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Europe / Terreur d’État contre populati...
Last post by JacquesL - 16 Mai 2024, 11:50:22 PM
Terreur d'État contre population (II) : les Tueurs fous du Brabant (1982-1985)



par Antoine Marcival

L'attentat de la gare de Bologne le 2 août 1980, qui a impliqué d'innombrables complicités dans les milieux atlantistes et dans les plus hautes sphères du pouvoir italien, fait tomber cet argument naïf des anti-complotistes : jamais un gouvernement n'oserait organiser des attentats contre son propre peuple. Or, l'Italie ne fut pas le seul pays d'Europe occidentale dans le viseur de l'OTAN et de ses réseaux paramilitaires clandestins appelés «stay-behind». Parmi bien d'autres, la Belgique connut elle aussi des événements d'une gravité exceptionnelle, provoquant entre 1982 et 1985 une vague de terreur et d'affolement au sein de la population. Leurs auteurs reçurent le nom de «Tueurs fous du Brabant». Terrorisme d'État oblige, les coupables n'ont jamais été jugés et leurs commanditaires mystérieux n'ont jamais été découverts.

*

Cet article reprend l'entrée no36 de l'essai «Index obscurus : deux siècles et demi de complots 1788-2022», publié aux éditions JC Godefroy en janvier 2024. Ce livre s'attache à démontrer combien l'utilisation péjorative du terme «complotiste» n'a pas de sens : les complots, très souvent par le biais d'attentats sous fausse bannière, pullulent dans l'histoire humaine, et particulièrement dans l'histoire occidentale moderne.

Grèce, Italie, Allemagne, Espagne, Portugal, Norvège, Pays-Bas, Danemark et même Luxembourg : quel pays en Europe occidentale a pu échapper à l'emprise des réseaux «stay-behind» installés par l'OTAN à la fin de la Seconde Guerre mondiale, souvent après recrutement de ceux qui avaient collaboré auparavant avec les nazis ? Aucun à vrai dire, comme le révèle le livre remarquable de l'historien suisse Daniele Ganser, «Les Armées secrètes de l'OTAN». Les réseaux «stay-behind» n'hésitèrent pas à faire usage de la violence terroriste, tuant aveuglément n'importe où et à n'importe quel moment. Les attentats en Italie, et particulièrement celui de la gare de Bologne en 1980, en furent les plus dramatiques exemples, organisés par le réseau Gladio, en lien avec les services secrets italiens, la loge maçonnique P2 et un certain nombre de groupuscules néofascistes abondamment servis en armes, explosifs et moyens. Le tout était parfaitement connu des plus hautes autorités démocrates-chrétiennes de l'époque, comme le révélera Aldo Moro lors de son enlèvement par les Brigades rouges. Mais la violence aveugle promue par le faux-ami et ennemi mortel américain va également présenter un visage particulièrement terrifiant en Belgique, lors de ce qu'on a appelé les «Tueries du Brabant».

Ces tueries font référence à un certain nombre de braquages marqués par une extrême violence et ayant eu lieu entre 1982 et 1985, pour l'essentiel dans la province du Brabant. La violence des braqueurs était telle qu'on les désigna comme les «tueurs fous du Brabant» : seule la folie en effet paraissait en mesure d'expliquer leurs actes, les butins emportés lors des braquages ne permettant de toute évidence pas de justifier pourquoi leurs auteurs réalisaient à chaque fois de véritables massacres. Certains en vinrent à penser qu'il s'agissait d'une bande de psychopathes tuant pour le plaisir de tuer, sur le modèle de la bande d'Alex DeLarge du film Orange mécanique. Une explication un peu trop simple à vrai dire mais la simplicité a parfois ses avantages.

Au cours de l'année 1982, les «Tueurs» se contentent de commettre des braquages d'armurerie, n'hésitant pas à rester à visages découverts. Ils tuent le gardien de nuit d'une auberge de Beersel, prenant le temps d'y boire et de s'y restaurer. Durant l'année 1983, ils passent à la vitesse supérieure et commettent plusieurs braquages de supermarchés, tuant et blessant de façon aveugle tandis que les butins ne dépassent jamais quelques centaines de milliers de francs belges. Les trois braquages des supermarchés de marque Delhaize à Braine-l'Alleud, Overijse et Alost à la fin de l'année 1985 seront les plus meurtriers. À Braine-l'Alleud, le vendredi 27 septembre 1985, les bandits tuent trois personnes et en blessent une pour un butin de 700 000 francs belges (environ 20 000 euros). Si des portraits robots de trois des criminels (surnommés «le Tueur», «le Géant» et «le Vieux») seront effectués, jamais les policiers ne parviendront à les appréhender. Une impuissance pour le moins surprenante compte tenu du nombre de braquages attribués aux criminels (seize entre le 14 août 1982 et le 9 novembre 1985) et de leur «folie» supposée.

Loin pourtant d'être «fous», les «Tueurs du Brabant» – d'après les témoignages de ceux qui survécurent à leurs braquages – font preuve d'un incroyable sang-froid et d'un extraordinaire professionnalisme, digne d'un commando militaire. Leur ultime braquage, le plus meurtrier, est emblématique. Il a lieu le 9 novembre 1985, veille de la fête de la Saint-Martin, une fête importante en Flandres, tant du côté francophone que néerlandais. Les enfants ont alors l'habitude, le soir du 10 novembre, de déposer des carottes ou des betteraves destinées à nourrir l'âne perdu par saint Martin lorsque celui-ci évangélisait les Flandres. Le lendemain, à la place des légumes, les enfants trouvent des cadeaux. Le 9 novembre est donc un jour d'affluence dans les magasins, de même qu'on l'observe le 24 décembre. C'est aussi un jour d'impatience marqué par la joie de bientôt se retrouver en famille et d'ouvrir ses cadeaux. Il faut donc être bien cruels, sinon «fous», pour abîmer le souvenir d'une telle fête. Mais n'est-ce pas ce que sont les Tueurs du Brabant : des fous ?

Les voici donc qui se présentent devant le supermarché Delhaize d'Alost vers 19 h 30 : trois hommes cagoulés et armés descendant d'une Golf GTI. Aussitôt et sans raison, ils déclenchent une véritable fusillade, prenant pour cible les clients du supermarché qui tentent de se cacher entre les rayonnages. Ils n'hésitent notamment pas à tuer de sang-froid un couple et leur fille de quatorze ans se trouvant à ce moment-là aux caisses. Tandis qu'un père de famille essaye de prendre la fuite en voiture avec sa fille de neuf ans, les deux malheureux sont abattus.

La fusillade fait huit morts et neuf blessés, sans compter bien sûr le traumatisme de l'attaque chez ceux qui sont «épargnés». Les «Tueurs» fuient quant à eux la scène du massacre sans aucune difficulté. Ils ne seront jamais arrêtés. Les armes qui ont servi aux différents braquages sont retrouvées dans le canal Charleroi-Bruxelles en novembre 1986, jetées de nuit dans une zone pavillonnaire d'après des témoins. Le coffre-fort avec le butin ridicule du supermarché d'Alost se trouve également parmi les objets retrouvés. Mais si l'argent n'était pas le but de ces hommes, quel était leur objectif et à quels commanditaires obéissaient-ils ?

Après le terrible massacre d'Alost, la panique s'accroît un peu plus encore en Belgique. Alors que des policiers avaient déjà été placés en faction devant les supermarchés du pays, ils seront désormais assistés de soldats et de jeeps équipées de mitrailleuses. De quoi probablement rassurer la population... À moins évidemment que le but ne soit pas de la rassurer mais, au contraire, de la garder sous tension, afin qu'elle se concentre sur les problèmes sécuritaires, n'ait pas le mauvais goût de réclamer des augmentations salariales ou autres revendications sociales saugrenues, et privilégie aux élections – mécaniquement pour ainsi dire – les partis jouant sur la peur et favorables aux possédants.

Une bande de petits délinquants dits «les Borains» (du Borinage, une région belge dans la province du Hainaut) va servir de bouc émissaire, au centre d'une véritable mascarade judiciaire. Celle-ci enchaîne – sous la conduite du procureur Jean Deprêtre – les arrestations, les libérations, les manipulations de dossier et s'achève par un non-lieu en 1988. Du moins, les Belges auront-ils eu l'impression que la police et la justice faisaient leur devoir, le temps que l'affaire des «Tueurs fous» se tassent... Une piste pourtant, beaucoup plus sérieuse, s'intéresse à un groupe de paramilitaires néofascistes, le Front de la Jeunesse, s'entraînant dans le bois de la Houssière près de Braine-le-Comte, bois qui a servi de zone de repli aux «Tueurs fous» et qui se situe à deux kilomètres du canal où furent retrouvées les armes. Le groupe Front de la Jeunesse est dirigé par Francis Dossogne dont l'un des proches, Claude Delperdange, ressemble fortement au portrait-robot d'un des «Tueurs fous» surnommé «le Géant». Francis Dossogne est pour sa part proche des services de renseignement belges, à qui il fournit des informations sur les mouvements de gauche dits «subversifs». Il chapeaute en outre la cellule «Groupe G», une section du Front regroupant des éléments appartenant à la gendarmerie belge. Rien ne dit que Dossogne a participé lui-même aux massacres et peut-être sert-il de bouc émissaire. Mais lorsque des gendarmes – courageux ou inconscients, à moins que ce ne soit les deux – se décident à enquêter dès 1983 sur la possibilité que les «Tueurs fous» proviennent de leurs propres services, ils sont rapidement écartés de l'enquête, pour «raisons d'État» se contente-t-on de leur indiquer : ce n'est pas vers la gendarmerie et les milieux néofascistes que les regards doivent se tourner...

Au début des années 1990, une commission sénatoriale va tenter d'enquêter elle aussi sur la piste si évidente qu'elle finirait par en crever les yeux, menant des «Tueurs» du Brabant aux réseaux «stay-behind» de l'OTAN. Qui sont ces «Tueurs» prétendument «fous» et qui vont au contraire faire montre d'un entraînement de type militaire et d'une capacité hors norme d'échapper aux barrages policiers, comme s'ils étaient en mesure d'anticiper les lieux où ces barrages seraient placés ? Les sénateurs réclament aux deux branches des services secrets belges, dont il est estimé qu'ils forment le «Gladio» belge – le SDRA 8 («Service de Documentation, de Renseignement et d'Action 8») et la STC/Mob («Section Training, Communication, Mobilisation») –, de leur fournir l'identité de leurs agents civils : des portraits robots des «Tueurs» existent et on aimerait bien s'enlever un vilain doute... La demande est rejetée.

Pour qui connaît l'affaire Gladio en Italie, qui vit le réseau «stay-behind» local manipuler à la fois les groupes d'extrême-droite et ceux dits «d'extrême-gauche», un élément ne surprendra pas dans cette affaire des «Tueries». Tandis qu'un long intermède sépare la première vague de braquages, qui s'achève le 1er décembre 1983, et la seconde vague, qui commence le 27 septembre 1985, soit presque deux ans, la population belge ne connaît pour autant pas de répit puisque dans l'intervalle vont se glisser plusieurs vols d'armes et d'explosifs et une incroyable série d'attentats d'un groupe prétendument révolutionnaire et pompeusement nommé Cellules Communistes Combattantes (CCC). Entre le 2 octobre 1984 et le 6 mai 1985, ce groupe commet une dizaine d'attentats, faisant preuve d'une remarquable efficacité, tant concernant la réalisation que la facilité avec laquelle ses membres «échappent» aux forces de police. S'ensuit la seconde vague des «Tueries» de septembre et novembre 1985 à laquelle se superposent pas moins de sept attentats commis par le CCC entre le 8 octobre et le 6 décembre 1985. Enfin, les autorités sifflent la fin de la récréation le 16 décembre 1985 et font arrêter les deux membres fondateurs des CCC, Pierre Carette et Bertrand Sassoye – ces formidables soldats de la révolution en treillis de l'OTAN généreusement abondés en renseignements utiles et en explosifs infaillibles. Quant aux «Tueurs fous» – visiblement mieux informés de leur rôle –, ils disparaissent dans la nature. Aucune des enquêtes diligentées avec le zèle que l'on imagine par les services d'ordre, de sécurité et de justice de l'État belge n'aboutira à quelque condamnation que ce soit. Il est vrai que, puisqu'il aurait fallu condamner ses propres agissements dans le cadre d'une campagne de terreur menée sous la couverture de groupuscules néofascistes ou pseudo-révolutionnaires, le tout sur ordre de commanditaires atlantistes, le contraire aurait surpris...

Comme l'avait dit, dans un de ses moments de sincérité, Henry Kissinger : «Il peut être dangereux d'être l'ennemi de l'Amérique mais être son ami est mortel».

1ère partie : L'attentat de la gare de Bologne du 2 août 1980



https://reseauinternational.net/terreur-detat-contre-population-ii-les-tueurs-fous-du-brabant-1982-1985/
#2
Politique française / Le CRIF demande l’utilisation ...
Last post by JacquesL - 16 Mai 2024, 11:42:51 PM
Le CRIF demande l'utilisation de la force contre les étudiants à la Sorbonne : quand l'arrogance israélienne franchit les frontières



par Marcel D.

Le président du CRIF, Yonathan Arfi, a demandé l'utilisation de la force publique pour déloger des étudiants qui manifestent contre les massacres des Palestiniens.
L'inversion accusatoire la plus grotesque : des étudiants manifestent pour la paix et se font traiter d'antisémites

C'est avec une stupéfaction non dissimulée que nous avons appris la demande du président du CRIF, Yonathan Arfi, d'utiliser la force publique pour déloger les étudiants à la Sorbonne qui manifestent contre les massacres des Palestiniens. Le CRIF, grand défenseur de l'Etat sioniste israélien en France, se permet ainsi de donner des directives aux autorités françaises. Une situation qui rappelle les propos d'Elisabeth Lévy :
«J'ai vu le président du CRIF donner des ordres aux ministres français et ils acceptaient de se faire engueuler...».

Des étudiants manifestent pour la paix et la justice et se font traiter d'antisémites par ceux-là mêmes qui soutiennent un État qui bafoue les droits de l'Homme. Mais où va-t-on ?

Tweet : https://twitter.com/RTLFrance/status/1786272598805938511

Nous sommes bien dans l'inversion accusatoire la plus grotesque, dans le monde de la médiocrité et de l'injustice la plus palpable. Le CRIF, qui se targue de lutter contre l'antisémitisme, ferait mieux de balayer devant sa porte et de dénoncer les agissements de l'armée israélienne, qui se permet tout, y compris de tirer sur des enfants. Le bilan de 34 049 personnes tuées n'interpelle pas Yonathan Arfi ? Le président du CRIF ne demande pas l'intervention de la force française afin de stopper le massacre à Gaza ? Non, il préfère demander aux autorités françaises de déloger des étudiants qui manifestent pour la paix. Quel courage !

Le CRIF, qui se croit tout permis, ferait mieux de se rappeler que la France est un État de droit, et que les citoyens ont le droit de manifester leur désaccord.

En attendant, nous pouvons toujours compter sur le CRIF avec ses dîners où tout le gratin politique se voit convoqué pour se faire engueuler et recevoir des directives. Quel courage, quel panache ! Nous attendons avec impatience la prochaine saillie de cette organisation qui ne manque décidément pas d'air.

source : Le Média en 4-4-2

https://reseauinternational.net/le-crif-demande-lutilisation-de-la-force-contre-les-etudiants-a-la-sorbonne-quand-larrogance-israelienne-franchit-les-frontieres/
#3
Europe / Le grand hold-up de l’Ukraine ...
Last post by JacquesL - 16 Mai 2024, 11:21:53 PM
Le grand hold-up de l'Ukraine n'est pas encore terminé



par Ron Paul

«La guerre, c'est la paix». La dette est une bonne chose. La liberté, c'est l'esclavage. Nous vivons dans une société de contre-vérités où le joueur de flûte sera payé, et la dette effacée.

L'encre de la signature du président [Joe] Biden transférant 61 milliards de dollars supplémentaires au trou noir appelé Ukraine avait à peine séché que les médias grand public ont annoncé que cet accord n'était pas le dernier acte d'une politique américaine vouée à l'échec. Les élites n'ont aucunement l'intention de mettre fin à cette manne qui ponctionne les richesses de la classe moyenne et populaire pour les transférer vers la classe aisée et connectée.

Reuters a écrit juste après l'adoption du projet de loi sur l'aide que «la bouée de sauvetage de 61 milliards de dollars de l'Ukraine n'est pas suffisante». Le chef de la minorité du Sénat, Mitch McConnell, a déclaré dans les émissions du dimanche, après l'adoption du projet de loi, que 61 milliards de dollars ne représentent «pas beaucoup d'argent pour nous...». Après tout, il est toujours plus facile de dépenser l'argent des autres !

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, est loin d'être reconnaissant pour les 170 milliards de dollars que nous avons envoyés jusqu'à présent à son pays. Dans une interview accordée au magazine Foreign Policy lors du vote du programme d'aide, Kuleba a eu le culot de reprocher aux États-Unis de ne pas produire d'armes assez rapidement.

«Si vous ne pouvez pas produire suffisamment d'intercepteurs pour aider l'Ukraine à gagner la guerre contre le pays qui veut détruire l'ordre mondial, comment voulez-vous gagner la guerre contre un ennemi peut-être plus fort que la Russie ?»

Que diriez-vous d'un «merci» ?

On peut comprendre la frustration des Ukrainiens. La majeure partie de cet argent ne les aidera pas à combattre la Russie. L'aide militaire américaine à l'Ukraine a épuisé nos propres stocks d'armes. L'argent servira donc à créer de nouvelles lignes de production pour remplacer les armes déjà envoyées à l'Ukraine. Tout tourne autour de l'industrie américaine de l'armement. Le président Biden l'a admis en déclarant :

«Nous aidons l'Ukraine tout en investissant dans notre propre industrie».

C'est pourquoi Washington cherche désespérément à s'assurer que si Donald Trump revient à la Maison-Blanche, le train de la sauce «Ukraine» ne pourra pas être interrompu par son administration – ou les suivantes. La semaine dernière, on a appris que le gouvernement ukrainien discutait avec l'administration Biden en vue de signer un accord de sécurité de dix ans qui bloquerait les fonds américains destinés à l'Ukraine pour les deux prochaines administrations américaines et demie à venir. Cet accord lierait inconstitutionnellement les mains des futurs présidents en matière de politique étrangère et placerait les Américains dans l'obligation de payer les milliards de dollars supplémentaires qui leur seraient arrachés et iraient à l'industrie de l'armement et à un gouvernement étranger corrompu.

L'industrie américaine de l'armement et ses majorettes à Washington DC sont déterminées à continuer à faire couler l'argent pour l'Ukraine... jusqu'à ce qu'elles trouvent un moyen de déclencher une guerre avec la Chine après avoir perdu la guerre actuelle avec la Russie. Tout dépend bien sûr de ce qui restera de nous lorsque la fumée se dissipera.

Lorsque le président Biden a signé le projet de loi de 95 milliards de dollars destiné à poursuivre les guerres en Ukraine et à Gaza et à provoquer une future guerre avec la Chine, il a déclaré que c'était «Un bon jour pour la paix dans le monde». Oui, et «La guerre, c'est la paix». La dette est une bonne chose. La liberté, c'est l'esclavage. Nous vivons dans une société de contre-vérités où les milliards dépensés pour des guerres inutiles ne représentent «pas beaucoup d'argent». Mais le joueur de flûte sera payé, et la dette effacée.

source : Libertarian Institute via Spirit of Free Speech

https://reseauinternational.net/le-grand-hold-up-de-lukraine-nest-pas-encore-termine/
#4
Europe / Poutine règle la boussole pou...
Last post by JacquesL - 16 Mai 2024, 09:59:59 PM
Poutine règle la boussole pour le reste du voyage

Publié le mai 16, 2024 par Wayan
 




Par M.K. Bhadrakumar – Le 15 mai 2024 – Source Indian Punchline

Pour cette occasion historique, dans la salle Saint-André du palais du Grand Kremlin à Moscou, alors que la Russie se trouve à un moment tumultueux où elle sculpte et façonne son destin, le président Vladimir Poutine a prononcé un discours remarquablement bref lors de la cérémonie d'inauguration qui s'est tenue le 7 mai.

Il y avait tant à dire, compte tenu de l'importance de l'achèvement des deux décennies de pouvoir de Poutine et du début d'un nouveau mandat de six ans au Kremlin, jusqu'en 2030. La carrière politique d'un homme qui marque l'histoire, qui a chorégraphié la renaissance de son pays et le retour de la Russie sur le devant de la scène politique mondiale, a été tout à fait extraordinaire. En vérité, on s'attend à ce que le mandat de six ans de Poutine coïncide avec l'établissement de l'ordre mondial du 21e siècle. 

Poutine avait un seul message profond à transmettre au peuple russe, à savoir l'importance cruciale de l'unité nationale pour le passé récent et les temps à venir – sans unité, tout est perdu, alors qu'avec l'unité, tout est possible.

Le fait que Poutine qualifie le moment présent de "période charnière difficile" dans l'histoire de la Russie retient l'attention. De toute évidence, il ne nourrit pas d'espoirs irréalistes quant à la fin prochaine de la guerre en Ukraine. En fait, l'Occident n'est pas du tout prêt pour la paix. L'ancienne sous-secrétaire d'État Victoria Nuland l'a admis publiquement et sans détour dans une interview accordée à Politico le week-end dernier.

Poutine a procédé à deux nominations clés au sein de son nouveau gouvernement : la nomination de Mikhail Mishustin, brillant technocrate chargé de diriger l'économie russe dans un contexte de sanctions et de guerre, au poste de premier ministre, et le remplacement du ministre de la défense Sergei Shoigu par le premier vice-premier ministre Andrei Belousov. Chacun de ces changements témoigne des exigences professionnelles attendues, compte tenu de l'importance cruciale de la gestion de l'économie qu'une guerre de longue durée ne manquera pas d'entraîner.

Poutine s'est engagé à mettre en œuvre un programme social et économique extrêmement ambitieux au cours de son prochain mandat, dont la réussite exige des investissements publics à grande échelle. Il s'est également fixé comme objectif de hisser la Russie au rang de cinquième économie mondiale, derrière les États-Unis, la Chine, le Japon et l'Inde, ce qui constituerait un formidable exploit.

D'autre part, le budget de la défense de la Russie s'est envolé au cours des deux années de guerre en Ukraine pour atteindre 6,7 % du PIB, ce qui se rapproche des niveaux de l'ère soviétique. C'est là que Belousov entre en jeu. Économiste expérimenté, il a été pendant plus de dix ans le conseiller économique de confiance de Poutine. Belousov est un étatiste keynésien et un rare défenseur du contrôle de l'État dans l'économie "post-soviétique", qui a un passé irréprochable dans la vie publique et qui est aujourd'hui chargé de peaufiner le complexe militaro-industriel russe.

Le changement à la tête de la défense est particulièrement intéressant du point de vue du calendrier. Ces derniers mois, les troupes russes ont progressé dans l'est de l'Ukraine, mais le week-end dernier, elles ont lancé une nouvelle offensive dans la région de Kharkov, au nord-est du pays.

Le discours occidental veut que Moscou soit sur le point d'ordonner une offensive militaire majeure en Ukraine visant à écraser l'armée ukrainienne. Toutefois, il est clair que Poutine ressent le besoin d'adaptation et de développement tandis que les forces russes tentent de gagner autant de territoires que possible avant que le nouveau programme d'aide américain de 61 milliards de dollars ne soit débloqué.

Le secrétaire de presse du Kremlin, Dmitri Peskov, a expliqué que la nomination d'un ministre civil de la défense répondait à un besoin d'"innovation". Selon Tass, Peskov aurait déclaré : "Sur le champ de bataille actuel, le vainqueur est celui qui est le plus ouvert à l'innovation... C'est pourquoi, à ce stade, le président a pris la décision de nommer un civil à la tête du ministère de la défense".

La remarque de Peskov indique clairement que Poutine est en train de se préparer pour le long terme. Six ans, c'est long et il est fort probable que la guerre par procuration avec les États-Unis s'étende bien au-delà de l'Ukraine ou de l'Europe.

Ainsi, la situation complexe de la présence russe sur la base aérienne américaine de Niamey, au Niger, reflète les enjeux géopolitiques qui se développent en Afrique. Rien que la semaine dernière, la Russie a eu des contacts intensifs à haut niveau avec des pays d'Afrique de l'Ouest situés sur la côte atlantique.

L'idée semble être que la stratégie militaire proprement dite sera probablement élaborée par le général Valery Gerasimov, chef de l'état-major général, sous le contrôle strict de Poutine lui-même. Alexandra Prokopenko, ancienne conseillère à la banque centrale de Russie, a écrit sur X : "La priorité de Poutine est la guerre ; la guerre d'usure se gagne par l'économie". En clair, Poutine a l'intention de gagner la guerre en broyant l'Ukraine dans une course aux armements prolongée à l'échelle industrielle.

Parallèlement, la visite du secrétaire d'État américain Antony Blinken à Kiev mardi est hautement symbolique, car il s'agit d'un vote de confiance pour le président Vladimir Zelensky, dont le mandat présidentiel s'achève le 20 mai, ce qui remet évidemment en question la légitimité de son régime. La visite de Blinken est une réponse directe à la nouvelle offensive menée par les forces russes dans la région sensible de Kharkov depuis vendredi dernier, où les lignes de défense ukrainiennes sont en train de se fissurer.

Bloomberg a rapporté hier que l'administration américaine s'efforçait de fournir à l'Ukraine une batterie supplémentaire de défense aérienne Patriot ainsi que des radars pour aider le pays à repousser les attaques aériennes russes. Blinken a affirmé que le programme d'aide de 61 milliards de dollars en cours de préparation allait "faire une réelle différence" sur le champ de bataille. Il a souligné que "l'Ukraine peut compter sur ses partenaires pour un soutien durable et à long terme".

L'intention derrière la visite surprise de Blinken à Kiev est de montrer à Moscou que toute hypothèse selon laquelle les États-Unis abandonneront l'Ukraine tôt ou tard, en particulier si l'élection présidentielle américaine de cette année porte Donald Trump à la Maison Blanche, est profondément erronée.

L'argumentaire va-t-en-guerre qui s'efforce de naître au sein de la DC est le suivant : "Quels que soient les résultats de novembre, si le Congrès ne s'appuie pas sur le dernier programme d'aide en paroles et en actes, cela nuira au leadership et à la crédibilité des États-Unis dans le monde, ce qui enhardira nos ennemis", selon les termes de Liana Fix, experte en politique étrangère et de sécurité russe et européenne au Council on Foreign Relations à New York.

Dans le scénario ci-dessus, la Russie ne cherchera qu'à consolider ses liens avec la Chine, l'Iran, etc. La Russie considère que la corrélation des forces joue en sa faveur. La vision russe du monde est en harmonie avec celle du Sud. Le ministre indien des affaires étrangères, S. Jaishankar, a déclaré hier lors d'un forum public à New Delhi : "Aucun pays n'est aujourd'hui suffisamment dominant... Il s'agit d'une période de transition où l'ancien ordre est à bout de souffle, mais où le nouvel ordre n'est pas encore arrivé." Jaishankar a également souligné que la Russie est dotée de ressources naturelles telles que le pétrole, le charbon et des métaux de différentes sortes que l'Inde peut se procurer.

La trajectoire de la politique étrangère russe a non seulement survécu aux deux années de conflit en Ukraine, mais son raisonnement sous-jacent est en fait justifié. La confiance totale accordée par Poutine au ministre des affaires étrangères, Sergey Lavrov, qui est à la tête de son ministère depuis 20 ans déjà, en fait le diplomate le plus anciennement en poste sur la place Smolenskaya après Andrei Gromyko, en est la meilleure illustration.

M.K. Bhadrakumar

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

https://lesakerfrancophone.fr/poutine-regle-la-boussole-pour-le-reste-du-voyage
#5
Questions mondiales. / Avant tout, personne n’est en ...
Last post by JacquesL - 16 Mai 2024, 07:58:36 PM
Avant tout, personne n'est en concurrence avec les États-Unis

Publié le mai 16, 2024 par Wayan



Par Anatol Lieven – 1er mai 2024 – Source Foreign Affairs



Les élites américaines sont, en matière de sécurité, obsédées par la menace que représentent la Chine et la Russie pour la primauté mondiale des États-Unis. Il s'agit d'une grave erreur de calcul stratégique. Le réseau mondial étasunien d'alliés puissants et de bases (alors que la Chine et la Russie n'en ont pratiquement pas), leur puissance maritime inégalée et la possession de la seule monnaie véritablement mondiale signifient qu'aucun autre pays ne peut défier Washington sur la scène mondiale en tant que leader.

Il n'existe d'ailleurs aucune preuve réelle que ces pays souhaitent le faire. Ce n'est pas seulement qu'une attaque non nucléaire contre l'OTAN dépasse de loin les capacités russes ; Jusqu'à son invasion à grande échelle de l'Ukraine, la Russie avait consacré de grands efforts à tenter de courtiser l'Allemagne et la France. La Russie n'a aucun intérêt à provoquer les États-Unis, risquant un blocus maritime qui dévasterait ses exportations énergétiques, ni la Chine à perturber le système commercial et financier mondial dont elle dépend pour la plupart de ses échanges. Aucun allié ou système d'alliance des États-Unis n'est menacé par une puissance rivale tant que les États-Unis et leurs alliés se limitent à leur propre défense. Washington contrôle fermement la grande puissance économique qu'est l'Europe occidentale et l'Asie maritime de l'Est, ainsi que son propre hémisphère.

Toutes choses étant égales par ailleurs, la primauté mondiale des États-Unis est déjà assurée pour très longtemps. Le problème est que toutes les autres choses ne sont pas égales.

Depuis la fin de la guerre froide, trop de stratèges américains ont oublié une règle fondamentale de la géopolitique et de la guerre : tout pouvoir réel est en fin de compte local et relatif. C'est-à-dire qu'il s'agit de la quantité de force, d'argent ou d'influence qu'un État est capable et désireux d'exercer sur un sujet ou un lieu particulier, par rapport à ce que peuvent apporter des États rivaux. Ainsi, ce qui est vrai pour le monde dans son ensemble peut être totalement faux pour l'est de l'Ukraine ou la mer de Chine méridionale.

Cette vérité est illustrée par l'expérience des guerres américaines en Irak et en Afghanistan. Personne ne peut sérieusement suggérer que l'Iran, et encore moins le Pakistan, ressemble le moins du monde à un rival sérieux des États-Unis sur la scène mondiale. Pourtant, en Irak et en Afghanistan respectivement, Téhéran et Islamabad se sont révélés plus puissants.

Cela s'explique par tout un ensemble de facteurs historiques, culturels et religieux locaux – mais aussi tout simplement parce que, contrairement à Washington, ils étaient, sont et seront toujours voisins de ces pays. En tant que tels, ils avaient la proximité, la capacité, la volonté et la patience d'exercer plus de pouvoir et de courir plus de risques que les États-Unis n'ont voulu ou pu le faire.

Comme l'a souligné le président américain Barack Obama en 2016, cela vaut également pour l'Ukraine. Ce pays représente un intérêt majeur pour la Russie, bien plus qu'il ne l'est pour les États-Unis. Le point d'Obama concernant l'engagement comparatif a été assez clairement renforcé par les nouvelles récentes selon lesquelles l'administration Biden a exhorté l'Ukraine à cesser ses attaques contre les raffineries de pétrole russes, essentielles au financement de la guerre de la Russie en Ukraine – la raison étant que l'administration craint que ces attaques puissent faire grimper les prix de l'essence aux États-Unis et coûter la réélection du président américain Joe Biden en novembre. Entre-temps, la Russie a reconfiguré son économie pour la guerre et a utilisé la vie de dizaines de milliers de ses soldats dans le but de dominer l'Ukraine.

Pourtant, les États-Unis se sont retrouvés à défier la Russie, la Chine et l'Iran sur des terrains où ils détiennent des avantages considérables et croissants. Washington reproduit une erreur militaire classique : risquer sa position principale en consacrant des ressources à la défense d'avant-postes finalement indéfendables et, ce faisant, risquer à la fois l'épuisement et tant de défaites locales en chaine qu'elles entraînent finalement une défaite complète.

Le problème immédiat est la guerre en Ukraine. En proposant l'adhésion à l'OTAN d'un pays qu'aucune administration américaine n'a jamais eu l'intention d'entrer en guerre pour défendre, Washington a exposé l'Ukraine à un probable désastre et les États-Unis et l'OTAN à une grave humiliation. Les armes américaines de haute technologie ont été importantes pour la défense ukrainienne, mais les industries des États-Unis et de l'Union européenne ne parviennent pas à fournir à l'Ukraine des quantités suffisantes de munitions de base. Bien entendu, les pays occidentaux ne peuvent pas non plus fournir à l'Ukraine de nouveaux soldats pour renforcer ses rangs gravement épuisés – à moins qu'ils n'entrent eux-mêmes en guerre et risquent l'anéantissement nucléaire pour des endroits que, jusqu'à très récemment, personne en Occident ne considérait comme vitaux. D'un autre côté, la capacité de la Russie à vaincre l'Ukraine dans l'est de ce pays – au prix d'un coût énorme en pertes humaines et en matériel – n'indique en aucun cas ni la capacité ni la volonté de lancer une attaque directe contre l'OTAN.

La sage ligne stratégique pour les États-Unis serait donc de rechercher une paix de compromis – semblable au traité d'État autrichien de 1955, négocié avec l'Union soviétique – dans lequel la grande majorité de l'Ukraine est indépendante mais neutre et la question des territoires occupés par la Russie est reporté pour de futures négociations (l'approche adoptée par Washington à l'égard de Chypre du Nord occupée par la Turquie au cours des 40 dernières années). Un tel accord ne doit pas être considéré comme une défaite américaine mais comme un retrait tactique vers des positions préparées à partir d'un saillant indéfendable. Cela devrait être combiné avec un réarmement européen et des mesures visant à renforcer les défenses des membres existants de l'OTAN qui bordent la Russie, notamment les États baltes.

La Chine représente le plus grand risque local et le problème local le plus compliqué : le plus grand risque parce que la Chine peut imposer une défaite locale qui pourrait ruiner les États-Unis en tant que superpuissance et le plus compliqué parce que la Chine considère Taiwan comme faisant partie de son territoire souverain. Et même si les États-Unis (contrairement aux alliés de l'OTAN) ne sont pas obligés par traité de défendre Taïwan, ils ont un engagement moral à essayer de sauver Taïwan d'une conquête par la Chine.

(Les États-Unis se sont également engagés à essayer d'empêcher que l'ensemble de l'Ukraine ne soit conquise par la Russie, mais cela ne devrait pas impliquer un engagement soit à accepter l'Ukraine dans l'OTAN, soit à préserver tout le territoire de l'Ukraine à l'intérieur de ses frontières soviétiques. )

Taiwan représente également le contraste le plus frappant entre la puissance navale américaine à l'échelle mondiale et sa faiblesse croissante dans le voisinage immédiat de la Chine (et peut-être de l'Iran). Sur les océans du monde, avec trois porte-avions chinois contre 11 pour les États-Unis (plus deux appartenant chacun à la Grande-Bretagne, au Japon et à l'Inde), sans alliés mondiaux significatifs et sans bases navales majeures, Pékin ne peut pas lancer un défi sérieux aux États-Unis au-delà de ses eaux littorales. Contre toute attente, il n'y a tout simplement aucune chance réaliste que la Chine puisse envahir l'Australie, Guam ou le Japon.

Dans ces eaux-là, la situation est totalement différente, et les leçons de la guerre russe en Ukraine sont bouleversantes pour les chances navales américaines dans une guerre avec la Chine à propos de Taiwan. La marine ukrainienne est insignifiante comparée à la flotte russe de la mer Noire, et avant la guerre, il était universellement admis que la Russie dominerait la mer Noire sans problème sérieux. Mais grâce à des missiles terrestres et à des essaims de drones aériens et maritimes, les Ukrainiens ont réussi à anéantir en grande partie la flotte russe et à la chasser de sa base dans le port de Sébastopol en Crimée. Les Houthis au Yémen ont réussi à perturber sérieusement le commerce via la mer Rouge avec seulement un nombre très limité de drones aéroportés.

L'industrie chinoise peut produire un nombre pratiquement illimité de drones bon marché – bien trop nombreux pour que les missiles de défense aérienne américains très coûteux puissent les abattre. (Cela pourrait également devenir vrai pour les drones iraniens dans le golfe Persique.) Les drones ukrainiens Magura V5 ne coûtent que 273 000 dollars, ont une portée d'environ 500 miles et peuvent parcourir de longues distances en pilote automatique, ne nécessitant qu'un opérateur humain lorsqu'ils s'approchent de leur cible. La Chine développe des sous-marins plus rapides et plus puissants, ainsi que des sous-marins sans pilote. S'ils neutralisaient suffisamment de navires d'escorte américains, les porte-avions américains seraient terriblement vulnérables aux missiles chinois.
Cela ne signifie pas que la Chine pourrait envahir Taïwan avec succès, car une force amphibie chinoise serait elle-même très vulnérable aux drones taïwanais et américains. Cela signifie que la Chine aura probablement à l'avenir la capacité d'imposer un blocus à Taiwan que Washington ne pourra pas briser sans subir des pertes catastrophiques – des pertes qui, à leur tour, saperaient la position mondiale des États-Unis. Il y a également très peu de chances que les États-Unis gagnent une guerre contre les îles occupées par la Chine en mer de Chine méridionale.

D'un autre côté, si cela se produisait, Washington pourrait bloquer la quasi-totalité du commerce maritime de la Chine, y compris les approvisionnements énergétiques en provenance du golfe Persique. Autrement, il n'existe aucun moyen imaginable pour la marine chinoise d'accéder avec succès à ces approvisionnements. L'initiative chinoise « les Nouvelles routes de la soie » et les accords énergétiques avec la Russie et les pays d'Asie centrale visent à réduire cette menace, mais ils ne le feront pas complètement dans un avenir proche.

Dans ces circonstances, les États-Unis sont fortement incités à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour maintenir sous silence les sujets de Taiwan et de la mer de Chine méridionale. Taïwan ne doit pas être attaquée, mais la Chine doit être assurée à plusieurs reprises et publiquement de l'adhésion des États-Unis à la politique « d'une seule Chine ». Toute déclaration ou action provocatrice des États-Unis qui remettrait cela en question doit être évitée.

La souveraineté chinoise sur la mer de Chine méridionale ne doit pas être reconnue, mais elle ne doit pas non plus être contestée – tout comme les États-Unis ne reconnaissent pas, mais ne contestent pas non plus, la souveraineté indienne sur la majeure partie du Cachemire, par exemple. Washington pourrait également faire preuve de bonne volonté et d'un désir de compromis raisonnable sur le différend sur ces îles entre la Chine et les Philippines en proposant des solutions telles qu'une souveraineté commune sino-philippin.

Il n'y a aucune lâcheté ni honte à procéder à un retrait limité et ordonné. Tous les grands stratèges l'ont fait lorsque cela était nécessaire. Au contraire, avoir le courage moral de le faire est précisément l'une des qualités d'un véritable sens politique – surtout que l'objectif des États-Unis de maintenir leur primauté mondiale n'est même pas en cause.

Anatol Lieven

Note du Saker Francophone

Foreign Affairs est l'organe de presse semi-officiel du think-tank globaliste si-influent, le Council of Foreign Relations. Cet article est un subtil mélange de vérité et donc de dévoilement voire de messages subliminaux à la classe dirigeante mais aussi de mensonges, par omission notamment.

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

https://lesakerfrancophone.fr/avant-tout-personne-nest-en-concurrence-avec-les-etats-unis
#6
Microphysique / Re : Le calcul de la géométrie...
Last post by JacquesL - 16 Mai 2024, 01:45:20 PM
Formulé différemment : existe-t-il une transformation qui change le récepteur infini à l'infini, en un absorbeur quasi-ponctuel à quelque distance, et qui conserve la perpendicularité des fronts d'onde avec le vecteur de Poynting ?
#7
Europe / Le tsar se rebiffe
Last post by JacquesL - 16 Mai 2024, 11:55:07 AM
Le tsar se rebiffe



par Philippe Grasset

Il me faut revenir, peut-être un peu piteusement, – non, plutôt humblement et de bonne foi, – sur la journée du 7 mai, c'est-à-dire sur la conclusion publiée ce jour-là à partir des éléments recueillis le 6 mai. Je dis bien volontiers que je m'appuie pour ce faire essentiellement sur les excellentes chroniques de mes excellentissimes compagnons Christoforou et Mercouris, notamment leur rubrique spéciale (hier soir) «Russia's final warning to Macron and Camerin» ; ce duo me donne, avec une constante justesse, les premières interprétations de diverses nouvelles que je serais bien incapables de suivre, et ainsi m'offrant le moyen de faire avancer mon analyse générale.

Dans ce cas très particulier, il se trouve qu'entre le 6 et le 7, tout a basculé d'une façon extrêmement révélatrice. Le 6 mai, on faisait le constat de diverses mesures, folles comme d'habitude, prises ou envisagées par les américanistes-occidentalistes. Le 7 mai, Christoforou-Mercouris ont détaillé ce qui est apparu comme une riposte extrêmement dure des Russes qui a provoqué chez leurs adversaires une panique à peine dissimulée.

Au départ, il y a deux articles de Steven Bryant, (29 avril et 4 mai), auteur très réputé et très sûr publiant dans Asia Times. Bryant annonce notamment que les Français ont commencé à déployer des Légionnaires dans la région de Slaviansk, en Ukraine, plus d'autres gâteries du genre de l'annonce que des troupes US pourraient être assemblées dans la région pour une éventuelle action si Biden est réélu. Pendant ce temps, les Britanniques (déclaration de Cameron) annoncent qu'ils ne voient aucun inconvénient à ce que les Ukrainiens utilisent leurs armements contre le territoire russe.

«Steven Bryant est un journaliste extrêmement sérieux. Il est critique de la guerre en Ukraine mais il a d'excellents contacts à Washington dabs la communauté du renseignement. C'est quelqu'un qui doit être pris très au sérieux vu la qualité de ses sources». (Mercouris)

La première et principale riposte des Russes dans cette action de communication est l'annonce de manœuvre avec des armes nucléaires tactiques utilisables dans une guerre comme celle de l'Ukraine. L'annonce fait sensation, non pas à cause du nucléaire mais à cause du rapport direct avec la guerre en Ukraine, qui est souligné par les Russes lorsqu'ils rappellent que cette guerre est pour eux «existentielle». (Il y a déjà eu des manœuvres avec armes nucléaires tactiques durant la Guerre froide, il y a un demi-siècle et plus, mais c'était un autre monde, où la communication avait un tout autre effet...)

Le ministère de la Défense russe précise exactement ce rapport entre les armes nucléaires tactique et les «déclarations officielles provocantes» de diverses autorités (dont Cameron, bien entendu).

Aussitôt après, les ambassadeurs, France et UK, sont convoqués au ministère russe des affaires étrangères où ils reçoivent une très sévère et très précise mise en garde. Par exemple, face au silence complet de la presse londonienne d'habitude si diserte, l'ambassadeur russe à Londres annonce qu'il a été dit à l'ambassadeur britannique que l'utilisation de missiles anglais contre la Russie dans de telles conditions conduirait la Russie à se réserver le droit de riposte sur des installations militaire britanniques au Royaume-Uni même et dans le monde.

Réactions en chaîne penaudes

S'il n'y a pas de réactions britanniques officielles précises à ces divers épisodes, cela bien dans les habitudes britanniques dans cette sorte de «pris la main dans le sac», il y en a beaucoup en France. L'Élysée dément la présence de troupes françaises en Ukraine et, montant d'un cran, nous précise que la France n'est pas en guerre contre la Russie, qu'elle reconnaît que Poutine est le président de la Fédération de Russie (c'est le jour du début de son nouveau mandat), et que son ambassadeur assister ce jour même à la cérémonie marquant ce nouveau mandat. Parallèlement, les USA eux aussi reconnaissent le nouveau mandat de président de Poutine tandis que leur ambassadeur à Moscou fait un discret aller-retour avec Washington pour informer sa hiérarchie de l'humeur russe... Bref, tous les costumes ont été ajustés, les cravates remises en place et les sourires un peu contraints résolument affichés.

Les Polonais en profitent pour annoncer qu'ils n'ont aucune intention malveillante à l'encontre de la Russie et l'Italie se déchaine en dénonçant les prises de position de Macron qui est pendant ce temps face à l'énigmatique sourire, – peut-être narquois à la chinoise, qui sait ? – du président Xi ; c'est-à-dire, Macron en train d'encaisser cette humiliation russe (le Chinois est bien entendu informé) et déglutissant à mesure.

«Pour tous, et notamment pour les Britanniques, ce fut un langage extrêmement, incroyablement dur. Ce n'était pas un avertissement, c'était en ultimatum.... Et alors ? Radio-Silence à Londres, où l'on encaisse...» (Mercouris)

Ah, le silence britannique quand l'Angleterre essuie quelques mauvais coups de sabot, cela vaut toutes les explications du monde : on est pris, on n'a pas le temps de mentir, on se tait.

Dureté structurante

Mercouris remarque justement que cette dureté soudaine des Russes n'est pas due au hasard. Pour lui, c'est le produit d'une transformation de Poutine, qui a fini par entendre les critiques de ceux qui le jugeaient trop «mou» vis-à-vis de l'Ouest et qui est conduit à une attitude beaucoup plus ferme. C'est ainsi que l'avertissement donné aux Britanniques intervient comme un très réel durcissement. Jusqu'ici, les Ukrainiens ont utilisé des armes britanniques (et françaises, – 'Storm Shadow' et 'SCALP') contre ce qui est désormais un territoire russe (la Criblée) ; désormais, les Britanniques sont avertis qu'ils pourraient s'attirer une riposte russe sur leur propre territoire.

«D'une certaine façon, on peut dire que ceux qui demandaient une attitude plus ferme de Poutine se sentent vengés et récompensés. Après tout, il a été montré que la fermeté paie, elle se paie de l'humiliation de l'adversaire qui encaisse sans broncher ni riposter, mais au contraire en faisant patte blanche...» (Mercouris)

Cela signifie par conséquent que l'on peut d'attendre à un durcissement russe général dans les relations avec l'Ouest, ce qui peut largement influer sur la conduite des opérations et les exigences russes. On peut imaginer dans quel sens, le champ des hypothèses est ouvert, mais nous serions tentés de vous conseiller quelques pistes à cet égard...

Cette dernière remarque ouvre éventuellement la perspective d'une autre question : pourquoi les deux articles, avec tant de détails alarmistes, ont-ils été écrits ? Mercouris tient sur son jugement de Bryant, comme journaliste brillant et honnête. D'ailleurs, Bryant n'a rien publié de faux ou de fabriqué. Cela signifie que ses sources «les plus haut placées» (vu l'importance du propos) l'ont engagé à publier ces informations : alors, si tout est vrai, dans quel but ?

«Je suis convaincu que Bryant est un journaliste honnête et scrupuleux et s'il a publié ce qu'il a publié, c'est qu'il y a été autorisé, voire encouragé par une source de très haut niveau qui voulait qu'on testât la façon dont les Russes réagiraient, jusqu'où ils pouvaient accepter certaines initiatives... Et les Russes ont réagi avec une dureté impitoyable, à coups de marteau, et l'Ouest est pour l'instant pétrifié...»

On est donc fixés. Les Russes ont réagi très durement, le plus durement qu'il était possible, et en même temps ils ont réaffirmé quelques-uns de leurs buts de guerre, cette fois entourés de «lignes rouges» qu'on ne pourra franchir qu'au risque d'un conflit généralisé... (Par exemple pour revenir sur le cas, Poutine avait rappelé que des missiles anglais étaient tirés contre la Crimée et qu'il condamnait cette pratique ; aujourd'hui on en est à dire : il y aura une riposte chez les Anglais eux-mêmes.) La réaffirmation des buts de l'opération, c'est aussi la dénazification, la démilitarisation, c'est-à-dire un éventuel changement de régime, et s'il le faut aller très loin pour ça (en Ukraine même, prêts à dépasser ces limites si une résistance est organisée aux frontières de l'Ukraine). Il est aussi rappelé que les F16 sont des avions à double casquette (bombes conventionnelles et bombes nucléaires) et, par conséquent, si l'un d'eux intervient dans le ciel ukrainien, on tapera sur sa base où se trouvent les aménagements pour le nucléaire, qu'elle se trouve en Roumanie ou en Pologne.

La signature du diable

L'Occident-compulsif est donc aller voir de quel bois les Russes se chauffent. C'est brûlant. Pour autant, ont-ils appris quelque chose, les gens d'Occident ? Oui et non. Sur le fond, ils restent persuadés qu'ils sont les plus beaux, les plus moraux, les plus justes, et puis aussi, dirais-je un peu gênés, – les plus forts, – mais là, il y a comme un doute qui s'est infiltré dans la pensée dominante. Qu'importe : ils sont tellement ce qu'ils sont qu'à mon compte, je pense qu'ils oublieront une partie de la leçon et tiendront avant tout à ne pas perdre la face... Mais comment faire ? Comment reculer un peu sans reculer du tout en affirmant qu'on avance ?

Après tout, alors qu'hier on décrivait une situation notablement différente, on peut tout de même garder tel quel le dernier paragraphe sachant que le diable, comme dit Guénon...

«quand il veut, est fort bon théologien ; il est vrai, pourtant, qu'il ne peut s'empêcher de laisser échapper toujours quelque sottise quelque sottise, qui est comme sa signature...»

... Ce qui nous permet donc d'enchaîner à notre façon en jugeant que le diable, avec ses sottises cachées et diaboliques, peut très bien faire des choses qui nous sont favorables en poussant Macron dans la voie catastrophique qui est la sienne.

«Je vous ai parlé du Diable en vous parlent du petit télégraphiste (je veux dire Macron) des consignes diaboliques du patron. Je vous en reparle devant ce grand événement qu'aucune raison ne se risque à nous expliquer. Il y a, en marche, une dynamique d'une puissance déstructurante épouvantable, hors de notre portée et de notre compréhension, qui réserve à notre civilisation maudite un sort bien peu enviable. Qu'importe si ceux qui figurent dans cette immense tragédie-bouffe soient de si petit format ; d'ailleurs, c'est ce qui passe le mieux inaperçu».

Et ainsi, ceux qui ont choisi le diable à cause de ses bacchanales endiablées s'interrogent-ils : avons-nous fait le bon choix ? C'est-à-dire, le «bon choix» du méchant habité par le mal ?

source : Dedefensa via Strategika

https://reseauinternational.net/le-tsar-se-rebiffe/
#8
Histoire / Stratégies de gouvernance brit...
Last post by JacquesL - 15 Mai 2024, 01:09:36 PM
Stratégies de gouvernance britanniques : sectes religieuses



par Leonid Savin

La Grande-Bretagne a une longue histoire de création de réseaux d'agents secrets, de subversion d'autres pays et de création de mouvements par procuration. La religion y joue un rôle non négligeable, car Londres doit tenir compte de l'identité religieuse des communautés et des peuples où elle mène ses opérations d'influence.

En Angleterre même, il existe de nombreuses sectes qui interprètent la Bible et les enseignements chrétiens à leur manière. C'est ainsi que sont apparus les Seekers (chercheurs), les Diggers (creuseurs), les Ranters (bavards), les Quakers (trembleurs), les Brownistes (d'après le nom du fondateur Robert Browne) qui se sont transformés en Indépendants, et d'autres encore. Certaines de ces sectes n'ont pas duré longtemps, d'autres se sont répandues sur le continent et aux États-Unis, donnant naissance à des courants encore plus étranges. Souvent en Angleterre même, elles ont provoqué des troubles sociaux, et, de même, plus tard, dans d'autres pays.

À cela s'ajoutent toutes sortes de sociétés secrètes et de fraternités, qui regroupent des représentants de l'aristocratie et de la bourgeoisie locales. Mais c'est une chose quand tout ce mélange ardent bout dans son propre jus, et c'en est une autre quand des idées similaires se répandent dans d'autres pays et d'autres cultures. Comme le montre l'histoire, la Grande-Bretagne a été directement impliquée dans la projection de ces concepts dans l'environnement extérieur, généralement avec des intérêts géopolitiques particuliers. Prenons les exemples les plus marquants et les plus connus.

L'empreinte britannique en Palestine

Au XVIe siècle est né en Grande-Bretagne l'israélisme britannique (ou l'anglo-israélisme), un ensemble de croyances pseudo-historiques et quasi religieuses selon lesquelles les Britanniques ne sont autres que les héritiers des dix tribus perdues de l'ancien Israël. Le roi Jacques VI de la dynastie des Stuart croyait lui-même qu'il était le roi d'Israël. L'avocat et député anglais John Sadler, qui était également le secrétaire privé d'Oliver Cromwell, avait des opinions similaires, bien qu'il les ait combinées avec les idées du millénarisme1. En 1649, il publie «The Rights of the Kingdom», où il justifie la généalogie israélite des Britanniques.2
Des théories similaires ont continué à être développées aux XVIIIe et XIXe siècles, où ont été introduits des éléments d'archéologie, de linguistique et divers courants occultes en vogue à l'époque (pyramides, numérologie liée à la Kabbale, etc.).

Il convient de noter que l'israélisme britannique a influencé la théorie raciale et a, en partie, servi de justification aux protestants des États-Unis pour l'idéologie de la «destinée manifeste» au XIXe siècle3. D'autre part, il a eu une influence significative sur les pentecôtistes et les mormons aux États-Unis dans la seconde moitié du XIXe siècle.4

En 1919, la Fédération mondiale britannico-israélienne a même été créée à Londres, et elle existe encore aujourd'hui. Il convient de rappeler que la Grande-Bretagne a été à l'origine de l'idée de créer un État-nation d'Israël – la déclaration Balfour (une lettre du ministre des Affaires étrangères Arthur Balfour à Lord Walter Rothschild) date de 1917, et plus tard, ce concept a été soutenu par la France, l'Italie et les États-Unis et a constitué la base du mandat britannique approuvé par la Société des Nations. C'est donc de la Grande-Bretagne que sont venues les impulsions qui ont finalement conduit au long conflit israélo-palestinien.

L'agitation dans la péninsule arabique

Le wahhabisme est né au milieu du XVIIIe siècle dans un village situé dans la région centrale de la péninsule arabique, le Nejd. Il porte le nom de son fondateur, Mohammad Ibn Abdul-Wahhab (1703-1792). Cependant, les Britanniques ont été directement impliqués dans l'émergence et l'épanouissement du wahhabisme à l'époque moderne.

Alors qu'il se trouvait à Bassorah, le jeune Ibn Abdul-Wahhab est tombé sous l'influence et le contrôle d'un espion britannique sous couverture, surnommé Hempher. Il fait partie des nombreux agents envoyés par Londres dans les pays musulmans pour déstabiliser l'Empire ottoman et créer des conflits entre les musulmans. Hempher, qui se fait passer pour un musulman, se fait aussi appeler «Mohammed» et noue une étroite amitié avec Ibn Abdul-Wahhab, lui offrant régulièrement de l'argent et des cadeaux. Il l'a convaincu que de nombreux musulmans devaient être tués parce qu'ils avaient violé les principes fondamentaux de l'islam en devenant des «hérétiques» et des «polythéistes». Lors de l'une des séances de lavage de cerveau, Hempher a déclaré avoir fait un rêve dans lequel le prophète Mahomet «embrassait» Ibn Abdul-Wahhab entre les deux yeux, lui disait qu'il était «le plus grand» et lui demandait de devenir son «adjoint» pour sauver l'islam des «hérésies» et des «superstitions». Croyant en sa vocation, Ibn Abdul-Wahhab commence à essayer de prêcher ces idées à Uyayn, mais il est expulsé. Il part alors prêcher dans d'autres villages et est rejoint par Hempher et d'autres espions britanniques infiltrés.5



Les agents britanniques parviennent à persuader le cheikh Diri, Mohammad al-Saud, de soutenir Abdul-Wahhab. En 1744, al-Saud unit ses forces à celles d'Ibn Abdul-Wahhab dans une alliance politique, religieuse et matrimoniale. Ensuite, une petite armée de Bédouins est créée, qui terrorise la péninsule arabique et fait des raids jusqu'à Damas et Kerbela (où ils profanent la tombe du martyr Hussein bin Ali). En 1818, l'armée égyptienne du calife Mahmoud II anéantit le clan wahhabite, mais ses partisans échafaudent des plans de vengeance et voient en la Grande-Bretagne un allié.

Au début du XXe siècle, l'Empire ottoman s'effondre et les Britanniques soutiennent le nouvel imam wahhabite Abdulaziz. Le clan régnant des Sharif, descendants directs du prophète Mahomet, est alors expulsé du Hedjaz et des expéditions punitives sont menées à La Mecque et à Médine. La guerre civile dans la péninsule arabique, qui a fait rage pendant trente ans, a coûté la vie à plus de 400 000 Arabes.

Expériences en Inde

Une autre secte a été fondée à Qadian (Pendjab), dans l'Inde occupée par les Britanniques, en 1889, par Mirza Ghulam Ahmad, qui prétendait être le Mahdi (personnage attendu par certains musulmans à la fin du monde), un messie chrétien, une incarnation du dieu hindou Krishna et le second avènement (buruz) de Mahomet. La doctrine de cette secte est assez éclectique : par exemple, les adeptes sont amenés à croire que le Christ s'est rendu en Inde, où il a vécu jusqu'à 120 ans.

Aucune information officielle n'indique que les Britanniques auraient été à l'origine de la création de cette communauté. Cependant, c'est tout à fait possible, étant donné leur modus operandi depuis le début de la conquête du sous-continent indien, lorsqu'ils ont monté les dirigeants locaux les uns contre les autres et soutenu ceux qu'ils considéraient comme des exécutants fiables de leurs desseins, quelles que soient leurs opinions religieuses6. Dans cette optique, les Britanniques sont au moins indirectement impliqués dans l'émergence de l'Ahmadiyya. Fait révélateur, la communauté musulmane Ahmadiyya s'est établie en Grande-Bretagne dès 1913 et a construit sa propre mosquée en 1926.7

Au Pakistan, leurs activités sont interdites car ils ne sont pas officiellement considérés comme des musulmans en raison de leurs enseignements étranges.

Dans l'ensemble, il convient de rappeler que la présence britannique a joué un rôle négatif dans le destin futur des peuples de l'Hindoustan. Elle a conduit à la partition en 1947 entre l'Inde et le Pakistan selon des critères religieux, avec tous les conflits qui en ont découlé, y compris le différend actuel sur le Cachemire.

Incitation à l'hostilité entre musulmans

Le mouvement sectaire le plus récent associé à Londres est le «chiisme britannique», dirigé par les chefs religieux Mujtaba Shirazi et Yasir al-Habbib (photos ci-dessous). Apparemment, ce mouvement a été créé pour discréditer le chiisme en tant que tel – avec un regard sur l'Iran, le Liban et l'Irak, puisque ce sont les pays où vivent la plupart des adeptes du chiisme et où se trouvent de nombreux sanctuaires.






Les «chiites» britanniques considèrent les non-chiites comme des «idolâtres» et insultent régulièrement divers prédicateurs musulmans. Shirazi a même émis une fatwa selon laquelle les sunnites devaient être tués.
Selon le guide suprême iranien, l'imam Ali Khamenei, «des individus comme Shirazi et al-Habbib sont à la disposition de l'agence de renseignement britannique MI6 et sont utilisés pour fomenter des guerres sectaires». En janvier 2015, le gouvernement iranien a fermé les bureaux de dix-sept «chaînes de télévision chiites» diffusant par satellite au motif qu'elles incitaient à la discorde entre musulmans sunnites et chiites. En outre, le 4 juin 2016, l'Iran a de nouveau prêché sur la nécessité de combattre le chiisme britannique».8

Bien entendu, les États-Unis utilisent également des techniques de gouvernance religieuse à des fins politiques. Outre les indices de liberté religieuse qui identifient les pays «autoritaires», le Conseil œcuménique des Églises a également un programme politique clair, et le lobby protestant influence les décisions du Congrès, du département d'État et de la Maison-Blanche. La scission de l'Église en Ukraine et la création d'un organisme appelé PCU avec l'aide du patriarche Bartholomée, qui est directement lié à des agents américains, est une autre confirmation des pratiques anglo-saxonnes du principe assez ancien de «diviser pour mieux régner».

source : Geopolitika vie Euro-Synergies

https://reseauinternational.net/strategies-de-gouvernance-britanniques-sectes-religieuses/
#9
Histoire / Les Américains, en 1944, ne so...
Last post by JacquesL - 15 Mai 2024, 10:18:08 AM
Les Américains, en 1944, ne sont pas venus pour libérer les Français



par Marc Rousset

«Si nous voyons que l'Allemagne est en train de gagner, nous devons aider la Russie. Si nous voyons la Russie en train de gagner, nous devons aider l'Allemagne. Dans les deux cas, nous devons les laisser se tuer le plus possible».

Déclaration de Harry Truman, vice-président de Roosevelt, au New York Times, en 1941, après le déclenchement de l'Opération Barbarossa en Russie par l'Allemagne


Les États-Unis ont fait la guerre à l'Allemagne pour se débarrasser de deux rivaux menaçants (l'Allemagne et l'URSS) et non pas pour défendre la liberté des Européens

Les naïfs croient et les médias répètent continuellement que les États-Unis sont venus libérer les Européens le 6 juin 1944, de la même façon que Lafayette avait défendu l'indépendance des États-Unis à la fin du XVIIIe siècle. Tout cela est aussi faux que la propagande médiatique américaine du plan Marshall qui a été élaboré, selon les dires mêmes de mon professeur à Harvard, le professeur Lodge, non pas pour aider généreusement les Européens dans leurs efforts de reconstruction, mais tout simplement pour éviter que l'Europe devienne communiste et soviétique. George Marshall raisonnait moins en économiste et bon samaritain, qu'en diplomate et chef de guerre, soucieux avant tout de contenir l'Union soviétique.

«Nous ne sommes pas venus en Europe pour sauver les Français. Nous sommes venus parce que nous, les Américains, nous étions menacés par une puissance hostile, agressive et très dangereuse...».

C'est d'un opuscule que l'armée américaine distribua à ses soldats à la Libération que Philippe de Gaulle tire cette citation, publiée dans son livre «De Gaulle, mon père». Mon père le répétera, ajoute-t-il :

«Les Américains qui sont morts en libérant la France sont morts pour les États-Unis d'Amérique et pour personne d'autre. De même que tous les Français qui sont morts sur un champ de bataille, y compris pour l'indépendance des États-Unis d'Amérique, sont morts pour la France et le roi qui la personnifiait».

Le mythe de Lafayette, combattant désintéressé pour la liberté, et son discours au Congrès en 1824, c'est du folklore lyrique pour politiciens démagogues, oublieux des vérités historiques, de la géopolitique et de la «Real Politik». La France de Louis XVI a aidé les États-Unis dans leur guerre d'indépendance, non pas pour défendre leur liberté, mais par souci politique de revanche du calamiteux traité de Paris par lequel la France perdait en 1763 toutes ses colonies en Amérique et aux Indes. Le seul but recherché était donc de contrer et diminuer la puissance britannique.

Selon le politologue américain George Friedman, c'est la seule relation entre l'Allemagne et la Russie qui était au centre des deux grands conflits mondiaux, qui a motivé l'entrée en guerre des États-Unis : «Unis ces deux pays représentent la seule force qui pourrait nous menacer. Nous devons nous assurer que ça n'arrive pas».

Avec le temps, même les Allemands deviennent de moins en moins dupes et se demandent pourquoi ils devraient remercier les États-Unis d'avoir concouru à leur défaite ; tout au plus, peuvent-ils les remercier pour ne pas être devenus communistes. Selon le cinéaste Alain Godard «l'Allemagne a été le pays le plus proche des États-Unis. C'était leur concurrent dans beaucoup d'industries. Il fallait qu'ils la réduisent à leur merci».


Refus du général de Gaulle de se rendre au vingtième anniversaire du débarquement des Américains en Normandie, le 6 juin 1964

«Allons, allons Peyrefitte ! Il faut avoir plus de mémoire que ça ! Il faut commémorer la France, et non les Anglo-Saxons !»

«Vous croyez que les Américains et les Anglais ont débarqué en Normandie pour nous faire plaisir. (...) Ils ne se souciaient pas plus de libérer la France que les Russes de libérer la Pologne !»

«La France a été traitée comme un paillasson ! (...) Le débarquement du 6 juin, ç'a été l'affaire des Anglo-Saxons, d'où la France a été exclue. Ils étaient bien décidés à s'installer en France comme en territoire ennemi !»

«Et vous voudriez que j'aille commémorer ce débarquement qui était le prélude à une seconde occupation du pays ? Non, non, ne comptez pas sur moi !»


Franklin Delano Roosevelt : sa haine inimaginable envers la France, le général de Gaulle et son désir de diviser la France en trois !

«Ce n'est pas à Hitler que Roosevelt fait la guerre, c'est à moi». Cette boutade fut souvent entendue à Londres et à Alger dans la bouche de De Gaulle.

Extraits d'une conversation, le 20 novembre 1942, entre André Philip, envoyé par de Gaulle à Washington, et le président Roosevelt :

«Roosevelt – Quand nous entrerons en France, nous userons du droit de l'occupant... Les Américains resteront en France jusqu'à ce que des élections libres y soient organisées.

Philip – Si les Américains viennent pour occuper le pays, leur occupation ne sera pas davantage tolérée que l'occupation allemande.

Roosevelt – Je parlerai au peuple français à la radio et il fera ce que je voudrai».

Vers un démembrement de la France : «Pis, de Gaulle apprend à peu près au même moment par des indiscrétions britanniques et luxembourgeoises que Roosevelt envisage, en sus de tout cela, un redécoupage de l'Europe, dont la France serait la première victime, puisqu'elle perdrait non seulement l'Alsace et la Lorraine, rattachées à une nouvelle entité rhénane composée du royaume néerlandais (dont la famille de Roosevelt est originaire), du Luxembourg (qu'il agrandirait aux dépens de l'Allemagne), mais aussi, pourquoi pas, la rive gauche du Rhône, offerte à l'Italie pour la récompenser d'avoir changé de camp».

Quant au président tchèque Edvard Benes, de retour de Washington, il confie à René Massigli, commissaire aux Affaires étrangères du CFLN : «J'étais parti en croyant Roosevelt antigaulliste. Il était antifrançais». La vérité historique oblige de reconnaître cependant que Roosevelt était minoritaire dans son attitude démoniaque antifrançaise. Les Anglais, Churchill, Eisenhower, Patton (marié à une Française), Mac-Arthur et surtout la presse américaine étaient certes très patriotes, très réservés, égoïstes et souvent très sectaires, mais pas toujours hostiles à la France et à de Gaulle.


Le projet AMGOT de Roosevelt en 1944 : réoccuper et administrer militairement la France, pas la libérer

L'AMGOT signifie régime d'occupation : «Allied Military Government of Occupied Territories». Roosevelt souhaitait administrer militairement la France, tout comme l'Allemagne, l'Italie et le Japon, quand ces pays vaincus virent arriver l'armée américaine d'occupation sur leur sol national. Le commandant en chef des forces alliées devait avoir «tous les droits de l'occupation militaire» et cela supposait «qu'il n'y avait pas de gouvernement souverain en France».

Dans un entretien avec le magazine Marianne, Éric Branca résume ainsi les nombreuses pages consacrées à l'AMGOT de son ouvrage : «Dès la fin 1942, des écoles avaient été créées en Grande-Bretagne pour former le personnel civil de ce gouvernement militaire allié. On est allé jusqu'à imprimer une monnaie de singe, le «billet drapeau», dont le pouvoir d'achat aurait été encore plus défavorable que celui concédé au franc par les Allemands, vis-à-vis du Mark, entre 1940 et 1944. De Gaulle fera échouer cette manœuvre in extremis grâce à la Résistance et aux commissaires de la République choisis par Alexandre Parodi et Michel Debré, lesquels prendront la place des préfets de Vichy, avant que ne déboulent les administrateurs de l'AMGOT et leurs fourgons de billets dont l'encre était à peine sèche».


Roosevelt préférait Pétain, Darlan, Giraud et Laval à de Gaulle

Le choix de Roosevelt fut de soutenir Pétain jusqu'en 1942, puis successivement Darlan, Giraud et Laval, en s'opposant à de Gaulle. L'amiral Darlan assassiné par la Résistance, le 24 décembre 1942 à Alger, c'est le général Giraud, autre fidèle du maréchal Pétain que les Américains placèrent en orbite pour tenter d'éliminer de Gaulle. La tentative ayant échoué, Roosevelt ne désespérait pas encore, pendant l'été 1944, de faire de Laval, un homme de transition soumis à l'Amérique victorieuse, dans l'attente de la mise en place par ses soins d'un nouveau régime avec davantage de libertés publiques.

source : Riposte Laïque

https://reseauinternational.net/les-americains-en-1944-ne-sont-pas-venus-pour-liberer-les-francais/
#10
Politique française / Où va s’arrêter la destruction...
Last post by JacquesL - 15 Mai 2024, 10:00:27 AM
Où va s'arrêter la destruction de notre économie et de ses atouts ?



Une récente enquête du Canard Enchaîné révèle les coulisses d'une possible offensive contre la France de notre excellent allié états-unien visant à briser l'alliance stratégique entre Framatome, entreprise française, et Rosatom, géant russe du nucléaire civil. Un potentiel changement de fournisseur redéfinirait les frontières de la souveraineté nucléaire européenne dans cette guerre économique déclarée par les États-Unis, au profit de l'américain Westinghouse.

Après la vente à la découpe aux USA de nos fleurons industriels, où va s'arrêter la destruction de notre économie  et de ses atouts, toujours au profit des néocons US et de leur finance apatride ?

Dominique Delawarde
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Les États-Unis attaquent la coopération nucléaire Framatome-Rosatom

par Thomas Dereux

Potentielle offensive américaine contre l'alliance franco-russe 

Le 27 mars dernier, Le Canard Enchaîné (n°5394) a fait paraître un article révélant une potentielle offensive américaine contre l'alliance franco-russe dans le nucléaire civil. En effet, en 2021, l'entreprise française Framatome et le groupe russe Rosatom ont signé un «accord stratégique de coopération à long terme, visant à consolider les efforts des deux entreprises pour développer des technologies de fabrication de combustible et de systèmes de contrôle-commande».
L'ambassade de France aux États-Unis aurait été interrogée sur les liens existant entre Paris et le champion russe du nucléaire civil. Cette demande apparaît dans le contexte d'un projet de loi adopté en décembre dernier par la Chambre des représentants, interdisant les importations d'uranium en provenance de Russie. Les États-Unis, également en partie tributaires de l'uranium russe, chercheraient à s'affranchir de la dépendance russe. Le camp Républicains, qui sera peut-être au pouvoir à l'issue des prochaines élections, souhaite également «affranchir les pays occidentaux de tout lien avec la Russie dans le nucléaire civil».

Le JDD révèle que Katherine Earle, précédemment chargée de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, aurait soulevé des préoccupations concernant une possible dépendance de l'industrie nucléaire française à l'égard du savoir-faire russe, notamment en ce qui concerne le volet du cycle du combustible.

Une menace crédible des États-Unis

Le Canard Enchaîné liste quelques exemples des potentielles répercussions américaines, dans le cas où le groupe français refuserait de mettre un terme à sa collaboration avec le géant russe du nucléaire. D'après le journal, des façons de sanctionner Framatome en cas de non-soumission à cette nouvelle législation américaine serait de l'empêcher d'encaisser l'argent versé par Rosatom dans le cadre de leur partenariat, de priver le groupe du personnel américain, ou de s'en prendre à la filiale américaine du groupe, Framatome Inc.

Ce ne serait pas la première fois que l'Oncle Sam sanctionnerait une entreprise française pour contournement de sanctions américaines. En effet, la situation actuelle fait écho à celle de la banque BNP Paribas. En 2015, la banque française est contrainte de verser une amende de 8.9 milliards de dollars pour avoir traité avec des pays sous sanction américaine tels que Cuba, l'Iran et le Soudan entre 2004 et 2012.

Le produit de la collaboration Framatome-Rosatom 

Dans le contexte de la guerre en Ukraine, les États européens restent encore très dépendants des approvisionnements russes pour les centrales nucléaires du continent. En effet, 19 réacteurs de conception russe sont encore en fonctionnement en Europe. L'alimentation de ces centrales se fait via un combustible, qui prend la forme de cylindres appelés pastilles. Pour les modèles russes dits «VVER», présents en Slovaquie, en Bulgarie, en Finlande, en République tchèque et en Hongrie, seul Rosatom maîtrise pleinement cette ultime étape de production des crayons de combustibles. Néanmoins, le conflit ukrainien pousse les gouvernements européens à s'affranchir de cette dépendance en encourageant l'émergence de nouveaux acteurs (pour les réacteurs VVER 440 et VVER 1000).

Lionel Gaiffe, Vice-Président de la Business unit combustible chez Framatomea récemment confié au journal Le Point que «cette situation de dépendance à la Russie préoccupe de nombreux pays depuis des années». Ainsi, après le rapprochement avec Rosatom en 2021, Framatome annonce que des combustibles pour VVER seront conçus à l'usine de Lingen, en Allemagne, sous licence russe. En parallèle, l'entreprise se lance dans le développement d'une solution indépendante basée sur un nouveau design. En effet, l'élaboration d'une nouvelle architecture de combustible propre à Framatome viendrait proposer une troisième voie d'approvisionnement, et permettrait ainsi d'éviter de passer d'une dépendance russe à un monopole américain. À court terme, l'exploitation de la licence permettrait donc de diluer la prééminence russe, en attendant le développement d'une solution européenne. Cependant, le combustible produit devra passer un processus d'autorisation conséquent, qui ne devrait pas permettre à l'entreprise de livrer ses clients avant 2030.

L'américain Westinghouse en pole position 

Plus pragmatique, l'américain Westinghouse se penche sur le sujet de la production de combustible pour les centrales VVER plus tôt. Après l'invasion de la Crimée en 2014, l'entreprise s'intéresse au sujet et produit en 2023 ses premiers combustibles susceptibles d'alimenter les réacteurs de conception russe. D'après Teva Meyer, spécialiste en géopolitique du nucléaire civil, les Américains ne partaient pas de zéro. En effet, après l'éclatement de l'URSS, Westinghouse avait pensé un plan de production capable d'alimenter les centrales VVER, mais faute de contrats de longues durées avec les anciens pays soviétiques, l'entreprise avait fini par faire marche arrière. Ainsi, en 2016, la firme américaine a pu réagir rapidement, et a agrandi son usine suédoise en vue de produire ce type de combustible. Westinghouse a déjà pris beaucoup d'avance dans le «match» face à Framatome. En effet, après ses premières livraisons à l'Ukraine, l'entreprise signe en 2022 des accords d'approvisionnement avec la République tchèque et la Bulgarie. De plus, les premières livraisons de Framatome ne devant pas intervenir avant 2030, Westinghouse dispose d'un boulevard pour signer de nouveaux accords.


Westinghouse, un pied en Europe 

En plus de son usine suédoise, Westinghouse renforce sa présence en Europe en passant des alliances avec des constructeurs européens tel que l'espagnol EnusaL'entreprise ibérique s'était auparavant lancée dans la production de combustible pour réacteur VVER 440, mais faute de commandes suffisantes, elle s'était retirée du marché. C'est début 2023, que Enusa et la firme américaine décident de partager leur expertise dans le domaine, encadré par la signature d'un accord de collaboration visant à proposer une alternative au carburant russe. Les deux sociétés s'engagent donc à produire ce combustible dans les usines de Juzbado (Salamanque) et de Västerås, en Suède. La collaboration entre ces deux entités a également permis à Westinghouse d'obtenir en 2015 2 millions d'euros de la part d'Euratom (organisme public européen chargé de la coordination les programmes de recherche dans le nucléaire civil), pour piloter le projet HORIZON 2020 d'approvisionnement européen en combustible nucléaire sûr (ESSANUF). La solution européenne semble donc avoir été choisie, au détriment de Framatome, et serait en partie pilotée par un acteur américain.


Tensions dans l'usine allemande 

De vives manifestations ont récemment eu lieu en Allemagne, où se situe l'usine de Lingen supposée produire le combustible nucléaire de la collaboration franco-russe. Les populations locales semblent farouchement opposées au maintien de cette usine de production, après que le pays ait fait le choix de sortir du nucléaire, comme en témoigne la fermeture de son dernier réacteur en 2023. Les opposants au projet évoquent également des risques de sabotage et d'espionnage de la part des russes. Toujours selon Lionel Gaiffre, les allégations seraient infondées puisqu'il assure que l'usine continuera de fonctionner uniquement avec du personnel issu de Framatome. Le ministère fédéral allemand de l'environnement doit faire connaître sa décision sur le maintien du site à la mi-mai. L'annonce d'une fermeture du site serait un coup dur pour le partenariat Framatome-Rosatom, et viendrait retarder le développement d'une solution européenne de production de combustible pour les réacteurs VVER, laissant Westinghouse comme seule alternative non-russe.

Ainsi, le risque de voir le partenariat entre Framatome et Rosatom voler en éclats semble réel, et laisserait Westinghouse comme seule alternative à la solution russe. Une solution russe qui ne sera peut-être bientôt plus envisageable si on se réfère à la volonté d'une partie de la classe politique américaine d'affranchir les Occidentaux (ce qui inclut les Européens) de tout lien avec l'industrie nucléaire russe. Le risque pour les Européens serait donc de passer d'un monopole russe à un monopole américain dans la production de combustible pour les réacteurs VVER.

source : Portail de l'IE

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