Empêcher la paix avec la Russie par des sanctions et des moyens cinétiques

[JacquesL]

Empêcher la paix avec la Russie par des sanctions et des moyens cinétiques

Publié le janvier 16, 2025 par Wayan


Par Moon of Alabama – Le 15 janvier 2025

Les États-Unis et leurs mandataires de l'OTAN sont en train de perdre sur les champs de bataille d'Ukraine. L'administration Biden, qui tente de « prouver à Trump », c'est-à-dire de prolonger le conflit, essaie donc (encore) de vaincre la Russie en s'attaquant à ses moyens économiques.

Il s'agit principalement de réduire les ventes de ressources russes. Le fait que des tiers, les acheteurs qui ont besoin de ces produits, soient également touchés par ces mesures n'est pas préoccupant, mais peut être considéré comme un élément supplémentaire.

La nouvelle vague de mesures a débuté le 1er janvier avec le blocage du dernier oléoduc traversant l'Ukraine, de la Russie vers l'Europe :

Le président Volodymyr Zelensky a déclaré que cette mesure signifiait que la Russie ne pouvait plus « gagner des milliards sur notre sang ».

Son ministre de l'énergie, Herman Halushchenko, a confirmé mercredi matin que Kiev avait interrompu les flux de gaz « dans l'intérêt de la sécurité nationale ».

« Il s'agit d'un événement historique », a-t-il écrit sur la plateforme de médias sociaux Telegram. « La Russie perd des marchés et subira des pertes financières ».

L'accord permettait au gaz russe de transiter par les réseaux de gazoducs ukrainiens vers les pays européens, principalement la Hongrie, la Slovaquie et l'Autriche.

Avec la fin de ce gazoduc, l'Ukraine perdra 640 millions de dollars de revenus par an. Elle attend des Européens qu'ils compensent cette perte. Dans le même temps, la Hongrie, la Slovaquie et l'Autriche devront désormais payer leur gaz beaucoup plus cher.

Pour la Russie, les couts dus à la vente de ce gaz par d'autres voies, comme les gazoducs TurkStream, seront marginaux.



L'étape suivante a donc été franchie la semaine dernière avec l'annonce de sanctions supplémentaires :

Les sanctions concerneront deux grands producteurs et exportateurs russes de pétrole – Gazprom Neft et Surgutneftegas – tous deux impliqués dans l'exportation de gaz naturel liquéfié et dans les efforts visant à étendre le secteur énergétique russe à l'Arctique. On s'attend à ce qu'ils coupent les sources de revenus de Moscou à hauteur de plusieurs milliards de dollars par mois, mettant ainsi à rude épreuve l'effort de guerre du président russe Vladimir Poutine contre l'Ukraine.
Par ailleurs, le département d'État bloquera l'accès au système financier américain à « deux projets actifs de gaz naturel liquéfié, un grand projet pétrolier russe et des entités de pays tiers soutenant les exportations énergétiques de la Russie » et ajoutera « de nombreux prestataires de services pétroliers basés en Russie et des hauts fonctionnaires de la société nationale de l'énergie atomique Rosatom » à sa liste d'« entités désignées » interdites d'accès aux États-Unis.

La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a déclaré dans un communiqué que les États-Unis « prenaient des mesures radicales contre la principale source de revenus de la Russie pour financer sa guerre brutale et illégale contre l'Ukraine ».
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Un second fonctionnaire de l'administration, qui a également informé les journalistes sous couvert d'anonymat, a déclaré que les nouvelles sanctions viseraient 183 navires maritimes considérés comme faisant partie de la « flotte fantôme » de Moscou, ainsi que des « dizaines » de négociants en pétrole et de prestataires de services pétroliers basés en Russie.

Ces sanctions feront augmenter le prix du pétrole et du gaz pour tout le monde.

Un haut fonctionnaire de l'administration Biden, qui a informé les journalistes de cette décision, a déclaré que la Maison-Blanche avait choisi d'imposer ces nouvelles sanctions quelques jours seulement avant que le président Joe Biden ne quitte ses fonctions, parce que les marchés pétroliers et l'économie américaine se trouvent « dans une situation fondamentalement meilleure » qu'ils ne l'étaient à aucun autre moment de la guerre.

La prochaine hausse des prix provoquée par ces sanctions sera donc expliquée comme étant un échec de Trump.

Un jour plus tard, les forces ukrainiennes attaquait la station de compression située en territoire russe qui alimente le système de gazoducs TurkStream :

Le 11 janvier 2025, dans le but de perturber l'approvisionnement en gaz des pays européens, le régime de Kiev a lancé une attaque avec neuf drones à voilure fixe contre la station de compression Russkaya près de Gay-Kodzor (région de Krasnodar), qui assure l'approvisionnement en gaz par le gazoduc TurkStream.

Repoussant l'attaque, les unités de défense aérienne ont abattu tous les drones.

Les responsables russes n'ont laissé planer aucun doute sur la responsabilité de cette attaque :

Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé lors d'une conférence de presse mardi que Washington encourageait les attaques « terroristes » contre l'infrastructure énergétique de son pays, et a déclaré qu'il existait des plans pour prendre le TurkStream pour cible.

« Les États-Unis ne tolèrent la concurrence dans aucun domaine, y compris l'énergie. Ils soutiennent imprudemment des activités terroristes visant à saper la stabilité énergétique de l'Union européenne », a déclaré Lavrov, selon l'agence de presse turque Anadolu.
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Le gazoduc est le dernier à acheminer le gaz russe vers l'UE après que l'Ukraine a refusé de renouveler le contrat de transit qui expirait à la fin de l'année 2024. L'arrêt de cette route a encore plus perturbé l'unité de l'UE sur la guerre, la Slovaquie affirmant que cela provoquera une crise et menaçant de bloquer le soutien de l'UE envers Kiev.

L'attaque contre le TurkStream a été suivie deux jours plus tard par une autre attaque de grande envergure contre des infrastructures pétrolières russes :

L'Ukraine a frappé plusieurs cibles à l'intérieur de la Russie mardi, dans ce qu'elle qualifie d'attaque « la plus massive » de la guerre jusqu'à présent.
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La Russie a déclaré avoir abattu des missiles Atacms fournis par les États-Unis ainsi que des missiles de croisière Storm Shadow fabriqués au Royaume-Uni, et a promis de répondre à l'attaque.
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Les frappes dans la région frontalière de Briansk ont provoqué des explosions dans une raffinerie, des dépôts de munitions et une usine chimique qui produirait de la poudre à canon et des explosifs, a déclaré une source de sécurité ukrainienne à la BBC.
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Mais Kiev a également frappé bien plus profondément dans le pays, l'état-major général affirmant avoir touché des cibles situées jusqu'à 1 100 km de la frontière.

Dans la région occidentale de Saratov, les autorités ont fait état d'une attaque de drone « massive ».

Deux sites industriels des villes d'Engels et de Saratov ont été endommagés, a écrit le gouverneur de la région, Roman Busargin, sur Telegram.

La Russie a rapidement promis de riposter :

La nuit dernière, l'armée ukrainienne a lancé une attaque de missiles contre des objets dans la région de Briansk à l'aide de six missiles opérationnels et tactiques ATACMS fabriqués aux États-Unis, de six missiles de croisière aériens Storm Shadow fabriqués au Royaume-Uni et de 31 drones à voilure fixe depuis le territoire de l'Ukraine.
Au cours de la bataille, tous les moyens d'attaque aérienne ont été abattus par les équipes de défense aérienne. L'attaque n'a pas fait de victimes ni de blessés.

En outre, deux missiles de croisière aériens Storm Shadow fabriqués au Royaume-Uni ont été abattus au-dessus des eaux de la mer Noire.

Ces actions du régime de Kiev, soutenues par les conservateurs occidentaux, ne resteront pas sans réponse.

La réponse est venue la nuit dernière, lorsqu'un barrage de drones et de missiles a frappé les infrastructures électriques et gazières ukrainiennes. La cible principale était la plus grande installation de stockage de gaz d'Europe, située près de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine.

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L'Ukraine n'a pas grand-chose à gagner en menant une guerre des infrastructures contre la Russie. Mais Zelensky et le « parti de la guerre » américain espèrent toujours en tirer profit.

Comme l'analyse Strana (traduction automatique) :

Outre l'aspect purement militaire, ces frappes ont également un aspect informationnel et politique. Et cela se situe à peu près sur le même plan que l'autorisation des attaques occidentales d'armes à longue portée contre la Fédération de Russie, l'assassinat d'un général russe et de personnalités du complexe militaro-industriel, la politique de Vladimir Zelensky contre Vladimir Poutine et sa promesse de « se venger » de la Russie même après la fin des hostilités.

Nous avons déjà écrit que tout cela contribue à renforcer la position du « parti de la guerre » russe, qui déclare qu'« il n'y a rien à négocier avec l'Ukraine, c'est un État terroriste qui constituera toujours une menace pour la Russie, et qui doit donc être détruit ». Il n'y a pas non plus à négocier avec l'Occident.

L'objectif de ces déclarations et actions est de minimiser la probabilité que Poutine trouve un langage commun avec Donald Trump sur la base d'un compromis afin de mettre fin à la guerre sur la ligne de front dans un avenir proche.

Les autorités ukrainiennes ne veulent pas de cette option pour mettre fin à la guerre. ...

Poursuivre les attaques qui incitent le public russe à s'en prendre à l'Ukraine est une méthode supplémentaire pour rendre un accord de paix plus difficile.

L'objectif primordial du régime Zelensky et de l'administration Biden est d'empêcher la conclusion d'un accord de paix entre les États-Unis et la Russie.

La guerre permettra à l'Ukraine de Zelensky de continuer à recevoir de l'argent. Tant que les livraisons de gaz russe seront tenues à l'écart des marchés européens, les États-Unis en tireront profit. L'industrie européenne vacillera tandis que le complexe militaro-industriel américain continuera à prospérer.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone

https://lesakerfrancophone.fr/empecher-la-paix-avec-la-russie-par-des-sanctions-et-des-moyens-cinetiques