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Des français ont élu un roi fou.

Démarré par JacquesL, 16 Février 2008, 01:46:36 PM

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JacquesL

Nicolas Sarkozy souhaite que chaque élève de CM2 se voie "confier la mémoire" d'un enfant français victime de la Shoah. Une proposition controversée.
http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=465962

Citerjeudi 14 février 2008,

La Shoah en CM2: bonne ou mauvaise idée?
LEXPRESS.fr
Nicolas Sarkozy souhaite que chaque élève de CM2 se voie "confier la mémoire" d'un enfant français victime de la Shoah. Une proposition controversée.
   

"J'ai demandé au gouvernement, et plus particulièrement au ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, de faire en sorte que, chaque année, à partir de la rentrée scolaire 2008, tous les enfants de CM2 se voient confier la mémoire d'un des 11 000 enfants français victimes de la Shoah", a déclaré mercredi Nicolas Sarkozy lors du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de france (CRIF).

"Les enfants de CM2 devront connaître le nom et l'existence d'un enfant mort dans la Shoah. Rien n'est plus intime que le nom et le prénom d'une personne. Rien n'est plus émouvant pour un enfant que l'histoire d'un enfant de son âge, qui avait les mêmes jeux, les mêmes joies et les mêmes espérances que lui", a-t-il ajouté.

"Un président instituteur"
Une proposition qui a aussitôt créé la polémique. Si le numéro un du PS François Hollande a approuvé jeudi l'initiative, le sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon, lui, l' a vivement critiqué. "Vraiment ce président est incroyable! Le voilà transformé en instituteur! C'est lui qui décide de ce qui est bon ou mauvais sur la manière de former les jeunes enfants", s'est-il exclamé sur LCI. "Qui a demandé une chose pareille? Personne, ni le Crif, ni aucune synagogue de ce pays n'a demandé qu'on aille faire cette démarche"

Et d'ajouter: "On pourrait faire une liste de tous les esclaves qui ont été esclavagisés par des Français, on pourrait faire la même chose pour la Commune de Paris. Franchement, est-ce qu'on ne peut pas laisser la politique et la religion à l'écart de l'école?. Les maîtres de l'école publique font leur travail (...) et M. Sarkozy n'est pas un maître de l'école publique".

Après la demande de Nicolas Sarkozy de faire lire la lettre du jeune résistant communiste fusillé Guy Môquet, le 17 octobre dans tous les lycées, les syndicats d'enseignants s'irritent eux aussi de ce qu'ils perçoivent comme une nouvelle "injonction" du président. Le SE-Unsa déplore que le président vienne "se situer à nouveau sur le terrain de l'émotion", au détriment de la compréhension d'un contexte.

Risques psychologiques
Le secrétaire général du Snuipp-FSU (majoritaire chez les enseignants du primaire), Gilles Moindrot, a lui estimé jeudi que "confier la mémoire" d'un enfant victime de la Shoah à un élève de CM2 comportait des risques de "troubles psychologiques" et pouvait avoir un effet contraire à l'objectif recherché : "Il y a le risque que l'élève ait un sentiment de culpabilité pour le destin d'un élève duquel il n'est aucunement responsable". Au Sgen-CFDT, on souligne le danger du "développement d'une certaine morbidité" chez certains enfants.

Un pédopsychiatre confirme: "Je suis totalement contre l'idée de porter de manière individuelle ce genre de poids: c'est beaucoup trop lourd à cet âge-là, les enfants ne sont pas prêts. En revanche c'est un travail qui peut être fait collectivement, en classe", a déclaré Frédéric Kochman, qui dirige une unité pour pré-adolescents et adolescents à l'hôpital EPSM de Lille.

Darcos veut rassurer
Le ministre de l'Education Xavier Darcos a tenté de rassurer ce jeudi.  Il a reconnu que "l'idée est un peu normative sans doute" et promis: "nous n'allons pas mettre un policier dans chaque classe de CM2".

Rappelant que la Shoah est déjà au programme de l'école primaire, il a précisé qu'il s'agit simplement de "créer une relation identitaire entre un enfant d'aujourd'hui et un enfant du même âge, qui, lui, a été enlevé puis gazé".

Les élèves de CM2 feront "une petite enquête sur la famille, le milieu, les circonstances dans lesquelles l'enfant a disparu", etc, a-t-il encore précisé. "Cette relation personnelle, affective pourra ensuite permettre de construire un travail pédagogique".

Il a confié à Hélène Waysbord-Loing, présidente de l'Association de la Maison d'Izieu, une mission "en vue d'élaborer les documents pédagogiques valorisant ce travail confié aux enseignants du primaire".

Côté parents d'élèves, Faride Hamana, de la FCPE, a jugé "l'approche proposée intéressante dans la mesure où il y a un travail de fond réalisé par les enfants", mais a estimé que la demander à 10 ans était "un peu tôt: il vaudrait mieux le faire au collège".


http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=466002
Shoah en CM2: Simone Veil fustige l'idée de Sarkozy

CiterShoah en CM2: Simone Veil fustige l'idée de Sarkozy
Propos recueillis par Anne Vidalie
"Inimaginable, dramatique, injuste": l'ancien ministre n'a pas de mots assez durs pour condamner la proposition de Nicolas Sarkozy de "confier la mémoire" d'un enfant français victime de la Shoah à chaque élève de CM2.
   
   
A la seconde, mon sang s'est glacé". Simone Veil, qui assistait mercredi soir au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), n'a pas de mots assez durs pour condamner la proposition de Nicolas Sarkozy de "confier la mémoire" d'un enfant français victime de la Shoah à chaque élève de CM2, dès la rentrée prochaine.

"C'est inimaginable, insoutenable, dramatique et, surtout, injuste, tranche l'ancien ministre, déportée à 16 ans et demi à Auschwitz. On ne peut pas infliger cela à des petits de dix ans! On ne peut pas demander à un enfant de s'identifier à un enfant mort. Cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter. Nous mêmes, anciens déportés, avons eu beaucoup de difficultés, après la guerre, à parler de ce que nous avions vécu, même avec nos proches. Et, aujourd'hui encore, nous essayons d'épargner nos enfants et nos petits-enfants. Par ailleurs, beaucoup d'enseignants parlent -très bien- de ces sujets à l'école."

Aux yeux de Simone Veil, la suggestion du Président de la République risque, en prime, d'attiser les antagonismes religieux. "Comment réagira une famille très catholique ou musulmane quand on demandera à leur fils ou à leur fille d'incarner le souvenir d'un petit juif?" s'interroge-t-elle.

Merci au "Niçois civique" qui nous avait signalé la réaction de Simone Veil : http://nicoiscivique.blogspot.com/
Les Guignols non plus, n'ont pas loupé notre roi fou.

Notre démocratie est vraiment très malade, pour avoir porté à la magistrature suprême un pareil frapadingue.
Remarquez, c'est davantage encore les appareils médiatiques et politiques qui sont à incriminer, car l'équilibre psychologique n'était pas le point fort des candidats entre lesquels nous avons eu à choisir, ni en avril, ni en mai dernier, pour ces présidentielles. Les systèmes de sélection ont sélectionné dingue.

Mmmhhh, je n'ai pas justifié mon affirmation... Voici : cette façon de recruter les enfants comme instruments de ses lubies à lui qu'il a, de ses démons hérités de son enfance, des enfances de ses parents, voilà qui est de l'exportation de noyaux psychotiques. Hitler avait fait de même, quand il promettait que les enfants en Allemagne seraient de plus en plus beaux... Quand il a hypnotisé l'Allemagne en mère fusionnelle dont il ferait ce qu'il voudrait.

Maintenant, notre roi a en mains tous les moyens de sa folie, et il est venu sur le trône par des moyens légaux - tout en utilisant de nombreux moyens illégaux, du fait qu'il disposait en même temps de tous les moyens du ministère de l'intérieur pour régler ses frais de campagne, et pour intimider les journalistes trop embarrassants. Hitler aussi était parvenu au poste de chancelier par une telle combinaison de moyens légaux, et de moyens illégaux.

JacquesL

Nic le hutin se met à table :
http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2274/articles/a376428-.html

Citer«Sa passion de l'autojustification est singulière»
Quand Sarkozy se met à table
Par fournées, le président reçoit intellos et journalistes. Le problème, c'est qu'il fait à la fois les questions et les réponses

Notre ami Jacques Julliard assure qu'il ne l'avait même pas remarquée. Cela n'a pas empêché Nicolas Sarkozy de lui lancer, au détour de la conversation : «Vous regardez ma montre. Elle est très belle, c'est de l'or gris. C'est moins voyant qu'une Rolex mais c'est quatre fois plus cher. Carla a demandé la montre la plus chère du magasin.» Et le président de la République de joindre le geste à la parole en enlevant la montre de Carla pour la tendre au chroniqueur de «l'Obs». A sa suite, toute la docte assemblée, Olivier Nora, le PDG des Editions Grasset, Eric Fottorino, le directeur du «Monde», Nicolas Baverez, l'essayiste libéral, et l'historien Jean-François Sirinelli ont soupesé l'objet avant de le rendre à son propriétaire.
Le nouveau Sarkozy est moins bling-bling, tellement plus smart. Des intellectuels sont invités à le constater à l'Elysée dans des déjeuners au cours desquels «on ne s'ennuie pas, mais où on n'apprend rien de spécial», selon une formule du philosophe Marcel Gauchet, reçu dans une fournée où figuraient notamment l'écrivain Max Gallo et le psychanalyste Jacques-Alain Miller. Point commun de ces agapes : elles tournent au one-man-show. «Sarkozy ne laisse pas de place au questionnement, il ne nous demande jamais notre avis, raconte un intellectuel qui préfère garder l'anonymat. C'était impensable avec Giscard et Mitterrand. Eux étaient curieux de connaître les sentiments de leurs interlocuteurs sur les sujets de leur compétence. Quand Sarkozy a reçu Jorge Semprun, il ne lui a posé aucune question sur l'Espagne !» «Il n'est pas là pour écouter, relève Marcel Gauchet, mais pour nous convaincre qu'il a raison. Sa passion de l'autojustification est très singulière

A l'infini, le président parle de lui, des réformes entreprises. «Il nous a asséné : si je ne m'occupe pas de tout, c'est la catastrophe», assure un participant. «Il se vit comme un grand réformateur, affirme un autre convive. Le problème est qu'il ne laisse pas de place à la contradiction. Quand je l'ai entendu dire qu'il avait réalisé l'autonomie des universités, en moi-même j'ai éclaté de rire, mais je me suis tu.» Sarkozy est d'autant plus convaincu d'être dans l'action qu'il ne songerait pas à se représenter. Lors d'un déjeuner, il a affirmé : «J'ai dit à Bernard Thibault, que j'aime bien : «Il y a une différence entre toi et moi : moi, je ne tiens pas à être réélu.»»«En étant élu président, j'ai obtenu ce que je voulais, a-t-il expliqué à la fournée Julliard. Mon souci n'est pas de durer, mais de transformer le pays.» «Que ferez-vous après l'Elysée ?», a risqué le chroniqueur de «l'Obs». Réponse : «On vivra un peu avec Carla. Je peux faire autre chose. Rien que les conférences d'un ancien président, ça fait de la thune.»
Reviennent des têtes de Turc. Au premier rang, son prédécesseur. «Quand j'étais ministre de l'Intérieur, Chirac m'a appelé pour me dire : «Il y a un Américain qui passe à Paris, ne le reçois pas, c'est un fou.» Il s'agissait de John McCain», a-t-il raconté lors d'un repas où il y avait des américanistes. Les patrons de France Télévisions ne sont pas épargnés. «Il ne les a pas cités, témoigne Jérôme Garcin, le chef du service culturel de «l'Obs», lui aussi invité, mais il a tracé les grandes lignes d'un service public différent.» Avec pêle-mêle, des émissions de livres où on parle de livres, une grande émission scientifique, une place pour les libres-penseurs le dimanche matin entre les religions. «Votre modèle existe en radio, c'est FranceInter», a glissé Garcin. Sarkozy a opiné.

Le président s'attarde volontiers sur ses relations singulières avec Angela Merkel : il l'aime bien, elle lui envoie des SMS, mais elle a tendance à repousser ses avances. «Je lui ai proposé que l'Allemagne et la France construisent ensemble un sous-marin nucléaire, elle m'a dit qu'elle ne pouvait me répondre tout de suite, j'attends», a-t-il confié un midi. Julliard lui a reproché d'avoir distendu les liens avec l'Allemagne : «En étant bien avec tout le monde, la France n'est vraiment bien avec personne.» «Sarkozy a protesté avec vigueur», raconte Julliard. A quoi riment ces déjeuners, organisés par Catherine Pégard, la conseillère politique du président ? A l'Elysée, on assure qu'il n'y a là rien que de très naturel : c'est une des exceptions françaises que de reconnaître une place aux intellectuels dans le débat public. Simplement, avec le temps, ces déjeuners tendraient à devenir réguliers. Un dirigeant de la majorité y voit un élément de l'opération reconquête : «En bouffant avec des intellos, en recevant des directeurs de journaux [voir ci-contre], il s'agit de créer un buzz : le président travaille au bonheur des Français.» Les convives, eux, s'avouent perplexes : «C'est un exercice vain», lâche Marcel Gauchet. «Quel plaisir Sarkozy prend-il à ces repas ?», s'interroge un autre convive. Ce président qui invite les intellectuels à l'Elysée pour ne surtout pas les entendre reste plus que jamais une énigme.


Hervé Algalarrondo
Le Nouvel Observateur