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Un «véritable carnage» dans l’est de la RDC : 773 morts et 2880 blessés à Goma e

Démarré par JacquesL, Aujourd'hui à 10:13:17 AM

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JacquesL

Un «véritable carnage» dans l'est de la RDC : 773 morts et 2880 blessés à Goma en quatre jours



par RT France

Les autorités de la RDC font état d'un «véritable carnage» et d'un tableau «sombre» et «catastrophique» à Goma, dans le Nord-Kivu, alors que les médias font état de l'avancée des rebelles vers Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu, qui fait craindre une escalade régionale.

Dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), au moins 773 personnes ont été tuées et 2880 autres blessées lors des affrontements pour le contrôle de la ville de Goma entre les Forces armées congolaises (FARDC) et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, «en seulement quatre jours», soit entre le 26 et le 30 janvier, a annoncé le ministre de la Santé, Samuel 

Roger Kamba, lors d'un briefing de presse le 1er février. La veille, le gouvernement congolais avait évoqué un «véritable carnage» dans le compte-rendu de son Conseil des ministres.
Cité par l'agence de presse d'État congolaise ACP, le ministre de la Santé a précisé que le bilan des morts et des blessés, qu'il avait annoncé, concernait seulement les chiffres recensés «dans les structures de soin». «Malheureusement il y a beaucoup de blessés qui n'ont pas pu arriver [dans les centres de soin] parce que les conditions ne le permettent pas», a-t-il déploré. «Les chiffres devraient augmenter à mesure que davantage d'informations seront disponibles», a indiqué de son côté le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, soulignant que le bilan annoncé n'était que «provisoire».

Sur le terrain des affrontements, alors que les médias font état de la chute de Goma, dans la province du Nord-Kivu, aux mains du M23 et des forces armées rwandaises, des rapports de presse indiquent que le groupe rebelle tente désormais de progresser dans la province voisine du Sud-Kivu, notamment vers la cité minière de Nyabibwe et la capitale de cette région, Bukavu. Sur le terrain, les agences humanitaires de l'ONU ont constaté un afflux de blessés qui cause «une saturation des capacités d'accueil au niveau des hôpitaux dans les villes de Goma et de Bukavu».

Alors que la situation humanitaire se «détériore rapidement» à Goma, le président Félix Tshisekedi a rappelé au gouvernement la nécessité de mettre en place un plan d'urgence humanitaire pour les populations affectées dans cette métropole qui compte plus de deux millions d'habitants, dont au moins 500 000 déplacés. Un tableau «sombre» et «catastrophique» de la situation à Goma a été par ailleurs dressé par le député national honoraire Jean-Baptiste Muhindo Kasekwa. De son côté, le Bureau des droits de l'homme de l'ONU (HCDH) a accusé le M23 d'avoir commis des «exécutions sommaires», au moins 12 personnes ayant été tuées entre le 26 et le 28 janvier.

Risque d'escalade régionale

Face à la percée des rebelles, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont appelé le groupe M23 et l'armée rwandaise à cesser leur offensive en RDC. De son côté, le chef des opérations de paix de l'ONU, Jean-Pierre Lacroix, s'est dit «préoccupé» par l'avancée des rebelles vers Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu, qui fait craindre selon lui une «escalade régionale». Le chef des opérations de paix s'est par ailleurs inquiété des risques d'escalade au-delà des frontières de la RDC que fait peser l'extension des combats au Sud-Kivu. «Si l'on tient compte du passé, cela pourrait potentiellement dégénérer en conflit régional plus vaste», a-t-il estimé.

Le président burundais a, lui, accusé le Rwanda de déstabiliser la région. «Si le Rwanda continue à faire des conquêtes, la guerre risque d'être généralisée», a-t-il averti. Ces déclarations interviennent sur fond de durcissement de ton ces derniers jours entre le Rwanda et l'Afrique du Sud, suite à un sommet virtuel de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), le 29 janvier, auquel le chef de l'État de la RDC, Félix Tshisekedi, n'a pas participé. À cette occasion, le président rwandais, Paul Kagame, a accusé son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, de «tordre la réalité», voire même de «mentir».

L'Afrique du Sud est l'un des principaux fournisseurs de contingents de la Mission de la Communauté de développement d'Afrique australe en RDC (SAMIDRC), déployée dans l'est du pays aux côtés de la Mission de l'ONU (Monusco) et de l'armée régulière de Kinshasa (FARDC). Alors que ces derniers tentent de contenir les rebelles, les efforts diplomatiques, tels que le processus de Luanda parrainé par l'Angola ou la récente tentative de médiation du Kenya, peinent à produire des résultats concrets face à l'absence de coopération du Rwanda.

La RDC est confrontée depuis plusieurs années à une guerre meurtrière provoquée par la rébellion du M23, actif au Nord-Kivu, dans l'est du pays. Le groupe armé a été créé en 2012 par des officiers entrés en rébellion contre le gouvernement central.

source : RT France

https://reseauinternational.net/un-veritable-carnage-dans-lest-de-la-rdc-773-morts-et-2880-blesses-a-goma-en-quatre-jours/

JacquesL

RDC ou une situation largement négligée



par Mikhail Gamandiy-Egorov

Une nouvelle vague de violences est en cours en République démocratique du Congo. L'offensive réussie des forces rebelles menace non seulement les autorités de Kinshasa, mais confirme surtout une fois de plus les opportunités manquées, notamment en termes de choix de partenaires stratégiques.

La RDC est indéniablement un cas particulier. La patrie de la grande figure panafricaine et combattant contre le colonialisme Patrice Lumumba, le deuxième plus grand État d'Afrique de par sa superficie, et aussi un pays extrêmement riche en termes de ressources naturelles stratégiques, de l'or et des diamants jusqu'au cuivre, ou encore une ressource si importante dans l'ère contemporaine comme le cobalt. Cela sans oublier que le pays possède une immense biodiversité et la deuxième plus grande forêt tropicale du monde.

L'incapacité à résoudre les problèmes sécuritaires

Mais à ce jour, cette terre ne connaît ni la paix ni la tranquillité. En particulier, la guerre du Kivu, dans la partie Est de la République démocratique du Congo, dure depuis 2004, avec quelques courtes et très relatives interruptions. Le tout avec plusieurs groupes armés et États impliqués. La récente prise de la ville de Goma, faisant partie des plus grandes villes du pays, par les rebelles du Mouvement du 23 mars, en abrégé M23, a rappelé encore une fois à quel point la situation sécuritaire dans le pays est fragile et difficile.

Le gouvernement de la RDC accuse traditionnellement le Rwanda voisin de soutien aux rebelles. Il y a certaines raisons à cela, étant donné que ladite question avait été soulevée à plusieurs reprises et selon laquelle les autorités de Kigali soutiennent les groupes rebelles opérant sur le territoire de la République démocratique du Congo. Et que d'autre part, à bien des égards, le succès médiatisé au niveau publicitaire quant au succès du développement du Rwanda serait précisément dû au fait que ce dernier utilise les groupes armés en RDC à ses propres fins égoïstes, y compris d'ordre économique. Surtout en tenant compte que l'Est de la République démocratique du Congo est effectivement très riche en ressources naturelles.

D'ailleurs, la ville même de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, récemment prise par les rebelles, est située en passant précisément à la frontière avec le Rwanda. Quant à la position des rebelles du M23, ils font mention du fait que les autorités de Kinshasa sont complètement inefficaces dans la gouvernance du pays, qu'elles refusent d'engager un dialogue malgré la volonté des rebelles et qu'une répartition équitable des dividendes des ressources de la RDC est nécessaire, au lieu que «tout n'aille à Kinshasa».

Cependant, au regard de la situation spécifique de la RDC, et quelles que soient les accusations d'un côté comme de l'autre, le principal problème de la situation actuelle dans ce pays réside dans l'incapacité décisionnelle des autorités de l'État. Il était devenu clair depuis longtemps que l'armée nationale n'est pas encore apte à remplir ses fonctions et qu'elle a besoin d'un réel soutien non seulement en termes d'armements, mais aussi simplement de formation professionnelle. Les éléments occidentaux et les forces onusiennes n'étaient pas intéressés à apporter un tel soutien. En parlant d'ailleurs des dernières, ces forces de maintien de la paix de l'ONU, dans le cadre de la Mission pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), ont déjà prouvé depuis longtemps leur échec et leur inutilité. Et cela, d'ailleurs, sans compter les multiples cas d'implication des participants de la MONUSCO dans diverses actions de vol des ressources naturelles de la RDC.

Opportunités et temps perdus

En effet, les autorités de la RDC n'ont toujours pas fait preuve de détermination nécessaire en vue de prendre de réelles mesures visant à stabiliser la situation sécuritaire dans le pays. D'une part, bien que le président Félix Tshisekedi ait déclaré, en mai dernier lors d'une interview à la chaîne de télévision propagandiste française LCI, que la Chine et la Russie se comportaient mieux en Afrique que les Occidentaux, sans arrogance ni en donnant des leçons, avait néanmoins rajouté qu'il a toujours considéré l'Europe (bruxelloise) comme le «meilleur partenaire» pour la RDC.

C'était et cela reste l'essence même des contradictions des autorités de Kinshasa. D'une part, elles savent parfaitement qui est qui, mais restent stratégiquement orientées sur le régime washingtonien, en n'osant pas prendre les mesures réellement nécessaires pour leur pays et leur peuple. Même l'interaction réussie de son voisin du nord, la République centrafricaine, avec la Russie n'a rien appris aux autorités de Kinshasa.

Et cela malgré le fait qu'une importante partie de la société civile congolaise exige aujourd'hui et plus que jamais que les autorités du pays prennent les mesures adéquates. Mais dans le cas de la République démocratique du Congo, compte tenu de l'extrême négligence de la situation et de la perte massive d'un temps précieux, il est assez peu probable qu'il soit possible de s'attendre à une action sérieuse de la part de l'actuelle administration de Kinshasa. Peut-être faudrait-il d'abord attendre l'arrivée de nouveaux et jeunes visages dans l'élite politique, et peut-être pas seulement d'ailleurs, tournés vers les valeurs panafricaines et le monde multipolaire, avant de pouvoir compter sur une nouvelle page de l'histoire de la RDC. De telles personnes existent, mais tout a son heure.

En attendant, les rebelles du M23 pourraient poursuivre l'avancée vers la ville de Kisangani, qui comme Goma fait partie des plus grandes villes du pays, étant le chef-lieu de la province de Tshopo. Ceci étant dit, les rebelles ne cachent pas leur objectif principal, la capitale du pays, Kinshasa, une ville de plus de 15 millions d'habitants et l'une des trois plus grandes villes d'Afrique en termes de population. Et s'il est encore difficile à pouvoir prédire une éventuelle réussite du projet rebelle, force est de constater que les autorités de Kinshasa, orientées sur Washington, sont incapables de résoudre les problèmes sécuritaires de leur territoire. D'un autre côté, une chose n'est pas surprenante, les régimes de la minorité planétaire occidentale n'ont jamais eu besoin à trouver de telles solutions. Après tout, il est beaucoup plus facile d'exploiter les ressources stratégiques de la République démocratique du Congo précisément dans des conditions de chaos et de violence. C'était et cela reste la philosophie occidentale.

Mikhail Gamandiy-Egorov


source : New Eastern Outlook

https://reseauinternational.net/rdc-ou-une-situation-largement-negligee/