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Ces militaires américains engagés dans des guerres coloniales impossibles.

Démarré par JacquesL, 16 Mai 2009, 12:07:46 AM

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JacquesL

Il m'a fallu énormément d'années pour prendre la mesure du désarroi de nos officiers engagés dans des guerres coloniales où la France n'aurait jamais dû les engager, méprisés et bafoués par un Charles de Gaulle impatient de se sortir du guêpier algérien pour jouer enfin dans la cour des grands en Europe, aux normes OTAN sans être sous le commandement de l'OTAN, pouvoir stopper une tentative militaire soviétique en Europe centrale.
Il m'en avait fallu...
J'avais lu les lignes rageuses de Bertrand de Castelbajac qui courut la Transat sous pavillon panaméen, par rage de "devoir amener ses couleurs nationales quand il faut les défendre". Mais pas pu le comprendre à cette époque.

Finalement, seul le récit par Didier Anzieu fit toute la clarté, dans Le Groupe et l'inconscient.
Didier Anzieu a détaillé en termes dramatiques le désarroi d'un groupe d'officiers, tous anciens factieux du Putsch des
généraux, en stage sous sa direction. Certains étaient tellement persuadés être là sous la surveillance d'espions travaillant pour le contre-espionnage gaulliste, qu'ils organisaient l'assassinat de tous ces psychologues dirigés par Anzieu. Deux d'entre eux étaient partis à Paris enquêter sur l'identité et les antécédents de ces intellectuels, si insolites et suspects à leurs yeux. Ce ne fut que le dernier jour, qu'Anzieu parvint à les toucher et les rassurer suffisamment, pour qu'ils exprimassent en direct leur désarroi d'officiers, et leur anxiété devant le restant de leur carrière. Tous finalement choisirent l'unité de l'armée, dans laquelle ils restèrent.
Lien.

Un résumé d'interview de militaires américains, paru ce jour dans Le Monde, met en évidence le désarroi au long cours des militaires américains engagés en Afghanistan dans une guerre coloniale empêtrée de contradictions.
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3216,50-1193461,0.html

CiterLes soldats américains frustrés par les tactiques de la contre-insurrection
LE MONDE | 15.05.09 | 15h53  •  Mis à jour le 15.05.09 | 17h08
Sharana, Khvoshamand, Wazi Kwah (province de Paktika), envoyé spécial

ls sont venus "se venger du 11-Septembre", "combattre les talibans" et, ajoutent des officiers, "aider l'Afghanistan". A la fois "exterminer ces putains de terroristes", comme dit le sergent Boutot, et "amener la paix aux Afghans", comme rêve le lieutenant Speaks. Une main dans un gant de fer, l'autre main dans un gant de velours.

Les soldats du 501e bataillon aéroporté sont déployés dans la province de Paktika, dans le sud-est afghan. Le bataillon a participé au "surge" (escalade) en Irak, sous les ordres du général David Petraeus, qui supervise dorénavant les deux guerres américaines. S'ils ont donc déjà été à l'école de la contre-insurrection, le concept que Petraeus et le Pentagone ont remis au goût du jour pour tenter de sortir l'Amérique des guêpiers irakien et afghan, ils ont aussi combattu âprement, tué des Irakiens par dizaines, perdu des camarades, vu la guerre de près.

A Paktika, les talibans sont partout, cachés dans les montagnes ou immergés au sein de la population. Les hommes du 501e, plongés en terrain hostile et confrontés à des cauchemars logistiques, ne savent pas très bien où le conflit va les mener.

Ces soldats sont avant tout des guerriers, qui regrettent que les talibans les affrontent rarement en combat direct. "En Irak, c'était la vraie guerre. A Fallouja, on les a écrasés. Ici, on voit rarement un taliban. Il faut patrouiller dans ces putains de villages, sourire à ces putains d'Afghans, tenter de se faire aimer, alors qu'ils rêvent de nous planter un couteau dans le dos", pense un soldat. "Cette guerre, on ne la gagnera jamais comme ça. Nous, on est là pour combattre les ennemis des Etats-Unis. Puisqu'on nous dit maintenant que les talibans et Al-Qaida sont au Pakistan, alors allons les affronter au Pakistan", renchérit son camarade. "Ouais, et avant de partir, peut-être qu'on devrait transformer l'Afghanistan en parking. Lâcher des bombes de quelques tonnes ! Ça les calmera", suggère un troisième homme. Autour du blindé positionné au sommet d'une colline, les soldats rigolent.

Autant dire que les théories de contre-insurrection, qui consistent à s'allier la population et à la séparer des insurgés, ne sont guère assimilées en dessous du grade de lieutenant. Caleb Goble, qui commande une unité souvent envoyée en première ligne, pense qu'"il faudra du temps avant que nos soldats comprennent que les tactiques ont changé". Lors des patrouilles dans les villages afghans, le lieutenant Goble répète patiemment ses ordres à ses hommes. Il comprend leurs frustrations, et leur enseigne peu à peu l'inverse de ce qu'ils ont appris en débarquant en Irak, lorsque l'époque était à l'usage de la force brutale et à la domination des populations.

Caleb Goble, qui "a toujours voulu être soldat", s'est engagé dans un régiment de Rangers peu après le 11 septembre 2001, avant de retourner étudier à l'académie militaire de West Point et de devenir officier parachutiste dans le 501e. Il croit en cette guerre, comme il a cru en l'engagement militaire en Irak. "Je crois que ces guerres contribuent à la sécurité de l'Amérique, et qu'un jour on portera au crédit du président Bush d'avoir fait ces choix difficiles, dit-il. Mais je crois aussi que ce n'est pas à nous de vaincre militairement les talibans. C'est aux Afghans de vaincre les talibans, avec notre aide. Et ça, ça peut prendre dix ou vingt ans."

Le lieutenant Jared Speaks est lui aussi acquis, comme presque tous les officiers du bataillon, à l'idée que les Etats-Unis doivent peu à peu s'effacer. Mais lui va plus loin, et critique les aventures militaires américaines. "J'étais en désaccord avec la politique de Bush, j'étais contre la guerre en Irak. Je ne crois pas que ce soit avec une armée ou en envahissant des pays qu'on capturera Ben Laden."

Speaks, l'un des rares soldats rencontrés qui dit "espérer n'avoir à tuer personne", assure croire "au principe de réciprocité : si tu veux le respect de quelqu'un, des Afghans, il faut les respecter."

Mormon du Missouri, libéral (de gauche) dans un milieu très conservateur, Jared Speaks s'est engagé par "devoir patriotique", par "respect pour les vétérans des guerres passées", et pour "veiller sur les soldats, souvent des types qui n'ont pas d'autre choix, dans l'Amérique d'aujourd'hui, que de s'engager dans l'armée s'ils veulent avoir un travail."

Speaks est aussi l'un des rares à dire qu'il a voté pour Barack Obama, qu'il trouve "rafraîchissant". La majorité des soldats soutiennent au contraire une droite américaine célébrée pour son militarisme. "Ne mentionne jamais le nom d'Obama devant moi ou je sors mon flingue !", dit un soldat. Un sergent exhibe une gourde "Obama 08" sur laquelle le président apparaît dessiné en singe.

Lorsqu'ils partent en opération, ces hommes sont soudés, unis dans leur combat pour "protéger l'Amérique", convaincus qu'il faut "gagner la guerre, dit un soldat, pour pouvoir rentrer au plus vite à la maison". Car si certains craignent que Barack Obama mette fin trop tôt aux guerres engagées, tous ne rêvent que du signal du départ, de l'avion du retour.

Rémy Ourdan
Article paru dans l'édition du 16.05.09

JacquesL

http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2012/02/07/un-officier-americain-accuse-le-pentagone-d-enjoliver-la-situation_1639679_3216.html
http://www.lemonde.fr/imprimer/article/2012/02/07/1639679.html
CiterL'armée américaine dresse un tableau peu réaliste des progrès effectués par la coalition internationale en Afghanistan et dissimule les carences du gouvernement afghan, a accusé un officier américain à l'issue d'un séjour d'un an dans le pays. Le lieutenant-colonel Daniel Davis a rompu les rangs avec la ligne officielle dans un article publié dans Armed Forces Journal, le journal des forces armées américaines, intitulé "Vérité, mensonges et Afghanistan : comment les chefs militaires nous ont déçus".

"Ce que j'ai vu ne ressemblait en rien à la situation favorable sur le terrain décrite dans les communications officielles des chefs militaires américains", dénonce-t-il. "J'ai au contraire constaté l'absence de succès à pratiquement tous les niveaux." Selon lui, les responsables locaux du gouvernement afghan ne remplissent pas leur mission auprès de la population et les forces afghanes rechignent à combattre l'insurrection, voire agissent en collusion avec les talibans. Ses commentaires et anecdotes se retrouvent fréquemment dans les frustrations exprimées par les soldats de la coalition vis-à-vis de l'armée et de la police afghane.

"Combien de personnes doivent encore mourir pour une mission qui n'est pas une réussite et qui est masquée par les communiqués optimistes", s'interroge-t-il. Le lieutenant-colonel Davis a fait part de son pessimisme à des membres du Congrès et rédigé une version classifiée de son article pour le Pentagone, selon le New York Times.

En rompant ainsi les rangs, l'officier s'attend à faire l'objet de représailles et à voir sa carrière compromise, selon le quotidien à qui il a confié qu'il allait "être atomisé". Interrogé par les journalistes, le porte-parole du Pentagone George Little ne s'est pas exprimé sur d'éventuelles sanctions, affirmant que le lieutenant-colonel Davis avait "manifestement le droit d'avoir son opinion". Les évaluations du Pentagone sur la situation en Afghanistan font l'objet d'une "analyse rigoureuse" fondée sur des sources multiples et ne s'appuient pas sur l'opinion d'un seul homme, a soutenu M. Little.