-droit que les forces extrémistes et autoritaires ont pu exploiter. Cette dynamique a atteint son paroxysme lors de la marche d'Hitler vers le pouvoir.

Remédiant à ce défaut, les partis conservateurs comme la CDU allemande sont devenus un pilier des démocraties européennes d'après-guerre. Le cas de l'Irlande est ici tout à fait unique. Alors que la plupart des démocraties européennes ont un grand parti de centre-droit et un autre de centre-gauche qui échangent le pouvoir, la scission bipartite de l'Irlande s'est faite selon des lignes tribales historiques plutôt que selon une distinction idéologique. Le Fine Gael et le Fianna Fáil représentaient les deux côtés de la tragique guerre civile irlandaise, et l'attachement tribal à l'un ou l'autre camp a duré bien au-delà du conflit lui-même. Il y a également une grande part de politique centré sur les personnalités en jeu, dans la mesure où les Irlandais ont tendance à voter pour les candidats parlementaires sur la base de ce qu'ils peuvent «faire» pour leur circonscription pendant leur mandat.

Mais comme l'Irlande était un pays socialement très conservateur et qu'il n'y avait pas de force politique de gauche majeure, les deux partis ont joué le genre de rôle que les partis conservateurs traditionnels de centre-droit ont joué dans le reste de l'Europe. Cependant, depuis les années 2000, au milieu du grand consensus, les partis ont abandonné toute trace de conservatisme social et de nationalisme pour devenir des partis libéraux banals.

Tous les partis ont soutenu le référendum sur le mariage homosexuel en 2015, qui a été adopté avec 62% des voix, et aucun ne s'est opposé à l'amendement de 2018 à la constitution visant à introduire l'avortement en Irlande, qui n'a été rejeté que par 33% des voix. Mais cela a laissé environ un tiers de la population irlandaise qui croyait toujours au mariage traditionnel et était fortement pro-vie sans aucune représentation.



Il est probable qu'un nombre similaire de citoyens, voire supérieur, s'opposait également aux politiques gouvernementales d'immigration de masse, mais l'Irlande officielle n'y voyait pas vraiment un problème. Les médias étaient suffisamment adultes pour s'entendre afin de protéger les «valeurs démocratiques», pour geler ces mauvaises opinions. Les hommes politiques eux aussi ont été suffisamment responsables pour ne pas jouer avec les forces dangereuses du populisme. Avec des milliards de dollars par an destinés au complexe pléthorique d'ONG irlandaises, les derniers résistants du passé arriéré de l'Irlande finiraient par mourir ou seraient socialement contraints à se conformer.

Le manque de représentation des désenchantés dans la nouvelle Irlande a accumulé un tas de bois sec, mais l'Irlande officielle était convaincue de pouvoir lui refuser l'oxygène. Après la crise du COVID, il y a eu une convergence de facteurs dont les étincelles ont allumé le feu qui menace désormais de faire exploser le grand consensus irlandais.


L'implosion

Le gouvernement irlandais a suivi une voie particulièrement draconienne face au COVID. À l'été 2021, un rapport de l'Université d'Oxford a qualifié le confinement irlandais de plus strict de l'UE et de «l'un des confinements les plus sévères au monde face au coronavirus». Pourtant, aucun parti politique ou publication populaire n'a osé s'opposer à la «sagesse» de cette voie, qui impliquait d'enfermer les gens dans un rayon de déplacement de 5 km strictement appliqué par les points de contrôle de la Garda.

Comme partout en Occident, la COVID a contribué à la mnée d'une sorte de sentiment populiste (ou du moins antigouvernemental), mais celui-ci était désorganisé, non dirigé et souvent enclin à tomber dans des théories du complot erronées ou discréditantes. Lorsque les confinements ont pris fin et que le pays a rouvert ses portes, les événements ont ramené l'attention sur l'immigration.



L'invasion russe de l'Ukraine en février 2022 a été le cygne noir qui a provoqué une crise des réfugiés et commencé à submerger la gestion gouvernementale du système migratoire. En décembre 2022, l'Irlande avait accueilli plus de 67 000 réfugiés ukrainiens. En 2023, le taux d'Ukrainiens arrivés en Irlande était 10 fois supérieur à la moyenne de l'UE, la moitié d'entre eux citant un logement fourni par l'État comme raison pour laquelle ils avaient choisi l'Irlande.

Dans le même temps, l'afflux de demandeurs d'asile en provenance de pays extra-européens a commencé à augmenter considérablement, la politique laxiste du gouvernement en matière d'expulsions et les généreuses allocations accordées aux demandeurs d'asile en faisant une cible attrayante pour les trafiquants d'êtres humains et les immigrants illégaux.

2022 a également été l'année du meurtre tragique d'Ashling Murphy, une enseignante du primaire massacrée en plein jour par un immigrant tzigane rom de Slovaquie qui vivait de l'aide sociale. À peine trois mois plus tard, les cadavres gravement mutilés de deux homosexuels ont été retrouvés dans leur propre domicile à Sligo, l'un d'entre eux ayant été décapité. L'agresseur était cette fois un immigrant irakien de 23 ans.

En raison du nombre de victimes et de la nature particulièrement brutale de ces meurtres, ils ont été très médiatisés et discutés. Les médias ont tenté de rejeter la responsabilité de ces meurtres sur la culture irlandaise de misogynie ou d'homophobie, mais une grande partie du public était désormais frustrée par le silence des médias sur la question de l'immigration.

En novembre de la même année, le sentiment populiste naissant a trouvé un point central avec le début d'un vaste mouvement populaire dans la communauté ouvrière d'East Wall, dans le centre-ville de Dublin, où d'anciens bureaux de la communauté ont été transformés en logements de style militaire pour des centaines de migrants masculins. Les habitants d'East Wall ont organisé un certain nombre de manifestations réussies, notamment le blocage du tunnel du port de Dublin.

Cela a non seulement placé la question de l'immigration au premier plan du débat politique, mais a également encouragé la propagation de mouvements de protestation similaires dans d'autres régions du pays accueillant des centres de migrants. Un an plus tard, lorsqu'un migrant algérien a poignardé trois jeunes enfants et un soignant devant une école de Dublin, le mécontentement qui s'était accumulé pendant des années s'est répandu dans les rues au cours d'une nuit de protestation et d'émeutes. C'est également à ce moment-là que le champion  en arts martiaux Conor McGregor a commencé à exprimer son soutien et à condamner haut et fort le gouvernement irlandais en matière de politique d'immigration.



L'esprit populiste montant semble avoir enfin trouvé son expression électorale avec le rejet du référendum gouvernemental en mars. Le gouvernement avait proposé d'amender la constitution, en supprimant les termes prétendument dépassés sur l'obligation de l'État de «s'efforcer de garantir que les mères ne soient pas obligées par nécessité économique de s'engager dans un travail au détriment de leurs devoirs à la maison» par un langage non genré à propos de «relations durables».

Bien que tous les grands partis aient soutenu ce changement, il a fini par être perçu de diverses manières comme relevant du wokisme, un élément du programme libéral du gouvernement servant de à détourner l'attention des problèmes plus urgents et, potentiellement, d'un changement qui faciliterait une «migration en chaîne» vers l'Irlande. Quelles que soient les raisons de l'opposition à l'amendement, elles étaient toutes de nature populiste. Et bien que l'amendement ait été largement soutenu par une population qui avait voté un «oui» retentissant aux référendums sur le mariage gay et l'avortement, ce référendum a été largement rejeté. Plus de 67% de l'électorat a voté non, seule la circonscription libérale et très aisée de Dún Laoghaire soutenant l'un des deux amendements proposés.



Craignant apparemment le pire après ce résultat, certains parlementaires de la majorité ont commencé à faire marche arrière sur «l'agenda woke», et beaucoup ont maintenant renoncé et commencé à exprimer des critiques à l'égard de la loi irlandaise controversée sur le discours de haine, qui était en voie d'adoption par voie législative sans opposition. Or soudainement, la question s'est retrouvée au cœur du débat public l'année dernière – déclenchée en partie par l'attention internationale suscitée par la réponse de Elon Musk sur les aspects les plus controversés du projet de loi contre la haine en ligne, et également par une campagne populaire énergique de rejet – et cela a révélé qu'il était profondément impopulaire.



À la grande honte de nos élites, l'Irlande avait tardé à adopter le libéralisme. Et ils ont compensé en faisant semblant de l'adopter avec tout l'empressement et l'enthousiasme dont ils pouvaient faire preuve. Mais ils ont commis une erreur en ne faisant pas bouillir la grenouille au ralenti. S'ils avaient juste maîtrisé l'immigration illégale et maîtrisé les chiffres, la réaction négative à l'immigration légale de masse serait probablement restée gérable. Non seulement ils n'ont pas réussi à lutter contre l'explosion du nombre d'immigrés illégaux, mais au cours de l'année la plus récente, ils ont fait augmenter la population de 3% grâce à l'immigration légale, important 141 600 personnes supplémentaires.

Aujourd'hui, alors que l'Irlande se dirige vers les élections locales et européennes de juin prochain, la question de l'immigration domine la politique. Selon un récent sondage, 41% des Irlandais considèrent désormais l'immigration comme la principale question politique, soit une hausse de 15% en un mois seulement. 54% des sondés classent le logement comme leur principal sujet de préoccupation, un problème évidemment fortement impacté par l'immigration de masse. Plus d'un tiers des Irlandais déclarent qu'ils envisageraient de voter pour un parti explicitement anti-immigration. Les candidats politiques font état d'une inquiétude généralisée dans leurs échanges avec les électeurs concernant l'immigration. Il semble qu'il y ait enfin un espace pour une percée nationale-populiste dans la politique irlandaise.
Est-ce que cela arrivera ? Ces élections sont une grande inconnue. Dans le passé, l'électorat irlandais a commencé à se sentir dupé, avec un penchant pour le populisme et une agitation croissante, ce qui ne s'est pas traduit par une percée électorale. Les raisons pour cela sont multiples. La politique est encore ici une affaire de classe moyenne : les quartiers ouvriers de Dublin semblent les plus mûrs pour les candidats anti-immigration, mais ils ont également des taux d'inscription sur les listes électorales parmi les plus bas. Les régions les plus libérales et les plus riches ont les taux d'inscription les plus élevés, car ce sont celles qui participent à la politique électorale.

Il existe également une grande part de tribalisme et de politique centrée sur les personnalités encore courante en Irlande, ce qui rend les électeurs plus réticents à prêter leur vote à de nouveaux partis et à des candidats étrangers. J'ai récemment interrogé des agriculteurs et des électeurs ruraux à Athenry, dans le comté de Galway. S'ils avaient été interrogés question par question, je suis convaincu qu'ils auraient proposé un programme semblable à celui du Parti national, et ils considéraient tous l'immigration comme une question urgente. Un accord largement répandu, mais lorsqu'il s'agissait de savoir comment ils voteraient, beaucoup se sont engagés en faveur d'un candidat indépendant dont ils ignoraient qu'il avait une position effrayante en matière d'immigration, mais qu'ils considéraient comme un représentant digne de confiance pour diverses autres raisons.

Plus frustrant encore est le fait que dans les sondages sur l'immigration, les partisans du Sinn Féin affichent systématiquement des taux d'opposition à l'immigration de masse parmi les plus élevés, apparemment déconnectés de son leadership de gauche et partisan de l'ouverture des frontières. Il se peut que de nombreuses années supplémentaires de trahison sur cette question obligent un jour les électeurs à soutenir un changement radical, mais ces élections devraient néanmoins constituer une modeste percée électorale qui contribuera grandement à légitimer le populisme anti-immigration en tant que force sérieuse en Irlande, avec des mandats concrets.

Quel que soit le sort de chaque parti, et nombreux sont ceux qui tentent aujourd'hui de saisir l'opportunité de représenter le vote nationaliste, les forces populistes irlandaises se retrouvent extrêmement consolidées ces dernières années : l'attraction qu'exercent les groupes sur Telegram et WhatsApp pour diffuser rapidement des informations et pour organiser des manifestations ; la domination du Twitter politique irlandais par les influenceurs nationalistes, évidente dans la domination persistante de hashtags comme #IrelandisFull et leur capacité à organiser de grandes manifestations comme celle dont nous avons été témoins récemment ; la montée en puissance des «journalistes citoyens» comme Philip Dwyer qui donnent aux gens un aperçu direct des problèmes causés par la crise de l'immigration ; l'émergence de médias en ligne indépendants comme Gript et Burkean, qui ont comblé le vide laissé par les médias grand public ; et l'alignement ferme des «youngfellas» de Dublin – des jeunes hommes de la classe ouvrière des quartiers défavorisés à l'origine d'une grande partie de la désobéissance civile – avec le mouvement nationaliste.



Tous ces facteurs ont contribué à faire du mouvement anti-immigration irlandais l'un des plus efficaces d'Europe, même sans représentants élus. Et ici, il n'existe pas de faux parti libéral de centre-droit capable d'engloutir les votes nationalistes avec une rhétorique de diversion axée uniquement sur l'immigration illégale ou d'autres questions secondaires. Si la force de l'establishment libéral irlandais a résidé pendant des années dans sa politique fondée sur le consensus et sur l'absence d'une force populiste de droite, cette cohésion s'est retournée contre lui.

Ceux qui se trouvent à l'extérieur ont été contraints de s'adapter et de constituer leur propre force à partir de zéro. C'est une force qui ne peut plus être ignorée ou écartée en marge de «l'extrême droite», et comme le gouvernement ne montre aucune tendance à vouloir céder sur ses politiques accélérationnistes pour une migration de remplacement, c'est une force destinée à émerger comme la seule capable de défier la vision de l'Irlande officielle, celle qui signifierait la mort définitive de la nation irlandaise.

source : The Unz Review via Entre la Plume et l'Enclume

https://reseauinternational.net/irlande-la-fin-du-grand-consensus/
#6
Europe / SitRep Ukraine. Une armée et u...
Last post by JacquesL - Aujourd'hui à 08:28:27 AM
SitRep Ukraine. Une armée et un pays à bout de souffle

Publié le mai 15, 2024 par Wayan




Par Moon of Alabama – Le 14 mai 2024

Stephen Byren écrit, à juste titre, que l'objectif de l'offensive russe vers Kharkiv est de désintégrer l'armée ukrainienne :

CiterÀ mon avis, l'objectif de la Russie est de forcer l'armée ukrainienne à poursuivre les unités d'invasion russes. L'idée est de causer de lourdes pertes du côté ukrainien et, si tout se passe comme prévu, de diviser l'armée ukrainienne en deux ou de la désintégrer complètement.

De cette manière, l'idée n'est pas seulement de prendre un territoire, mais de détruire la capacité de résistance de l'Ukraine. De nombreux indices montrent que la Russie remporte des succès dans l'opération en cours.

Le général Kyrylo Budanov, chef de l'agence de renseignement militaire ukrainienne (qui comprend des combattants étrangers et des unités nazies), en convient. Il dresse un tableau sombre de la situation (archivé) :

CiterComme la plupart des responsables ukrainiens et des experts militaires, le général Budanov a déclaré qu'il pensait que les attaques russes dans le nord-est avaient pour but d'étirer les réserves déjà minces de soldats ukrainiens et de les détourner des combats qui se déroulaient ailleurs.


C'est exactement ce qui se passe actuellement, a-t-il reconnu. Il a déclaré que l'armée ukrainienne essayait de réorienter les troupes des autres zones de la ligne de front pour renforcer ses défenses dans le nord-est, mais qu'il était difficile de trouver le personnel nécessaire.


"Toutes nos forces sont soit ici, soit à Chasiv Yar", a-t-il déclaré, faisant référence à un bastion ukrainien situé à environ 120 miles plus au sud, que les troupes russes ont assailli ces dernières semaines. "J'ai utilisé tout ce que nous avions. Malheureusement, nous n'avons personne d'autre dans les réserves".

L'armée ukrainienne a retiré des parties de différentes brigades engagées dans l'est et les déplace au nord vers la région de Kharkiv. Il s'agira d'un méli-mélo de bataillons partiellement remplis, sans commandement unifié et sans qu'il ne reste rien pour boucher les trous ailleurs.

Budanov craint à juste titre que les Russes puissent répéter ce jeu dans d'autres régions :

CiterLe général Budanov a déclaré qu'il s'attendait à ce que les attaques dans la région de Kharkiv durent encore trois ou quatre jours, après quoi les forces russes devraient effectuer une forte poussée en direction de Sumy, une ville située à environ 90 miles au nord-ouest de Kharkiv. Des responsables ukrainiens ont déjà déclaré que la Russie avait massé des troupes de l'autre côté de la frontière, à Sumy.


Pavlo Velycho, un officier ukrainien opérant près de la frontière russe dans la région de Sumy, a déclaré que les bombardements russes sur la périphérie de Sumy s'étaient récemment intensifiés.

Les forces russes peuvent facilement progresser car l'argent alloué aux fortifications dans les régions de Kharkiv et de Sumy a été versé à des sociétés fictives sans qu'aucune tranchée n'ait jamais été construite (traduction automatique) :

CiterDes contrats de plusieurs millions pour la construction de fortifications, pour lesquels ils ont dépensé un total de 7 milliards de hryvnias, ont été transférés par l'OVA de Kharkiv à des sociétés fictives.
...

Il s'est avéré que le département de l'OVA de Kharkiv chargé des achats de défense a choisi des entreprises sans nom et nouvellement enregistrées. En outre, les propriétaires de ces sociétés ne ressemblent pas à des hommes et femmes d'affaires prospères – ils ont des dizaines d'affaires judiciaires, allant du vol de whisky à la violence domestique contre leur mari et leur mère, certains d'entre eux sont privés de leurs droits parentaux et ont fait l'objet de procédures d'exécution pour des prêts dans des banques.

Autre détail intéressant : il semble que ces bénéficiaires ne savent même pas qu'elles sont millionnaires. Après tout, ils continuent à travailler à tour de rôle "dans les champs" et dans les usines.

Les États-Unis craignent manifestement que l'armée ukrainienne ne soit pas en mesure de tenir ses lignes. Aujourd'hui, le secrétaire d'État Anthony Blinken est arrivé en visite inopinée à Kiev pour renforcer le moral des troupes, ou probablement pour organiser un changement à la tête de l'Ukraine :

CiterBlinken, qui est arrivé à Kiev en train tôt mardi matin, espère "envoyer un signal fort de réconfort aux Ukrainiens qui vivent manifestement un moment très difficile", a déclaré un responsable américain qui a informé les journalistes voyageant avec Blinken sous le couvert de l'anonymat.

"La mission du secrétaire d'État est vraiment de parler de la manière dont notre assistance supplémentaire sera mise en œuvre pour aider à renforcer leurs défenses (et) leur permettre de reprendre de plus en plus l'initiative sur le champ de bataille", a déclaré le fonctionnaire.

...


Blinken rassurera les responsables ukrainiens, notamment le président Volodymyr Zelenskiy, sur le soutien durable des États-Unis et prononcera un discours axé sur l'avenir de l'Ukraine, a indiqué le responsable.

Blinken et Biden ont besoin que l'armée ukrainienne tienne jusqu'à la fin des élections de novembre. Il est peu probable qu'ils puissent atteindre cet objectif. Une pause sur le champ de bataille serait maintenant souhaitable, mais il faut pour cela se débarrasser de Zelenski.

Les médias américains mettent l'accent sur l'enveloppe de 60 milliards de dollars votée par le Congrès pour l'Ukraine. Ils oublient d'expliquer que seulement 14,5 milliards de dollars de cette somme vont réellement à l'Ukraine, la moitié pour maintenir la solvabilité de l'État et l'autre moitié sous la forme d'armes que l'Ukraine pourrait acheter une fois qu'elles auront été construites. Le reste de l'argent est destiné à remplir les stocks militaires américains.

L'aide militaire réelle apportée à l'Ukraine au cours des prochains mois, sous la forme de munitions d'artillerie et antiaériennes, sera minuscule.

Il n'y a là rien qui puisse protéger des bombes planantes FAB que l'armée russe utilise en nombre croissant pour briser les positions ukrainiennes. Au cours des trois derniers jours, les pertes ukrainiennes se sont élevées à environ 1 500 par jour, soit le double du nombre habituel, la plupart d'entre elles se produisant sur le front oriental, et non dans la direction de Kharkiv.

Actuellement, le taux de remplacement par la mobilisation ukrainienne ne représenterait que 25 % des pertes réelles.

Tout le monde sait que la guerre touche à sa fin. Il y aura un vainqueur, la Russie, et beaucoup de perdants. Les États-Unis et l'Union européenne tentent à présent de trouver un moyen de sauver la face en reconnaissant cette réalité sans l'admettre.

Le moyen le plus facile sera de blâmer l'Ukraine, et en particulier son président Zelenski, pour ne pas avoir écouté les conseils occidentaux pendant certaines des phases les plus chaudes de la guerre (Bakhmut, etc.). "Nous leur avons donné une chance et ils l'ont gâchée", telle sera bientôt la teneur des déclarations officielles.

Mais en réalité, l'Ukraine n'a jamais eu la possibilité de vaincre ou même d'affaiblir la Russie. Tous les chiffres, toutes les capacités et toutes les personnes s'y opposaient. Malgré cela, elle a été poussée à la mort par les illusions occidentales.

On espère que son peuple, ainsi que d'autres peuples, en auront tiré les leçons.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

https://lesakerfrancophone.fr/sitrep-ukraine-une-armee-et-un-pays-a-bout-de-souffle

#7
Questions mondiales. / La revue de presse du 13 mai 2...
Last post by JacquesL - 14 Mai 2024, 05:51:22 PM
La revue de presse du 13 mai 2024

Publié le mai 13, 2024 par Wayan


Par Wayan – Le 13 mai 2024 – Le Saker Francophone



L'événement géopolitique de la semaine fut la visite de Xi Jinping en Europe. Avant la visite, Reuters nous renseigne sur les attentes étasuniennes vis-à-vis de cette visite, faire pression sur Pékin :

« Le président chinois Xi Jinping se rendra la semaine prochaine en Europe pour la première fois en cinq ans dans le cadre d'une visite qui pourrait mettre à nu les divisions européennes sur le commerce avec Pékin et sur la manière dont le continent se positionne comme pôle entre les États-Unis et la Chine.

Xi se rend en France, en Serbie et en Hongrie à un moment où l'Union européenne menace de frapper les secteurs chinois des véhicules électriques et des énergies vertes avec des tarifs douaniers sur d'énormes subventions qui, selon le bloc, donnent un avantage injuste aux fabricants chinois.

Alors que l'économie chinoise est confrontée à des vents contraires et que les États-Unis se ferment aux entreprises chinoises, l'Union européenne pourrait avoir une certaine influence sur Pékin. Mais les 27 membres du bloc ne sont pas parfaitement alignés, ce qui compromet leur capacité à façonner la pensée chinoise, estiment les analystes. »

RFI a une vision plus subtile de cette visite :

« À Paris, Belgrade et Budapest, Xi Jinping jouera sur du velours ou presque. Les dossiers qui fâchent ? Ils seront seulement évoqués à Paris, et en premier lieu le soutien chinois à la guerre russe en Ukraine. En revanche, à Belgrade et à Budapest, considérées par la Chine comme des portes d'entrée en Europe, aucune fausse note ne risque de plomber l'ambiance.

L'objectif de la venue du numéro un chinois est de faire oublier les tensions commerciales et géopolitiques avec les États-Unis et démontrer que la Chine a encore des alliés en Europe. La France, qui parmi les 27 membres de l'Union européenne, prône l'indépendance stratégique européenne face à la rivalité sino-américaine, est un pays de choix aux yeux de Pékin, avide de défaire le lien traditionnel transatlantique et de tirer bénéfice des divisions. »

Voulant symboliser l'unité européenne, Macron avait invité Scholz et Von der Leyen à son premier entretien avec Xi Jinping. Scholz s'est désisté mais Von der Leyen était bien présente pour incarner le côté agressif de l'UE, comme le remarque Reuters :

« Le président français Emmanuel Macron et la chef de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont exhorté lundi le président chinois Xi Jinping à garantir un commerce plus équilibré avec l'Europe, mais le dirigeant chinois n'a montré que peu de signes d'être prêt à offrir des concessions majeures.

Lors de réunions à Paris, Macron a également exhorté le dirigeant chinois à user de son influence sur la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

L'Union européenne "ne peut pas absorber la surproduction massive de produits industriels chinois qui inonde son marché", a déclaré von der Leyen après les trois discussions tenues sous les plafonds dorés de l'Elysée.

"L'Europe n'hésitera pas à prendre les décisions difficiles nécessaires pour protéger son marché", a-t-elle déclaré, en référence aux enquêtes commerciales et aux sanctions qui pourraient en découler. »

Mais, une fois Von der Leyen partie, la relation Xi Jinping- Macron est devenue plus détendue et, surtout, plus pragmatique :

« Pour les 60 ans des relations diplomatiques bilatérales, le président chinois a été accueilli à Paris par Emmanuel Macron qui espère toujours poser son pays en « puissance d'équilibre » face au bras de fer sino-américain. Accueil en fanfare aux Invalides, tapis rouge et banquet à l'Élysée : pour sa première tournée européenne depuis 2019, le numéro un de la superpuissance asiatique a eu droit à tous les égards.

Plusieurs contrats commerciaux entre des entreprises françaises et chinoises ont été signés lundi. Parmi les annonces figure un contrat pour Suez afin de construire une usine destinée à produire de l'énergie à partir des boues d'une cinquantaine de stations d'épuration dans le sud de la Chine, pour près de 100 millions d'euros.

Le constructeur ferroviaire Alstom a aussi obtenu des contrats de fourniture de systèmes de traction électrique pour des lignes de métro à Pékin, Wuhan et Hefei.

Côté finance, l'assureur Groupama va créer une coentreprise avec Shudao Group « sur la finance verte ».

D'autres contrats commerciaux annoncés sont à des stades moins engagés, par exemple entre Schneider Electric et les points de recharge de véhicules électriques en vue de la création d'une coentreprise, ou entre le Crédit Agricole et Bank of China pour « faciliter leurs opérations conjointes ». »

Car la France tient une place spéciale dans l'imaginaire chinois :

« La France s'inscrit dans cette longue tradition d'amitié, depuis que « l'acte visionnaire » de général de Gaulle a bousculé l'ordre bipolaire. « Il y a soixante ans, la Chine et la France ont brisé la glace de la guerre froide et apporté la paix et la stabilité à l'ordre international », écrit le journal Pangpai ce dimanche, avec un clin d'œil appuyé au monde d'aujourd'hui. Le site officiel d'information rappelle qu'au cours d'une si longue période « les relations sino-françaises ont connu des hauts et des bas, mais se situent toujours au sommet stratégique de l'ordre mondial en quête de paix, de multilatéralisme et d'humanité. » Le pouvoir chinois avait déjà choisi le Figaro pour un entretien de Hu Jintao avant sa visite en France en 2010. Cette fois encore c'est dans les pages du quotidien conservateur que son successeur publie une tribune : « À l'amorce de sa visite en France, le président de la République populaire de Chine promet d'ouvrir les marchés chinois aux entreprises occidentales, assure comprendre l'enjeu de la crise ukrainienne pour les Européens et se dit attaché au respect mutuel et à la coexistence pacifique entre États ». Mais la coopération stratégique ne signifie pas une absence de contradictions. Les divergences se sont même multipliées ces derniers temps. »

Pendant cette visite Global Times, le média chinois en anglais, a exposé les attentes chinoise :

« La Chine et la France doivent défendre leurs avantages mutuels, s'opposer ensemble aux actes de « découplage » et de perturbation des chaînes industrielles et d'approvisionnement, et dire non ensemble à la construction de barrières, a déclaré le président Xi Jinping lundi lors de ses entretiens avec son homologue français Emmanuel Macron à Paris.

La Chine et la France devraient défendre leur indépendance et repousser ensemble une « nouvelle guerre froide » ou une confrontation de blocs, a déclaré Xi, selon l'agence de presse Xinhua.

Dans un article signé publié dimanche dans le média français Le Figaro, Xi a déclaré que nous vivons dans un monde loin d'être tranquille et qu'il est une fois de plus confronté à une multitude de risques. La Chine est prête à travailler avec la France dans l'esprit qui a guidé l'établissement de nos relations diplomatiques pour forger un partenariat stratégique global plus fort entre nos deux pays et apporter de nouvelles contributions à une coopération plus forte de la communauté mondiale. »

Et pour que la visite se termine sur le ton « vieux amis se retrouvant », Macron a invité Xi Jinping à une petite fiesta dans les Pyrénées :

« Après les ors de l'Elysée, Emmanuel Macron emmène mardi Xi Jinping dans les Pyrénées au second jour de sa visite d'État, pour une escapade "personnelle" censée permettre un dialogue plus direct sur la guerre en Ukraine ou les désaccords commerciaux.

"Nos montagnes françaises, (...) j'espère, continueront de nous inspirer", a lancé lundi 7 mai, lyrique, le président français, en accueillant son homologue chinois à Paris pour la première fois depuis 2019. Les deux dirigeants sont arrivés mardi dans les Pyrénées, au second jour de la visite d'État du dirigeant chinois, pour une escapade "personnelle" censée permettre un dialogue plus direct sur la guerre en Ukraine ou les désaccords commerciaux.

Une centaine de personnes sont venues apporter leur soutien au président Xi et des dizaines de drapeaux rouges aux cinq étoiles jaunes coloraient les abords de la route menant au col. "C'est vraiment étrange de voir ça ici", dit en souriant Jean-Michel Garem, un retraité.

Emmanuel Macron et Xi Jinping, accompagnés de leurs épouses, ont déjeuné au restaurant d'Eric Abadie, un éleveur et ami du président français. Comme en écho à la cérémonie du thé qu'ils avaient partagée l'an dernier à Canton, dans la résidence officielle où vécut le père du président chinois quand il était gouverneur de la province du Guangdong. »

Après la France, ce fut au tour de la Serbie d'accueillir le président chinois :

« La Chine et la Serbie ont convenu mercredi de poursuivre un « avenir commun » alors que le président Xi Jinping s'est rendu dans ce pays des Balkans dans le cadre de sa tentative de forger des relations plus solides avec ses alliés aux frontières de l'Union européenne.

Xi en est à sa première tournée européenne en cinq ans, et ce voyage a été considéré comme un effort visant à renforcer les liens avec les pays d'Europe de l'Est pro-russes et grands bénéficiaires des investissements chinois. Il s'envolera pour la Hongrie plus tard dans la journée.

"Nous écrivons l'histoire aujourd'hui", a déclaré le président serbe Aleksandar Vucic devant une foule nombreuse rassemblée devant le palais présidentiel serbe pour accueillir Xi, applaudissant et scandant "Chine, Chine".

Les deux pays ont signé 29 accords favorisant la coopération juridique, réglementaire et économique. La Serbie deviendra également le premier pays européen depuis des années à conclure un accord de libre-échange avec la Chine lorsque l'accord signé l'année dernière entrera en vigueur le 1er juillet.

Vucic a déclaré que depuis 2020, la Chine était le plus grand investisseur en Serbie et que ses investissements avaient été multipliés par 30 au cours de la dernière décennie. L'accord de libre-échange garantira des exportations sans droits de douane pour 95 % des produits serbes vers la Chine au cours des cinq à dix prochaines années, a-t-il déclaré.

Xi a déclaré que la Chine était prête à importer davantage de produits agricoles de haute qualité de Serbie et accueillerait favorablement davantage de vols directs entre Belgrade et les villes chinoises. »

Et enfin la Hongrie, le pays d'Europe le plus enclin au dialogue, tant envers la Russie que la Chine :

« Après 75 ans d'histoire, « les relations sino-hongroises sont à leur apogée », s'est félicité Xi Jinping, selon un compte rendu des autorités chinoises. Avant son arrivée, il les avait comparées à une « croisière dorée », dans une tribune publiée par le journal favorable au pouvoir Magyar Nemzet.

« Nous avons défié l'ordre géopolitique ensemble dans un contexte international instable », traçant notre voie « d'États souverains en toute indépendance », a-t-il écrit. Un clin d'œil à la stratégie de cavalier seul menée par le Premier ministre Viktor Orban au sein de l'Union européenne. Tout en ferraillant avec Bruxelles, le dirigeant nationaliste s'est résolument tourné vers l'est ces dernières années. Quand Bruxelles a pris ses distances avec Pékin, Orban a au contraire resserré les liens, rejetant l'affrontement idéologique des « blocs ».

Ce séjour de quasiment trois jours est l'occasion de « porter notre partenariat stratégique à de nouveaux sommets », a estimé le chef de l'État chinois, des échanges culturels à la coopération économique, alors que la superpuissance asiatique est devenue le premier investisseur en Hongrie en 2023.

Pour Viktor Orban, c'est un succès diplomatique. Le choix fait par Xi Jinping de visiter au sein de l'Union européenne (UE) Paris et Budapest « montre l'importance que prend la Hongrie sur la scène internationale », a salué son chef de cabinet Gergely Gulyas.

Budapest a d'ores et déjà annoncé la signature de dix-huit accords, dans les infrastructures ferroviaires et routières, l'énergie nucléaire ou encore l'automobile.

Partout dans le pays, les usines de batteries et de voitures électriques poussent à une vitesse impressionnante, pour des investissements de dizaines de milliards d'euros. De quoi susciter les inquiétudes de l'opposition qui dénonce l'opacité entourant les contrats, l'impact environnemental des usines et la corruption, les constructions enrichissant, selon elle, « le cercle d'Orban ». »

Cet article de Reuters nous permet de comprendre pourquoi les Etats-Unis insistent tant pour que l'Europe se « découple » de la Chine :

« Les Etats-Unis ont dépassé la Chine en tant que principal partenaire commercial de l'Allemagne au premier trimestre de cette année, selon les calculs de Reuters basés sur les données officielles de l'office allemand des statistiques.

Le commerce de l'Allemagne avec les Etats-Unis – exportations et importations confondues – a totalisé 63 milliards d'euros (68 milliards de dollars) de janvier à mars, tandis que le chiffre avec la Chine était légèrement inférieur à 60 milliards d'euros, selon les données.

En 2023, la Chine était le premier partenaire commercial de l'Allemagne pour la huitième année consécutive, avec des volumes atteignant 253 milliards d'euros, bien que ce soit seulement quelques centaines de millions d'avance sur les États-Unis.

"Les exportations allemandes vers les Etats-Unis ont encore augmenté en raison de la vigueur de l'économie là-bas, tandis que les exportations et les importations en provenance de Chine ont diminué", a déclaré Vincent Stamer, économiste à la Commerzbank, pour expliquer le changement du premier trimestre. »

Alors, après avoir perdu le gaz et le marché russe, l'Europe va-t-elle accepter de perdre le marché chinois pour faire plaisir à son allié étasunien ? Von der Leyen semble prêt à l'accepter, les dirigeants nationaux beaucoup moins. Mais sauront-ils résister à la pression ?
***

Il devient de plus en plus visible que l'attitude guerrière de Macron n'est, comme souvent de sa part, qu'attitude :

« Agis plutôt que de parler.

Une telle grogne s'infiltre dans toute l'Europe alors que de nouvelles données révèlent que la France augmente discrètement ses paiements de gaz à la Russie, au moment même où le président Emmanuel Macron se positionne haut et fort comme l'un des plus fervents défenseurs de l'Ukraine.

Au cours des trois premiers mois de cette année, les livraisons de gaz naturel liquéfié russe vers la France ont augmenté plus que vers tout autre pays de l'UE par rapport à l'année dernière, selon les données analysées par le groupe de réflexion du Centre de recherche sur l'énergie et l'air pur (CREA). pour POLITICO.

Au total, Paris a payé plus de 600 millions d'euros au Kremlin pour ses approvisionnements en gaz depuis le début de l'année, selon les données, ce qui a conduit à des appels à la France pour qu'elle réprime ses achats croissants.

"Il est impossible que la France, d'un côté, dise que nous devons être durs avec la Russie et, de l'autre, la paie avec beaucoup d'argent", a déclaré un diplomate d'un pays de l'UE, qui a obtenu l'anonymat pour parler franchement. »

Mais il n'y a pas que le gaz :

« L'Union européenne est en train de devenir dépendante des engrais russes, tout comme elle l'était pour le gaz naturel, a déclaré un important producteur au Financial Times.

Les engrais azotés, largement utilisés pour la croissance des plantes, sont fabriqués à partir de gaz naturel, et le bloc importe de plus en plus d'éléments nutritifs pour les cultures du pays sanctionné, a déclaré au média Svein Tore Holsether, PDG du producteur chimique norvégien Yara International.

« Les engrais sont le nouveau gaz », a déclaré Holsether. « C'est un paradoxe que l'objectif soit de réduire la dépendance de l'Europe à l'égard de la Russie, et que maintenant nous importons de Russie des aliments et une énergie fertilisante essentiels », a-t-il ajouté.

La Russie est l'un des plus grands producteurs et exportateurs mondiaux d'engrais azotés. Les importations européennes d'urée, un nutriment azoté courant pour les cultures, ont doublé en provenance de Russie au cours de l'année jusqu'en juin 2023 par rapport aux 12 mois précédents, a rapporté le FT, citant les données d'Eurostat. »

Il va bien falloir que les dirigeants européens sortent de leur dogmatisme anti-russe et prennent conscience que, au moins sur le plan économique, l'UE ne peut pas se passer de son immense voisin riche en matières premières indispensables.

Mais non, l'Europe préfère continuer son lent suicide économique :

« C'est l'un des angles morts de la réponse européenne à la guerre en Ukraine. Contrairement à d'autres matières premières, le gaz naturel liquéfié (GNL) peut toujours être importé de Russie par les pays de l'Union européenne (UE). Car les Vingt-Sept dépendent fortement de Moscou pour leur gaz. Avant la guerre, 40% était importé de Russie. Une part qui a diminué, mais qui reste importante, autour de 15%.

Pour se passer totalement du GNL russe, il faut diversifier son approvisionnement, et Bruxelles le reconnaît : « C'est un processus long et coûteux qui nécessite des investissements dans les infrastructures ».

C'est pourquoi il n'est pas encore question d'interdire totalement les importations. Ce qui doit être discuté, ce mercredi 8 mai, à Bruxelles, c'est l'interdiction de la réexportation. Car l'Union européenne est un hub de gaz naturel liquéfié russe, qui est chargé dans des navires et envoyé ensuite vers d'autres pays, notamment asiatiques.

Sans ce hub européen, Moscou devrait revoir ses plans et passer par une autre route par la mer Arctique, bien plus onéreuse et qui pose beaucoup de problèmes logistiques. »

Car, de plus, le grand gagnant dans cette histoire est « l'allié No1 », les Etats-Unis, qui sont tout fait conscients qu'ils sont en train de sacrifier leurs « vassaux » juste pour « contrer la Russie » :

« L'ancien Premier ministre italien, actuel président de l'Institut Jacques Delors, dans son rapport sur le marché unique européen remis aux 27 chefs d'État au dernier sommet le 18 avril, tire la sonnette : « Nous vivons un décrochage dramatique », par rapport aux USA et à la Chine. Il faut donc « changer d'échelle pour que l'Europe reste compétitive », alors que nous avons 27 marchés financiers fragmentés : « chaque année, 300 milliards d'euros épargnés par les Européens qui s'envolent vers les États-Unis, et alimente en actions les entreprises américaines qui se renforcent et reviennent en Europe acheter nos entreprises européennes avec notre propre argent, c'est une folie totale » »

***
Pendant que l'économie européenne dégringole, la Russie continue d'avancer en Ukraine :

« Pas de sécurité pendant la retraite : les soldats ukrainiens affirment que les lignes défensives arrière existent à peine face à l'avancée russe »

La raison No1 de cet état de fait est toujours la corruption endémique à ce pays :

« Environ 19,8 millions de hrbinias (498 000 dollars) de fonds de reconstruction alloués à Borodianka, une banlieue de Kiev fortement endommagée, ont "disparu", a déclaré le Service national d'audit de l'Ukraine le 3 mai. »

Voyant le niveau de faiblesse de la résistance ukrainienne, la Russie ouvre un nouveau front au nord :

« Les forces russes ont lancé vendredi une attaque terrestre blindée près de Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, dans le nord-est du pays, et ont réalisé de petites avancées, ouvrant un nouveau front dans une guerre menée depuis longtemps à l'est et au sud.

L'Ukraine a envoyé des renforts alors que les combats faisaient rage dans les zones frontalières de la région, a indiqué le ministère de la Défense, ajoutant que la Russie avait pilonné la ville frontière de Vovchansk avec des bombes aériennes guidées et de l'artillerie.

"La Russie a lancé une nouvelle vague de contre-offensives dans cette direction", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy lors d'une conférence de presse à Kiev. "Il y a maintenant une bataille acharnée dans cette direction." »

Alors assaut final ou simple diversion pour achever de dégarnir les fronts est et sud ? Il est évident que la Russie a finalement décidé de prendre l'initiative.

Quelques voix européennes censés et expertes sur le sujet le disent mais les médias occidentaux ne leur donnent jamais la parole :

« « Ce serait une erreur fatale de croire que les perspectives de l'Ukraine s'amélioreront à mesure que la guerre se poursuivra. Au contraire, les conséquences catastrophiques de cette erreur ne peuvent être évitées que s'il est possible d'éviter une défaite militaire grâce à un arrêt rapide des hostilités et à l'ouverture de négociations de paix entre les deux pays belligérants », a déclaré le général allemand Harald Kujat, ancien président du conseil d'administration du Comité militaire de l'OTAN, dans une interview accordée au magazine allemand Overton Magazin.

« La situation militaire est devenue très critique pour l'Ukraine après l'échec de l'offensive de l'année dernière et elle devient chaque jour plus difficile. Les forces armées ukrainiennes ont perdu la capacité de mener des opérations offensives et, sur les conseils des Américains, tentent de réduire leurs pertes élevées en personnel grâce à une défense stratégique et au maintien du territoire qu'elles contrôlent encore », a ajouté Kujat.

Dans le même temps, le général allemand a noté que Kiev se trouvait désormais dans une position « extrêmement vulnérable » dans des zones cruciales pour une défense stratégique réussie – manquant de défenses aériennes et de munitions d'artillerie suffisantes et souffrant d'un « énorme déficit de soldats entraînés ». Ces carences « se renforcent mutuellement dans leurs effets négatifs ».

« Même s'il est amer de l'admettre, malgré le soutien financier et matériel considérable qu'elle a reçu des États-Unis et de l'Europe, l'Ukraine n'a pas réussi à transformer la situation stratégique en sa faveur. Au contraire, l'année dernière, 12 brigades ukrainiennes ont été entraînées par les pays de l'OTAN et équipées d'armes modernes pour percer les défenses russes lors d'une offensive majeure qui a débuté avec de grandes attentes. L'offensive a échoué avec de lourdes pertes », se souvient-il.

La crise ukrainienne aurait pu être entièrement évitée si les États-Unis et l'OTAN avaient été disposés à « négocier sérieusement » les projets de traités de sécurité russes proposés par Moscou fin 2021, a rappelé Kujat, ajoutant qu'une autre opportunité de mettre fin au conflit – à travers des négociations en Biélorussie et en Ukraine. La Turquie en mars 2022 – a été jetée aux égouts par l'Occident. Cependant, plutôt que de rechercher une modeste désescalade avec Moscou, Washington tente de maintenir la pression en soutenant continuellement l'Ukraine. »

Il est indéniable que les médias occidentaux ont une énorme part de responsabilité dans la catastrophe ukrainienne en ne donnant jamais la parole aux voix proposant la paix mais toujours aux va-t-en-guerres. Pourquoi ? il faudrait poser la question aux propriétaires de ces médias.

Mais cette responsabilité ne s'arrête pas à l'Ukraine. Depuis qu'Elon Musk a racheté Twitter pour que ce réseau social puisse échapper à la censure systémique, les médias se déchainent contre lui et ses réalisations. Dernier exemple en date :

Voici une copie d'écran des dernières infos sur Neuralink, un implant cérébral qui permet aux handicapés de retrouver une certaine capacité d'action, créé par une société montée par Musk :


Cela ne donne pas vraiment envie de l'adopter. Voici maintenant le témoignage d'un des premiers bénéficiaires de l'implant :

« « Vous m'en donnez trop, c'est comme une surcharge de luxe, je n'ai pas pu faire ces choses depuis 8 ans et maintenant je ne sais même pas par où commencer à accorder mon attention.

Le plus grand avantage du confort, c'est que je peux m'allonger dans mon lit et utiliser « The Link ». Toute autre technologie d'assistance devait demander l'aide de quelqu'un d'autre ou me faire asseoir. Être assis provoque un stress mental et corporel qui me donnait des escarres ou des spasmes. Cela me permet de vivre à mon rythme, sans avoir besoin que quelqu'un m'ajuste, etc. tout au long de la journée.

« The Link » m'a aidé à renouer avec le monde, mes amis et ma famille. Cela m'a donné la possibilité de faire à nouveau les choses par moi-même sans avoir besoin de ma famille à toute heure du jour et de la nuit. »

Même sur les sujets non politiques, il va devenir impossible de croire ce que disent les médias, surtout lorsqu'ils aboient tous en même temps.

***

Israël est bien décidé à continuer son carnage à Gaza malgré les protestations et actions de façade du gouvernement Biden :

« Les forces israéliennes ont bombardé jeudi des zones de Rafah, ont déclaré des habitants palestiniens, alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rejeté la menace du président américain Joe Biden de retirer les armes à Israël en cas d'attaque contre la ville du sud de Gaza.

Un haut responsable israélien a déclaré jeudi soir que le dernier cycle de négociations indirectes au Caire pour mettre fin aux hostilités à Gaza avait pris fin et qu'Israël poursuivrait ses opérations à Rafah et dans d'autres parties de la bande de Gaza comme prévu. Israël a soumis aux médiateurs ses réserves concernant une proposition du Hamas concernant un accord de libération d'otages, a indiqué le responsable.

"S'il le faut, nous nous battrons avec nos ongles", a déclaré Netanyahu dans une déclaration vidéo. "Mais nous avons bien plus que nos ongles." »
Déclarations de façade disais-je :

« Des milliards de dollars d'armes américaines restent en attente pour Israël, malgré le retard d'une livraison de bombes et l'examen d'autres par l'administration du président Joe Biden, craignant que leur utilisation dans une attaque ne cause davantage de dégâts sur les civils palestiniens.
...
Un large éventail d'autres équipements militaires devraient être envoyés à Israël, notamment des munitions d'attaque directe conjointe (JDAMS), qui transforment des bombes stupides en armes de précision ; et des obus de chars, des mortiers et des véhicules tactiques blindés, a déclaré aux journalistes le sénateur Jim Risch, le plus haut républicain de la commission sénatoriale des relations étrangères. »

On appréciera le conditionnel utilisé du bout des lèvres par « l'administration Biden » :

« L'administration Biden a déclaré vendredi que l'utilisation par Israël d'armes fournies par les États-Unis pourrait avoir violé le droit international humanitaire lors de son opération militaire à Gaza, dans sa critique la plus virulente à ce jour à l'encontre d'Israël.

Mais l'administration n'a pas pu procéder à une évaluation définitive, ajoutant qu'en raison du chaos de la guerre à Gaza, elle ne pouvait pas vérifier les cas spécifiques dans lesquels l'utilisation de ces armes aurait pu violer le droit international.

La conclusion est venue dans un rapport du Département d'État au Congrès requis dans le cadre d'un nouveau mémorandum sur la sécurité nationale (NSM) publié par le président Joe Biden début février. »

D'autant plus que même des députés de son bord se sentent « inquiets » de cette hypothétique décision :

« Plus de deux douzaines de Démocrates de la Chambre, dirigés par le représentant Josh Gottheimer, ont déclaré vendredi au conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan qu'ils étaient « profondément préoccupés » par la décision du président Biden de suspendre l'aide militaire à Israël.

Gottheimer (Démocrate du New Jersey) et 25 de ses collègues législateurs ont écrit dans une lettre à Sullivan obtenue par The Post pour dire que « retenir les livraisons d'armes à Israël... ne fait qu'encourager nos ennemis communs, notamment le Hamas, le Hezbollah, les Houthis et d'autres mandataires soutenus par l'Iran. .» »

Pendant ces tergiversations Démocrates, la Palestine continue sa bataille sur le front diplomatique en ayant recu un fort soutien pour sa reconnaissance à l'ONU :

« Même si l'Assemblée générale ne peut court-circuiter ce veto, les Palestiniens ont décidé de se tourner vers ses 193 États membres. Ils ont ainsi réussi à prouver que sans le veto américain, ils auraient la majorité des deux tiers nécessaires pour valider une adhésion.

La résolution présentée par les Émirats arabes unis a été adoptée par 143 voix pour, 9 contre et 25 abstentions. Parmi les neuf pays ayant voté contre : les États-Unis, Israël, l'Argentine, la République tchèque et la Hongrie.

Le texte « constate que l'État de Palestine remplit les conditions requises pour devenir membre », et « devrait donc être admis à l'Organisation ». Elle demande ainsi que le Conseil de sécurité « réexamine favorablement la question », en somme qu'il revoit sa copie. Un message politique, à l'adresse du Conseil de sécurité et des États-Unis.

Mais Washington, qui s'oppose à toute reconnaissance en dehors d'un accord bilatéral entre son allié israélien et les Palestiniens, a prévenu ce vendredi 10 mai que si la question retourne au Conseil, les Américains s'attendent à « un résultat similaire à celui d'avril ». »

***
Le Jerusalem Post a lancé un ballon d'essai en publiant cet article dévoilant le plan israélien pour « l'après-Gaza » :

« Selon les documents, il y a trois étapes pour ramener Gaza à l'autonomie.

La première étape, intitulée Aide humanitaire, devrait durer 12 mois. Israël créera des zones de sécurité libres de tout contrôle du Hamas, en commençant par le nord et en s'étendant lentement vers le sud.

Une coalition de pays arabes (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Égypte, Bahreïn, Jordanie et Maroc) répartira et supervisera l'aide humanitaire dans les zones sûres.

Les Palestiniens de Gaza géreront les zones de sécurité sous la supervision des États arabes.

La deuxième étape aurait lieu dans les cinq à dix prochaines années. Le plan est de transférer la responsabilité israélienne en matière de sécurité vers Israël, tandis que la Coalition arabe créera un organisme multilatéral appelé Gaza Rehabilitation Authority (GRA) pour superviser les efforts de reconstruction et gérer les finances de la bande.

La GRA sera dirigée par les Palestiniens de Gaza et assumera la responsabilité de la gestion des zones de sécurité. Cela se fera en coordination avec la mise en œuvre d'un « Plan Marshall » et d'un programme de déradicalisation.

La troisième étape, appelée « auto-gouvernance », verrait Israël conserver le droit d'agir contre les « menaces à la sécurité ».

Le pouvoir serait lentement transféré soit à un gouvernement local de Gaza, soit à un gouvernement palestinien unifié (incluant la Cisjordanie). Toutefois, cela dépend de la réussite de la déradicalisation et de la démilitarisation de la bande de Gaza et sera soumis à l'accord de toutes les parties.

La dernière étape serait que les Palestiniens gèrent pleinement Gaza de manière indépendante et adhèrent aux accords d'Abraham.

Une partie de l'effort de reconstruction consistera à « reconstruire à partir de rien » et à concevoir de nouvelles villes à partir de zéro, qui présenteront une conception et une planification modernes.



Le plan présentait plusieurs avantages pour les pays concernés. Pour Israël, le principal avantage, outre la sécurité dans le sud, est la normalisation avec l'Arabie saoudite.

Les principaux avantages pour les États du Golfe qui y participeraient comprendraient des pactes défensifs avec les États-Unis et un accès sans entrave aux ports méditerranéens de Gaza par le biais de chemins de fer et de pipelines. Le plan indique également que si une telle intervention réussit à Gaza, elle pourra être répétée au Yémen, en Syrie et au Liban.

Pour la population de Gaza, les plus grands avantages après la fin du contrôle du Hamas seraient des investissements massifs dans la bande et d'énormes opportunités d'emploi, ainsi qu'une voie vers la réunification avec la Cisjordanie et l'obtention de l'autonomie. [Mais pas l'indépendance souveraine, NdT]

Le plan régional plus large consiste à intensifier les mégaprojets tels que NEOM en Arabie Saoudite et à les mettre en œuvre dans le Sinaï.



Cela permettrait à Gaza de fonctionner comme un port industriel important sur la Méditerranée, qui serait le principal entrepôt d'exportation des marchandises gazaouies, mais aussi du pétrole saoudien et d'autres matières premières du Golfe. »

Ce plan montre clairement que l'idée est de transformer Gaza en une zone arabo-israélienne dans laquelle les gazaouis auront perdu toute propriété et souveraineté pour devenir, pour les plus dociles, des « opportunités d'emplois ». Ce n'est pas « le Hamas » qui va s'y opposer mais toute la population, du moins celle qui sera encore vivante pour le faire.

Ce plan est, comme l'image qui l'illustre, directement sortie de l'imaginaire de technocrates israéliens vivant dans un monde parallèle à la rue palestinienne. Des rêves éveillés qui ne peuvent aboutir qu'une fois la majorité de la population Gazaouite exterminée ou réfugiée ailleurs.

Evidemment les « pays arabes » cités dans le projet ne l'entendent pas de cette oreille :

« Les responsables et analystes arabes ont qualifié le plan de partage du pouvoir d'irréalisable car il ne crée pas de voie explicite vers un État palestinien, ce qui, selon les gouvernements émirati et saoudien, est une condition préalable à leur implication dans la planification d'après-guerre. Mais d'autres ont accueilli avec prudence la proposition car elle suggère au moins une plus grande flexibilité de la part des dirigeants israéliens que ne le suggèrent leurs déclarations publiques.

Selon cette proposition, l'alliance israélo-arabe, en collaboration avec les États-Unis, nommerait des dirigeants à Gaza pour réaménager le territoire dévasté, réformer son système éducatif et maintenir l'ordre. Après sept à dix ans, l'alliance permettrait aux Palestiniens de voter sur leur intégration dans une administration palestinienne unie qui gouvernerait à la fois Gaza et la Cisjordanie occupée par Israël, selon la proposition. En attendant, suggère le plan, l'armée israélienne pourrait continuer à opérer à l'intérieur de Gaza.

La proposition ne précise pas explicitement si cette administration unie constituerait un État palestinien souverain ou si elle inclurait l'Autorité palestinienne, qui administre une partie de la Cisjordanie. Publiquement, Netanyahu a rejeté l'idée d'une pleine souveraineté palestinienne et a pratiquement exclu l'implication de l'Autorité palestinienne. »

Pendant ce temps le pays continue sa descente dans une sorte de folie furieuse :

« L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, l'Unrwa, annonce ce jeudi 9 mai qu'elle ferme ses bureaux de Jérusalem-Est, après une tentative d'incendie à des zones en plein air de l'enceinte. « Ce soir, des résidents israéliens ont incendié à deux reprises le périmètre du siège de l'Unrwa à Jérusalem-Est occupée », a déclaré le chef de l'agence Philippe Lazzarini. « Bien qu'il n'y ait eu aucune victime parmi notre personnel, l'incendie a causé d'importants dégâts aux espaces extérieurs », ajoute Philippe Lazzarini. »

« Les autorités israéliennes ont perquisitionné une chambre d'hôtel à Jérusalem utilisée par Al Jazeera comme bureau après que le gouvernement a décidé dimanche de fermer les opérations locales de la chaîne de télévision qatarie, ont déclaré à Reuters un responsable israélien et une source d'Al Jazeera.

Une vidéo diffusée en ligne montrait des agents en civil démontant du matériel photographique dans une chambre d'hôtel qui, selon la source d'Al Jazeera, se trouvait à Jérusalem-Est.

Le cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu a fermé le réseau aussi longtemps que la guerre à Gaza se poursuivra, affirmant qu'il menaçait la sécurité nationale. »

« Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont frappé un bâtiment utilisé par les forces de sécurité syriennes à l'extérieur de Damas, a rapporté jeudi soir Reuters, citant une source de sécurité proche du gouvernement syrien.

L'agence de presse officielle syrienne SANA, citant sa propre source de sécurité, a déclaré que huit soldats avaient été tués. Elle a fait état de « dégâts matériels » au sol, sans préciser la cible. Selon SANA, les missiles ont été lancés depuis le plateau du Golan occupé par Israël. »

« Cent civils, 337 combattants du Hezbollah et un soldat libanais ont été tués en sept mois d'affrontements à la frontière entre le Liban et Israël. Parmi les civils figurent trois journalistes et une vingtaine de secouristes et d'ambulanciers.

Quarante-cinq localités proches de la frontière sont quotidiennement sous le feu de l'aviation et de l'artillerie israéliennes. Douze d'entre elles ont subi des destructions considérables, selon le Centre national de recherche scientifique du secteur public et le Centre international d'information du privé.

Quelque 1 700 maisons ont été entièrement rasées, 1 500 partiellement détruites et 4 100 ont été endommagées. Les combats ont poussé plus de 90 000 habitants à fuir leurs foyers dans la zone frontalière.

Les images satellites visionnées par les experts du centre national de recherche scientifique montrent que 1 060 hectares sont partis en fumée sous l'effet des munitions incendiaires et du phosphore blanc utilisés par l'armée israélienne. Cinquante hectares d'oliveraies et des centaines d'hectares de chênes ont été réduits en cendres.

La saison de la cueillette des olives et la récolte du tabac ont été perdues cette année. Le Centre international d'information estime les pertes économiques totales à 1,6 milliard de dollars. »

Pour ne pas oublier ni minimiser l'horreur se déroulant à Gaza, voici le compte rendu d'un médecin français qui en revient.

***

Cela fait quelque temps que des articles sont publiés sur les manifestations secouant la Géorgie, un état du Caucase situé à la frontière sud de la Russie dont la partie nord est russophone. Des articles de ce genre :

« À Tbilissi, dans une rue pavée à côté du Parlement géorgien, une voix féminine robotisée a averti les manifestants de se disperser sous peine de poursuites judiciaires. Les manifestants étaient rassemblés contre la réintroduction de la loi controversée sur les « agents étrangers » par le parti au pouvoir, le Rêve géorgien.

La législation, qui a été retirée à la suite de protestations généralisées il y a un an, exige que les organisations de la société civile et les médias qui reçoivent plus de 20 pour cent de leur financement de l'étranger, principalement des États-Unis et de l'Union européenne, s'enregistrent comme agents d'influence étrangère. Des dizaines de milliers de personnes ont envahi les rues, exigeant le retrait de la législation considérée comme alignant plus étroitement la Géorgie sur la Russie, qui a utilisé une loi similaire pour écraser la dissidence. »

Pourtant, cette loi ne fait aucune différence entre les agents étrangers russes ou étasuniens. En réalité cette loi va gêner les tentatives étasuniennes de manipulation des populations pour que ce pays devienne une épine dans le pied de la Russie, comme l'Ukraine, d'où les condamnations des gouvernements occidentaux :

«  Bidzina Ivanishvili, l'influent milliardaire fondateur du parti au pouvoir en Géorgie, a accusé un « parti de guerre mondial » occidental d'ingérence en Géorgie dans un discours rare lors d'un rassemblement en faveur d'un projet de loi sur les agents étrangers qui a déclenché une crise politique dans ce pays du Caucase du Sud.

Ivanishvili, qui a été Premier ministre géorgien de 2012 à 2013 et reste influent au sein du parti au pouvoir, le Rêve géorgien, a déclaré que la Géorgie et l'Ukraine avaient été traitées comme de la « chair à canon » par les pays occidentaux, dont il accuse les agences de renseignement d'ingérence politique dans le pays.

"Le financement des ONG, qui se présente comme une aide pour nous, sert en réalité à renforcer les services de renseignement (étrangers) et à les amener au pouvoir", a-t-il déclaré.

L'UE, qui a accordé le statut de pays candidat à la Géorgie en décembre, a déclaré que le projet de loi était « incompatible » avec les valeurs de l'UE. La Grande-Bretagne, les États-Unis et l'Allemagne ont tous critiqué la décision de réintroduire la loi, qui avait été initialement abandonnée l'année dernière à la suite de protestations. »

Et pourtant cela fait longtemps que les Etats-Unis ont une loi équivalente pour se protéger des influences extérieures :

« En mettant en lumière les «dérives anti-démocratiques» prétendument commises par la Russie et, ensuite, par la Géorgie via l'adaptation des lois sur les «agents étrangers», l'appareil de propagande occidentale à «oublié» de préciser qu' il ne parle que de l'arbre qui cache la forêt.

L'air de rien, les «défenseurs de la liberté» oublient de marquer un détail : la loi russe et la loi géorgienne sur les «agents étrangers» n'est rien d'autre que l'adoption de la même loi existant déjà aux États-Unis. Et non seulement déjà existant, mais existant depuis 1938 (Foreign Agents Registration Act- FARA – loi sur l'enregistrement des Agents étrangers), aujourd'hui en vigueur sous sa rédaction de 1995.

Les actes normatifs régissant ce domaine des relations publiques ont été adoptés et appliqués dans plusieurs pays du monde, dont en Russie que très tardivement par rapport aux pionniers dans le domaine que sont les Américains. En dehors des États-Unis, les lois sur les «agents étrangers» et leurs équivalents existant belle et bien dans d'autres pays, notamment en Australie (Australia Foreign Influence Transparency Scheme Act Nr.63 de 2018 – FITSA) et en Israël. La position de certains experts prétendus stipulant qu'il y a une grande différence au niveau des contraintes entre la version russe et la version américaine ou, par exemple, soumise au niveau de la législation sur les « agents étrangers » est parfaitement mensongère. Une étude de près des textes des bases légales respectives le confirme. Les normes de la législation américaine et australienne sont similaires en termes de contenu avec les normes russes. Par ailleurs, la rigueur de la loi américaine est bien plus prononcée par rapport à la version russe. »

Lisez l'article en entier pour ceux qui en ont le temps.

A lundi prochain

https://lesakerfrancophone.fr/la-revue-de-presse-du-13-mai-2024--
#8
Citoyenneté économique / Un article pessimiste de The E...
Last post by JacquesL - 11 Mai 2024, 04:09:53 PM
Un article pessimiste de The Economist déplore la fin de l'ordre

Publié le mai 11, 2024 par Wayan



Par Moon of Alabama – Le 10 mai 2024

Le magazine des multimillionnaires et des milliardaires, The Economist, prévient que la fin est imminente :

CiterL'ordre international libéral se désagrège lentement – (archivé)

Son effondrement pourrait être soudain et irréversible

Depuis des années, l'ordre qui régit l'économie mondiale depuis la Seconde Guerre mondiale s'érode. Aujourd'hui, il est proche de l'effondrement. Un nombre inquiétant d'éléments pourrait déclencher une descente dans l'anarchie, où la loi du plus fort s'impose et où la guerre redevient le recours des grandes puissances. Même s'il n'y a pas de conflit, l'effet sur l'économie d'un effondrement des normes pourrait être rapide et brutal.

Il est vrai, à mon avis, que l'"ordre international libéral", qui, après la Seconde Guerre mondiale, a largement réglementé le commerce et la politique à l'échelle mondiale, est en train de disparaître.
Mais à qui la faute ?

Les exemples donnés par The Economist à l'appui de son affirmation centrale désignent une nation coupable :

CiterComme nous le signalons, la désintégration de l'ancien ordre est visible partout. Les sanctions sont quatre fois plus nombreuses que dans les années 1990 ; l'Amérique a récemment imposé des sanctions "secondaires" aux entités qui soutiennent les armées russes. Une guerre des subventions est en cours, les pays cherchant à copier les vastes aides publiques accordées par la Chine et les États-Unis à l'industrie verte. Bien que le dollar reste dominant et que les économies émergentes soient plus résistantes, les flux de capitaux mondiaux commencent à se fragmenter, comme l'explique notre rapport spécial.


Les institutions qui protégeaient l'ancien système ont déjà disparu ou perdent rapidement leur crédibilité. L'Organisation mondiale du commerce fêtera ses 30 ans l'année prochaine, mais elle aura passé plus de cinq ans dans l'impasse, en raison de la négligence des États-Unis. Le FMI est en proie à une crise d'identité, coincé entre un agenda vert et la garantie de la stabilité financière. Le Conseil de sécurité des Nations unies est paralysé. Et, comme nous le signalons, les tribunaux supranationaux tels que la Cour internationale de justice sont de plus en plus instrumentalisés par les belligérants. Le mois dernier, des politiciens américains, dont Mitch McConnell, le chef des Républicains au Sénat, ont menacé la Cour pénale internationale de sanctions si elle émettait des mandats d'arrêt à l'encontre des dirigeants d'Israël, qui est également accusé de génocide par l'Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice.

Ce sont les États-Unis, le pays qui a sans doute le plus profité de l'ordre international libéral, qui le détruisent activement.

D'autres, s'ils n'ont pas attiré la rage et la guerre aléatoires des États-Unis contre eux, en ont également tiré certains avantages. Ces petits et moyens pays seront très probablement perdants si le régime actuel s'effondre.

Cela ne serait pas sans précédent :

CiterMalheureusement, l'histoire montre que des effondrements profonds et chaotiques sont possibles et peuvent survenir soudainement une fois le déclin amorcé. La première guerre mondiale a mis fin à un âge d'or de la mondialisation que beaucoup, à l'époque, pensaient éternel. Au début des années 1930, après le début de la dépression et les droits de douane Smoot-Hawley, les importations américaines ont chuté de 40 % en l'espace de deux ans. En août 1971, Richard Nixon a suspendu de manière inattendue la convertibilité des dollars en or ; 19 mois plus tard seulement, le système de taux de change fixes de Bretton Woods s'est effondré.

Des ruptures similaires aux exemples ci-dessus, causées à nouveau par les États-Unis, pourraient se produire bientôt.

Il est intéressant de noter que The Economist ne propose pas de solution ou de moyen de l'éviter. Il voit venir l'effondrement, accuse plus ou moins les États-Unis d'en être la cause, mais n'indique aucun moyen de s'en sortir.

Il s'agit là d'un point de vue inhabituellement pessimiste de la part d'auteurs qui, habituellement, aiment à brosser un tableau positif de la situation à ceux qui ont beaucoup d'argent.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.
https://lesakerfrancophone.fr/un-article-pessimiste-de-the-economist-deplore-la-fin-de-lordre
#9
Amérique / La déconnexion de l’élite amér...
Last post by JacquesL - 10 Mai 2024, 09:52:56 PM
La déconnexion de l'élite américaine

Publié le mai 10, 2024 par hervek



Par Simplicius Le Penseur – Le 3 Mars 2024 – Source Dark Futura



Le mois dernier est paru un nouveau rapport fascinant de l'institut de Scott Rasmussen, fondateur du célèbre centre de sondage Rasmussen Reports. Son objectif était de définir quantitativement, pour la première fois, la véritable "élite" de la société, qui contrôle la plupart de nos récits sociaux, de nos politiques et de notre "orthodoxie" générale.



https://www.rmgresearch.com/wp-content/uploads/2024/01/Elite-One-Percent.pdf

CiterIl s'agit de la toute première enquête définissant les caractéristiques et les convictions d'une élite de 1 %, qui est à l'origine des dysfonctionnements politiques de l'Amérique d'aujourd'hui.

Elle a été reprise par diverses publications, dont le NYPost :


Une enquête choquante révèle la raison pour laquelle les élites sont déconnectées – et ce n'est pas ce que vous pensez

https://nypost.com/2024/01/19/opinion/shocking-survey-reveals-the-reason-elites-are-out-of-touch-and-it-isnt-why-you-think

au Boston Globe et dans d'autres journaux :



Les élites américaines vivent dans un monde à part

Le véritable "1 %" n'est pas constitué par les super riches, mais par ceux qui ont de l'influence, des réseaux relationnels et un diplôme d'études supérieures.

https://www.bostonglobe.com/2024/01/24/opinion/real-one-percent-elites-rasmussen-poll

Le rapport complet a été présenté par Rasmussen lors d'un webinaire réservé aux membres, mais le fichier PDF fourni résume les graphiques les plus marquants de l'enquête et la répartition des points.

Pour les personnes intéressées, M. Rasmussen a participé au podcast de Newt Gingrich pour discuter des résultats, où il a résumé avec éloquence ses principales conclusions, ainsi que la manière dont il les a trouvées pour la première fois.

L'article du NYPost résume le mieux l'ensemble des données :

CiterLes États-Unis disposent d'une classe d'élite riche et partisane qui est non seulement immunisée et insensible aux problèmes de ses concitoyens, mais aussi extrêmement confiante en elle-même et désireuse de leur imposer des politiques impopulaires.


C'est la recette d'un désastre.

Cet article complémentaire sur Newt Gingrich décrit comment Rasmussen a eu vent de tout cela pour la première fois :

CiterLors de leurs deux enquêtes nationales hebdomadaires, Rasmussen et son équipe ont remarqué une anomalie. Sur environ 1 000 personnes interrogées, il y en avait toujours trois ou quatre qui étaient beaucoup plus radicales que les autres. Après plusieurs mois de recherche de ces réponses inhabituelles, M. Rasmussen s'est rendu compte qu'elles partageaient toutes trois caractéristiques.

Les réponses radicales émanaient de personnes titulaires d'un diplôme d'études supérieures (et pas seulement d'études supérieures), dont le revenu familial était supérieur à 150 000 dollars par an et qui vivaient dans de grandes villes (plus de 10 000 personnes par code postal).

Qui plus est, parmi cette "élite" de 1 %, il existe un sous-ensemble encore plus radicalisé que Rasmussen appelle la "super-élite", qui se caractérise par le fait qu'elle fréquente principalement l'une des douze écoles d'élite identifiées :



ajoute Gingrich :

CiterCharles Murray, dans son ouvrage classique "Coming Apart", a analysé les codes postaux et a prouvé que les diplômés de la "sale douzaine" d'universités décrites par Rasmussen vivent, travaillent et se divertissent dans les mêmes codes postaux. Ils forment un groupe isolé et créent une "aristocratie du pouvoir" qui ne connaît pas le reste de la population et méprise la plupart d'entre nous. Cela explique parfaitement la phrase d'Hillary Clinton sur la "bande de déplorables".

Mais nous y reviendrons plus tard.

Tout d'abord, qui sont ces 1% d'élites en question ? Rasmussen les répartit en trois catégories :

  • Diplôme de troisième cycle
  • Gagner plus de 150 000 dollars par an
  • Vivre dans une zone urbaine densément peuplée

Leurs autres caractéristiques de base sont les suivantes, qui révèlent qu'ils sont "étonnamment jeunes" :



Il est vrai que la plupart d'entre nous considèrent qu'il s'agit là d'une évidence. Mais les données ont rarement été rassemblées de manière aussi intuitive et présentable.

Examinons d'abord les disparités réelles entre la population normale et les élites au cœur de l'analyse, avant de les extrapoler.

La première concerne la perception des libertés individuelles :



Près de 60 % des électeurs ordinaires estiment qu'il n'y a pas assez de liberté, alors que seulement 21 % des élites sont de cet avis. Il est choquant de constater que près de 50 % des élites estiment qu'il y a trop de liberté, alors que seulement 16 % des électeurs sont de cet avis.

Dans l'interview de Gingrich, Rasmussen développe ce point de vue, expliquant qu'une grande partie de ce haut monde éprouve un profond ressentiment à l'égard de la manière dont le hoi polloi a agi pendant l'ère de la "pandémie" de Covid, en particulier – non seulement leur refus de se masquer, mais aussi la consolidation ultérieure de leur position anti-vax. Cela a creusé le fossé entre les deux camps, les "élites" reléguant encore davantage leur classe marginale au rang d'ayant-droit. Comme toujours, il n'y a rien de plus efficace que la peur d'un dommage corporel pour forger un ressentiment viscéral entre les gens.

Mais le mécanisme qui est le plus à l'origine de cette ligne de faille a la source suivante : 70 % des élites font confiance au gouvernement, alors que seulement un minuscule moins de 20 % du public le fait :



Le fossé qui sépare les deux camps en matière de confiance dans la "classe politique professionnelle" est encore plus stupéfiant :



Vérifiez les chiffres : Seuls 6 % des électeurs ont une opinion favorable du Congrès, 10 % pour les journalistes et 17 % pour les professeurs. Parmi les élites (1 %), ces chiffres sont en moyenne supérieurs à 70 %, ce qui, à lui seul, révèle pratiquement toute l'histoire.

Autre chose :

77 % de l'élite serait prête à imposer des restrictions sur l'essence, le rationnement de la nourriture, etc., en raison du "changement climatique", alors que 63 % des électeurs ordinaires s'opposent à de telles mesures. En fait, l'élite en général soutient largement l'interdiction des véhicules à gaz, des poêles à bois, des SUV, des voyages aériens non essentiels et même de l'air conditionné, alors que la grande majorité des électeurs y est totalement opposée.

Voici l'une des douze universités citées d'où sont issus la plupart des 1% :



En ce qui concerne les institutions, il n'est pas surprenant que les douze écoles clés, principalement de l'Ivy League, forment une sorte de conduit qui filtre l'élite vers les piédestaux du pouvoir dans la société. Il s'agit d'un pipeline bien établi qui alimente un segment étroit et présélectionné de la société, de plus en plus haut, à travers une passoire de purification idéologique destinée à éliminer tous les intrus non conformes.

Quiconque a étudié l'histoire de la montée en puissance des institutions transnationales au XXe siècle sait que, dès le début des années 1900, des cohortes comme celles de Milner et Rhodes ont mis en place divers programmes et bourses, comme la "bourse Rhodes", précisément dans ce but. De tels "pipelines" se sont développés dans tout le monde occidental et comprennent le laboratoire de formation moderne connu sous le nom de "Young Global Leaders", de l'extraction de Klaus Schwab.

Ces programmes institutionnels servent de mécanisme de triage à l'élite financière globaliste pour distinguer les candidats ayant les bons pedigrees, les penchants sociopathes, les compositions philistines et transnationales, afin de trouver des candidats aptes à être préparés pour de futures nominations à des postes de direction. Si l'on examine les antécédents de n'importe quel dirigeant ou décideur globaliste – qu'il s'agisse d'institutions financières comme la BCE, le FMI ou la Réserve fédérale, ou d'organisations de sécurité comme l'OTAN – on constate invariablement une appartenance de longue date à la poignée de programmes établis de l'"ancien ordre" ou des distinctions de leur part. Les copains non élus, qui sont en fait sélectionnés et nommés par la nomenklatura anonyme ci-dessus, sont presque toujours issus de la même petite clique.

Il est bien connu que les meilleurs économistes, directeurs de fonds spéculatifs – pour des firmes comme Goldman Sachs, par exemple – avocats constitutionnalistes, etc sont tous issus de ce collectif exigu d'écoles telle Harvard. Ce système est conçu pour permettre aux élites de contrôler avec précision le petit groupe de loyalistes sélectionnés avant de les intégrer dans leurs rangs raréfiés et étroitement surveillés. Il s'agit d'un système en boucle fermée, qui joue un rôle central dans la régulation des strates supérieures, lesquelles constituent la trame du mécanisme de contrôle de l'élite.

En ce qui concerne le rapport de Rasmussen, il est clair que la "super élite" sert de pilier d'influence dans la société, agissant comme garde-fou pour mieux gérer et réguler les intérêts de la classe managériale la plus exclusive, liée aux vieilles familles de banquiers. En bref, il s'agit d'un pipeline bien huilé et hautement sélectif qui achemine continuellement les "bonnes personnes" – ambitieuses, mais malléables et serviles aux intérêts globalistes – vers le sommet.

L'enquête de Rasmussen révèle à quel point ils sont déconnectés de la société. Étant donné que leur milieu reste leur propre cohorte fermée, ces personnes ne se mélangent jamais vraiment et ne connaissent jamais les soucis ou les frustrations du travailleur moyen dans la rue. Ils n'existent que dans une réalité parallèle simulée, qui est renforcée quotidiennement par les moteurs générateurs de biais de confirmation des médias sociaux gauchistes et des grandes entreprises technologiques contrôlées et dominées par les libéraux, qui filtrent la société pour eux comme une paire de lunettes de réalité augmentée.

Les cas extrêmes de leurs attitudes déconnectées sont observés tous les jours, par exemple :



Le Washington Post se moque des histoires de vol à l'étalage en les qualifiant de "panique" d'une "nation aux doigts collants construite sur des terres volées".

La seule contradiction apparente est que ces élites vivent principalement "dans des codes postaux dépassant une densité de population de 10 000 personnes par km/carré". Cette affirmation trompeuse implique qu'elles vivent dans de grandes villes comme New York, où elles seraient en fait obligées de se mêler quotidiennement à la paysannerie. En réalité, nous savons qu'ils sont retranchés dans des quartiers aristocratiques hautement séquestrés de ces villes, comme l'Upper East Side à Manhattan ou Kalorama à Washington. Transportés dans des voitures de luxe, ils daignent rarement croiser les roturiers, pour lesquels ils n'ont que mépris, à l'exception d'une petite poignée de main symbolique au café du coin pour se rassurer et se dire qu'ils sont "en contact" avec le peuple.

Le film Cosmopolis, adapté de DeLillo et réalisé par Cronenberg, est la meilleure représentation récente de cette classe.



Le film métaphorise parfaitement l'idée de la réalité cloisonnée des élites en situant toute l'intrigue dans la luxueuse limousine du PDG riche, bien évidemment ; son seul lien avec le monde réel, dont il a une faim névrotique, se fait à travers les vitres pare-balles qui l'entourent comme des écrans numériques. Bien entendu, le film traite également des nombreux problèmes liés à la déconnexion entre l'élite et la population, et se termine par une scène violente avec l'un des employés du PDG, pathologiquement mécontent et sous-apprécié.

À bien des égards, il s'agit d'un problème vieux comme le monde : les élites ont toujours existé dans des sociétés parallèles. Cependant, l'avènement des technologies numériques et des médias sociaux leur a permis de s'enfermer comme jamais auparavant dans une bulle de confirmation toujours imperméable. Écoutez les interviews de hauts responsables politiques de Washington, de grands patrons d'entreprises, etc., et notez comment ils s'inspirent exclusivement des publications d'entreprises les plus corporatistes comme le WaPo, le NYTimes, etc. Cela devient une boucle de rétroaction hermétique d'autoréférence, de plus en plus coupée du monde extérieur réel de l'expérience humaine.

Comme le décrivait l'article précédent du NYPost :

CiterSi l'Amérique veut éviter de basculer dans cette boucle de rétroaction toxique, ses élites devront sortir de leur bulle, cesser de se conformer pour se fondre dans la masse et commencer à répondre aux doléances légitimes de leurs concitoyens.

Cela explique l'obsession des élites pour le changement climatique, car il s'agit d'une question qui n'existe que "sur le papier" – en tant qu'abstraction – et qui n'est pas ressentie de manière réaliste dans les quartiers populaires. Les aristos qui reflètent de manière répétée leur propre alarmisme strident sur cette question se radicalisent de plus en plus, d'autant plus que, comme nous l'avons déjà dit, ils accordent beaucoup plus d'importance aux institutions d'autorité que le prolétaire moyen. Cela a pour effet de calcifier leur croyance aveugle en des spectres tels que le changement climatique, même s'ils n'y prêtent qu'un intérêt de pure forme et n'agissent pas en conséquence à la lumière d'une telle "menace" existentielle.

Le problème est exacerbé par les maux sociaux qui créent des divisions entre les sexes, donnant un poids disproportionné aux préoccupations centrées sur les femmes, selon la théorie Longhouse  :

CiterLa Longhouse fait référence à la remarquable sur-correction des deux dernières générations vers des normes sociales centrées sur les besoins féminins et les méthodes féminines de contrôle, de direction et de modélisation du comportement.

Les femmes sont naturellement plus sympathiques – et donc plus influençables – aux impératifs de l'ingénierie sociale qui cooptent le récit actuel. Les hommes sont de plus en plus écartés de l'enseignement supérieur, ce qui signifie que même parmi les élites qui ont été canalisées vers le haut, les positions penchent de plus en plus du côté de la "Longhouse" :





Cette féminisation de la classe dirigeante peut être observée de différents points de vue :




Comme tout le monde le sait maintenant, les femmes célibataires sont de loin celles qui font le saut le plus disproportionné dans les terres Démocrates, ainsi que dans les politiques hyperlibérales de plus en plus radicalisées – ce qui se reflète d'autres manières intéressantes :



Par ailleurs, un utilisateur de X a fait un commentaire pertinent sur la capture d'écran ci-dessous :



CiterLa plupart des analyses de l'effondrement des inscriptions des hommes à l'université se concentrent sur le fait qu'il est inquiétant que ces hommes n'épousent pas les opinions politiques de l'élite.

Mais l'une des disparités les plus révélatrices de l'enquête Rasmussen montre à quel point les élites sont déconnectées des questions économiques qui affectent le plus la plèbe – par opposition aux abstractions aériennes des questions de guerre culturelle des intellectuels marginaux :



Ici, vous pouvez voir qu'un énorme 82% des élites pensent que Biden réussit en matière d'emploi – ce qui signifie par extension qu'ils approuvent l'état de l'économie. Seuls 41 % des électeurs sont de cet avis.

Ce résultat est particulièrement révélateur, car l'emploi et l'économie sont des questions vitales que les électeurs ordinaires ressentent directement. Les élites n'y sont guère sensibles, car, quelle que soit l'ampleur des chiffres du chômage, elles restent bien ancrées dans leur vie de nantis de la haute société.

Le dernier point qui, selon Rasmussen, l'a choqué lui-même, est la question de l'amoralité des élites. Il a constaté que près de 70 % des super-élites accepteraient que leur candidat triche plutôt que de perdre une élection. Seuls 7 % des électeurs ordinaires ont des prédilections aussi amorales :



CiterRasmussen a déclaré que ce projet a révélé le chiffre le plus effrayant qu'il ait vu en près de 35 ans d'étude de l'opinion publique. Selon ses données, 35 % de l'élite de 1 % (et 69 % de l'élite de 1 % obsédée par la politique) ont déclaré qu'ils préféreraient tricher plutôt que de perdre une élection serrée. Parmi les Américains moyens, 93 % rejettent la tricherie et acceptent la défaite lors d'une élection honnête. Seuls 7 % d'entre eux ont déclaré qu'ils seraient prêts à tricher. –Source

Ce résultat est stupéfiant, ne serait-ce que parce qu'il présente de loin la plus grande marge de différence de toutes les autres questions. Il explique à lui seul de nombreux maux de la société, notamment la facilité avec laquelle l'élite influente s'est déjà montrée capable d'utiliser sa richesse et son influence considérables pour mettre le "pouce sur la balance" de l'élection de 2020.

Il n'est donc pas surprenant que cette culture omniprésente de l'amoralité se reflète dans tous les récits actuels menant à l'élection de 2024 :




https://www.foreignaffairs.com/united-states/age-amorality-liberal-brands

L'article ci-dessus, tiré de Foreign Affairs – le journal officiel du Council on Foreign Relations – est particulièrement emblématique à cet égard, notamment parce que le CFR représente à bien des égards le totem de la super-élite, le 1%  dont il est question. Le conclave ne regroupe pas seulement une classe particulière, comme les dirigeants mondiaux, mais cherche à mettre en réseau et à uniformiser l'ensemble du tissu de l'échelon supérieur, qu'il s'agisse de l'élite des affaires, de la royauté bureaucratique ou même de personnalités influentes de la culture pop comme Angelina Jolie, qui en est membre depuis de nombreuses années.

L'article témoigne précisément des types d'hypocrisie inhérents à une grande partie de la classe dirigeante. Ils parlent de "buts valables" poursuivis par des "moyens indignes" au nom d'objectifs "libéraux" et démocratiques, mais le problème est le suivant : qui décide de ces "buts valables" ? Selon leur estimation, renverser une variété de dirigeants peu recommandables, ou simplement "incompatibles", dans le monde entier était un "objectif louable". Mais l'approbation démocratique par les citoyens de ces orientations politiques est inhérente à la "démocratie" et aux idéaux libéraux qu'ils prétendent défendre.

Dans l'Occident "libéral", ce petit groupe d'élites fait passer ses propres objectifs égoïstes par des euphémismes bidons présentés comme des "idéaux démocratiques", alors qu'en réalité, le peuple n'a pas son mot à dire. C'est pourquoi cette version de la "démocratie libérale" n'est rien d'autre qu'une contrefaçon destinée à réaliser les objectifs géopolitiques nécessaires au maintien de la domination de l'élite bancaire et financière mondiale.



Asservir ses propres citoyens dans un réseau de mensonges n'est pas du tout un monde de "liberté" – c'est un asservissement intellectuel et moral, même si les citoyens jouissent involontairement du confort matériel d'un système construit sur une exploitation prédatrice hideusement déguisée. Le problème est que de telles circonstances ne sont jamais viables à long terme : bien sûr, elles peuvent créer des conditions semi-utopiques pour vos propres enfants, mais le reste du monde finit par s'apercevoir de l'escroquerie, exigeant sa part de chair en guise de compensation. Les élites feraient mieux de cesser cette mascarade et de dire simplement la vérité : cela n'a rien à voir avec des ersatz de grands idéaux  comme la "liberté" et le "libéralisme", mais plutôt avec la préservation de la primauté de l'Occident et d'un mode de vie privilégié ; c'est tout.

L'article est un burlesque simulacre d'hypocrisie : il insiste sur les prétendues "agressions" et politiques "illibérales" de la Russie et de la Chine – comme l'"invasion" de l'Ukraine – tout en ignorant de manière crétine les transgressions, invasions et occupations bien plus nombreuses des États-Unis dans divers États souverains, sans parler de la facilitation actuelle d'un génocide total à Gaza, pour lequel les États-Unis viennent de livrer un nouveau lot de bombes à Israël à l'heure où nous écrivons ces lignes. Les élections en Chine et en Russie se sont également révélées bien plus démocratiques et "libérales" que la "production" électorale bidon des États-Unis, qui a vu une "victoire" évidente volée pour un candidat honni en 2020, ou même que la mascarade actuelle de l'invasion coordonnée de millions de clandestins dans le but de bouleverser une autre élection "démocratique" en 2024. Les jérémiades haletantes des fantassins de l'establishment ne sont rien d'autre que des tentatives désespérées destinés à soutenir l'édifice en ruine de leur vieil ordre suranné.

Il suffit de voir les idéaux de la "démocratie libérale" dont les élites se gargarisent avec tant de constance :





Qui aurait cru que la démocratie était si compliquée ?

Et les idéaux "libéraux", qui étaient censés représenter la liberté individuelle, font fureur de nos jours :




En réalité, tous ces termes et concepts ne sont que des artefacts de la façade shibbolethique érigée pour servir le paradigme de contrôle des élites. Tout cela nous ramène au sujet qui nous occupe : la classe des 1%, selon le sondage de Rasmussen, a créé un niveau d'institutions suprapositionné qui sert d'engrenage à la préservation de la domination du système. La conception autoréférentielle est un mécanisme d'application idéologique délibéré destiné à conduire les "bonnes personnes" au sommet de la structure pyramidale, tout en mettant de côté les indésirables qui n'ont pas le sang assez bleu pour participer à la soirée exclusive.

En fin de compte, l'auteur de l'article de Foreign Affairs sur l'amoralité, Hal Brands, est un bon exemple de ce pipeline. Un coup d'œil sur son wiki montre qu'il porte non seulement la marque "distinctive" d'un certain honneur de Henry A. Kissinger – précisément le type de bourse Rhodes pour les élites dont j'ai parlé – mais qu'il a même fréquenté non pas une, mais deux des 12 institutions "choisies" par Rasmussen :



Cela fait de Brands l'enfant-vedette de cette classe d'élite isolée. Assis sur leurs interminables allocations et sinécures des ONG, des personnages comme Brands passent leur vie à écrire des articles malhonnêtes, les uns après les autres, pour promouvoir les agendas globalistes les plus radicaux pour leurs compagnons olympiens, tout en se détachant des basses préoccupations des gens du peuple.

Pour une autre démonstration exemplaire de cette déconnexion, ne cherchez pas plus loin que ce nouveau clip de MSNBC sur l'événement à venir intitulé "White Rural Rage" (la rage rurale blanche) :

Voir la vidéo sur le site

Naturellement, les auteurs sont représentatifs du beau monde intellectuel et aisé de Rasmussen – l'un d'entre eux est professeur de sciences politiques à l'université du Maryland, l'autre est rédacteur au WaPo et membre d'une "fondation" liée à une ONG de la Ceinture [la Rocade de Washington DC, NdT] qui incube précisément le type d'auxiliaires de l'establishment dont il est question.

Ces personnes finissent généralement par être couronnées "senior fellows" ou, plus risible encore, "scholars" dans ces fondations douteuses ; des noms ambigus et autoproclamés censés évoquer l'érudition et l'autorité, qui ne représentent en réalité rien d'autre qu'une onction vide de sens par des institutions corporatistes-globalistes qui les ont désignés comme des factotums fiables et des diffuseurs de l'ordre du jour de la Co-Glo [Compagnie du globalisme, NdSF].

Malheureusement, il n'y a pas de solution à la fracture sociétale. Les institutions qui reçoivent des fonds d'entreprise de quelque nature que ce soit peuvent être considérées comme captives, car il y a toujours des conditions à remplir. La seule façon d'avancer est donc d'éviter, de profaner et de vilipender toutes les institutions, de sorte que la rupture puisse finalement se traduire par un découplage total de la société originale et authentique. Une fois qu'un système parallèle est mis en place, les "institutions" vides de toute conséquences doivent se dessécher et se ratatiner en carapaces floconneuses, pour être piétinées comme des croûtes de sauterelles.

Simplicius Le Penseur

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

https://lesakerfrancophone.fr/la-deconnexion-de-lelite-americaine

#10
Europe / L’OTAN s’apprête à rejeter off...
Last post by JacquesL - 10 Mai 2024, 06:40:27 PM
L'OTAN s'apprête à rejeter officiellement toute intervention en Ukraine


Publié le mai 10, 2024 par Wayan




Par Moon of Alabama – Le 9 mai 2024

Après les récentes menaces des pays "occidentaux" d'intervenir avec leurs propres troupes dans la guerre en Ukraine, la Russie a réagi en révélant une menace mortelle :

CiterLa Russie a également annoncé un exercice spontané de déploiement d'armes nucléaires tactiques :

La Russie a menacé de frapper les installations militaires britanniques et a déclaré qu'elle organiserait des exercices simulant l'utilisation d'armes nucléaires sur le champ de bataille en réponse à l'utilisation d'armes britanniques par l'Ukraine pour frapper son territoire.
...
C'est la première fois que la Russie annonce publiquement des exercices impliquant des armes nucléaires tactiques, bien que ses forces nucléaires stratégiques organisent régulièrement des exercices.
Les exercices seront organisés par le groupe sud des forces russes, qui participe également à l'opération militaire spéciale en Ukraine.


Cela devrait pour l'instant faire taire les grandes voix qui rêvent de vaincre la Russie en Ukraine.

Il semble maintenant que le traitement ait atteint son objectif.

Le journal italien Corriere Della Serra rapporte (en italien, traduction automatique éditée) :

Citer"Pas de bottes sur le terrain". Selon le Corriere, il s'agit de l'une des phrases clés contenues dans le projet original du document et qui sera approuvée au sommet de l'OTAN qui se tiendra à Washington du 9 au 11 juillet. La référence est faite à l'Ukraine : l'Alliance de l'Atlantique Nord n'enverra pas de soldats au combat ("no boots on the ground"). La stratégie, dictée par les Etats-Unis, ne change pas. Mais dans le même temps, les dirigeants occidentaux se préparent à un changement de rythme.

La décision officielle de l'OTAN de ne pas envoyer de soldats en Ukraine est une garantie pour la Russie. C'est aussi une tentative de bloquer certains présidents, en l'occurrence le Français Emmanuel Macron, pour qu'ils ne contredisent pas cette stratégie. C'est du moins ainsi que l'interprètent le média ukrainien Strana et le correspondant en Russie Gilbert Doctorow. Strana (traduction automatique) :

CiterSelon le journal italien Corriere della Sera, l'OTAN prévoit d'adopter une déclaration lors du sommet de juillet, qui fixera le refus d'envoyer des forces en Ukraine. "Pas de bottes sur le terrain" – selon le journal, il faut lire ce point.


Il convient de noter que l'Alliance a déclaré à plusieurs reprises qu'elle ne combattrait pas en Ukraine. Si ce point est officiellement fixé, cette approche problématisera grandement les efforts de pays tels que la France, qui n'excluent pas l'introduction de troupes.



Il convient de noter que les informations relatives à la préparation d'une déclaration officielle de l'OTAN sur la non-participation de ses troupes à la guerre en Ukraine sont apparues littéralement immédiatement après l'ultimatum de la Fédération de Russie, qui faisait allusion à l'utilisation d'armes nucléaires en cas d'entrée des troupes de l'OTAN.



En théorie, une telle déclaration n'empêcherait pas les pays de l'OTAN de déployer des troupes de manière unilatérale. Toutefois, dans ce cas, la question se pose de savoir si l'ensemble de l'Alliance viendra en aide à ce pays si la Fédération de Russie commence à frapper son territoire.

Dans une interview accordée à Sputnik International, Gilbert Doctorow soutient cette interprétation :

CiterLa raison d'être de la nouvelle stratégie de l'OTAN "pas de bottes sur le terrain" en Ukraine est de faire taire les "grandes gueules" belliqueuses en Occident, a déclaré à Sputnik l'analyste des relations internationales Gilbert Doctorow.

La décision de l'alliance a été conçue pour "faire taire Monsieur Macron, faire taire le premier ministre lituanien et d'autres grandes gueules qui ont appelé à l'envoi de troupes de l'OTAN en Ukraine pour sauver le régime de Kiev d'une défaite militaire imminente", a déclaré Doctorow.


Selon le journal italien Corriere della Sera, l'expression "pas de bottes sur le terrain" en Ukraine est une phrase clé contenue dans un projet de document qui devrait être approuvé par le sommet de l'OTAN à Washington, en juillet.

Je suis prudemment d'accord avec cette interprétation. Mais je n'ai encore trouvé aucune mention de cette décision dans d'autres médias "occidentaux". Cette décision est donc encore trop officieuse pour être considérée comme un fait avéré.

En outre, selon le Corriere Della Serra, l'OTAN prendra en charge la collecte et la livraison d'armes pour l'Ukraine. Cette tâche incombait jusqu'à présent aux États-Unis, dans le cadre des réunions régulières d'un groupe de contact composé de mandataires et d'alliés américains à Ramstein.

L'administration Biden abandonne ainsi aux mains des Européens son projet raté sur l'Ukraine, qui était censé "affaiblir la Russie" mais qui a abouti à l'inverse. (C'est quelque chose que j'avais prédit au cours du premier mois de guerre).

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

https://lesakerfrancophone.fr/lotan-sapprete-a-rejeter-officiellement-toute-intervention-en-ukraine