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Trump dévoile son projet de Grande Amérique

Démarré par JacquesL, 11 Janvier 2025, 10:42:47 PM

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JacquesL

Trump dévoile son projet de Grande Amérique

Publié le janvier 11, 2025 par Wayan

Par M.K. Bhadrakumar – Le 10 janvier 2025 – Source Indian Punchline



Mardi, lors d'une conférence de presse dans son manoir de Floride, le président élu Donald Trump a jeté le gant, après avoir fait preuve d'une patience monumentale face aux manigances du président sortant Joe Biden et de son entourage pour "faire un Obama" contre lui, pour la deuxième fois, en cherchant à influencer son nouveau mandat à la Maison Blanche, à partir du 20 janvier.

Trump a dénoncé Biden et son équipe (en les traitant de "groupes de personnes malades") et a signalé qu'il en avait assez de leur soi-disant "transfert de pouvoir« . La dernière goutte qui a fait déborder le proverbial vase a été la tentative maladroite de l'administration Biden de publier le "rapport final" de l'avocat spécial Jack Smith sur l'enquête fédérale contre Trump, qui n'a d'autre but que de l'humilier.

Soit dit en passant, Biden a récompensé Smith, un obscur avocat, pour sa loyauté envers le maître en le nommant procureur en chef des Chambres spécialisées du Kosovo à La Haye, pour un mandat pépère de quatre ans à enquêter sur les crimes de guerre dans la guerre du Kosovo.

Apparemment, Smith, par déférence pour les souhaits de Biden, s'est efforcé de condamner Trump comme étant un risque pour la sécurité nationale et un renégat qui a renversé la constitution alors qu'il était président ! Cette tentative bizarre de chercher à diffamer Trump juste 11 jours avant qu'il ne prête serment en tant que président ne fonctionnera pas. En termes simples, la victoire phénoménale de Trump en novembre est la nouvelle réalité.

Cette sordide histoire jette une très mauvaise lumière sur l'administration Biden et discrédite tout le transfert du pouvoir. Voilà pour la politique décadente aux États-Unis et la polarisation hautement toxique entre Démocrates et Républicains.

Cependant, l'administration Biden ne fait que suivre les pas de Barack Obama qui, pendant la période de transition qui a suivi la victoire électorale sensationnelle de Trump en novembre 2015, a concocté une crise de relations diplomatiques avec la Russie et a alimenté l'hypothèse absurde de "collusion avec la Russie", montée de toutes pièces par les agences de renseignement du Royaume-Uni et des États-Unis, alléguant que Trump était redevable au Kremlin (ce qui a depuis été dénoncé comme une chasse aux sorcières politique), ce qui a pratiquement entravé toute la présidence de Trump et a abouti à deux procès en destitution.

Trump revient à la Maison Blanche d'humeur fâchée et aigrie. Lors de la conférence de presse, il a ciblé le FBI et a évoqué son choix délibéré de Kash Patel comme directeur du FBI. Trump est obsédé par le raid du FBI sur sa résidence en Floride, prétendument à la recherche de documents top secrets qui mettaient en péril la sécurité nationale, y compris dans les meubles de la chambre contenant les sous-vêtements de sa femme ! Sans aucun doute, le châtiment est pour bientôt.

Sur le plan politique, Trump a clairement indiqué qu'il avait l'intention de rejeter les politiques de Biden en matière d'énergie / environnement /changement climatique ainsi que sur l'immigration.

Cependant, ce qui monopolise les gros titres des médias, ce sont les remarques explosives de Trump sur la prise de contrôle par les États-Unis du canal de Panama et du Groenland avec une action militaire, si nécessaire. En réponse à une question directe sur le fait de savoir s'il exclurait d'utiliser "la coercition militaire ou économique", Trump a répondu : "Non, je ne peux vous assurer ni de l'un ni de l'autre, mais je peux dire ceci : Nous en avons besoin pour notre sécurité économique."

Il a averti que si le Danemark résistait à la prise de contrôle par les États-Unis du Groenland (un territoire autonome du Danemark), il imposerait des droits de douane élevés.

Trump a révélé qu'il avait l'intention de renommer le golfe du Mexique en golfe d'Amérique, "qui a une belle forme. Il couvre beaucoup de territoire, le golfe d'Amérique – quel beau nom. Et c'est approprié."

Mais ce qui est à couper le souffle, c'est que ses remarques passées sur l'adhésion du Canada aux États-Unis en tant que 51e État sont devenues de plus en plus sérieuses. Trump a menacé le Canada de sa "force économique » et a pointé du doigt le déficit commercial bilatéral des États-Unis. « Pourquoi soutenons-nous un pays pour plus de 200 milliards de dollars par an", a-t-il demandé.

Pendant ce temps, parlant de l'OTAN, Trump a proposé que la contribution des pays membres de l'alliance soit portée à 5% du PIB pour la défense au lieu du seuil actuel de 2% des dépenses. Il a averti que les États-Unis ne protégeraient pas les "délinquants".

Les autres points d'intérêt sont:

  • Trump a évité toute critique de la Russie dans la guerre en Ukraine, et a plutôt fait allusion au fait que la genèse du conflit fut l'expansion de l'OTAN vers l'est vers les frontières russes, et a fait remarquer à un moment donné : "Je peux comprendre leurs sentiments (aux russes) en la matière."
  • Trump a été évasif sur le déploiement actuel des États-Unis en Syrie, affirmant qu'il s'agissait d'une "stratégie militaire« . De même, il a mis ses espoirs sur le président turc Recep Erdogan qui fait preuve de retenue en attaquant les Kurdes (qui sont alignés sur les États-Unis en Syrie).
  • Trump a menacé le Hamas de conséquences désastreuses à moins que tous les otages ne soient libérés avant son investiture du 20 janvier. ("Si ces otages ne sont pas de retour au moment où j'entrerai en fonction, un enfer éclatera au Moyen-Orient, et ce ne sera pas bon pour le Hamas et ce ne sera franchement bon pour personne. Un enfer éclatera. Je n'ai pas besoin d'en dire plus, mais c'est ce que ce sera.")
  • Trump a évité toute remarque critique concernant la Chine ou l'Iran.

Les Européens qui sont déjà nerveux à propos de la présidence Trump verront dans ses remarques un certain détachement. Il a adopté l'attitude d'un homme d'affaires vis-à-vis de l'OTAN et a blâmé l'expansion imprudente de l'alliance aux portes de la Russie. Il compte conclure un accord avec le président Poutine. L'Union européenne a de quoi s'inquiéter. (Voir mon blog).

Canal de Panama, Groenland, Canada. La priorité accordée par Trump au contrôle américain de l'hémisphère occidental (et de la très stratégique mer de Barents) pour perpétuer son influence hégémonique en tant que puissance mondiale est évidente. À aucun moment, il n'a fait référence à l'Indo-Pacifique.

Cela dit, ce qui est vraiment étonnant, c'est que le Canada et le Danemark sont tous deux des membres fondateurs de l'OTAN, mais Trump s'en fiche. Il envisage d'annexer un pays membre et de menacer l'intégrité territoriale de l'autre. Et ils ne peuvent même pas invoquer l'article V de la Charte de l'OTAN pour se défendre.

D'un autre côté, l'impossibilité d'amener les pays de l'OTAN à accepter sa demande d'une énorme hausse de 150% des contributions au budget de l'alliance à un moment où leurs économies sont en crise peut également lui donner l'excuse parfaite pour négliger l'OTAN, reléguant de fait cette alliance archaïque à l'oubli.

En fait, dans le premier cercle de sa stratégie de politique étrangère – la région arctique, l'hémisphère occidental et le Moyen-Orient – Trump n'a aucun besoin de recourir à l'OTAN. Dans cette entreprise, il part seul, en un loup solitaire.

Sans aucun doute, son projet de Grande Amérique est la passion dévorante de Trump et il fait partie intégrante de son mouvement MAGA (« Make America Great Again« ). Sa répudiation de la décision de Biden, prise au dernier moment, de bloquer le forage pétrolier côtier américain dans un vaste espace de 625 millions d'acres de l'océan américain devrait faire de l'Amérique de loin le plus grand pays producteur de pétrole de la planète.

Dans le même temps, le projet de Grande Amérique est une doctrine Monroe du 21e siècle dont les implications sécuritaires et économiques pour la Chine et la Russie sont apparentes, même si elles auront du mal à le contester. Trump a enterré "l'ordre fondé sur des règles."

S'il réussit, les États-Unis dépasseront tout simplement la Russie en termes de population et de masse terrestre et égaleront ou même dépasseront sa base de ressources. De toute évidence, Trump n'a aucun intérêt pour la multipolarité ou le multi-alignement ; des concepts dont les passionnés de politique étrangère discutent avec animation pour définir un nouvel ordre mondial. Associated Press a qualifié tout ce menu d'annexion territoriale de "nouvel agenda impérialiste« , tandis que pour CNN, cela signifiait une "poussée de l'expansionnisme américain" et "l'accaparement impérialiste de terres« ."

Moscou et Pékin ne seront pas en désaccord avec cette caractérisation par les grands médias américains, mais prendront néanmoins note que le programme de Trump créera peut-être un précédent. Ce qui est bon pour l'oie est bon pour le jars, après tout.

M.K. Bhadrakumar

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone

https://lesakerfrancophone.fr/trump-devoile-son-projet-de-grande-amerique

JacquesL

La nouvelle fureur impériale de Trump ou le nouveau Lebensraum américain ?



par Ricardo Martins

La fureur renouvelée de Trump pour s'emparer du Canada, du Groenland et du contrôle du canal de Panama représente l'essence même de l'impérialisme américain. Comme avant la Première Guerre mondiale et sous le régime nazi, les États-Unis semblent être entrés dans une phase tardive de leur hubris impériale.

Le retour du Lebensraum : la réappropriation par Trump d'un héritage sombre

Le concept de Lebensraum (en allemand, «espace vital») est apparu à la fin du XIXe siècle, théorisé pour la première fois par le géographe allemand Friedrich Ratzel dans son ouvrage «Politische Geographie» (1897). Influencé par les idées darwiniennes, Ratzel a appliqué la notion de «lutte pour la survie» aux nations, suggérant que les États devaient s'étendre territorialement pour soutenir leurs populations et sécuriser leur avenir économique. Pour lui, l'expansion était un processus naturel pour les nations fortes.

Au début du XXe siècle, le concept a gagné en popularité dans les cercles nationalistes et impérialistes allemands. Il était lié à l'idée que l'Allemagne, à l'instar des autres puissances européennes, avait droit à des colonies et des ressources pour soutenir sa population croissante et son économie. Après la Première Guerre mondiale, le traité de Versailles a exacerbé un sentiment d'humiliation nationale en Allemagne, alimentant l'intérêt pour le Lebensraum comme justification pour regagner des territoires perdus et revitaliser la nation.

Adolf Hitler a fait du Lebensraum un pilier central de son idéologie expansionniste et impériale, en le réinterprétant de manière plus radicale et racialisée. Dans «Mein Kampf» (1925), Hitler soutenait que l'avenir de l'Allemagne nécessitait l'acquisition de territoires en Europe de l'Est et en Russie, des régions qu'il considérait essentielles à la prospérité du peuple allemand. Cet espace vital devait être assuré par la subjugation et le déplacement des populations slaves, qualifiées d'«inférieures», et par l'extermination des juifs, perçus comme des menaces à la domination aryenne.

L'utilisation du Lebensraum par Hitler a servi de justification à l'expansionnisme agressif de l'Allemagne nazie, incluant l'annexion de l'Autriche et de la Tchécoslovaquie, l'invasion de la Pologne et la guerre contre l'Union soviétique. Ce concept est devenu un euphémisme pour la conquête, la colonisation et le génocide, formant la base idéologique des crimes de guerre nazis et de l'Holocauste. L'objectif ultime de cette politique était d'établir un vaste empire allemand en Europe de l'Est, garantissant des ressources, de l'espace et une domination pour la prétendue «race aryenne».

Le Lebensraum de Trump aujourd'hui : un expansionnisme au nom de la suprématie américaine

Les ambitions renouvelées de Donald Trump visant à annexer le Canada, le Groenland et à s'emparer du contrôle du canal de Panama rappellent les fondements impérialistes du concept de Lebensraum d'Adolf Hitler.

Dans une logique étrangement similaire, la rhétorique de Trump autour de «Rendre à l'Amérique sa grandeur» s'inscrit dans une idéologie expansionniste qui privilégie la domination territoriale et la suprématie économique. Son obstination à vouloir acquérir le Canada et le Groenland reflète une conviction selon laquelle les États-Unis auraient le droit légitime de contrôler des territoires clés, en écho à l'esprit du Lebensraum, qui visait à garantir des ressources et des avantages stratégiques.

Les parallèles entre ces deux visions expansionnistes soulignent un mépris commun pour les normes internationales et une croyance en la supériorité inhérente de leur nation respective. Tout comme le Lebensraum d'Hitler a conduit à des conséquences dévastatrices pour des millions de personnes, les aspirations de Trump à la domination territoriale risquent de déstabiliser les relations internationales et d'éroder l'ordre établi après la Seconde Guerre mondiale. Ses discours et propositions politiques ravivent des notions dangereuses de droits impériaux, prouvant que le spectre du Lebensraum demeure une force puissante et périlleuse dans la géopolitique moderne.

Les actions de Trump, bien qu'épargnées d'une rhétorique raciale explicite, portent néanmoins des sous-entendus similaires d'expansion impérialiste et de domination économique sous le prétexte de renforcer la grandeur des États-Unis.

Le canal de Panama, point de passage stratégique crucial pour le commerce mondial reliant les océans Atlantique et Pacifique, illustre cette ambition. Les entreprises maritimes américaines paient des frais substantiels pour utiliser ce corridor vital, une dépendance économique que Trump considère comme inacceptable. Contrôler le canal permettrait aux États-Unis de contourner ces coûts tout en affirmant leur domination sur l'un des passages maritimes les plus essentiels au monde. «Le canal de Panama est vital pour notre pays», avait affirmé Trump lors d'une conférence de presse à Mar-a-Lago, deux semaines avant son investiture. Cette déclaration rappelle l'accent mis par le Lebensraum sur l'acquisition stratégique de ressources pour soutenir la croissance d'une nation.

Le Canada, avec sa richesse minérale immense et son excédent commercial significatif avec les États-Unis, représente une autre cible des ambitions de Trump. Outre la rivalité économique, annexer le Canada serait une démonstration éloquente de la suprématie américaine, redessinant la géopolitique de l'Amérique du Nord. Les parallèles avec le désir d'Hitler de s'emparer de l'Europe de l'Est riche en ressources sont troublants, car ces deux visions traduisent une volonté d'assurer l'autosuffisance matérielle au détriment de voisins souverains.

«Nous avons besoin du Groenland pour notre sécurité», a déclaré Trump

Le Groenland, cependant, incarne peut-être le mieux le Lebensraum du XXIᵉ siècle de Trump. Pierre angulaire géostratégique de l'Arctique, le Groenland offre des avantages incomparables dans les dynamiques de la nouvelle Guerre froide avec la Russie et la Chine, ainsi qu'un contrôle sur les ressources et les routes arctiques.

La position du Groenland est cruciale pour les systèmes de défense des États-Unis, permettant un contrôle plus étroit de la sécurité de l'Arctique et du territoire continental américain. De plus, ses ressources inexploitées – éléments de terres rares, or, uranium, pétrole et gaz – sont alignées sur la volonté de Trump d'assurer des ressources vitales pour la suprématie économique et technologique.

Bien que les ambitions de Trump soient ancrées dans des considérations économiques et sécuritaires plutôt que raciales, elles reposent sur la même logique d'expansion territoriale pour renforcer la grandeur nationale. À l'instar de l'utilisation du Lebensraum par Hitler, les projets de Trump ignorent les normes internationales, la souveraineté et la diplomatie, en plaçant les intérêts américains au-dessus de la stabilité mondiale. Ses discours et actions reflètent non seulement une vision dangereusement dépassée de l'empire, mais aussi un risque de raviver des tensions géopolitiques susceptibles de remodeler l'ordre mondial.

En jeu, ce sont l'existence même de l'OTAN et la notion d'alliés fiables – des valeurs si chères aux Européens et aux Canadiens – qui pourraient être compromises.

En conclusion, l'effort d'Hitler pour mettre en œuvre sa vision du Lebensraum a conduit à une coalition de nations unies pour mettre fin à son règne de folie et de destruction. La question qui se pose aujourd'hui est la suivante : les nations libres et démocratiques s'uniront-elles pour contrer les échos modernes de telles idéologies expansionnistes dans les ambitions de Donald Trump ? L'histoire a montré que des aspirations impériales incontrôlées peuvent déstabiliser l'ordre mondial, menacer la souveraineté et éroder les principes de démocratie, de coopération internationale et d'alliances. Les enjeux sont immenses. L'histoire se répétera-t-elle ?

source : New Eastern Outlook

https://reseauinternational.net/la-nouvelle-fureur-imperiale-de-trump-ou-le-nouveau-lebensraum-americain/