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La révolution inconnue, par Voline

Démarré par JacquesL, 25 Octobre 2007, 05:53:54 PM

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JacquesL

http://www.codeig.net/Voline.pdf

Ouvrage remarquable, de 458 pages, gratuit sur le net.

Extraits :
Sous Nicolas II :
CiterD'une part, l'absolutisme, loin d'aller à la rencontre des aspirations de la société, prit la décision de
se maintenir par tous les moyens et de supprimer non seulement tout mouvement révolutionnaire,
mais aussi toute manifestation d'esprit d'opposition. Ce fut à cette époque que le gouvernement de
Nicolas II, afin de faire dévier le mécontentement grandissant de la population, eut recours, entre
autres, à une forte propagande antisémitique et, ensuite, à l'instigation - et même à l'organisation -
des pogromes juifs.

Une description de ce que fut réellement le mouvement nihiliste, années 1850-1860, donc à la fin du règne de Nicolas 1er, début Alexandre II. La coupure culturelle totale entre une intelligentsia nouvelle, très avancée, et une paysannerie réduite au pire.

Préface :
CiterToute révolution – même étudiée de près par de nombreux auteurs de tendances diverses, et à
des époques différentes – reste, au fond, une grande Inconnue. Des siècles passent et, de temps à
autre, viennent des hommes qui, fouillant les vestiges des anciens bouleversements, y découvrent
encore et toujours des faits et des documents inédits. Souvent, ces découvertes renversent nos
connaissances et nos idées que nous supposions définitives. Combien d'ouvrages sur la Révolution
française de 1789 existaient déjà lorsque Kropotkine et Jaurès décelèrent dans ses décombres des
éléments jusqu'alors ignorés qui jetèrent sur l'époque une lumière insoupçonnée ! Et Jaurès ne
convint-il pas que les immenses archives de la Grande Révolution étaient à peine exploitées ?
Généralement, on ne sait pas encore étudier une Révolution (comme on ne sait pas encore écrire
l'histoire d'un peuple). Par ailleurs, des auteurs, bien qu'expérimentés et consciencieux, commettent
des erreurs et de fâcheuses négligences qui interdisent au lecteur une juste compréhension
des choses. On se donne, par exemple, la peine de fouiller à fond et d'exposer abondamment les
faits et les phénomènes frappants : ceux qui se sont déroulés au grand jour, à la bruyante "foire
révolutionnaire", mais on méprise et on ignore ceux qui se sont passés dans le silence, aux profondeurs
de la Révolution, en marge de la "foire". A la rigueur, on leur accorde quelques mots en
passant, en se basant sur de vagues témoignages dont l'interprétation est, le plus souvent, erronée
ou intéressée . Et ce sont, précisément, ces faits cachés qui importent et jettent une vraie lumière
sur les événements et même sur l'époque,
D'autre part, les sciences-clefs des phénomènes de la Révolution – l'économie, la sociologie, la
psychologie – sont présentement incapables, en raison de leur état rudimentaire, de comprendre
et d'expliquer convenablement ce qui s'est passé.
Ce n'est pas tout. Même du point de vue du "reportage" pur, combien de lacunes ! Dans le formidable
tourbillon de la Révolution, une multitude de faits, engloutis par d'énormes crevasses qui
s'ouvrent et se referment à tout instant, restent introuvables, peut-être à jamais. Ceux qui vivent
une Révolution, ces millions d'hommes qui, d'une façon ou d'une autre, sont emportés par l'ouragan,
se soucient, hélas ! fort peu de noter, pour les générations futures ce qu'ils ont vu, su, pensé
ou vécu.
Enfin, il existe encore une raison que je souligne particulièrement : à quelques exceptions près, les
rares témoins qui laissent des notes, et aussi MM. les Historiens, sont d'une partialité écoeurante.
Chacun cherche et trouve à volonté, dans une Révolution, des éléments qui peuvent étayer une
thèse personnelle ou être utiles à un dogme, à un parti, à une caste. Chacun cache et écarte
soigneusement tout ce qui peut y contredire. Les révolutionnaires eux-mêmes, divisés par leurs
théories, s'efforcent de dissimuler ou défigurer ce qui ne s'accorde pas exactement avec telle ou
telle doctrine.
Ne parlons pas d'un nombre déconcertant d'ouvrages qui, tout simplement, ne sont pas sérieux.
En somme, qui donc chercherait à établir uniquement la vérité ? Personne ou presque. Quoi d'étonnant
qu'il existe, sur une Révolution, à peu près autant de versions que de livres, et qu'au fond la
vraie Révolution demeure inconnue ?
Et pourtant, c'est cette Révolution cachée qui porte en elle les germes du bouleversement futur.
Quiconque pense le vivre d'une façon active, ou veut simplement en suivre les événements avec
clairvoyance, se doit de "découvrir" et de scruter cette Inconnue.
Et quant à l'auteur, son devoir est d'aider le chercheur dans sa tâche.
* * *
Dans le présent ouvrage, cette Révolution inconnue est la Révolution russe ; non pas celle qui a
été maintes fois traitée par des hommes politiques ou des écrivains patentés, mais celle qui fut –
par ceux-là mêmes – ou négligée, ou adroitement voilée, ou même falsifiée : celle qu'on ignore.
Feuilletez quelques livres sur la Révolution russe. Jusqu'à présent, presque tous ont été faits par
des gens plus ou moins intéressés, que ce soit au point de vue doctrinal, politique ou même personnel.
Selon que l'écrivain est un "blanc", un "démocrate", un "socialiste", un "stalinien" ou un
"trotskyste", tout change d'aspect. La réalité elle-même est façonnée au gré du narrateur. Plus
vous cherchez à la fixer, moins vous y arrivez. Car les auteurs ont, chaque fois, passé sous silence
des faits de la plus haute importance si ceux-ci ne s'accordaient pas avec leurs idées, ne les
intéressaient pas ou ne leur convenaient pas.
Eh bien, cette documentation inédite– et cependant exceptionnellement édifiante – constitue, précisément,
la plus grande partie du présent volume. Sans exagérer ni se vanter, l'auteur ose avancer
cette affirmation : celui qui n'aura pas pris connaissance de cet ouvrage restera dans l'ignorance
d'un nombre considérable de faits d'une portée capitale.
* * *
Un problème fondamental nous est légué par les révolution précédentes : j'entends surtout celle
de 1789 et celle de 1917 dressées pour une grande partie contre l'oppression, animées d'un puissant
souffle de liberté et proclamant la Liberté comme leur but essentiel, pourquoi ces révolutions
sombrèrent-elles dans une nouvelle dictature exercée par d'autres couches dominatrices et privilégiées,
dans un nouvel esclavage des masses populaires ? Quelles seraient les conditions qui
permettraient à une révolution d'éviter cette triste fin ? Cette fin serait-elle, longtemps encore, une
sorte de fatalité historique ou bien serait-elle due à des facteurs passagers et même, simplement,
à des erreurs et à des fautes pouvant être écartées dorénavant ? Et dans ce dernier cas, quels seraient
les moyens d'éliminer le danger qui menace déjà les révolutions à venir ? Un espoir de le
surmonter serait-il permis ?
Selon l'avis de l'auteur, ce sont précisément les éléments ignorés – et sciemment dissimulés – qui
nous offrent la clef du problème en nous fournissant la matière indispensable à sa solution. Le
présent ouvrage est une tentative d'éclaircir ce problème a l'aide de faits précis et incontestables.
* * *

L'auteur a vécu la Révolution de 1917 (et aussi celle de 1905). Il y a activement participé. Et il
désire en exposer et examiner, avec une parfaite objectivité ; les faits authentiques. Tel est son seul
souci. S'il ne l'avait pas, il n'aurait jamais songé à écrire ce livre.
Ce souci d'un exposé franc et d'une analyse impartiale est favorisé par la position idéologique de
l'auteur. Depuis 1908, il n'appartient à aucun parti politique. Par ses convictions personnelles, il
sympathise avec le courant libertaire. Il peut se permettre le luxe d'être objectif car, libertaire, il
n'a aucun intérêt à trahir la vérité, aucune raison de "truquer" : il ne s'intéresse ni au pouvoir, ni
à un poste de dirigeant, ni à des privilèges, ni même au triomphe "à tout prix" d'une doctrine. Il ne
cherche qu'à établir la vérité, car seule la vérité est féconde. Sa passion, son unique ambition est
de faire comprendre les événements à la lumière des faits exacts, car seule une telle compréhension
permet de formuler des conclusions justes et utiles.
Comme toute Révolution, la Révolution russe possède un trésor de faits ignorés, même insoupçonnés.
La présente étude prétend prendre, un jour, sa modeste place à côté des auteurs qui auront voulu,
pu et su explorer ces immenses richesses, honnêtement et en toute indépendance.


JacquesL

Table des matières :
Table des matières
I Naissance, croissance et triomphe de la révolution (1825-1917) 17
1 Les prémices (1825-1905) 19
1.1 La Russie au début du XIXe siècle et la Naissance de la Révolution . . . . . . . . 19
1.1.1 Aperçu général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.1.2 Premier mouvement nettement révolutionnaire : les "Dékabristes"(1825). . 20
1.1.3 La légende du tzar ; le paradoxe russe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.2 La répression, la trique et la faillite. Evolution quand même. (1825-1855) . . . . . 22
1.2.1 Création définitive d'un état bureaucratique et policier. . . . . . . . . . . . 22
1.2.2 Effervescence paysanne. - Mécontentement général. . . . . . . . . . . . . 23
1.2.3 L'essor de la jeunesse intellectuelle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
1.2.4 Le nihilisme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.2.5 La faillite du régime de la trique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.2.6 Evolution quand même. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1.3 Les réformes, la reprise de la Révolution ; «Echec au tzarisme» et échec révolutionnaire
; la Réaction (1855-1881 ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.3.1 Un nouveau mouvement révolutionnaire. - La "Narodnaia Volia". - L'assassinat
du tzar Alexandre II. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1.3.2 L' absolutisme, la légende et le paradoxe survivent. . . . . . . . . . . . . . 32
1.4 Fin de siècle : le marxisme ; évolution rapide ; réaction quand même (1881-1900) . 33
1.4.1 Nouvel aspect du mouvement révolutionnaire : le marxisme et le parti
social-démocrate. - Progrès culturels. - Essor industriel. – L'absolutisme
et la réaction s'affirment en dépit de toute cette évolution. . . . . . . . . . 33
1.5 XXe siècle - Évolution précipitée Progrès révolutionnaires - Dérivatifs ( 1900-1905) 35
1.5.1 L'absolutisme reste sur ses positions et cherche à se maintenir par tous les
moyens. - L'évolution rapide du pays continue. . . . . . . . . . . . . . . . 35
1.5.2 La situation politique, économique et sociale de la population laborieuse.
- L'extension de la propagande socialiste et révolutionnaire. - Répression
de plus en plus brutale. - La révolution commence à conquérir la rue. . . . 38
1.5.3 Les partis politiques : social-démocrate et socialiste-révolutionnaire. - Les
attentats. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
1.5.4 Les anarchistes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
1.5.5 Le gouvernement tzariste cherche à canaliser le mouvement ouvrier vers
une activité "légale". . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
2 La secousse (1905-1906) 43
2.1 L'épopée gaponiste ; première grève générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.1.1 Les "sections ouvrières". - Le mouvement et l'épopée "gaponistes". - Le
pope Gapone : sa personnalité, son oeuvre, sa fin. - Le "dimanche sanglant"
: 9/22 janvier 1905. - La "légende du tsar" tuée par le Tzar. - Premier
grand mouvement des masses ouvrières. - Première grève des ouvriers de
Saint-Pétersbourg. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.2 La naissance des soviets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
2.3 La guerre malheureuse ; la victoire d'une grève révolutionnaire . . . . . . . . . . . 62
2.3.1 Effets foudroyants des graves défaites dans la guerre russo-japonaise. -
Effervescence dans tous les milieux de la société. -Les "libertés" prises
d'assaut. - Agitation dans l'armée et la marine. . . . . . . . . . . . . . . . 62
2.3.2 La grève générale d'octobre. - Le gouvernement perd pied. - Le manifeste
du 17 octobre et ses effets. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
2.4 L'échec de la Révolution ; le bilan de la secousse . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
2.4.1 La révolution est enrayée. - La "Douma". - Les partis politiques. - Le
contact entre les milieux avancés et les masses s'établit. - Le " paradoxe
russe " commence à s'évanouir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
2.5 La «Pause» (1905-1907) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
3 L'explosion (1917) 75
3.1 Guerre et révolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
3.1.1 Pour la dernière fois le tzarisme et la Révolution sont aux prises. . . . . . . 75
3.2 Le triomphe de la révolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
3.3 Vers la Révolution sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
3.3.1 Le Gouvernement Provisoire et les problèmes de la Révolution. . . . . . . 80
3.4 Vers un gouvernement socialiste ? La misère du socialisme . . . . . . . . . . . . . 85
3.5 La révolution bolcheviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
3.5.1 La chute du gouvernement Kérensky. – La victoire du parti bolcheviste. . . 92
II Le bolchevisme et l'anarchie 95
4 Les deux idées de la Révolution 97
4.1 Deux conceptions opposées de la Révolution sociale . . . . . . . . . . . . . . . . 97
4.2 Les causes et les conséquences de la conception bolcheviste . . . . . . . . . . . . 101
4.2.1 Quelques appréciations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
5 Autour de la Révolution d'Octobre 119
5.1 L'attitude des bolcheviks et des anarchistes avant Octobre . . . . . . . . . . . . . . 119
5.1.1 Les bolcheviks, les anarchistes et les soviets. . . . . . . . . . . . . . . . . 121
5.2 La position des anarchistes vis-à-vis de la Révolution d'octobre . . . . . . . . . . . 124
5.3 Quelques autres points désaccord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
5.3.1 Les anarchistes et le " contrôle ouvrier de la production ". . . . . . . . . . 124
5.3.2 Les bolcheviks, les anarchistes et l'assemblée constituante. . . . . . . . . 125
5.4 Quelques considérations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
6 Après octobre 131
6.1 Les bolcheviks au pouvoir ; les différends entre eux et les anarchistes . . . . . . . . 131
6.1.1 Premiers tâtonnements. – Premiers compromis. - Premières impostures. –
Leurs conséquences fatales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
6.1.2 La dissolution de l'Assemblée Constituante. . . . . . . . . . . . . . . . . 132
6.1.3 La paix de Brest-Litovsk. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
6.2 La pente fatale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
6.2.1 L'essentiel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
6.2.2 Activité croissante des anarchistes. – Leurs rapides succès. . . . . . . . . . 147
6.3 Les organisations anarchistes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
6.4 La presse inconnue (anarchiste) dans la Révolution russe : sa voix, ses luttes, sa fin 154
6.5 Quelques épisodes vécus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
7 La répression 177
7.1 Les préparatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
7.2 Le déclenchement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178
7.3 En pleine furie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
7.4 Le cas Léon Tchorny et Fanny Baron . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184
7.5 Le cas Lefèvre, Vergeat, Lepetit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
7.6 Un épisode vécu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
7.7 L'accord final . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
7.8 L'étouffoir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192
7.9 Le truc des " délégations " . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194
7.10 La " justice " bolcheviste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197
8 L'Etat bolcheviste 203
8.1 La nature de l'État . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204
8.1.1 L'U.R.S.S. inconnue. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204
8.2 Situation des ouvriers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206
8.3 Situation des paysans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210
8.4 Situation des fonctionnaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216
8.5 La structure politique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218
8.6 Vue d'ensemble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221
8.7 Les " réalisations " . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223
8.7.1 Le problème. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223
8.7.2 Le moyen d'investigation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224
8.7.3 La presse " soviétique ". . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224
8.7.4 La propagande. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 226
8.7.5 La bureaucratie. – La nouvelle bourgeoisie. – L'armée.– La police. . . . . 227
8.7.6 Les autres " réalisations ". . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228
8.7.7 Faits et chiffres. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230
8.7.8 Les " réalisations " sur le " front culturel ". . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
8.8 La Contre-Révolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244
III Les luttes pour la véritable Révolution sociale 253
9 Cronstadt (1921) 257
9.1 Quelques notions géographiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257
9.2 Cronstadt avant la Révolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258
9.3 Cronstadt, avant-garde de la Révolution ; Ses luttes. - Son activité positive. - Son
influence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259
9.4 Cronstadt se dresse contre l'imposture bolcheviste (mars 1921) . . . . . . . . . . . 267
9.4.1 Les premiers dissentiments entre Cronstadt et le gouvernement bolcheviste.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 267
9.4.2 Les mesures préventives du gouvernement. . . . . . . . . . . . . . . . . . 270
9.4.3 Cronstadt affaibli. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272
9.4.4 Les ouvriers de Pétrograd se soulèvent contre le gouvernement bolcheviste.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273
9.4.5 Cronstadt appuie les ouvriers de Pétrograd. - Son premier geste. - La riposte
et l'attitude du gouvernement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276
9.4.6 La riposte de Cronstadt. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 288
9.4.7 La vie intérieure de Cronstadt pendant la lutte. Sa presse. - Le sens et les
buts de sa lutte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294
9.5 Le dernier acte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 319
9.5.1 L'attaque de Cronstadt. - Sa dernière lutte. - La fin de son indépendance. . 319
9.5.2 La leçon de Cronstadt. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 329
10 Ukraine (1918-1921) 333
10.1 Le mouvement des masses en Ukraine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 333
10.1.1 Quelques notions géographiques et historiques. . . . . . . . . . . . . . . . 334
10.1.2 Situation particulière de l'Ukraine vis-a-vis de l'emprise bolcheviste. . . . 336
10.1.3 Les terribles conséquences de la paix de Brest-Litovsk pour l'Ukraine. -
La naissance de la résistance populaire et le mouvement " Makhnoviste ". . 338
10.1.4 L'Anarchiste Nestor Makhno. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 341
10.1.5 Les débuts de l'action insurrectionnelle de Makhno. – Ses idées, ses projets.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 344
10.2 La formation de l'Armée insurrectionnelle " makhnoviste " . . . . . . . . . . . . . 348
10.2.1 Les diverses forces en lutte en Ukraine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 348
10.2.2 Les qualités et les défauts du mouvement " makhnoviste ". . . . . . . . . . 352
10.2.3 Attaque générale des insurgés contre l'Hetman, les Allemands et contre
Pétlioura. - Leur victoire. - La création d'une région libre, débarrassée de
tout pouvoir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 354
10.2.4 Le travail positif dans la région libre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 356
10.3 Les offensives de Dénikine et l'effondrement final . . . . . . . . . . . . . . . . . 359
10.3.1 La résistance des " makhnovistes ". . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 359
10.3.2 La première apparition des bolcheviks dans la région libre. - Tâtonnements
amicaux. - Pourparlers. - La jonction de l'armée " makhnoviste " et de
l'armée rouge " pour la cause commune ". . . . . . . . . . . . . . . . . . 361
10.3.3 1 le volontariat ; 2 l'éligibilité à tous les postes de commandement ; 3 la
discipline librement consentie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 362
10.3.4 L'activité et la mentalité des masses dans la région libre. - Les visées bolchevistes.
– Les premiers gestes hostiles des bolcheviks à l'égard des makhnovistes.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 363
10.3.5 Le IIIe congrès de la région libre. - Le premier attentat direct des bolcheviks
contre la région. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 365
10.3.6 Préparatifs bolchevistes à une invasion armée de la région libre. – La seconde
campagne de Dénikine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 370
10.3.7 Le IVe congrès de la région libre. - L'ordre de Trotsky n 1824 et la première
attaque armée de la région libre par les bolcheviks. . . . . . . . . . 371
10.3.8 Les bolcheviks ouvrent le front à Dénikine pour lui permettre d'envahir
la région libre. - La ruée des Dénikiniens contre la région. - La mesure
extraordinaire prise par Makhno pour sauver la situation. . . . . . . . . . . 376
10.3.9 L'avance foudroyante de Dénikine. - Les bolcheviks abandonnent la lutte
en Ukraine. - Makhno reprend l'action à ses risques. . . . . . . . . . . . . 380
10.3.10 La réorganisation de l'Armée insurrectionnelle. - L'offensive décisive de
Dénikine. - Les tentatives d'arrêter son avance. - L'Armée insurrectionnelle
devient imposante. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 381
10.3.11 La grande retraite de l'Armée insurrectionnelle (août-septembre 1919). -
Son encerclement définitif. - La bataille de Pérégonovka (le 26 septembre
1919). - La victoire des makhnovistes et leur retour offensif foudroyant. . . 384
10.3.12 L'offensive de Dénikine brisée par la victoire des insurgés. - Les bolcheviks
sont sauvés. - Leur retour en Ukraine. . . . . . . . . . . . . . . . . . 394
10.4 Le comportement des makhnovistes dans les régions libérées . . . . . . . . . . . . 395
10.4.1 Les efforts positifs. – Les réalisations – Les " libertés ". . . . . . . . . . . 395
10.4.2 Le congrès d'Alexandrovsk (octobre 1919). . . . . . . . . . . . . . . . . . 399
10.4.3 La dernière victoire des " makhnovistes " sur les dénikiniens. - La prise
d'Ekatérinoslaw. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 411
10.4.4 L'épidémie. - L'abandon d'Ekatérinoslaw. -Le retour des bolcheviks en
Ukraine. - Leur nouveau conflit avec les makhnovistes. . . . . . . . . . . 412
10.4.5 La deuxième attaque bolcheviste contre les makhnovistes. . . . . . . . . . 414
10.5 L'offensive de Wrangel – Sa défaite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 417
10.5.1 Les bolcheviks en danger. - Leur entente avec l'Armée insurrectionnelle. . 417
10.5.2 La première défaite de Wrangel par les makhnovistes. – Sa débâcle définitive.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 421
10.5.3 Nouvelles tentatives d'un travail constructif dans la région insurgée. . . . . 421
10.5.4 La trahison des bolcheviks. - Leur troisième et suprême attaque contre la
Makhnovtchina. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 423
10.6 La troisième et dernière guerre des bolcheviks contre les makhnovistes et les anarchistes
; écrasement de l'Armée insurrectionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . 425
10.6.1 La dernière lutte à mort entre l'autorité et la révolution (novembre 1920 -
août 1921). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 431
10.7 Le sort de Makhno et de certains de ses camarades
Epilogue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 441
10.7.1 Quelques notes et appréciations personnelles sur Makhno et sur le mouvement
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 445
10.7.2 Makhno et l'antisémitisme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 447
10.7.3 Les faiblesses réelles de Makhno et du mouvement. . . . . . . . . . . . . 450
10.8 Testament de la Makhnovtchina aux travailleurs du monde . . . . . . . . . . . . . 458

JacquesL

Autre lecture devenue difficile à trouver :
LA NOUVELLE CLASSE DIRIGEANTE

AUTEUR: MILOVAN DJILAS

Edité par PLON
Paru en 1957

On cite aussi, mais je ne l'ai pas lu :
La réédition du livre de
Ludwig von Mises La Bureaucratie
Prix: € 16

Dès 1939, l'alternative socialisme ou capitalisme est remise en question par plusieurs auteurs de différentes " sensibilités marxistes ". L'ex-trotskiste italien Bruno Rizzi publie La bureaucratisation du monde. La même année, le luxembourgiste Lucien Laurat étudie dans Le Marxisme en faillite ? un phénomène nouveau qu'il baptise techno-bureaucratie. Puis en 1940 l'ex-trotskiste James Burnham, dans un livre retentissant, L'Ere des organisateurs, montre que le capitalisme n'est pas remplacé par le socialisme mais par une " société directoriale ". Cette thèse sera reprise en détail par l'ex-communiste Yougoslave, Milovan Djilas, dans son livre La Nouvelle Classe Dirigeante. Mais pour intéressantes que soient ces analyses, il y manquait le point de vue des économistes. C'est à cette tâche que s'attèleront deux d'entre eux : le professeur Ludwig von Mises et son disciple et ami Friedrich von Hayek. Le premier publiera La Bureaucratie (1944) et le second la fameuse Route de la servitude (PUF/Quadrige 1944), toujours rééditée.

Soixante ans après sa publication, le livre de von Mises n'a pas vielli. Au contraire, son actualité se révèle presqu'à chaque page. Le collectivisme ne fonctionne pas (quelle que soit la date ou le lieu de son " installation ") certes ; mais il faut en comprendre la cause. Pour Mises le collectivisme n'est pas atteint d'un vice mineur, arrangeable ou rectifiable. Au contraire, ce système ne peut pas fonctionner parce qu'il lui manque le caractère essentiel de la rationalité économique. Ce ne sont pas les six dernières décennies écoulées qui contrediront ce jugement. Mais pour rétablir le plein emploi et la prospérité pour tous la stabilisation monétaire et le libre échange international ne sont pas suffisants. Il faut une compréhension en profondeur des phénomènes économiques.

" L'évolution actuelle, écrivait von Mises en 1944, qui tend à l'omnipotence de l'Etat et au régime totalitaire aurait été immédiatement arrêtée si ses partisans n'avaient pas réussi à endoctriner la jeunesse et à la détourner de l'étude de la science économique.

La science économique est une science abstraite qui, par conséquent, n'enseigne pas à l'homme comment classer les valeurs, ni vers quels buts il doit tendre. Elle ne pose pas de fins suprêmes. Car ce n'est pas là le rôle du penseur, mais celui de l'homme d'action. La science est un produit de la pensée, l'action un produit de la volonté. En ce sens, on peut parler de la neutralité de l'économie politique en tant que science en face du problème des fins ultimes de l'action humaine.

Mais il en est autrement des moyens à appliquer pour atteindre des buts sociaux donnés. Dans ce domaine, la science économique est pour l'action le seul guide sûr. Si les hommes veulent atteindre les buts sociaux qu'ils poursuivent, il leur faut conformer leur conduite aux enseignements de la pensée économique. "

Ce qui était vrai alors, l'est encore plus aujourd'hui.

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JacquesL

Lettre d'un militant qui rend sa carte du parti de Lénine et Trotsky en mars 1921 (de nombreuses autres lettres comme celles ci sont consultables ) :

Pendant trois ans, j'ai travaillé à Cronstadt comme instituteur à l'école primaire et aussi dans des unités de l'armée et de la marine. J'ai marché toujours honnêtement avec les travailleurs de Cronstadt libre, leur sacrifiant toutes mes forces dans le domaine de l'instruction du peuple. Le vaste élan de la culture, annoncé par les communistes, la lutte de classe des travailleurs contre les exploiteurs et la perspective de la construction soviétique m'ont entraîné dans les rangs du parti communiste dont je suis devenu candidat le 1er février 1920. Depuis ma candidature, j'ai pu observer de multiples et importants défauts chez les sommités du parti. Je me suis rendu compte que ces dernières souillaient la belle idée du communisme. Les plus graves défauts, qui impressionnaient les masses très défavorablement, étaient : le bureaucratisme, la rupture entre le parti et les masses, les procédés dictatoriaux à l'égard de celles-ci, un grand nombre de suiveurs arrivistes, etc. Tous ces défauts creusaient un abîme insondable entre les masses et le parti, en transformant ce dernier en un organisme impuissant à lutter contre la débâcle intérieure du pays.
Les événements actuels ont mis à découvert les plaies les plus horribles du régime. Lorsque la population de Cronstadt, qui compte plusieurs milliers d'habitants, présenta aux " défenseurs des intérêts des travailleurs " des revendications tout à fait justes, les sommités bureaucratisées du parti communiste les rejetèrent et, au lieu d'une libre et fraternelle entente avec les travailleurs de Cronstadt, ouvrirent un feu fratricide contre les ouvriers, marins et soldats rouges de la ville révolutionnaire. Et - ce fut le comble - le lancement de bombes par avion sur des femmes et des enfants sans défense ajouta une belle épine à la couronne du parti communiste.
Ne voulant pas partager la responsabilité des actes barbares des communistes et n'approuvant pas la tactique de leurs sommités, qui aboutit à l'effusion de sang et à la grande misère des masses populaires, je déclare ouvertement que je ne me considère plus candidat du parti communiste et fais mien, entièrement, le mot d'ordre des travailleurs de Cronstadt : " Tout le pouvoir aux Soviets et non aux partis ".
T. Dénissoff, instituteur à la 2e école primaire (Izvestia , n° 10, du 12 mars.)