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Coup d’État en Roumanie

Démarré par JacquesL, 09 Décembre 2024, 01:06:48 PM

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JacquesL

Coup d'État en Roumanie



par Régis de Castelnau

Avec Modeste Schwartz

Le processus électoral visant à élire un nouveau président en Roumanie a été brutalement interrompu. Le président sortant ayant effectué deux mandats ne pouvait pas se représenter et un premier tour a été organisé pour permettre au peuple roumain de choisir son successeur. Seuls les deux candidats arrivés en tête au premier tour, peuvent se maintenir pour le second.
Celui-ci devait se dérouler dimanche 8 décembre. À la surprise générale Calin Georgescu qui n'était soutenu par aucun parti est arrivé en tête. Après avoir validé ce premier tour, la Cour constitutionnelle a brusquement décidé pour des raisons obscures, d'interrompre l'ensemble du processus électoral. Une nouvelle élection devrait être organisée.

Ce coup de force est un véritable coup d'État et a même été condamné par la candidate, du parti pro européen qualifiée pour le deuxième tour.

Nous avons demandé à Modeste Schwartz qui connaît particulièrement bien la question roumaine de nous éclairer sur cet évènement hors norme.


source : Vu du Droit

JacquesL

En Roumanie, pour la première fois, l'Occident a réussi à repousser une «agression russe» contre un pays de l'OTAN



Ce qui s'est passé en Roumanie, l'annulation pure et simple des élections présidentielles qui avaient toutes chances de voir élire un président pro-russe, après sur «le fascisme» supposé du candidat et le drapeau de la liberté agité devant le nouvel Hitler supposé puisque pro-russe, plus besoin de preuve, c'est comme l'invasion des Nord-coréens ça marche partout, ou du moins c'est supposé marcher, mais patatras comme le disait Brecht quand on ne veut pas changer le gouvernement on dissout le peuple. La Roumanie est devenue l'entrepôt des armes, des régiments de l'OTAN, le port par lequel transitent les trafics, qui rapportent aux oligarques, alors on annule le peuple roumain... Ce qui visiblement ne soulève nulle émotion en France est une telle parodie des «valeurs» au nom desquelles on prétend tout nous faire accepter de l'UE, du diktat de ses marchés financiers, de la destruction de nos industries et de nos services publics, à savoir la sacrosainte «démocratie» et les élections que seule l'hilarité peut saluer pareille affaire. Les Russes, ici le très ironique Akopov ne nous l'envoient pas dire : qui peut prendre au sérieux ce que nous représentons.

Danielle Bleitrach

*

par Piotr Akopov

Vendredi, le monde entier a appris que l'OTAN avait réussi à repousser l'agression russe – en défendant l'un des pays de l'alliance. Devons-nous féliciter les atlantistes pour cette remarquable victoire ?

Ne vous étonnez pas de ne pas voir de nouvelles sur les troupes russes vaincues – la victoire a été remportée sur un champ de bataille virtuel. Cette fois, c'est la Roumanie qui a été sauvée de l'ours russe – ce pays, qui se trouve sur la ligne de front de la confrontation avec la Russie agressive, a été sauvé de l'asservissement. Et sans tirer un seul coup de feu – la décision de la Cour constitutionnelle annulant les résultats du premier tour de l'élection présidentielle a suffi.

Oui, c'est aussi simple que cela : deux jours avant le second tour, les juges ont tout simplement annulé l'élection : elle devra donc être organisée à nouveau. La raison en est simple : les Russes ont interféré dans l'élection via TikTok et se sont assurés le leadership de Calin Georgescu, un nationaliste de droite qui critique l'OTAN et l'UE et prône un soutien moindre à l'Ukraine et la fin du conflit avec la Russie. Les Roumains et le reste de l'Occident peuvent désormais dormir sur leurs deux oreilles : Moscou ne sera pas en mesure de porter son homme au pouvoir à Bucarest.

Plus sérieusement, l'OTAN et l'UE se sont tiré une balle dans le pied vendredi, et ce sans raison sérieuse. Les dommages causés à la réputation de l'Occident seront énormes. Le monde verra ce que valent tous les arguments sur les valeurs démocratiques, pour la défense desquelles il est nécessaire de combattre la Russie en Ukraine jusqu'au bout. Et le plus intéressant, c'est que le mépris flagrant des résultats du vote populaire non seulement n'était pas justifié par des considérations géopolitiques, mais aboutira au résultat exactement inverse pour l'Occident – jusqu'à la victoire triomphale du «mauvais» candidat lors des nouvelles élections.

Pour commencer, la Roumanie ne pouvait pas et n'avait pas l'intention de quitter l'OTAN et l'UE, et Georgescu n'était pas un candidat pro-russe – c'est un eurosceptique et un critique des mondialistes (qu'il connaît bien pour avoir travaillé dans des structures atlantistes pendant des décennies). Dans le système politique roumain, le président a des pouvoirs très limités, y compris en matière de politique étrangère. Seul, sans le soutien du parlement, le chef de l'État n'est pas en mesure d'apporter des changements radicaux à la politique étrangère du pays, et Georgescu n'a même pas son propre parti. Les élections législatives du week-end dernier ont triplé la représentation des différents partis nationalistes de droite, mais même ainsi, ils ne disposeront pas de plus d'un tiers des sièges. Sans parler du fait que Georgescu n'était pas favorable à la sortie de l'OTAN et de l'UE, comme il l'a déclaré dans ses récentes interviews.

De plus, il n'était pas tout à fait certain qu'il gagnerait ce dimanche. Certes, il est arrivé en tête au premier tour, mais son avance sur Elena Lasconi, deuxième, n'était que de 3% (22 contre 19). Au second tour, Georgescu aurait obtenu les voix du nationaliste George Simion (14%), mais Lasconi aurait obtenu celles des partisans du Premier ministre Ciolacu (19%), ce qui aurait rendu la lutte très serrée. De nombreux observateurs pensaient que le candidat hors système finirait par perdre.

Mais les élites (paneuropéennes et roumaines) ont décidé de ne pas prendre de risques, d'autant plus que les sondages donnaient l'avantage à Georgescu. Au début de la semaine, ce n'était pas si évident, et la Cour constitutionnelle n'a donc pas organisé de recomptage des voix. Mais à la fin de la semaine, la panique semblait s'être intensifiée : jeudi, le Conseil national de sécurité a publié des rapports de renseignement indiquant que des «plates-formes de cybersécurité d'origine russe» avaient accédé aux sites web des élections du pays et organisé plus de 85 000 cyberattaques. La Russie a également été accusée d'utiliser un réseau de comptes TikTok pour soutenir Georgescu. Vendredi, la Cour constitutionnelle a décidé d'annuler les résultats du premier tour et d'organiser de nouvelles élections.

On ne sait pas encore quand elles auront lieu, mais même la rivale de Georgescu, Elena Lasconi, a exprimé son indignation face à cette annulation, qualifiant la décision de la CC d'«illégale et immorale» : «C'est le moment où l'État roumain a piétiné la démocratie».

Lasconi appartient à l'«Union pour le salut de la Roumanie», un parti d'opposition assez classique, et croyait apparemment en sa victoire. Ni l'Occident ni l'establishment roumain n'auraient été contre sa présidence, mais la crainte d'une victoire de plus en plus probable de Georgescu a tout éclipsé.

Parce que la russophobie rend bête – et c'est elle qui anime les initiateurs de l'annulation des élections. Mais croient-ils vraiment à l'ingérence russe ? Et à une échelle telle qu'elle pourrait affecter le résultat de l'élection ? Sans compter qu'à la veille du premier tour, l'Occident a qualifié un autre homme politique – George Simion – de candidat pro-russe. Ils craignaient qu'il ne parvienne au second tour (il est finalement arrivé en quatrième position). N'aurait-il pas été logique que Moscou le soutienne plutôt que le peu prometteur Georgescu ?

Et comment peut-on mépriser les Roumains au point de penser qu'ils ont voté pour Georgescu non pas parce qu'ils protestaient contre l'orientation générale de l'élite roumaine et qu'ils avaient de la sympathie pour ses opinions, mais sous l'influence de bots russes ? Mais de quoi parlons-nous ? Aux États-Unis, on spéculait sérieusement sur l'influence de Moscou sur la première victoire de Trump. Cette année, cependant, nous n'avons pas entendu de tentatives d'expliquer sa revanche par une «ingérence russe».

Il en sera de même en Roumanie : l'annulation des élections profitera aux forces anti-mondialistes et anti-atlantiques. Georgescu gagnera les nouvelles élections en toute confiance. Et s'il n'est pas autorisé à y participer (par exemple, des poursuites pénales seront engagées et il lui sera interdit de se présenter), un autre nationaliste eurosceptique, Simion, l'emportera. S'ils sont tous deux opposés à la confrontation avec la Russie, ce n'est pas à cause des intrigues de Moscou, mais parce qu'ils sont sensibles à l'humeur du peuple et à l'orientation de l'histoire. Et les atlantistes qui tentent d'en arrêter ou d'en ralentir le cours n'ont rien d'autre à faire que de discréditer les «valeurs» fondamentales de leur propre projet dans la lutte qui les oppose. C'est-à-dire de démonter les décors «le peuple choisit son pouvoir», qui recouvrent le pouvoir réel de personnages qui ne sont choisis par personne.

source : RIA Novosti via Histoire et Société

traduction de Marianne Dunlop

https://reseauinternational.net/en-roumanie-pour-la-premiere-fois-loccident-a-reussi-a-repousser-une-agression-russe-contre-un-pays-de-lotan/

JacquesL

Roumanie : la «démocratie européenne» en action pour valider un coup d'État



par Francesca de Villasmundo

Après la victoire de Călin Georgescu et l'annulation des élections présidentielles, la persécution des nationalistes se poursuit en Roumanie. Les autorités roumaines ont perquisitionné les domiciles de plusieurs partisans de Georgescu et interdit les médias indépendants. C'est la «démocratie européenne» qui est en action.

Les autorités roumaines soumises persécutent les soutiens du candidat Călin Georgescu

Empêcher tout prix l'arrivée au pouvoir du candidat indépendant et pro-paix Călin Georgescu est devenu une obsession pour l'Union européenne et les États-Unis. Cette volonté de Bruxelles et Washington s'affiche ouvertement. Ainsi les autorités roumaines soumises persécutent-elles les soutiens du candidat.

Après avoir coupé l'internet et le chauffage de la maison de Georgescu, les autorités roumaines s'intéressent désormais des personnes soutenant Georgescu sur les réseaux sociaux. L'homme d'affaires Sorin Constantinescu a été interrogé à l'Inspection générale de la police parce qu'il soutenait en ligne le candidat indépendant à la présidence, Călin Georgescu.

Le député de l'AUR, Tiberiu Boșutar, a été arrêté par la police à Bucarest et emmené à Bistrita pour y être interrogé, a annoncé plus tôt le leader de l'AUR, George Simion, dans une vidéo sur sa page Facebook :
«Les dictateurs qui ont pris le pouvoir et organisé un coup d'État tentent d'instiller parmi la population la peur, l'horreur, la terreur. Mon collègue Tiberiu Boșutar, coordinateur de l'AUR Bistrita-Năsăud, marchait depuis le Parlement vers le nord de la capitale et a été arrêté par trois civils dans la circulation et se dirige actuellement vers Bistrita-Năsăud pour les auditions».

Le député de l'AUR, Tiberiu Boșutar est accusé par la police de Bucarest d'avoir commis le crime d'«incitation publique».

Perquisitions, arrestations, interdictions de diffusion, tous les moyens sont bons pour faire peur aux soutiens de Georgescu

Les autorités roumaines ont également perquisitionné les maisons de plusieurs partisans de Georgescu en montrent leurs couteaux comme s'il était illégal d'en posséder.

Le 12 décembre, la police roumaine lors d'un contrôle routier a arrêté Eugen Sechila, vétéran de la Légion étrangère française et ancien garde du corps de Georgescu. Il possède un camp de survie où il donne des cours aux jeunes. La police continue donc de persécuter les proches de Călin Georgescu.

Et le même jour, Realitatea PLUS a été officiellement interdite de diffusion. C'était la seule grande chaîne de télévision en Roumanie qui a critiqué la décision d'annuler les élections et qui n'a pas diffusé de désinformation sur Georgescu. Les autorités prévoient également d'interdire TikTok et d'imposer de lourdes restrictions à la plateforme X.

Si ce coup d'État est validé par les instances européennes et américaines, les prochains pays sur la liste pourraient être la France ou l'Italie...

Le candidat Călin Georgescu ne compte pas rester impuissant devant un tel déni du droit. Avec l'avocate Elena Radu, présidente de la Coalition pour la défense de l'État de droit, ils ont attaqué les 3 décisions du BEC le 13 décembre 2024 devant l'ICCJ. Ils ont contesté devant l'ICCJ les décisions par lesquelles le BEC a mis en application la décision de la CCR 32/2024 d'annulation des élections : «La CCR a privé d'effets sa propre décision de validation du premier tour, fait qui ne pouvait être réalisé que par une ingérence du plus haut niveau de l'État... La chronologie des événements démontre l'existence d'un plan ayant entraîné une violation des normes constitutionnelles au bénéfice de Iohannis». L'ICCJ a établi le premier terme du dossier no. 2950/1/2024 pour le lundi 16 décembre 2024.

La Roumanie entre en dictature et le monde médiatique occidental reste silencieux sur l'ingérence de l'UE dans la démocratie roumaine. Si ce coup d'État, téléguidé par Bruxelles et Washington, est validé par les instances européennes, les prochains pays sur la liste pourraient être la France ou l'Italie...

source : Médias-Presse-Info

https://reseauinternational.net/roumanie-la-democratie-europeenne-en-action-pour-valider-un-coup-detat/

JacquesL

Le coup d'État judiciaire en Roumanie

Publié le décembre 20, 2024 par Wayan

Par Thomas Fazi – Le 11 décembre 2024 – Source Compact Mag



Dans un geste extraordinaire et sans précédent, la Cour constitutionnelle roumaine a annoncé la semaine dernière l'annulation des résultats du premier tour des élections présidentielles tenues en novembre dernier, dans lequel le candidat populiste indépendant Călin Georgescu est arrivé en tête. La décision, qui a relancé l'ensemble du processus électoral, est intervenue quelques jours seulement avant le second tour prévu entre Georgescu et la candidate pro-UE Elena Lasconi, que Georgescu était pressenti pour largement gagner.

C'est la première fois qu'un tribunal européen annule le résultat d'une élection, signalant une escalade troublante dans la guerre de plus en plus ouverte de l'establishment UE-OTAN contre la démocratie. La justification de cet acte effronté est un rapport des services de renseignement roumains – « déclassifié » et publié deux jours avant la décision – alléguant que le pays était la cible d'une "attaque hybride russe" pendant la campagne électorale, impliquant une campagne coordonnée sur TikTok pour stimuler la candidature de Georgescu.

Ce rapport est l'aboutissement d'une campagne visant à délégitimer la victoire de Georgescu, qui a choqué les élites dirigeantes roumaines et l'establishment occidental dans son ensemble. C'est la première fois depuis la chute du régime soutenu par l'URSS en 1989 que les deux partis qui dominent la politique roumaine depuis – le Parti social-démocrate et le Parti national libéral de centre-droit, unis dans leur engagement envers l'Union européenne et l'OTAN – n'ont pas réussi à passer le premier tour d'une élection présidentielle.

Le statut de Georgescu en tant qu'outsider politique a ajouté à la consternation des élites. Le candidat avait toujours obtenu des scores négligeables dans les sondages tout au long de la campagne et évitait les débats télévisés. Il n'appartient même pas à un parti politique. Au lieu de cela, il s'est principalement appuyé sur les médias sociaux pour faire passer son message, en premier lieu TikTok, qui est très populaire en Roumanie. La stratégie populaire de sa campagne contrastait fortement avec la dépendance des autres candidats à l'égard des médias grand public et de la machinerie politique établie.

La réponse de l'establishment à la victoire de Georgescu au premier tour a été rapide et agressive. La première étape consistait à lancer une campagne médiatique-à la fois en Roumanie et à l'étranger ; pour le dépeindre comme un "extrémiste d'extrême droite pro-russe", un cinglé généralisé et un agent du Kremlin. C'est devenu la réaction standard des établissements libéraux aux résultats électoraux qui s'écartent du consensus euro-atlantique, en particulier dans les pays post-soviétiques, comme on l'a vu récemment également en Géorgie et en Moldavie. Comme dans les autres cas, les preuves à l'appui de telles allégations ont tendance à être plutôt rares.

La première chose qui ressort est que Georgescu n'a pas le curriculum vitae du populiste typique. Pendant la majeure partie de sa carrière, Georgescu, agronome, a été un initié de l'établissement employé dans un domaine qui n'est pas connu pour être en proie à un sentiment populiste : le développement durable. Il a notamment été rapporteur spécial du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme, président du Centre européen de recherche du Club de Rome et directeur exécutif du Global Sustainable Index Institute des Nations Unies. Ses perspectives politiques reflètent, semble-t-il, une focalisation de longue date sur l'importance de l'autosuffisance économique et surtout agricole.

Il est vrai que Georgescu a fait des déclarations controversées dans le passé, notamment en exprimant son soutien aux dirigeants pro-nazis du pays pendant la Seconde Guerre mondiale, en qualifiant la crise du Covid-19 de "plandémique" et en parlant de l'existence d'une cabale pédophile transhumaniste. Mais sa campagne s'est largement concentrée sur des questions concrètes comme l'économie et la position géopolitique de la Roumanie. Georgescu met l'accent sur la souveraineté nationale et la réduction de la dépendance de la Roumanie vis-à-vis des puissances étrangères et critique souvent l'influence d'organismes internationaux comme l'Union européenne et l'OTAN sur les affaires nationales. Sa plate-forme comprend la réduction de la dépendance de la Roumanie à l'égard des importations, le soutien aux agriculteurs locaux et l'augmentation de la production nationale d'aliments et d'énergie.

Ce qui a vraiment déclenché la frénésie de l'establishment, cependant, était la position de Georgescu sur la guerre en Ukraine. Il a critiqué le rôle de l'OTAN dans le conflit et a exprimé le souhait que la Roumanie s'engage dans le dialogue plutôt que dans la confrontation. Il rejette le fait de qualifier cette position de "pro-russe", affirmant qu'elle est simplement pro-roumaine. Son argument se résume au fait que la guerre n'est pas dans l'intérêt de la Roumanie. Comme il l'a dit lors d'un talk-show : L'Ukraine "ne nous regarde pas. Nous ne devrions nous préoccuper que de la Roumanie."

Georgescu a également condamné l'installation par l'OTAN d'un bouclier antimissile balistique dans le sud du pays. Il a nié les affirmations selon lesquelles il vise à retirer la Roumanie de l'Alliance occidentale ou de l'Union européenne, arguant plutôt que l'adhésion ne devrait pas impliquer automatiquement l'adhésion aux politiques de ces organisations.

L'appel de Georgescu à l'autodétermination résonne de plus en plus à travers l'Europe, où un nombre croissant de personnes repoussent l'érosion de la souveraineté nationale par l'establishment UE-OTAN. Comme l'a observé la journaliste roumaine Teodora Munteanu « Georgescu s'est concentré sur l'appel à la paix et la peur des gens que [les autres candidats] nous fassent entrer en guerre. Il a également abordé des problèmes locaux, comme les gens avec des toilettes dans leur cour, les bas salaires, de vrais problèmes que tout le monde comprend."

Étonnamment, le dossier de renseignement contre lui ne fournit aucune preuve claire d'ingérence étrangère ou même de manipulation électorale. Il indique simplement l'existence d'une campagne sur les réseaux sociaux soutenant Georgescu qui impliquait environ 25 000 comptes TikTok coordonnés via un canal Telegram, des influenceurs payants et une messagerie coordonnée.

Il va sans dire qu'il n'y a rien d'extraordinaire à utiliser les plateformes de médias sociaux pour promouvoir un message. En effet, cela se produit partout et n'est que l'équivalent moderne des publicités politiques de la vieille école. On ne sait pas en quoi exposer les gens à son message pourrait être considéré comme une forme de manipulation électorale ; sauf dans la mesure où cela récompense évidemment les candidats avec les plus grandes ressources financières. Mais selon le rapport des services de renseignement, Georgescu a dépensé environ 1,5 million de dollars pour sa campagne TikTok, bien moins que les quelques 17 millions de dollars reçus en subventions de l'État par les deux principaux partis. En tout cas, si dépenser de l'argent pour une campagne était une garantie de gagner des votes, Kamala Harris aurait facilement remporté la récente élection américaine, considérant que les Démocrates ont investi deux fois plus d'argent que Trump dans la publicité.

Le rapport des services de renseignement ne fournit aucune preuve concrète de l'implication ou de la manipulation d'un État étranger ; il suggère simplement que la campagne "est en corrélation avec le mode de fonctionnement d'un acteur étatique" et établit des parallèles avec les prétendues opérations russes en Ukraine et en Moldavie. Essentiellement, lorsque toutes les excuses ont été utilisées, la plus haute juridiction roumaine a annulé toute une élection présidentielle sur la base d'une campagne sur les réseaux sociaux TikTok, qui, selon les services de renseignement, qui n'ont fourni aucune preuve concrète, présentait des similitudes avec des tactiques russes prétendument utilisées ailleurs. Il est difficile de ne pas en conclure qu'il s'agit bien d'un "coup d'État institutionnel", comme l'a dit Georgescu. Même le candidat pro-UE qui a perdu contre Georgescu a déclaré que la décision « écrase l'essence même de la démocratie, le vote."

La décision crée un précédent terrible. Si de vagues accusations d'ingérence étrangère peuvent annuler le résultat d'élections, tout résultat électoral futur qui menace les élites enracinées pourra également être annulé. Malheureusement, ce qui s'est passé en Roumanie n'est pas une aberration. Il s'agit d'une escalade dans une tendance bien trop familière qui afflige maintenant les sociétés occidentales, selon laquelle les élites impopulaires et délégitimées recourent à des méthodes de plus en plus effrontées – telles que la manipulation des médias, la guerre cognitive, la censure, la guerre juridique, la pression économique et les opérations de surveillance et de renseignement – pour influencer les résultats électoraux et supprimer les défis au statu quo. Regardez comment, aux États-Unis, l'appareil de sécurité et ses alliés médiatiques ont passé la quasi-totalité du premier mandat de Donald Trump à tenter d'annuler le résultat des élections de 2016 via le canular du #Russiagate.

En d'autres termes, de véritables tactiques de désinformation et d'ingérence électorale sont déployées par l'establishment pour contrer les campagnes présumées (et souvent montées de toute pièce) de désinformation et d'ingérence étrangère, généralement revendiquées comme provenant de Russie, au dépend des politiciens et des partis populistes nationaux. Cependant, de telles tactiques s'avèrent impuissantes à fabriquer un consensus et commencent, en fait, à se retourner contre elles, c'est pourquoi même les éléments formels de la démocratie, y compris les élections, sont maintenant remis en question.

Ce n'est pas un hasard si ces mesures sont utilisées de manière plus agressive dans les pays ayant une valeur stratégique particulière pour l'OTAN. La Roumanie en est un bon exemple. Le pays a joué un rôle déterminant dans la fourniture d'une aide militaire à l'Ukraine. De plus, c'est à la 86e base aérienne de Roumanie que les pilotes ukrainiens reçoivent une formation sur les avions de combat F-16. Cette installation sert de plaque tournante régionale pour les alliés et les partenaires de l'OTAN. De plus, la base aérienne de Mihail Kogălniceanu, sur la côte de la mer Noire, connaît un développement important pour devenir la plus grande base de l'OTAN en Europe. Cette expansion vise à soutenir les opérations de l'OTAN et à renforcer la présence de l'alliance dans la région de la mer Noire et son contrôle de "l'étranger proche« , c'est à dire de la Russie. L'Alliance occidentale ne peut clairement pas se permettre de laisser la simple souveraineté populaire compromettre le rôle de la Roumanie en tant que garnison de l'OTAN.

Il n'est donc pas étonnant que le Département d'État américain ait soutenu la décision de justice au motif que "Les Roumains doivent avoir confiance que leurs élections reflètent la volonté démocratique du peuple roumain." Il est également hautement improbable que l'establishment UE-OTAN n'ait pas été impliqué d'une manière ou d'une autre dans ce coup d'État judiciaire contre Georgescu. Les mesures employées pour saper Georgescu sont révélatrices d'une volonté plus large d'éroder les normes démocratiques dans la poursuite d'objectifs géopolitiques. Pour la même raison, les mêmes puissances tentent de fomenter un renversement violent du gouvernement en Géorgie, à la manière de l'Ukraine, où le parti au pouvoir favorable à la paix a récemment remporté les élections.

La posture militaire agressive de l'OTAN ne déstabilise pas seulement ses adversaires officiels, mais aussi ses membres, ainsi que les pays que l'alliance entend attirer dans sa sphère d'influence. Ce n'est qu'une question de temps avant que les tactiques déployées contre les États de première ligne ne se retournent contre tout pays central de l'OTAN en Europe occidentale qui s'écarterait de la voie prescrite par l'alliance. Ce scénario n'est probablement qu'à une "mauvaise" élection près de devenir une réalité.

Thomas Fazi

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone

https://lesakerfrancophone.fr/le-coup-detat-judiciaire-en-roumanie

JacquesL

Roumanie : Ils avaient prémédité le coup d'État



par Ben Fofana

C'est une véritable bombe : l'histoire des élections annulées en Roumanie est encore plus sinistre qu'on ne le pensait. Un nouveau rapport d'un média d'investigation révèle que la campagne TikTok qui a été citée dans les documents de renseignement roumains déclassifiés (résumés dans mon article ci-dessous) comme preuve d'ingérence étrangère – et utilisée comme motif pour annuler l'élection présidentielle – a en fait été payée par le Parti national libéral (PNL) au pouvoir, le parti même qui a soutenu l'annulation des élections !

Selon l'enquête, la campagne intitulée «#EchilibrușiVerticalitate» qui, selon les services de renseignement, était «identique aux opérations russes en Ukraine» a été organisée par une agence de marketing appelée Kensington Communication, embauchée par le PNL (le parti au pouvoir), qui a payé à Kensington plus d'un million de RON (environ 210 000 dollars). Kensington a ensuite utilisé une plateforme appelée FameUp pour coordonner 130 influenceurs avec des scripts et des directives de messagerie spécifiques.

Cela jette un éclairage nouveau sur les documents de renseignement déclassifiés. Ce qu'ils présentaient comme preuve d'ingérence étrangère était en fait une campagne financée par le parti au pouvoir. Ce même parti qui avait alors soutenu l'utilisation de ces allégations d'«ingérence étrangère» pour annuler une élection qu'il était en train de perdre. Plus bizarre encore, face aux journalistes, Kensington Communication a d'abord nié avoir utilisé l'hashtag mais a ensuite admis avoir créé la campagne pour PNL, affirmant qu'elle devait s'appeler «#echilibrusiseriozitate» et qu'elle avait été changée en «#echilibrusiverticalitate» à leur insu. Ouais, c'est vrai... Cela signifie que soit les services de renseignement roumains ne savaient pas qu'il s'agissait d'une campagne financée par le PNL lorsqu'ils l'ont utilisée comme preuve pour annuler l'élection (ce qui soulève d'énormes questions sur leur compétence), soit ils le savaient et ne l'ont pas révélé (ce qui soulève des questions encore plus importantes sur leur intégrité). En tout cas, cela semble indiquer que quelque chose d'extrêmement sinistre s'est produit en Roumanie : un parti au pouvoir a utilisé les services de renseignement pour annuler une élection sur la base de preuves d'«ingérence étrangère» qu'il a lui-même payées !

Il est également intéressant de noter que Politico déforme complètement cette enquête explosive : Laissez-moi vous montrer comment ils essaient de faire tourner les choses. Politico affirme que l'enquête montre que «la campagne d'un parti de centre-droit au pouvoir pourrait avoir été détournée au profit d'un candidat d'extrême droite». Le PNL est accusé d'être une victime, car sa campagne TikTok a été «détournée au profit de Georgescu». Mais l'enquête démolit ce récit avec des preuves tangibles, car elle a trouvé le briefing original de Kensington (le sous-traitant de PNL) et a prouvé que les influenceurs suivaient exactement leurs scripts. L'enquête montre des correspondances exactes entre le script et les vidéos des influenceurs. Comment peut-on parler de «détournement» alors que les influenceurs faisaient exactement ce que le brief leur disait de faire ?

Plus important encore, Politico occulte complètement la piste : un parti au pouvoir a financé une campagne sur les réseaux sociaux qui a ensuite été utilisée par les services de renseignement comme preuve d'une «ingérence étrangère» pour annuler une élection. Il ne s'agit pas d'un «détournement» mais d'un véritable scandale explosif sur un éventuel abus des services de renseignement à des fins politiques. Il ne s'agit pas d'un journalisme bâclé, mais d'une déformation active des faits. Politico a accès à la même enquête http://snoop.ro disponible sur son site web. Ils ont choisi d'ignorer les preuves documentées du suivi mot pour mot du scénario et de promouvoir à la place ce récit de «détournement» que les preuves contredisent explicitement. Au lieu d'enquêter sur la façon dont la campagne d'un parti au pouvoir a fini par être utilisée comme preuve pour annuler une élection démocratique, Politico aide à construire une histoire de couverture. Ils transforment ce qui semble être un abus potentiel des services de renseignement en une histoire de «détournement» de campagne. Ce qui signifie que nous avons potentiellement un autre scandale majeur sur les bras : les principaux médias de l'UE – les mêmes médias de l'UE qui donnent régulièrement des conférences sur les menaces à la démocratie – semblent contribuer à occulter ce qui pourrait être l'abus le plus grave des services de renseignement à des fins politiques dans l'histoire récente de l'UE.

sources :
https://snoop.ro/anaf-a-descoperit-ca-pnl-a-platit-o-campanie-care-l-a-promovat-masiv-pe-calin-georgescu-pe-tiktok
https://politico.eu/investigation-ties-romanian-liberals-tiktok-campaign-pro-russia-candidate-calin-georgescu

https://reseauinternational.net/roumanie-ils-avaient-premedite-le-coup-detat/