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Questions mondiales. / La revue de presse du 20 mai 2...
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La revue de presse du 20 mai 2024

Publié le mai 20, 2024 par Wayan


Par Wayan – Le 20 mai 2024 – Le Saker Francophone



En fin de semaine dernière a commencé l'offensive russe aux frontières nord-est de l'Ukraine :

« "Pour le moment, l'ennemi a un succès tactique" dans la bataille pour Volchansk, a déclaré l'état-major général des forces armées ukrainiennes dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux tôt lundi matin. Alors que les forces russes attaquent Volchansk par l'est et Liptsi par le nord, « la situation opérationnelle reste difficile et évolue de manière dynamique en direction de Kharkov », ajoute le communiqué.

L'avancée de la Russie a contraint l'Ukraine à redéployer en toute hâte ses forces du front du Donbass, a rapporté dimanche le New York Times. Le média américain a décrit ces troupes redéployées comme « fatiguées » et s'est entretenu avec un soldat qui a déclaré que « lui et ses camarades n'avaient pas dormi depuis des jours et étaient sous le choc de la rapidité avec laquelle les Russes se déplaçaient ».

Dans un message sur Facebook, Denis Yaroslavsky, un commandant ukrainien actif dans la région, s'est plaint que ses supérieurs n'avaient pas réussi à construire suffisamment de barrières défensives pour repousser les Russes et auraient détourné l'argent destiné à leur construction.

« La première ligne de fortifications et de mines n'existait tout simplement pas », écrit-il. « L'ennemi est entré librement dans la zone grise par la frontière. Nous sommes arrivés à la conclusion qu'il s'agissait soit d'un vol délibéré, soit d'un sabotage délibéré. C'est de toute façon une trahison. »

Cela a permis aux Russe d'avancer rapidement vers Kharkov, une grande ville ukrainienne située à seulement 50 km de la frontière :

« La nouvelle offensive russe dans la région de Kharkov, dans l'est de l'Ukraine, pourrait contraindre le président Vladimir Zelensky à faire des sacrifices pour maintenir la ligne de front, estime le correspondant en chef de la sécurité internationale de CNN.

L'armée russe a capturé neuf villages depuis le lancement de son offensive vendredi, selon le ministère russe de la Défense. L'état-major ukrainien a reconnu que les Russes avaient eu un « succès tactique » et a fait état de violents combats pour le contrôle de la ville frontalière de Volchansk.

Nick Paton Walsh de CNN a offert lundi une évaluation plus sombre de la situation sur le champ de bataille, décrivant les progrès réalisés par les troupes russes comme « sans doute leur avancée la plus rapide depuis les premiers jours de la guerre ».

"C'est un cauchemar pour Kiev pour deux raisons : premièrement, ils ont libéré ce territoire des forces russes il y a 18 mois, mais ils n'ont clairement pas réussi à fortifier la zone suffisamment pour empêcher Moscou de reculer avec la facilité avec laquelle ils ont été balayés", » a expliqué le journaliste vétéran de Warzone.

« Et deuxièmement, la Russie peut à nouveau immobiliser l'armée ukrainienne surchargée en exerçant une pression constante et écrasante sur Kharkiv, en imposant un lourd tribut à des bombardements bruts sur un vaste centre urbain », a-t-il soutenu. Paton Walsh a ajouté que Zelensky est confronté à « de vilains choix quant à l'endroit où envoyer des ressources limitées et où finalement se sacrifier ».

Poutine vient de déclarer que prendre Kharkov n'est pas l'objectif de l'opération :

« La Russie n'a pas l'intention de s'emparer de la ville ukrainienne de Kharkov, proche de la frontière russe, a déclaré le président Vladimir Poutine. Les forces de Moscou ont réalisé des progrès notables dans la région ces derniers jours.

S'adressant aux journalistes de l'Institut de technologie de Harbin lors de sa visite de deux jours en Chine, Poutine a commenté les opérations russes dans la région de Kharkov, affirmant que Moscou obtenait du succès sur le champ de bataille en agissant « strictement selon le plan ».

Interrogé sur les objectifs de la Russie dans cette région, Poutine a souligné que l'Ukraine est responsable des récents combats dans la région, car elle « continue malheureusement de bombarder des quartiers résidentiels dans les zones frontalières, y compris à Belgorod ».

« Des civils meurent là-bas. Tout est limpide. Ils tirent directement sur le centre de la ville », a déclaré le président, rappelant qu'il avait publiquement averti Kiev que la Russie serait contrainte d'établir un « cordon sanitaire » dans les zones sous contrôle de Kiev si les attaques se poursuivaient. »

Cette attaque a montré au monde entier non seulement l'état désastreux de l'armée ukrainienne mais aussi le niveau d'impréparation dû à la corruption endémique à l'Ukraine. Cet article est tiré d'un journal ukrainien, l'Ukrainska Pravda, qui a pu le rédiger grâce à une fuite :

« Des centaines de millions de hryvnias ont probablement été volés lors de la construction de fortifications dans la région de Kharkiv, où la l'armée russe progresse désormais activement. Des contrats de plusieurs millions de dollars pour la construction de fortifications, pour lesquels un total de 7 milliards de hryvnias ont été dépensés, ont été transférés par l'OVA de Kharkiv à des sociétés écrans.

En particulier, le Département du logement et des services communaux (ZhKG) et le complexe énergétique et énergétique de Kharkiv ont conclu des contrats directs pour la fourniture de bois pour les fortifications avec des entreprises apparemment fictives.

Pour 270 millions de dollars pour le bois, dont les informations sont classifiées, des contrats ont été conclus avec FOP Chaus I.O., LLC "Hertz Industry", LLC "Satisbud", LLC "ATT BUILD" et LLC "DEREVOOBROBNE PIDPRIEMSTVO VOSHOD".

Toutes ont commencé à gagner des millions quelques mois après leur inscription au registre du commerce. Sous contrats directs et sans appel d'offres.

Il se trouve que le département de l'OVA de Kharkiv chargé des achats de défense a choisi des sociétés anonymes et des entreprises privées nouvellement enregistrées. De plus, les propriétaires de ces entreprises ne ressemblent pas à des hommes et des femmes d'affaires prospères – ils ont des dizaines de procès, du vol de whisky à la violence domestique contre leur mari et leur mère, certains d'entre eux sont privés de leurs droits parentaux et ont fait l'objet de procédures légales pour non remboursement de prêts bancaires.

Autre détail intéressant : il semblerait que ces bénéficiaires ne sachent même pas qu'ils sont millionnaires. Car ils continuent de travailler par équipes « dans les champs » et dans les usines.

Je répête : chez OVA, les contrats directs pour le bois de fortification sont conclus avec des entreprises dont les « propriétaires » ne savent même pas qu'ils gagnent des millions. C'est pour cela que les informations militaires sont classées. »

La pointe de l'iceberg dans un pays dont le niveau de corruption est bien connu, en particulier des dirigeants occidentaux :

« Cette histoire de détournement d'argent est la dernière d'une longue série. Plus tôt cette semaine, la Pologne a annulé ses négociations commerciales avec Kiev après que le ministre ukrainien de l'Agriculture, Nikolaï Solsky, ait été accusé de s'être approprié illégalement des terres domaniales d'une valeur de près de 7,4 millions de dollars. Quelques mois plus tôt, le service de sécurité ukrainien, le SBU, avait annoncé avoir découvert un important stratagème de détournement de fonds dans le cadre duquel des responsables ukrainiens et des entrepreneurs privés avaient volé environ 40 millions de dollars destinés à l'achat d'obus. »

Cette attaque met les dirigeants ukrainiens en état de panique :

« "La situation est critique", a déclaré le général Kyrylo Budanov, chef des services de renseignement militaires ukrainiens, lors d'un appel vidéo depuis un bunker à Kharkiv. "Chaque heure, la situation s'empire."

Son sombre constat faisait écho à celui d'autres officiers ukrainiens ces derniers jours, selon lesquels les perspectives militaires du pays s'amenuisaient. En plus d'être en infériorité numérique, les Ukrainiens sont confrontés à de graves pénuries d'armes, notamment de munitions d'artillerie, et des armes en provenance des États-Unis d'une valeur de 60,8 milliards de dollars – approuvées il y a trois semaines après des mois d'impasse au Congrès – commencent à peine à arriver.

Comme la plupart des responsables et experts militaires ukrainiens, le général Boudanov a déclaré qu'il pensait que les attaques russes dans le nord-est visaient à épuiser les réserves déjà maigres de soldats ukrainiens et à les détourner des combats ailleurs.

C'est exactement ce qui se passe actuellement, a-t-il reconnu. Il a déclaré que l'armée ukrainienne tentait de rediriger les troupes d'autres zones de la ligne de front pour renforcer ses défenses dans le nord-est, mais qu'il était difficile de trouver du personnel.

"Toutes nos forces sont soit ici, soit à Chasiv Yar", a-t-il déclaré, faisant référence à un bastion ukrainien situé à environ 200 kilomètres plus au sud que les troupes russes ont attaqué ces dernières semaines. « J'ai utilisé tout ce que nous avions. Malheureusement, nous n'avons personne d'autre dans la réserve. » »

La fameuse loi de mobilisation que Zelenski venait de signer va donc ouvrir une « chasse au conscrits » dont témoignent de nombreuses vidéos publiées sur Twitter montrant des hommes kidnappés dans la rue, parfois défendus par leurs familles. En voici un exemple.

Autre exemple :
« Les clubs de football de toute l'Ukraine refusent de se rendre dans la région de Transcarpatie pour assister à des matchs après que des recruteurs ont enlevé un joueur clé du FC Khust à la gare locale, a déclaré le club dans un appel au soutien du public.

Nikolay Sirash se trouvait mardi à la gare de Khust lorsque les forces de l'ordre l'ont arrêté, a indiqué le club dans un message sur Facebook. Sirash venait d'avoir 25 ans, mais les nouvelles règles autorisant la mobilisation des hommes de moins de 27 ans ne sont pas encore entrées en vigueur, a noté le club.

"Nous n'avons aucun contact avec le joueur à ce moment-là et son sort est inconnu", a déclaré le FC Khust. »

Qui veut devenir de la chair à canon pour défendre un gouvernement qui les envoie à l'abattoir depuis deux ans au lieu de négocier avec la Russie ?

Car négociations il y aura forcément. Du coup, pour préparer les esprits de la population européenne à ces futurs négociations, Die Welt, un journal allemand repris par Le Figaro, fait enfin un travail d'information en révélant ce que les médias alternatifs ont révélé il y a deux ans :

« Le document secret qui aurait pu mettre fin à la guerre en Ukraine

Peu après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, des négociateurs des deux camps avaient rédigé un projet d'accord de paix. Un document de 17 pages que «Die Welt» a pu consulter en exclusivité. Même après plus de deux ans de guerre, l'accord semble toujours avantageux à posteriori. »

Le titre désinforme en parlant de « document secret » alors qu'il n'a rien de secret puisque les médias alternatifs en ont parlé il y a deux ans. Mais cela permet de faire croire au lecteur que les médias occidentaux viennent juste de l'apprendre et n'ont rien caché à leurs lecteurs pendant ces deux années.

La fin du résumé disant « l'accord semble toujours avantageux à posteriori » indique que les dirigeants occidentaux seraient prêts à négocier sur la base de cet accord. La Russie ne sera évidemment plus d'accord et de nombreux dirigeants russes l'ont déjà annoncé.

Mais, comme en 2022, si France et Allemagne pourraient être prêtes à négocier, la Grande Bretagne annonce d'entrée qu'il n'en est pas question :

« La Grande-Bretagne ne soutiendra aucune solution au conflit entre la Russie et l'Ukraine qui impliquerait ce qu'elle considère comme des concessions à Moscou, a déclaré mardi le secrétaire à la Défense Grant Shapps à Times Radio.

Le Royaume-Uni figure parmi les plus grands donateurs d'armes à Kiev. Ces dernières semaines, Londres a intensifié sa rhétorique en affirmant que les armes britanniques fournies à l'Ukraine pourraient être utilisées pour des attaques au plus profond de la Russie. Moscou a récemment convoqué l'ambassadeur du Royaume-Uni à ce sujet et l'a mis en garde contre d'éventuelles représailles, notamment des frappes ciblant « toutes les installations et équipements militaires britanniques » en Ukraine et au-delà.

Plus tôt mardi, Shapps a confirmé que Kiev pourrait utiliser des armes fournies par les Britanniques pour frapper la péninsule russe de Crimée. Londres considère la région, qui a rejoint la Russie en 2014 à la suite d'un référendum, comme faisant « partie intégrante de l'Ukraine », a déclaré le secrétaire à la Défense.

Interrogé par Times Radio pour savoir si Londres envisagerait un accord entre Moscou et Kiev, Shapps a rejeté l'idée. Il a ajouté que le Royaume-Uni ne voit « aucun sens » à persuader ou à « armer fortement » l'Ukraine pour qu'elle accepte des conditions de paix et « abandonne une partie de son territoire ». »

La Grande Bretagne, fidèle à son ancienne politique de créer la discorde sur le continent pour mieux affaiblir ses potentiels concurrents européens. Politique d'ailleurs reprise par les Etats-Unis à l'échelle mondiale. Ce qui est étonnant est de voir que les dirigeants européens non seulement ne le voient pas mais y participent allègrement. Par bêtise, conformisme ou corruption ?

« L'industrie de défense de l'Union européenne est partiellement passée à une économie de guerre, a déclaré le commissaire européen chargé du marché intérieur, Thierry Breton.
Kiev pourrait être confrontée à une « période dangereuse » cette année, car les politiciens occidentaux qui la soutiennent se tournent désormais vers les élections du Parlement européen du 6 au 9 juin et l'élection présidentielle américaine du 5 novembre, a expliqué Breton dans une interview accordée lundi à la chaîne française BFMTV.

La Russie pourrait bien profiter de cette « incertitude » et « avancer » en première ligne, a-t-il déclaré. "C'est pour cette raison que nous, en Europe, avons décidé d'augmenter considérablement nos subventions en termes d'armes et de munitions" à l'Ukraine, a souligné le commissaire.

« Désormais, le défi consiste pour nous à passer à une économie de guerre dans tous les segments de l'industrie européenne de défense », a ajouté le commissaire. »
***
Nous avons abordé la semaine dernière le sujet des manifestations en Géorgie au sujet de la loi sur « les influences étrangères ». La loi a été définitivement adoptée par le parlement, ce qui a été l'occasion de voir que « les influences et pressions étrangères » sont bien présentes en Géorgie, en particulier de la part des pays occidentaux :

« L'Union européenne a exhorté mercredi la Géorgie à retirer son projet de loi très contesté sur les "agents étrangers", affirmant que cette mesure freinerait les ambitions de la nation de rejoindre le bloc, alors que les protestations contre la législation se poursuivent dans une crise politique continue. »

« "Je veux être clair : ce projet de loi voté au Parlement ne rapproche pas la Géorgie de l'UE. Bien au contraire", a déclaré Charles Michel, président du Conseil européen, à Euronews vendredi matin.

"Nous sommes déçus que ce gouvernement ait pris une telle décision", a-t-il ajouté.

En décembre, la Géorgie a été déclarée candidate officielle à l'adhésion au bloc, répondant ainsi aux aspirations de longue date de l'ancienne république soviétique. La décision était "fondamentale", estime Michel, qui s'attend désormais à ce que Tbilissi envoie "plus de signaux positifs" à Bruxelles. »

« Les ministres des Affaires étrangères de Lettonie, d'Estonie, d'Islande et de Lituanie, en visite officielle de travail en Géorgie, se sont joints hier soir aux manifestants sur l'avenue Rustaveli pour protester contre la loi sur la « transparence de l'influence étrangère ».

Les ministres des Affaires étrangères se sont joints à la marche vers le Parlement.

L'apparition d'hommes politiques européens sur l'avenue Rustaveli a été accueillie par des applaudissements.

Ils ont affirmé que, de cette manière, ils voulaient montrer leur soutien et leur solidarité aux manifestants contre la « loi russe ».

Après les discours des ministres des Affaires étrangères lors du rassemblement contre la loi « Sur la transparence de l'influence étrangère », les hymnes de la Géorgie et de l'Union européenne ont été interprétés.

Les participants au rassemblement scandaient : « Europe ». »

Imaginez cinq minutes la colère du gouvernement français si les ministres des affaires étrangères de l'Iran, du Mali et de Russie étaient venus haranguer les manifestants contre la réforme des retraites, ou les Gilets Jaunes. Tout le monde aurait crié au scandale.

La réaction du parlement Géorgien est bien plus mesurée :

« La participation d'hommes politiques des pays de l'OTAN aux rassemblements antigouvernementaux à Tbilissi constitue une mesure hostile visant à renverser le gouvernement géorgien, a déclaré le président du Parlement Shalva Papuashvili.

"S'adresser à un rassemblement de jeunes exaltés, dirigés par les partis d'opposition radicaux contre le gouvernement, et les qualifier de 'nation entière' est quelque chose que vous ne pourriez pas attendre d'un ministre des Affaires étrangères d'un État membre de l'UE", a déclaré Papuashvili dans un message. publié jeudi sur X (anciennement Twitter).

"Certains membres des gouvernements de nos partenaires baltes se sont laissés un peu trop emporter par leur propre rhétorique", a-t-il ajouté.

Il a évoqué « l'argent étranger irresponsable », qui, selon lui, circule librement dans le système politique géorgien, y compris dans les groupes radicaux, affirmant que la nouvelle législation sur la transparence en matière d'influence étrangère est destinée à relever ce défi.

Papuashvili a laissé entendre que ceux qui protestent contre la législation en sont affectés. « La participation de dignitaires étrangers à ces manifestations, au mépris flagrant de la souveraineté et des pratiques diplomatiques de la Géorgie, au nom de la « démocratie et des droits de l'homme », relève au mieux de l'hypocrisie et au pire de la subversion », a-t-il conclu. »

Mais telles sont les « valeurs européennes » que ces ministres étrangers demandent au gouvernement géorgien de respecter et aux manifestants de soutenir, le droit de s'ingérer dans les affaires de pays souverains, jusqu'à renverser les gouvernements en place. Les fameuses « révolutions de couleur ». C'est une réplique exacte de ce qui s'est passé à Kiev en 2014. Et le but est le même, utiliser la division interne pour tourner ce pays contre la Russie.

Car cette division est profonde et donc émotionnelle :

« Les législateurs géorgiens en sont venus aux mains au Parlement lundi alors que les législateurs du parti au pouvoir semblaient prêts à faire avancer un projet de loi controversé sur les « agents étrangers » qui a été critiqué par les pays occidentaux et a déclenché des protestations dans le pays.

Des images diffusées à la télévision géorgienne montraient Mamuka Mdinaradze, chef de la faction parlementaire du parti au pouvoir, le Rêve géorgien et l'une des forces motrices derrière le projet de loi, se faisant frapper au visage par le député de l'opposition Aleko Elisashvili alors qu'il parlait debout au perchoir.

L'incident a provoqué une bagarre plus large entre plusieurs législateurs, un événement occasionnel au sein du parlement géorgien, souvent bruyant. »
Cet en-tête de RFI met en exergue la mauvaise foi occidentale sur ce sujet :

« En Géorgie, la mobilisation se poursuit contre la loi sur « l'influence étrangère ». Cette dernière menace notamment les ONG financées par les pays occidentaux, mais aussi les médias indépendants qui reçoivent des fonds de l'étranger. »

Donc la loi « menace » bien les ONG occidentales qui influencent la population géorgienne pour, comme en Ukraine, créé la division dans un pays frontière de la Russie. Elle menace aussi les médias « indépendants », du gouvernement géorgien mais pas de « l'étranger » puisque c'est « l'étranger » qui les finance. En gros RFI et les pays occidentaux demandent que la Géorgie les laisse influencer sa population à leur guise sinon :

« Si la démocratie est violée en Géorgie, les Etats-Unis imposeront des sanctions personnelles aux dirigeants du pays, a déclaré le secrétaire d'Etat adjoint américain aux Affaires européennes et eurasiennes, James O'Brien, lors d'une conférence de presse à Tbilissi.

Il a déclaré que si la loi sur les agents étrangers était adoptée sans coordination avec les normes de l'UE et en cas de violence contre des manifestants pacifiques, les États-Unis imposeraient des restrictions.

O'Brien a noté qu'il y aurait des sanctions financières et des interdictions de voyager pour les responsables et leurs familles. »

On admirera au passage le « si la démocratie est violée » alors que la loi a été votée par un parlement élu démocratiquement. On n'en est pas à une contradiction près pour « défendre les valeurs européennes ».

***

La guerre économique contre la Chine bat son plein. Au niveau médiatique, avec des articles de presse quotidiens parlant de « la chute de l'économie chinoise », comme nous en avons déjà parlé ici. Puis sur le plan économique avec des séries de sanctions imposés par le gouvernement étasunien dans le but d'affaiblir l'économie chinoise.

Mais quand on voit le peu d'effets des sanctions sur l'économie russe, pourtant bien plus petite que l'économie chinoise, on a de quoi douter de leur efficacité. De plus, les sanctions prises pour empêcher la Chine d'importer des microprocesseurs n'ont fait qu'accélérer le développement de microprocesseurs chinois. Mais les décideurs étasuniens préfèrent ne pas voir ces échecs et continuer sur la même voie. Pourquoi ?

Le 1er mai un article de CNN annonce une série de 300 sanctions prises contre des entités chinoises :

« Les États-Unis ont imposé des sanctions à plus d'une douzaine d'entreprises en Chine et à Hong Kong pour leur soutien à la guerre russe en Ukraine, dans le cadre d'une tranche de près de 300 nouvelles sanctions dévoilées mercredi.

Cette décision fait suite aux avertissements répétés de hauts responsables américains, notamment la secrétaire au Trésor Janet Yellen et le secrétaire d'État Antony Blinken, aux hauts responsables chinois, les invitant à sévir contre la fourniture par la Chine à la Russie d'articles à double usage que les États-Unis prétendent être utilisés pour renforcer son armée dans la guerre contre l'Ukraine.

"Les près de 300 cibles sanctionnées à la fois par le Trésor et le Département d'État comprennent des sanctions contre des dizaines d'acteurs qui ont permis à la Russie d'acquérir à l'étranger des technologies et des équipements dont elle avait désespérément besoin", a déclaré le Département du Trésor dans un communiqué de presse. »

Le 6 mai, un article du Global Times avertit que l'administration étasunienne étudie la possibilité des sanctionner l'industrie de fabrication navale chinoise :

« Un rapport publié dimanche par le Financial Times, citant des experts du secteur, a déclaré que l'enquête américaine sur les secteurs maritime, logistique et de construction navale chinois, qui pourrait conduire à l'imposition de droits de douane sur les navires de construction chinoise faisant escale dans les ports américains, pourrait aider les chantiers navals de Corée du Sud et du Japon, mais cela ne fera probablement pas grand-chose pour stimuler les chantiers navals américains.

Les professionnels de la construction navale et des industries maritimes peuvent facilement comprendre l'absurdité du fantasme américain de relancer ses chantiers navals assoupis en tentant de bloquer la Chine. Même si les États-Unis faisaient perdre des commandes aux chantiers navals chinois en raison des taxes portuaires, cela ne profiterait pas à l'industrie de la construction navale américaine en difficulté. Au lieu de cela, cela ne ferait qu'entraîner une hausse des coûts du commerce maritime pour les États-Unis.

Le fait que même les armateurs américains hésitent à passer des commandes chez eux est une preuve suffisante du manque de compétitivité de l'industrie. Depuis près de 100 ans, une loi fédérale connue sous le nom de Jones Act restreint le transport fluvial de marchandises entre les ports américains aux navires construits par des chantiers navals américains.

En conséquence, Selon Clarksons Research, les armateurs américains possèdent environ 3 000 navires Jones Act, avec une moyenne d'âge de 23,7 ans, contre une moyenne mondiale de 12,7 ans. En raison des coûts élevés, les armateurs américains ont mis du temps à moderniser leurs flottes, avec plus de la moitié des navires ayant plus de 25 ans, et 700 navires ayant même plus de 50 ans. »

Le 16 mai c'est au tour des usines de fabrication de textiles en coton :

« Les États-Unis ont annoncé une interdiction des importations de coton provenant de 26 entreprises chinoises qui s'approvisionnent au Xinjiang, citant des allégations de travail forcé et de génocide de la minorité ouïghoure, majoritairement musulmane, dans cette région.

Washington accuse depuis longtemps Pékin de persécuter les Ouïghours, ce que la Chine nie comme étant un mensonge et une invention totale.
« Le ministère de la Sécurité intérieure ne tolérera pas le travail forcé dans les chaînes d'approvisionnement de notre pays », a déclaré jeudi le secrétaire du DHS, Alejandro Mayorkas, annonçant l'ajout de 26 entreprises chinoises à la liste noire sanctionnée en vertu de la loi ouïghoure sur la prévention du travail forcé (UFLPA).

L'annonce de jeudi est « la plus grande extension ponctuelle jamais réalisée » de la liste noire de l'UFLPA et représente l'engagement à « promouvoir la responsabilisation pour le génocide et les crimes contre l'humanité en cours contre les Ouïghours et d'autres groupes minoritaires religieux et ethniques » au Xinjiang, selon le DHS. »

On voit là à quoi servent les psyops étasuniennes, à servir de prétextes à ses politiques agressives. On remarquera au passage que le génocide des Gazaouis, bien visible, n'entraine même pas une simple menace de sanctions. On se demande comment tant d'occidentaux peuvent encore croire en la « démocratie étasunienne ».

Puis le 14 mai un article de RFI nous apprend que :

« Les voitures électriques chinoises vont voir leurs taxes multipliées par quatre pour être importées aux États-Unis. Elles passent de 25 à 100%. Les tarifs douaniers des batteries, des semi-conducteurs et des panneaux solaires vont quant à eux passer de 25 à 50%. Le gouvernement américain prévoit, également, d'imposer des surtaxes à l'importation, sur des minerais rares, pour l'industrie automobile. Et sur certains produits médicaux, comme les seringues, les aiguilles, les respirateurs et les masques. »

On se rappelle que lors de sa visite en Chine, en avril, Yellen avait déclaré que :

« La chef du Trésor américain, Janet Yellen, a averti vendredi lors d'une visite en Chine que les subventions accordées par Pékin à l'industrie pourraient constituer un risque pour la résilience économique mondiale.

"Le soutien direct et indirect du gouvernement conduit actuellement à une capacité de production qui dépasse largement la demande intérieure de la Chine, ainsi que ce que le marché mondial peut supporter", a-t-elle déclaré vendredi lors d'un rassemblement de la communauté des affaires américaine à Guangzhou. »

En deux mots, le gouvernement chinois aide, directement et indirectement, les énergies vertes alors que, selon les Etats-Unis, cela constitue de la concurrence déloyale. Mais alors cela veut dire qu'eux-mêmes laissent libres les fameuses lois du marché et ne subventionnent pas puisqu'ils reprochent ê la Chine de le faire. Pourtant une loi nommé « [63][86]]Inflation Reduction Act » prouve bien que le gouvernement étasunien lui aussi verse beaucoup d'argent pour développer les énergies vertes :

« La Loi sur la réduction de l'inflation est la plus grande mesure législative fédérale jamais adoptée pour lutter contre le changement climatique.[83] Selon le CBO et le JCT, il investira 783 milliards de dollars dans des provisions liées à la sécurité énergétique et au changement climatique.[7][8] Cela comprend 663 milliards de dollars d'incitations fiscales[8] et 27 milliards de dollars pour une banque verte créée en modifiant le Clean Air Act.[84][85][47] Cependant, d'autres prévisions diffèrent des rapports du CBO et du JCT. Un rapport du Credit Suisse prévoit que les dépenses climatiques totales prévues dans la loi s'élèveraient à 800 milliards de dollars,[64][65][86] Goldman Sachs prédit un total de 1,2 billion de dollars, le modèle budgétaire de Penn Wharton prévoit 1,045 billion de dollars, et une analyse de la Brookings Institution trouve un cas central de 902 milliards de dollars.[87][63][88] »
Tant de duplicité laisse rêveur. Le gouvernement Biden pense-t-il vraiment que la Chine ne le voit pas ? Prend-il les chinois pour des idiots ? On dirait bien.

De plus, la loi n'a pas encore été signée que les voies de traverse sont déjà prêtes :

« Les nouveaux tarifs douaniers imposés par l'administration Biden sur les véhicules électriques chinois et d'autres secteurs stratégiques visent à protéger l'avenir de l'industrie manufacturière américaine, mais ils accéléreront probablement le déplacement de la production chinoise vers le Mexique, le Vietnam et ailleurs pour les éviter.

Les responsables américains et les experts commerciaux affirment que sans de gros efforts pour éliminer les produits chinois transbordés ou légèrement transformés en provenance du Mexique et d'autres pays, la production excédentaire sous-évaluée de la Chine trouvera toujours son chemin vers les marchés américains. »

Comme d'habitude, la réponse chinoise est mesurée mais ferme :

« Le ministère chinois du Commerce a exhorté mardi les États-Unis à annuler immédiatement les droits de douane supplémentaires sur les produits chinois et s'est engagé à prendre des mesures résolues pour défendre ses droits suite à l'annonce par les États-Unis d'augmenter les droits de douane sur les produits chinois, notamment les véhicules électriques (VE).

Le projet d'imposer des droits de douane supplémentaires marquera une nouvelle escalade significative dans la campagne pluriannuelle et mal conçue de Washington visant à réprimer les industries chinoises émergentes qui gagnent en importance à l'échelle mondiale, ont déclaré les experts, notant que cette décision politiquement motivée n'arrêtera pas la montée des industries chinoises concernées, en raison de leur faible présence sur le marché américain

Mais alors si la présence des VE chinois sur le marché étasunien n'est pas si importante (environ 10%), alors pourquoi de telles sanctions ?
En approfondissant le sujet on tombe sur un article de CNN qui nous indique que, une fois de plus, c'est l'Europe qui est dans le collimateur :
« "Je suis déterminé à ce que l'avenir des véhicules électriques soit construit en Amérique par des travailleurs syndiqués", a déclaré Biden mardi. Mais le véritable champ de bataille sur les véhicules électriques pourrait se situer bien au-delà des côtes américaines : en Europe.

Les États-Unis achètent actuellement très peu de véhicules électriques à la Chine. La situation est très différente en Europe, qui constitue de loin le plus grand marché d'exportation pour les fabricants chinois de véhicules électriques. La mesure drastique de Washington exerce une pression sur l'Union européenne pour qu'elle défende ses constructeurs automobiles, qui seront probablement confrontés à une concurrence encore plus féroce de la part des importations chinoises de véhicules électriques si leurs prix sont pratiquement hors des États-Unis.

Joseph Webster, chercheur principal à l'Atlantic Council, a déclaré que les derniers droits de douane américains sur les véhicules électriques et d'autres produits en provenance de Chine, y compris les semi-conducteurs et les batteries, pourraient « forcer la main de Bruxelles », dans la mesure où des droits de douane américains plus élevés pourraient détourner une grande partie du commerce vers l'Europe.

"Bruxelles devra agir rapidement, soit en mettant en place ses propres tarifs douaniers, soit en acceptant un flot de produits fabriqués en Chine", a-t-il ajouté dans des commentaires sur le site Internet du groupe de réflexion. »

Une manière à peine détournée de forcer une Europe réticente à se découpler de la Chine.

Il est clair que les Etats-Unis mettent tous les moyens pour entrainer l'Europe dans sa tour d'ivoire. Après la Russie, en imposant un gouvernement russophobe aux ukrainiens, c'est au tour de la Chine en la forçant à se couper du marché économique chinois. Que cela entraine une catastrophe économique en Europe, ils s'en fichent royalement.

Mais les plus grands fautifs dans cette affaire sont les dirigeants européens qui se laissent entrainer. Alors je répète ma question du 1er chapitre : Par bêtise, lâcheté ou corruption ?
***
Pendant que les Etats-Unis mènent leur guerre économique contre la Chine, cette dernière prépare tranquillement le monde d'après avec la Russie. La visite de Poutine en Chine a été l'occasion pour les deux dirigeants de présenter leur vision de ce « monde d'après » :

« Un ordre sans « néocolonialisme ni hégémonisme » d'aucune sorte : « Tous les pays ont le droit de choisir indépendamment leurs modèles de développement et leurs systèmes politiques, économiques et sociaux en fonction de leurs conditions nationales et de la volonté de leur peuple, de s'opposer à l'ingérence dans les affaires intérieures des pays souverains, s'opposent aux sanctions unilatérales et à la « juridiction au bras long » sans fondement du droit international ni autorisation du Conseil de sécurité de l'ONU, et s'opposent à l'établissement de lignes idéologiques. Les deux parties ont souligné que le néocolonialisme et l'hégémonisme sont complètement contraires à la tendance de l'époque et ont appelé au dialogue égal, au développement de partenariats et à la promotion des échanges et de l'apprentissage mutuel entre les civilisations.

2) Un ordre basé sur la Charte des Nations Unies : « Les deux parties continueront à défendre fermement les acquis de la Seconde Guerre mondiale et l'ordre mondial d'après-guerre établi par la Charte des Nations Unies » »

Et un renforcement de la coopération étroite qui soude la Russie et la Chine :

« Coopération militaire : « [les deux parties] approfondiront davantage la confiance et la coopération militaires mutuelles, élargiront l'ampleur des activités de formation conjointes, organiseront régulièrement des patrouilles maritimes et aériennes conjointes, renforceront la coordination et la coopération dans les cadres bilatéraux et multilatéraux et amélioreront continuellement la capacité de répondre conjointement aux risques et aux défis.

– Davantage de commerce, d'investissements mutuels et d'entraide en matière de développement économique : "élargir continuellement l'échelle du commerce bilatéral", "améliorer continuellement le niveau de coopération en matière d'investissement entre les deux pays" et "développer conjointement des industries avancées, renforcer la coopération technique et de production, y compris dans l'industrie de l'aviation civile, l'industrie de la construction navale, l'industrie de la construction automobile, l'industrie de la fabrication d'équipements, l'industrie électronique, l'industrie métallurgique, l'industrie minière du minerai de fer, l'industrie chimique et l'industrie forestière"

– Coopération énergétique : « consolider la coopération stratégique dans le domaine énergétique entre la Chine et la Russie et parvenir à un développement de haut niveau, en garantissant la sécurité économique et énergétique des deux pays. S'efforcer d'assurer la stabilité et la durabilité du marché international de l'énergie et de maintenir le stabilité et résilience de la chaîne mondiale de l'industrie énergétique et de la chaîne d'approvisionnement. Egalement énergie nucléaire : « approfondir la coopération dans le domaine de l'énergie nucléaire civile sur la base de l'expérience de projets réussis et en cours, notamment la fusion thermonucléaire, les réacteurs à neutrons rapides et les cycles fermés du combustible nucléaire »

– Promouvoir les monnaies et les infrastructures financières de chacun : « Augmenter la proportion de monnaie locale dans le commerce bilatéral, le financement et d'autres activités économiques. Améliorer l'infrastructure financière des deux pays, faciliter les canaux de règlement entre les entités commerciales des deux pays, renforcer la coopération réglementaire dans les secteurs des banques et des assurances chinoises et russes, promouvoir le développement sain des banques et des institutions d'assurance établies dans les pays respectifs, encourager les investissements bilatéraux et émettre des obligations sur les marchés financiers des pays respectifs conformément aux principes du marché ".

– Éducation approfondie et coopération scientifique : "promouvoir l'expansion et l'amélioration de la qualité des programmes d'études mutuels à l'étranger, faire progresser l'enseignement du chinois en Russie et de la langue russe en Chine, encourager les établissements d'enseignement à élargir les échanges, la coopération dans la gestion des écoles, mener des études de haut niveau "

– Coopération dans les médias et formation de l'opinion publique : « Renforcer les échanges médiatiques entre les deux pays, promouvoir les visites mutuelles à différents niveaux, soutenir les dialogues pragmatiques et professionnels, mener activement une coopération en matière de contenus de haute qualité, explorer en profondeur le potentiel de coopération des nouveaux médias et nouvelles technologies dans le domaine des médias, rendre compte de manière objective et complète des événements mondiaux majeurs et diffuser des informations véridiques dans le domaine de l'opinion publique internationale.

– Coopération au sein des institutions mondiales : "approfondir la coopération bilatérale [à] l'Assemblée générale des Nations Unies et au Conseil de sécurité", "soutenir le rôle de l'Organisation mondiale de la santé", "renforcer la coopération dans le cadre de l'OMC", "coopération dans le cadre de l'OMC". Organisation de coopération de Shanghai (OCS)", "défendre l'esprit des BRICS, renforcer la voix du mécanisme des BRICS dans les affaires et l'agenda internationaux", etc. »

Détail révélateur, le séjour de Poutine en Chine s'est terminée par une accolade entre les deux dirigeants.
***
En démontant une nouvelle infox médiatique contre la Chine, Arnaud Bertrand nous donne un exemple de la façon dont fonctionne les psyops.
Des insinuations, fausses nouvelles ou autres fake news sont publiés en gros titres dans la presse grand public puis sont, bien plus tard, récusées par une petite note en fin de journal que personne ne lit, quand elles sont récusées. Mais les autres journalistes continuent de propager l'intox comme si elle était vraie, puisqu'elle est restée vraie dans l'esprit de la majorité des lecteurs. C'est le cas du « génocide ouighour », qui a suivi le « génocide tibétain », qui sont des psyops avérées et reconnues par tous les esprits informés et non sinophobes.

Dernier exemple en date par Bertrand :

« Ok, étant donné que le journaliste @shashj, travaillant pour The Economist, a très courageusement décidé de me bloquer dès qu'il l'a vu, je refais mon post avec une capture d'écran de son tweet à la place...

Ce que je disais, c'est que cette histoire du FT dont il faisait la promotion (avec succès : plus d'un million de vues !) est un exemple PARFAIT du type de propagande anti-chinoise si courante dans les médias anglo-saxons, et qui ne repose absolument sur rien de concret. C'est de la pure désinformation.
Laissez-moi vous démontrer.

Cette histoire de marins de la marine française à Brest qui auraient épousé des « espions chinois » circule depuis de nombreuses années dans les médias français. On pourrait penser que c'est une "nouvelle" d'après l'article du FT, mais cela date d'au moins 5 ans. Pour preuve, voir exactement la même histoire dans un article français de 2019 : https://lavoixdunord.fr/655311/article/2019-10-22/le-renseignement-militaire-s-inquiete-de-la-multiplication-des-mariages -entre

Tout semble basé sur un livre intitulé « France-Chine, les liaisons dangereuses », d'Antoine Izambard, qui cite une note de 2018 des services de sécurité français faisant état d'une « augmentation des mariages » entre militaires stationnés en Bretagne et étudiants chinois.

Interrogé spécifiquement sur cette partie de son livre et si "ces étudiants chinois sont des espions", Antoine Izambard répond "la note ne le dit pas" (https://opex360.com/2019/10/24/le-renseignement-chinois -sinteresserait-de-tres-près-aux-militaires-affectes-en-bretagne/). Autrement dit, c'est une histoire qui ne repose sur rien de concret, absolument rien !

En outre, depuis lors, aucun de ces étudiants/espions n'a été inculpé ou poursuivi – ce qui aurait sans doute été le cas s'il y avait effectivement eu des espions – et des sources locales à Brest ont démenti à plusieurs reprises cette histoire. Par exemple ici dans cet article (https://lepoint.fr/societe/la-bretagne-nid-d-espions-chinois-04-07-2022-2481959_23.php#11) vous avez Matthieu Gallou, président de l'Université de Bretagne occidentale (où ces étudiants/espions auraient étudié) rejetant les allégations d'intrusion chinoise dans l'armée française en les qualifiant de « rumeurs et de fantasmes ».
Pourtant, ça fait maintenant au moins 5 ans que l'histoire perdure... Et aujourd'hui tu as même le FT qui la recycle comme si c'était du tout neuf (tu peux lire l'article, il n'y a pas d'élément nouveau là, c'est toujours la même vieille histoire bidon). Et les journalistes de The Economist aiment @shashj et partagent avec enthousiasme cette extraordinaire "dernière nouvelle" 🤦�♂️

Par coïncidence, à la veille de la visite de Xi en France... Un petit cadeau des Britanniques pour célébrer la visite, je suppose... »

Brest est un port industriel pluvieux...qui héberge la Marine française et ses sous-marins atomiques. Elle est aussi le lieu d'un nombre remarquable de mariages entre des étudiantes chinoises et des marins travaillant sur la base navale.

« Pots de miel » et opérations d'influence : les espions chinois se tournent vers l'Europe. »

Cet exemple, comme beaucoup d'autres nous montre que les propagateurs de « fake news » ne sont pas tant les « médias alternatifs » que les médias grand public qui en font leur principal outil de manipulation des consciences.

Et le fait que le compte de Bertrand ait été bloqué par le journaliste de The Economist propageant cette infox montre bien qu'il a touché une corde sensible.

Et comme les psyops marchent bien l'armée étasunienne recrutent des « créateurs de contenu » pour étendre ses activités de manipulation des consciences :

« Personnes sans visage, mains invisibles : une nouvelle vidéo de l'armée [étasunienne] vise à attirer des recrues pour gérer des opérations psychologiques »

En fin d'article, des exemples sont donnés de psyops contre des Etats ennemis mais pas de psyops dirigées contre sa propre population, alors qu'elles abondent pour que cette population soutienne les guerres permanentes que provoquent les Etats-Unis.

On a vu précédemment qu'Israël aussi cherchait à créer une armée de trolls à la suite du 7 octobre. Les guerres du 21eme siècle sont menées autant contre les corps que contre les esprits.

A lundi prochain

https://lesakerfrancophone.fr/la-revue-de-presse-du-20-mai-2024
#2
Questions mondiales. / L’entente sino-russe modifie l...
Last post by JacquesL - Aujourd'hui à 03:12:49 PM
L'entente sino-russe modifie les plaques tectoniques de la politique mondiale

Publié le mai 20, 2024 par Wayan



Par M.K. Bhadrakumar – Le 19 mai 2024 – Source Indian Punchline



La visite d'État du président russe Vladimir Poutine en Chine a montré que le choix des deux superpuissances de s'aligner sur le modèle de l'entente fait son chemin. Il ne s'agit pas d'obligations militaires explicites de soutien, mais cela n'exclut pas totalement le soutien militaire. En adoptant une forme d'ambiguïté stratégique, les deux superpuissances disposent d'un moyen optimal pour faire face à la menace commune que représentent les États-Unis par le biais d'une action collective, tout en préservant l'autonomie d'actions indépendantes pour la poursuite d'intérêts spécifiques.

L'importance historique des pourparlers de Pékin réside dans le fait que le socle de compréhension stratégique qui s'est progressivement constitué grâce à l'effort de modélisation de l'entente Russie-Chine a évolué vers un choix d'alignement plus efficace qu'une alliance formelle pour faire contrepoids à la double stratégie d'endiguement des États-Unis.

L'entente permet à la Russie et à la Chine de trouver un juste milieu entre le piège et la dissuasion. Dans le même temps, l'ambiguïté stratégique inhérente à ces deux objectifs apparemment contradictoires d'une entente devrait être un élément clé de son succès en tant que stratégie d'alignement.

L'agence de presse étatique russe Tass a rapporté jeudi depuis Pékin que « le sujet central devrait être la crise ukrainienne » et que le goûter informel et le dîner au format restreint entre Xi et Poutine constitueraient "la partie la plus importante des pourparlers de Pékin" où les deux présidents tiendraient "des discussions substantielles sur l'Ukraine".

Dans sa déclaration aux médias à l'issue des entretiens, Xi Jinping a précisé le principe directeur. Il a déclaré : « L'idée d'amitié est devenue profondément ancrée dans nos esprits... Nous faisons également preuve d'un soutien mutuel et résolu sur les questions liées aux intérêts fondamentaux des deux parties et nous répondons aux préoccupations actuelles de l'autre. Il s'agit là du principal pilier du partenariat global et de la coopération stratégique entre la Russie et la Chine pour une nouvelle ère ».

Xi a ajouté : "La Chine et la Russie estiment que la crise ukrainienne doit être résolue par des moyens politiques... Cette approche vise à façonner une nouvelle architecture de sécurité équilibrée, efficace et durable."

Poutine a répondu que Moscou évaluait positivement le plan chinois. Il a déclaré à l'agence de presse Xinhua, pendant une interview, que Pékin est bien conscient des causes profondes et de l'importance géopolitique mondiale de ce conflit. Les idées et les propositions contenues dans le document témoignent du "désir sincère de nos amis chinois d'aider à stabiliser la situation".

La confiance mutuelle est telle que l'offensive russe en cours à Kharkov a débuté le 10 mai, six jours seulement avant le voyage de Poutine en Chine. Pékin sait qu'il s'agit d'un moment décisif dans la guerre : Moscou n'est qu'à trois ou quatre minutes d'une attaque de missiles si l'OTAN accède à la ville.

La déclaration commune publiée après la visite de Poutine affirme notamment que pour "un règlement durable de la crise ukrainienne, il est nécessaire d'en éliminer les causes profondes". Au-delà de la question épineuse de l'expansion de l'OTAN, ce document de 7 000 mots s'attaque pour la première fois à la démolition des monuments à la gloire de l'Armée rouge en Ukraine et dans toute l'Europe, ainsi qu'à la réhabilitation du fascisme.

Pékin sent que la Russie a pris le dessus dans la guerre. En effet, si l'OTAN devait subir une défaite en Ukraine, cela aurait des conséquences profondes pour le système transatlantique et la propension des États-Unis à risquer une nouvelle confrontation dans la région Asie-Pacifique. (Il est intéressant de noter que le ministre des affaires étrangères sortant de Taïwan, Joseph Wu, a déclaré dans une interview à Associated Press que la visite de Poutine en Chine témoignait du fait que la Russie et la Chine "s'aidaient mutuellement à étendre leur emprise territoriale").

La Chine est consciente des lignes de faille de l'alliance euro-atlantique et développe volontairement des relations étroites avec certaines parties de l'Europe continentale. C'est le leitmotiv de la récente tournée de Xi en France, en Serbie et en Hongrie, comme en témoignent les réactions nerveuses à Washington et à Londres.

La Chine espère gagner autant de temps que possible afin de maintenir le point d'ignition de Taïwan à distance. La Chine ne se fait pas d'illusions : sa confrontation avec les États-Unis est de nature stratégique et son objectif principal est de contrôler l'accès aux ressources et aux marchés mondiaux et d'imposer les normes mondiales dans le cadre de la quatrième révolution industrielle.

Contrairement à la Russie, la Chine n'a pas de bagages dans ses relations avec l'Europe. Et les priorités européennes ne consistent pas non plus à s'empêtrer dans une confrontation entre les États-Unis et la Chine. Les élites européennes n'envisagent pas encore de nouvelle politique, mais cela devrait changer après les élections au Parlement européen (6-8 juin), car elles sont poussées à trouver un compromis avec la Russie en raison de l'augmentation des coûts économiques liés aux dépenses de défense, de l'inquiétude croissante face à la perspective d'un conflit direct avec la Russie, de la prise de conscience croissante que la Russie ne peut être vaincue et de la prise de conscience par l'opinion publique que les dépenses européennes pour l'Ukraine financent en fait le complexe militaro-industriel des États-Unis.

La Chine s'attend à ce que tout cela ait un effet salutaire sur la sécurité internationale à court terme. En définitive, la Chine a tout intérêt à entretenir des relations harmonieuses avec l'Europe, qui est un partenaire économique essentiel, après l'ANASE. Comme l'a écrit un éditorialiste russe la semaine dernière, "la Chine croit sincèrement que l'économie joue un rôle central dans la politique mondiale". Malgré ses racines anciennes, la culture chinoise en matière de politique étrangère est également un produit de la pensée marxiste, dans laquelle la base économique est vitale par rapport à la superstructure politique.

En d'autres termes, Pékin estime que l'approfondissement de ses liens économiques avec l'UE est le moyen le plus sûr d'encourager les principales puissances européennes à mettre un frein aux stratégies unilatérales aventuristes et interventionnistes des États-Unis dans la politique mondiale.

La dialectique à l'œuvre dans l'entente sino-russe ne peut être correctement comprise si les récits occidentaux continuent à compter les arbres, mais ne parviennent pas à dresser un tableau d'ensemble de la forêt. Par ailleurs, l'un des facteurs de la "dédollarisation" réussie du système de paiement russo-chinois est que les États-Unis n'ont plus les moyens de surveiller le trafic à travers cette vaste frontière de 4 209,3 km et qu'ils sont de plus en plus tenus de deviner ce qui se passe.

Le temps joue en faveur de la Russie et de la Chine. La gravité de leur alliance est déjà contagieuse, car les pays éloignés du sud de la planète affluent vers elles. Une forte présence russe le long de la côte atlantique de l'Afrique de l'Ouest n'est plus qu'une question de temps. L'intensification de la coordination de la politique étrangère entre Moscou et Pékin signifie qu'ils agissent en tandem tout en poursuivant des politiques étrangères indépendantes et en leur laissant la possibilité d'exploiter des intérêts spécifiques.

Dans sa déclaration aux médias, Xi a indiqué que la Chine et la Russie s'engageaient à faire de la coordination stratégique le fondement de leurs relations et à orienter la gouvernance mondiale dans la bonne direction. De son côté, Poutine a souligné que les deux grandes puissances ont maintenu une coordination étroite sur la scène internationale et se sont engagées conjointement à promouvoir l'établissement d'un ordre mondial multipolaire plus démocratique.

La composante symbolique de la visite de Poutine en Chine, qui est son premier voyage après son investiture, est d'une grande importance. Les Chinois lisent parfaitement tous ces signes et comprennent parfaitement que Poutine envoie un message au monde sur ses priorités et la force de ses liens personnels avec Xi.

La déclaration conjointe, qui témoigne d'un approfondissement des relations stratégiques, mentionne les projets d'intensification des liens militaires et la manière dont la coopération entre les deux nations dans le secteur de la défense a permis d'améliorer la sécurité régionale et mondiale.

Plus important encore, elle critique les États-Unis. La déclaration conjointe indique que « les États-Unis pensent toujours en termes de guerre froide et sont guidés par la logique de la confrontation des blocs, plaçant la sécurité de "groupes étroits" au-dessus de la sécurité et de la stabilité régionales, ce qui crée une menace pour la sécurité de tous les pays de la région. Les États-Unis doivent abandonner ce comportement ».

La déclaration commune "condamne également les initiatives de confiscation d'actifs et de biens d'États étrangers et souligne le droit de ces États à appliquer des mesures de rétorsion conformément aux normes juridiques internationales" – une référence claire aux initiatives occidentales visant à rediriger les bénéfices des actifs russes gelés ou les actifs eux-mêmes, pour aider l'Ukraine. La Chine est sur ses gardes, comme en témoignent la réduction constante de ses avoirs en bons du Trésor américain et l'ajout d'une quantité d'or de plus en plus importante à ses réserves, qu'elle n'avait pas connue depuis près de 50 ans.

M.K. Bhadrakumar

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

https://lesakerfrancophone.fr/lentente-sino-russe-modifie-les-plaques-tectoniques-de-la-politique-mondiale
#3
Europe / L’OTAN est-elle parvenue à aff...
Last post by JacquesL - Aujourd'hui à 02:12:06 PM
L'OTAN est-elle parvenue à affaiblir la Russie ?



par Dominique Delawarde

Plusieurs de mes correspondants affirment que l'un des objectifs de l'occident otanien dans sa guerre de proxy contre la Russie était de l'affaiblir et que cet objectif est presque atteint aujourd'hui.

Dans mon appréhension des événements et des faits, je pense qu'ils se trompent lourdement et qu'au contraire la Russie est beaucoup plus forte aujourd'hui qu'elle ne l'était avant le 22 février 2022.

Examinons les faits incontestables portant, en particulier, sur les 4 points suivants: la démographie, l'économie, les réseaux d'alliance, la puissance militaire.

• Sur le plan démographique : la Russie a, certes, perdu quelques dizaines de milliers de soldats et de civils, certains propagandistes de plateaux TV occidentaux évoquant même quelques centaines de milliers d'individus. Mais la Russie a déjà gagné plus de huit millions d'habitants depuis février 2022 si l'on veut bien considérer l'annexion du Donbass, de 2 oblasts du Sud de l'Ukraine et l'accueil de nombreux réfugiés ukrainiens russophones et russophiles. Peut être en gagnera-t-elle davantage dans les mois à venir...

La Russie est donc, de facto, bien plus peuplée aujourd'hui qu'elle ne l'était avant le lancement de l'opération spéciale.


• Sur le plan économique : les données et prévisions du FMI, généralement pessimiste pour tout ce qui ne gravite pas autour de l'occident otanien, montrent que la croissance de la Russie est aujourd'hui supérieure à celle des USA, de trois fois supérieure à celle de l'UE, et de 4,5 fois supérieure à celle de la France. Pour mémoire, au 31 décembre 2021, avant l'opération spéciale, le taux de croissance annuel russe était inférieur à celui des USA, de l'UE et de la France (Source : base de données du FMI).1


La dynamique de croissance économique est donc aujourd'hui du côté russe, alors qu'elle ne l'était pas avant le lancement de l'opération spéciale.

Les plus de 15 000 sanctions économiques appliquées à la Russie ont obligé celle ci à restructurer son économie et à se tourner vers de nouveaux partenaires. Relire et méditer ce qu'un homme d'affaire russe écrivait en avril 2019 à propos des sanctions :


https://reseauinternational.net/la-russie-tirerait-elle-benefice-dune-levee-immediate-des-sanctions

Il ne faut pas oublier non plus l'apport économique incontestable et non négligeable des nouvelles régions annexées qui étaient les plus riches et les plus dynamiques d'Ukraine.


• Sur le plan des alliances : le monde entier peut constater que les alliances incluant la Russie ont le vent en poupe (OCS et BRICS, en particulier) et que le monde otano-kiévien perd en crédibilité au fil du temps qui passe, de l'opération spéciale en Ukraine, et du soutien au génocide des gazaouis.

Ces alliances, (OCS et BRICS) créées à l'initiative de la Russie et de la Chine en réaction au démembrement de la Yougoslavie et au bombardement de Belgrade par l'OTAN en 1999, fonctionnent parfaitement et restent solidaires. 4 des dirigeants des BRIC se connaissent parfaitement car ils sont au pouvoir depuis plus de 10 ans dans leur pays et se sont rencontrés des dizaines de fois.

Poutine et Lula étaient déjà au pouvoir en 2008, année de la fondation des BRICS, Xi Jinping a accédé au pouvoir en 2013, Modi en 2014. La Russie est aussi moins isolée que jamais parce qu'elle a su se poser en championne d'un monde multipolaire auquel aspire une forte majorité planétaire.

Une anecdote amusante à cet égard. La télévision chinoise CCTV réalise une courte émission à chaque arrivée de chef d'État ou de  représentant étranger important à l'aéroport de Pékin.
L'émission concernant Scholtz a été visionnée en ligne par 7000 internautes, a reçu 172 likes et a suscité 27 commentaires.




L'émission concernant Vladimir Poutine a été visionnée par 2,3 millions d'internautes, a reçu 26 000 likes et a suscité 3500 commentaires.



QUI de Scholtz ou de Poutine suscite l'intérêt et l'adhésion des internautes du monde entier ? (lire les commentaires...)

Sur le plan des alliances, la Russie ne s'est donc pas affaiblie mais s'est sensiblement renforcée depuis le début de l'opération spéciale, face à un occident dont la popularité et la crédibilité s'effondre lentement mais sûrement dans la majorité planétaire.


• Sur le plan de la puissance militaire : La puissance de l'appareil militaire russe s'est considérablement renforcée depuis le début de l'opération spéciale. Les effectifs ont beaucoup augmenté sous le double effet de la mobilisation partielle de l'automne 2022 et du recrutement massif de nouveaux soldats professionnels. Par ailleurs tous les experts s'accordent à reconnaître que le complexe militaro-industriel russe fonctionne à plein régime avec une capacité de production bien supérieure à celle de tous les pays membres de l'OTAN réunis. Il fournit les munitions et les matériels en quantité suffisante aux forces engagées sur le terrain.

Après plus de deux ans de guerre de haute intensité et de leçons apprises sur le terrain, l'Armée russe est sans aucun doute beaucoup plus entraînée à la guerre de haute intensité qu'elle ne l'était au début du conflit. Elle a pu tester et adapter ses matériels et ses modes d'action en conditions réelles et mettre en service de nouveaux matériels toujours plus efficaces. L'attaque terroriste de Moscou a renforcé lé détermination des russes à s'engager et à se battre pour défendre la sécurité de leur pays face à un occident otanien jugé déloyal et vicieux.


Les forces armées russes sont donc beaucoup plus fortes qu'elles ne l'étaient au tout début de l'opération spéciale. Elles ont désormais les moyens humains et matériels d'ouvrir de nouveaux fronts là où leur commandement le souhaite. Elles viennent de le démontrer avec succès en ouvrant le front de Kharkov mais pourraient en ouvrir d'autres, lorsque le moment sera venu, pour finir d'épuiser et de disperser les forces otano-kiéviennes.

En conclusion,à ceux qui s'obstinent dans leur fantasme d'une victoire otano-kiévienne et d'affaiblissement de la Russie, je dis très simplement qu'il faut admettre les réalités évoquées ci dessus. Pour moi, il ne fait aucun doute que la Russie n'a jamais été aussi forte, puissante et résiliente sur tous les plans depuis l'effondrement de l'Union soviétique en 1990 et, de plus, la dynamique est de son côté.

Le seul affaiblissement que les néocons US, et leurs complices des gouvernances de l'UE qu'ils ont promues, ont magnifiquement réussi à obtenir est celui d'une Union européenne qu'il s'agissait d'asservir aux USA pour un nouveau siècle.


Poutine reste maître des horloges. Les forces russes passeront à la vitesse supérieure au moment jugé le plus opportun pour engranger un maximum de bénéfice d'une victoire dont aucun analyste sérieux ne pouvait et ne devrait douter.

Général Dominique Delawarde


https://reseauinternational.net/lotan-est-elle-parvenue-a-affaiblir-la-russie/
#4
Asie, Pacifique / Téhéran et l’option de l’arme ...
Last post by JacquesL - 19 Mai 2024, 04:48:27 PM
Téhéran et l'option de l'arme nucléaire



par Abdel Bari Atwan

Téhéran serait-il sur le point de revenir sur son interdiction de fabriquer des armes ?

On a beaucoup spéculé récemment sur le fait que le dirigeant iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, pourrait révoquer sa décision religieuse (fatwa) interdisant la fabrication d'armes nucléaires. Il a même été suggéré qu'il pourrait déjà l'avoir fait sans l'avoir encore annoncé.

Un certain nombre d'événements et de déclarations récents rendent ces suggestions plus plausibles :

  • L'attaque par drone d'Israël, le 20 avril, d'une base aérienne à Ispahan, près de l'installation nucléaire de Natanz, en réponse à l'attaque par drone et missile de l'Iran contre deux bases aériennes israéliennes en représailles au bombardement de l'ambassade iranienne à Damas.
  • Le sénateur américain Lindsey Graham a publiquement approuvé l'idée qu'Israël utilise des armes nucléaires pour mettre fin à la guerre qu'il mène actuellement contre la bande de Gaza. Il sait évidemment que les retombées radioactives d'une telle attaque seraient dévastatrices pour Israël lui-même. Ce à quoi il faisait réellement allusion, c'est à l'utilisation de l'arme nucléaire dans le lointain Iran.
  • Les déclarations de deux responsables iraniens soulignant que la fatwa interdisant la fabrication et l'utilisation d'armes nucléaires n'est pas «sacrée» et peut être révisée. Javad Karimi-Ghodousi, député conservateur et membre du Conseil de sécurité nationale, a déclaré mercredi que «si la fatwa de Sayyed Khamenei est modifiée, le premier essai nucléaire aura lieu dans les semaines à venir». Kamal Kharazi, diplomate réformateur chevronné et membre du Conseil stratégique des relations extérieures de l'Iran, a déclaré lors d'une conférence que si l'Iran était soumis à une menace nucléaire de la part d'Israël, il «changerait immédiatement sa doctrine nucléaire».
  • L'affirmation de Rafael Grossi, chef de l'AIEA, selon laquelle l'Iran possède déjà suffisamment d'uranium hautement enrichi pour produire plusieurs bombes nucléaires.
  • Le développement par l'Iran de missiles hypersoniques Fatah-2 qui peuvent porter des têtes nucléaires à une distance de 2000 km. Ces missiles ne sont pas destinés à faire bonne figure, mais à dissuader Israël, la seule puissance nucléaire de la région, qui utilise son monopole nucléaire pour menacer tous ses pays et tous ses peuples.

L'Iran est tout à fait en droit de modifier sa doctrine nucléaire si Israël, assiégé sur de nombreux fronts par l'Axe de la Résistance, recourt à l'option nucléaire pour tenter de maintenir son existence et sa suprématie militaire.

La volée de missiles et de drones iraniens du mois dernier contre Israël, même si elle a utilisé des projectiles relativement anciens et inefficaces, a changé les règles du jeu. Elle était destinée à tester les systèmes de défense antimissile d'Israël et des États-Unis – y compris ceux déployés en Jordanie – qui se sont révélés très insuffisants.

Lorsque le sénateur Graham a «suggéré» de bombarder Gaza, il ne parlait pas en son nom propre, mais au nom de l'État profond américain et de son alliance avec l'OTAN. Il reflétait l'abattement de l'État face à l'échec et à la défaite de son client Israël sur de multiples fronts.

Et lorsque les deux responsables iraniens ont parlé de lever l'interdiction de l'armement nucléaire, ils reflétaient la préparation sérieuse de leur pays à faire face à toutes les éventualités et à riposter à toute attaque israélienne, qu'elle soit conventionnelle ou nucléaire.

source : Chronique de Palestine

#5
Europe / Ukraine : Rapport sur l’incurs...
Last post by JacquesL - 19 Mai 2024, 03:28:53 PM
Ukraine : Rapport sur l'incursion à Kharkov – Attaques contre la Russie et vengeance russe



par Moon of Alabama

Le 11 mai, j'avais analysé l'avancée russe vers Kharkov et conclu qu'elle visait à créer une «zone sanitaire» le long de la frontière, et non à prendre Kharkov :

«L'offensive de Kharkov semble donc destinée à créer une zone tampon, d'une profondeur d'environ 10 kilomètres, sur le territoire ukrainien le long de la frontière nord avec la Russie. Le fait qu'elle détourne les forces ukrainiennes d'autres zones et les positionne sur un terrain essentiellement dégagé en vue de leur destruction éventuelle n'est qu'un effet secondaire bienvenu».

Lors d'une récente conférence de presse, le président russe Poutine l'a confirmé :

«En ce qui concerne les développements dans le secteur de Kharkov, ils sont également à blâmer, car ils ont bombardé et, malheureusement, continuent de bombarder des zones résidentielles dans les territoires frontaliers [de la Russie], notamment Belgorod. Des civils y meurent, c'est clair pour tout le monde. Ils tirent des missiles sur le centre-ville, sur des zones résidentielles. J'ai dit publiquement que si cela continuait, nous serions obligés de créer une zone de sécurité, une zone sanitaire. Et c'est ce que nous faisons aujourd'hui.

En ce qui concerne [la prise de] Kharkov, rien n'est prévu pour l'instant».

L'incursion russe à Kharkov est une conséquence directe des attaques ukrainiennes contre les civils russes.

De même, la destruction récente par la Russie de centrales électriques en Ukraine est une conséquence directe des attaques ukrainiennes contre les installations de raffinage russes. Comme l'indique le rapport quotidien russe sur son opération en Ukraine noté le 8 mai :

«En réponse à la tentative du régime de Kiev d'endommager les installations électriques russes, les forces armées russes ont lancé une attaque groupée de longue portée et de haute précision avec des missiles basés en mer et dans les airs, le système de missiles hypersoniques aérobalistiques Kinjal, des drones sur les installations électriques, ainsi que sur les entreprises du complexe militaro-industriel ukrainien.

L'objectif de la frappe a été atteint. Toutes les cibles assignées ont été touchées».

L'Ukraine a perdu quelque huit gigawatts d'électricité et a dû commencer à procéder à des coupures d'électricité :

«Depuis mars, cinq vagues d'attaques de missiles ont entraîné la «destruction complète» des centrales électriques du fournisseur d'énergie privé DTEK, qui produit 20% de l'électricité du pays, a déclaré le PDG Maksym Timchenko lors d'une conférence de presse Zoom mardi.

La dernière attaque, le 8 mai, a été particulièrement dévastatrice, a-t-il ajouté, car tous les missiles ont atteint leurs cibles, sans être gênés par la défense aérienne, mettant hors service trois autres centrales électriques. (...)

La campagne de missiles des dernières semaines a causé des dommages d'une valeur d'un milliard de dollars à l'infrastructure énergétique, a déclaré le ministre de l'Énergie, German Galushchenko, au début du mois à la télévision ukrainienne».

Malgré ces conséquences négatives, les attaques ukrainiennes contre les infrastructures en Russie se poursuivent. En conséquence, elle aura bientôt encore moins d'énergie électrique à distribuer.

Les dirigeants ukrainiens n'ont pas compris que de telles actions ont des conséquences extrêmement néfastes.

Ils demandent maintenant aux États-Unis de lever les restrictions sur les armes livrées par les États-Unis afin de pouvoir les utiliser contre les villes russes.

Lors de sa récente visite à Kiev, le secrétaire d'État Anthony Blinken a semblé l'accepter :

«Lors d'une visite à Kiev mercredi 15 mai, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a laissé entendre que les forces ukrainiennes pourraient frapper le territoire russe avec des armes fournies par les États-Unis, pour la première fois depuis l'invasion russe en 2022. «Nous n'avons pas encouragé ou permis des frappes en dehors de l'Ukraine, mais en fin de compte, l'Ukraine doit prendre des décisions pour elle-même sur la façon dont elle va mener cette guerre», a déclaré Blinken, ouvrant la possibilité que du matériel militaire occidental soit utilisé contre des unités russes situées au-delà des frontières de l'Ukraine».

L'Ukraine utilisera inévitablement ces armes à plus longue portée pour cibler les civils russes. La Russie ripostera inévitablement par des moyens beaucoup plus puissants.

L'Ukraine peut espérer gagner quelques points de relations publiques en commettant de tels actes, mais c'est un moyen sûr de ruiner totalement le pays.

Aujourd'hui, le Washington Post et le New York Times ont publié de longs articles sur le succès de la campagne russe vers Kharkov. Ils concluent tous deux que l'Ukraine, bien que sachant que l'attaque était imminente, ne s'y était pas préparée.

«La deuxième invasion russe de Kharkov a pris l'Ukraine au dépourvu» – Washington Post

«La nouvelle offensive russe à la frontière nord-est de l'Ukraine était attendue depuis des mois, mais elle a tout de même surpris les soldats ukrainiens stationnés sur place pour la défendre».

Un détail intéressant :

«Les dispositifs Starlink [de l'unité de drones] – l'internet par satellite sur lequel l'armée ukrainienne compte pour ses communications de base – sont tombés en panne, pour la première fois depuis l'invasion russe en février 2022.

«À un certain moment, nous nous sommes retrouvés complètement aveugles», a déclaré un commandant de l'unité de drones de la brigade. Le Post a accepté de l'identifier par son indicatif, Artist, conformément au protocole militaire ukrainien».

Le blocage de Starlink sur le front en cas de besoin est une nouvelle capacité russe que nous verrons plus souvent.


• https://www.nytimes.com/2024/05/18/world/europe/ukraine-russia-advance-kharkiv

«Les hauts responsables ukrainiens ont semblé prendre le danger au sérieux, le président Volodymyr Zelenksy effectuant une visite très chorégraphiée des fortifications autour de Kharkov le 9 avril.

«Nous devons être prêts», a déclaré Zelenksy. «Les Russes doivent voir que nous sommes prêts à nous défendre. Et notre peuple doit comprendre que l'Ukraine est prête au cas où l'ennemi essaierait d'attaquer».

Ces préparatifs n'ont guère permis d'atténuer l'attaque russe».

Les fortifications, à l'exception de quelques pièces maîtresses utilisées pour le coup de relations publiques de Zelensky, n'ont jamais été construites, même si de l'argent a été versé à cet effet :

Mme Sykhina a déclaré avoir vu des blocs de béton et des machines être déplacés le long d'une route devant sa maison, dans ce qu'elle croyait être des préparatifs de fortification.

«Mais en fait, d'après ce que je sais, rien n'a été construit», a déclaré Mme Sykhina.

Un autre article intéressant porte sur la dictature de plus en plus autoritaire qui sévit en Ukraine et qui est dirigée depuis le bureau d'un seul homme :

«Le principal collaborateur de Zelensky exerce son pouvoir, irrite ses détracteurs – et ne s'excuse pas» – Washington Post

«Andriy Yermak, ancien avocat et producteur de films qui dirige le bureau présidentiel de Volodymyr Zelensky pendant la guerre, est sans doute le chef de cabinet le plus puissant de l'histoire de l'Ukraine.

Lors d'entretiens avec plus d'une douzaine de responsables et de députés ukrainiens, actuels et anciens, de diplomates étrangers et d'autres personnes qui connaissent Yermak ou travaillent avec lui, même ses partisans ont reconnu qu'il exerçait une autorité exceptionnellement large, sur la gouvernance et la communication externe. Certains ont dit qu'il contrôle même quels autres fonctionnaires sont autorisés à voyager à l'étranger et quand – un détail sur lequel son bureau a refusé de faire des commentaires.

Récemment, selon les critiques, alors que le cercle des conseillers de Zelensky s'est resserré, Yermak a mis sur la touche le ministère des Affaires étrangères, s'est immiscé dans les décisions militaires et a négocié des accords clés avec des partenaires, notamment avec les États-Unis – une tâche qui, selon eux, devrait être confiée au président. (...)

Yermak a des lignes directes avec les personnes les plus puissantes à Washington, notamment le conseiller à la Sécurité nationale, Jake Sullivan. «Nous prenons des nouvelles très régulièrement», a déclaré Sullivan au sujet de Yermak lors d'une visite à Kiev en mars. Le bureau de Sullivan n'a pas répondu aux nombreuses demandes de commentaires».

Yermak est un avocat spécialisé dans le divertissement et un producteur de films qui n'a aucune qualification pour le poste qu'il occupe actuellement.

À en juger par les rapports quotidiens publiés par le ministère russe de la Défense, les pertes actuelles du côté ukrainien sont plutôt horribles. Le rapport d'aujourd'hui énumère 30 systèmes d'artillerie ukrainiens détruits, 15 véhicules chenillés et 1525 victimes ukrainiennes. Ces chiffres sont régulièrement bien plus élevés que ceux des mois précédents.

Dans une interview accordée à l'AFP, Zelensky déplore que certains Occidentaux recherchent la paix :

«L'ancien comédien de 46 ans portait l'une de ses tenues kaki caractéristiques pour l'interview à Kiev – sa première avec des médias étrangers depuis le début de l'offensive russe dans la région de Kharkov.

«Nous voulons que la guerre se termine par une paix équitable pour nous», tandis que «l'Occident veut que la guerre se termine. Un point c'est tout. Le plus tôt possible. Et pour eux, il s'agit d'une paix équitable», a-t-il déclaré».

Tant que l'argent de l'Occident coule à flots et que personne ne le conteste, l'équipe Zelensky/Yermak ne fera aucun effort pour mettre fin à la guerre.

source : Moon of Alabama

https://reseauinternational.net/ukraine-rapport-sur-lincursion-a-kharkov-attaques-contre-la-russie-et-vengeance-russe/
#6
Asie, Pacifique / Georgia on my mind
Last post by JacquesL - 19 Mai 2024, 02:51:04 PM
Georgia on my mind



par Larry Johnson


Oui, je vais poster Ray Charles, mais je ne pense pas à la Géorgie de Ray. Non, je pense à l'effort frénétique de l'Occident pour lancer une révolution de couleur en Géorgie, parce que le corps législatif de ce pays a l'audace de croire que les groupes politiques nationaux doivent déclarer s'ils reçoivent au moins 20% de leur financement de la part d'étrangers. Ce n'est qu'un exemple de plus de l'hypocrisie nauséabonde que j'ai décrite dans mon précédent article.

Le spectacle qui se déroule à Tbilissi rappelle un sketch des Monty Python, sauf qu'il s'agit ici de véritable violence et d'effusion de sang. Nous avons vu les ministres des Affaires étrangères de Lituanie, d'Estonie et d'Islande se rendre à Tbilissi et se joindre aux manifestations, en prononçant des discours devant des foules en ébullition, dénonçant les actions du corps législatif géorgien. Pouvez-vous imaginer la panique à Washington si le Russe Lavrov, le Chinois Wang Yi et le Hongrois Szijjártó se présentaient à un rassemblement de Trump pour dénoncer la politique de Biden en Ukraine ? Exactement. Les États-Unis ne toléreraient pas cette merde une seule minute. Deux poids, deux mesures.

Ensuite, il y a la présidente de la Géorgie, qui est née en France et qui est citoyenne française. Si Salomé Zourabichvili avait le même pedigree (née en France mais avec la citoyenneté américaine) aux États-Unis, la Constitution lui interdirait d'exercer la fonction de présidente. Pourtant, elle est là, à promouvoir sans vergogne des intérêts étrangers au détriment de ceux des citoyens qu'elle a été élue pour servir. Et la majorité des gouvernements européens, ainsi que l'administration Biden, jurent d'imposer des sanctions si le corps législatif ose passer outre le veto de Zourabichvili.

Il se peut que l'Occident, stupidement à mon avis, considère cela comme un piège tendu pour inciter la Russie à intervenir si la révolution de couleur prend de l'ampleur. Je pense que la Russie, à la lumière de son incapacité à répondre à la révolution du Maïdan en 2014, ne va pas rester passive et voir comment les choses se déroulent. Au minimum, les services de renseignement russes transmettent probablement des informations à leurs homologues de Tbilissi sur l'identité des opérateurs étrangers qui travaillent à la création du chaos et sur l'origine des fonds qui affluent en Géorgie.

L'obsession de l'Occident à s'ingérer dans d'autres gouvernements et à fomenter des changements de régime doit cesser. Je pense que la Russie et la Chine, à la suite de leur dernier sommet, se sont engagées à atteindre cet objectif. Les pays les plus faibles du monde, en particulier dans le Sud mondial, sont conscients de cette menace. C'est l'une des raisons pour lesquelles les pays du Sahel africain ont mis les Français et les États-Unis à la porte. Personnellement, j'espère que cela marque le début d'un tournant positif dans les affaires mondiales.



source : A Son of the New American Revolution

https://reseauinternational.net/georgia-on-my-mind/
#7
Asie, Pacifique / Géorgie, une nation sous tensi...
Last post by JacquesL - 19 Mai 2024, 02:19:46 PM
Géorgie, une nation sous tension



par RT France

Xavier Moreau et son invité Levan Vassadze, entrepreneur et homme politique, discutent la situation en Géorgie et les directions possibles pour Tbilissi.
La tension est montée d'un cran à Tbilissi quand le Premier ministre conservateur a poussé l'adoption d'une loi en deuxième lecture par le Parlement contre l'avis de la présidente Zourabichvili le 1er mai 2024.

En cause, la loi sur les agents étrangers consistant à faire la lumière sur les agissements d'organisations telles que les ONG en exposant leurs sources de financement. Celles-ci sont à la manœuvre pour faire basculer les institutions du pays dans le camp occidental en travaillant à promouvoir les valeurs dites progressistes.

Les dispositions de la loi sont en réalité calquées sur une loi américaine antérieure de 1938, la loi pour l'enregistrement des Agents étrangers dite FARA. Une référence qui a dû échapper à l'opposition géorgienne pro-occidentale qui dénonce pour sa part une loi russe.

Video Echiquier mondial

source : RT France

https://reseauinternational.net/georgie-une-nation-sous-tension/
#8
Technologie et travail / Politique européenne : un prem...
Last post by JacquesL - 19 Mai 2024, 01:30:03 PM
Politique européenne : un premier bilan des grandes décisions sur les véhicules électriques

 


Par José Martí − Le 28 avril 2024 − Source Le Saker Francophone



Cela fait des dizaines d'années que l'on "construit" une Union européenne supra-nationale, justifiée par l'idée que les États nationaux sont trop égoïstes pour pouvoir servir, et encore moins entrapercevoir le bien commun. Il est peut-être temps, à l'approche des élections d'une représentation populaire, d'établir un bilan de cette "construction". Nous avons décidé ici de contribuer à ce bilan sur un plan important : la protection de l'environnement, les transports et l'énergie. Tout cela se cristallise autour du véhicule électrique.

Le B-A BA de la conduite du changement

Dans leur immense sagesse supranationale, au service du bien commun et au-dessus des égoïsmes étatiques, les institutions supranationales, commission en-tête, et son parlement servile et corrompu dans son sillage, ont adopté fin 2022 une décision qui n'a échappé à l'attention de personne : l'interdiction de facto des ventes de voitures et véhicules utilitaires légers neufs à essence et diesel, ainsi que des hybrides d'ici à 2035. Une décision énorme, qui aura forcément été méticuleusement étudiée, du fait des colossales conséquences qu'elle porte sur des sujets aussi divers que :

  • L'écosystème des entreprises agissant dans le domaine du transport automobile. En jeu, des emplois, des évolutions normatives colossales, des chaînes d'approvisionnement à revoir, etc.
  • L'organisation des infrastructures. Prévoir des bornes de recharge en nombre, des moyens de production électrique à la hauteur, équiper la population, y compris les personnes qui ne disposent pas d'une place de parking dédié.
  • Le coût d'achat, de maintenance, d'assurance, pour le citoyen. La durée de vie des véhicules ainsi produits.
  • Le maintien en condition de sécurité du parc — il faut savoir qu'un objet doté de batteries, a fortiori s'il est en charge, peut prendre feu spontanément très rapidement, et que l'incendie qui en résulte est particulièrement difficile à contenir, et encore plus à éteindre.

Auraient forcément également dû être étudiés, de toute évidence, les prémisses même de l'idée fondamentale, à savoir que le remplacement du parc thermique vers un parc électrique est de nature à diminuer la pollution ; étude réalisée sur l'ensemble du cycle de vie des véhicules : comprenant leur conception, leur mise au point, leurs tests, l'industrialisation de leur fabrication, leur fabrication, leur transport, leur maintenance, leur recyclage. Le simple fait qu'un véhicule ne produit pas de CO2 pendant qu'il roule ne constitue qu'un tout petit aspect de tout ce cycle.

Bien entendu, de la part d'organisations aussi empressées à produire des montagnes de normes, de processus de vérification, de spécifications, il va de soi que le Citoyen européen pouvait attendre de la part de la sage Commission européenne qu'elle s'applique à elle-même ce niveau normatif : qu'elle conduise et justifie une décision politico-industrielle de cette ampleur par des études et des processus à la hauteur des enjeux.

Ce qui s'est réellement produit

Ce qui s'est produit est tout autre. La Commission européenne, pilotée par des idéologues bien pensants, a pris cette décision sans consulter aucun acteur du marché, sans mener d'étude de préparation. Il a simplement été décidé d'appliquer ce changement, et que tout le réel allait s'adapter.

Nous ne décrétons pas cette idée de notre propre chef. Ce sont les experts issus de l'industrie, et le marché lui-même, qui le disent. Voici ce que monsieur Jean-Dominique Sénard, le 20 mars 2024, lors d'une audition face au Sénat français, a trouvé à exprimer :



Au vu de l'importance de cette analyse, nous publions ici en texte la transcription de cette audition.

CiterJe ferai simplement une remarque au passage, c'est que la décision a été prise à Bruxelles après des dialogue qui n'étaient pas toujours très faciles ; il se trouve qu'à cette époque-là l'industrie automobile n'avait pas forcément le vent en poupe et je dirais que nous avons à l'époque été un peu soumis à une forme de déni autour des capacités d'innovation — je l'avais vécu comme d'autres dans le monde automobile avec beaucoup de souffrance mais c'est comme ça — et je voudrais simplement faire remarquer que la décision a été prise avec un niveau d'analyse d'impact proche de pas grand-chose. J'espère ne choquer personne en vous disant que l'analyse d'impact n'a pas été faite — j'en veux pour preuve qu'une fois la décision prise, tout le monde a découvert ou a fait mine de découvrir que nous avions un énorme sujet autour de la question des ressources nécessaires pour alimenter les usines de batterie que nous sommes en train de mettre en place en France et nos concurrents de la même manière considérant que de fait l'Europe était dépourvue d'accès significatif aux mines dans le monde qui produisent les métaux nécessaires à la fabrication des batteries. J'ai cité le lithium, le nickel, le manganèse, le cobalt, je parle des terres rares, ne serait-ce que le cuivre aussi [qui] est un sujet majeur comme vous le savez, et même à court terme. Donc cette découverte, liée à un certain nombre de rapports qui sont sortis après coup et qui ont été très bien faits évidemment ont tout simplement entraîné le fait que l'industrie automobile se retrouvait devant des défis majeurs qui n'avaient pas été anticipés. Je ne vais pas faire trop long sur ce sujet mais chacun sait et on ne va quand même pas le reprocher à la Chine que depuis 25 ans la Chine avait mis en place une stratégie extraordinairement directive en la matière mettant la main sur une quantité significative d'exploitation minière dans le monde, en Afrique et ailleurs. La Chine domine aujourd'hui entre 60 et 70 % de l'accès aux mines nécessaires aux métaux pour la production d'énergie électrique, et peut-être un pas plus loin elle domine entre 70 et 75 % — selon les métaux — l'industrie de la transformation de ces métaux qui, je vous le rappelle, est une industrie extrêmement lourde qui nécessite des investissements majeurs parce que le métal, une fois extrait de la mine, doit être raffiné en plusieurs étapes pour être capable ensuite d'être intégré dans des cellules de batterie ; faire une cathode et faire une anode nécessite évidemment des métaux — je n'ai pas évoqué le graphite, j'aurais pu le faire puisque il est absolument essentiel pour fabriquer une anode — et donc ce constat-là, soyons clair, il faut regarder les choses en face, c'est pour ça que je crois que la lucidité est la première des vertus, au fond est apparue après la décision et non pas avant. L'autre sujet qui est apparu effectivement dans la foulée, c'est que les demandes que vont nécessiter l'électrification de la mobilité en Europe mais pas seulement parce qu'il s'agit là aussi de la décarbonation de l'ensemble de l'industrie qui est en train d'électrifier une immense partie des processus de production — et donc là je sors un instant de l'automobile mais cette demande d'énergie, notamment d'énergie électrique, est considérable et les chiffres aujourd'hui que nous avons devant nous, y compris ceux que le gouvernement français nous présente dans le cadre de la stratégie de décarbonation sont des chiffres qui aujourd'hui impressionnent par l'ampleur des besoins nécessaires et que donc nous nous retrouvons, tant en termes de capacité électrique disponible que de son prix qui est une incertitude aujourd'hui devant un deuxième grand défi.
[...]

On se rendait déjà compte, depuis quelques mois, que les ventes de véhicules électriques, dès lors que les aides publiques à l'achat se tarissent, ont une tendance unifiée dans tous les pays à s'effondrer. Voici quelques articles de presse qui en témoignent :


En parallèle de cela, les personnes qui ont accepté d'acheter en premier des véhicules électriques se rendent compte qu'il est particulièrement difficile de les revendre sur le second marché : la décote subie par un véhicule électrique d'occasion est très significativement supérieure à celle d'un véhicule thermique. Marché de l'occasion : un autre orage sur la voie de l'adoption de masse des véhicules électriques — wardsauto.com.

Et quand on y prête attention, on trouve pour dire du bien inconditionnel des véhicules électriques les acteurs de la communication comme les hommes politiques, les journalistes... Mais les ingénieurs, dans leur écrasante majorité, se montrent nettement plus prudents, et ce depuis de nombreuses années.

Un désastre annoncé

Ce qui est en train de se produire est un désastre industriel majeur, à l'échelle du continent européen, piloté, voulu, assumé par des élites totalement déconnectées et corrompues. Nous avons financé à grands frais des institutions européennes totalement dysfonctionnelles. Bien entendu, ce désastre se retrouve sur d'autres sujets, tels que la viabilité de la monnaie Euro, un engagement géopolitique délirant dans la guerre en Ukraine, une politique sanitaire plus que dommageable... En vérité, on peinerait à trouver un seul domaine dans lequel ces institutions apportent quelque chose de significativement bon pour le citoyen européen.

On va continuer de nous expliquer qu'il faut plus d'Europe pour résoudre ces problèmes. De notre côté, nous pensons que plus d'Europe correspond simplement à plus de déconnexion vis-à-vis du réel, et donc encore plus de désastre.

Merci à la chaîne youtube Voitures et Ingénierie pour la persistante pertinence de ses analyses. Elle aura grandement inspiré et apporté des sources à la prise d'angle du présent article.

José Martí

https://lesakerfrancophone.fr/politique-europeenne-un-premier-bilan-des-grandes-decisions-sur-les-vehicules-electriques
#9
Amérique / Prisonniers d’eux-mêmes
Last post by JacquesL - 19 Mai 2024, 11:19:21 AM
Prisonniers d'eux-mêmes

Publié le mai 18, 2024 par hervek



"Ok, soyons clairs. Si la communauté du renseignement dirigée par la CIA n'est pas l'"État profond", alors qui l'est ?" – Jeffrey Tucker


Par James Howard Kunstler – Le 6 mai 2024 – Source Clusterfuck Nation


Vous réalisez, n'est-ce pas, que les fautes graves commises par les fonctionnaires du gouvernement depuis le RussiaGate jusqu'à la salle d'audience du juge Juan Merchan constituent une opération continue contre le peuple américain ? Si cette affaire était jugée honnêtement, plusieurs centaines d'entre eux pourraient aller en prison, voire pire. Chaque action séditieuse et de trahison qu'ils tentent successivement contre leur ennemi juré, Trump, ne fait qu'aggraver leur responsabilité criminelle – le dossier Steele, la farce de l'agent de la CIA Eric Ciaramella pour la destitution en 2019, le coup du Covid-19, l'arnaque George Floyd-BLM, les manigances de l'élection de 2020, l'opération J-6 et la commission J-6 de la Chambre des représentants inventée pour la faire tourner, la batterie actuelle de procès grotesques – et pourtant, le Golem d'or de la Grandeur non seulement reste en liberté avec défi, mais semble amasser toujours plus d'argent pour ses élections.

L'échec cuisant de ces efforts gigantesques et l'humiliation qui en découle ont récemment poussé cette vaste cabale bureaucratique – collectivement appelée "le blob" – à un stade de désespoir abject qui ressemble beaucoup à de la folie. Ils craignent pour leur vie, leur fortune, leurs biens et leurs familles, et ils semblent prêts à détruire la république pour se sauver. Jusqu'à présent, ils ont pratiquement détruit la justice américaine avec leurs tactiques de guerre juridique – une campagne dégénérée visant à utiliser l'autorité acquise des procureurs et des juges pour déformer et tricher avec la loi, au détriment de la légitimité de la loi. Merrick Garland, Norm Eisen, Andrew Weismann, Mary McCord, Lisa Monaco, Marc Elias, Christopher Wray, Letitia James, Fani Willis, Alvin Bragg ont fait du droit l'ennemi du peuple.

Tout cela devient de plus en plus évident chaque jour, par exemple les événements de la semaine dernière dans la salle d'audience fédérale du juge Aileen Cannon en Floride, où l'affaire des documents de Mar-a-Lago se poursuit. Il s'avère que le conseiller spécial Jack Smith a délibérément altéré les preuves, ce qui est manifestement criminel. Il s'avère également qu'entre l'investiture de "Joe Biden" et la descente du FBI à Mar-a-Lago en août 2022, des cartons de documents présidentiels stockés par l'Administration des services généraux des États-Unis ont été "livrés" à la résidence de Trump sans que l'on sache vraiment ce qu'ils contenaient. Un coup monté, vous supposez ? Pourquoi pas ? Après tout ce que le FBI et le DOJ ont tenté depuis 2015 ?

Christopher Wray, en particulier, aurait pu vouloir une cause probable sûre pour faire entrer ses agents à Mar-a-Lago où, selon la rumeur, Trump conservait son propre dossier de preuves contre les fonctionnaires du FBI et du DOJ qui ont concocté le chapitre "Crossfire Hurricane" du RussiaGate. Même si vous supposez que Trump avait plusieurs copies de ce dossier, le directeur du FBI, M. Wray – en poste depuis 2017 pendant la majeure partie du RussiaGate – voulait certainement voir ce que Trump détenait s'il devenait nécessaire pour les fonctionnaires actuels et anciens du FBI / DOJ de se défendre devant les tribunaux contre des accusations très graves.

Vous voyez le désespoir, n'est-ce pas ? Et à quel point ces machinations ont été d'un amateurisme stupéfiant ? Planter des preuves et les manipuler ensuite ? J'attends le moment où le juge Cannon convoquera Jack Smith et lui annoncera en face qu'elle rejette l'affaire pour mauvaise conduite du procureur. Va-t-elle y ajouter un renvoi au pénal ? Comment cela affectera-t-il l'autre affaire (visant à annuler l'élection de 2020) intentée contre Trump devant le tribunal fédéral de district de Washington, dirigé par la juge Tanya Chutkan ? Qui la poursuivra si Jack Smith ne peut plus exercer ses fonctions de conseiller spécial ? Et puisque l'affaire a été montée en son nom – même si Eisen, McCord, Weissmann et d'autres en sont réellement les auteurs – cette affaire va-t-elle également exploser ?

L'affaire immobilière de Letitia James, jugée par le juge Arthur Engoron, était tellement idiote qu'elle ne peut pas survivre à un ultime appel, et l'affaire Alvin Bragg, jugée par le juge Merchan, se déroule comme quelque chose qui n'arrive généralement qu'au Honduras ou au Libéria. Pourtant, la gauche américaine, le parti Démocrate  "progressiste", mise tout sur cette affaire. C'est tout ce qui leur reste en matière de droit, du moins pour l'instant. Ce qui nous amène à la question suivante : Pourquoi les élites non gouvernementales de ce pays, les classes dirigeantes et pensantes, les présidents d'université, les producteurs d'informations par câble, les dirigeants d'entreprise, les réalisateurs de films, l'ensemble de l'establishment artistique, ... pourquoi se sentent-ils obligés d'agir de la sorte ? Pourquoi se sentent-ils obligés, depuis près d'une décennie, d'accrocher leur identité et leur amour-propre à ce train fantastique de corruption, de tyrannie et d'abus dignes de Kafka ? Comment ont-ils été pris en charge par le blob ?

Nous ne le saurons peut-être jamais, et ils ne le sauront peut-être jamais non plus, même lorsqu'ils se seront libérés de la psychose collective à laquelle ils étaient sous emprise. Mais ils se sont rendus ridicules – des personnages comme Sam Harris, Steven Colbert et Rob Reiner – en criant qu'il fallait "sauver notre démocratie" alors que le blob qu'ils vénèrent démonte systématiquement la Constitution américaine et fait du droit américain la risée du monde entier.

La plupart de mes anciens amis sont dans le même bus idéologique. On peut se demander comment des gens comme "Joe Biden", Merrick Garland, Liz Cheney, Adam Schiff, Christopher Wray, Fani Willis, Anthony Fauci, Klaus Schwab et Bill Gates sont devenus leurs héros. Les vaccins Covid ont-ils détruit leur esprit ? Sont-ils vraiment avides de monnaie numérique des banques centrales et de surveillance de leurs moindres faits et gestes ? Veulent-ils que l'OMS leur dise comment vivre ? Les choses se gâtent rapidement dans notre pays. Si ces personnes ont un jour chéri l'idée d'être libres de penser et de vivre leur propre vie, il se fait tard. Ils finiront par être prisonniers d'eux-mêmes.



James Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d'abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu'au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

https://lesakerfrancophone.fr/prisonniers-deux-memes
#10
Europe / Les États-nations, c’est fini ...
Last post by JacquesL - 19 Mai 2024, 11:12:03 AM
Les États-nations, c'est fini ? La nouvelle géopolitique multipolaire

Publié le mai 17, 2024 par Le Saker Francophone


Par Laurent Guyénot − Mai 2024



Dans son nouvel essai, La Défaite de l'Occident, Emmanuel Todd remet en question « l'axiome » de l'État-nation qui règle les relations internationales depuis le XVIIIe siècle jusqu'à aujourd'hui (axiome fondateur des « Nations unies »). Il propose « une interpréta�tion pour ainsi dire post-euclidienne de la géopolitique mondiale », qui ne repose pas sur l'État-nation, mais fait plutôt l'hypothèse de sa disparition prochaine1.
Todd dissipe au passage un malentendu largement partagé par une dissidence française qui s'imagine que la « multipolarité » qui se met en place sera compatible avec la « souveraineté » d'un pays européen comme la France. La multipolarité est un ordre mondial dont les acteurs principaux seront de grands ensembles civilisationnels régionaux. La France n'en fait pas partie, pas plus qu'aucune autre nation européenne. L'Europe, qui se veut une multipolarité à elle toute seule, peut-elle devenir un pôle civilisationnel dans la multipolarité globale ?

Samuel Huntington et le retour des civilisations

Les États-nations, tels qu'on les conçoit aujourd'hui, sont une invention européenne imposée comme modèle au reste du monde au XIXe siècle, parfois à grands coups de crayons tracés à la règle sur des cartes, au mépris des identités et des rivalités ethniques. Ce découpage du monde en États-nations n'a pas effacé d'autres réalités, par exemple, le fait que certaines puissances comme la Russie ou la Chine sont des États multinationaux et non des nations, même si elles possèdent leur carte d'identité de nation aux Nations Unies.

La thèse selon laquelle les États-nations vont perdre leur rôle central dans la géopolitique mondiale est défendue par Samuel Huntington dans Le Choc des Civilisations, paru en 1996 et traduit dans le monde entier. C'est un livre excellent, et même indispensable. Sa mauvaise réputation vient en partie de son titre et de son exploitation par les néoconservateurs. Notons d'abord que l'article publié par Huntington dans Foreign Affairs en 1993, dont le livre est une version augmentée, portait le titre "The Clash of Civilizations?" avec un point d'interrogation.

Par ailleurs, le titre complet du livre est, en anglais, The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order. Mais on remarque que, d'une édition à l'autre, la seconde partie du titre est devenue de plus en plus petite. Dans la traduction française, elle a totalement disparue. Cela n'est pas anodin, car Order s'oppose évidemment à Clash, et il est évident, à la lecture du livre, que Huntington ne prône pas le « choc » des civilisations, mais un nouvel « ordre mondial » entre les civilisations.



Quand le titre d'un livre aussi médiatisé et applaudi dit le contraire du livre, le message du titre a plus d'impact que celui du livre. Étant donné la manière dont le livre de Huntington a été présenté, après le 11-Septembre 2001, comme une prédiction de ce qui venait d'arriver, on doit conclure que le travail de Huntington a été exploité par les néoconservateurs à leurs fins belliqueuses. Pour comprendre cela, je renvoie à la section « anatomie de l'État profond » de mon article « 11 Septembre 2001 : la théorie du complot piraté », dans lequel j'analyse la façon dont les crypto-sionistes néoconservateurs ont détourné la géostratégie impériale traditionnelle des États-Unis prônée par le Council on Foreign Relations, dont le théoricien le mieux connu était Zbigniew Brzezinski, très proche de Huntington. Bien entendu, Brzezinski et Huntington portent une grande part de responsabilité dans l'usage qui a été fait de leurs travaux, car ils ont protesté un peu tard contre leur détournement. Mais les considérer comme des néoconservateurs, comme je le vois souvent faire en France, est un contresens. Ni l'un ni l'autre n'ont été signataires du PNAC (contrairement à Francis Fukuyama, auteur de La Fin de l'Histoire), et tous deux ont fermement critiqué la Guerre en Irak en 2003.

J'insiste : on ne peut pas comprendre la politique étrangère et militaire états-unienne des deux dernières décennies si l'on ne prend pas en compte ce détournement de la géostratégie impériale traditionnelle par les néoconservateurs. La grande ruse des néoconservateurs a été de se draper dans l'impérialisme « civilisateur » américain pour pousser les États-Unis à détruire des États arabes ennemis d'Israël. Leur succès le plus spectaculaire est d'avoir obtenu de Bush Junior ce que son père, qui les appelait the crazies, leur avait refusé en 1991 : l'invasion de l'Irak et le renversement de Saddam Hussein. Bush père s'en était tenu au mandat du Conseil de Sécurité de l'ONU en chassant Saddam du Koweit, et justifia son refus d'envahir l'Irak par la volonté de bâtir un « nouvel ordre mondial » basé sur le droit international (discours du 11 septembre 1990 devant le Congrès). Et aucun président américain n'a appliqué autant de pression sur Israël au nom des résolutions de l'ONU, avec son Secrétaire d'État James Baker.
Je suggère donc au passage que nous arrêtions de réagir de manière pavlovienne à l'expression banale et neutre de « nouvel ordre mondial » comme si elle était le mot de passe que s'étaient donnés tous les malfrats de la planète pour leur projet commun de dictature mondiale—auquel cas il faudrait ranger Poutine et Xi Jinping dans cette catégorie, puisqu'eux aussi emploient ce langage.


Le nouvel ordre mondial qu'annonce Huntington est à peu près le même que celui que prône Poutine : la multipolarité, soit un monde organisé en ères civilisationnelles, chacune étant centrée sur un « État phare » (core state en version originale) qui assure la sécurité régionale. « Le monde, prédit Huntington, trouvera un ordre sur la base des civilisations, ou bien il n'en trouvera pas2 » ; « un ordre mondial organisé sur la base de civilisations apparaît. Des sociétés qui partagent des affinités culturelles coopèrent les unes avec les autres ; [...] les pays se regroupent autour des États phares de leur civilisation. » Dans cette nouvelle configuration, prévient Huntington,
« les Occidentaux doivent admettre que leur civilisation est unique mais pas universelle et s'unir pour lui redonner vigueur contre les défis posés par les sociétés non occidentales. Nous éviterons une guerre généralisée entre civilisations si, dans le monde entier, les chefs politiques admettent que la politique globale est devenue multicivilisationnelle et coopèrent à préserver cet état de fait3. »


Certes, Huntington affirme que, « pour préserver la civilisation occidentale, en dépit du déclin de la puissance de l'Occident, il est de l'intérêt des États-Unis et des pays européens » d'intégrer dans l'OTAN la Slovénie et la Croatie, d'encourager l' « occidentalisation » de l'Amérique latine, « d'empêcher le Japon de s'écarter de l'Ouest et de se rapprocher de la Chine », et « de maintenir la supériorité technologique et militaire de l'Occident sur les autres civilisations ». Mais il recommande aussi :

  • « de considérer la Russie comme l'État phare du monde orthodoxe et comme une puissance régionale essentielle, ayant de légitimes intérêts dans la sécurité de ses frontières sud ; »
  • « – et, enfin et surtout, d'admettre que toute intervention de l'Occident dans les affaires des autres civilisations est probablement la plus dangereuse cause d'instabilité et de conflit généralisé dans un monde aux civilisations multiples. »

Huntington passe en revue tous les grands ensembles et leurs rapports entre eux, et tente de prédire leurs évolutions possibles, qui devraient aller dans le sens du regroupement des États-nations sous l'effet des champs d'attraction de grands États-phares, qu'on peut appeler tout simplement des puissances impériales. La Chine est sans doute la mieux préparée à cette évolution. Depuis les années 1990, elle s'est donnée pour but de « devenir le champion de la culture chinoise, l'État phare jouant le rôle d'aimant vers lequel se tournent toutes les autres communautés chinoises et retrouver sa position historique, perdue au XIXe siècle, de puissance hégémonique en Extrême-Orient4. » Économiquement, l'ascendance régionale chinoise est déjà acquise.

CiterL'économie de l'Extrême-Orient est de plus en plus centrée autour de la Chine et dominée par elle. Les Chinois de Hong Kong, de Taiwan et de Singapour ont fourni la plus grande partie des capitaux qui ont permis la croissance sur le continent dans les années quatre-vingt-dix. Au début des années quatre-vingt-dix, les Chinois représentaient aux Philippines 1% de la population mais contrôlaient 35 % du chiffre d'affaires des entreprises locales. En Indonésie, au milieu des années quatre-vingt, les Chinois représentaient 2 à 3 % de la population, mais possédaient environ 70 % des capitaux privés locaux. Dix-sept des vingt-cinq plus grandes entre- prises étaient contrôlées par des Chinois, et un conglomérat chinois contribuait à lui seul pour 5 % au PNB. Au début des années quatre-vingt-dix, les Chinois constituaient 10 % de la population de Thaïlande, mais possédaient neuf des dix plus grands groupes et contribuaient pour 50 % au PNB. Les Chinois représentent un tiers de la population de Malaisie, mais dominent presque totalement l'économie. Hors du Japon et de la Corée, l'économie de l'Extrême-Orient est fondamentalement une économie chinoise5.

L'une des grandes forces de la Chine, c'est l'exceptionnelle solidarité ethnique entre les Chinois de Chine et les Chinois de la diaspora, installés parfois depuis plusieurs générations. Pour les Chinois, « le sang prime sur l'eau » (blood is thicker than water) ; « la confiance et les engagements dépendent des contacts personnels, pas de contrats, de lois ou d'autres documents légaux. » Ce fameux « réseau de bambou » (bamboo network) donne aux Chinois de l'étranger un énorme avantage pour commercer avec la Chine. L'homme d'État singapourien Lee Kuan Yew a dit :

CiterNous sommes d'ethnie chinoise. [...] Nous partageons certaines caractéristiques en vertu de notre culture et de nos ancêtres communs. [...] Les gens éprouvent une empathie naturelle pour ceux qui partagent leurs attributs physiques. Cette conscience de l'existence d'une proximité est renforcée quand ils ont une base linguistique et culturelle commune. Cela facilite la confiance et les relations, qui sont le fondement de tous les rapports d'affaires6.

Je souligne que cette puissante solidarité ethnique est encouragée par le confucianisme et par la vénération des ancêtres. Cette dernière est si fondamentale en Chine que l'Église catholique a renoncé à la combattre et en 1939 l'a exceptionnellement déclarée licite pour les catholiques chinois. Je renvoie à mon article « éloge du culte des ancêtres » pour ce sujet qui devrait être au cœur de toute réflexion sur les civilisations.

L'avenir du monde islamique est incertain, mais l'évolution prévisible est que l'Iran et la Turquie vont rester des pôles civilisationnels forts, tandis que l'Égypte et l'Arabie saoudite vont se disputer la direction d'un panarabisme qui a échoué jusqu'à présent (par la volonté d'Israël, mais Huntington ne le dit pas), et que l'Asie centrale turcophone cherche sa place entre la Russie et la Turquie. Le monde islamique illustre mieux que tout autre les limites de l'État-nation.

CiterLa structure de la loyauté politique entre Arabes et entre musulmans a en général été l'opposé de celle qui prévaut dans l'Occident moderne. Pour ce dernier, l'État-nation est le parangon de la loyauté politique. Des loyautés plus restreintes lui sont subordonnées et sont subsumées dans la loyauté vis-à-vis de l'État-nation. Les groupes qui transcendent les États-nations — communautés linguistiques ou religieuses, ou civilisations — requièrent une loyauté et un engagement moins intenses. Le long du continuum qui va des entités les plus étroites aux plus larges, les loyautés occidentales atteignent ainsi un sommet au milieu, la courbe d'intensité de la loyauté formant en quelque sorte un U renversé. Dans le monde islamique, la structure de la loyauté a été presque l'inverse. L'islam connaît un creux au milieu de la hiérarchie de ses loyautés.

Les "deux structures fondamentales, originales et durables", comme le notait Ira Lapidus, étaient la famille, le clan et la tribu d'une part, et "les unités formées par la culture, la religion et l'empire à plus grande échelle" de l'autre7.

Dans l'islam, « la tribu et la Oumma ont été les principaux foyers de loyauté et d'engagement. L'État-nation est bien moins important. Dans le monde arabe, les États existants rencontrent des problèmes de légitimité parce qu'ils sont pour la plupart les produits arbitraires, voire capricieux, de l'impérialisme occidental, et leurs frontières ne coïncident souvent même pas avec celles des groupes ethniques, comme c'est le cas pour les Berbères et les Kurdes8. »
La géopolitique et l'âme des civilisations

Les grands principes géopolitiques sur lesquels s'appuie Huntington sont hérités des textes fondateurs de la philosophie des civilisations, comme ceux de l'Allemand Oswald Spengler ou de l'Anglais Arnold Toynbee9. La géopolitique met l'accent sur l'importance de la géographie dans la constitution des ensembles politiques et de leurs rapports de force. Le Britannique Halford MacKinder, auteur en 1904 d'un article séminal sur « le Pivot géographique de l'histoire10 », était géographe et n'a jamais prétendu être autre chose. La géographie détermine à ses yeux le projet géopolitique britannique, qui est basé sur le contrôle des mers, tout comme pour l'Allemand Karl Haushofer (1869-1946), également géographe, elle imposait à l'Allemagne le projet d'étendre son espace vital (lebensraum) à l'est11.

Les géopoliticiens ont souvent une vision « organique » des civilisations, par opposition à une vision strictement déterministe ou « mécanique » de l'histoire comme celle que propose le marxisme. MacKinder conçoit « l'histoire comme une partie de la vie de l'organisme mondial ». Cette conception organique, souvent implicite, est très marquée chez le russe Nicolas Danilevski, qui était biologiste de formation et a peut-être influencé Spengler.

La métaphore organique a cependant ses limites, lorsque par exemple elle prend à la lettre les notions d'enfance, de maturité, de vieillesse et de mort des civilisations (on attend toujours la vieillesse de la civilisation chinoise). Elle sombre dans une forme de biologisme lorsqu'elle assimile civilisation et ethnicité, comme ce fut le cas dans le mouvement volkisch allemand. Pour surmonter cette limite, il faut voir les civilisations sont des organismes intelligents, c'est-à-dire mus non pas par des pulsions, mais par des idées. Pour Spengler, par exemple, l'Occident est la civilisation faustienne, dont l'idée motrice est le dépassement de toutes les limites. Spengler parle ici de l'Occident postchrétien ; jusqu'à la fin du Moyen Âge, l'Occident, c'était la chrétienté romaine.

Les Idées-forces qui animent les civilisations ont leur propre logique. Par exemple, comme j'ai essayé de le montrer dans le quatrième chapitre de mon livre La Malédiction papale, l'injonction donnée à chaque individu de se sauver, et la négation du prolongement des solidarités familiales dans l'au-delà, ont mené logiquement à cette disposition d'esprit qui distingue très nettement l'Occident postchrétien, et que l'on nomme l' « individualisme »12.

De la même manière, l'individualisme et son corolaire l'égalitarisme, menés à leur terme, conduisent à la négation de l'identité de genre. Comme l'écrit Damien Viguier dans un petit livre lumineux, « la suppression dans l'espace des droits de tradition européenne, de toute conséquence juridique à la distinction entre les deux sexes, devait nécessairement conduire au mariage et à la parentalité homosexuel13. »

Dans un article intitulé « le singe devenu dieu », j'ai expliqué que le darwinisme, qui est notre catéchisme laïc, mène logiquement au transhumanisme, comme le démontrent d'ailleurs le darwinien transhumaniste israélien Yuval Noah Harari et le succès de ses livres Sapiens et Homo Deus : si c'est le hasard (les accidents génétiques) et la sélection naturelle qui nous ont faits, alors faisons mieux grâce à la technologie et prenons en main l'évolution de notre espèce.

Les idées-forces d'une civilisation descendent des élites cognitives vers les masses, et non l'inverse. Elles peuvent être interrompues dans leur course par des changements brutaux de paradigme, comme le sont les révolutions. À noter aussi qu'elles peuvent être en partie suscitée, ou tout au moins stimulée, par « rivalité anti-mimétique » avec celles d'une autre civilisation : c'est ce qu'on observe aujourd'hui dans la polarisation des valeurs défendues respectivement par la Russie et l'Occident. C'est grâce à l'Occident qui a atteint le stade terminal de son idée faustienne (l'abolition des limites anthropologiques) que la Russie post-soviétique a pu se réinventer autour de la défense des valeurs traditionnelles.

Croire en l'influence prépondérante des idées sur la destinée des civilisations, c'est être idéaliste au sens philosophique du terme. Et l'idéalisme a pour autre nom le platonisme, entendu comme la théorie sur l'existence et l'influence réelle des Idées. Au sens large, énonce le théologien russe Pavel Florenski (1882-1937), le platonisme doit être compris « non pas comme un système défini et immuable de concepts et de jugements, mais comme un certain type d'aspiration, comme un doigt divin pointant de la terre vers le ciel, des choses d'en bas vers les choses d'en haut14. » Alexandre Douguine, inspirée par une riche tradition orthodoxe, affirme dans Le Platonisme philosophique (éditions Ars Magna, 2023) que la géopolitique, comme la politique, n'a de sens que dans une vision platonicienne, car chaque civilisation a son Idée motrice, qui résulte de facteurs géographiques, historiques et ethniques, mais peut-être aussi de forces spirituelles mystérieuses, sans oublier l'action décisive des « grands hommes », qui impriment leur âme sur celle de leurs peuples (le théoricien de l'importance des héros et grands hommes dans l'histoire est l'Écossais Thomas Carlyle, mort en 1881).

Si les civilisations ont une âme, sont-elles soumises à des « lois spirituelles » ? Y a-t-il, dans ce qu'Oswald Spengler appelait « la nécessité organique du destin15 », une forme de karma collectif ? Autrement dit, une civilisation paye-t-elle, à terme, les conséquences de ses actes, ou bien est-elle mue uniquement par l'idée qu'elle se fait d'elle-même et de son destin ? Dans une perspective idéaliste ou platonique, les croyances agissent dans notre vie, mais la vérité agit d'un niveau supérieur (l'action directe de la vérité sur l'esprit humain est ce qu'on nomme l'intuition). Une civilisation, au même titre qu'une personne, file du mauvais coton lorsque ses croyances sont contraires à la réalité, lorsqu'elle se ment à elle-même, ou refuse de se regarder dans le miroir que lui tendent les autres civilisations.

Quel avenir pour l'Europe ?

Dans un entretien donné à la revue Éléments (avril-mai 2023), Christopher Coker, l'auteur de The Rise of the Civilizational State, explique : « Les Européens ne peuvent pas devenir un État civilisationnel. Les lignes de fracture qui traversent l'Europe [...] ont réglé la question. » Sans véritable unité et indépendance politiques, l'Europe ne constitue pas un « pôle » dans la multipolarité. Dans La Malédiction papale, je démontre que l'état de désunion politique et de décomposition civilisationnelle de l'Europe est le résultat d'un problème de croissance durant l'enfance de l'Europe, c'est-à-dire le Moyen Âge. L'Europe médiévale a désiré ardemment se doter d'une unité politique impériale, comme l'a montré Robert Folz dans L'Idée d'Empire en Occident du Ve au XIVe siècle (1953). Les souverains, les intellectuels, les peuples aspiraient à cet idéal, synonyme à leurs yeux non de tyrannie mais de paix et de prospérité.

Le processus organique de l'unification politique européenne était bien engagé sous la dynastie des Otton (936-1024), mais il fut contrarié sous la dynastie des Saliens (1024-1125) par l'ambition politique concurrente des papes, qui se dotent d'un État, vassalisent d'autres États, s'arrogent le droit de mobiliser leur classe militaire, et cherchent à faire de l'empereur nominal leur lieutenant. La dernière tentative d'unifier l'Europe autour du Saint Empire Romain échoue sous la dynastie des Hohenstaufen (1125-1250), dont l'histoire grandiose et tragique se termine par l'extermination de la descendance de Frédéric II par l'homme de main du pape, Charles d'Anjou, frère de Louis IX. À partir du XIVe siècle, les jeux sont faits : l'Europe s'est fragmentée en une mosaïque d'États nationaux jaloux de leur indépendance, dont les identités nationales vont se cristalliser dans des guerres à répétitions, qui sont autant de « guerres civiles européennes ». Ainsi, écrit Georges Minois dans La Guerre de Cent Ans. Naissance de deux nations :

CiterLa guerre de Cent Ans est plus qu'une guerre, c'est une mutation de civilisation, qui marque le passage de la chrétienté féodale à l'Europe des nations, à travers la prise de conscience de l'identité nationale de la France et de l'Angleterre16.

Mais la supra-monarchie pontificale, qui semblait alors triompher au XIIIe siècle, échoue elle aussi avec la nationalisation de la papauté par Philippe le Bel, puis la Réforme protestante. L'échec des deux projets (impérial et papal) laisse l'Europe en état de désunion et de guerre perpétuelle chronique, engagée dans une compétition effrénée pour le perfectionnement des techniques de guerre qui lui permettra de conquérir le monde, mais la consumera en définitive.

« Les nations, c'est la guerre », disaient les pionniers de la construction européenne dans la seconde moitié du XXe siècle. Comment leur donner tort ? Bertrand de Jouvenel a bien analysé l'évolution de la guerre dans son essai mémorable, Du Pouvoir, écrit au lendemain de la Seconde Guerre mon�diale : tandis qu'au XIIe siècle, la guerre était encore « toute petite », parce que les États ne disposaient ni de l'obligation militaire ni du droit d'imposer, elle devint au fil des siècles la grande affaire de ces mêmes États :

Citersi nous ordonnons en série chronolo�gique les guerres qui ont déchiré notre monde occidental pendant près d'un millénaire, il nous apparaît de façon saisissante que de l'une à l'autre le coefficient de participation de la société au conflit a été constamment croissant, et que notre Guerre Totale n'est que l'aboutisse�ment d'une progres�sion incessante vers ce terme logique, d'un progrès ininterrompu de la guerre17.

Dans l'espoir de pacifier cette Europe qui a la guerre dans le sang, Emmanuel Kant émettait en 1795 le projet d'une « ligue de nations républicaines » dans un manifeste titré Vers la Paix perpétuelle, considéré comme fondateur de la « théorie des relations internationales ». L'idée motrice est dorénavant l'Europe républicaine, fondée sur des principes universaux comme les droits de l'homme et le droit à l'auto-détermination des peuples. C'est cette Europe kantienne qui fut finalement réalisée au XXe siècle. On connaît le résultat. Précisément parce qu'elle se fonde sur des principes qu'elle proclame comme universaux, cette Europe se donne pour identité une absence d'identité. Elle se veut une Europe mondiale, sans frontière idéologique, ce qui l'a conduit inéluctablement, par la logique interne de son idée fondatrice, à renier ses propres frontières ethniques et géographiques.

La raison profonde, organique, pour laquelle l'Europe moderne est un échec, c'est qu'elle n'est pas enracinée dans l'histoire de l'Europe. On peut même dire que la construction européenne des années 1950 s'est faite sur les ruines d'une Allemagne punie pour avoir encore cru en son destin d'État phare de l'Europe. Cette Europe est un corps sans tête et donc sans âme, qui a vidé les peuples européens de toute « conscience civilisationnelle » européenne.

L'Europe réelle se ressent si peu comme un organisme unifié que, chaque fois que l'URSS lui arracha un morceau de son flanc oriental (1956 et 1968), les Européens de l'Ouest ne ressentirent aucune douleur. Tel est le drame évoqué par l'écrivain tchèque Milan Kundera dans son essai de 1983, « un Occident kidnappé », où il rappelle aux Européens de l'Ouest l'importance culturelle de la Bohême.

CiterLa disparition du foyer culturel centre-européen fut certainement un des plus grands événements du siècle pour toute la civilisation occidentale. [...] comment est-il possible qu'il soit resté inaperçu et innommé ? / Ma réponse est simple : l'Europe n'a pas remarqué la dispa�rition de son grand foyer culturel, parce que l'Europe ne ressent plus son unité comme unité culturelle18.

Mais quelle unité culturelle aurait pu sauver l'Europe centrale, sans unité politique ? Il ne peut y avoir de volonté politique sans unité politique.

Dans un petit livre fort intéressant, Si l'Europe s'éveille. Réflexion sur le programme d'une puissance mondiale à la fin de l'ère de son absence politique (Mille et une nuits, 2003), le philosophe allemand Peter Sloterdijk s'interroge sur l'avenir de l'Europe comme pôle civilisationnel, capable d'imposer sa propre identité et sa propre volonté entre les États-Unis et la Russie. Il parvient lui aussi à la conclusion que le mythe fondateur et moteur de l'Europe a été, depuis Charlemagne, la translatio imperii, soit l'héritage impérial romain, déplacé vers le nord depuis les conquêtes arabes, incarné par l'Empire romain germanique, mais détruit par l'acharnement des papes. Sloterdijk a écrit cet essai en 1994, estimant que la dislocation du bloc communiste était l'occasion pour l'Europe de se réinventer. Malheureusement, il n'a pas émis d'idée précise sur la manière dont cela aurait pu se faire, et force est de constater que l'Europe est plus que jamais inexistante comme puissance politique indépendante. Par l'intermédiaire de l'OTAN, elle est tombée entièrement sous la vassalité de l'Empire américain.



Comme je l'écris dans mon nouveau livre La Malédiction papale, l'idéaliste peut toujours rêver de souveraineté nationale, mais le réaliste sait que, pour se libérer de la domination américaine (qui est en fait, de plus en plus, une domination israélienne), l'Europe n'a pas mieux à faire que de rétablir de bonnes relations avec la puissance impériale russe, porteuse de valeurs civilisationnelles saines. Le réaliste ne renonce pas à l'Europe, mais il fait le pari que l'entente avec la Russie et son projet de multipolarité sera plus favorable à la renaissance d'une civilisation et d'une souveraineté européennes que la domination états-unienne. Enfin, le réaliste admet que l'Allemagne, et non la France, reste le leader naturel de la civilisation européenne, comme elle l'a toujours été. L'Europe ne pourra renaître en tant que civilisation que si l'Allemagne trouve la force de résister au racket de Washington et forge une alliance durable avec la Russie.

Laurent Guyénot

Notes

  • Emmanuel Todd, La Défaite de l'Occident, Gallimard, 2024, p. 24-25.
  • Samuel P. Huntington, Le Choc des civilisations, Odile Jacob, 1997, p. 170.
  • Ibid., p. 17.
  • Ibid., p. 184.
  • Ibid., p. 185.
  • Ibid., p. 186.
  • Ibid., p. 191.
  • Ibid., p. 192.
  • Huntington mentionne, p. 37, les « historiens, sociologies et anthropologues » suivants : Max Weber, Émile Durkheim, Oswald Spengler, Pitirim Sorokin, Ar�nold Toynbee, Alfred Weber, Alfred L. Kroeber, Philip Bagby, Carroll Quigley, Rushton Coulborn, Christopher Dawson, Shmuel N. Eisenstadt, Fernand Braudel, William H. McNeill, Adda Bozeman, Immanuel Wallerstein, et Felipe Fernandez-Armesto.
  • Halford MacKinder, "The Geographical Pivot of History," The Geographical Journal, avril 1904, sur www.jstor.org.
  • Les travaux de Haushofer eurent une grande influence sur Hitler, par l'intermédiaire notamment de Rudolf Hess, mais lui-même tomba en disgrâce dans l'Allemagne hitlérienne, et son fils fut exécuté par les Nazi. Tenu pour partiellement responsable du nazisme après la guerre, il se suicida avec sa femme en 1946.
  • Cette thèse n'est pas nouvelle. L'anthropologue Louis Dumont en a donné une version dans son essai sur « La genèse chrétienne de l'individualisme moderne », originellement publié sous le titre « De l'individu-hors-du-monde à l'individu-dans-le-monde », et inclus dans son livre Essais sur l'individualisme. Une perspective anthropologique sur l'idéologie moderne, Seuil, 1983, p. 35-81.
  • Damien Viguier, De la famille clanique au couple parental homosexuel, KontreKulture, 2015, p. 14.
  • Pavel Florenski, The Meaning of Idealism: The Metaphysics of Genus & Countenance, translated and edited by Boris Jakim, Sematron Press, 2020, p. 5.
  • Oswald Spengler, Le Déclin de l'Occident. Esquisse d'une morphologie de l'histoire universelle, Gallimard, 1976, p. 19.
  • Georges Minois, La Guerre de Cent Ans. Naissance de deux nations, Tempus/Perrin, 2010, p. 12.
  • Bertrand de Jouvenel, Du Pouvoir. Histoire de sa croissance (1972), Pluriel/Hachette, 1998, p. 21-25.
  • Milan Kundera, « Un occident kidnappé, ou la tragédie de l'Europe centrale », Le Débat, 1983, n°27, p. 3-23.



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