Nouvelles:

Notre mission est de former les citoyens de référence de l'avenir, les aider à coévoluer et créer.

Main Menu
Welcome to Pratiquer les vertus citoyennes. Please login or sign up.

25 Janvier 2025, 12:13:58 AM

Login with username, password and session length

Crier !

jacquesloyal

2007-11-12, 17:03:07
Etre loyal et ne pas mentir

Récents

Membres
  • Total des membres: 91
  • Dernier: Krakenbm
Stats
  • Total des messages: 7,173
  • Total des sujets: 4,308
  • En ligne aujourd'hui: 63
  • Record de connexion total: 448
  • (18 Mai 2024, 04:24:13 AM)
Membres en ligne
Membres: 0
Invités: 23
Total: 23

Israël, le tyrannosaure dans la pièce

Démarré par JacquesL, 24 Janvier 2025, 05:19:09 PM

« précédent - suivant »

JacquesL

Israël, le tyrannosaure dans la pièce




par Laurent Guyénot

Un fossile préhistorique

Tous les chrétiens ne soutiennent pas l'Israël moderne. Mais tous les chrétiens soutiennent l'Israël antique. Tous les chrétiens ne croient pas qu'«Israël a le droit de se défendre» en commettant un génocide en Palestine et en envahissant d'autres pays. Mais tous les chrétiens sont censés croire que l'Israël des temps bibliques avait le droit – et même le devoir sacré – d'exterminer les Amalécites, «hommes et femmes, enfants et nourrissons» (1Samuel 15,3), parce qu'ils faisaient obstacle à la conquête de Canaan par le peuple élu de Dieu.

Tous les chrétiens sont supposés approuver Moïse lorsque, dans Nombres 31, sur ordre de Dieu en personne (qui lui parle «face à face, comme un homme parle à son ami» Exode 33,11), il ordonne à ses hommes de massacrer tous les Madianites, pour les punir d'avoir encouragé les Israélites à épouser des femmes moabites. Moïse est furieux contre les chefs d'armée qui ont épargné les femmes et les enfants, mais il leur permet finalement de se réserver «les jeunes filles qui n'ont jamais couché avec un homme». Le butin s'élève à trente-deux mille jeunes vierges, réparties entre tous les hommes : moitié pour les guerriers, moitié pour les prêtres. Yahvé exige pour sa part 0,1% du butin, soit 32 jeunes filles, qui furent offertes à Yahvé par le prêtre sacrificateur Eléazar, vraisemblablement en holocauste, comme les bœufs, ânes et moutons réservés à Yahvé.

Où situer cette histoire sur l'échelle de la civilisation ? En-dessous de zéro. Nous sommes dans le monde décrit par l'anthropologue Lawrence Keeley dans Les Guerres préhistoriques (War Before Civilization), où l'extermination des tribus ennemies n'était pas rare et où «la capture des femmes était l'un des profits de la victoire-et parfois l'un des principaux objectifs de la guerre-pour de nombreux guerriers tribaux. (...) La position sociale des femmes capturées variait considérablement d'une culture à l'autre, allant de la vile esclave à l'épouse principale, en passant par la concubine et l'épouse secondaire».1

Pour l'ancien Israël, la norme était «vile esclave». «Épouse principale ou secondaire» était hors de question, puisque la justification du massacre était d'empêcher les mariages mixtes. Le sexe avec des jeunes filles non-Israélites est OK, à condition qu'«aucun bâtard n'entre dans l'assemblée de Yahvé, ni aucun de ses descendants jusqu'à la dixième génération» (Deutéronome 23,3). C'est cela, plutôt qu'un respect particulier pour les femmes, qui explique la règle selon laquelle il faut une mère juive pour être juif.

D'autres récits bibliques reflètent ce type de guerre tribale pré-civilisationnelle. Dans Juges 19-21, le viol de la concubine d'un Lévite par les Benjaminites de la ville de Guibéa conduit à une guerre tribale, au cours de laquelle les onze autres tribus israélites massacrent tous les habitants de Guibéa et incendient la ville, tandis que six cents guerriers Benjaminites s'enfuient dans le désert. Puis, en gage de réconciliation, les Israélites décident de donner de nouvelles épouses aux Benjaminites. Pour ce faire, ils attaquent la ville israélite de Jabesh-Gilead, qui avait refusé de se joindre à l'expédition punitive, tuent «tous les hommes et toutes les femmes qui ont couché avec un homme», et rassemblent quatre cents vierges pour les offrir aux Benjaminites.

Bien avant que ces histoires ne soient écrites, il existait dans le Croissant fertile des civilisations – des sociétés civilisées dotées de valeurs morales – qui se comportaient avec plus de respect pour leurs ennemis. Malgré leur brutalité légendaire, les Assyriens n'ont pas massacré les Israélites vaincus, mais les ont déportés et réinstallés. Plus tard, les Babyloniens ont même permis à leurs captifs judéens de prospérer sur les rives de l'Euphrate.  

Pourtant, les Israélites et les Judéens (juifs) ont choisi d'écrire et de chérir parmi leurs traditions sacrées leurs horribles histoires de massacres et de trafic d'enfants. Pire encore, ils ont décidé qu'en commettant ces actes, leurs ancêtres n'avaient fait qu'obéir au Dieu tout-puissant. Et depuis le jour où nous sommes devenus chrétiens, les juifs nous ont habitués à considérer les Égyptiens, les Assyriens, les Babyloniens, les Madianites, les Amalékites, et en fait le monde entier comme les méchants, et leurs tribus sanguinaires comme les chouchous de Dieu.

Le Tanakh hébraïque, qui sanctifie ces vieilles histoires de génocides et prétend que le code de la guerre correspondant est la parole éternelle de Dieu, a fait d'Israël une sorte de fossile préhistorique vivant, un monstre figé mentalement dans une sauvagerie pré-civilisationnelle. Ce n'est pas l'éléphant, mais le tyrannosaure dans la pièce.

Avec un maniaque génocidaire comme héros et maître spirituel, avec des récits de génocides et de razzias d'esclaves sexuelles comme récit national, avec un total de 24 681 116 personnes tuées pour ou par le dieu d'Israël2, mais avec une armée et un arsenal modernes, et une influence internationale inégalée, Israël est devenu le plus grand fauteur de guerre du monde, une force de destruction de tous les acquis civilisationnels, tels que le droit international. Si la civilisation signifie moins de guerre, alors Israël est l'anti-civilisation. Et ce n'est pas parce qu'ils rejettent Jésus et lisent le Talmud ; c'est parce qu'ils adorent Yahvé et lisent la Torah.

Brit Milah, la mutilation génitale rituelle des nourrissons

L'Église nous a enseigné à considérer Israël comme un phare de la civilisation. Par exemple, l'histoire de Dieu épargnant Isaac après avoir demandé à Abraham de le sacrifier, est traditionnellement considérée comme marquant une avancée majeure de la civilisation à mettre au crédit d'Israël. René Girard a adapté cette interprétation dans de nombreux livres, à commencer par Le Bouc émissaire (1982). Il suggère que la position du monothéisme biblique contre l'idolâtrie découle en grande partie de l'idée que les «religions» polythéistes sont, en dernière analyse, des cultes de sacrifices humains.

Mais les documents historiques ne soutiennent pas cette interprétation, et si vous voulez mon avis, la théorie de Girard est typiquement juive, tout comme le péché originel d'Augustin – et oui, je sais, Girard est catholique, comme Augustin. Les sacrifices humains étaient certes pratiqués dans de nombreuses sociétés. Mais les Israélites ne furent certainement pas les premiers à abandonner cette pratique. Théophraste, un disciple d'Aristote, écrivit vers 250 av. J.-C. que «les Syriens, dont les juifs [Ioudaioi] font partie, sacrifient encore aujourd'hui des victimes vivantes». Il ajoute qu'ils «furent les premiers à instituer des sacrifices d'autres êtres vivants et d'eux-mêmes»3. Cela n'est peut-être pas exact, mais cela montre que les juifs n'étaient pas, à cette époque, considérés comme des pionniers dans l'abolition des sacrifices humains.

Selon Thomas Römer, la figure d'Abraham envoyé par Dieu de Mésopotamie vers la Terre promise, est une invention des juifs babyloniens pour servir de modèle à leur projet proto-sioniste. Elle servit également à justifier le remplacement du sacrifice du premier-né mâle au huitième jour (Exode 22,28-29) par la circoncision de tous les nouveau-nés mâles au huitième jour (Genèse 17,9-14). Ézéchiel 20,25-26 confirme sans ambiguïté que, dans un passé pas si lointain, Yahvé avait donné pour loi aux Israélites de «sacrifier tout premier-né, pour les frapper d'horreur, afin qu'ils sachent que je suis Yahvé». Les sacrifices humains étant interdits à Babylone, les Lévites remplacèrent le sacrifice du premier-né mâle au huitième jour par la circoncision des nouveau-nés mâles au huitième jour.

Ce qui est étonnant, c'est que dans le Lévitique et dans Jérémie, les sacrifices d'enfants sont offerts à Molek (ou Molech), mais au nom de Yahvé et dans son temple. Par exemple : «Quiconque (...) livre de ses fils à Molek sera mis à mort, (...) car en ayant livré l'un de ses fils à Molek il aura souillé mon sanctuaire et profané mon saint nom» (Lévitique 20,2-3). Ce paradoxe apparent a été résolu par le bibliste suisse Thomas Römer : le mot MLK, vocalisé molek dans le texte massorétique et melek dans la Septante, signifie «roi» (malik en arabe), et il est appliqué plus de cinquante fois à Yahvé lui-même. Cela signifie que Molek n'était à l'origine autre que Yahvé lui-même. Durant la période d'exil, YHWH-MLK a été scindé en deux : un dieu maléfique MLK qui demandait le sacrifice de chaque fils premier-né huit jours après la naissance, et le dieu bon YHWH qui désormais interdisait cette pratique, mais demandait de circoncire tout nouveau-né mâle huit jours après sa naissance, le but étant toujours le même : «frapper d'horreur les juifs», pour qu'ils sachent qui est Dieu.

Ce rite de brit milah est le comble de la barbarie. Cette mutilation génitale des nourrissons est objectivement un traumatisme dont l'impact psychologique est intense et irréparable (la circoncision des garçons pubères, qui sont en âge de symboliser l'expérience comme rite initiatique, est d'un tout autre ordre, même si elle fait également débat). Parce que les nourrissons ne peuvent pas parler, les rabbins qui défendent cette tradition parlent à leur place pour minimiser leur douleur physique. Mais selon le professeur Ronald Goldman, auteur de Circumcision, the Hidden Trauma (1997), des études prouvent l'impact neurologique de la circoncision des nourrissons. Les changements comportementaux observés après l'opération, notamment les troubles du sommeil et l'inhibition du lien mère-enfant, sont des signes d'un syndrome de stress post-traumatique (consulter les témoignages de mères sur circumcision.org/mothers-who-observed-circumcision, et lire aussi David Gollaher, Circumcision : A History of the World's Most Controversial Surgery, 2001).

Se pourrait-il que le traumatisme de la circoncision du huitième jour ait provoqué une forme de dissociation et une prédisposition particulière à la paranoïa, qui altère la capacité des juifs à comprendre et à réagir rationnellement à certaines situations ? La brit milah a-t-elle été inventée il y a environ vingt-trois siècles comme une sorte de traumatisme rituel destiné à asservir mentalement des millions de personnes, une «alliance» gravée dans leur cœur sous la forme d'une terreur subconsciente incurable ?

Comment le christianisme a préservé le fossile vivant

Soyons honnêtes : nous, le monde chrétien, n'avons pas aidé les juifs à évoluer. Nous les avons confortés dans leur délire narcissique et paranoïaque. Nous leur avons dit que nous les croyions quand ils nous disaient que Dieu les avait choisis, et nous leur avons permis de continuer à mutiler leurs nouveau-nés. De l'avis même de saint Augustin, le christianisme avait besoin de préserver cette civilisation fossile comme témoin de sa vérité :

«Par la preuve de leurs propres Écritures, ils nous témoignent que nous n'avons pas fabriqué les prophéties concernant le Christ. (...) Il s'ensuit que lorsque les juifs ne croient pas à nos Écritures, leurs Écritures s'accomplissent en eux, tandis qu'ils les lisent avec des yeux aveugles. (...) C'est pour donner ce témoignage que, malgré eux, ils fournissent à notre profit par la possession et la préservation de ces livres [de l'Ancien Testament], qu'ils sont eux-mêmes dispersés parmi toutes les nations, partout où l'Église chrétienne s'étend. (...) D'où la prophétie du Livre des Psaumes [Psaume 59] : «Ne les tue pas, de peur qu'ils n'oublient ta loi ; disperse-les par ta puissance»».4

Le monde chrétien a donc accordé aux juifs une position privilégiée, en tant que seule religion non chrétienne autorisée. Jean Juster confirme dans Les juifs dans l'Empire romain que, «parmi toutes les religions non-officielles, la religion juive fut la mieux traitée et, en somme, la mieux tolérée»5. Ainsi, le Code Théodosien, livre XVI, égrène une liste de 73 lois consacrés aux païens et aux hérétiques, beaucoup plus dures que les lois sur les juifs dans les livres VIII et IX. C'est le christianisme qui a assuré la survie de ce fossile civilisationnel, selon Jacob Neusner : «le judaïsme tel que nous le connaissons est né de la rencontre avec le christianisme triomphant».6

Nous devrions prendre à nouveau en considération le point de vue des anciens Égyptiens, des Grecs et des Romains, qui n'ont jamais pris au sérieux la prétention des juifs d'avoir été choisis par Dieu. Ils attribuaient en général la méchanceté des juifs à la méchanceté de leur dieu, et Plutarque (v. 45-125 ap. JC) rapporte dans Isis et Osiris la rumeur égyptienne selon laquelle le dieu d'Israël était Seth, le méchant dieu à tête d'âne, meurtrier d'Osiris, banni par la communauté des dieux et réfugié dans le désert de Judée.

Lorsqu'ils sont devenus chrétiens, les Romains ont appris que les juifs avaient été les premiers à adorer le vrai Dieu. La méchanceté des juifs ne pouvait donc plus être attribuée à la méchanceté de leur dieu. Au contraire, elle était expliquée comme une conséquence du fait que les juifs s'étaient détournés du vrai Dieu. Alors que les anciens Égyptiens, Grecs et Romains pensaient que les juifs étaient un peuple maudit parce qu'ils haïssaient tous les dieux sauf Yahvé, les chrétiens croient que les juifs étaient un peuple saint aussi longtemps qu'ils haïssaient tous les dieux sauf Yahvé.

Voilà pourquoi, deux millénaires après la destruction de Jérusalem par Vespasien (70 AD), les nations chrétiennes ont rendu la Palestine aux juifs, qui prévoient maintenant de reconstruire leur Temple et de (re)créer l'empire imaginaire de Salomon. Mais l'Israël moderne reste à l'image de l'Israël antique : un peuple fossilisé dans une mentalité tribale.

Mes amis chrétiens m'en veulent de marteler ces faits. Et je déteste déranger les gens dans leur foi, car je pense qu'une religion vaut toujours mieux que pas de religion. Mais l'histoire exige que nous ouvrions les yeux sur ce que fut, ce qu'est, et ce que sera toujours Israël. Il n'y a plus d'excuse à l'adoration de la Bible hébraïque et de son dieu génocidaire qui se prend pour Dieu. Il n'y a plus d'excuse pour ne pas dénoncer le dieu jaloux, le peuple élu et la terre promise comme les mensonges les plus toxiques de l'histoire de l'humanité.

Mais ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain. Gardons l'enfant Jésus : il est la personnification mythique et rituelle du «nouveau soleil» (noio hel), une tradition européenne antérieure au christianisme, et donc une clé de voûte pour notre réappropriation de nos racines préchrétiennes. Chérissons aussi le Jésus adulte. Son histoire est celle de tous les hommes détruits par l'Empire pour avoir défié le Temple. Jésus est le Palestinien.

Laurent Guyénot

  • Lawrence H. Keeley, War Before Civilization : The Myth of the Peaceful Savage, Oxford UP, 1996, p. 86.
  • Steve Wells, Drunk With Blood : God's Killings in the Bible, SAB Books, 2013.
  • Menahem Stern, Greek and Latin Authors on Jews and Judaism (vol. 1), Israel Academy of Sciences and Humanities, 1974, p. 10.
  • La Cité de Dieu, cite dans Paula Fredriksen, Augustine and the Jews : A Christian Defense of Jews and Judaism, Yale UP, 2010.
  • Jean Juster, Les juifs dans l'Empire romain. Leur condition juridique, économique et sociale, I, 1914, p. 229
  • Jacob Neusner, Judaism and Christianity in the Age of Constantine : History, Messiah, Israel, and the Initial Confrontation, University of Chicago Press, 1987, p. ix-xi.

https://reseauinternational.net/israel-le-tyrannosaure-dans-la-piece/