L'école de l'absurde selon Julien Esquié :
CiterPARADOXE.
Comme vous le savez, pour entendre, à longueur de stage, ou de déclaration experte, les mêmes conneries que moi, il s'agirait, maintenant, de « donner du sens » à l'étude. Et si les collégiens nous emmerdent, c'est, dit-on, parce qu'ils ne voient pas le sens de ce que nous leur proposons.
J'ai très envie de renverser la théorie.
S'ils nous emmerdent - et ils nous emmerdent de plus en plus (1) - c'est parce qu'ils ont le sentiment que NOUS, professeurs (et non enseignants, puisque, malheureusement, nous n'enseignons plus), ne parvenons plus à voir le sens de notre pseudo-enseignement, de nos simili-cours. Un sentiment d'absurdité s'est installé dans le métier. On essaie encore de mimer des cours, mais on a, bien souvent, l'impression que ce n'est qu'un simulacre. Et cela se voit, cela se sent.
A mon huble avis, la conscience du phénomène est extrêmement anxiogène pour nos élèves.
Bien sûr, tout ce qu'on nous dit de tenter pour « donner du sens » (les collégiens s'en balancent, du sens, ils veulent des adultes, et cela n'existe quasiment plus) a pour conséquence de NOUS en priver.
JE
NOTE :
(1) Maintenant que j'ai vent de ce qui se passe ailleurs, je constate que le mal est bien installé.