Pratiquer les vertus citoyennes

France 2 nous a donné lundi soir 21 et mardi soir 22 janvier, la reconstitution possible de l'enlèvement et du meurtre de Mehdi Ben Barka, fin octobre 1965.

Le rôle d'Oufkir nous était bien connu par les récits des truands présents dans la villa de Boucheseiche. J'avais vingt et un ans à l'époque, et allais voter bientôt pour la première fois, aux présidentielles de décembre 1965. Les rôles de Figon et Lopez m'étaient obscurs. Je savais seulement que Figon avait été abattu juste avant son arrestation (tout comme Alexandre Stavisky, en somme).

J'ignorais totalement comment Ben Barka avait été attiré dans ce piège, comment on l'avait amené à se départir de toute prudence : le rêve de le faire rencontrer secrètement le roi, prétendument venu incognito à Paris.
Si cette reconstitution est exacte, elle signifie que Ben Barka a été piégé et tué aussi par son illusion patriotique, qu'il désirait s'aveugler sur la dérive de plus en plus criminelle de son roi et de ses anciens amis, corrompus par le pouvoir policier.

Ne me demandez pas ce qu'il aurait dû faire, cela dépasse mes compétences. Nous venons seulement d'apprendre ce qu'il n'aurait pas dû faire.