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Les pays de l'est seraient au bord de la banqueroute...

Démarré par JacquesL, 23 Février 2009, 02:42:24 PM

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JacquesL

J'ignore de qui est la traduction qui vient. En tout cas la source est connue, et d'excellente réputation :
http://www.telegraph.co.uk/finance/comment/ambroseevans_pritchard/4623525/Failure-to-save-East-Europe-will-lead-to-worldwide-meltdown.html

CiterEurope de l'Est : risque systémique, par Ambrose Evans-Pritchard
21 février 2009

La quasi totalité des emprunts des pays d'Europe de l'Est,
d'un montant équivalent à 1700 milliards de dollars, sont détenus par des
banques européennes. Lourdement endettés à court terme, ces pays devront
rembourser ou refinancer l'équivalent de 400 milliards de dollars cette
année. La défaillance de l'un d'entre eux aurait des conséquences
catastrophiques sur le système bancaire européen, avertit Evans-Pritchard.


par Ambrose Evans-Pritchard, The Telegraph, 15 février 2009

Si la classe politique mondiale ne la gère pas convenablement, la débâcle
Est-Européenne est assez forte pour abattre les systèmes bancaires
fragilisés des pays d'Europe occidentale et déclencher la deuxième phase
de notre catastrophe financière.

Le Ministre des Finances autrichien Josef Pröll a déployé des efforts
frénétiques la semaine dernière pour mettre en place un plan de sauvetage
de 150 milliards d'euros pour les pays de l'ex-bloc soviétique. Il a bien
fait. Les banques autrichiennes ont prêté 230 milliards d'euros dans la
région, ce qui équivaut à 70% du PIB de l'Autriche.

« Un taux de défaillance de 10% conduirait à l'effondrement du secteur
financier autrichien, » écrit le quotidien Der Standard de Vienne.
Malheureusement, c'est sur le point de se produire.

La Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD),
estime que le volume de créances douteuses devrait atteindre 10% et
pourrait s'élever jusqu'à 20%. La presse viennoise indique que la Bank
Austria et sa maison mère italienne Unicredit font face à un « Stalingrad
monétaire » à l'Est.

M. Pröll a essayé d'obtenir pour son plan de sauvetage le soutien des
ministres des finances de l'Union européenne la semaine dernière à
Bruxelles. L'idée a été balayée par le ministre allemand Peer Steinbrück :
ce n'est pas notre problème, a-t-il dit. Nous verrons si c'est le cas.

Stephen Jen, le responsable du secteur devise chez Morgan Stanley, indique
que l'Europe de l'Est a emprunté l'équivalent de 1 700 milliards de
dollars à l'étranger, dont la plus grande partie sous la forme de crédit à
court-terme. Ces pays devront rembourser - ou refinancer - 400 milliards
de dollars cette année, somme égale à un tiers du PIB de la région. Avec
une fenêtre de crédit aujourd'hui refermée, souhaitons leur bonne chance !

La Russie elle même ne parvient que difficilement à honorer les 500
milliards de dollars de dettes de ses oligarques lorsque le cours du
pétrole stagne aux alentours de 33 dollars le baril. Le budget a été bâti
sur une estimation de prix de 95 dollars pour le brut de l'Oural. La
Russie a dépensé 36% du total de ses réserves de change depuis le mois
d'août pour la défense du rouble.

« C'est le plus grand mouvement de fuite sur une monnaie dans l'istoire »,
déclare M. Jen.

En Pologne, 60% des prêts hypothécaires sont en francs suisses. La valeur
du zloty a diminué de moitié contre le franc. La Hongrie, les Balkans, les
pays baltes et l'Ukraine sont autant de variantes douloureuses de cette
situation. Le résultat de cette folie collective qui a gagné les prêteurs
et les emprunteurs est comparable à la déroute des subprimes aux
Etats-Unis. Mais il existe cependant une différence essentielle : les
banques européennes sont impliquées sur ces deux secteurs. Ce qui n'est
pas le cas pour les banques américaines.

La quasi totalité des dettes du bloc de l'Est sont dues à l'Europe de l'Ouest,
en particulier en Autriche, Suède, Grèce, Italie, et aux banques belges.
En plus de cela, les Européens détiennent un étonnant 74% sur l'ensemble
des 4 900 milliards de créances sur les marchés émergents.

Ils sont cinq fois plus exposés à ce secteur que les banques américaines
ou japonaises, et leur effet de levier est supérieur de 50% selon les
données du FMI.

L'Espagne est engagée jusqu'au cou en Amérique latine, qui a fini par être
atteinte à son tour par le marasme. Au Mexique la production automobile a
chuté de 51% en Janvier, et le Brésil a perdu 650.000 emplois en un mois.
Quand à la Grande-Bretagne et la Suisse elles sont très présentes en Asie.

Que cela prenne quelques mois ou quelques semaines, le monde va bientôt
s'apercevoir que le système financier européen est coulé, et qu'il n'existe pas encore
pour l'Union Européenne un équivalent de la Réserve Fédérale américaine
qui soit prêt à agir comme prêteur de dernier recours ou d'inonder les
marchés avec des fonds débloqués en urgence.

Selon les préceptes de la « règle de Taylor » [1] la Banque Centrale
Européenne devrait déjà réduire ses taux à zéro et acheter des obligations
et des actifs adossés à des crédits immobiliers sur une grande échelle.
Mais son pouvoir est limitée par la géopolitique - un véto
germano-néerlandais - et le traité de Maastricht.

Mais revenons au sujet. C'est l'Europe de l'Est qui explose aujourd'hui.
Erik Berglof, économiste en chef de la BERD, m'a confié que la région
pourrait avoir besoin de 400 milliards d'euros d'aide pour honorer les
prêts et soutenir le système de crédit.

Les gouvernements européens ne font qu'empirer la situation. Certains font
pression sur leurs banques pour qu'elles se dégagent de leurs filiales en
Europe de l'Est. Athènes a ordonné aux banques grecques de se retirer de
la région des Balkans.

Les sommes nécessaires sont au-delà des fonds dont dispose le FMI, qui a
déjà aidé la Hongrie, l'Ukraine, la Lettonie, la Biélorussie, l'Islande et
le Pakistan - et la Turquie sera la prochaine. Ses réserves de 200
milliards de dollars ( 155 mld d'euros) s'épuisent rapidement. Nous en
sommes presque au point où le FMI pourrait devoir imprimer de l'argent
pour le monde entier, en utilisant le pouvoir que lui donnent les droits
de tirage spéciaux.

Son sauvetage de l'Ukraine à hauteur de 16 milliards de dollars n'a pas
produit les effets escomptés. Le pays subit une contraction du PIB de 12%
avec l'effondrement du cours de l'acier et poursuit sa chute vers le
défaut de paiement, laissant Unicredit, Raffeisen et ING dans le pétrin.
Le Pakistan réclame à nouveau 7.6 milliards de dollars. Le gouverneur de
la banque centrale de Lettonie a déclaré que son économie était «
cliniquement morte » après une baisse du PIB de 10,5% au quatrième
trimestre. Les manifestants s'en sont pris au Parlement et au Trésor.

« C'est bien pire que la crise de l'Est Asiatique dans les années 1990 »,
déclare Lars Christensen, de la Danske Bank.

« Il y a des accidents en attente de se produire dans la région, mais les
institutions de l'Union Européenne n'ont pas de cadre pour faire face à
cette situation. Le jour où ils décident de ne pas venir en aide l'un de
ces pays sera l'élément déclencheur d'une crise massive qui se propagera à
l'UE ».

L'Europe est déjà bien plus en difficulté que les dirigeants de la BCE ou
de l'UE ne l'avaient prévu. En Allemagne l'activité s'est contractée à un
taux annuel de 8.4% au quatrième trimestre.

Si la Deutsche Bank est correcte dans ses prévisions, l'économie aura
diminué de près de 9% avant la fin de cette année. C'est le genre de
niveau qui déclenche des révoltes populaires.

Les conséquences sont évidentes. Berlin ne va pas sauver l'Irlande,
l'Espagne, la Grèce et le Portugal, au fur et à mesure que l'effondrement de leurs
bulles de crédit conduira à une augmentation des défauts de paiement.
L'Allemagne ne sauvera pas non plus l'Italie en acceptant la création d'« obligations
Européennes » si les investisseurs prennent peur en raison de la hausse de
la dette publique de l'Italie (elle atteindra 112% du PIB l'an prochain,
estimation récemment révisée à la hausse de 11%). Elle n'acceptera pas non
plus de sauver l'Autriche des Habsbourg de son aventurisme.

Nous en sommes donc réduits à attendre et observer ces dangereux feux de
brousse qui se rapprochent.

Si une étincelle atterrit au delà de la ligne de la zone euro, nous aurons
une crise systémique globale dans les jours suivants. Les pompiers sont
prêts ?


http://www.telegraph.co.uk/finance/comment/ambroseevans_pritchard/4623525/Failure-to-save-East-Europe-will-lead-to-worldwide-meltdown.html

Il m'est déjà arrivé de citer des articles de Ambrose Evans-Pritchard, par exemple sur la chute historique du trafic maritime des porte-conteneurs, qui annonce des cascades de faillites à partir de ce mois, ou de mars 2009.