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Devenir chef sans en avoir la pointure...

Démarré par JacquesL, 20 Novembre 2007, 04:06:26 PM

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JacquesL

Devenir chef sans passer par aucune des étapes de sélection, de formation et de mise à l'épreuve, tel est le rêve de toutes les demi-pointures qui ont des obsessions despotiques. Une manière ouverte à peu d'entre eux, est simplement d'hériter de l'empire de papa. Jean-Loup Dabadie a écrit de savoureux sketches sur ce thème pour Guy Bedos : Le fils à papa, et l'école privée (ou le pouvoir de la corruption).

Une autre solution, est de profiter d'une guerre, d'une guerre civile, d'une occupation étrangère.
On a vu ainsi le régime de Vichy profiter de l'occupation allemande, pour propulser au pouvoir des demi-portions, intellectuellement médiocres, et moralement calamiteux.

En 1917, on a vu les bolcheviki profiter de la monumentale sottise commise par Nicolas II : déclencher la guerre mondiale par bravade. Alors qu'aucune opposition en Russie n'avait jamais eu l'occasion de se former à diriger quoi que ce soit, excepté survivre à la chasse par la police secrète, et faire paraître des journaux, des révolutionnaires ont pu s'emparer du pouvoir, sans savoir gouverner, sans savoir laisser corriger leurs erreurs, sans rien savoir de l'alternance des équipes au pouvoir, n'ayant plus qu'une seule obsession : ne partager le pouvoir avec personne. Et qui a surnagé, qui a égorgé tous les autres ? Celui qui était le plus rompu à la clandestinité et aux magouilles secrètes, le plus paranoïaque aussi : Jossip Vissionarovitch Djougachvili, dit Staline, l'homme d'acier. Et avant lui, Lénine multipliait les conclusions "à fusiller" dans ses courriers vers la province.

Voir aux fils http://revolution.celeonet.fr/index.php?showtopic=13189&pid=148370&st=30&#entry148370 et http://debats.caton-censeur.org/index.php?option=com_content&task=view&id=70&Itemid=57 la naïve tentative de "Ilan", pour tenter de dessiller les yeux de certains trotskistes, et tenter de leur faire prendre conscience de leur prise de contrôle par les féminazies. Les hurlements de haine qui l'ont accueilli illustrent à merveille ce point. Ils se préparent à devenir tous chefs, grâce à une future révolution qu'ils impulseront. Ils n'ont personne au monde à respecter, puisqu'ils sont investis par définition, de la mission messianique de pratiquer la violence révolutionnaire au nom d'un prolétariat et d'une classe ouvrière, largement fantasmés. Or ils n'ont prise sur aucun capitaliste clairement responsable, qui soit à leur portée : avec la nouvelle mondialisation - surtout la sinisation - de l'économie, les grands responsables sont tous au loin, hors de notre atteinte, là bas en Chine, en Corée, au Japon, en Inde pour les capitalistes industriels. Aux U.S.A. et dans des paradis fiscaux pour les capitalistes financiers...

Ainsi réduits à l'impuissance, comment reprendre un pouvoir exorbitant sur son prochain, comment assouvir sa passion despotique ? Bin ! Comme des rémoras : en collant sa ventouse céphalique sur une autre guerre civile, pardi, la guerre sexiste, et se laisser remorquer par elle !

Par sympathie trotskiste, Ilan s'imaginait détacher les camarades de leur direction par les féminazies, et les ramener à pureté tribunicienne du mouvement ouvrier. Il n'y parviendra pas, sa tentative est vouée à l'échec total. Seule l'adhésion au féminazisme leur donne des boucs émissaires à haïr dans chaque appartement, dans chaque atelier, dans chaque rue : "A mort les mâles, tous machos, tous hétéros, tous violents, tous bêtes, tous beaufs, tous réactionnaires !"

La tentative de dialogue d'Ilan n'aboutira jamais, car ces trotskistes se sont barrés tous chemins de résipiscence. Ils sont désormais prisonniers de tous les actes délictueux auxquels les féminazies les ont compromis, et ils sont trop couards et trop narcissiques pour critiquer et dénoncer publiquement leurs errements précédents. Ils ont désormais trop d'inavouable sur les mains, pour être encore capables de s'amender.

Quels chefs seront-ils, si d'aventure ils le deviennent, comme ils le rêvent ?
Exécrables.
Zéro culture de management, aptitude à négocier quasi-nulle - ils sont prisonniers de leur total mépris envers leurs prochains -, zéro culture de gouvernement, zéro culture de l'alternance, zéro respect de la démocratie, zéro sens de l'état et de la république.

Tel est le problème permanent de toutes les hiérarchies parallèles, les hiérarchies de rechange, telles que le syndicalisme dans l'entreprise. On ne contestera évidemment pas qu'elles sont indispensables, que toute minorité doit aspirer à prendre la relève du pouvoir, et affûter et entraîner son shadow cabinet. Que tout pouvoir a besoin d'être contesté et éclairé par une opposition, la plus honnête et la plus civique possible, qu'il doit respecter, voir aider à se constituer. Le problème est de faire que ces hiérarchies de rechange soient elles aussi les plus sélectives et les plus formatrices possibles.

J'ignore s'il disait vrai, ce directeur du personnel qui déplorait que le délégué syndical de telle usine soit "le roi des cons", je ne suis pas allé vérifier. Mais je sais qu'aboutir à un tel mépris en face est un échec grave dans les relations institutionnelles. Les grands négociateurs s'éprouvent l'un l'autre en quelques brefs rounds, puis vont au coeur du sujet, avec chacun des propositions constructives méritant l'examen et la discussion. Quand vous êtes une opposition, vous devez veiller à la formation professionnelle de vos hommes, pour en faire les dirigeants ou les co-dirigeants de demain.


JacquesL

#1
Comment sélectionner des leaders révolutionnaires ?

On a assisté à quelques révolutions au cours des 220 ans écoulés, et leurs résultats ont rarement été à la hauteur des attentes.
Prenons le cas particulier de la révolution russe : par sa répression, le régime tsariste a sélectionné les plus aptes à la clandestinité et à la dissimulation. Ont donc surnagé les plus paranoïaques et les plus sanguinaires, en particulier Joseph Staline.
Lénine lui même n'avait rien d'un démocrate : il méprisait les soviets, ne songeait qu'à ne partager le pouvoir avec personne, et envoyait aux province force ordres "à fusiller".
Le peuple russe était largement illettré à l'époque, la paysannerie vivait dans des conditions presque bestiales. Difficile de faire porter le chapeau à ces gens là !
C'est donc bien à l'intelliguientsia qui portait les idées révolutionnaires, qu'il faut demander des comptes. Pour en transposer les résultats et les questions ici et maintenant, chez nous.
Notre devoir est d'anticiper les comptes que nous demanderont les générations futures : comment avons-nous pu "choisir" des leaders politiques aussi bornés, voire corrompus ?

Peut-être que notre problème sera incidemment résolu, dès que nous aurons mis en place un contrôle de moralité et de service public, sur tous les partis politiques et toutes les associations qui reçoivent des subventions. Dans le but avoué de lutter contre la corruption et les dévoiements de l'argent public. La contrepartie de toute subvention sera la soumission à un contrôle de qualité externe.

Sérieuse difficulté : nous avons pu apprendre de près, par l'expérience, que de grosses administrations sont grevées de non-qualité et de corruption : l'Education Nationale, la Justice. Il doit y en avoir d'autres, mais je me restreins à ce que j'ai personnellement connu.

Sur quel cahier des charges devez-vous sélectionner vos leaders ? Réponse dans le désordre dans un premier temps, à perfectionner et réorganiser ensuite :

- Il doit organiser la sélection et la formation de ses successeurs.
- Il doit préparer au moins une stratégie de rechange, au cas d'erreur d'appréciation initiale, ou de changement sérieux des conditions extérieures.
- Il doit expliciter la liste synthétique des "clients" au sens large, que l'on compte satisfaire, et avec quelles priorités respectives.
- Il doit donner à ceux-là les moyens de le tirer par la manche pour lui faire part des rectifications qu'ils désirent.
- Il doit faire expliciter les valeurs sur lesquelles l'organisation s'engage.
- Il doit organiser une séparation des fonctions d'exécution à court terme, des fonctions de contrôle général, de conseil de surveillance. Si faute d'effectifs suffisants, certains doivent cumuler les deux types de fonctions, alors prévoir des moments séparés et des environnements distincts pour les opérations de surveillance critique.
- En presque toutes circonstances, il dispose d'une solution non-violente. Ce qui ne se confond en rien avec "il est acculé à une solution de faiblesse".
- Grâce à son animation, l'entreprise est anthropogène et non anthropophage : chacun apprend et se perfectionne. Y compris en savoir-être.