Notre mission est de former les citoyens de référence de l'avenir, les aider à coévoluer et créer.
CiterJe ferai simplement une remarque au passage, c'est que la décision a été prise à Bruxelles après des dialogue qui n'étaient pas toujours très faciles ; il se trouve qu'à cette époque-là l'industrie automobile n'avait pas forcément le vent en poupe et je dirais que nous avons à l'époque été un peu soumis à une forme de déni autour des capacités d'innovation — je l'avais vécu comme d'autres dans le monde automobile avec beaucoup de souffrance mais c'est comme ça — et je voudrais simplement faire remarquer que la décision a été prise avec un niveau d'analyse d'impact proche de pas grand-chose. J'espère ne choquer personne en vous disant que l'analyse d'impact n'a pas été faite — j'en veux pour preuve qu'une fois la décision prise, tout le monde a découvert ou a fait mine de découvrir que nous avions un énorme sujet autour de la question des ressources nécessaires pour alimenter les usines de batterie que nous sommes en train de mettre en place en France et nos concurrents de la même manière considérant que de fait l'Europe était dépourvue d'accès significatif aux mines dans le monde qui produisent les métaux nécessaires à la fabrication des batteries. J'ai cité le lithium, le nickel, le manganèse, le cobalt, je parle des terres rares, ne serait-ce que le cuivre aussi [qui] est un sujet majeur comme vous le savez, et même à court terme. Donc cette découverte, liée à un certain nombre de rapports qui sont sortis après coup et qui ont été très bien faits évidemment ont tout simplement entraîné le fait que l'industrie automobile se retrouvait devant des défis majeurs qui n'avaient pas été anticipés. Je ne vais pas faire trop long sur ce sujet mais chacun sait et on ne va quand même pas le reprocher à la Chine que depuis 25 ans la Chine avait mis en place une stratégie extraordinairement directive en la matière mettant la main sur une quantité significative d'exploitation minière dans le monde, en Afrique et ailleurs. La Chine domine aujourd'hui entre 60 et 70 % de l'accès aux mines nécessaires aux métaux pour la production d'énergie électrique, et peut-être un pas plus loin elle domine entre 70 et 75 % — selon les métaux — l'industrie de la transformation de ces métaux qui, je vous le rappelle, est une industrie extrêmement lourde qui nécessite des investissements majeurs parce que le métal, une fois extrait de la mine, doit être raffiné en plusieurs étapes pour être capable ensuite d'être intégré dans des cellules de batterie ; faire une cathode et faire une anode nécessite évidemment des métaux — je n'ai pas évoqué le graphite, j'aurais pu le faire puisque il est absolument essentiel pour fabriquer une anode — et donc ce constat-là, soyons clair, il faut regarder les choses en face, c'est pour ça que je crois que la lucidité est la première des vertus, au fond est apparue après la décision et non pas avant. L'autre sujet qui est apparu effectivement dans la foulée, c'est que les demandes que vont nécessiter l'électrification de la mobilité en Europe mais pas seulement parce qu'il s'agit là aussi de la décarbonation de l'ensemble de l'industrie qui est en train d'électrifier une immense partie des processus de production — et donc là je sors un instant de l'automobile mais cette demande d'énergie, notamment d'énergie électrique, est considérable et les chiffres aujourd'hui que nous avons devant nous, y compris ceux que le gouvernement français nous présente dans le cadre de la stratégie de décarbonation sont des chiffres qui aujourd'hui impressionnent par l'ampleur des besoins nécessaires et que donc nous nous retrouvons, tant en termes de capacité électrique disponible que de son prix qui est une incertitude aujourd'hui devant un deuxième grand défi.
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CiterL'économie de l'Extrême-Orient est de plus en plus centrée autour de la Chine et dominée par elle. Les Chinois de Hong Kong, de Taiwan et de Singapour ont fourni la plus grande partie des capitaux qui ont permis la croissance sur le continent dans les années quatre-vingt-dix. Au début des années quatre-vingt-dix, les Chinois représentaient aux Philippines 1% de la population mais contrôlaient 35 % du chiffre d'affaires des entreprises locales. En Indonésie, au milieu des années quatre-vingt, les Chinois représentaient 2 à 3 % de la population, mais possédaient environ 70 % des capitaux privés locaux. Dix-sept des vingt-cinq plus grandes entre- prises étaient contrôlées par des Chinois, et un conglomérat chinois contribuait à lui seul pour 5 % au PNB. Au début des années quatre-vingt-dix, les Chinois constituaient 10 % de la population de Thaïlande, mais possédaient neuf des dix plus grands groupes et contribuaient pour 50 % au PNB. Les Chinois représentent un tiers de la population de Malaisie, mais dominent presque totalement l'économie. Hors du Japon et de la Corée, l'économie de l'Extrême-Orient est fondamentalement une économie chinoise5.
CiterNous sommes d'ethnie chinoise. [...] Nous partageons certaines caractéristiques en vertu de notre culture et de nos ancêtres communs. [...] Les gens éprouvent une empathie naturelle pour ceux qui partagent leurs attributs physiques. Cette conscience de l'existence d'une proximité est renforcée quand ils ont une base linguistique et culturelle commune. Cela facilite la confiance et les relations, qui sont le fondement de tous les rapports d'affaires6.
CiterLa structure de la loyauté politique entre Arabes et entre musulmans a en général été l'opposé de celle qui prévaut dans l'Occident moderne. Pour ce dernier, l'État-nation est le parangon de la loyauté politique. Des loyautés plus restreintes lui sont subordonnées et sont subsumées dans la loyauté vis-à-vis de l'État-nation. Les groupes qui transcendent les États-nations — communautés linguistiques ou religieuses, ou civilisations — requièrent une loyauté et un engagement moins intenses. Le long du continuum qui va des entités les plus étroites aux plus larges, les loyautés occidentales atteignent ainsi un sommet au milieu, la courbe d'intensité de la loyauté formant en quelque sorte un U renversé. Dans le monde islamique, la structure de la loyauté a été presque l'inverse. L'islam connaît un creux au milieu de la hiérarchie de ses loyautés.
Les "deux structures fondamentales, originales et durables", comme le notait Ira Lapidus, étaient la famille, le clan et la tribu d'une part, et "les unités formées par la culture, la religion et l'empire à plus grande échelle" de l'autre7.
CiterLa guerre de Cent Ans est plus qu'une guerre, c'est une mutation de civilisation, qui marque le passage de la chrétienté féodale à l'Europe des nations, à travers la prise de conscience de l'identité nationale de la France et de l'Angleterre16.
Citersi nous ordonnons en série chronolo�gique les guerres qui ont déchiré notre monde occidental pendant près d'un millénaire, il nous apparaît de façon saisissante que de l'une à l'autre le coefficient de participation de la société au conflit a été constamment croissant, et que notre Guerre Totale n'est que l'aboutisse�ment d'une progres�sion incessante vers ce terme logique, d'un progrès ininterrompu de la guerre17.
CiterLa disparition du foyer culturel centre-européen fut certainement un des plus grands événements du siècle pour toute la civilisation occidentale. [...] comment est-il possible qu'il soit resté inaperçu et innommé ? / Ma réponse est simple : l'Europe n'a pas remarqué la dispa�rition de son grand foyer culturel, parce que l'Europe ne ressent plus son unité comme unité culturelle18.