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Long et étrange destin du séminaire d'initiation à l'écoute rogersienne.

Démarré par JacquesL, 18 Mai 2008, 09:45:00 AM

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JacquesL

Je ne soulignerai jamais assez quelle est ma dette au long cours envers ce psychologue : Jean-Paul Garnier, cadre à la direction du personnel d'Air France, animait à titre bénévole un "Centre d'Aide Psychologique", association selon la loi de 1901, qui passait chaque semaine, parmi les offres d'emploi de l'Usine Nouvelle, que je parcourais attentivement à la recherche de mon premier job d'ingénieur, une courte annonce d'aide à la recherche d'emploi : rédiger un CV efficacement, entretiens, séminaires, cours...

En un seul séminaire d'une après-midi, dans une salle du 18e arrondissement, sans doute à l'automne 1971, Jean-Paul Garnier nous a fait assimiler l'écoute active, inaugurée et prônée par Carl Rogers. Après plusieurs échecs de discussions à l'état sauvage sur les projets et les problèmes de chacun, Garnier fait la démonstration en reprenant le dernier échec. Et le miracle se déroule sous nos yeux, rétif et défensif l'instant d'avant, le participant devient clair, progresse à pas de géant dans l'analyse de son problème, de ses projets, de ses points forts et de ses points faibles...

Le sorcier, que faisait-il ? Très peu de chose, approuvait de la tête ou d'une mimique, reprenait les derniers mots, en privilégiant les sentiments exprimés. Just a bag of tricks ? Oui et non. Nous savions tous que le sorcier ne trichait pas, qu'il est vraiment comme cela dans la vie réelle. Plus tard, il prit soin de doucher notre enthousiasme tout neuf, en annonçant qu'il peut tout aussi bien descendre Rogers en flammes, nous faire l'exposé anti-Rogers.

Sur le plan professionnel, il est certain que ma manière d'être dans les entretiens en a été changée à jamais.
Pas à 100% d'un coup... La question du stress, qui peut être largement suffisant pour me remettre dans les vieilles ornières, dans la position défensive.

Le second grand grand tournant rogersien, il s'est produit durant mon éducation sentimentale de quinquagénaire, à peine étais-je évadé de la pression meurtrière des deux tueuses à domicile (mon épouse dite "Gazonbleu", fémininisation lesbienne de "Barbe-bleue", et sa fille aînée, surnommée "Frédégonde", en souvenir de cette reine mérovingienne si intriguante et si sanglante). Abordant une femme bourrelée de problèmes, je pris la résolution d'écouter trois fois plus que je ne parlerai, de mettre tout mes problèmes dans ma poche, avec le plus solide mouchoir dessus, de ne rien faire d'autre que d'aborder les problèmes de l'autre, en vue de leur éventuelle solution.

Je fus le premier surpris de l'ampleur et de la profondeur du résultat.

Oui, Garnier avait raison : l'enseignement de Rogers est premier, on n'a rien à faire dans la psychologie si on n'a pas assimilé au moins cela. Oui, Garnier avait raison, l'écoute rogersienne ne résout pas tout, loin s'en faut.

Eric Berne avait exposé ce point très en détail : le psychothérapeute doit aussi avoir de la puissance, une puissance suffisante pour être le contre-prédateurs crédible, le fiable protecteur de tous les changements qu'il encourage. A son insu, il est testé là dessus : "As-tu la puissance indispensable, pour que nous puissions évoluer sous ta protection, malgré les violentes réactions que nos ennemis (comprendre : nos ennemis familiaux les plus intimes) nous opposeront ?". Aussi tous ses groupes thérapeutiques commençaient par une étude des puissances institutionnelles, qui autoriseraient ou interdiraient quoi sera possible dans ce groupe. Cette étude de réalisme faite, le travail thérapeutique de groupe pouvait commencer.

Ce sont la puissance et les rapports de force qui font qu'une famille ou une institution peut être anthropophage ou anthrogène, folle à lier, ou saine.
Notre famille est devenue folle quand j'ai été affaibli et vulnérable économiquement. Le pouvoir s'est trouvé concentré dans des mains où il n'aurait jamais dû être concentré : Depuis qu'elle était abandonnée au début du gué par l'Institut Primal Européen en décembre 1982, Gazonbleu était en évolution psychotique irrémédiable, qui a éclaté en paranoïa puerpérale à la naissance de sa fille Audowere (c'est encore un pseudonyme), en 1986.
La rémission temporaire de juillet 1993 à juillet 1996 suit aussi l'évolution du rapport de forces : Gazonbleu se trouvait affaiblie quand nos aînés ont commencé à se conduire envers elle de façon aussi odieuse et délinquante, qu'elle les avait encouragés à faire contre leur père. Ce renversement tactique d'alliances, nécessitait de reprendre au moins superficiellement, des allures de retour à la santé mentale. C'est ce qui m'avait si facilement abusé, à l'époque.


Reste entier le mystère du cheminement rogersien chez moi, entre l'automne 1971, et décembre 1997, où il a repris la première place. Je ne sais pas. Je fouille.

Tant que le pouvoir y appartiendra aux avocates féminazies, et aux magistrates de même obédience, l'Injustice aux Affaires Antifamiliales demeurera folle à lier, psychotique coupée de toutes réalités, sexiste misandre, obsédée de briser les victimes pour donner tous les pouvoirs et tous les biens aux femmes. On ne peut commencer un travail psychothérapeutique institutionnel qu'à la faveur d'un fort changement de rapport de forces. Nous en sommes réduits à rêver quel bouleversement révolutionnaire pourrait culbuter un tel perfectionnement dans la corruption...