Nouvelles:

Notre mission est de former les citoyens de référence de l'avenir, les aider à coévoluer et créer.

Main Menu
Welcome to Pratiquer les vertus citoyennes. Please login or sign up.

13 Novembre 2024, 08:06:15 AM

Login with username, password and session length

Crier !

jacquesloyal

2007-11-12, 17:03:07
Etre loyal et ne pas mentir

Récents

Membres
Stats
  • Total des messages: 6,787
  • Total des sujets: 3,991
  • En ligne aujourd'hui: 7
  • Record de connexion total: 448
  • (18 Mai 2024, 04:24:13 AM)
Membres en ligne
Membres: 0
Invités: 42
Total: 42

Opération militaire parfaite ou vaste mascarade?

Démarré par JacquesL, 06 Juillet 2008, 02:59:18 PM

« précédent - suivant »

JacquesL

http://rue89.com/2008/07/04/betancourt-operation-militaire-parfaite-ou-vaste-mascarade

CiterBetancourt: opération militaire parfaite ou vaste mascarade?

Par Antoine Perret | Jeune chercheur | 04/07/2008 | 18H51

(De Bogota) L'opération militaire de sauvetage d'Ingrid Betancourt, des trois mercenaires nord-américains et de onze militaires colombiens est présentée officiellement comme une opération parfaite, résultat d'un long travail de renseignement et d'une superbe planification.
Beaucoup d'experts admettent que ce type d'opération est absolument exceptionnel, et que jusqu'à présent les seuls capables d'une telle prouesse étaient les Israéliens, l'exemple le plus connu étant le sauvetage d'une centaine de passagers d'un avion kidnappé en Ouganda.
L'armée colombienne a, jusqu'aujourd'hui, plus la réputation de violer les droits de l'homme que de réaliser des prouesses techniques. Pourtant, ces dernières années la situation à bien changé, et la coopération militaire avec les Etats-Unis et avec Israël commence à porter ses fruits.
Depuis 1999, la reforme militaire interne et la mise en place du "plan Colombie", paquet de coopération entre Washington et Bogota pour lutter contre la production de drogue, a permis à la police et aux militaires colombiens de reprendre l'initiative dans le conflit interne.
Une entreprise israélienne appelée à la rescousse
L'échec des pourparlers de paix entre les Farc et le gouvernement en 2002 et l'arrivée au pouvoir d'Uribe va encore accentuer cette tendance militariste. Le ministère de la Défense colombien, qui considère que le matériel américain n'est pas suffisant, demande à l'entreprise israélienne Global CST de venir restructurer les services de renseignements colombiens.
Un groupe d'ex-généraux israélien commence donc leur labeur, officiellement début 2007, et modifie le fonctionnement des différentes agences colombiennes. Les résultats se font rapidement sentir, à la moitié de l'année 2007, les premiers coups durs sont portés aux FARC: l'attaque du campement du Negro Acacio initie une série d'attaques réussies en termes militaires.
Point culminant: le bombardement du campement de Raul Reyes en Equateur, qui donnera lieu à une interminable crise diplomatique, mais qui permettra aux militaires colombiens de montrer que le secrétariat des Farc, l'organe suprême, n'est pas intouchable.
Puis vient la mort d'un autre membre de ce secrétariat, Ivan Rios, tué par son bras droit et enfin le décès du chef historique des Farc, Tirofijo. La confiance des militaires est au sommet, et les Farc entrent en décadence. Dans un tel contexte, il est donc possible d'imaginer une opération parfaite, une opération de sauvetage des otages les plus précieux du pays.
Le scénario de l'opération "parfaite" est possible. Comme celui de la mascarade.
La version officielle évoque une infiltration au plus haut niveau chez les Farc, de faux ordres et un montage hollywoodien. En termes militaires, avec la technologie présente et les capacités actuelles des militaires colombiens, l'opération est parfaite mais possible, même si plusieurs détails laissent à penser qu'elle ne s'est pas exactement passée comme le prétend le gouvernement colombien.
Fin mai, le président Uribe annonçait qu'un groupe de guérilleros des Farc, qui détenait Ingrid Betancourt et d'autres otages, étaient prêts à les relâcher contre leur immunité et une récompense. L'idée entre parfaitement dans la politique de "récompense contre démobilisation" mise en place par le gouvernement colombien.
Il est donc largement probable que l'opération ait été négociée avec un petit nombre de guérilleros. La Radio suisse romande confirme ce vendredi cette version, évoquant une libération contre le versement d'une somme de 20 millions de dollars.
Cette version est tout aussi probable que la première, et chaque camp, détracteur ou admirateur du président Uribe, croira celle qu'il préfère. Mais contrairement à ce que prétend la RSR, si Uribe l'a acceptée c'est n'est surement pas pour "redorer son blason", sa popularité en Colombie est telle que la question est plus de savoir combien de temps il voudra rester, que de savoir s'il va être réélu ou non.
Si on préfère cette dernière version, l'opération de sauvetage militaire peut alors être considérée comme une mascarade. Mais ce montage a aussi son intérêt: il a permis la libération des otages sans effusion de sang et sème le doute au sein de la guérilla.

Citer Par marie 75
20H24    04/07/2008

Libération d'Ingrid Betancourt : ce que ne dit pas la version officielle

Par Claude-Marie Vadrot

Hollywood aura du mal à scénariser la libération d'Ingrid Betancourt. Le gouvernement colombien, avec l'aimable participation des Etats-Unis et d'anciens des services secrets israéliens, s'est déjà chargé de nous offrir un véritable conte de fées, prenant parfois les allures d'une bluette de série B. Les médias prennent leurs lecteurs et leurs téléspectateurs pour des imbéciles en persistant à raconter sans le moindre recul, sauf celui de notre confrère Gilles Perez, et avec des trémolos dans la voix, le succès de «l'opération militaire » réussie par l'armée colombienne.

Ce n'est pas remettre en cause le courage d'Ingrid Betancourt, le plaisir d'apprendre enfin sa libération, ni son extraordinaire volonté de surmonter ses souffrances. Ce n'est pas minimiser le soulagement de ses familles. Mais le gouvernement colombien tente de vendre au monde entier comme un fait d'armes, ce qui n'est qu'une reddition d'un groupe des FARC.

Car ce groupe, il y a un peu plus de trois mois, avait fait savoir aux autorités colombiennes, qui s'en firent officiellement l'écho plus tard, qu'il était prêt à se rendre. Et qu'il était prêt à rendre les otages sous son contrôle, en échange d'une immunité et d'un départ en exil pour la France.

C'est vers la fin du mois de mars, comme le quotidien El Tiempo s'en fit l'écho avec l'interview d'un prêtre, que le groupe chargé de la garde d'Ingrid Betancourt et des trois « militaires américains » (nul ne les a vus d'ailleurs depuis leur libération mercredi) a officialisé ses contacts avec le gouvernement colombien. Le marché proposé par quelques chefs fatigués et désorientés était clair : la livraison de la quinzaine d'otages contre de l'argent et l'immunité.

Les différents recoupements effectués auprès de journalistes de Radio Caracol, la radio qui diffuse tous les jours des messages à l'intention des otages, de l'agence de presse Anncol (réputée proche des FARC) et de journalistes colombiens qui ne veulent pas s'attirer les foudres de la présidence de leur pays, permettent de reconstituer l'histoire d'une reddition transformée en opération militaire. Succès militaire qui permet opportunément de renforcer l'image de l'armée et d'un président par ailleurs occupé à faire modifier la constitution pour pouvoir se présenter une troisième fois à la prochaine élection présidentielle.

Dès le mois de mars, de premières indications sur l'opération engagée

Le 25 mai donc, le lendemain de l'annonce de la mort du vieux chef des FARC, Manuel Marulanda, le président Uribe, au cours d'une réunion informelle avec des citoyens, déclara officiellement que le groupe de guérilleros qui gardait Ingrid Betancourt et les trois Américains était prêt à les relâcher en échange de l'immunité et d'une récompense. Pour le président il s'agissait de prévenir les fuites dans la presse sur une opération de « retournement » déjà engagée depuis au moins deux mois.

C'est en effet le 27 mars, au lendemain de la mort du chef des FARC, que El Tiempo, journal proche du gouvernement, publie sa première allusion à cette manœuvre. Il s'agit alors de mettre à profit la lassitude de nombreux guérilleros désorientés par la mort de Raul Reyes. Le vieux chef a été liquidé le samedi 1er mars par un missile frappant son camp situé moins de deux kilomètres à l'intérieur du territoire de l'Equateur.

Dans l'un des trois ordinateurs de Raul Reyes, chargé habituellement de négocier avec divers intermédiaires, avec la Croix-Rouge, avec le président équatorien et Hugo Chavez, les services de renseignements de l'armée colombienne, aidés par leurs conseillers américains, ont rapidement découvert le moyen de contacter le groupe chargé d'Ingrid Betancourt et de localiser la zone où il se cachait. A ce moment, d'ailleurs, un premier mécanisme de libération de la Franco-Colombienne était en cours de réalisation.

L'ambassadeur de France en Equateur l'a laissé entendre quelques jours après la mort de Raul Reyes. Paris savait alors que le négociateur des rebelles avait établi un camp provisoire en territoire équatorien. Il était en contact étroit avec la France et les gouvernements équatoriens et vénézuéliens. Le détachement présent sur le territoire équatorien, expressément autorisé par les émissaires du président Rafael Correa, avait pour mission d'organiser le transfert des otages, depuis cette zone frontière.

Surtout, Raul Reyes, responsable de la communication de la guérilla, souhaitait changer d'interlocuteur, les interventions bruyantes du Vénézuélien Hugo Chavez risquant de remettre en cause l'éventuelle libération des membres des FARC emprisonnés en Colombie. C'est en tous les cas ce qu'auraient rapporté aux services spéciaux équatoriens deux membres des FARC, rescapés de l'attaque du camp.

Ces deux membres ont confirmé que des éléments équatoriens armés avaient fourni une aide logistique permettant à la guérilla d'installer un poste de commandement et de communication provisoire. Ces deux rescapés ont depuis été mis en sûreté dans les environs de Quito, la capitale du pays.

La Colombie fait échouer un processus de libération via l'Equateur

Ces deux guérilleros ont décrit la précision de l'attaque qui a détruit ce camp, attaque à laquelle ils ont échappé parce qu'ils s'étaient éloignés de quelques centaines de mètres. Ils ont raconté que cinq bombes ont frappé simultanément la vingtaine d'hommes qui y vivaient depuis quelques jours. Selon plusieurs sources, ces bombes ou missiles n'ont pas été largués par des avions colombiens mais par des appareils américains volant à haute altitude. Ils ont été guidés par le faisceau d'ondes émis par l'un des téléphones satellites utilisés par Raul Reyes.

Ayant réussi à se procurer quelques jours auparavant le numéro de ce téléphone, et en accord avec le gouvernement colombien, les responsables américains ont estimé nécessaire de mettre un terme à la négociation qui était sur le point d'être finalisée. La libération d'Ingrid Betancourt était alors programmée pour le 8 mars, journée internationale de la femme.

L'objectif de cette attaque, toutes les informations et tous les indices l'indiquent, était de remettre en cause la libération d'une otage médiatique. Car, dans ces conditions, cette libération aurait redoré la réputation d'une guérilla en perte de vitesse ; elle aurait été portée au crédit de l'Equateur, du Venezuela et de la France. La mort, dans des conditions mal éclaircies, le vendredi 7 mars, d'un autre dirigeant des FARC, Yvan Rios, ne pouvait qu'accentuer la tentation de rupture de tout processus de négociation.

Si ces deux opérations ont été concertées, il est évident qu'elles visaient à affaiblir la fraction des guérilleros désireuse de sortir de l'impasse et de négocier les libérations. Le président Correa de l'Equateur déclara alors publiquement : « Regardez la bassesse d'Alvaro Uribe, il savait qu'en mars douze otages allaient être libérés, parmi eux Ingrid Betancourt. Il le savait et il a utilisé ses contacts pour monter ce traquenard et faire croire au monde qu'il s'agissait de contacts politiques et pour lancer un écran de fumée sur son action injustifiable. »

Une négociation directe avec le groupe détenant Ingrid Betancourt

Une autre partie de poker politique pouvait alors être engagée par les Colombiens. Elle consista à prendre contact directement avec le groupe identifié gardant Ingrid Betancourt, et à le convaincre que la reddition était la meilleure des solutions.

L'armée se rapprocha d'eux ; elle cessa de harceler ce groupe d'une centaine de personnes. Ce qui lui a permis de se procurer plus facilement des médicaments et des provisions, pour les guérilleros et pour les otages. D'où l'apparence de meilleure santé des otages libérés mercredi : ils ont eu le temps de reprendre des forces, même s'ils n'étaient évidemment pas conscients de ce qui se tramait.

Il n'y a eu, en dépit de la version officielle, aucune infiltration des services spéciaux militaires. Simplement, avec l'aide logistique (et notamment le support de drones) américaine, le groupe a été suivi jour après jour pendant que se préparait par radio, et par l'intermédiaire d'un émissaire, le scénario de reddition. Scénario reposant, comme l'a expliqué Ingrid Betancourt, sur une évacuation de sécurité par une ONG imaginaire. De quoi faire admettre, à ceux qui n'étaient pas dans le secret, l'arrivée de plusieurs hélicoptères, puisque les FARC ne disposent pas de ce type de moyens aériens.

Il a évidemment fallu plusieurs semaines pour qu'un maximum de chefs du groupe soient convaincus. La condition de ce groupe des FARC étant d'abord l'impunité promise et l'assurance qu'aucun coup de feu ne serait tiré. Le contrat a été respecté. Vers le 15 juin, le gouvernement colombien a fait demander à la France si l'offre d'accorder l'asile aux rebelles, offre faite tant par Nicolas Sarkozy que par François Fillon, tenait toujours. La réponse ayant été positive, la phase finale de l'opération a été mise en route sans que les rebelles aient à se déplacer, les otages étant à peu près désormais « présentables ».

Il ne restait plus, au moment du dénouement, qu'à accréditer l'invraisemblable version d'une opération militaire surprise, résultat d'une opération d'infiltration. La réalité est moins glorieuse pour l'armée colombienne. Mais l'essentiel est la liberté d'Ingrid Betancourt et de ses quatorze compagnons de captivité.

URL source : http://www.mediapart.fr/journal/fra...

Liens :

[1] http://www.mediapart.fr/club/blog/c

[2] http://www.mediapart.fr/journal/fra...
Les derniers liens étant caviardés, voici leur reconstitution probable :
http://www.mediapart.fr/search/node/Betancourt
http://www.mediapart.fr/journal/france/040708/liberation-d-ingrid-betancourt-ce-que-ne-dit-pas-la-version-officielle
http://www.mediapart.fr/journal/france/220408/affaire-betancourt-six-ans-de-non-dits-d-echecs-et-de-manipulations
http://www.mediapart.fr/journal/international/030708/le-sauvetage-hollywoodien-d-ingrid-betancourt-marque-la-revanche-d-alva
http://www.mediapart.fr/club/blog/denis-dambre/050708/ingrid-betancourt-la-splendeur-du-juste
http://www.mediapart.fr/club/blog/jean-michel-helvig/050708/simples-idees-sur-une-colombie-compliquee
http://www.mediapart.fr/journal/international/040708/revue-web/ingrid-betancourt-une-liberation-achetee-rsr
http://www.mediapart.fr/journal/international/060708/revue-web/liberation-d-ingrid-betancourt-la-femme-de-cesar-a-retourne-l
http://www.mediapart.fr/journal/international/050708/revue-web/la-video-de-la-liberation-d-ingrid-betancourt-fournie-par-les