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Comment j'ai rencontré Raël..... Récit.

Démarré par JacquesL, 10 Septembre 2007, 01:03:19 AM

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JacquesL

Comment j'ai rencontré Raël..... raconte Mandor.

Depuis 25 ans que je rencontre des personnalités de tout poil, évidemment, dans le lot, il y a eu des hurluberlus, des mythos, des fous fieffés et des gens peu recommandables.

Si, j'ai des noms.

Celui-là est un peu la somme de tout ça.

Aujourd'hui, dans mon Tout petit déjà hebdomadaire, je vais vous raconter comment j'ai rencontré le gourou Raël.

Tout a commencé un jour de l'année 1988. J'étais alors directeur des programmes d'une radio Kouroucienne, Radio + (en Guyane française). J'avais remarqué partout en ville des affiches d'une conférence ayant pour thème (d'après mes souvenirs) : Les Extra-terrestres sont parmi nous.

Déjà, j'aurais dû me méfier, mais j'ai été pendant très longtemps un type naïf.

Comme je recevais des invités tous les jours, j'avais trouvé l'idée bonne d'inviter le conférencier.

Vous pensez bien, le monsieur a accepté derechef ma proposition. 15 minutes d'émissions en direct.

Je vois débouler à la radio un jeune type très sympa. Il me raconte, à l'antenne, qu'il est doublement « en mission ». Officiellement pour EDF. Il devait travailler sur un projet concernant son entreprise. Et officieusement, pour expliquer aux Guyanais qu'une organisation s'occupe de recevoir des Extra-terrestres. Autrement dit, il était là pour « prêcher la bonne parole ». Je comprends, en direct,  que je parle à un membre d'une secte (il était temps !) dirigé par un homme qu'il appelle Raël (alors, qu'en vrai, c'est un ancien journaliste auto, Claude Vorilhon, voire même, un temps, un obscur chanteur à la gueule de Brel, Claude Celler).

Bien, bien.

Je ne connaissais pas encore ce gourou-là. Enfin, ça me disait vaguement quelque chose. Il n'y avait pas, autour de lui, ces histoires de pédophilie (tenez, regardez comme il est convaincant) ou de clonage.

Mais vite, j'interromps l'interview. et j'explique au gars, hors antenne, que ce n'est pas gentil de sa part (quel con je suis parfois !) de profiter de ma radio pour faire du prosélytisme (non, ce n'est pas bien. Na na nère!). Lui, ne se démonte pas et me propose d'assister à la conférence  (un gros délire même pas crédible) puis d'aller dîner avec lui à l'issue. Ce que je fais. Je suis abasourdi par ce que j'entends, mais ma curiosité est piquée au vif. En mangeant avec lui, je me dis juste qu'il est dans son trip, mais qu'il n'est pas méchant. Au moment de se quitter, il me file ses coordonnées en me disant que si je veux rencontrer Raël un jour, que je n'hésite pas à l'appeler. Il est l'un de ses proches. OK mon gars ! A  jamais, pense-je.

Mais, lors d'une courte halte en métropole, un an plus tard, à Paris, je me balade avec un pote et vois les mêmes affiches qu'à Kourou, avec la mention supplémentaire « En présence de Raël ». J'explique à mon ami (qui était photographe) mon histoire involontaire avec cette secte. Il me demande: tu ne veux pas que l'on fasse un reportage ? Toi tu enquête et tu écris, moi, je fais les photos. On le vend ensuite à (Bip !) L'idéal serait que tu rencontres ce Raël.

Moi, il ne faut pas me chauffer avec des propositions tordues comme ça. Je ne sais pas par quel miracle j'avais inscrit le numéro du Raëlien dans mon calepin, mais, le soir même, je l'appelle.

Dominique (c'est son prénom) semble très content de m'entendre et me tape la causette longuement. Je raccroche et j'annonce quelques minutes plus tard à mon photographe ami que nous sommes conviés le lendemain à la conférence de Raël, mais qu'en plus nous déjeunerons avec Dominique et d'autres adeptes. Il va essayer de faire en sorte que nous rencontrions « le maître ».

lendemain, le 2 avril 1989, nous nous retrouvons à l'hôtel de l'Est. Deux tops models nous accueillent à l'entrée. Je décline nos identités et deux sbires musclés nous surveillent en attendant de savoir si nous sommes vraiment attendus.

Nous sommes attendus. Ouf !

Les hôtesses nous annoncent qu'elles seront à notre table après la conférence. "Ca ne vous dérange pas?",  "Euh... non, non!"

L'un des deux musclors contacte Dominique directement par talkie-walkie. Ah ouais, quand même! Dominique est donc un adepte important de la secte.

Et la journée va se dérouler à merveille. Nous serons accueillis comme des rois. Un sens de l'hospitalité hors du commun ces raëliennes.
La suite demain, mais, une petite photo en avant-goût. A ce moment, il me raconte comment il a été enlevé par les extra-terrestres

(Je sais, je ne fais jamais ça d'habitude. J'veux dire, commencer une histoire et attendre le lendemain pour en raconter la fin. Non, mais là, je suis obligé, sinon cette note sera très longue et sur un blog, faut pas faire trop long, qu'ils disent, les experts es blogs. Mais, revenez demain, ça vaudra son pesant de cacahuète, je vous assure.)

http://unpieddansleshowbiz.hautetfort.com/archive/2007/08/25/comment-j-ai-rencontre-rael-1.html


Comment j'ai rencontré Raël (suite et fin).
http://unpieddansleshowbiz.hautetfort.com/archive/2007/08/26/comment-j-ai-rencontre-rael-suite-et-fin.html

Quand on voit cette photo, on se dit que, vraiment, la vie est belle avec Raël...

Mais avant de poursuivre, voici une note du rédacteur (moi-même, donc) : j'ai reçu quelques mails depuis la parution de ma précédente note, émanant de personnes anonymes me reprochant soit :

1) de critiquer une nouvelle religion de manière caricaturale,

2) de promouvoir cette secte innommable, voire même d'appartenir à ce mouvement.

Très drôle.

M'en fous, je continue (euh. pour comprendre ce que je raconte, il faut lire la première partie.)

Donc, mon copain photographe et moi sommes à l'accueil de l'hôtel de l'Est quand mon copain raëlien, Dominique, arrive (si, il faut lire la première partie, je vous dis, parce que sinon...)

-Oh Mandor !!! Je suis content que tu sois venu. Je ne m'y attendais vraiment pas.

Il me claque la bise.
-Qui est ce beau jeune homme ?

-Franck, c'est lui le photographe dont je t'ai parlé.

-Super ! Bon, venez avec moi, la conférence va bientôt commencer.

Nous arrivons dans une salle pleine à craquer. Ambiance pleine de dévotion, évidemment.

Dominique nous demande de rester silencieux et d'observer. Il viendra nous chercher à la fin de la conférence puis nous emmènera dans une autre salle pour assister aux baptêmes donnés aux nouveaux adeptes.

-Sinon, je peux voir Raël, tout à l'heure ?

-Je te le promets.

Avec Franck, nous nous regardons un peu inquiet. A quelle sauce allons-nous être mangés ?
Je constate qu'il y a un public à sectes: beaucoup sont passés par les Témoins de Jéhovah ou la Scientologie avant de trouver leur bonheur chez les extraterrestres. Ça chante, ça crie, ça tape dans ses mains, en attendant l'arrivée du " prophète bien aimé ". Enfin, lorsque la salle est chaude, Raël apparaît. Une véritable rock-star. Ce qu'il y a de flippant, c'est de voir des gens à l'apparence « normale » devenir hystériques. Quelques personnes s'évanouissent, d'autres semblent en transe. Un truc de dingue. L'homme en blanc a du charisme et sait jouer avec son public. Il fait rire quand il faut ? "C'est normal vous avez la pêche, vous avez mangé des pêches." (rires) -, il devient sérieux en critiquant la France et ses lois liberticides, il joue de la guitare, etc. La séduction est telle qu'il peut dire n'importe quoi, tout et son contraire, les salves d'applaudissements restent les mêmes.

Une heure de spectacle.

Dominique nous récupère.

-Je vous emmène à la salle des baptêmes, mais là, Franck, pas de photos !

-Non, OK ! Tu peux compter sur moi, voyons !

Et évidemment, voyez le résultat.


Là encore, c'était il y a 18 ans, je ne me souviens plus bien de tout le déroulement. Il n'en reste pas moins qu'avec Franck, on tente de ne pas éclater de rire. Je vous passe les détails, un blog n'est pas un livre (parfois une phrase à méditer, ça ne fait pas de mal.).

Je demande à Dominique, qui nous emmène déjeuner à sa table, quel est son rôle exact.

-Je suis guide.
Il n'en dira pas plus, mais, il doit être un guide important, car tout le monde lui obéit au doigt et à l'oil. Il faut savoir que les guides sont toujours entourés de belles et jeunes filles (beaucoup de petites geishas asiatiques d'ailleurs). La plupart font partie de l'"ordre des anges": reconnaissables à leurs plumes blanches, elles se sont engagées à servir les Élohim quand ils viendront. Les plumes roses, plus rares, ont choisi de refuser toute union physique avec des humains, excepté Raël. Quant à Raël lui-même, il est entouré, (en plus des anges précédents), d'une cour d'anges personnels, reconnaissables à leur plume dorée!

Oui messieurs, je sais. quelle chance il a le saint homme. Il a trouvé le bon filon.

Le dîner est un moment très agréable. Je me demande pourquoi Dominique nous a installés à la table de l'agence Élite. Que des canons ! Des nanas que je ne vois que dans les Cosmo de ma femme. Franck et moi sommes encadrés par des mannequins. L'une d'elle est vraiment sympathique. Elle parle beaucoup (de Raël et du mouvement) et est très tactile aussi. Elle a une fâcheuse tendance à tenir des propos tout en caressant ma jambe avec insistance. Je commence à comprendre pourquoi les hommes sont contents d'être ici. J'ai la vague impression que c'est partouze land dans cette secte.

-Vous allez écrire un article sympa sur nous, j'espère.

Me demande Laetitia Casta.

-Euh, oui, oui. Je crois que vous touchez mon zizi là.

J'ai dit ça. Elle a tenté de continuer, j'ai dit à Dominique :

-On peut voir Raël maintenant ?

-Tu n'es pas bien ici ?

-Si, mais je ne suis pas là pour me faire toucher le zizi.

Franck me regarde, genre, « attends, t'es con, on a le temps. »

En face de moi, Claudia Schiffer devait lui parler, de la même manière.

Je reste professionnel jusqu'au bout du zi., des ongles.

Dominique s'absente quelques minutes puis revient, tout sourire.

Il vous attend.

Mine de rien, je me sens un peu faiblard. Suis-je déjà sous le charme de ce gourou, presque endoctriné ? Non, c'est le vin qui me tourne la tête, où les filles, je ne sais plus.

Toc toc!

Deux jeunes filles sortent de la chambre du messie. Décidément...

-Entrez mes amis ! Comment allez-vous ? Dominique m'a beaucoup parlé de vous.

-Bonjour monsieur, enfin maître.

-Raël suffira. Vous vous intéressez à nous, m'a expliqué Dominique. Vous nous avez même défendus en Guyane en parlant de nous sur votre radio, c'est gentil. Ça devient rare des journalistes ralliés à notre cause.

Bien. Le Dominique, pour obtenir cet entretien a dû un peu déformer la réalité.

-Euh. disons que tout m'intéresse et j'écoute avant de juger.

-Bravo, jeune homme. Vous feriez un bon membre. Dites-moi, avant de commencer, vous ne voulez pas me photographier avec mon livre, là, sur le balcon?

Je regarde Franck. Il acquiesce.

Ca donne ça.
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Puis, nous parlons pendant une demi-heure de son histoire (quasi la même chose que là !) puis de ses doctrines actuelles. Je suis estomaqué d'entendre de tels propos avec une telle assurance.



Au bout d'un moment, Dominique vient nous récupérer.

-Franck, tu peux prendre une photo avec Mandor avant de partir et tu nous l'envoies après. Ça ne te dérange pas ?

-Non, non.

Dit-il.

La voici, mais nous ne l'avons jamais envoyé. On ne sait jamais, je ne suis pas Houellebecq, mais quand même... Aujourd'hui, ce cliché est obsolète et moi, je suis déjà ailleurs.


Raël me dit en me serrant la main.

- J'espère que vous n'allez pas dire du mal de nous maintenant que vous m'avez rencontré. Vous avez l'air honnête.

Ce n'est pas mon genre, voyons, de dire du mal.

(Quoi, ça se termine en eau de boudin, mon histoire ? Que voulez-vous que j'ajoute ? L'article n'a jamais été diffusé, je n'ai plus jamais eu de nouvelles de Dominique, Franck est devenu scénariste de films et moi Mandor. et Raël poursuit tranquillos son business infect au Québec.)

Pour finir en apothéose...

A part ça le monde continue de tourner.



Pourquoi j'ai enlevé mes notes sur Raël...

Pour ceux et celles qui ont lu mes deux notes de ce week-end concernant ma rencontre avec Raël: merci pour vos commentaires.

Je me suis permis d'expulser tout ça manu militari car, lorsque je suis revenu de cette journée dominicale ensoleillée et belle (avec ma femme et ma fille) et que j'ai lu la centaine de mails injurieux et menaçants, je me suis dit que non, je ne faisais pas un blog pour risquer de me faire casser la gueule en bas de chez moi... (ou plus, selon certains).

J'ai voulu plaisanter, avec mon style habituel, sur ce monsieur et ses adeptes... pas bonne idée!

Bien que je n'ai été qu'ironique, c'est un sujet visiblement très sensible et les réactions "anonymes" étaient trop disproportionnées.

Je vais rester tranquillement avec mes artistes. C'est plus calme.

Pas la peine d'en rajouter dans vos commentaires, je ne tiens pas à alimenter de vaines polémiques sur ce sujet.

Juste, j'ai compris... on ne peut pas rire de tout.

Ce n'est pas nouveau, je sais.
http://unpieddansleshowbiz.hautetfort.com/archive/2007/08/26/pourquoi-j-ai-enleve-mes-notes-sur-rael.html