Nouvelles:

Notre mission est de former les citoyens de référence de l'avenir, les aider à coévoluer et créer.

Main Menu
Welcome to Pratiquer les vertus citoyennes. Please login or sign up.

21 Novembre 2024, 09:59:53 PM

Login with username, password and session length

Crier !

jacquesloyal

2007-11-12, 17:03:07
Etre loyal et ne pas mentir

Récents

Membres
Stats
  • Total des messages: 6,848
  • Total des sujets: 4,045
  • En ligne aujourd'hui: 30
  • Record de connexion total: 448
  • (18 Mai 2024, 04:24:13 AM)
Membres en ligne
Membres: 0
Invités: 27
Total: 27

Le besoin en propagande justifie tous les mensonges...

Démarré par JacquesL, 30 Juin 2008, 04:42:02 PM

« précédent - suivant »

JacquesL

Le besoin en propagande justifie tous les mensonges...

Le coup de colère que je vais passer ici, date de trente-sept ans, année 1971.
Le mensonge que je vais dénoncer se situe au maximum deux ans auparavant, sous Pompidou, donc.

La justification est qu'alors la télévision était l'instrument docile d'un parti totalitaire : le parti gaulliste au pouvoir.
Nous applaudissions à chaque petit bout de contre-doctrine qui avait pu échapper aux censeurs.

Au Nouvel Observateur, le chroniqueur films et télévision était Bernard Clavel. Il était donc ravi du téléfilm "La vie de Pierre Baugé, tourneur-fraiseur P3". Je l'avais vu aussi, probablement en résidence universitaire. P3, donc au sommet de sa qualification ouvrière, ce Baugé était délégué syndical, et marqueur de buts dans son équipe locale de foot, bon père, bon époux : le maximum d'épanouissement possible en restant dans la classe ouvrière.

Arrive alors à l'atelier une nouvelle machine, que Clavel, en bon littéraire ignare en technique, décrit comme "déjà inquiétante"... rien ne tourne quand on la met en service, seules sortent des bulles de l'électrolyte : une machine à électro-érosion. Et lors de la remise du prochain bon de travail, le contremaître ne donne qu'un temps ridicule à Baugé, pour exécuter une nouvelle pièce, puis devant ses cris explique : "Ah non, tu ne fais que l'ébauche. La finition, c'est la machine à électro-érosion qui la fera. "

Et la descente de Pierre Baugé dans la déchéance professionnelle s'amorce. Il devient coléreux, n'a plus raison dans ses conflits avec la maîtrise, perd sa position de délégué syndical, est hospitalisé pour dépression...

Et Clavel d'admirer cette peinture de l'ouvrier pris dans le processus de capitalisation des moyens de production et de déqualification du travail ouvrier...

Printemps 1971, je vais rencontrer à son atelier "Les applications mécaniques", mon futur beau-père. Il a une machine à électro-érosion, une seule. Et que fait-on avec ? Des trous et des creusages difficiles. On peut faire de la finition avec ? Certainement pas ! Cela laisse un état de surface noir et criblé de cupules, et les trous ont une géométrie cônique ! On ne fait que de l'ébauche avec.

Voilà, ce mensonge de téléfilm était bien assez bon pour nous : la nouvelle machine qui fait la finition et déqualifie le super P3...