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Trump a-t-il vraiment un plan pour l’Ukraine ?

Démarré par JacquesL, 26 Février 2025, 05:13:02 PM

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JacquesL

Trump a-t-il vraiment un plan pour l'Ukraine ?

Publié le février 26, 2025 par Wayan



Par Moon of Alabama – Le 25 février 2025

Ce qui est étrange avec les projets du président Trump pour l'Ukraine, c'est que personne ne sait ce qu'ils sont réellement.

Ces derniers jours, j'ai essayé de comprendre ce qu'il essayait de faire. Je n'ai pas réussi à trouver une théorie qui tienne la route. Son comportement est incohérent. Il n'y a pas non plus d'indications utiles de la part de la Maison Blanche ou de fuites dans la presse. Il y a des actions frénétiques ici et là et des déclarations pompeuses. Mais quels sont les plans d'ensemble ?

Le professeur Mearsheimer déclare également (vidéo) que le comportement de Trump n'a aucun sens. Faire chanter l'Ukraine pour obtenir un accord d'extraction de ressources n'est pas une position réaliste. Elle n'est même pas mercantiliste. Il n'y a rien à vendre là-bas et tout accord sera sabordé par les tribunaux sous la pression des oligarques. Cela n'a aucun sens.

Qu'est-ce qui prouve que Trump a un plan ? Qu'est-ce qui prouve qu'il négocie réellement avec la Russie ? Que fait-il concrètement pour mettre fin à la guerre comme il l'a prétendu ?

Yves Smith, citant les opinions contraires de Brian Berletic et John Helmer, se demande également ce que fait Trump :

CiterParce que l'administration Trump n'a pas d'idée claire sur ce qu'elle veut en termes de finalité pour l'Ukraine, sauf à pouvoir prétendre que Trump a mis fin à la guerre et qu'il est donc un grand négociateur, elle risque fort de tomber dans le comportement contre lequel Sun Tzu a mis en garde : « Rien que de la tactique et aucune stratégie, c'est le bruit qui précède la défaite ».

Plus précisément, nous examinerons comment les évaluations étrangement sous-amplifiées de Brian Berletic et John Helmer montrent que l'idée, populaire dans les médias indépendants, selon laquelle Trump représente une grande rupture en matière de politique étrangère par rapport au passé est exagérée. Ses différences de méthodes sont indûment confondues avec des différences d'objectifs.

Mais nous allons d'abord nous pencher sur la façon dont une nouvelle fixation de l'administration, celle d'arracher à l'Ukraine un accord sur les minéraux et autres droits économiques, est contraire à l'objectif de parvenir à un accord avec la Russie.
...

Cet accord sur les minerais ukrainiens pourrait être un exemple des habitudes de Trump, à son détriment. L'approche de Trump, qui consiste à maximiser son espace de négociation en avançant toutes sortes d'idées révolutionnaires, n'est pas une si bonne idée lorsqu'elle est adoptée par réflexe, comme cela semble être le cas pour Trump 2.0, plutôt que de manière délibérée.

Trump lui-même menace régulièrement de prendre des mesures radicalement extrêmes, comme le nettoyage ethnique à Gaza, et intimide les chefs d'État pour essayer d'obtenir ce qu'il veut. Non seulement Trump n'obtiendra pas le développement de sa Riviera, mais ses intimidations le font passer pour un imbécile irascible. Pourquoi voudrait-on nouer des relations avec un partenaire qui aime non seulement les démonstrations de domination grossières, mais aussi l'humiliation des chefs d'État (comme le roi Abdallah de Jordanie) et qui est indifférent à la déstabilisation de l'ensemble de la région ? Ces actions ne permettent pas d'instaurer la confiance et de traiter avec autre chose que des parties soumises.
...

Ou peut-être Trump et ses agents croient-ils encore que la Russie a du mal à soutenir son effort de guerre, et qu'en renforçant la crédibilité et l'engagement des États-Unis, elle sera amenée à faire des concessions.

Aucune des deux approches que l'on pourrait penser que Trump adopte – utiliser un accord sur les ressources de l'Ukraine pour maintenir les États-Unis en Ukraine et poursuivre la guerre, ou utiliser l'accord sur les ressources de l'Ukraine pour finalement rompre avec l'Ukraine – n'est cohérente avec une évaluation réaliste des faits sur le terrain. En tout cas, pas si le but du jeu est de faire la paix.

Trump ne fait peut-être que réarranger les chaises avant de poursuivre le même vieux programme impérial :

CiterBrian Berletic soutient que la plupart des commentateurs indépendants sont tombés dans le piège de la campagne MAGA/America First, alors que Trump représente la continuité stratégique des États-Unis en essayant de maintenir leur domination, en particulier vis-à-vis de la Chine. Berletic a observé, en se basant sur les audiences de confirmation des choix de Trump en matière de défense et de renseignement, que les États-Unis ne se débarrassent pas vraiment de l'appareil de changement de régime/messagerie de l'USAID mais se contentent de fermer la partie DEI et autres éléments désapprouvés par dans le cadre du MAGA.
...

Inutile de dire que cette évaluation, basée sur ce que l'administration Trump a déclaré vouloir faire avec les opérations de l'USAID, est très en désaccord avec l'opinion conventionnelle et complaisante selon laquelle Trump a arrêté l'activité de changement de régime des États-Unis. Pourquoi, je vous prie, aurait-il été dans l'intérêt stratégique des États-Unis de le faire ? Ce n'est pas comme si nous pouvions obtenir des concessions en éliminant cet appareil.

Le point de vue d'Yves Smith sur l'analyse de John Helmer :

CiterHelmer s'est basé sur sa propre expérience au sein de l'administration Carter ainsi que sur les informations fournies par des sources russes pour confirmer ce que l'on pouvait déduire des remarques des différents participants [aux pourparlers de Riyad], à savoir que la session, du point de vue de la Russie, était un naufrage. Même si vous n'avez pas eu le bénéfice des rapports ultérieurs, la façon dont les États-Unis se sont comportés était insensée. Ils ont exigé la tenue immédiate d'une session de haut niveau, alors que ce type de session n'a généralement pas lieu avant qu'un travail préparatoire adéquat n'ait été entrepris. En outre, les principaux membres de l'équipe de politique étrangère de Trump venaient à peine d'être installés. Et comme le DOGE a fait passer un bulldozer à travers l'État, ce n'est pas comme si Rubio et ses collègues avaient une quelconque expertise (comme celle des fonctionnaires de carrière qui étaient là avant l'arrivée de l'équipe Biden) sur laquelle ils pouvaient s'appuyer.
...

Il a réitéré certaines de ses conclusions et ajouté de nouvelles observations lors d'un entretien avec Nima de Dialogue Works.

Au début  :

Helmer : La perception russe est que le côté américain est une kasha, une bouillie, un désordre. Mais il ne faut pas être impoli et le dire.....D'abord, que doit faire la partie russe ?

Le problème est sérieux. Les États-Unis ont convoqué une réunion de haut niveau et n'avaient aucune idée de ce qu'il fallait faire : pas d'ordre du jour, pas de questions, pas de propositions. L'objectif semblait être de créer une impression d'élan et de prétendre que Trump faisait de sérieux progrès pour mettre fin à la guerre. Helmers souligne le caractère presque désespéré de la partie américaine, qui a affirmé que cette rencontre prouvait que Trump était le seul homme capable de mettre fin à la guerre... au lieu d'avoir quoi que ce soit d'autre à dire.

Ma conclusion est que Trump n'a aucun plan pour faire la paix en Ukraine.

Par conséquence, le conflit devra être tranché sur le champ de bataille.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

https://lesakerfrancophone.fr/trump-a-t-il-vraiment-un-plan-pour-lukraine

JacquesL

#1
La dispute dans le Bureau ovale. Synthèse

Publié le mars 3, 2025 par Wayan


Par Moon of Alabama – Le 1er mars 2025

Les quelque 40 premières minutes de la conférence de presse d'hier dans le bureau ovale (vidéo) se sont déroulées de manière tout à fait normale. Des questions ont été posées et des réponses ont été données de manière générale, en s'adressant au public. Il y a eu quelques plaisanteries. Puis une rupture s'est produite (vidéo) :

CiterTout a commencé lorsque JD Vance, le vice-président américain, est entré dans la conversation pour déclarer : « La voie de la paix et de la prospérité passe peut-être par la diplomatie ».

« Nous avons essayé la voie de Joe Biden, qui consiste à se frapper la poitrine et à prétendre que les paroles du Potus comptent plus que ses actes », a-t-il déclaré.

Pour quiconque a passé du temps dans ou autour de la guerre en Ukraine, un tel discours en simple lévitation sur la « diplomatie » – comme si elle signifiait quelque chose sans une force concrète pour la soutenir – est d'une naïveté exaspérante.

Zelensky aurait probablement dû laisser couler. Mais il ne l'a pas fait.

« Je peux vous poser une question ? » demanda-t-il en se penchant vers M. Vance.

« Bien sûr », a répondu M. Vance.
...
« De quel type de diplomatie, JD, parlez-vous ? Que voulez-vous dire ? »

Ce fut l'erreur.

S'en est suivi un flot d'invectives sur l'ingratitude ukrainienne – devant les médias du monde entier.

Pour quiconque se souvient que le conflit ukrainien a été initié par les États-Unis, l'hypocrisie dont il est question ici est accablante.

Comment peut-on, comme le font Trump et Vance, déplorer que la guerre ait détruit l'Ukraine et entraîné la mort d'innombrables personnes sans raison valable et, dans le même temps, demander à l'Ukraine d'être reconnaissante pour tous les « conseils », les armes et l'argent que les États-Unis ont donnés en premier lieu pour entraîner l'Ukraine dans cette guerre et la mener.

Mais Zelenski n'a pas été contrarié par l'hypocrisie des États-Unis. Il a été contrarié qu'on lui dise de faire la paix.

Sa mauvaise humeur augmentait déjà depuis un certain temps. Fin 2023, Simon Shuster avait dressé un portrait de Zelenski pour le Time :

CiterLors de mon premier jour à Kiev, j'ai demandé à un membre de son entourage comment se sentait le président. La réponse est venue sans une seconde d'hésitation : « En colère ».
...

[Zelensky se sent avant tout trahi par ses alliés occidentaux. Ils l'ont privé des moyens de gagner la guerre, lui donnant seulement ceux permettant de survivre.

Mais ses convictions n'ont pas changé. Malgré les récents revers sur le champ de bataille, il n'a pas l'intention d'abandonner le combat ni de demander une quelconque paix. Au contraire, sa croyance en la victoire finale de l'Ukraine sur la Russie s'est durcie et inquiète certains de ses conseillers. Elle est inébranlable, à la limite du messianisme. « Il se fait des illusions », me dit l'un de ses plus proches collaborateurs, frustré. « Nous n'avons plus d'options. Nous ne sommes pas en train de gagner. Mais essayez de le lui dire ».

Trump et Vance ont essayé de le lui dire – Zelenski a explosé. Certains disent qu'il s'agissait d'un piège ou d'un coup monté. D'autres, comme moi-même, ne sont pas d'accord. C'est Trump qui voulait que l'« accord sur les minéraux » soit signé. Pourquoi le saboterait-il ?

Il aurait été facile pour Zelenski de ne pas réagir à la remarque de Vance, mais il a commencé à se disputer. Il rêvait peut-être même de le mettre KO.

L'incident, qui s'est déroulé au vu et au su du public américain, permettra à Trump de faire passer l'Ukraine pour le mauvais plan qu'elle est aujourd'hui. Comme je l'ai commenté hier :

CiterQue va faire Trump maintenant ?
La meilleure hypothèse :
  • CiterIl se retirera de l'Ukraine. (Pas d'accord sur les terres rares ou quoi que ce soit d'autre).
  • CiterLes Européens seront ignorés (Macron l'avait exhorté à rencontrer Zelenski —> raté !)
  • CiterIl conclura un accord avec la Russie. Terres rares, levée des sanctions et bien plus encore.

Zelenski ne semble pas regretter sa décision et n'a pas présenté d'excuses.

Entre-temps, l'USAID a interrompu les réparations du réseau énergétique ukrainien. D'autres aides américaines sont fortement menacées :

CiterLa secrétaire de presse de l'administration Trump, Caroline Leavitt, a déclaré que les États-Unis ne fourniraient plus d'assistance militaire à l'Ukraine, leur priorité étant les négociations de paix. Cette décision fait suite à la controverse suscitée par la visite de Zelensky.


« Nous n'allons plus signer des chèques en blanc pour une guerre dans un pays très éloigné sans perspective de paix réelle et durable », a déclaré Mme Leavitt.

Zelenski espère encore que l'Europe le soutiendra. Mais si certains robots européens prétendent soutenir l'Ukraine, ils n'ont ni les hommes, ni l'argent, ni les armes pour le faire. Il n'y a pas d'unité européenne sur ce sujet :

CiterLa Lettonie, la Lituanie et l'Estonie sont « très mécontentes » d'avoir été trahies en étant exclues du sommet sur l'Ukraine qui se tiendra demain à Londres. Elles « ont un plan... mais elles n'ont pas été invitées » – Sky News

Zelenski devra partir – d'une manière ou d'une autre. Son ancien conseiller, le sournois Oleksy Arestovych, se propose déjà comme remplaçant :

CiterArestovych @arestovych – 14:03 UTC – 1 Mars 2025


– Zelensky ne propose pas seulement la guerre, il propose la guerre sans armes.

Il a affaibli l'armée (il a fait échouer 55% du plan d'achat de matériel de défense), a perdu le soutien des États-Unis et a divisé le pays.

Sans lui, l'Ukraine se battrait mieux et ferait la paix plus rapidement et plus efficacement.

Je suis pour la paix.

Il y a un moyen de s'en sortir : Zelensky, démission.

Les Russes sont les grands gagnants de cette affaire. L'Ukraine est en conflit avec son principal sponsor. L'alliance occidentale a éclaté. La ligne de front des ennemis s'effondre.

La Russie s'oppose à la principale exigence de Trump, à savoir un cessez-le-feu le long de la ligne de front actuelle. Mais c'est Zelenski à qui on reprochera de l'avoir saboté.

Je ne vois pas comment Zelenski peut s'en sortir.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.


https://lesakerfrancophone.fr/la-dispute-dans-le-bureau-ovale-synthese